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8 février 2025
LA RÉACTION DE MACKY SALL À L’ANNULATION DU REPORT DE LA PRÉSIDENTIELLE AU MENU DES QUOTIDIENS CE WEEK-END
La réaction de Macky Sall à l’annulation par le Conseil constitutionnel du report de l’élection présidentielle est le principal sujet au menu des quotidiens parvenus samedi à l’Agence de presse sénégalaise.
Dakar, 17 fév (APS) – La réaction de Macky Sall à l’annulation par le Conseil constitutionnel du report de l’élection présidentielle est le principal sujet au menu des quotidiens parvenus samedi à l’Agence de presse sénégalaise.
Le président de la République s’est engagé ‘’à faire pleinement exécuter’’ la décision du Conseil constitutionnel annulant le report de l’élection présidentielle, a annoncé vendredi Yoro-Dia, ministre, porte-parole de la présidence dans un communiqué.
Le chef de l’État a promis en même temps de mener, ‘’sans tarder’’ et ‘’dans les meilleurs délais’’, les ‘’consultations nécessaires’’ pour l’organisation de l’élection présidentielle.
Le Conseil constitutionnel, après avoir reçu des recours introduits à son greffe par des députés et des candidats à l’élection présidentielle opposés au report du scrutin, a invité les autorités à organiser dans les meilleurs délais le scrutin initialement prévu le 25 février prochain.
Dans une décision rendue jeudi, cette haute juridiction a jugé ‘’contraire à la Constitution’’ la loi reportant au 15 décembre prochain l’élection présidentielle sénégalaise.
Elle a annulé en même temps le décret avec lequel Macky Sall a renoncé à la convocation des électeurs aux urnes pour l’élection d’un nouveau président de la République, le 25 février.
‘’Macky Sall prend acte et s’engage’’, souligne à sa Une Sud Quotidien en évoquant des concertations annoncées par le chef de l’Etat pour la tenue de l’élection présidentielle dans les ‘’meilleurs délais’’.
‘’Le président de la République dit prendre acte de la décision du Conseil constitutionnel qui s’est opposé à tout report de l’élection présidentielle au-delà du 2 avril, la date de la fin de son mandat. Le chef de l’Etat, tout en s’engageant à faire pleinement exécuter cette décision du juge constitutionnel a annoncé qu’il lancera des consultations nécessaires pour l’organisation de l’élection présidentielle dans les meilleurs délais’’, résume le journal.
Evoquant la promesse de soumission du chef de l’Etat à la décision du Conseil constitutionnel, Le Quotidien signale que le président Sall va s’atteler à recueillir les considérations des acteurs pour décider de la nouvelle date de l’élection présidentielle.
Raison sans doute pour laquelle Enquête croit savoir que Macky Sall est ”en quête de la bonne formule” au sujet de la date du scrutin, du dialogue politique et du projet d’amnistie évoqué dans certains cercles.
‘’Macky se hisse à la hauteur des Sages’’ (les sept membres du Conseil constitutionnel) en prenant acte et en s’engageant à exécuter la décision à travers l’organisation dans les meilleurs délais de l’élection présidentielle, estime de son côté Vox Populi.
Ce qui laisse sans doute penser au quotidien Libération que ‘’la date du scrutin (est) en point de mire’’. Pendant ce temps, L’Observateur analyse et anticipe les scénarios en gestation en évoquant notamment les ‘’calculs et le vide juridique’’ que redoute certains candidats.
‘’Proposer une nouvelle date de l’organisation de l’élection présidentielle reste une gageure pour des candidats’’, martèle la publication.
ENCORE UN «DIALOGUE» ET UNE LOI D’AMNISTIE : A QUELLES FINS ?
La satisfaction des revendications légitimes et permanentes des forces démocratiques et sociales constitue une urgence autour de laquelle ces forces se sont battues et continueront de se battre, jusqu’à obtenir gain de cause
1. L’appel au dialogue du président Sall:
Avant les « annonces » de Messieurs ATEPA et TINE rapportées dans les médias à propos de « concertations-négociations » menées entre Macky SALL et Ousmane SONKO, la Coalition Diomaye Président s’était déjà prononcée publiquement, notamment par voie de conférence de presse et de communiqué, en articulant clairement les points de vue suivants : non au coup d’état constitutionnel, non au report- annulation de la présidentielle du 25 février 2024, pour le respect du calendrier électoral et la poursuite de la campagne, pas un jour de plus au président Macky Sall au terme de son mandat le 02 Avril 2024, non au dialogue pipé de Macky Sall ! Et pour cause, car tout au long de son magistère, le président Sall s’est évertué à « réduire l’opposition à sa plus simple expression », et à être le champion du « faux dialogue faussement national ». Depuis 2016, il a institué le 28 mai de chaque année comme « Journée du dialogue national ». Mais comme il le déclare lui-même, tout dialogue suppose des préalables en termes « d’apaisement » et de « confiance ». Ce qui est loin d’être le cas avec le président Sall. Tout le monde peut constater aisément qu’il n’a appelé au dialogue, épisodiquement, que pour se sortir d’une impasse ou d’une mauvaise passe, lui et son camp, avec dans sa besace à tous les coups, trois arrière-pensées constantes : i)gagner du temps, ii) allumer un contrefeu de diversion et de division des rangs de ses adversaires, iii) revenir à l’assaut avec plus d’atouts et de force pour arriver à ses fins.
L’heure n’est donc pas à un prétendu dialogue, mais bien au combat résolu contre le coup d’état du macky. Dans ce cadre, le peuple sénégalais n’attend rien d’autre du Conseil Constitutionnel que de dire le droit, permettant ainsi de rejeter le Décret de Macky Sall annulant le scrutin du 25 février et la loi constitutionnelle de la nouvelle majorité élargie BBY-PDS à l’Assemblée nationale, portant prolongation du mandat présidentiel en cours. Dans ces conditions seulement, des concertations entre acteurs pourraient amener à reprendre le processus électoral exactement là où il a été illégalement et brutalement arrêté à quelque dix heures du démarrage officiel de la campagne électorale. Et il faudra alors faire en sorte qu’une éventuelle nouvelle date du scrutin tienne dans les limites du mandat présidentiel en cours, pour une passation de service avant le 03 avril, date à partir de laquelle le Président en exercice cessera de jouir de toute légalité et légitimité. Telle est la voie de la paix, du respect de la Constitution et du salut de la mère patrie. C’est à cette exigence patriotique que se sont conformés Ousmane Sonko et la Coalition Diomaye Président. Nul n’ignore en effet que, « s’il y a dans ce pays un citoyen bien placé pour se plaindre des décisions iniques du Conseil constitutionnel en son encontre, de l‘acharnement, de l’arbitraire, de la diabolisation à outrance et des multiples procès en sorcellerie, de la violence et de l’injustice sous toutes les coutures, c’est bien le président Ousmane Sonko. Sur la foi de l’ensemble des faits vécus depuis plus de sept ans, l’on peut affirmer avec force que le citoyen Sonko a eu très tôt raison sur toute la ligne face au régime Sall, et si aujourd’hui le Sénégal devait dériver davantage vers la violence et l’instabilité, ou plonger dans une grave crise économique, financière et sociale sans précédent, la responsabilité devrait en être imputée entièrement au président Macky Sall et à son attelage élargi APR-BBY/PDS » (in Ma contribution en date du 07 février 2024).
2-Le coup de pouce mal monté des anciens Présidents Diouf et Wade :
Leur lettre commune a surpris son monde, surtout venant de Diouf qui avait clamé urbi et orbi sa décision de se mettre totalement en retrait par rapport à la vie politique au Sénégal. La lettre qu’ils ont co-signée, valide clairement les positions antidémocratiques et anticonstitutionnelles de Macky Sall : elle entérine la date du 15 décembre pour la tenue de l’élection présidentielle ainsi que la prolongation du mandat en cours ; elle demande à notre jeunesse d’arrêter la violence, dont elle serait donc à l’origine, alors que les jeunes sont les principales victimes de la violence dictatoriale avec son lot de morts, de blessés et d’emprisonnés ; elle surenchérit en pointant deux doigts accusateurs contre l’entreprise de « manipulation » déployée par des « forces extérieures occultes »! Macky Sall ne dirait pas mieux ! Devant le tollé général suscité par cette lettre commune, il n’est pas étonnant que Diouf ait aussitôt diffusé une seconde missive qui sonne comme un désaveu de la première, cette fois-ci à son seul nom, pour essayer comme qui dirait, de se rattraper en confirmant les attributions du seul Conseil Constitutionnel concernant la date de l’élection présidentielle et la durée du mandat présidentiel, en conformité avec la Constitution du Sénégal ! Décidément, par les temps qui courent, les Institutions sénégalaises et les hautes personnalités sensées les incarner, sont loin de briller d’exemplarité !
3- Le vote d’une loi d’amnistie :
C’est Macky Sall lui-même qui a annoncé le dépôt d’un projet de loi à ce sujet sur la table de son conseil des ministres aux fins de « pacification de l’espace public ». Sous nos tropiques, une loi d’amnistie est bien souvent utilisée pour commodément blanchir à grande eau de savon, ou passer en pertes et profits, les crimes ou infractions de toutes sortes commis contre les intérêts du peuple par les tenants du pouvoir ou leurs affidés. L’on se rappelle la fameuse « Loi Ezzan » votée le 7 janvier 2005 par l’Assemblée nationale sous le magistère du président Wade, pour enterrer l’affaire de l’assassinat du juge Me Babacar SEYE, en relation avec les péripéties de l’élection présidentielle de 1993, enfouies dans la formulation passe-partout de l’Article 1er de ladite loi, stipulant :« Sont amnistiés, de plein droit, toutes les infractions criminelles ou correctionnelles commises, tant au Sénégal qu’à l’étranger, en relation avec les élections générales ou locales ou ayant eu une motivation politique, situées entre le 1er janvier 1983 et le 31 décembre 2004, que leurs auteurs aient été jugés ou non ». Pour mémoire, à l’époque nombre d’acteurs politiques de même que plusieurs organisations de la société civile telles que l’ONDH, la RADDHO, la FIDH (cette dernière ne vous rappelle-t-elle pas un certain Sidiki Kaba, alors militant-défenseur des droits de l’homme ?!), s’étaient vivement élevés contre la validation de cette loi par le Conseil constitutionnel du Sénégal- ils avaient même saisi la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples. Pour sûr, le président Macky Sall aura bien appris auprès de son grand Maître ! Si pour l’heure, il décide de rétropédaler par rapport à son projet de loi, à Dieu plaise : moo ko sombi, moo koy naan !
4- L’actualité de l’indispensable concertation nationale pour la refondation de la société, de l’Etat et des Institutions :
La satisfaction des revendications légitimes et permanentes des forces démocratiques et sociales constitue une urgence autour de laquelle ces forces se sont battues et continueront de se battre, jusqu’à obtenir gain de cause : libération sans délai de l’ensemble des détenus politiques et annulation des poursuites antidémocratiques à leur encontre, conduite d’enquêtes indépendantes sur les meurtres et assassinats commis depuis 2021 et châtiment exemplaire de leurs auteurs et commanditaires, annulation du Décret arbitraire de dissolution du parti Pastef, respect sans entraves des libertés publiques notamment de presse, d’expression et de manifestation, rétablissement immédiat et durable de l’internet mobile, application intégrale des accords signés avec les syndicats de travailleurs, mesures hardies contre le chômage, la vie chère et l’émigration dite irrégulière, promotion d‘un service public performant et de qualité, notamment dans les secteurs de l’éducation, de la santé, des postes, entre autre et réouverture intégrale de toutes les universités fermées, application de prix aux producteurs suffisamment rémunérateurs, organisation d’élections transparentes, démocratiques et inclusives pour une expression sincère de la volonté populaire à travers le suffrage universel direct, libre, secret et égal, etc. Il faudra cependant aller plus loin et en profondeur, sur la voie tracée par les Conclusions des Assises Nationales, les Recommandations et l’Avant-projet de Constitution de la CNRI, pour l’indispensable refondation de la société, de l’Etat et des Institutions : une telle entreprise salutaire devra être portée par le nouveau pouvoir en gestation, pour que vive le Sénégal souverain, dans une Afrique libre et prospère.
Madieye Mbodj,
Membre de la Coalition Diomaye Président
«IL Y A DES MOMENTS OU SE TAIRE, C’EST UN PEU TRAHIR»
Me Ousmane Ngom avait disparu des radars. Mais le voilà qui se prononce sur la chaude actualité dans l’émission Questions directes de iTv qui sera diffusée ce dimanche à 14h.
Bés Bi le Jour |
Alassane Samba DIOP |
Publication 17/02/2024
Me Ousmane Ngom avait disparu des radars. Mais le voilà qui se prononce sur la chaude actualité dans l’émission Questions directes de iTv qui sera diffusée ce dimanche à 14h. L’ancien responsable du Pds s’inspire de cette tension politique pour rappeler d’autres moments douloureux que le pays a vécus. A l’image de Pastef, l’ancien ministre de l’Intérieur rappelle par exemple l’affaire des armes libyennes pour laquelle toute la direction du Pds a été emprisonnée. Il plaide pour des «concertations sincères» à la place du dialogue et salue l’appel de Diouf et Wade.
«Nous avons connu l’affaire des armes libyennes où toute la direction du Pds avait été arrêtée»
«Il y a des moments où se taire, c’est un peu trahir et ne pas assumer ses responsabilités historiques devant la nation et devant l’histoire. Et c’est peut-être ce que le Président Abdou Diouf et le Président Abdoulaye Wade ont compris. C’est pourquoi, malgré leur mutisme assourdissant que tout le monde avait pu constater, ils ont décidé de s’exprimer parce que c’est leur devoir, parce que le pays est dans une situation de tension très grave, et peut basculer à tout moment dans le chaos. Donc, il est important d’alerter et de rappeler que le Sénégal nous appartient à tous et que nous avons le devoir de le défendre et de le préserver pour nous et pour les générations futures, et aussi pour préserver l’héritage que nous ont légué les anciens. La lettre conjointe du Président Abdoulaye Wade et du Président Diouf est très expressive. Ils ont expliqué qu’ils ont eu beaucoup de divergences, beaucoup de contradictions entre eux. Des contradictions qui se sont exacerbées et qui ont conduit le pays dans des situations extrêmement difficiles. Même avant 1988 déjà, nous avions eu des situations de tensions. On se rappelle l’affaire des armes Libyennes où toute la direction du Pds avait été arrêtée et emprisonnée. Moi-même je me rappelle que la première fois que j’ai été arrêté, c’était en 1981, j’étais encore étudiant à la Sorbonne à Paris et j’étais venu en vacances ici au Sénégal, et ces événements ont déclenché et j’ai été envoyé en prison pendant plusieurs mois. J’ai même failli rater mon année universitaire. Ensuite, 1988, où il y a eu avant et après les élections, de vives tensions, des affrontements dans toutes les régions du Sénégal et plus particulièrement dans les régions de Dakar et Thiès. Ce qui fait qu’au lendemain des élections, avant même la proclamation des résultats, toute la direction du Pds, a été pratiquement arrêtée et emprisonnée. A l’époque, le pays a été dans une situation très contraignante, avec l’état d’urgence qui a été décrété et ensuite des affrontements et des explosions un peu partout, des pertes en vies humaines. Et cette situation a duré pendant plus de trois mois. Donc, ce sont des situations qui peuvent faire basculer le pays…»
«Il faut dépasser les dialogues spectaculaires»
«Je pense qu’il faut dépasser les dialogues spectaculaires où vraiment on vient faire des déclarations solennelles. On parle alors qu’au fond on a le couteau derrière le dos. Je crois qu’il faut que des deux côtés on sente une profonde sincérité et une volonté d’aller le plus loin possible. Au-delà de l’expression ‘’dialogue’’ qui est maintenant plus ou moins galvaudée, il faut aller vers des concertations véritables, nationales où vraiment les gens vont surtout aborder de façon approfondie les maux qui gangrènent la société sénégalaise et trouver des solutions. Parce qu’il n’y a pas une autre voie, même les guerres finissent autour d’une table. Il faut éviter d’en arriver à la guerre, à l’explosion du Sénégal.
Comme disait le Général De Gaule : ‘’Il n’y a pas de politique qui vaille en dehors des réalités.” Donc, il faut tenir compte de la réalité actuelle où tout le monde peut constater qu’il y a une impasse dans laquelle le Sénégal se trouve, qu’on peut basculer à tout moment vers l’aventure et que tout le monde va y perdre. (…) Nous n’avons pas le choix. On ne peut pas foncer tout droit dans le mur. C’est possible de mettre en œuvre une solution sans une fixation sur les dates, ou sur les décisions qui ont été prises. Il faut se dire qu’on doit aller aux élections. Et pour aller aux élections au moment T où nous sommes, qu’est-ce qu’il faut faire ? C’est impossible d’aller aux élections dans ces conditions là dans les 11 jours. Déjà avant qu’on en arrive là, il faut quand même avoir le courage de reconnaitre que tout le monde avait parlé de dysfonctionnement au niveau du processus électoral. Déjà, le fichier électoral, avant même la désignation définitive des candidats, était contesté par les candidats eux-mêmes, par la Cena qui avait dit qu’elle n’avait pas le même fichier électoral que le Conseil constitutionnel. Au niveau du ministère de l’Intérieur, on ne savait pas quel fichier il y avait. Parce que les candidats disaient qu’ils y avaient des gens qui avaient voté en juillet 2022 et qui, aujourd’hui, ne figureraient pas dans le fichier du Conseil constitutionnel. Il s’y ajoute maintenant les dysfonctionnements qui ont suivi déjà dans les décisions qui ont été prises par le Conseil constitutionnel avec l’élimination des candidats ‘’spoliés’’. Mais ensuite la désignation définitive des candidats, ensuite ce qui a suivi avec la contestation de la candidature de Karim Wade, de Rose Wardini, etc. Et ces dysfonctionnements extrêmement graves allaient nous conduire effectivement vers des contestations préélectorales, donc vers une situation inexplicable. Donc, impérativement, il fallait anticiper pour éviter d’en arriver là. Et la décision qui a été prise l’a été, qu’elle soit bonne ou mauvaise. L’Assemble nationale a également pris ses responsabilités et a pris une décision. Aujourd’hui, nous en sommes là et la question est de savoir comment sortir de cette impasse.»
«On oublie les amnisties de 1988, de 1992, la loi Ezzan»
«Je pense que l’amnistie peut être un instrument participant à la décrispation et à l’apaisement parce que le pays traverse des crises aussi profondes où il y a eu des emprisonnements, des arrestations, des cassures, des morts. Je ne dis pas qu’il faut les passer par pertes et profits mais le Sénégal est au-dessus de nous tous. Le dicton disait que ‘’Paris vaut mieux qu’une messe’’. Le Sénégal vaut bien des sacrifices. Il faut, tenant compte de ces sacrifices, voir ce qui peut nous sortir de cette situation. Très souvent, les journalistes oublient cette loi d’amnistie de 1988 sur la sortie de Mamadou Dia, de 1992 ou bien de la loi Ezzan. Mais en 1988, il y avait la loi d’amnistie qui était suffisamment large et suffisamment ouverte pour amnistier des militants du Mfdc qui avaient été arrêtés depuis 1981 jusqu’en 1987, et même des prisonniers de droit commun qui avaient commis des délits, les femmes emprisonnées pour infanticide et autres. Mais la loi avait exclu de son champ d’application des crimes de sang graves comme des attentats ou bien des détournements de deniers publics et autres. Mais tout cela ne peut se faire qu’autour de la table. Il ne faut pas dire que le président Macky Sall va partir dans quelques mois et qu’on ne va pas discuter avec lui. C’est lui qui est là, donc même s’il avait deux à trois jours, il faut discuter avec lui pour qu’ensemble nous puissions mettre en œuvre une solution qui va sauver le Sénégal parce que c’est de cela qu’il s’agit».
ENJEUX AUTOUR D’UNE LIBERATION
Campagne de Diomaye, éligibilité de Sonko - Comme une tragédie grecque! Entre suspense, mystère et quiproquos, cette échéance présidentielle n’a pas fini de révéler ses surprises.
L’annulation du report de la Présidentielle va assurément rebattre les cartes dans cette âpre lutte pour le pouvoir. Notamment du côté du parti dissous, principale force de l’opposition, c’est une aubaine pour le candidat Diomaye Faye, déjà en lice. Par contre, si l’élection n’est pas tenue sur la base de la décision des sept «sages», un retour de Sonko sur la scène, va sans doute casser le schéma qui se profile à l’horizon.
Comme une tragédie grecque! Entre suspense, mystère et quiproquos, cette échéance présidentielle n’a pas fini de révéler ses surprises. Après son spectaculaire report le 3 février, ses péripéties et contrecoups, puis la décision du Conseil constitutionnel chamboulant l’agenda précédent, on peut s’attendre à tout. Comme le fait de voir Bassirou Diomaye Faye, candidat en détention, élargi. Une hypothèse plus que plausible dans ce contexte marqué par une vague de libérations de ses camarades militants que son parti qualifiait de «détenus politiques». Le Président Macky Sall, qui s’inscrit dans une dynamique «d’apaisement de l’espace» politique, ira-t-il jusqu’au bout de sa logique pour le faire sortir de sa cellule de la prison de Sébikotane ? C’est pourtant une épine au pied pour lui, alors qu’il y avait un vide juridique pour qu’un candidat à la Présidentielle en prison puisse battre campagne et enregistrer son temps d’antenne. Le message à la Nation sur le report a d’ailleurs gâché cette curiosité puisque Diomaye Faye devait passer à la Rts quelques heures plus tôt. On ne saura jamais ce qu’allait faire le Cnra ! Mais comment réussir une décrispation politique en vue d’engager des concertations pendant que deux Vip politiques croupissent dans des geôles ? Seulement, du point de vue du poids électoral et de la popularité dont jouit sa formation politique, le laisser battre campagne au milieu des foules reviendrait à lui baliser la route du Palais. Et au détriment du candidat du pouvoir.
A un pas de retrouver son éligibilité, Sonko voit sa candidature reportée
Les tractations en vue d’un dialogue et le projet d’amnistie comme cerise sur le gâteau- qui serait abandonné- étaient partis pour remettre Sonko dans le jeu. Et le report aurait permis une reprise totale du processus électoral. En ce moment-là, si le maire de Ziguinchor était rétabli dans son éligibilité, il serait donc à «sa» place, celle de Diomaye. Mais, qu’on le dise ou pas, même si «Diomaye mooy Sonko», cette annulation du report… reporte la candidature du leader de l’exPastef. Amnistie ou pas, le sort de Sonko est manifestement joué au regard du maintien de la liste des 20 candidats retenus. Même libéré et rétabli par le dialogue, la star du Cap Manuel ne peut être candidat pour cette élection présidentielle. Il reste à voir ce que donneront les «consultations»- ou dialogue ?- annoncés par le chef de l’Etat, qui prend acte de l’annulation du report, pour l’organisation d’une élection présidentielle «dans les meilleurs délais».
KATY LENA POSE UN REGARD CINEMATOGRAPHIQUE SUR CETTE MONNAIE
Ses films mettent à l’écran une Afrique contemporaine, les relations qu’elle entretient avec l’histoire, la mémoire, les héritages. Katy Léna Ndiaye qui vit entre Dakar et Bruxelles a présenté «L’argent, la liberté, une histoire du franc CFA».
Bés Bi le Jour |
Adama Aïdara KANTE |
Publication 17/02/2024
Elle est cinéaste, documentariste. Ses films mettent à l’écran une Afrique contemporaine, les relations qu’elle entretient avec l’histoire, la mémoire, les héritages. Katy Léna Ndiaye qui vit entre Dakar et Bruxelles a présenté son dernier documentaire, «L’argent, la liberté, une histoire du franc CFA».
Son dernier film est consacré au franc CFA, une monnaie héritée du système colonial français et qui est toujours en circulation dans une douzaine de pays africains. Katy Léna Ndiaye, dans «L’argent, la liberté, une histoire du franc CFA», propose un voyage à travers l’histoire du continent, de la fin du XIXe siècle à nos jours. Cette monnaie est un puissant symbole de pouvoir et de domination qui est une expression de la souveraineté économique, culturelle, politique. Entre déconstruction du récit classique et extraits d’archives, des économistes, politiques, journalistes, artistes et simples citoyens, discutent avec la réalisatrice, apportant ainsi un regard historique, des éclairages économiques.
L’économiste, Felwine Sarr estime dans ce récit qu’il y a eu une amnésie politique lors des indépendances alors que le vide a été créé par les colons, ce qui fait que «l’empire colonial a disparu mais le système est resté». Lui emboitant le pas, l’historien et homme politique, Abdoulaye Bathily, indique que «c’est un legs historique, un héritage empoisonné». Bon nombre de protagonistes estiment que la monnaie, taillée pour la colonisation, ne saurait développer un pays. «Les fondements et les finalités du franc Cfa restent coloniaux malgré le semblant d’appartenance aux pays».
Katy Léna Ndiaye souligne que l’idée du film, sorti en 2022, est née d’un entretien qu’elle a fait avec un économiste camerounais, Thierry Amougou. «Il me dit que la question du franc Cfa est une interrogation sérieuse, mais n’est jamais prise en compte par nos politiques. Cela m’a intriguée, et partant de cette phrase, je me suis questionnée sur cette monnaie. (…)», a expliqué la réalisatrice. Ce travail, selon elle, lui a pris 7 longues années. Elle ajoute : «Ce documentaire est la somme d’une recherche d’archives, au niveau des personnages protagonistes du film, des économistes, banquiers, journalistes, politiques, historiens, essayistes, qui, eux, sont dans le débat du franc Cfa. Ce film, poursuit la réalisatrice, est dédié aux plus jeunes. Ce n’est pas 1945. C’est une remontée de cette histoire longue du franc Cfa adossé à l’histoire de la traite négrière et au-delà… Cette histoire est narrée comme une fable : ‘’Lébone !…».
LE PNEU AU SECOURS DE L’ENVIRONNEMENT
Réutiliser ou recycler les pneus abandonnés dans l’environnement est l’objectif que s’est fixée l’entreprise «Pneu art Sisko-souma» pour contribuer à la lutte contre la pollution et le réchauffement climatique.
Réutiliser ou recycler les pneus abandonnés dans l’environnement est l’objectif que s’est fixée l’entreprise «Pneu art Sisko-souma» pour contribuer à la lutte contre la pollution et le réchauffement climatique. L’initiative lancée pendant le Covid, par trois jeunes de la commune de Dieuppeul-Derklè, fait face au manque de soutien pour créer une économie circulaire autour du recyclage de pneus.
Le pneu constitue la cible privilégiée des manifestants pour intensifier leurs actions lors des émeutes. En ces temps sombres, les traces de pneus brûlés sont visibles sur toutes les rues et ruelles dakaroises, ouvrageant leurs spectres sur le sol. Cette poudre est un carbone noir qui est principalement utilisé pour renforcer les pneus. Selon des études, il contient des particules qui polluent l’air, l’eau et les sols. Ses composants sont toxiques et constituent un problème de santé publique. Les pneus participent au réchauffement climatique par les émissions de gaz à effet de serre. Pour remédier à ce fléau, trois jeunes ont décidé de lancer en 2019 «Pneu art Sisko-Souma» une entreprise de recyclage de pneus, dans un coin niché entre la commune de Derklé et le terrain de Castor. Mamadou, Abdoulaye et Moustapha, tous la quarantaine sonnée, ont commencé avec l’initiative «Set Setal». «Nous habitons dans ce quartier, mais on a constaté que tout le long de la façade du mur du terrain était transformé en dépotoir. Et les gens sont souvent victimes d’agressions. Vu le laxisme de la mairie, on a décidé de tout nettoyer, ensuite paver avec nos propres moyens. Abdoulaye, un plasticien, a donné l’idée d’embellir tout l’espace avec des pneus», a confié Mamadou, un menuisier converti en recycleur. Ils ont alors aménagé la façade avec des chaises, des fauteuils, des motos, des pots de fleur, des matériaux artistiques…
L’endroit est devenu un lieu d’attraction pour les élèves de l’école Khadimou Rassoul pendant les heures de pause. Il est 10 heures, on voit les élèves se presser pour venir s’asseoir confortablement sur un fauteuil, un tabouret… en pneu. Les efforts de ces recycleurs sont souvent chahutés par les camions frigorifiques qui viennent se garer en face de leur site bien aménagé, empêchant l’accès. «Ces camionnettes nous démotivent car elles détruisent tout le temps l’espace qu’on a aménagé et la mairie ne fait rien. Elle se contente juste des taxes que l’entreprise lui verse et se soucie peu de l’environnement qui doit être préservé», déplore Mamadou.
«Manque de soutien pour faire face au pneu»
L’entreprise «Pneu art Sisko-Souma» a volé de ses propres ailes . Ces jeunes ont réalisé des œuvres recyclées dans les jardins de l’hôpital Fann et de Dalal Jam, mais aussi au môle 10 du Port de Dakar. A l’ère ou les problèmes environnementaux sont au cœur des préoccupations, ces jeunes recycleurs ne bénéficient d’aucun accompagnement pour créer une économie circulaire autour du pneu. «On se débrouille avec les moyens du bord. On n’a pas assez de moyens pour collecter les pneus qui sont éparpillés dans l’environnement. Le pneu seul ne suffit pas. Il nous faut d’autres produits qui concourent à la confection. On ne reçoit pas de commandes pour booster notre activité. D’ailleurs, on avait perdu une somme de 5 millions dans un marché qu’on a effectué au Port», a listé Abdoulaye. La lutte contre le réchauffement climatique nécessite la mobilisation de tous les secteurs de l’économie, y compris ceux qui donnent une seconde vie au pneu abandonné. Les défis et les impacts environnementaux soulignent l’importance d’accorder de l’importance au recyclage de pneus.
LE SENEGAL CHUTE D’ENTREE…
L e Sénégal a raté son entrée en lice à la Coupe du monde de Beach soccer en s’inclinant hier, vendredi 16 février, face à la Biélorussie (6- 4).
Le Sénégal a raté son entrée à la Coupe du monde de Beach soccer qui se qui se déroule aux Emirats arabes unis, du 15 au 25 février. Les Lions se sont inclinés hier, vendredi 16 février face à Biélorussie (4-6) pour le compte de la première journée du groupe C. Les champions d’Afrique en titre disputent leur deuxième match demain dimanche 18 février contre la Colombie.
L e Sénégal a raté son entrée en lice à la Coupe du monde de Beach soccer en s’inclinant hier, vendredi 16 février, face à la Biélorussie (6- 4). Menée d'entrée de jeu, la bande à Mandione Diagne (auteur d’un doublé) a attendu la deuxième période pour égaliser. L’équipe sénégalaise s’est véritablement réveillée en fin de match en tentant de revenir au score. Mais le temps restant n’a pas suffi aux Sénégalais pour inverser la situation. Ils finiront par céder face aux coéquipiers de Aleh Hapon (auteur d’un triplé).
Avec cette victoire, la Biélorussie s’empare de la tête du groupe C. Il est suivi par le Japon, favori du groupe C, qui a dominé dans l’autre match du groupe la Colombie (2-3).
Cette défaite place les protégées de Mamadou Diallo (sélectionneur national) à la dernière place et complique la tâche pour la suite de la compétition. Quadruples champions d'Afrique en titre, les Lions devront donc sortir le grand jeu pour rebondir et remonter dans le classement du groupe. Les Lions disputeront demain dimanche 18 février, face à la Colombie. Une deuxième journée qui s’annonce déterminante pour les équipes notamment pour le Sénégal. Un deuxième revers mettrait définitivement fin aux espoirs des demi-finalistes lors de la précédente édition du Mondial dans ce groupe C. A rappeler que l'Egypte, l'autre représentant africain du tournoi a perdu son duel dans la poule A contre les Emirats Arabes, pays hôte (1-2).
Par Khady Sy Ba
SŒUR YOLANDE DIEME, DEUX VOCATIONS EN UNE VIE
Qui suis-je pour présenter une femme au parcours si exceptionnel ? Comment dévoiler devant cette auguste assemblée le parcours d’une parfaite inconnue ? Mais j’ai été rassurée, dès la page de couverture, par les images qui mettent en évidence le titre...
Dakar Harmattan, Sénégal, 2024, préface de Alpha Amadou Sy
C’est avec une grande appréhension que j’ai accepté l’honneur qui m’a été fait de présenter le livre qui nous réunit aujourd’hui, car parler de l’ouvrage équivaut à parler de son auteure, Sœur Yolande Diémé.
Qui suis-je pour présenter une femme au parcours si exceptionnel ? Comment dévoiler devant cette auguste assemblée le parcours d’une parfaite inconnue ? Mais j’ai été rassurée, dès la page de couverture, par les images qui mettent en évidence le titre du roman. Des images très familières, parce que je suis née et j’ai grandi dans l’une des maisons situées derrière l’École Notre Dame de Lourdes, qui était et demeure notre adresse, et où l’on venait s’amuser -le plus souvent en cachette-ou observer la statue de Marie et les pigeons qu’on appelait « pitakhou Mariama ». En outre, beaucoup de personnages cités dans l’ouvrage me sont familiers : Pr Alpha Sy, le Père Giraldo, le Gouverneur Mbagnick Ndiaye. Finalement, Sœur Yolande ne m’est pas si étrangère. Elle est aussi une ancienne élève du Collège Ameth Fall, futur Lycée Ameth Fall.
L’on dit chez nous que l’avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt, que la fortune sourit aux audacieux. Sœur Yolande, votre prénom, d’origine grecque, évoque l’aube-première lueur du soleil qui commence à blanchir l’horizon. Votre prénom préfigure votre destin. Vous avez suivi cette voix intérieure qui vous invitait à être au service de Dieu et des humains, notamment des enfants. En a résulté votre double vocation : Sœur de la Présentation de Marie et éducatrice.
La narration à la première personne nous plonge, dès les premières lignes, dans la vie de l’auteure. « Sœur Yolande Diémé est une Joola, fille de la Casamance, née en 1939 d’une famille très nombreuse. Ses parents nés animistes embrasseront le christianisme. »
Ses études l’ont conduite, après le certificat et l’entrée en sixième, à Saint-Louis l’obligeant ainsi à traverser le pays « du sud au nord ». Quatre années passées au collège Ameth Fall lui ont permis de découvrir la vie à l’internat, à côté de la vie en communauté, les différences culturelles, de comparer la simplicité de la vie au village au « raffinement saintlouisien ».
En 1959, après la troisième, Sœur Yolande refusa de revenir à Saint-Louis sous prétexte qu’elle serait envoyée en France. Aussi, décida-t-elle d’être enseignante. Elle ignorait cependant qu’elle avait rendez-vous avec le destin. Recrutée par les Sœurs de la Présentation de Marie de Bignona, elle deviendra vite religieuse. Ce destin va la conduire en France en 1960, malgré la réticence de sa mère. Après tout, une sœur, la famille en comptait déjà. Comme à Saint-Louis, la narratrice sera marquée, en France, par la différence de culture, les habitudes alimentaires, l’individualisme et la rigueur climatique.
De retour après trois ans passés en France, sœur Yolande fut affectée à Élana, un village à côté d’Affignam, non loin de Bignona. Elle prononça ses premiers vœux le 22 août 1963, avec l’aval de ses parents. Elle repartit en France, pour prononcer ses vœux temporaires ; c’est la phase pratique de la vie religieuse basée sur la Constitution avant les vœux perpétuels. Entre temps, Sœur Yolande retourna au pays natal après un voyage mouvementé. Après l’apprentissage, les responsabilités. En 1970, Sœur Yolande retourne à Lyon comme Conseillère Régionale de la Mission Française. En 1975, elle séjourna à Rome pendant un an à la demande de la Supérieure Générale. L’occasion fut mise à profit pour continuer ses études religieuses. En 1979, vingt ans après son séjour en tant que collégienne, le destin ramena Sœur Yolande à Saint-Louis où elle devait prendre les rênes de l’administration de l’École Notre Dame de Lourdes.
Un autre combat commence, des défis à relever. Après l’obstacle culturel du premier séjour, place à l’écueil religieux. C’était l’après indépendance ; la perception des Chrétiens avait bien changé. Il fallait ranger tous les signes d’identification à la religion et se faire discret, sous peine d’essuyer des jets de pierres. Des coups, Sœur Yolande savait en prendre ; mais elle savait aussi en rendre dans les limites du respect. C’est tout le charme de sa personnalité. En attestent ses combats de principe gagnés lors de son premier séjour en France, lors de l’épisode du chien « raciste » à Élana.
À Saint-Louis, l’audace de Sœur Yolande a vite porté ses fruits. Grâce au soutien, un jeudi, de l’Imam Sow, elle put obtenir le respect et la reconnaissance des populations de Sor en seulement deux mois. Les relations entre chrétiens et musulmans étaient pacifiées.
Le succès donnant des ailes, Sœur Yolande convoqua un jeudi encore les parents d’élèves en présence de l’Evêque, pour faire part de sa résolution d’afficher les signes chrétiens et de reprendre les prières dans l’établissement. Ce fut le boycott par les musulmans qui retirèrent les enfants, mais le début d’une ère nouvelle pour l’établissement. Le vœu de Sœur Yolande sera exaucé au bout de deux mois et l’École Notre Dame de Lourdes va vite renaître de ses cendres et se développer. De deux classes en 1979, elle passera à six. La qualité de l’enseignement et la discipline ont fini de convaincre les populations de confession musulmane. En 1985, Sœur Yolande dut retourner à Bignona pour être directrice de l’École de la Présentation de Marie. Elle reviendra à Saint-Louis en 1992, après sept ans d’absence pour des raisons de santé. Mais son séjour ne sera pas de tout repos. Elle se rendra de nouveau en France de 1993 à 1994.
Sœur Yolande avait bien vieilli. Ses enfants de 1979 lui avaient donné de nombreux petits-enfants à éduquer. Mamie devait construire un jardin d’enfants. Mais l’espace faisait défaut. Grâce au partenariat, elle réussit à faire construire douze classes.
Tout travail bien fait mérite reconnaissance. Sœur Yolande sera décorée à Louga par le Président de la République Abdoulaye Wade, sur proposition de son ministère de tutelle. En fin stratège, Sœur Yolande mettra cette décoration à profit pour obtenir un terrain à Boudiouck au nom de sa congrégation avec l’appui des autorités administratives. C’est là-bas que sera érigée l’Institution Présentation de Marie.
Après la reconnaissance humaine, le couronnement divin. La célébration en 2002 du cinquantenaire de l’arrivée des Sœurs en Casamance lui permettra de renouer le contact avec la Supérieure générale, la Révérende Mère Angèle. Ce qui lui valut le financement de son projet d’établissement à 100% par les Sœurs d’Italie et de France.
En 2004, la retraite sonna, mais Sœur Yolande devait respecter une promesse, la contrepartie de la subvention française, et retourner en France pour aider ses sœurs aînées sous le poids de l’âge. Elle fit le vœu d’y rester jusqu’à la fin de ses jours. Entre temps, l’IPM ouvrit ses portes en 2007, sous la direction de la Sœur Jeanne Marie avec 24 classes fonctionnelles.
Le 1er janvier 2012, le destin va ramener Sœur Yolande au Sénégal, un an après le rappel à Dieu de sa sœur aînée. Elle était venue pour trois mois mais c’était sans compter avec la détermination de la Sœur Supérieure Provinciale qui l’a convaincue de rester au bercail. « Ses sœurs avaient besoin de ses cheveux blancs ». C’était elle « l’aînée, le repère ».
On n’enseigne pas seulement ce que l’on sait, on enseigne ce que l’on est, déclarait Jean Jaurès. Sœur Yolande, vous êtes un modèle de rigueur, de sérieux, de persévérance, de citoyenneté active, une éducatrice qui a su imprimer la marque de sa personnalité, de son identité.
Aujourd’hui, du haut de ses quatre-vingt-cinq ans, ayant consacré l’essentiel de sa vie à former des hommes et des âmes, elle reprend son parcours du sud au nord pour nous proposer cet ouvrage de 99 pages et 9 chapitres. Le chiffre 9 est symbole d’achèvement et de réalisation. Vous avez achevé votre ouvrage avec l’évocation de la mort-celle de votre sœur de sang et de votre sœur de congrégation.
Pour nous, c’est un nouveau cycle qui commence après la publication de cette œuvre autobiographique. Vous avez utilisé tous les moyens de transport possible pour accomplir votre sacerdoce. Au tour du public de voyager à travers votre récit de vie. Au tour du roman, produit des cheveux blancs, d’éclairer la vie des plus jeunes pour que continuent à naître d’autres vocations. Que d’autres œuvres suivent ! Puisse l’école continuer à être, comme l’a souhaité Abbé Alex Mbengue, « une pépinière d’hommes [et de femmes] qui contribuent à la santé physique, intellectuelle et morale de leur pays ».
APPEL A LA PRIERE ET A L’HUMILITE
En cette première semaine de Carême, deux prêtres livrent des enseignements sur l’humilité et la prière, pour nous aider à bien vivre notre foi en Dieu qui doit passer respectivement par cette valeur et ce pilier
Denise ZAROUR MEDANG et Yves TENDENG |
Publication 17/02/2024
En cette première semaine de Carême, deux prêtres livrent des enseignements sur l’humilité et la prière, pour nous aider à bien vivre notre foi en Dieu qui doit passer respectivement par cette valeur et ce pilier. Si l’abbé Stéphane Raoul Coly, Vicaire de la Cathédrale de Saint-Louis du Sénégal, rappelle aux fidèles chrétiens leur condition humaine qui appelle à l’humilité, Abbé Rémi Mingou, Vicaire à la Fondation Saint Maurice des Hlm de Dakar, les exhorte à mettre en valeur le pilier de la prière. Enseignements !
ABBE STEPHANE RAOUL COLY SUR L’HUMILITE : «Le jeûne est une révolte intérieure pour prendre sous contrôle notre chair qui nous induit souvent en erreur»
«Avec cette célébration des Cendres, nous entamons les quarante jours de jeunes et de pénitence. Pour entrer en jeûne, on a besoin de revisiter qui nous sommes, ce que nous sommes et ce que nous serons. Les Cendres symbolisent le fondement du Carême et de la conversion. Quand on appliquera ces Cendres sur chacun de nous, cette parole est prononcée : «tu es poussière et tu retourneras poussière». Ceci nous rappelle notre finitude, notre légèreté. La poussière est tellement légère au point qu’elle se laisse entrainée par le vent d’un point à un autre. Nous sommes tirés de cette poussière-là ; ceci dit que nous sommes composés de ce qu’on peut considérer comme moins signifiant, plus malléable et manipulable. Si nous comprenons cela, nous ne pouvons pas prendre des airs de grandeur, de supériorité vis-à-vis de nos frères et sœurs. Nous tirons notre importance dans notre petitesse. Cette eucharistie touche du doigt ce que nous sommes vraiment et nous appelle à l’humilité. Il n’y a pas de différence entre cette poussière qui vient à chaque fois se coller à nos fenêtres, sur nos vitres, sur nos lunettes, et ce qui compose notre corps. Le plus que nous avons, est que nous sommes tous une masse de poussière, un assemblage de cet élément, sur lequel Dieu a infusé son Esprit et a donné vie. C’est cet Esprit qui fait que nous ne sommes pas dispersés comme la poussière qui est à l’épreuve du Vent. L’Esprit contient et retient tout ce qui est poussière en nous pendant que nous sommes en vie et que nous Lui laissons prendre en possession notre corps.
«LE JEUNE… DEVELOPPE EN NOUS LA CAPACITE DE S’OFFRIR A DIEU FACE A N’IMPORTE QUELLE SITUATION»
Toutefois, à la fin de notre vie, de la même manière que la poussière collée à un élément finit par s’envoler, s’effriter ; aussi notre corps composé de cette poussière se détériorera progressivement jusqu’à sa disparition totale. Mais puisque nous ne sommes pas que poussière, notre âme continuera sa vie, du moment où elle est habitée par l’Esprit du Seigneur qui est permanent et incorruptible, inaliénable. Pour mieux vivre notre temps de Jeûne, Il est bon que nous nous rappelions tout cela. Parce que notre mode de vie est basé sur le perfectionnement de notre corps, sur sa beauté extérieure, son éclat (certes il faut en prendre soin). Mais au fond, celui-ci est appelé à disparaitre. Le jeûne est la promotion d’une vie plus intérieure, une prise de conscience de ce que nous sommes vraiment. Une révolte intérieure pour prendre sous contrôle notre chair qui nous induit souvent en erreur. Oui je dis bien une révolte : quand nous pratiquerons les différents exercices du Jeûne comme la privation de nourriture, nous disons à notre corps que c’est nous qui le contrôlons et que désormais nous sommes prêts à le maîtriser, surtout quand il nous rend faible devant une certaine situation. Et ce jeûne est offert à Dieu. Dans le jeûne, nous nous privons du nécessaire pour nous rappeler que Dieu nous est encore plus nécessaire. C’est orienter nos désirs vers Dieu et se concentrer sur notre relation avec Lui, en repoussant tout ce qui est distraction, perdition. Le jeûne, chers frères et sœurs, développe en nous la capacité de s’offrir à Dieu face à n’importe quelle situation. Même la faim ne pourra nous dérober de notre profond amour pour notre Dieu. Alors, malgré les difficultés de la vie, nous garderons toujours notre foi.
«LA MAIN DE DIEU NOUS EST TENDUE DURANT CE CAREME, A NOUS DE S’Y AGRIPPER POUR SORTIR DU GOUFFRE DU PECHE»
Le Carême pour nous, est un temps de «Renouvellement». Le Carême nous offre un temps de retraite. Un temps de ressourcement spirituel. Comme le peuple d’Israël, Dieu nous a libérés de l’esclave auquel nous étions soumis. Il nous faut maintenant marcher résolument vers sa promesse. Dieu ne nous laisse pas avancer seuls, Il nous accompagne. Et la lumière que nous voyons scintiller devant nous est celle du ressuscité. Cette lumière nous encourage et absorbe toute notre fatigue. La main de Dieu nous est tendue durant ce Carême, à nous de s’y agripper pour sortir du gouffre du péché. Le péché fait obstacle à l’alliance que nous avons nouée avec Dieu lors de notre baptême. Il nous éloigne de nos engagements et nous refuse la lumière divine. Mais Dieu, dans sa Miséricorde, vient vers nous et cherche à renouveler cette alliance. Dans le désert de notre Carême, Il pose les nouvelles bases de son alliance. A l’instar de Moïse, Il nous donne des tablettes où Il a écrit ses préceptes. Si nous voulons être renouvelés et vivre sous son ombre, vivons selon ses nouvelles règles qui nous libèrent de toutes emprises du péché. Avec le Christ à nos côté, nous sommes sûrs d’y arriver. Dépouillons-nous de ce qui nous encombre et modelons notre vie de foi sur la parole de Jésus : «convertissez-vous et croyez à l’évangile». Nous ne pouvons pas sortir de ce Temps de Carême sans sentir l’odeur du renouveau. C’est le temps du rapprochement entre Dieu et les hommes. Que le Seigneur Jésus nous accompagne durant ce temps saint de l’Eglise. Qu’Il nous donne le courage et la force de résister au mal et de sortir vainqueur de nos combats. Lui qui vit et règne avec le Père et le Saint-Esprit, maintenant et pour les siècles des siècles. Amen !»
ABBE REMI MINGOU, VICAIRE A LA FONDATION SAINT MAURICE DES HLM DE DAKAR : «C’est à chacun de nous, de trouver ces moments d’intimité avec Dieu, car… propice pour cultiver cette rencontre avec Dieu»
«En ce premier vendredi de Carême, temps par excellence de conversion et de renouveau spirituel, je vous exhorte, en ce jour, de mettre en valeur le pilier de la prière à savoir cette intimité avec Dieu dans une attitude d’humilité. Comment prier ? Nous l’avons entendu le Mercredi des Cendres dans la liturgie. Pour prier, retires toi. Prie ton père qui voit dans le secret, il te le rendra. Il est recommandé par l’Eglise, une prière silencieuse, le cœur à cœur avec Dieu dans une attitude d’adoration. Une Prière de louange, Dieu magnifié pour sa bonté. C’est à chacun de nous, de trouver ces moments d’intimité avec Dieu, car ce temps nous est propice pour cultiver cette rencontre avec Dieu. Trouvons des moments propices pour ce cœur à cœur avec Dieu pour louer, adorer celui qui, par amour, à donner sa vie pour nous. Alors que notre prière s’élève comme de l’encens, pour la gloire de Dieu et pour notre sanctification».
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«AAR SUNU ÉLECTION» APPELLE A LA VIGILANCE ET A LA MOBILISATION
En conférence de presse hier, vendredi 16 février 2024, le mouvement citoyen « Aar Sunu Élection » (Protégeons notre élection) a salué la décision du Conseil constitutionnel annulant le report de l'élection présidentielle du 25 février 2025 au 15 décembre
En conférence de presse hier, vendredi 16 février 2024, le mouvement citoyen « Aar Sunu Élection » (Protégeons notre élection) a salué la décision du Conseil constitutionnel annulant le report de l'élection présidentielle du 25 février 2025 au 15 décembre. Composé de différentes composantes de la société civile, le mouvement citoyen s’est dit fier de cette “première victoire” et reste “mobilisé pour accompagner cette décision forte du Conseil constitutionnel”.
“Nous restons debout pour que rendez-vous soit pris avec le peuple sénégalais afin que cette souveraineté qu’on a tenté de lui usurper lui revienne de droit. Et ceci ne sera effectif que le jour du scrutin. Tant qu’on ne nous aura pas dit que l’élection présidentielle se tiendra le 3 ou le 10 mars, nous n’avons pas encore atteint notre objectif”, a déclaré le porte-parole Elimane Kane. Poursuivant ces propos, le président de Legs Africa est revenu sur l'itinéraire de la marche du mouvement prévue aujourd'hui, samedi 17 février. « La marche est prévue aujourd'hui à 11 h, du rond-point Sipres sur la voie de dégagement nord (VDN) au rond-point Liberté 6 ». « Aar Sunu Élection » dit être “tombé d’accord avec l’autorité sur l’axe choisi”. Mais confie M Kane “Nous n’avons pas encore reçu le courrier du préfet, mais nous avons pleine confiance que ce courrier arrivera et qu’il sera positif, qu’il ne va pas interdire cette marche”.
“Il ne faut pas qu’on dorme sur nos lauriers en pensant que tout est réglé”, avertissent les membres. Dans la foulée, ils alertent à propos “d’un piège” que constitueraient les concertations annoncées par Macky Sall. “Le président s’engage à exécuter pleinement la décision du Conseil constitutionnel. Mais, par ailleurs, il annonce qu’il va organiser des concertations pour le faire et c’est ça le piège. Si on s’engage à des concertations non encadrées, on dépasserait la date du 2 avril”, prévient le président de l’ONG 3D.
Selon « Aar Sunu Election », du matériel électoral est sur place : "Nous savons de source sûre que les bulletins sont disponibles et le matériel électoral disponible”. Le mouvement « Aar Sunu élection » a donc proposé les dates du 3 ou 10 mars 2024 pour permettre aux candidats à la Présidentielle de rattraper les jours de campagne perdus et préserver leur droit d’avoir une campagne électorale de 21 jours. Et de réitérer : « Mais du point de vue technique et matériel, le Sénégal est prêt à organiser l’élection ce 25 février »,