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11 février 2025
MACKY SALL S'EN VA COMME PRÉVU LE 2 AVRIL
Le dialogue national a suggéré le 2 juin pour l'organisation de la présidentielle, mais le président sortant écarte tout allongement de son mandat. Il devrait saisir le Conseil constitutionnel incessamment
Selon les informations rapportées aujourd'hui par le journal Le Quotidien, le président sénégalais Macky Sall a affirmé qu'il ira jusqu'au terme de son mandat en quittant ses fonctions le 2 avril prochain.
Dans un tweet publié ce matin, le chef d'État a précisé sa position : "Le Dialogue national a proposé le 2 juin 2024 comme nouvelle date des élections présidentielles au Sénégal. Je remercie les forces vives pour ces assises. Toutefois je tiens à préciser que je quitterai mes fonctions au terme de mon mandat le 2 avril, comme je l'ai déjà indiqué. La date de mon départ reste absolument ferme."
Le Quotidien indique par ailleurs que va saisir le Conseil constitutionnel dès aujourd’hui afin de déterminer les contours de la transition en attendant l'organisation de la présidentielle à une date encore à déterminer indépendamment de la suggestion du dialogue national.
Le scrutin iniatialement prévu pour le 25 février avait été reporté moins de quelques heures seulement avant l'ouverture de la campagne électorale. Une décison entérinée par l'Assemblée nationale à travers le vote d'une loi. Mais le Conseil constitutionnel saisi par l'opposition a depuis déclaré ces deux actes contraires à la Constitution, demandant notamment l'organisation de la présidentielle dans les meilleurs délais.
Par Ibou FALL
SORTIE DE ROUTE ET DERAPAGES CONTROLES, MODE D’EMPLOI…
Que se passe-t-il donc vraiment dans les coulisses de la République ces derniers mois pour que l’on en arrive à ravaler jusqu’à des vomis qui datent de 2014 ?
Il y a quelque chose de définitivement pitoyable et lassant d’assister à un navet au scénario insipide et aux acteurs sans panache. Que se passe-t-il donc vraiment dans les coulisses de la République ces derniers mois pour que l’on en arrive à ravaler jusqu’à des vomis qui datent de 2014 ?
Le régime qui finit, à ses débuts, sous le prétexte de traquer des biens mal acquis, jette en prison Karim Wade sous les accusations d’enrichissement illicite au détriment de nos maigres ressources nationales ; dix ans après, ce même régime, donc, bloque la respiration démocratique de toute la République pour permettre au, euh…, condamné, d’aspirer à ses plus nobles fonctions. La corde des accusations de corruption envers le Conseil constitutionnel est bien trop sordide : c’est une squelettique minorité parlementaire, dans un pays où la majorité mécanique dicte sa loi depuis les indépendances, qui sonne l’assaut.
Cherchez l’erreur…
Et le chef de l’Etat, avec un empressement trop zélé pour être désintéressé, de conforter les doutes. D’ailleurs, prétend-il, ce n’est pas le seul accroc…
L’occupant du Palais tient à écouter avec beaucoup trop de compassion pour être sincère, les jérémiades d’une quarantaine de candidats fantaisistes recalés venus pleurnicher sous ses fenêtres… Les informaticiens du Conseil constitutionnel (décidément, encore lui !) auraient traficoté leurs clés Usb et fait disparaître des milliers de parrains d’un claquement de doigts.
Pour un peu, on parlerait de magie noire…
Et puis, preuve à l’appui, ne voilà-t-il pas que l’on apprend que la docteure Rose Wardini est française. Crime abominable pour cette originaire de Latmingué, qui passe pour l’une des pasionarias de la lutte locale contre le cancer du sein, dont la sœur est la dernière maire sortante de Dakar, et le frère, officier de l’Armée nationale. Une traîtresse en puissance dont le cas prouve à quel point les soupçons qui pèsent sur le Conseil constitutionnel sont fondés.
Citoyens racistes, on se calme !
Dilemme «mackyavélique» : Amadou Ba, le Premier ministre en fonction, de surcroît candidat de la coalition présidentielle à la prochaine élection, serait le présumé corrupteur. C’est clair, après l’arrêt brutal du processus électoral, la prochaine étape est que sa tête, déjà sur le billot dès sa nomination à la Primature, roule sur le sol, et son hémoglobine gicle partout.
Ben non. Tout va bien. Le Président Macky Sall et le Premier ministre Amadou Ba se font même des mamours en public et posent côte-à-côte, avec un costume de couleur identique, main dans la main, en souriant jaune.
Snif. C’est si touchant. Sortez les mouchoirs. Bon, certes, chez les esprits chagrins, ça relève de temps à autre quelques p’tits signes de mauvaise humeur présidentielle à mettre sur le compte de l’approche des adieux poignants avec les lambris du Palais.
Par exemple, à quelques occasions officielles, Macky Sall ne salue pas très chaleureusement Amadou Ba en public. Et puis, il y a quelques conseils de ministres que le Pm rate par hasard, tandis que quelques-uns des ministres se fendent impunément de déclarations au vitriol avec comme une bénédiction des officines du Palais.
Amadou Ba n’est pas le seul à essuyer ses foudres, rassurez-vous : Macky Sall devient cassant, pour ne pas dire hautain en public.
On peut comprendre son humeur maussade et ses pincements au cœur. Ça vous plombe le moral, rien qu’à penser devoir voyager le reste de son existence dans de vulgaires vols commerciaux durant lesquels le risque est probable de côtoyer la racaille des aéroports, tout comme la canaille de la classe affaires. Ou même, s’imaginer coincé trente minutes dans les embouteillages parce que le nouvel occupant du Palais fait jalonner les grands boulevards pour ne croiser personne. On vous passerait volontiers la forêt des factures que l’on perd l’habitude d’honorer : l’eau, l’électricité, le téléphone, le carburant…
Pire : le fisc risque de frapper à votre porte parce que vous êtes manifestement en mesure de payer des impôts plus que les autres et que le Trésor public a des obligations de résultats.
Détrompez-vous, c’est arrivé à Senghor. La question s’est posée en Conseil des ministres et le chef de l’Etat d’alors, Abdou Diouf, s’en est remis à son Premier ministre, Habib Thiam, qui décréta que l’ancien Président Senghor était un citoyen ordinaire, et qu’il fallait laisser faire le fisc. Il faudra que le ministre des Finances, Famara Sagna, s’y oppose pour que l’honneur de la République soit sauf.
Je ne sais pas comment le Abdou Diouf d’aujourd’hui prendrait une descente du fisc pour fouiller ses biens et finances…
Que dire du silence glaçant dans l’auguste demeure du futur ex-couple présidentiel, après le départ des flagorneurs dont la faune infidèle sera repartie vers d’autres horizons, après avoir raclé les fonds de marmite des ultimes festins et emporté les dernières économies ?
Il y en a qui dépriment pour moins que ça.
Et puis, il y a cette noria de courtisans devenus paranoïaques à l’idée qu’un nouveau maître du pays pourrait se mettre à fouiller jusque dans leurs caleçons pour y débusquer des traces de deniers publics qui n’y auraient pas leur place légitime. Ce ne serait pas la première fois : la preuve par… Karim Wade ?
Si ce n’était que ça…
Entre mars 2021 et juin 2023, rien ne nous est épargné : jusqu’au meurtre de deux gamines, des enfants de gens de peu, brûlées vives dans un bus, après un attentat au cocktail Molotov.
Pour la p’tite histoire, la recette de cette alchimie incendiaire nous est arrivée en 1968, au plus fort de la contestation estudiantine, via la fratrie Blondin Diop. Le mythique Oumar, qui menait la révolution depuis Paris, l’aurait communiquée à ses frères pour soutenir la résistance indigène à Dakar.
Les voies du transfert de technologie sont insondables.
Il y aura bien d’autres dégâts : des morts par balles, des blessés, des biens saccagés. Tout ça parce que Monsieur le (futur) président de la République Ousmane Sonko, Pros pour ses inconditionnels, en plein couvre-feu entre la fin 2020 et le début 2021, ne trouve pas assez de forces morales pour se passer des massages de Madame Adji Sarr.
Piqûre de rappel : Madame Sonko, première du nom, est kinésithérapeute. A moins que, raison d’Etat oblige, elle ne brûle son diplôme.
La Justice, dans son immense sagesse, après des journées nationales mouvementées, accordera au Pros une liberté provisoire, en dépit des profanations de sa dignité : les juges chargés de la scabreuse affaire seront qualifiés de «petits». Comprenez minables et surtout corrompus. Bien entendu, les Forces de défense et de sécurité, avec les milices complices, sont au passage accusées des pires crimes.
Les explications du ministre de l’Intérieur, devant le sombre tableau que présente la scène publique, évoquant des «forces occultes», en rajoutent à l’obscurantisme ambiant.
La raison d’Etat fait ricaner dans l’opinion, lorsque Ousmane Sonko est pris sur la route de Koungheul, après avoir défié toute la République et ses institutions, et ses menaces de déloger de son Palais le président de la République avec l’aide de deux cent mille jeunes.
Si Macky Sall freine le processus électoral, convoque un dialogue national pour réintégrer Karim Wade et Ousmane Sonko dans la course à la Présidentielle, c’est parce qu’il doit croire éperdument à l’amnésie nationale…
Récapitulons : alors que le Conseil constitutionnel désigne vingt candidats pour la Présidentielle, Macky Sall préfère recevoir quarante recalés.
En réalité, le chef de l’Etat, qui doit se dévêtir de sa panoplie politicienne depuis qu’il a renoncé à sa candidature pour 2024, est revenu dans les manigances «mackyavéliques».
Ce doit être plus fort que lui…
Macky Sall manœuvre tant et si bien que le processus électoral coince. La désapprobation internationale lui fait perdre son habituelle assurance. Il semble même paniquer. Il n’empêche qu’il engage comme une fuite en avant : de conférence de presse en dialogue national, le scénario manifestement improvisé et le casting surréaliste font peine à voir.
Ce qu’on en retient : la volonté de faire des présidentiables Karim Wade, le résident du Qatar coupable aux yeux de la Justice sénégalaise des pires crimes économiques de notre histoire, et Ousmane Sonko, sur lequel pèsent les plus monstrueux chefs d’accusation au détriment de la République…
Un jour, si Karim Wade et Ousmane Sonko deviennent d’irréprochables présidentiables, il faudra bien que l’on nous explique : Macky Sall serait-il le seul coupable de tout ce qui nous arrive depuis douze interminables années ?
A la rescousse, pour plaider sa cause, des hasbeen : les anciens présidents Wade et Diouf se fendent d’une bafouille pour donner d’indécentes leçons de vertu, tandis que les rentiers de la flagornerie se précipitent à chacun de ses claquements de doigts… On y trouve de tout : du politicard à la petite semaine, de l’affairiste infructueux, du rentier de la tension, du vendeur d’hallucinations, de l’artiste méconnu.
Ce spectacle est si affligeant.
Par Mohamed Lamine LY
LE DIALOGUE DE DIAMNIADIO, UN POISON POUR LA DEMOCRATIE
A observer les dernières convulsions du régime du Benno-APR, à travers le dialogue tragicomique de Diamniadio, on se dit qu’assurément, tous les ingrédients sont réunis, pour faire de cette fin de règne rocambolesque de Macky Sall, un thriller politique..
A observer les dernières convulsions du régime du Benno-APR, à travers le dialogue tragicomique de Diamniadio, on se dit qu’assurément, tous les ingrédients sont réunis, pour faire de cette fin de règne rocambolesque de Macky Sall, un thriller politique palpitant.
Triste sort que celui de cet alchimiste maladroit, dont la bombe est en train de lui exploser entre les mains !
Sa fâcheuse propension, à enfreindre les règles de droit à des fins politiciennes, a dépassé les limites de la décence et de l’élégance républicaines.
Tout ça pour atteindre l’objectif utopique de réduire l’Opposition à sa plus simple expression !
Il en est maintenant réduit à violer ouvertement la Loi, en se drapant du manteau pudique de la République. Son fameux dialogue (sa dernière valse) est un symbole achevé du système tant décrié par les nouvelles vagues de jeunes patriotes. Il pourrait être aisément confondu à un rassemblement regroupant, hormis quelques personnalités naïves ou candides, trois générations de « gangsters » politiques, pris en flagrant délit de trafic d’influence et d’instrumentalisation des Institutions.
Nous n’irons pas jusqu’à parler d’association de malfaiteurs – comme les fameux juges inquisiteurs du Macky, si prompts à distribuer des chefs d’accusation aussi graves et nombreux qu’infondés – mais la salle du CICAD était remplie de centaines de personnalités en rébellion contre la décision n°1/C/2024 du 15 février 2024 du Conseil constitutionnel.
Pour beaucoup moins que ça, des citoyens, des travailleurs ou des passants ont été férocement réprimés et envoyés en prison pour plusieurs mois !
Quelle peut-être la légitimité d’une telle instance ad hoc, dont le postulat de départ repose sur la négation de la décision actant l’annulation du report de l’élection présidentielle initialement prévue le 25 février 2024 ?
Comble d’outrecuidance présidentielle !
En suggérant à ses troupes dociles, que la prochaine présidentielle pourrait se tenir avant l’hivernage prochain, après toute une série d’évènements religieux, le premier magistrat de la Nation n’a rien fait d’autre que de saboter l’injonction des Sept Sages, en ignorant royalement le deadline fixé par le Conseil constitutionnel, au 2 avril. En effet, c’est la date, à laquelle doit s’achever le deuxième et dernier mandat du président Macky Sall, insusceptible de prolongation, selon l’article 103 de la Constitution.
Cette défiance à l’endroit du Juge électoral suprême, de la part d’un président en fin de mandat (un canard boiteux, qui s’ignore), n’est qu’une récidive, en l’espace de trois semaines du putsch constitutionnel du 3 février dernier.
Est-ce un effet boomerang ou la loi du karma à l’œuvre ? Il est, en tout cas, troublant de constater que le maître d’œuvre d’une gouvernance tyrannique caractérisée par une judiciarisation outrancière de la vie politique depuis 12 ans n’arrive plus à sauver les apparences. Il se met, de manière éclatante et perceptible par tous, en conflit avec la Loi, plus précisément la Constitution, dont il est pourtant censé être le gardien.
Ne sommes-nous pas en face d’un cas de manquement grave du Président de la République, manifestement incompatible avec l’exercice de son mandat ? Sous d’autres cieux, cela conduirait à diligenter une procédure de destitution ou d’impeachment.
Par ailleurs, la validation des conclusions grotesques issues du pseudo-dialogue politique, qui constituent un poison mortel, ouvrirait la boîte de Pandore. Le conseil constitutionnel, en cédant aux caprices du « Prince tourmenté », se ferait hara-kiri ou scierait la branche sur laquelle le pouvoir judiciaire national est assis. En outre, ce serait un enterrement de première classe pour notre système politique, qui perdrait simultanément son caractère républicain et sa nature démocratique.
Le peuple sénégalais connu pour sa résilience et son haut niveau de maturité politique attendait justement le 25 février 2024 pour solder pacifiquement le contentieux, qui l’oppose à la junte civile au pouvoir, qui considère les normes démocratiques et républicaines comme un corset contraignant. C’est ce qui explique que la paix civile ait prévalu jusque-là, dans notre pays.
Le moment est venu pour les pontes du Benno-APR de retrouver la raison. Leur préférence pour un style de management tyrannique, dans lequel, la répression policière et le traitement abusivement judiciaire des questions politiques ont été mis en avant, a montré ses limites. Tout indique que le camp présidentiel divisé va au-devant d’une déroute électorale mémorable.
Il est déjà trop tard pour effacer les traces de tous les crimes, délits et forfaitures commis durant la décennie écoulée, par le biais d’une loi d’amnistie rétrograde.
Il ne leur reste plus qu’à se conformer –sagement- aux décisions du conseil constitutionnel pour tenter de sauver notre système électoral voire notre Démocratie, qu’eux-mêmes ont mis à mal par les manipulations incessantes (loi sur le parrainage, report d’élections, invalidation de listes de candidats, éviction judiciaire de concurrents politiques…).
Après les élections et quel qu’en soit le vainqueur, ce sera le moment de procéder aux ruptures tant attendues, au moins depuis la tenue des Assises nationales, à commencer par une véritable refondation institutionnelle avec l’abolition définitive de l’hyper-présidentialisme obsolète.
LA MORT DE 24 MIGRANTS ET LES CONCLUSIONS DU DIALOGUE NATIONAL À LA UNE DE LA REVUE DE PRESSE DE L’APS CE JEUDI
Les livraisons de ce jeudi évoquent La mort de 24 migrants lors du chavirement d’une pirogue au large de Saint-Louis et la suite à donner aux conclusions du dialogue national censé sortir le Sénégal de la crise politique née du report de la présidentielle
Dakar, 29 fev (APS) – La mort de 24 migrants lors du chavirement d’une pirogue au large de Saint-Louis et la suite à donner aux conclusions du dialogue national censé sortir le Sénégal de la crise politique née du report de l’élection présidentielle sont en exergue dans les quotidiens reçus jeudi à l’APS.
Le quotidien Vox Populi met en exergue le chavirement d’une pirogue transportant des migrants irréguliers et annonce un bilan d’au moins 24 morts.
Et ce bilan risque de ‘’s’alourdir’’, selon la publication qui s’interroge : ‘’Qu’est devenu le reste des 327 passagers à bord ?’’.
‘’Une pirogue chavire et fait 24 morts et 45 blessés’’ au large de Saint-Louis, titre L’As, soulignant que ‘’malgré les pertes en vie en mer, les candidats à l’émigration ne déchantent toujours pas. Ils continuent de braver les dures conditions de la traversée de la mer pour rejoindre les côtes espagnoles’’.
L’application des conclusions du dialogue national censé sortir le Sénégal de la crise politique née du report de l’élection présidentielle préoccupe les quotidiens.
Le Soleil annonce que les conclusions de ce dialogue seront remises au chef de l’Etat, dans quatre jours. Et le président de la République saisira ensuite le Conseil constitutionnel pour ‘’recueillir son avis sur la teneur du document’’, rapporte la publication.
Bës Bi rapporte que Macky Sall a annoncé, mercredi, en Conseil des ministres, la saisine du Conseil constitutionnel sur les conclusions du dialogue dont il recevra le rapport lundi prochain.
Les participants au dialogue national ont proposé que le chef de l’Etat prenne un décret convoquant le corps électoral le 2 juin prochain pour la tenue de l’élection présidentielle initialement fixée au 25 février dernier. Ils ont également proposé que le président sortant, dont le mandat arrive à échéance le 2 avril, puisse rester en fonction jusqu’à l’installation de son successeur.
”Macky Sall, au défi du Conseil constitutionnel’’, titre Sud Quotidien qui écrit : ‘’Après deux jours de conclave, le dialogue national initié par le chef de l’Etat Macky Sall pour échanger sur le processus électoral de la présidentielle initialement prévue le 25 février dernier et la nouvelle date issue des conclusions, est loin de créer l’unanimité’’.
”Le contenu de certaines propositions de ces conclusions qui remettent en question les décisions déjà rendues par le Conseil constitutionnel concernant cette élection peinent à passer. On risque même de connaitre une crise institutionnelle tant redoutée surtout si le Conseil constitutionnel venait à nouveau à prendre le contre-pied des +dialogueurs+’’, ajoute le journal.
L’Observateur note que ‘’le Président Macky Sall tient à ses principes et à son +Code d’honneur’’. ‘’Il ne compte rien lâcher jusqu’au bout. Face à son Gouvernement hier en Conseil des ministres, le chef de l’Etat s’est montré intransigeant. Il n’entend pas se plier à une éventuelle injonction du Conseil constitutionnel lui imposant une date pour la tenue de l’élection présidentielle de 2024’’, rapporte L’Obs.
Pour EnQuête, ‘’Ça passe ou ça casse !’’. ‘’Le président de la République va saisir le Conseil constitutionnel, la semaine prochaine, pour recueillir son avis sur les conclusions du dialogue. De la réponse des sept sages dépend en grande partie l’issue de la crise inédite à laquelle est confrontée le pays depuis le 3 février, à la suite de la décision du président d’annuler le scrutin du 25 février’’.
”Macky Sall s’en va le 2 avril’’, dit Le Quotidien. ‘’Le Président Sall a décidé ne pas rester à la tête de l’Etat une minute de plus. Sa décision est irrévocable, car il va notifier au Conseil constitutionnel dès aujourd’hui. Ce sera aux 7 Sages de trouver le président qui va assurer la transition. Comme il l’a dit en Conseil des ministres, il va les saisir pour avis dans le cadre des conclusions du dialogue national qui ont proposé la tenue de la Présidentielle, le 2 juin. En ce sens, il propose le début de la campagne électorale, le 13 mai aussi. Désormais la balle est dans le camp des 7 Sages’’, écrit le journal.
Par Nioxor TINE
L’HEURE DE L’ALTERNATIVE A SONNE !
Il faut se rendre à l’évidence ! Autrefois présenté comme un havre de démocratie et de paix, notre pays est en train de se transformer en dictature, devant l’indifférence générale de la communauté internationale
Autrefois présenté comme un havre de démocratie et de paix, notre pays est en train de se transformer en dictature, devant l’indifférence générale de la communauté internationale, la même, qui détourne le regard, quand l’armée israélienne pilonne les modestes demeures palestiniennes de Gaza.
Autre similitude avec l’oppression israélienne sur les territoires arabes occupés depuis 1948, le métier d’opposant est devenu périlleux en terre sénégalaise, où il est assimilé à une entreprise séditieuse, de la même façon que la lutte palestinienne est confondue à du terrorisme par l’Etat colonial, intolérant et raciste d’Israël et ses soutiens (ou complices) occidentaux.
Enfin, prenant prétexte des émeutes du 1er juin 2023 déclenchées par le verdict arbitraire de corruption de la jeunesse pris à l’encontre d’Ousmane Sonko, les autorités de notre pays renversant la devise de l’UCAD, Lux mea lex, ont choisi l’obscurantisme, c’est-à-dire de saboter l’enseignement dans nos Universités, sous prétexte de risques sécuritaires.
Dans cet ordre d’idées et devant le refus persistant des autorités d’ouvrir des enquêtes judiciaires, il ne serait pas superflu de s’interroger sur l’identité des casseurs ayant opéré à l’UCAD, et plus particulièrement de questionner les fausses accusations d’incinération de livres portées contre l’Opposition !
En effet, le bon sens voudrait, que ceux qui instrumentalisent des secteurs de la Justice et du Ministère de l’Intérieur pour emprisonner des centaines de militants politiques soient les mêmes, qui ferment les Universités et orchestrent des autodafés de livres, comme naguère Goebbels, sous le troisième Reich.
En réalité, le régime du Benno Bokk Yakaar, qui considère le campus comme un foyer de contestation par excellence, a pris la mauvaise habitude de fermer l’UCAD, chaque fois qu’il planifie des coups fourrés.
Ce fut le cas lors de l’arrestation, le 28 juillet dernier, du président Ousmane Sonko. Il s’agit, cette fois d’évincer, de la prochaine compétition électorale, en usant de procédures judiciaires ou du parrainage piégé, tous les candidats représentant une menace pour l’impossible victoire de leur camp.
Pour preuve, la manière cavalière dont le processus électoral est géré par le président sortant et ses acolytes du « Benno éparpillé », qui laisse augurer de lendemains incertains dans notre pays.
Devant le silence assourdissant et désapprobateur d’une opinion publique désabusée, les politiciens du Benno, qui semblent être venus d’une autre planète, se croient tout permis.
De fait, les prisons sénégalaises sont remplies à ras-bord de plus d’un millier de détenus politiques n’ayant fait qu’user de leurs droits constitutionnels d’expression, de manifestation et de résistance.
La déliquescence de nos institutions a atteint un tel niveau, que les acteurs politiques sérieux devraient d’abord se préoccuper de la sauvegarde de l’Etat de droit et de la Démocratie avant la tenue d’élections, qui de surcroît portent les germes d’une désintégration du tissu national.
En effet, la récente posture de la Direction Générale des Elections, qui prétend pouvoir invalider une candidature, rôle dévolu au Conseil constitutionnel, éclaire d’un jour nouveau, les obscurs desseins d’un régime cherchant, coûte que coûte à éliminer ses adversaires les plus sérieux.
Jusque-là, le pouvoir apériste s’arrangeait, en usant, en amont, de divers procédés frauduleux, coercitifs ou corruptifs pour instrumentaliser l’administration territoriale ou la magistrature et leur faire prendre des décisions arbitraires ou rendre des jugements illégaux revêtus du sceau trompeur de l’impartialité.
Avec ce refus flagrant et manifeste d’appliquer une décision de justice, la personnalité centrale en charge de l’organisation des prochaines élections présidentielles, vient de franchir une nouvelle étape dans le coup d’Etat électoral en gestation.
En outre, il installe un profond malaise, qui accentue le déficit de confiance au sein de la classe politique, qui a atteint la côte d’alerte. Pire, l’incapacité des partis d’opposition, à faire solidairement front contre cette stratégie du fait accompli du pouvoir, conduit à l’exacerbation des contradictions en leur sein.
Il y a, d’un côté, les forces modérées acquises au principe de la pérennisation d’un système prétendument républicain, ayant participé au pseudo-dialogue national et de l’autre des forces dites radicales prônant la rupture avec la soumission servile aux puissances étrangères et la gabegie ambiante depuis plus de 60 ans.
Il faut prendre en compte le fait que le contexte sous-régional et la géopolitique internationale (BRICS, Ukraine) militent pour des politiques de rupture d’avec le système obsolète de domination du monde par les puissances occidentales et pour des partenariats mutuellement avantageux.
La pléthore de candidatures observée, que certains considèrent, à tort, comme un signe de vitalité démocratique, outre qu’elle justifie et/ou réhabilite la loi scélérate sur le parrainage, risque de brouiller les cartes au profit exclusif du régime du Yakaar désenchanté.
Les nouveaux leaders de la scène politique commettraient une erreur fatale en jouant la carte de la neutralité dans la confrontation entre le régime de Benno Bokk Yakaar profondément inféodé aux intérêts de l’impérialisme occidental et les nouvelles forces politiques, qui sont en train de payer un lourd tribut pour leur engagement patriotique.
Ignorer cette évidence conduira soit à l’installation d’un pouvoir autocratique à la congolaise ou à l’avènement d’un nouveau régime ayant certes des desseins progressistes, mais qui aura des difficultés à les matérialiser, faute d’une base sociale suffisamment large.
Un vaste front pour le rétablissement de l’Etat de droit, l’organisation d’élections transparentes, régulières et inclusives doit être mis sur pied. A défaut, notre pays risque d’être plongé dans le chaos.
Les jeunesses africaines, font, d’ores et déjà, sous nos yeux et quotidiennement, à travers l’émigration clandestine, la démonstration qu’elles sont prêts à tous les sacrifices, pour s’extirper de l’enfer néocolonial.
Elles n’accepteront pas les combines de la vieille classe politique, sous quelque modalité que ce soit, pour perpétuer le système de domination françafricain. Ils ne veulent ni de restauration d’ordres anciens ni de nouvelle alternance trompeuse, car l’’heure de l’alternative a sonné.
LES INSTITUTIONS COMPTENT PLUS QUE LE CONFORT ET LES CALCULS POLITIQUES
Gilles Yabi, fondateur du Think-Thank citoyen de l’Afrique de l’ouest Wathi - L’élite universitaire nationale peut jouer un rôle déterminant dans l’orientation de notre pays vers un avenir prospère et équitable.
Le think tank citoyen de l’Afrique de l’Ouest WATHI, basé à Dakar, a organisé une table ronde sur le thème « les points de vue des enseignants chercheurs sur les priorités nationales avant l’élection présidentielle au Sénégal ». Cette rencontre du projet de WATHI avait pour but de donner la parole à une vingtaine d’enseignants chercheurs d’universités publiques de notre pays afin qu’ils s’expriment sur les priorités nationales en matière de réformes institutionnelles, de politiques économiques, éducatives, sociales, culturelles, environnementales pour les 5 prochaines années.
L’élite universitaire nationale peut jouer un rôle déterminant dans l’orientation de notre pays vers un avenir prospère et équitable. C’est en tout cas la forte conviction ressortie d’une table ronde qui s’est tenue à Dakar visant à contribuer à la création d’un espace pour un débat constructif sur ce que devraient être les priorités et les orientations de l’action publique. « Depuis le lancement de WATHI dans l’espace Ouest Africain, nous œuvrons à améliorer les conditions de vie des populations de la région et cela ne peut se faire qu’en organisant des débats publics de qualité mais aussi en mettant l’accent sur les savoirs, les connaissances, en les partageant le plus possible. L’objectif de ce projet est de se dire que lorsqu’on est en élection présidentielle, on ne devrait pas seulement discuter des conditions des élections », a expliqué Gilles Yabi, le fondateur du think tank citoyen de l’Afrique de l’Ouest WATHI. Selon lui, une élection présidentielle ce n’est pas seulement une compétition pour le pouvoir mais aussi des confrontations d’idées et de propositions. « Quand il y a une élection en Afrique de l’Ouest, à Wathi, nous remettons toujours un dossier sur le pays pour mettre l’accent sur la situation dans le pays, sur les candidats et leurs propositions. Notre mission générale est d’alimenter le débat public en idées. Et de faire en sorte que, dans ce contexte où on a beaucoup de polarisation et de disputes, on n’oublie pas le plus important pour les populations dans les politiques de santé, d’éducation et aussi en matière de changements à faire sur le plan de la gouvernance… pour améliorer les conditions de vie des populations », a ajouté le directeur exécutif de WATHI.
Selon Gilles Yabi, son think tank a choisi de mettre en avant le rôle spécifique et particulièrement important des enseignants chercheurs. Parce que, a-t-il expliqué, ce sont eux qui forment les élites futures du Sénégal et ce sont aussi eux qui sont censés produire de la connaissance, des savoirs et de les mettre au service du public.
« Il faut faire très attention à la constitution du Sénégal par rapport à la tenue de l’élection »
« Donner la parole aux enseignants c’est dire aux gouvernants politiques combien c’est extrêmement important que les politiques publiques s’inspirent des travaux des chercheurs », a indiqué Gilles Yabi. Lors de la table ronde, des enseignants chercheurs ont proposé des réformes précises sur les plans intentionnel, de l’éducation, de la santé, du cadre de vie, de l’environnement, de l’énergie etc. L’objectif est que ces messages des enseignants-chercheurs puissent parvenir aux oreilles du futur dirigeant du Sénégal.
Selon les participants à la table ronde, c’est le rôle collectif de la société civile de faire un travail de pression sur les décideurs après l’élection pour ces messages soient entendus et exécutés. « A WATHI, nous ne pouvons pas tenir un discours qui consiste à dire il faut violer la Constitution. Il est très important dans la région de donner le signal comme quoi les institutions comptent plus que le confort politique et les calculs politiques des uns et des autres » selon Gilles Yabi. Il a rappelé qu’il y a une décision du Conseil constitutionnel dont les décisions ne sont pas susceptibles de recours et sont donc définitives. « Si on veut respecter la lettre de Constitution sénégalaise, cela veut dire que l’élection doit se tenir le plus vite possible avec les conditions matérielles mais aussi de transparence qui doivent être garanties », a plaidé le membre de la société civile.
L’AMNISTIE DU PRESIDENT MACKY SALL INEDITE DANS LES ANNALES DE NOTRE PAYS
Alors que jusque-là toutes les amnisties (1976 Affaire Mamadou Dia, 1991 Affaire de la Casamance et 2002 Loi Ezzan) ont été faites après des condamnations définitives des auteurs impliqués dans ces dossiers, Macky Sall va rompre avec une telle tradition.
Alors que jusque-là toutes les amnisties (1976 Affaire Mamadou Dia, 1991 Affaire de la Casamance et 2002 Loi Ezzan) ont été faites après des condamnations définitives des auteurs impliqués dans ces dossiers, Macky Sall va rompre avec une telle tradition. Le projet de loi d’amnistie adopté hier en Conseil des ministres va effacer les événements politiques de 2021 à 2024 qui n’ont jamais fait l’objet d’une condamnation judiciaire de leurs auteurs constitués particulièrement par des agents des forces de défense et de sécurité et d’autres forces infiltrées. Si, pour Ousmane Sonko, l’imbroglio juridique est tel qu’il faut attendre la lecture du contenu du projet de loi d’amnistie pour être édifié, Bassirou Diomaye Faye, lui, pourrait difficilement bénéficier de cette mesure car non condamné définitivement. Il est aussi permis de s’interroger sur le sort qui sera réservé dans cette loi aux policiers, gendarmes et autres nervis impliqués dans les plus de 50 morts des événements de 2021 à 2024 ? Une chose est en tout cas sûre : l’amnistie annoncée par le président Macky Sall est inédite dans les annales de notre pays.
Macky Sall fait bégayer l’histoire du droit dans notre pays. Au niveau des facultés de droit et dans le milieu des pénalistes, on a beau revisiter les amnisties accordées dans notre pays depuis l’indépendance, le geste posé hier par le président de la République en Conseil des ministres à travers l’adoption d’un projet de loi d’amnistie est une jurisprudence unique dans le monde. Une loi d’amnistie qui intervient avant un jugement définitif sur les faits amnistiés ! Qu’à cela ne tienne. Macky Sall est obstiné et têtu. Malgré une forte opposition au sein de son propre camp, de l’opposition, de la société civile et des familles des plus de 50 personnes tuées dans des manifestations pacifiques qui réclament une enquête et justice, le chef de l’Etat affiche une détermination sans faille à amnistier tous les événements politiques qui se sont déroulés de 2021 à 2024. Lundi dernier, au cours du lancement du dialogue national, il avait encore élevé la voix pour rabrouer tous les contestataires de son projet. Le souhait exprimé par Macky Sall, c’est que « l’on puisse aller vers une élection apaisée, inclusive et transparente ». Pour accompagner cette dynamique et « dans un esprit de réconciliation nationale, je saisirai l’Assemblée nationale d’un projet de loi d’amnistie générale sur les faits se rapportant aux manifestations politiques entre 2021 et 2024 » avait-il ajouté.
Poursuivant, le président de la République avait expliqué que « notre pays se trouve à un carrefour important. Mon souhait c’est que nous puissions aller vers une élection apaisée, inclusive et transparente. Je souhaite, au-delà du souci légitime de justice et de redevabilité, que l’amnistie et le pardon, par leurs vertus salutaires pour la Nation, nous aident à surmonter ces moments difficiles, afin que notre cher pays se réconcilie avec lui-même, en remettant toutes ses forces vives autour de l’essentiel : c’est à dire la sauvegarde de notre unité nationale, toutes sensibilités confondues, et la préservation de l’Etat de droit et de la République. Cela permettra de pacifier l’espace politique, de raffermir davantage notre cohésion nationale et de maintenir le rayonnement démocratique de notre pays.
Les amnisties de 1976, de 1991 et 2002 ont été faites après des condamnations définitives
La France qui reste un modèle pour nous dans plusieurs domaines, notamment celui judiciaire, dispose à travers l’article 34 de sa Constitution que l’amnistie est prise après la condamnation définitive. Au Sénégal, c’est l’art 67 de la Constitution qui prévoit la loi d’amnistie. Ce qui fait que le projet de loi d’amnistie du président Macky Sall est inédit, c’est que toutes les amnisties accordées jusque-là dans notre pays qu’il s’agisse de celle dont ont bénéficié le président Mamadou Dia et ses compagnons en 1976, des auteurs événements de Casamance, en 1991 et la loi Ezzan de 2002, ont été faites les deux premières à la suite de projets de loi déposés par les présidents Senghor et Abdou Diouf, respectivement, et la dernière par une proposition de loi du député PDS Isidore Ezzan. Mamadou Dia fait partie des premiers hommes publics de notre pays à avoir bénéficié d’une amnistie. En mars 1974, il avait été gracié par le président Léopold Sédar Senghor puis amnistié, en avril 1976. Arrêté par un détachement militaire (paras-commandos), avec quatre de ses compagnons, Valdiodio Ndiaye, Ibrahima Sarr, Joseph Mbaye et Alioune Tall, l’ancien président du Conseil de gouvernement avait comparu devant la Haute Cour de justice du 9 au 13 mai 1963, et condamné à l’emprisonnement à perpétuité. Lui et ses compagnons avaient été immédiatement transférés dans le bagne de Kédougou. Mamadou Dia, Président du Conseil du Sénégal de 1957 à 1962, avait prôné, le 8 décembre 1962, à Dakar, dans un discours portant sur « les politiques de développement et les diverses voies africaines du socialisme », une «mutation totale qui substitue à la société coloniale et à l’économie de traite une société libre et une économie de développement ». Cette déclaration avait poussé des députés à déposer une motion de censure contre son gouvernement les jours suivants. Jugeant cette motion irrecevable, Dia tente d’empêcher son examen par l’Assemblée nationale au profit du Conseil national du parti, en faisant évacuer la chambre le 17 décembre 1962 et empêcher son accès par la gendarmerie. Malgré ce qui est qualifié de « tentative de coup d’État » et l’arrestation de quatre députés, la motion est votée dans l’après-midi au domicile du président de l’Assemblée, Lamine Guèye.
1991 : Amnistie portant sur le conflit de la Casamance du président Abdou Diouf
En 1991, une amnistie est accordée aux combattants casamançais du Mouvement de forces démocratiques de Casamance (Mfdc) conformément à un accord trouvé en 1991 entre le gouvernement, rappelle le site Pulse.sn Ainsi, « sont amnistiées de plein droit toutes les infractions criminelles ou correctionnelles commises entre le 1er août 1987 et le 1erjuin 1991, tant au Sénégal qu’à l’étranger, en relation avec les évènements dits « de Casamance ». Sont amnistiés de plein droit les crimes d’attentat et complot contre la sécurité de l’Etat et l’intégrité du territoire national, prévus et punis par les articles 72 et 73 du Code pénal, commis antérieurement au 31 juillet 1987 en relation avec les évènements dits « de Casamance » et dont les auteurs ont fait l’objet de condamnation à une peine égale ou supérieure à 15 ans de détention criminelle ».
Loi Ezzan initiée parle président Abdoulaye Wade
L’Assemblée nationale a adopté, le 7 janvier 2002, une loi d’amnistie des infractions commises du 1er janvier 1983 au 31 décembre 2004, rappelle Pulse.sn. Les infractions criminelles ou correctionnelles, commises pendant cette période au Sénégal ou à l’étranger, en relation avec les différentes consultations électorales ou ayant des motivations politiques, sont toutes effacées. Cette loi proposée par Ibrahima Isidore Ezzan, député du Parti démocratique sénégalais (PDS), a été adoptée par 70 voix pour, 27 contre et une abstention. Le 15 mai 1993, alors que le Conseil constitutionnel s’apprêtait à donner les résultats des élections législatives, son vice-président, Babacar Sèye est tué par des hommes armés en plein Dakar. Abdoulaye Wade, alors chef de file de l’opposition, avait été arrêté avec de nombreux autres partisans avant de bénéficier d’un non-lieu. En revanche, en 1994, Amadou Clédor Sène, Assane Diop, arrêtés et jugés dans le cadre de cette affaire, sont considérés comme les assassins du magistrat et ont écopé d’une peine de 20 ans de travaux forcés. Un troisième accusé, Pape Ibrahima Diakhaté, a été condamné à une peine de 18 ans de prison. Ils retrouvent la liberté en février 2002 à la faveur d’une amnistie.
Ousmane Sonko éligible à l’amnistie ?
Le leader de l’ex-Pastef, Ousmane Sonko, est il éligible à l’amnistie que va accorder le président Macky Sall avant son départ du pouvoir ? La réponse pourrait s’apprécier en fonction des motivations contenues dans le projet de loi. Seulement le cas du leader de Pastef est une sorte d’imbroglio juridique du fait qu’il est impliqué dans trois procédures judiciaires. La première l’a opposé à la masseuse Adji Sarr et s’est traduite par sa condamnation par contumace à deux ans de prison. Ensuite, le 04 janvier 2023, Ousmane Sonko a été condamné définitivement à six mois de prison avec sursis parla chambre pénale de la Cour suprême pour diffamation sur plainte du ministre du Tourisme et des Loisirs, Mame Mbaye Niang. Une condamnation qui lui a valu d’être déclaré inéligible à la prochaine présidentielle par Conseil Constitutionnel. Arrêté le 28 juillet dernier devant son domicile sous l’accusation de vol de téléphone d’une gendarme en civil, et surtout au lendemain d’un discours poignant, Ousmane Sonko, s’est vu coller dans la foulée près de 9 charges parle procureur de la République Abdou Karim Diop. Il s’agit notamment de l’appel à l’insurrection, atteinte à la sûreté de l’État, association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste, complot contre l’autorité de l’État, actes visant à compromettre la sécurité publique et à créer des troubles politiques graves et vol. « Cette arrestation n’a rien à voir avec la première procédure dans laquelle [Sonko/Adji Sarr] a été jugé par contumace où il a été condamné à deux ans de prison », avait expliqué alors Abdou Karim Diop.
Bassirou Diomaye Faye pas condamnés définitivement…
Bassirou Diomaye Faye peut-il bénéficier des effets de l’amnistie projetée parle président de la République ? Il est permis d’en douter. Le candidat à la présidentielle, arrêté en avril dernier pour diffusion de fausses nouvelles, outrage à magistrat et diffamation envers un corps constitué n’a pas encore fait l’objet d’une condamnation définitive. Il n’a d’ailleurs pas encore comparu devant un tribunal.
…Les forces de défense et de sécurité protégées par le Code Pénal
L’amnistie annoncée va aussi soustraire à la justice les auteurs des plus de 50mortslors des événements politiques de 2021 à 2024. Selon des pénalistes interrogés par nos soins, les forces de défense et de sécurité pointées dans ce massacre peuvent bénéficier des effets de l’art 315 du Code Pénal. Lequel dispose qu’il n’y a ni crime, ni délit lorsque l’homicide, les blessures, les coups sont ordonnés par la loi et commandités par l’autorité compétente. Cela veut dire, selon ces pénalistes, que les agents des forces de défense et de sécurité impliqués dans ces meurtres doivent être amnistiés ou graciés d’office.
LE SENEGAL REVOIT SES AMBITIONS A LA HAUSSE
Le Sénégal est sur les starting-blocks en vue des 13èmes Jeux africains prévus du 8 au 23 mars à Accra. Avec ses 98 athlètes, le Sénégal a revu ses ambitions à la hausse
Le Sénégal est sur les starting-blocks en vue des 13èmes Jeux africains prévus du 8 au 23 mars à Accra. Avec ses 98 athlètes, le Sénégal a revu ses ambitions à la hausse. En plus de faire bonne figure, il s’agit de faire mieux que lors de la dernière édition de 2019 à Rabat où ses athlètes n’avaient glané que 22 médailles dont une seule en or.
Le Sénégal affiche ses ambitions pour les prochains jeux africains qui se dérouleront du 8 au 23 mars à Accra au Ghana. Il se fixe comme objectif de faire mieux que les derniers Jeux de Rabat en 2019 où la délégation est rentrée avec 22 médailles dont une en or. «Lors des derniers jeux qui se sont tenu à Rabat, il y a cinq ans, le Sénégal n’avait glané qu’une seule médaille d’or en la personne de Mbagnick Ndiaye du judo. Cette année, le ministre des sports a voulu ratisser large pour permettre à la délégation sénégalaise de revenir avec autant de lauriers», a rappelé Mbaye Jacques Diop, conseiller technique au ministère des sports. Une délégation de 98 athlètes issus de 11 fédérations nationales sera ainsi en lice pour cette 13ème édition.
Il s’agit de l’athlétisme, du football masculin et féminin, du beach-volley, de la natation, du badminton et du triathlon.
«Toutes les dispositions sont en train d’être prises. Une réunion a été tenue entre le directeur du sport de haut niveau, Tahirou Fall et l’ensemble des fédérations, parties prenantes. Le ministre des Sports, Lat Diop a donné des instructions fermes à tous ses collaborateurs pour mettre les athlètes dans de très bonnes conditions de participation et de performance. Nous sommes sur la dernière ligne de préparation. Les Fédérations sont fin prêtes pour faire bonne figure à Accra. On attend de bonnes prestations», assure l’agent du ministère des Sports au micro de la RFM.
Il faut noter que les joutes panafricaines serviront de qualification pour les Jeux olympiques de Paris 2024 prévus du 26 juillet au 11 août. Elles concernent les athlètes issus des disciplines comme la lutte, le tennis, le cyclisme, l’athlétisme, la natation, le badminton, le tennis de table et le triathlon. A rappeler que le Sénégal s’était engagé aux Jeux de Rabat de 2019 dans 15 disciplines et avait terminé 22e avec 22 médailles parmi 54 pays dont 1 médaille d’or, 5 argents et 16 en bronze.
DES SYNDICATS D’ENSEIGNANTS DECRETENT 48 HEURES DE GREVE
Respect de la constitution, libération de tous les enseignants détenus… Cusems/A, Sadef, Sydels/Cntls, Uden/R, Sydels/O, Ues, Cis ont, en effet, décrété 48 heures de grève, ce jeudi 29 février et vendredi 1er mars 2024
L ’école va encore connaître de perturbations des cours. Des syndicats d’enseignants (Cusems/A, Sadef, Sydels/Cntls, Uden/R, Sydels/O, Ues, Cis) ont, en effet, décrété 48 heures de grève, ce jeudi 29 février et vendredi 1er mars 2024. Ils exigent «le respect de la Constitution, du calendrier électoral et la libération de tous les enseignants détenus arbitrairement dans les prisons», lit-on dans un communiqué rendu public hier, mercredi 28 février.
«Depuis le 3 février 2024, notre pays vit les moments les plus sombres de son histoire. Le processus électoral a été interrompu par un décret et une loi scélérate votée à l’Assemblée nationale, en violation flagrante de la Constitution. Malgré l’arrêt du Conseil constitutionnel déclarant nulles et non avenues toutes ces manœuvres sordides, le régime en place tente par tous les moyens de contourner la loi dans l’optique de confisquer la souveraineté du peuple. Auparavant, des dizaines d’enseignants qui n’ont commis aucun délit, avaient été arbitrairement écroués et mis en prison pour des raisons bassement politiciennes. Tout ceci s‘est passé dans un contexte où les accords souscrits ne sont pas respectés et les droits les plus élémentaires des enseignants foulés au pied», soulignent les syndicalistes.
Parmi les exigences des syndicalistes, il y a «l’éradication sans délai du statut des décisionnaires, l’augmentation optionnelle de l’âge à la retraite, la réforme des contenus et des grades et la régularisation de tous les statuts précaires». Les syndicats d’enseignants réclament aussi «la fin de toutes les lenteurs dans les productions des actes administratifs des enseignants», «l’apurement de tout le passif lié à la formation des enseignants », « le respect de tous les accords signés». Dans leur plateforme revendicative, on note également «l’octroi d’une indemnité de sujétion aux directeurs et directrices de Cases des Tout-petits».
ENSEIGNEMENT DE ABBE JEAN BAPTISTE MANGA
Carême rythme avec l’exercice du chemin de croix. Pendant ces quarante (40) jours de jeûne, de prières, de partage, les chrétiens, chaque vendredi, s’adonnent à cet exercice de foi, sous la présidence d’un prêtre ou d’un laïc.
Carême rythme avec l’exercice du chemin de croix. Pendant ces quarante (40) jours de jeûne, de prières, de partage, les chrétiens, chaque vendredi, s’adonnent à cet exercice de foi, sous la présidence d’un prêtre ou d’un laïc. En cette troisième semaine du Carême, abbé Jean Baptiste Valter Manga, du Grand Séminaire Saint Jean Marie Vianney de Brin, dans le diocèse de Ziguinchor, revient sur l’importance de cet acte foi. Que représente le chemin de croix pour le chrétien ? Enseignement…
«Chaque année, les quarante (40) jours qui préparent les chrétiens à la célébration du mystère de la mort et de la résurrection de Jésus Christ, sont un temps favorable à divers exercices spirituels. Le chemin de croix est un de ces exercices.
Généralement, tous les vendredis les chrétiens se retrouvent à l’église ou dans un sanctuaire pour vivre ce moment de foi, sous la présidence d’un prêtre ou d’un laïc. Le chemin de croix est particulièrement développé le dernier vendredi de Carême, appelé Vendredi Saint, rappelant ainsi le dernier jour de la vie du Christ.
ORIGINES DU CHEMIN DE CROIX
Le chemin de croix, comme acte de dévotion privé ou communautaire, trouve son origine dans la volonté des chrétiens d’imiter le Christ et de vivre dans leur corps, en signe de communion, les derniers moments de celui-ci, notamment ses souffrances.
Son origine est liée à la ville de Jérusalem où Jésus a été condamné à être crucifié sur une croix et où il a donc vécu sa passion. Les chrétiens souhaitaient suivre le chemin de la passion du Christ sur les lieux où cette passion s’est déroulée des siècles auparavant. Quand l’Eglise passe de religion persécutée à religion admise et même officielle de l’empire romain avec la conversion de l’empereur Constantin en 313, le pèlerinage à Jérusalem prend de l’importance. De plus en plus de fidèles chrétiens se déplacent à Jérusalem la semaine de la passion afin de vivre le chemin de la croix, sur les pas du Christ. L’objectif était une véritable identification au Christ et une action de grâce pour ce qu’il a enduré pour l’humanité.
Aux XIVe et XVe siècles, les Franciscains (ordre créé par Saint François d’Assise en 1210), à qui est confiée la garde des lieux Saints de la Chrétienté en vertu d’un accord avec les Turcs, diffusèrent le chemin de croix en dehors de la ville de Jérusalem, notamment en Europe. L’idée de pratiquer le chemin de la Croix en dehors de son cadre ordinaire, à savoir Jérusalem, visait à permettre aux pauvres qui ne pouvaient pas se payer le voyage en terre Sainte, de vivre cet exercice spirituel dans leur propre terre. Les lieux de culte comme les églises devenaient du coup une Jérusalem où se reproduit la passion du Christ et que tout homme, quelle que soit sa condition et son cadre de vie, pouvait parcourir spirituellement le dernier chemin du Christ.
LES STATIONS DU «VIA CRUCIS»
Le chemin de la croix, «via crucis» en latin, est ponctué de divers étapes appelées stations, qui rappellent des moments marquants de cette marche. Certains de ces moments sont directement évoqués dans les évangiles, d’autres dans les textes apocryphes. Le nombre des stations a varié jusqu’à ce qu’il soit fixé à 14 au XVIIIe siècle par les Papes Clément XII et Benoît XIV. Toutefois, depuis 1958, la mise en place d’un chemin de Croix au sanctuaire marial de Lourdes en France a ajouté une quinzième station pour le faire terminer sur l’espérance en la Résurrection avec la Vierge Marie, la Mère de Jésus que celui-ci confia, à travers l’apôtre Saint Jean, à l’Eglise, du haut de la croix, avant sa mort.
LE VENDREDI SAINT, JOUR PAR EXCELLENCE DU CHEMIN DE CROIX
S’il a été étendu à d’autres jours comme les vendredis de Carême ou à l’occasion de circonstances particulières comme les pèlerinages, le chemin de croix du Vendredi Saint garde toute la symbolique de cet exercice spirituel. Dans beaucoup d’églises, l’on fait en sorte que l’heure de son exécution se rapproche des heures de la passion du Christ, suivant les indications temporelles des évangiles D’autres choisissent même de le vivre de façon plus intime, à travers un jeu de rôle des différents acteurs de la passion du Christ. Cet exercice est généralement appelé chemin de croix vivant. A Rome, par exemple, le Pape Jean Paul II s’est particulièrement illustré dans la pratique du chemin de croix le Vendredi Saint. Tant qu’il avait ses forces, il portait lui-même la croix. Tout en conservant le nombre de stations (14), il avait modifié le contenu des stations qui n’ont pas de références bibliques exactes, comme les trois chutes de Jésus, sa rencontre avec sa mère ou encore celle avec Véronique. Il les remplace alors par d’autres thèmes comme celui de Jésus au jardin des Oliviers, le reniement de Pierre, la promesse du paradis au bon larron. Le Pape Jean Paul II voulait ainsi montrer l’extraordinaire richesse du chemin de la croix pour la réflexion et la prière. Chaque année, il invitait une personne ou un groupe à proposer le texte qui accompagne le chemin de croix ; conviant même à cet exercice des non chrétiens. Le chemin de la croix reste sans aucun doute l’une des piétés populaires qui attirent le plus de monde, surtout en ce temps de Carême. Que cet exercice spirituel nous aide toujours à nous rapprocher du Christ dans sa souffrance, nous rendant sensible à la souffrance des autres, et dans sa glorification, qui sera aussi la nôtre au terme de notre vie. Bonne marche vers Pâques à la suite du Christ».