SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
7 février 2025
par Abdou Diouf
DIOUF APPELLE À LA RETENUE
EXCLUSIF SENEPLUS - L'ancien président sort de sa réserve : le Conseil constitutionnel reste le garant ultime de nos institutions et de notre démocratie. C'est à lui et à lui seul de dire le droit et de prendre les décisions qui s'imposent à tous
SenePlus publie ci-dessous, la déclaration exclusive de l'ancien président Abdou Diouf, datée du 13 février 2024, à propos de la situation socoipolitique nationale.
"Mes chers compatriotes,
Comme vous le savez, depuis que j'ai quitté le pouvoir le 1er avril 2000, je me suis toujours abstenu de tout commentaire sur la vie politique sénégalaise, fidèle en cela à la ligne républicaine tracée par le président Léopold Sédar Senghor.
J'ai décidé de rompre le serment que je m'étais fait car notre pays vit une crise institutionnelle sans précédent.
Je constate, avec regret et tristesse, que la lettre publiée avec ma signature et celle du président Abdoulaye Wade suscite, beaucoup d'incompréhension.
Je tiens à préciser afin qu'il n'y ait aucune équivoque, que le Conseil constitutionnel que j'ai créé en 1992 reste le garant ultime de nos institutions et de notre démocratie. C'est à lui et à lui seul de dire le droit et de prendre les décisions qui s'imposent à tous concernant le calendrier électoral et le respect de la durée du mandat présidentiel.
Je demande donc au peuple sénégalais, à sa classe politique et à ses dirigeants de faire preuve de retenue et d'intégrité en appliquant à la lettre les dispositions de notre Constitution tout en préservant les libertés publiques acquises de haute lutte dans la construction de notre démocratie.
Je renouvelle au peuple sénégalais ma sincère et indéfectible affection ainsi que ma reconnaissance pour les longues années de confiance à son service."
REPORT DE LA PRÉSIDENTIELLE, PARIS MET LA PRESSION SUR MACKY SALL
La France réitère son appel aux Autorités à organiser l’élection présidentielle le plus rapidement possible, conformément à la Constitution du Sénégal, et à garantir les libertés publiques.
Le ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères a appelé, les Autorités de Dakar à organiser l’élection présidentielle dans les meilleurs délais, en vertu des dispositions de la Charte fondamentale, à travers une note sur son site officiel.
“La France réitère son appel aux Autorités à organiser l’élection présidentielle le plus rapidement possible, conformément à la Constitution du Sénégal, et à garantir les libertés publiques“, lit-on dans la note.
En outre; Paris encourage tous les acteurs sénégalais à privilégier la voie du dialogue et à préserver la longue tradition démocratique du Sénégal.
La France a enfin présenté ses condoléances aux proches des personnes décédées lors des manifestations de ces derniers jours au Sénégal. Elle a appelé à faire un usage proportionné de la force.
MIMI TOURÉ RÉAGIT À LA DÉCLARATION CONJOINTE DES ANCIENS PRÉSIDENTS DIOUF ET WADE
"Après l’élection du nouveau président, de larges concertations pourront se mener pour mettre fin à l’hyper-présidentialisme et mettre en application les recommandations des Assises nationales afin de consolider les bases de notre démocratie"
Après la déclaration conjointe des anciens présidents du Sénégal qui invitent l’opposition à s’asseoir sur la même table avec le pouvoir dans le but de dialoguer, Aminata Touré n’a pas tardé à réagir. «Tous les sénégalais sont aujourd’hui préoccupés par la préservation de la paix au Sénégal. il faut rappeler que le président Macky Sall n’a cessé d’agresser notre démocratie bâtie par des générations de militants de la démocratie», a fait savoir la leader du mouvement «Mimi 2024». Elle fait un flashback sur les dernières manifestations qui ont enregistré des morts jusque-là non élucidés et selon lui, l’hémorragie n’est pas encore stoppée.
«Lors des manifestations de mars 2021, de 2023 et depuis trois jours, de nombreux jeunes sénégalais ont été tués lors des manifestations et plus de 2000 jeunes croupissent en prison», affirme Mimi Touré avant de se pencher sur la répression et les brimades dont les journalistes sont victimes dans l’exercice de leur fonction. «La presse n’a pas été épargnée avec l’arrestation de nombreux journalistes et la coupure du signal de chaîne de télévision. Je reste convaincue que la meilleure manière de préserver la stabilité légendaire du pays, c’est de respecter la Constitution du Sénégal en organisant l’élection présidentielle à la date échue du 25 février».
Selon l’ancienne Premier ministre, le mandat du président Macky Sall, ne peut pas aller au-delà du 02 avril 2024. «Il ne peut être question d’une extension
illégale du mandat du président Macky Sall au-delà du 02 avril prochain, fin de son second mandat», a-t-elle laissé savoir. Pour une démocratie transparente et solide, Aminata Touré est ferme. «Après l’élection du nouveau président de la République, de larges concertations pourront se mener pour mettre fin à l’hyper-présidentialisme et mettre en application les recommandations des Assises nationales afin de consolider les bases de notre démocratie et de notre Etat de droit», a affirmé l’ancienne Garde des sceaux, ministre de la Justice.
DES ÉLUS TERRITORIAUX INVITENT LES LEADERS POLITIQUES À REPONDRE AU DIALOGUE
Ils appellent les populations à rester vigilantes face à l’influence destructrice des réseaux sociaux dans leur propension à diffuser de fausses informations dommageables à la paix, à la sécurité et à la crédibilité de nos institutions.
A travers un communiqué de presse, l’association des maires et présidents de département de la mouvance présidentielle a invité les acteurs politiques à appeler au calme et à la paix tout en s’engageant à accompagner le processus de dialogue et de réconciliation nationale annoncé par le président Macky Sall en vue d’«assumer publiquement leur position en appelant au calme et à la sérénité ».
“Nous invitons les populations à rester vigilantes face à l’influence destructrice des réseaux sociaux dans leur propension à diffuser de fausses informations dommageables à la paix, à la sécurité et à la crédibilité de nos institutions“ ont-ils ajouté.
Les élus territoriaux proches du pouvoir se sont ainsi engagés “à accompagner le processus de dialogue et de réconciliation nationale pour le seul intérêt de notre peuple et de notre nation“.
Ils estiment que le report des élections et l’ouverture d’un dialogue par le président de la République entre tous les acteurs concernés va permettre de définir ensemble des règles électorales consensuelles, auditer le fichier électoral et éviter au pays des crises pré et post électorales.
“Nous marquons notre adhésion totale et notre soutien à la décision de report des élections conformément à la loi votée dans ce sens par l’Assemblée nationale“ ont-ils insisté.
L’Association des maires et présidents de conseils de départementaux appelle par ailleurs la communauté internationale “à respecter la souveraineté du Sénégal et à se garder de toute forme d’ingérence ou interprétation sélective des textes législatifs et réglementaires du pays“.
L’ASSOCIATION DES HANDICAPÉS MOTEURS DU SÉNÉGAL FUSTIGE LA BRUTALITÉ SUR UNE PERSONNE À MOBILITÉ RÉDUITE
La brutalité policière exercée vendredi dernier à l’occasion des manifestations de Ziguinchor sur une personne à mobilité réduite, Khadime Rassoul Badji, a fait sortir de ses gonds l’Association nationale des handicapés moteurs du Sénégal
La brutalité policière exercée vendredi dernier à l’occasion des manifestations de Ziguinchor sur une personne à mobilité réduite, Khadime Rassoul Badji, a fait sortir de ses gonds l’Association nationale des handicapés moteurs du Sénégal (Anhms) dont la victime est membre.
Dans un communiqué, l’Anhms dénonce : «Il a fait l’objet de brutalités policières d’une rare violence, alors qu’il manifestait, drapé aux couleurs nationales. Arrêté sans ménagement, il a été embarqué avec son fauteuil roulant en direction du commissariat central de Ziguinchor où il est gardé à vue.
Le comportement de la police est aux antipodes du respect dû à tout être humain. Quelque soit sa situation et la violation flagrante des dispositions de la
convention internationale relative aux personnes handicapées et ratifiée par l’Etat du Sénégal».
L’association rappelle que «le maintien de l’ordre ne peut se concevoir sans humanisme, discernement et retenue».
NIGER, BURKINA, MALI, UNE POSSIBLE MONNAIE COMMUNE POUR SORTIR DE LA COLONISATION
"La monnaie est une étape de sortie de cette colonisation", a déclaré le général nigérien Abdourahamane Tiani à la télévision nationale nigérienne, en référence au franc CFA et à la France, ex-puissance coloniale.
Le chef du régime militaire issu d'un coup d'Etat au Niger a évoqué dimanche soir la possible création d'une monnaie commune avec le Burkina Faso et le Mali, comme une "étape de sortie" de la "colonisation".
"La monnaie est une étape de sortie de cette colonisation", a déclaré le général nigérien Abdourahamane Tiani à la télévision nationale nigérienne, en référence au franc CFA et à la France, ex-puissance coloniale.
La Niger, le Mali et le Burkina Faso - trois anciennes colonies françaises aujourd'hui dirigées par des régimes militaires -, regroupés au sein de l'Alliance des Etats du Sahel (AES), "ont des experts (monetaires) et au moment opportun, nous déciderons", a-t-il poursuivi.
"La monnaie c’est un signe de souveraineté", a poursuivi le général Tiani, et les Etats de l'AES sont "engagés dans un processus de recouvrement de (leur) souveraineté totale". Il assure qu'"il n'est plus question que nos Etats soient la vache à lait de la France".
Le dirigeant nigérien n'a pas donné de précisions sur la possible mise en circulation d'une future monnaie. Celle-ci pourrait, au sein de l'AES, remplacer le franc CFA, aujourd'hui commun aux huit pays membres de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa), dont le Niger, le Burkina Faso et le Mali font partie.
Les vives critiques formulées par ces trois pays sahéliens et leurs partisans à l’encontre du franc CFA pourraient également les conduire à quitter l'UEMOA.
En novembre, les ministres de l’Économie et des Finances de l'AES avaient notamment recommandé la création d'un fonds de stabilisation et d'une banque d'investissement.
La déclaration du général Tiani intervient deux semaines après le retrait du Mali, du Burkina Faso et du Niger de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cedeao, 15 pays), qu'ils accusent d'être instrumentalisée par la France.
La Cedeao s’est opposée aux coups d’État militaires dans les trois pays et avait notamment imposé de lourdes sanctions économiques au Mali, avant d'en appliquer au Niger.
En août, elle est allée jusqu'à menacer d'intervenir militairement au Niger pour y rétablir l’ordre constitutionnel et libérer le président renversé Mohamed Bazoum, toujours sequestré.
LA RÉPONSE DE MOUSTAPHA DIAKHATÉ À ABDOU DIOUF ET ABDOULAYE WADE
L’appel à la paix et au dialogue des deux anciens chefs d’Etat du Sénégal, Abdou Diouf et Maître Abdoulaye Wade n’enchante pas l’ancien président du Groupe parlementaire de Benno Bokk Yakaar.
iGFM - (Dakar) L’appel à la paix et au dialogue des deux anciens chefs d’Etat du Sénégal, Abdou Diouf et Maître Abdoulaye Wade n’enchante pas l’ancien président du Groupe parlementaire de Benno Bokk Yakaar, Moustapha Diakhaté.
« Mais de qui se moquent le Président Abdou Diouf et le Président Abdoulaye Wade. Abdou Diouf depuis qu'il a quitté le pouvoir, le Sénégal ne l'intéresse plus », laisse entendre l'ancien député de Benno Bokk Yakar sur la Rfm.
Il s’offusque du silence sur les manifestations précédentes, notamment en mars 2021. Les deux chefs de l’Etat n’avaient pas réagi si l’on se fie à Moustapha Diakhaté.
« Il y a eu 13 morts en 2011. Aucun d’eux n’avait pris position. De 2021 à 2023, plus de 60 personnes ont été tuées par les mensonges de Ousmane Sonko. Abdoulaye Wade et Abdou Diouf n'ont pas élevé leur voix », fait observer l’ancien député.
Moustapha Diakhaté ne comprend pas l'attitude des deux ex-présidents sénégalais. « L'autre chose plus grave, dans leur communiqué, ils disent que l'élection aura lieu le 15 décembre alors que le Conseil Constitutionnel n'a pas encore tranché. Comment des hommes politiques qui ont eu à gouverner ce pays peuvent faire ça ?», s'exclame-t-il.
VIDEO
LE SUMMUM DU RENONCEMENT À L'ÉTAT DE DROIT
Il y a une banalisation de la mort au Sénégal. Le dialogue ne saurait se substituer à la marche de la démocratie. Le régime refuse de jouer le jeu démocratique. La classe politique n'est pas à la hauteur de la société - ENTRETIEN AVEC FELWINE SARR
Le philosophe et économiste Felwine Sarr tire la sonnette d'alarme. Invité de l'émission d'ITV Sénégal, il a livré une analyse sans concession de la crise politique que traverse le pays depuis le report des élections présidentielles par le président Macky Sall.
Pour Felwine Sarr, la décision du chef de l'État est clairement "anticonstitutionnelle". "C'est un coup d'État institutionnel, il n'avait pas le droit de prendre un tel décret", assène-t-il. En réaction, une large mobilisation de la société civile s'est levée pour défendre l'État de droit.
Mais Sarr déplore également "l'alliance conjoncturelle" entre le pouvoir et l'opposition du PDS, qui a permis l'adoption de la loi repoussant les élections. "Des choix anti-patriotiques qui vont à l'encontre des intérêts de la nation", fustige-t-il.
Désormais, tous les regards se tournent vers le Conseil constitutionnel, qui doit trancher sur la validité de cette loi controversée. Selon Felwine Sarr, les "juges constitutionnels" ont "la responsabilité historique de rétablir l'ordre constitutionnel".
L'intellectuel lance donc un vibrant "cri d'alarme" et espère "un retour à la raison" du pouvoir. Faute de quoi, le Sénégal s'enfoncerait dans une crise encore plus profonde.
SUPPOSÉE NÉGOCIATION ENTRE SONKO ET MACKY, LA RÉPLIQUE D’AMADOU BA À KARIM WADE
La réplique des responsables de Pastef ne s’est pas faite attendre. Après les propos de Karim Wade qui a évoqué des négociations entre OusmaneSonko et le président Macky Sall
La réplique des responsables de Pastef ne s’est pas faite attendre. Après les propos de Karim Wade qui a évoqué des négociations entre Ousmane Sonko et le président Macky Sall en vue de la prochaine libération du leader des patriotes, Amadou Bâ lui a répondu.
Amadou Bâ n’a pas perdu de temps. À Karim Wade, qui a souligné dans son dernier message que Ousmane Sonko est en négociation avec le président Macky Sall en vue de sa prochaine libération, il a apporté la réplique.
«Karim Wade, vous assumerez tout seul vos forfaitures avec Macky et Bby devant le peuple sénégalais et l’histoire. Ne mêlez pas Ousmane Sonko dans vos magouilles», lui a envoyé le responsable de Pastef, parti dont les autorités avaient annoncé la dissolution.
«Sonko n’a jamais fui et ne sera jamais en exil pour mener des batailles par procuration», assène le mandataire de Bassirou Diomaye Faye dans un poste sur sa page facebook. Pour lui, le respect du calendrier électoral reste un horizon indépassable et le peuple sénégalais n’acceptera pas de report.
L’ONU VEUT QUE LE DIALOGUE PROPOSÉ GARANTISSE UNE VÉRITABLE PARTICIPATION DES OPPOSANTS
Le HCDH a invité les autorités sénégalaises à œuvrer en faveur d’un dialogue garantissant une véritable participation des opposants, des femmes, des jeunes et des groupes marginalisés.
Dakar, 13 fév (APS) – Le Haut-commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme a invité, mardi, les autorités sénégalaises à œuvrer en faveur d’un dialogue garantissant une véritable participation des opposants, des femmes, des jeunes et des groupes marginalisés.
‘’Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme appelle le gouvernement sénégalais à veiller à ce que le dialogue national proposé soit aussi large que possible et garantisse une véritable participation des groupes d’opposition, des femmes, des jeunes et des groupes marginalisés’’, a notamment déclaré le chef du Bureau des droits de l’homme dans des propos rapportés par un communiqué.
Compte tenu des défis et des préoccupations liées aux circonstances entourant le report des élections, ”nous demandons aux autorités sénégalaises de veiller à respecter la longue tradition de démocratie et de respect des droits humains du Sénégal”, a expliqué un de ses porte-parole lors d’une conférence de presse.
Liz Throssell a ainsi fait savoir que les services régionaux du Haut-Commissariat étaient en contact avec les autorités, mais n’a pas donné davantage d’informations sur ces discussions.
Elle n’a pas manqué de lancer un appel pour le respect des droits à la liberté d’expression, d’association et de réunion pacifique.
Mardi, les autorités sénégalaises ont interdit une marche silencieuse qu’une plateforme regroupant des organisations de la société civile prévoyait d’organiser à Dakar pour rendre hommage aux trois manifestants ayant perdu la vie lors d’affrontements avec les forces de l’ordre.
Citant des rapports d’ONG sur la situation, Mme Throssell a évoqué ‘’un recours inutile et disproportionné de la force contre les manifestants et de restrictions de l’espace civique’’.
Le Sénégal est en proie à une crise politique née de l’annonce par le président Macky Sall de l’abrogation d’un décret qu’il avait signé pour convoquer les électeurs.
Cette décision annoncée lors d’une brève adresse à Nation à la veille de l’ouverture officielle de la campagne électorale pour l’élection présidentielle du 25 février a été suivie deux jours plus tard par le vote d’une proposition de loi portant sur le report au 15 décembre prochain du scrutin.
Cela a engendré une vague de réactions de désapprobation de la quasi-totalité des candidats au scrutin et des organisations de la société civile.
Vendredi des heurts ont opposé à Dakar et dans diverses localités du pays des manifestants aux forces de l’ordre. Occasionnant depuis trois décès enregistrés à Colobane, Saint-Louis et Ziguinchor.