Thiès abrite depuis hier la rencontre annuelle organisée par la Plateforme régionale multi-Acteurs d'Appui à la Promotion du Lait Local en Afrique de l'Ouest et au Sahel, (Plateforme Lait Local"/APESS/rBm), avec la participation des parties prenantes de la plateforme et des partenaires.
Le pays enregistre une production annuelle de 280,8 millions de litres de lait, alors que les besoins sont estimés à 680 millions de litres. D’où la rencontre annuelle de la Plateforme Régionale Multi-Acteurs d'Appui à la Promotion du Lait Local en Afrique de l'Ouest et au Sahel (Plateforme Lait Local"/APESS/RBM) réunit à Thiès. L’objectif est de procéder à l’examen et à la validation du rapport annuel de l’exercice 2023, la délibération sur les principales problématiques actuelles de la filière et la formulation des orientations stratégiques de l’exercice 2024.
Il s’agit également de revisiter la stratégie du processus de contribution à la promotion du lait local, et de prendre toutes les dispositions, pour l’opérationnalisation effective du premier Plan d’Action Triennal d’Appui. Le cas du Sénégal renseigne à suffisance sur les défis qui attendent la plateforme. En effet, selon Famara Sarr Chef de la Division des Industries Laitières, avicoles et apicoles au Ministère de l’Elevage et de la Production animale, qui représentait le ministre, le pays produit chaque année 280,8 millions de litres alors que les besoins de la population sont estimés à 680 millions de litres. Ce qui veut dire que la consommation nationale en lait dépend fortement des importations, car la production ne couvre en vérité que les 53% des besoins.
Et sur cette production annuelle, il renseigne que seuls les 10% sont transformés pour être versés sur le marché national. Pendant ce temps, l’espace CEDEAO produit chaque année 6 milliards de litres de lait et l’objectif est d’atteindre 10 milliards de litres à l’horizon 2030. C’est la raison pour laquelle, dit-il, l’Etat du Sénégal met en mouvement divers programmes pour inverser cette tendance. Et pour développer la production laitière, le Sénégal appuie sur trois leviers. Il s’agit d’abord, à ses yeux, de créer les conditions pour un bon développement de l’élevage pastoral qui représente les 80% de l’effectif, l’insémination artificielle pour injecter des espèces adaptées selon les zones et l’importation de génisses.
Dans le cadre de cette importation, il révèle que le pays est actuellement à sa cinquième opération, avec une subvention de l’Etat portant sur 2 500 sujets et 1 300 sont d’ailleurs arrivés samedi dernier alors que les 1 200 autres sont attendus d’ici le mois de mars. Parmi les mesures pour promouvoir l’élevage, il cite également l’amélioration de l’environnement fiscal, avec la suspension de la Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA) en ce qui concerne la transformation.
Par Mohamed GUEYE
LES VRAIES VICTIMES D’UNE INSTABILITE POLITIQUE
Hier, à la suite de l’annonce de la manifestation prévue par Aar Sunu élection, même si elle a été interdite et que l’organisation a décidé de se soumettre à la décision du Préfet, la ville de Dakar avait des airs de week-end.
Hier, à la suite de l’annonce de la manifestation prévue par Aar Sunu élection, même si elle a été interdite et que l’organisation a décidé de se soumettre à la décision du Préfet, la ville de Dakar avait des airs de week-end. La circulation était fluide aussi bien au centre-ville qu’en banlieue, et beaucoup de commerces avaient baissé leurs rideaux à l’avance. La veille déjà, plusieurs établissements scolaires avaient prévenu les parents que les cours ne pourraient avoir lieu, au grand dam des tout-petits qui étaient impatients d’étrenner leurs tenues de «Mardi Gras»
Le Train express régional (Ter) également avait prévenu ses usagers la veille que ses rotations risquaient de connaître de fortes perturbations, tout en demandant à ses abonnés de prendre des mesures de rechange. Le Brt, qui devait commencer sa circulation commerciale, a dû la repousser. Sur l’autoroute à péage, entre Dakar et Diamniadio, il n’y avait quasiment pas de bouchon, chose assez inhabituelle à certaines heures. Quant à la société de transport en commun Dakar Dem Dikk, elle avait déjà suspendu ses rotations dès le lundi, et n’a pas non plus repris hier mardi, en attendant de voir comment la situation allait évoluer. On ne parle pas ici de l’interruption des données mobiles d’internet et des désagréments occasionnés aux usagers. C’est dire qu’il suffit de peu, parfois juste une annonce de manifestation, pour bouleverser la vie des Sénégalais.
Depuis 2021, on a déjà pu se rendre compte que les manifestations, même dites pacifiques, entraînent souvent des dégâts importants. Chaque fois que des leaders politiques, en particulier de l’opposition ou de la société dite civile, genre Y’en a marre ou F24, en appellent à un rassemblement ou une marche, si elle n’a pas été autorisée, ce sont des échauffourées qui font souvent des victimes. Entre 2021 et 2024, ce sont près de 60 personnes qui ont perdu la vie du fait des confrontations violentes avec les Forces de défense et de sécurité. Pour la plupart, des jeunes gens dans la fleur de l’âge, et porteurs de bien d’espoirs pour leurs familles et proches. Et surtout, des vies perdues pour des raisons que bien des victimes n’ont pas comprises.
Cela ne peut se comparer à rien d’autre, et surtout pas à des biens matériels. Il n’empêche que certaines victimes vivantes se sont senties mourir devant l’ampleur de leurs pertes matérielles. Que dire de ces tenanciers d’échoppes dont les commerces sont emportés dans les flammes de la furie de certains manifestants, incapables d’atteindre les «forces de l’ordre» trop puissamment armées pour eux ? Que penser de ces employés de stations-services, qui se retrouvent quasi systématiquement en chômage technique chaque fois que les pillards s’en prennent à leur commerce ? Ce sont des variables d’ajustement, quand le patron doit faire la part de ce qu’il va passer par pertes et profits, sachant que les assurances ne bougeront pas le petit doigt pour des pertes occasionnées par des émeutes.
On a souvent parlé des conséquences économiques des manifestations violentes. Toutes les sociétés de services qui se retrouvent en panne d’internet à la suite de la décision de l’Etat de suspendre les données mobiles, ou carrément internet, comme on l’a vu en juin 2023, ratent parfois des marchés cruciaux pour leur survie. Et perdent même des moyens d’une future expansion.
L’instabilité politique engendre une insécurité sociale et économique. Face à un avenir instable, quel investisseur viendrait s’engager dans des projets économiques dans un environnement incertain ? A moins qu’il ne soit un vendeur d’armes ou de drogues, ce qui est loin d’être bénéfique pour aucun pays. A une époque, les Sénégalais ne s’en inquiétaient pas trop, dans l’idée que leur pays est trop pauvre pour attirer de gros investissements. On ne cassait pas grandchose, parce qu’il n’y avait pas grandchose à casser par ailleurs. Mais les choses ont considérablement changé depuis quelques années. Le Sénégal est en train de sortir de l’économie agricole pour entrer dans l’économie extractive. Et c’est un domaine où les retours sur investissements se calculent en milliards.
Dans un environnement pacifique, il est facile de faire en sorte que tous les partenaires profitent de la manne. Mais si l’instabilité est grande, ce sont les populations locales qui perdent doublement. Elles n’ont pas la paix et voient leurs ressources leur filer sous le nez, les laissant encore plus pauvres. Et les exemples ne manquent pas que l’instabilité dans nos pays pauvres ne chasse pas les requins de la finance. La guerre contre les djihadistes n’empêche pas l’exploitation de l’or du Mali et du Burkina. L’instabilité chronique et les morts du Nord Kivu et de l’Est du pays n’empêchent pas les grandes compagnies étrangères de trouver leur chemin vers les nombreuses richesses minières du Congo Kinshasa. Nous pouvons aussi être sûrs que même si nous brûlons ce pays, les compagnies étrangères continueront à venir exploiter notre zircon, notre or et notre fer au Sud-Est, ainsi que le pétrole et le gaz de notre littoral.
Les seuls vrais victimes dans une instabilité du pays seront les Sénégalais.
LES APPELS POUR UNE SORTIE DE CRISE AU MENU DE LA REVUE DE PRESSE DE L’APS CE MERCREDI
Les quotidiens de ce mercredi 14 février mettent en exergue Les appels pour une sortie de crise suite au report de l’élection présidentielle et la nouvelle déclaration de l’ancien président Abdou Diouf.
Dakar, 14 fév (APS) – Les appels pour une sortie de crise suite au report de l’élection présidentielle et la nouvelle déclaration de l’ancien président Abdou Diouf sont principalement mis en exergue par les quotidiens reçus mercredi à l’Agence de presse sénégalaise (APS).
”Le Khalife général des Tidianes fait entendre sa voix’’, selon Vox Populi. ‘’Les derniers événements interpellent ma conscience en tant que citoyen et ma responsabilité en tant que chef de communauté religieuse. Cette impasse si elle n’est pas dépassée pourrait plonger notre pays dans une nuit de regrets et de désolation. J’exhorte les politiques à mettre le Sénégal au-dessus des contingences partisanes et accepter, toute main tendue du président de la République pour des élections apaisées et inclusives’’, a déclaré le guide religieux dans un communiqué repris par plusieurs publications.
Selon Le Soleil ‘’Tivaouane prône le dialogue”. ”Le Khalife général des Tidianes invite tout le monde au dialogue”, dit le journal.
L’As parle de ”la fatwa de Serigne Babacar Sy Mansour”. ”Le temps des religieux n’est pas celui des simples citoyens. Après avoir analysé froidement la situation tendue au Sénégal, le Khalife général des Tidianes, Serigne Babacar Sy Mansour, dans sa mansuétude et sa sagesse s’est adressé aux Sénégalais à travers un communiqué qui reflète sa dimension intellectuelle et sa maitrise parfaite des textes islamiques. Le guide religieux a appelé à la retenue, au calme et au dialogue”, indique le journal.
Dans ce contexte de crise, ”les religieux prennent la parole”, note EnQuête. ”Le Khalife général des Tidianes a lancé un poignant message de paix et de dialogue. Les préoccupations du Khalife des Layènes et son appel à la paix. L’Archevêque de Dakar et son invite à faire prévaloir +l’intérêt supérieur de la Nation+”, écrit le journal.
Les quotidiens se font écho de la nouvelle déclaration de l’ancien président Abdou Diouf appelant les citoyens et la classe politique et dirigeante du Sénégal à faire preuve de retenue et d’intégrité tout en œuvrant en faveur d’une application à la lettre des dispositions de la Constitution.
Dans un message rendu public mardi, l’ancien chef de l’État a déclaré avoir décidé de rompre le serment qu’il s’était fait de s’abstenir de tout commentaire sur la vie politique en raison de la crise institutionnelle sans précèdent que vit le Sénégal.
Dans une lettre publiée lundi, Abdou Diouf et Abdoulaye Wade, son successeur à la tête du Sénégal, ont invité l’ensemble de la classe politique ainsi que la société civile à participer au dialogue national lancé par le chef de l’Etat, Macky Sall, pour “des discussions franches et loyales”, afin que “la prochaine élection présidentielle du 15 décembre 2024 soit tenue dans des conditions parfaitement transparentes, inclusives et incontestables”.
En raison des commentaires suscités par cette sortie publique, Abdou Diouf dit constater “avec regret et tristesse”, que la lettre publiée avec sa signature et celle du président Abdoulaye Wade suscite beaucoup d’incompréhension.
Selon Les Echos, ”Abdou Diouf clarifie sa position et montre la voie à suivre”. Le Quotidien parle de ”rétropédalage de Abdou Diouf”. Le journal Bës Bi met en exergue ”les précisions de Abdou Diouf sur sa sortie avec Wade” et publie in extenso la déclaration de l’ancien président.
”Un revirement spectaculaire de Diouf”, estime WalfQuotidien.
‘’L’ancien président Abdou Diouf revoit sa copie. Contrairement à la lettre signée avec Abdoulaye Wade, il affirme qu’il appartient au Conseil constitutionnel, et à lui seul de dire le droit et de prendre les décisions qui s’imposent à tous concernant le calendrier électoral’’, écrit Walf.
46 candidats à l’émigration irrégulière interceptés à Kaolack
46 candidats à l’émigration clandestine ont été interceptés, dans la nuit de lundi à mardi vers 23 h, à l’entrée de la commune de Kaolack sur la route de Kaffrine, nous renseigne une source sécuritaire. Des jeunes âgés entre 12 et 35 ans ont été arrêtés par les éléments du commissariat central de Kaolack. Selon le chef de service régional de la sécurité publique, le commissaire Aliou Bâ, ces candidats à l’émigration clandestine étaient à bord d’un véhicule de type «Ndiaga Ndiaye». Ils ont quitté leurs localités le même jour vers 20 h pour se rendre à Joal-Fadiouth où ils devaient embarquer pour l’Europe dans une pirogue de fortune. Aucun d’entre eux n’avait un document d’identification. Mais le projet de ces jeunes qui voulaient rallier l'Europe par la mer est tombé à l’eau. Ils ont été acheminés au commissariat central de Kaolack, a renseigné le commissaire.
Le débrayage massivement suivi à Mbour
Ce mardi, le mot d’ordre lancé dans le cadre du plan d’action du cadre des syndicats de l’enseignement a été massivement suivi dans le département de Mbour. A partir de 10h, les cours ont cessé et les élèves, comme à l’accoutumée, ont fait le tour de la ville pour sortir leurs camarades des écoles privées. Faisant une foule immense et scandant : «élection à date échue !» les jeunes ont fait le tour des établissements pour imposer à d’autres personnes qui n’avaient pas suivi le mot d’ordre de rentrer. «Si l’élection présidentielle doit aller jusqu’au mois de décembre prochain, cela voudrait dire que notre année scolaire sera très perturbé et le programme ne sera pas terminé. Le Président doit respecter le calendrier républicain pour que nous sortions de cette impasse», a lancé Moussa Diop, élève au lycée Demba Diop.
Affrontements entre les manifestants et la police
Des échauffourées ont encore éclaté hier à Mbour, dans l’après-midi opposant des manifestants aux forces de l’ordre. Les jeunes avaient décidé, conformément à l’appel du mouvement «Aar Sunu élection», de tenir un rassemblement au terrain CS3. Vers 16h, ces jeunes qui ont été interdits de rassemblement se sont dispersés dans la ville en plusieurs groupes. Ils ont barricadé la Départementale en y mettant de gros objets pour empêcher la circulation. Au même moment, un autre groupe a barré la Rn°1 tandis que les autres avaient barré les voies secondaires de la ville. Très nombreux, ils ont défié les policiers pendant plusieurs heures. Aux jets de grenades lacrymogènes, les jeunes répondaient par des jets de pierres en brûlant des pneus. Finalement, ils vont prendre possession du rond-point Mamadou Diop, obligeant les véhicules à faire demi-tour. Finalement, c’est vers 20h que le front s’est calmé car les limiers s’étaient retirés. N’ayant plus d’adversaires, la manifestation a pris fin.
Mimi Touré reçue par l'ambassadeur des Etats-Unis
L'ambassadeur des Etats-Unis, Raynor, a reçu Mme Aminata Touré hier, pour échanger sur la crise politique au Sénégal et le rôle essentiel du pays en tant que modèle démocratique pour la région. Le diplomate écrit sur X que les États-Unis continuent d'exhorter le gouvernement sénégalais à organiser une élection présidentielle, libre et équitable, dans les meilleurs délais, conformément à la constitution du pays.
Grève des travailleurs de Collectivités Territoriales
Les agents des Collectivités territoriales poursuivent leur bras de fer avec l’Etat pour la revalorisation de leurs salaires. Ils ont décrété un mot d’ordre de grève de 96 heures. Selon le coordonnateur de l’intersyndicale des travailleurs des collectivités locales, Moussa Cissokho, cette grève est une suite logique du mépris affiché par les autorités à leur endroit.
Libération de Daouda Guèye «Frapp Pikine» et Cie
Après un retour de parquet, le coordonnateur du Frapp, Pikine Daouda Guèye et son collaborateur Issa Kane tous membres de la Coalition Diomaye Président, ont été libérés hier par les limiers du Commissariat central de Guédiawaye. Selon nos sources, Daouda Guèye et Issa Kane ont été arrêtés par la police de Thiaroye pour participation à une manifestation non autorisée, et ont été déférés au parquet.
Les étudiants de l’UGB durcissent le ton
La tension est loin de baisser à l’université Gaston Berger de Saint-Louis. Dès l’aube, les étudiants de l’université Gaston Berger de Saint-Louis ont érigé des barricades et bloqué la circulation sur la route nationale n°2, créant des embouteillages. Cette action «mûrie» par les pensionnaires de Sanar a impacté négativement la circulation. Des camions ont été contraints de garer. Des usagers dépités sont bloqués. Certains qui évacuaient des malades n’ont pu passer nonobstant l’alerte. Les automobilistes en provenance du Fouta étaient bloqués pendant plusieurs tours d’horloge. La détermination des étudiants témoigne de leur colère face à la répression violente des manifestations et à la perte d’Alpha Yoro Tounkara. «Nous exprimons notre volonté de maintenir la pression sur les autorités pour réclamer justice et le respect de nos droits démocratiques. La situation est alarmante et catastrophique. Nous dénonçons aussi la violation des franchises universitaires et réclamons l’arrêt des attaques», ont déclaré les contestataires qui ont aussi demandé la prise en charge de leur camarade blessé gravement. «Nous demandons l’évacuation de notre camarade qui est en réanimation. Son cas s’est aggravé», ont rappelé les membres de la commission sociale (COMSOC) de Saint-Louis. Finalement, ce dernier est transféré à Dakar.
Trois policiers blessés à Saint-Louis
Restons à Saint-Louis pour signaler les affrontements qui ont lieu à Guet-Ndar entre les populations et les policiers. Il y avait un autre foyer de tension hier, à Saint-Louis, loin de l’université. Les jeunes qui manifestent contre le report de la présidentielle se sont frottés aux policiers pendant plusieurs heures à Guet-Ndar. La tension a été vive et aucun camp n’a voulu lâcher du lest. Les manifestants répliquent aux grenades lacrymogènes par des jets de pierres et des pneus sont brûlés sur les routes. Le pont de Guet-Ndar a été bloqué entre 17 heures et 19 heures par de jeunes manifestants. Les échauffourées ont occasionné trois blessés dans les rangs de la police et plusieurs jeunes sont interpellés.
Passation de service au Secrétariat général du gouvernement
Le désormais ex-Secrétariat général du gouvernement, Abdou Latif Coulibaly, a passé le témoin au ministre Seydou Guèye. La cérémonie s’est déroulée dans une grande sobriété. M. Guèye occupe pour la troisième fois le poste de ministre Secrétaire général du gouvernement. Ainsi il a le privilège de collaborer avec tous les Premiers ministres du Président Sall depuis 2012.
Révélations de Guy Marius Sagna
Le député Guy Marius Sagna fait des révélations sur la volonté du pouvoir d’exiler Ousmane Sonko. Selon lui, il y a quelques mois de cela, ils (les gens du pouvoir, ndlr) sont allés voir le leader de l’ex-Pastef pour lui proposer de sortir de prison à condition de sortir immédiatement du Sénégal pour aller se soigner à l'extérieur. Une proposition rejetée, dit-il, par l’édile de Ziguinchor. A l’en croire, Sonko leur a dit: «le Général que je suis ne peut fuir, déserter quand son peuple se bat héroïquement contre le régime néocolonial de Macky Sall. Mon devoir est d'être là où est mon peuple, à ses côtés pour mener la lutte jusqu'à la libération du Sénégal. Je reste au Sénégal même si le prix à payer est de rester arbitrairement en prison». Il ajouta à l’endroit des émissaires du pouvoir qu'il n'est pas malade mais qu'il vient juste de sortir d'une grève de la faim et que son «niankatang» (riz) le guérira. Guy Marius Sagna précise que ce sont les mêmes «manœuvres de Macky, de l’APR et de BBY qui se poursuivent actuellement». Le député invite les patriotes à n'accorder aucun crédit à ce qu'ils racontent. C'est de la désinformation, dit-il. Selon M. Sagna, aujourd'hui qu'ils ont en face d'eux un peuple déterminé à rétablir l'ordre constitutionnel, ils veulent s'en sortir par tous les moyens y compris leurs moyens traditionnels : désinformations, manipulations. Il rassure les militants qu’Ousmane Sonko continue de lutter, de résister et de dire non à tout ce que Macky trame et qui n'est pas conforme à l'intérêt du peuple sénégalais.
Campagne de la coalition Diomaye Président
Malgré l’apaisement et l’appel au dialogue, les leaders de la coalition Diomaye Président continuent de battre campagne pour leur candidat. Hier, dans l’après-midi, Moustapha Guirassy, Guy Marius Sagna, Dame Mbodji et autres étaient descendus au marché des Hlm pour distribuer des spécimens par la coalition Diomaye Président. Ils ont été bien accueillis par les marchands avant que la police leur demande de quitter les lieux. Mais Guy Marius Sagna et Cie ont poursuivi leur campagne parce que, disent-ils, le recours des députés suspend le report de la présidentielle.
L’EXPLOITATION DU PETROLE DE SANGOMAR POURRA DEMARRER EN JUILLET, LE GAZ DE SAINT-LOUIS EN AOUT
Thierno Seydou Ly, directeur général de Petrosen exploration et production, revient aussi sur les mesures prises par l’Etat pour minimiser les risques de pollution marine ainsi que les stratégies prônées pour que les populations puissent mieux tirer profi
Le début de l’exploitation du pétrole et du gaz à Sangomar et à St-Louis est envisagé entre juillet et août 2024, selon le directeur général de Pétrosen Exploration et Production, Thierno Seydou Ly. Dans cet entretien, il revient aussi sur les mesures prises par l’Etat pour minimiser les risques de pollution marine ainsi que les stratégies prônées pour que les populations puissent mieux tirer profit de la ressource.
A quand le début de l’exploitation du pétrole et du gaz ?
Quand on commence un projet, on ne peut que prévoir la fin. Ce n’est pas une spécificité du pétrole et du gaz. Parfois, il peut y avoir des imprévus. A Sangomar, on avait annoncé le début de l’exploitation en fin 2023, mais nous avons constaté des anomalies sur le bateau qu’il fallait corriger. C’est ce qui a motivé le renvoi du début de la production. Tout le travail qui y doit être fait, l’est déjà. Le bateau est au Sénégal. D’après nos estimations, nous pensons que l’exploitation du pétrole de Sangomar pourra démarrer en juillet 2024. S’agissant du projet GTA, sur la dizaine de puits pour la production, 4 sont déjà forés. Les tuyaux sont en phase d’installation. Le mur qui devait être fait au port de Saint-Louis, est prêt. Le bateau qui doit liquéfier le gaz, est aussi fonctionnel. Il ne reste que le navire flottant de production, de stockage et de déchargement (Fpco). Malheureusement, après les travaux de fabrication en Chine, un typhon l’avait ravagé, ce qui a causé des dommages. Il est en réparation en Espagne actuellement. Nous espérons que d’ici mars, il sera sur le site. Ainsi, en août, nous pourrons commencer l’exploitation.
Dans les zones d’emprise des projets d’exploitation du pétrole et du gaz, les populations présagent des impacts négatifs sur leur environnement. Quelles sont les dispositions prises par l’Etat pour protéger l’écosystème marin ?
Les impacts de l’exploitation du pétrole et du gaz peuvent être positifs comme négatifs. Malheureusement, les populations des zones d’emprise, ont tendance à ne considérer que les impacts négatifs mais quand même, il y a des impacts positifs. L’industrie pétrolière et gazière existe depuis plusieurs centaines d’années. Des pays avant nous ont eu à exploiter leur pétrole et leur gaz. Nous, on a la chance de faire cette découverte maintenant, d’apprendre de ces pays-là, comment ils ont eu à gérer ce secteur-là tant du côté de la gouvernance mais également de la gestion de l’environnement. Le Sénégal a la particularité d’avoir mis en place un cadre juridique législatif et réglementaire pour gérer ce secteur qui est naissant. Je citerai d’abord le code de l’environnement qui a été inspiré d’un benchmarking et des bonnes pratiques au niveau de l’industrie au niveau mondial mais également le code pétrolier qui a été révisé en 2019 et qui a pu intégrer les leçons apprises et les manquements dans l’exercice du code pétrolier de 1998. Ce qu’il faut savoir de ces textes, il est prévu avant chaque opération, une étude d’impact environnemental, ce qui est obligatoire. Celle-ci est menée par un cabinet indépendant qui n’a aucun intérêt sur le projet. Ce ne sont pas les compagnies pétrolières pour éviter que les conclusions soient orientées dans un sens ou un autre. Ce n’est pas non plus l’Etat du Sénégal pour éviter des conflits d’intérêt. A la fin des études, les résultats sont partagés avec les populations des zones d’emprises des compagnies et ces communautés ont leur mot à dire et leurs préoccupations et attentes sont prises en compte dans ces études. En cas d’impacts négatifs, prendre les mesures d’atténuation afin de pouvoir minimiser voire même annuler ces impacts-là. Elles sont bien menées sur nos différents projets et partagées avec les Sénégalais et approuvées par les communautés pour préserver l’environnement.
Les marées noires sont aussi envisagées par les communautés locales Qu’est-ce-qui est prévu par l’Etat ?
Les marées noires font partie des risques qui ont été identifiés lors des études d’impact environnemental notamment sur Sangomar. Déjà, des mesures ont été prises pour éviter une marée noire. L’ingénierie des installations a été faite pour supporter pas mal d’impacts et pas mal de pressions, mais au cas où il aurait des fuites, on a mis des captures sur les installations pour les détecter le plus rapidement possible afin que ça ne puisse pas se propager. L’autre mesure est le plan d’intervention d’urgence. La Haute autorité chargée de la coordination de la sécurité maritime et de la protection de l’environnement marin (Hassmar) va assurer la coordination de toutes les parties prenantes, les Pompiers et la Police pour permettre une action non seulement coordonnée, mais efficiente pour minimiser toute marée noire.
Les riverains des installations disent n’être pas trop impliqués dans les tâches des compagnies. Quelles sont les mesures prévues pour favoriser la promotion du contenu local ?
Quand on a mis la loi sur le contenu local, on a mis en place des instruments qui permettent la mise en œuvre comme le secrétariat technique du contenu local, le comité national de suivi du contenu local qui a pour mission de veiller à ce que les compagnies respectent les dispositions qui sont dans la loi. C’est un organe essentiel dans l’application de la loi sur le contenu local. D’ailleurs, le plan de reconversion de 100 pêcheurs a été initié par le secrétariat technique. L’autre organe qui a été mis en place, est le fond d’appui pour appuyer les sociétés sénégalaises. Il y a une plateforme qui est mis en place et doit servir à la mise en relation entre les donneurs d’ordre et les sociétés sénégalaises ou les Sénégalais qui veulent trouver du travail. En plus de cela, l’institut national du pétrole et du gaz est là pour former les Sénégalais à avoir le niveau et les compétences requises pour travailler dans ce secteur. Toutefois la formation des techniciens doit être développée.
LES JOURNALISTES DISENT NON AU BAILLONNEMENT...
Les journalistes s’étaient donné rendez-vous avant-hier, lundi 12 février 2024 à la Maison de la Presse Babacar Touré, pour dénoncer les brutalités policières dont sont victimes les confrères et consœurs dans l’exercice de leur métier,
Les journalistes de différents organes de presse du Sénégal et ceux de l’étranger s’étaient donné rendez-vous avant-hier, lundi 12 février 2024 à la Maison de la Presse Babacar Touré, à partir de 20heures, pour dénoncer les brutalités policières dont sont victimes les confrères et consœurs dans l’exercice de leur métier, rapporte Dakaractu.
La Coordination des associations de la presse (CAP), a initié cette veillée nocturne pour dire non au bâillonnement de la presse. Prenant la parole, le président de l’Appel, Ibrahima Lissa Faye se désole du comportement des autorités étatiques. “Ils sont informés. Mais, ils n’ont ni condamné ni dénoncé ces actes. C’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase et le combat sera mené. Ceux qui ont agressé les journalistes sont identifiables et la justice doit faire son travail”, lance-t-il.
Pour le président des Jeunes Reporters du Sénégal (CJRS), “les Fds ciblent tout le temps les reporters sur le terrain alors que la mission qu’ils mènent est encadrée par la constitution au même titre que la leur. Absa Hane a été identifiée comme journaliste, elle était avec Mor Amar, Seynabou Fall. Ils ont tous été gazés, Absa qui a essayé de le dénoncer, a été arrêtée, brutalisée. Et elle s’est retrouvée à l’hôpital à deux reprises”, fustige Migui Maram Ndiaye, qui annonce une lettre de protestation adressée au ministre de l’Intérieur.
LES SYNDICATS DES OPERATEURS DES TELECOMMUNICATIONS A BOUT
Les travailleurs protestent ainsi contre les coupures de l’internet mobile, décidées par le gouvernement et ses conséquences pour les opérateurs de téléphonie mobile.
Les Syndicats des opérateurs des télécommunications décrètent «une présence négative» et également «le port de brassards rouges» pour la journée de ce mercredi 14 février 2024. Les travailleurs protestent ainsi contre les coupures de l’internet mobile, décidées par le gouvernement et ses conséquences pour les opérateurs de téléphonie mobile. Ils convient les journalistes à une conférence de presse, ce mercredi matin, pour dénoncer cette forme d’atteinte à leur travail.
Lors de manifestations ou à chaque fois que des tensions et menaces pèsent sur le pays, notamment en mars et juin 2023 et récemment la semaine dernière et hier mardi 13 février 2024, le ministère de la Communication, des Télécommunication et du Numérique procède à la coupure/restriction de l’internet mobile. Une mesure qui non seulement porte atteinte à la liberté d’expression, la liberté d’entreprise de nombre de Sénégalaises et Sénégalais surtout du secteur informel, mais aussi n’est pas sans conséquence pour les opérateurs téléphonie mobile.
Cette décision de coupure récurrente de l’internet des données mobiles n’est pas du goût des syndicats des opérateurs des télécommunications, qui sont montés au créneau, à travers un communiqué daté d’hier mardi, pour la dénoncer. «Encore une fois de plus, le ministre de la Communication, des Télécommunications et du Numérique vient d’ordonner la coupure de l’internet mobile. Ainsi, nous les Syndicats des Travailleurs des opérateurs de Télécommunications : Décrétons une présence négative pour la journée de 14 février 2024 ; Décrétons également le port de brassards rouges pour la journée du 14 février 2024.»
Dans leur communiqué conjoint, les travailleurs du SYTS (Syndicat des Travailleurs de Sonatel), du SNTPT (Syndicat National des Travailleurs des Postes et Télécommunications) section Sonatel, du SNTS (Syndicat National des Travailleurs de Sentel) et du SNTPT (Syndicat National des Travailleurs des Postes et Télécommunications) section Expresso invitent les professionnels des médias à une «conférence de presse qui se tiendra le 14 février 2024 à la permanence du SYTS (L’immeuble de la Grande Poste, près du marché Kermel) à partir de 10 heures».
Après plus de 48 heures la semaine dernière, la connexion internet (des données mobiles) a encore été suspendue de manière «provisoire», hier mardi. L’Etat du Sénégal, à travers le ministère de la Communication, des Télécommunications et du Numérique en a fait l’annonce, dans un communiqué. Selon le texte, il s’agit d’une mesure exceptionnelle visant à suspendre l’internet des données mobiles dans «certaines plages horaires», le mardi 13 février 2024, dans le but de prévenir de nouvelles violences. D’ailleurs l’autorité motive sa décision par «la diffusion sur les réseaux sociaux de plusieurs messages haineux et subversif qui ont déjà provoqués des manifestations violentes avec des décès et de dégâts matériels importants». Et «les opérateurs de téléphonie sont tenus de se conformer aux réquisitions notifiées»
Cette réquisition de l’internet des données mobiles est intervenue alors que la plateforme «Aar Sunu Élection» a projeté d’organiser une marche pacifique et silencieuse sur l’avenue Bourguiba, de la FASTEF (exENS) au rond-point Jet d’Eau, pour protester contre le report de la présidentielle du 25 février 2024. Une manifestation finalement interdite par le préfet de Dakar qui invite les responsables à «proposer un nouvel itinéraire qui fera l’objet d’une Instruction», au motif que «l’occupation de l’itinéraire choisi aux horaires retenus, risque de perturber gravement la libre circulation des personnes et de leurs biens au regard des problèmes de mobilité notés actuellement»
Par Macoumba GAYE
QUAND SONNE L’HEURE DES SAGES
On en oublie que pour l’escalade du mont démocratique, le harnais est accroché à l’ordre républicain. Ses règles doivent être gravées sur les tablettes de la conscience collective
On officie dans le secret pour la paix que le peuple excédé réclame. On discute, louvoie, négocie, cède et concède. Le sang de dizaines de victimes sèche sur l’autel de la Raison d’État. Sous les lambris de la République s’étouffe la clameur de tous les citoyens meurtris. Ainsi soit la volonté des hommes unis par le commun vouloir de vivre ensemble !
On en oublie que pour l’escalade du mont démocratique, le harnais est accroché à l’ordre républicain. Ses règles doivent être gravées sur les tablettes de la conscience collective. Au-delà de la dissuasion de la force publique et des équilibres précaires dont nos guides politiques religieux sont des orfèvres, il nous faut condamner. Car nous ne bâtirons durablement que dans la vérité.
Rien, ni personne, ne saurait justifier que l’on amnistie d’odieux crimes sans les avoir jugés. La vertu pédagogique et salutaire du pardon trouve aussi son sens dans le repentir du condamné.
Les suspects sont désignés : ceux-là qui ont tué ; brulé vif des hommes dans des bus ; saccagé des universités ; recruté des nervis ; embastillé des innocents sans jugement ; menti au juge constitutionnel ; trahi leurs électeurs ; sacrifié des forces de sécurité républicaines, prie des libertés avec la constitution. Qu’ils se reconnaissent, ces hommes et femmes qui ont foulé à nos pieds l’ordre républicain.
C’est maintenant le temps des bonnes volontés, des apprentis sorciers et des véritables escrocs qui prêchent l’oubli et le pardon intégral. A leurs yeux, Il suffirait, pour sauver La République, de nous rappeler les joyaux de notre histoire : notre sens de la concertation, notre cohésion et notre art de vivre pluriséculaires. Ainsi, on devrait, unanimes et sans réserve, emprunter le chemin du dialogue et de la paix, à tout prix ; à n’importe quel prix !
Ils peuvent se tromper de bonne foi. Mais, à la vérité, s’il est envisageable de déroger à la règle de droit au nom de l’intérêt commun mais il est bien impossible d’obtenir une paix qui ne soit précaire en faisant fi de la justice. Qui a donc l’autorité pour arrêter ces acteurs quand ceux qui ont déjà eu la garde de la loi fondamentale s’accordent avec eux ?
Il ne reste plus que les « derniers des mohicans » pour sauvegarder la vertu : « les sages » qui doivent rétablir, en toute vérité le cours de l’histoire de nos institutions et inscrire définitivement dans nos gènes, les augustes valeurs fondatrices de ce pays auquel nous serons tous fiers d’appartenir. Il leur revient de sonner l’heure du choix. Peu importe lequel des justes méritera nos suffrages. Son impérieuse mission sera la reconstruction de l’âme d’une nation.
«AAR SUÑU ÉLECTION» REPREND DATE SAMEDI
En concertation avec le préfet de Dakar ce matin, mardi 13 février, un nouvel itinéraire a été choisi pour la tenue de la marche, une nouvelle déclaration de marche a donc été introduite pour le samedi 17 février à partir de 11 heures
Annoncée pour ce mardi 13 février, la marche projetée sur l’avenue Bourguiba entre le rond-point du Jet d’Eau et la Fastef (ex école normale supérieure) par la plateforme ‘’Aar Suñu Élection’’ a été interdite par le préfet de Dakar. Face à la presse, lundi matin, la plateforme qui regroupe plusieurs entités de la société civile a renseigné se conformer à la mesure de l’autorité et prend une nouvelle date. « Hier soir (lundi 12 février-Ndrl) seulement, c’est vers 22 heures que la plateforme a reçu la notification d’interdiction sous prétexte que l’itinéraire doit être changé.
En concertation avec le préfet de Dakar ce matin, mardi 13 février, un nouvel itinéraire a été choisi pour la tenue de la marche, une nouvelle déclaration de marche a donc été introduite pour le samedi 17 février à partir de 11 heures. Nous invitons les Sénégalais à manifester sur toute l’étendue du territoire national et la diaspora à se mobiliser, ce même jour, tous ensemble », a indiqué le porte-parole du jour de la plateforme, Elimane Kane.
Par ailleurs, ‘’Aar Suñu Élection’’ avertit l’opinion nationale et internationale sur sa réelle volonté de tenir sa marche pacifique. « Nous prenons à témoin tous les Sénégalais et toute la communauté internationale que la plateforme s’inscrit dans une démarche de respect du droit. Cependant, nous rappelons que la liberté de manifester constitue un droit fondamental et que la plateforme ‘’Aar Suñu Élection’’ ne saurait rester passive face aux atteintes répétées aux droits garantis par la constitution aux citoyens sénégalais. Face aux turpitudes des politiques, le peuple s’est toujours élevé pour trouver la solution juste et durable. Ensemble, faisons face aux menaces qui pèsent sur la stabilité du pays et la préservation de notre vivre ensemble », a conclu Elimane Kane
L’ALERTE DES NATIONS UNIES
Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme tire la sonnette d’alarme non sans manquer de réclamer des « enquêtes approfondies et indépendantes » sur la répression violente ayant entrainé des morts lors des manifestations
La situation politique extrêmement tendue au Sénégal, marquée par le report unilatéral de la présidentielle, des manifestations violentes entrainant mort d’hommes et des interdictions systématiques des rassemblements de l’opposition et Cie, au nom du maintien de l’ordre public, a fini de susciter l’inquiétude au niveau de l’Organisation des Nations Unies (ONU). Dans une sortie en date d’hier, mardi 13 février, le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme tire la sonnette d’alarme non sans manquer de réclamer des « enquêtes approfondies et indépendantes » sur la répression violente ayant entrainé des morts lors des manifestations.
L ’Organisation des Nations unies n’est pas restée indifférente face à la crise politique qui secoue le Sénégal depuis que le président Macky Sall a annoncé le report de la présidentielle le 3 février, à trois semaines de l’échéance. Dans un communiqué en date d’hier, mardi, le Bureau des droits de l’homme de l’ONU s’est dit « profondément préoccupé » par la crise au Sénégal découlant de « la suspension de la présidentielle », tout en dénonçant un « recours inutile et disproportionné à la force contre les manifestants et des restrictions de l’espace civique ». Et cela, dans la foulée de l’interdiction par les autorités sénégalaises de la grande marche dite pacifique et silencieuse prévue par la société civile à Dakar contre le report de dernière minute de la présidentielle de ce 25 février et la prolongation du mandat de l’actuel chef de l’Etat. « Nous sommes profondément préoccupés par la situation tendue au Sénégal à la suite de la suspension de l’élection présidentielle prévue pour le 25 février. », a dit dans un communiqué le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme (HCDH). « Au moins, trois jeunes hommes ont été tués pendant les manifestations et au moins 266 personnes auraient été arrêtées dans tout le pays, y compris des journalistes », a déclaré par ailleurs la porte-parole du HCDH, Liz Throssell, lors d’un point de presse régulier de l’ONU à Genève.
RECOURS INUTILE ET DISPROPORTIONNÉ DE LA FORCE
Dans la foulée, la porte-parole de l’instance onusienne dirigée par Volker Turk a relevé que des enquêtes « doivent être menées rapidement, de manière approfondie et indépendante, et les responsables doivent être amenés à rendre des comptes », non sans manquer de faire savoir que « les personnes arrêtées pendant les manifestations à Dakar et dans certaines régions doivent bénéficier « d’un traitement équitable ». Qui plus est, tenant compte des rapports des médias et des ONG qui font état « d’un recours inutile et disproportionné de la force contre les manifestants… », la porte-parole du Haut-Commissariat a tenu à faire valoir que : « Dans un contexte de tensions croissantes et d’informations faisant état de nouvelles manifestations prévues, il est essentiel que les autorités ordonnent sans équivoque aux forces de sécurité de respecter et de garantir les droits humains», tout en exhortant les divers acteurs « de s’abstenir de recourir à la violence ».
Parlant des restrictions de l’espace public, la porte-parole du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme appelle au respect des droits à la liberté d’expression, d’association et de réunion pacifique. Pour rappel, mardi, le nouveau collectif Aar Sunu Election (“Protégeons notre élection”), qui revendique plusieurs dizaines d’organisations syndicales et de groupes citoyens et religieux, avait invité les Sénégalais à se rassembler massivement pour une marche silencieuse à partir de 15 heures (heure locale) dans la capitale sénégalaise. Mais la préfecture a interdit la manifestation au motif qu’elle « risque de perturber gravement » la circulation, selon la lettre officielle.
Dans ce contexte d’appels aux manifestations, les services du Haut-Commissaire Türk se sont inquiétés également de la suspension d’internet sur les mobiles hier, mardi, au Sénégal, au jour d’une manifestation prévue et interdite par les autorités pour la deuxième fois depuis le début de la crise politique post report de la présidentielle. « Il est très important de garantir le droit d’accès à l’information », a insisté Mme Throssell, indiquant que toute restriction doit « donc être strictement limitée à ce qui est nécessaire et doit être aussi limitée que possible dans le temps ». Et le Haut-commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme de conclure en faisant savoir que « Nous demandons aux autorités sénégalaises de veiller à respecter la longue tradition de démocratie et de respect des droits humains du Sénégal ». Pour rappel, le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, avait réaffirmé vendredi dernier « l’engagement des Nations Unies à soutenir la consolidation de la démocratie et à promouvoir la paix, la stabilité et le développement au Sénégal ». Il avait également appelé les acteurs nationaux sénégalais à s’engager dans un dialogue constructif et au maintien d’un climat politique pacifique, suite aux remous causés par le report de l’élection présidentielle prévue pour fin février 2024.