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11 février 2025
DATE DU SCRUTIN, MACKY SALL REÇOIT LE RAPPORT DU DIALOGUE LE 4 MARS
Le chef de l'Etat annonce qu’il va saisir le Conseil constitutionnel «pour recueillir son avis sur les conclusions et recommandations du dialogue national», conformément à l’article 92 de la Constitution.
Le président de la République a annoncé, mercredi, qu’il va recevoir le rapport du dialogue national «lors d’une audience prévue le lundi 04 mars 2024», indique le communiqué du Conseil des ministres.
Macky Sall annonce qu’il va saisir le Conseil constitutionnel «pour recueillir son avis sur les conclusions et recommandations du dialogue national», conformément à l’article 92 de la Constitution.
C’est seulement à l’issue de ces étapes qu’il prendra un décret pour fixer la date du scrutin pour la présidentielle.
Le Président estime que le dialogue a permis d’avoir des « propositions qui permettent de déterminer dans la convergence de vues, le réalisme et le consensus, un calendrier électoral ajusté, intégrant la nouvelle date de l’élection présidentielle », en dépit du boycott de la majorité de l’opposition et d’une bonne partie de la société civile.
PAR Dialo Diop
DE QUI LE PRÉSIDENT SORTANT SE MOQUE-T-IL ?
Ses ultimes et vaines manœuvres tendant à changer les règles du jeu, non plus en cours mais bien en fin de partie, prouvent à ceux qui en douteraient encore qu’il a perdu pied et donc tout contact avec le réel
Le président sortant Macky Sall, longtemps considéré comme un « maître du jeu politicien », se trouve désormais pris à son propre jeu. Réputé expert en manipulation du Parti-Etat pour asseoir son pouvoir personnel, le voici désormais acculé au double jeu en réaffirmant que « force doit rester à la loi » tout en se jouant de la loi fondamentale qu’est censée être une Constitution taillée et retaillée sur mesure…à des fins autocratiques !
Cependant, notre « monarque constitutionnel » se trompe à la fois de pays et d’époque, car l’Afrique d’aujourd’hui n’est plus celle d’hier. Si le continent tout entier, avec sa diaspora d’Occident et d’Orient, ont les yeux rivés sur la crise électorale majeure en cours dans la plus vieille colonie française d’Afrique, c’est simplement parce qu’elle met à nu les contradictions fondamentales du monde contemporain. L’effondrement manifeste du prétendu « modèle démocratique ouest-africain » vient confirmer qu’il ne saurait y avoir d’exception aux lois de l’histoire, ni au Sénégal, ni ailleurs en Afrique et nulle part dans le monde…
Jugeons-en, faits à l’appui. Comment un jeune politicien « libéral », élu au suffrage universel direct, aurait-t-il pu, en une douzaine d’années de pouvoir « républicain », se convertir en un dictateur sanguinaire et impitoyable ?
Répondre à la question par des lieux communs tels que « le pouvoir rend fou… » ou que « la politique est l’art par excellence du mensonge et de la duperie » serait un peu court pour éclairer l’opinion africaine ou étrangère. Tandis que si l’on rappelle, d’abord, que le premier président de la « République arachidière » du Sénégal, L. Senghor, fondateur du système du parti-Etat, a régné vingt ans avant d’installer son dauphin, A. Diouf qui à son tour règnera aussi deux décennies, avant d’être congédié alors qu’il sollicitait un mandat supplémentaire.
Et qu’ensuite, l’avènement de Me A. Wade marquera la simple substitution de l’Etat-PDS au défunt Etat-PS, malgré l’adoption référendaire d’une « nouvelle » Constitution en 2001. En effet, hormis l’étiquetage idéologique autocollant du parti-Etat avec passage du « socialisme démocratique » au « libéralisme démocratique », rien n’a changé au fond dans la nature autocratique du pouvoir personnel du président. A tel point qu’au terme de ses deux mandats, Me Wade a tenté, sous le couvert d’une énième manipulation constitutionnelle, d’imposer un troisième mandat grâce à sa chambre d’enregistrement parlementaire au bénéfice de son fils Karim, alors « ministre du ciel et de la terre » ! Seul un soulèvement populaire, aussi massif qu’inattendu, nous a sauvés de cette forfaiture « libérale ».
Enfin, last but not least, à défaut de son propre fils, c’est son héritier politique, Macky Sall, qui va accéder à la « magistrature suprême ». Ce dernier ne va pas tarder à chausser les bottes de son maître, notamment en récusant la nécessaire « refondation de l’Etat et de la société » à laquelle il avait pourtant formellement souscrit, en signant sans réserve la Charte de gouvernance démocratique des Assises nationales. Une preuve éloquente en sera fournie ultérieurement avec la révélation par un jeune expert fiscal du nom d’Ousmane Sonko, dans son ouvrage « Pétrole et Gaz au Sénégal : Chronique d’une spoliation » (2017). L’on apprendra ainsi qu’à peine installé au « Palais du gouverneur Général », le nouveau chef de l’Etat, prenant connaissance des termes du contrat liant son gouvernement à la sulfureuse société privée Petrotim du tristement célèbre Frank Timis, s’était contenté de substituer le nom de son frère Aliou Sall à celui du fils de son prédécesseur, Karim Wade, comme gérant de cette funeste entreprise de pillage ! Tel est le point de départ de la confrontation sans merci qui va opposer l’ex-Inspecteur des Impôts et Domaines, devenu le seul et unique député de la Coalition « Ndawi Askan Wi », (2017) au président Macky Sall.
Depuis lors, cette adversité ira grandissante au point qu’au terme de cette législature, durant laquelle la figure du singleton Sonko s’était peu à peu imposée comme le principal, sinon l’unique représentant de l’opposition véritable.
C’est alors que l’option fut retenue de s’attaquer frontalement à ce trublion et à ses partisans de Pastef (Patriotes Africains du Sénégal pour le Travail, l’Ethique et la Fraternité). D’où une série de provocations politico-judiciaires, s’accompagnant d’une vague de répression sauvage, qui se solderont par des dizaines de morts par armes à feu et des centaines de prisonniers politiques, sous des prétextes aussi divers que fantaisistes (mars 2021) …
D’autant plus qu’en 2022, au moment du renouvellement de l’Assemblée nationale, la totalité des candidats titulaires de la liste nationale de « Yewwi Askan Wi » (YAW), la coalition qu’il dirigeait, s’est vu arbitrairement disqualifiée. En dépit de ce coup de Jarnac, à l’issue de ce scrutin législatif biaisé, la majorité sortante s’est pour la première fois retrouvée en ballotage défavorable, avec de nombreux suppléants de la liste YAW élus. Fait sans précédent dans les annales parlementaires du pays…
A partir de ce tournant historique imprévu, la panique s’est définitivement emparée du chef du parti-Etat APR, qui prit la funeste décision d’en finir une fois pour toutes avec cette menace mortelle pour son régime, mais au contraire porteuse d’espoir pour le peuple et surtout la jeunesse. Aussi, dès juin 2023, va-t-il déclencher une cascade d’opérations de démantèlement de Pastef et de liquidation de sa direction politique : meurtres en séries et emprisonnements massifs à travers tout le pays, interdiction et dissolution du parti, fermeture de son siège national, tentatives de saisie de ses comptes et moyens audio-visuels, etc.
Toujours est-il que cette campagne de terreur blanche ciblant exclusivement les cadres et militants de Pastef va se solder par un échec lamentable, dans la mesure où elle aura un effet exactement contraire à celui recherché : renforcer et consolider l’esprit de résistance dans les rangs du parti, et amplifier le soutien et la solidarité au sein des populations ; sans oublier l’attention et la sympathie dans l’opinion africaine et internationale.
D’autant plus, qu’au fur et à mesure de l’approche de l’élection présidentielle, les pressions combinées de nos concitoyens et autres compatriotes africains, auxquelles est venu s’ajouter le désenchantement, feint ou sincère, de ce qu’il est convenu d’appeler la « communauté internationale, ont finalement contraint le président sortant à renoncer publiquement à sa candidature à un troisième mandat anticonstitutionnel, mettant ainsi fin à son honteux « ni oui, ni non », tout en réaffirmant son prétendu « droit à postuler ». Comprenne qui pourra…
Quoiqu’il en soit, désormais « hors du jeu », tout en persistant à se comporter en « maître du jeu », voilà un président sortant qui, déjà sur le pas de la porte de sortie, entend continuer à modifier les règles du jeu en cours de partie… Ses ultimes et vaines manœuvres tendant à changer les règles du jeu, non plus en cours mais bien en fin de partie, prouvent à ceux qui en douteraient encore qu’il a perdu pied et donc tout contact avec le réel. Pourquoi libérer sans jugement des centaines de prisonniers politiques et en même temps embastiller Ngagne D. Touré ? Comment ose-t-il nous inventer à un énième « dialogue », après avoir fait ce que bon lui semble des « consensus » précédents ? Pourquoi, attend-il d’être sur le départ pour nous servir un « projet de loi d’amnistie » qui rappelle étrangement une certaine « loi Ezzan » de triste mémoire, alors que chacun sait qu’il s’agit essentiellement, sinon exclusivement, d’une amnistie pour soi visant à blanchir d’abord sa propre personne, les siens ainsi que la clique de prédateurs insatiables qui l’entoure ? Au demeurant, la présence à ses côtés ou sinon aux commandes, de son ex-mentor, ancien chef du précédent parti-Etat, avec son rejeton reclus dans la sinistre pénombre qatarie, notamment pour les ultimes coups fourrés juridico-politiciens, tout ceci devrait suffire à récuser toute offre politique provenant des camps dits « libéral » ou « socialiste », quelle qu’elle soit. Vous avez déjà fait la démonstration de votre incurie notoire.
La seule, unique et ultime décision que vos concitoyens attendent de vous est d’annoncer la date du premier tour du scrutin présidentiel, dans les limites temporelles fixées par le CC. Tout le reste n’est que balivernes ou menteries !
L’hypothèse la plus vraisemblable est que le président sortant et ses cliques dirigeantes ancienne et nouvelle, sont en train de se jouer de nous, ou, comme on dit vulgairement, de sa payer notre tête.
De qui donc le président sortant se moque-t-il ? Réponse imminente dans les jours à venir.
LE CHAVIREMENT D’UNE PIROGUE DE MIGRANTS FAIT AU MOINS 23 MORTS À SAINT-LOUIS
Une embarcation convoyant des candidats à l’émigration irrégulière a chaviré en mer. Des recherches sont en cours pour retrouver éventuellement des survivants parmi les 280 personnes ayant embarqué dans cette pirogue depuis Joal
C'est un drame qui s'est produit ce mercredi à Saint Louis. Plus d'une vingtaines de personnes qui voulaient rallier l'Europe ont perdu la vie en mer.
Périple suicidaire pour ces 326 jeunes sénégalais qui tentaient de rallier l'Espagne. C'est ce que igfm a constaté aujourd'hui à Saint-Louis. En effet, après avoir lancé leur embarcation dans les flots dans les côtes de Joal pour se rendre en Espagne, les capitaines ont perdu le Cap pour se retrouver au Maroc. Une semaine durant, la pirogue a tournoyé dans les eaux glaciales avant d'accoster finalement à la plage de Sal -Sal ( frontière Sénégal Mauritanie).
Une situation insoutenable qui a fini par occasionner 23 morts. La dernière victime qui était en soins à l'hôpital de saint Louis a rendu l'âme aujourd'hui. Les services de la direction d'appui des Sénégalais de l'extérieur préparent le retour au bercail des rescapés qui déclarent avoir frôlés la mort. L’immigration clandestine qui a connu quels mois d'accalmie, a repris de plus belle dans certaines zones côtières, tels que Cayar, Mbour, Joal et Cap-Skiring.
LE JUGE CONSTITUTIONNEL APPELÉ À TRANCHER
Macky Sall transmet sans tarder les conclusions du dialogue national au Conseil constitutionnel, gardien de la constitutionnalité des lois, afin de s'assurer de la légalité des pistes esquissées pour sortir le pays de l'impasse
Le chef de l’Etat va saisir le Conseil constitutionnel pour recueillir son avis sur les conclusions et recommandations du dialogue national clôturé, mardi, à Diamniadio, a-t-on appris de source officielle, mercredi.
“Conformément à l’article 92 de la Constitution, le président de la République saisira le Conseil constitutionnel pour recueillir son avis sur les conclusions et recommandations du dialogue national”, rapporte notamment le communiqué du Conseil des ministres tenu mercredi.
Les conclusions et recommandations issues du dialogue national seront officiellement remises au chef de l’Etat lundi 4 mars, lors d’une audience, a indiqué la source.
Les participants au dialogue national ont proposé que le chef de l’Etat prenne un décret convoquant le corps électoral le 2 juin prochain pour la tenue de l’élection présidentielle initialement fixée au 25 février dernier.
Ils ont également proposé que le président sortant, dont le mandat arrive à échéance le 2 avril, puisse rester en fonction jusqu’à l’installation de son successeur.
Selon le communiqué, le président de la République a magnifié la volonté d’apaisement, de pacification de l’espace politique, de réconciliation et de dépassement de l’ensemble des acteurs du dialogue national afin de préserver la stabilité du pays et de consolider un Sénégal uni, résilient et prospère dans la solidarité, l’équité et l’épanouissement de ses populations.
Il a remercié et félicité les participants et toutes les parties prenantes au dialogue national qui ont répondu à son invitation, à l’occasion de cette concertation, tenue les 26 et 27 février, qui a, encore une fois, “démontré la grandeur et le sens des responsabilités du peuple sénégalais, ainsi que la vitalité et le rayonnement de notre démocratie”, peut-on lire.
Une concertation pour déterminer la date de la présidentielle
Le chef de l’Etat a salué, lors la réunion hebdomadaire du gouvernement, “l’esprit constructif et républicain qui a marqué les travaux avec des propositions qui permettent de déterminer dans la convergence de vues, le réalisme et le consensus, un calendrier électoral ajusté, intégrant la nouvelle date de l’élection présidentielle”.
Seize des dix-neuf candidats retenus par le Conseil constitutionnel n’ont pas participé à cette rencontre, de même que plusieurs franges d’acteurs se réclamant de la société civile.
Cette décision est une des matérialisations de la crise politique que le pays traverse depuis l’annonce du report de l’élection présidentielle qui devait déboucher sur le choix d’un successeur au président Macky Sall, au pouvoir depuis 2012.
La convocation de cette concertation est le procédé choisi par Macky Sall préalablement à la détermination d’une nouvelle date pour l’élection présidentielle.
Il s’était notamment engagé le 16 février à “pleinement exécuter” une décision du Conseil constitutionnel invitant les autorités compétentes à fixer une date pour l’élection présidentielle, après que la juridiction a constaté l’impossibilité de l’organiser le 25 février, comme initialement prévue.
Dans cette même décision, le Conseil constitutionnel a jugé “contraire à la Constitution”, l’adoption par l’Assemblée nationale, d’une loi repoussant au 15 décembre prochain la tenue du scrutin.
Cette loi parlementaire a été votée le 5 février, deux jours après que le président de la République a annoncé, lors d’un discours à la nation, l’abrogation du décret par lequel il avait convoqué les électeurs aux urnes le 25 février.
Vague de libération d’activistes et de militants politiques
En prenant cette décision, le 3 février, il a invoqué des soupçons de corruption concernant des magistrats parmi ceux qui ont procédé à l’examen des 93 dossiers de candidature et jugé recevables 20 d’entre eux.
S’adressant à la nation, le chef de l’État a souhaité l’organisation d’un “dialogue national ouvert, afin de réunir les conditions d’une élection libre, transparente et inclusive dans un Sénégal apaisé”.
Selon la loi électorale, il faut être de nationalité exclusivement sénégalaise pour briguer la magistrature suprême au Sénégal.
Les membres du groupe parlementaire Liberté et démocratie avaient demandé et obtenu la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire pour faire la lumière sur les allégations de corruption et de “connexions douteuses”.
L’ouverture d’une information judiciaire a mis fin aux travaux de cette commission d’enquête parlementaire chargée de faire la lumière sur les accusations portées par le PDS contre des juges du Conseil constitutionnel.
Quatre personnes ont perdu la vie dans les violences qui ont émaillé les manifestations de protestation contre le report de l’élection présidentielle.
Ces victimes ont été enregistrées à Dakar, Saint-Louis et Ziguinchor lors de heurts ayant opposé des protestataires aux forces de l’ordre.
Ces évènements ont été suivis, quelques jours plus tard, par une vague de libérations d’activistes et de militants arrêtés dans le cadre d’activités en lien avec leur engagement politique.
LE PROJET DE LOI D'AMNISTIE VALIDÉ PAR LE GOUVERNEMENT
Ce texte, qui sera soumis à l'Assemblée nationale, vise selon le président à apaiser les tensions politiques et à tourner la page des affrontements du passé afin de favoriser une paix durable dans le pays.
Le Conseil des ministres a examiné et adopté, mercredi, en Conseil des ministres, un projet de loi d’amnistie des faits liés aux violences politiques survenues entre 2021 et 2024.
L’adoption du projet de loi par le gouvernement survient à la suite de la promesse faite par Macky Sall, lundi dernier, à l’ouverture du dialogue national, de proposer une ‘’loi d’amnistie générale des faits se reportant aux manifestations politiques survenues entre 2021 et 2024’’.
Le projet de loi sera présenté à l’Assemblée nationale ‘’dans les meilleurs délais’’, selon le communiqué du Conseil des ministres.
‘’Dans un esprit de réconciliation nationale, je saisirai l’Assemblée nationale, après son adoption en Conseil des ministres, d’un projet de loi d’amnistie générale sur les faits se reportant aux manifestations politiques survenues entre 2021 et 2024’’, a déclaré Macky Sall à l’ouverture du dialogue national.
Il faisait allusion aux violences politiques survenues notamment en 2021 et 2024, au cours desquelles de nombreuses personnes ont été tuées, blessées ou emprisonnées.
PAR Farid Bathily
LES SMARTPHONES ENTRE ÉVOLUTION ET RÉVOLUTION
Frappés par un manque d’innovation, les smartphones voient de nouveaux concepts d'appareils connectés fleurir, grâce notamment à l’intelligence artificielle
Le temps de grâce des téléphones dits intelligents est-il déjà terminé ? Ces appareils aujourd’hui indispensables dans la vie quotidienne et dont les premiers modèles sont apparus il y a plus de deux décennies pourraient bientôt connaître une nouvelle révolution.
Lentement mais sûrement, de nouveaux outils émergent avec la promesse de détrôner les smartphones voire de les remplacer à l’avenir. Avec l’explosion de l’intelligence artificielle (IA) et ses promesses, la rupture technologique semble plus que jamais à portée de main.
Des bracelets, anneaux, lunettes et autres montres intelligentes de plus en plus autonomes concurrencent déjà, depuis quelques années, les smartphones pour certaines tâches. Mieux, une nouvelle entreprise californienne nommée Human Inc. propose de changer le rapport de l’humain à l’écran.
Des projets futuristes
Son secret ? Un petit accessoire à porter sur soi tel un badge et qui concentre toutes les capacités d'un smartphone dans un format ultra-compact. Émissions d’appels, messageries, navigation sur internet... Tout y est possible à partir de la reconnaissance vocale et sans besoin de toucher le téléphone.
Le produit baptisé "Ai Pin" permet par ailleurs d’afficher certaines informations sur la paume de sa main grâce notamment à un système de projection laser. Des lentilles connectées et des puces cérébrales prendront peut-être prochainement le relais, offrant des interfaces encore plus naturelles.
À l’image de Neuralink, la start-up du milliardaire américain Elon Musk, qui travaille à rendre le contrôle des machines et technologies aussi simple et intuitif que la pensée, en connectant directement le cerveau aux appareils via une puce électronique.
Une industrie terne
Derrière ces projets dignes des films de science-fiction se cache le besoin de dépasser le stade du smartphone traditionnel. Car ce segment semble désormais avoir atteint ses limites en matière d’innovation.
Certes, les constructeurs continuent d'améliorer les performances de leurs appareils photo, les capacités des batteries ou la résolution des écrans. Mais ces évolutions sont bien ternes comparées aux avancées des premières années concernant les smartphones.
De quoi conduire à la mort de ces appareils ? "Le smartphone tel que nous le connaissons aujourd'hui ne sera définitivement plus l'interface la plus commune d’ici 2023", prédisait Pekka Lundmark, PDG de l’ex-numéro 1 des téléphones portables Nokia devenu obsolète avec l’arrivée des téléphones intelligents, en mai 2022 en marge d’un panel au Forum de Davos.
Samsung, Apple et les autres entreprises sauront-elles répondre à ces bouleversements annoncés ?
LA NUIT D'HORREUR DE PAPE ABDOULAYE TOURÉ
La Maison des Reporters a pu se procurer les images de la séance de torture endurée par ce militant dans une caserne de gendarmerie. Le nez en sang, suppliant, il est menacé : "Brisez-lui les jambes !"
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 28/02/2024
Une vidéo consultée par La Maison Des Reporters jette une lumière nouvelle sur les violences policières dont a été victime l'activiste sénégalais Pape Abdoulaye Touré aux mains de gendarmes en juin 2023. D'une durée de seulement deux minutes, cette vidéo confidentielle versée au dossier judiciaire de l'affaire montre l'étudiant le nez en sang et l'œil rouge, entouré de nombreux gendarmes armés de matraques dans une salle exiguë.
Selon les images décrites par La Maison Des Reporters, Pape Abdoulaye Touré supplie le "Chef Sow" présent: "Est-ce que je peux parler ?". Mais l'un des gendarmes rétorque cruellement: "Brisez-lui les jambes !". Pendant l'interrogatoire, un autre agent tente à plusieurs reprises de verser sur Touré le contenu d'une bouteille contenant un mélange abrasif de sable et d'eau, destiné à rendre les coups plus douloureux.
Ces faits trouvent leur origine dans l'arrestation de l'activiste le 1er juin 2023, en marge des manifestations contre la condamnation d'Ousmane Sonko. Alors qu'il rentrait chez lui après une discussion téléphonique avec sa compagne, Pape Abdoulaye Touré a été intercepté par des individus se réclamant d'un membre du gouvernement, qui l'ont menacé: "C'est la dernière fois que tu parleras!". Craignant pour sa vie, il a réussi à appeler à l'aide un gendarme non loin de là, qui l'a conduit dans les locaux de la caserne de Leclerc.
C'est là que commencera son calvaire, comme en atteste la vidéo glaçante. Pendant de longues heures, les gendarmes lui infligeront coups et blessures, lui causant une double fracture à la jambe et à la main ainsi que de multiples hématomes. Réclamant en vain de pouvoir prouver son identité, Touré sera accusé faussement de complicité avec Ousmane Sonko. Il passera finalement 9 mois derrière les barreaux.
Après sa libération, l'étudiant présente encore des séquelles psychologiques importantes selon son médecin. Injustement exclu des universités publiques, il n'a toujours pu terminer sa licence. "Rien que cela peut suffire à te traumatiser", déplore le praticien. « Parfois je me demande si je suis réellement Sénégalais », confie amèrement Touré, toujours soumis à un acharnement qu'il peine à comprendre.
La Maison Des Reporters indique que ses tentatives pour recueillir la version des faits des autorités militaires sont pour l'instant restées sans réponse.
MACKY SALL SOUS PRESSION POUR TRANCHER RAPIDEMENT
Le président doit se prononcer sur une nouvelle date de l'élection. Mais ses adversaires le soupçonnent de vouloir gagner du temps. Le Conseil constitutionnel lui a rappelé les limites de son mandat. La décision à venir promet de nouvelles secousses
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 28/02/2024
Le président Macky Sall doit bientôt annoncer sa décision concernant la date de l'élection présidentielle au Sénégal, initialement prévue le 24 février mais reportée à une date ultérieure. Selon des sources proches du dossier citées par l'Agence France Presse (AFP), le chef de l'État sénégalais pourrait se prononcer rapidement sur le sujet, fort des recommandations issues d'un "dialogue national" tenu lundi et mardi.
Ce dialogue réunissant quelques centaines de responsables politiques, religieux et de la société civile a abouti à un "large consensus" sur plusieurs points, notamment la tenue du scrutin après le 2 avril, date de la fin théorique du mandat présidentiel de Macky Sall. Certains participants ont évoqué le 2 juin comme date possible pour le premier tour, quand d'autres parlaient de juillet. Le consensus prévoirait également que Macky Sall reste en fonction jusqu'à l'investiture de son successeur, potentiellement au mois de juillet si le scrutin avait lieu le 2 juin.
Ces préconisations sont toutefois rejetées par une partie de la classe politique et de la société civile sénégalaise, alors que 17 des 19 candidats en lice ont boycotté le dialogue national. Ces opposants soupçonnent Macky Sall de vouloir gagner du temps pour avantager son camp ou s'accrocher au pouvoir. "Macky Sall et ses complices oublient juste un détail: si tous les partis politiques du Sénégal, l'ensemble de la société civile, les candidats officiels ou recalés, se mettaient d'accord, leur consensus ne saurait prévaloir sur la Constitution", a déclaré sur les réseaux sociaux l'opposant Thierno Alassane Sall.
De son côté, le président sortant se défend de toute ambition de se maintenir illégalement à la tête de l'État. Il met en avant des risques de troubles pour justifier le report initial du scrutin. Mais le Conseil constitutionnel sénégalais avait rappelé le 15 février dernier que "le mandat du président (...) ne peut être prorogé" et que "la date de l'élection ne peut être reportée au-delà de la durée du mandat". L'instance suprême place donc la barre très haute concernant une éventuelle prolongation de Macky Sall. Son arbitrage sera déterminant dans ce dossier épineux qui exacerbe les tensions politiques au Sénégal.
L'annonce imminente de la décision présidentielle sur la date des élections est donc très attendue. Elle devrait donner plus de visibilité sur l'avenir politique et institutionnel complexe dans lequel le pays est actuellement plongé.
PROJET DE LOI D’AMNISTIE, LE FORUM CIVIL RECLAME JUSTICE
Le Forum civil n’accueille pas à bras ouverts la décision du chef de l’État d’adopter, ce mercredi en Conseil des ministres, un projet de loi d’amnistie des faits ayant trait aux événements politiques survenus entre 2021 et 2024.
Le Forum civil n’accueille pas à bras ouverts la décision du chef de l’État d’adopter, ce mercredi en Conseil des ministres, un projet de loi d’amnistie des faits ayant trait aux événements politiques survenus entre 2021 et 2024. Il appelle plutôt à ce que les responsabilités soient situées sur cette question.
selon une publication de l’Agence de presse sénégalaise, «le Forum civil appelle le gouvernement et la justice du Sénégal à situer d’abord les responsabilités relativement à ces évènements, pour poser le socle indispensable d’une réconciliation nationale véritable ». En effet, il considère cette initiative «inappropriée du président de la République, comme une volonté manifeste d’ensevelir la vérité et de balafrer durablement l’image du Sénégal, en consolidant le règne de l’impunité ».
Le Forum civil dénonce en ce sens avec vigueur « le projet de loi d’amnistie proposé par le président de la République, faisant valoir que durant la période visée, à savoir entre 2021 et 2024, des Sénégalais et des Sénégalaises ont vécu la terreur des violences extrêmes ».
Le Forum civil, section sénégalaise de Transparency International réclame par ailleurs que « des enquêtes approfondies soient menées sur le système de recrutement des personnels de défense et de sécurité et les formations qui leur ont été dispensées de 2020 à nos jours ».
Il a également fait part de son souhait de voir la presse se mettre à l’œuvre des initiatives citoyennes et de continuer à « collecter toute preuve permettant de faire jaillir la vérité, tout en appelant les parlementaires à refuser de s’engager dans la voie sinueuse et compromettante que trace ce funeste projet de loi ».
Constatant l’impact économique que les manifestations ont entraîné, le Forum civil a aussi rappelé que «le secteur économique a été violemment impacté et des centaines de personnes, violentées, emprisonnées et plusieurs tuées. L’image du Sénégal en a pris un sérieux coup. Les familles sont dans le désarroi et l’angoisse permanents ».
PODOR RECLAME LA LIBÉRATION DE MOUSSA DIOP
Le collectif des jeunes du département de Podor demande la libération de Me Moussa Diop, ancien directeur de Dakar Dem Dikk placé sous mandat de dépôt depuis le 15 décembre dernier.
Le collectif des jeunes du département de Podor demande la libération de Me Moussa Diop, ancien directeur de Dakar Dem Dikk placé sous mandat de dépôt depuis le 15 décembre dernier. « Nous réclamons la libération immédiate et sans condition de Me Moussa Diop, un digne fils du Sénégal qui a révolutionné le secteur du transport », ont-ils soutenu lors d’une conférence de presse.
Pour Binta Sada Aw et les autres, la décision du chef de l’Etat sur l’amnistie montre une volonté manifeste du président de pacifier l’espace politique et de réconcilier les sénégalais. Il est donc plus important que jamais, selon eux, que l’État prenne de toute urgence les mesures nécessaires pour sa libération notamment en libérant les prisonnières et prisonniers d’opinion, qui sont pourtant maintenus en détention alors que des supposés terroristes et casseurs de la république ont bénéficié la clémence du chef de l’État.
Parlant de la vague de libérations notée ces derniers jours, les jeunes podorois lancent: « vous avez pardonné aux casseurs : Qui peut le plus, peut le moins. Point de doute, Maître Diop avec son tempérament, son style et son ton, reste foncièrement républicain, humain, patriote et responsable ». Pour rappel, l’ancien Directeur de Dakar Dem Dikk, par ailleurs ex candidat déclaré à la présidentielle a été poursuivi et placé sous mandat de dépôt suite aux déclarations faites sur un éventuel contrat d’exploitation d’une mine de diamants au Sénégal citant ainsi le président Macky Sall, l’ancien ministre des mines Aly Ngouille Ndiaye, entre autres.