KEEMTAAN GI - LA SOLITUDE DU CHEF
Quand il sera seul et que les flagorneurs de tous bords ne lui accorderont plus le plus p’tit regard, loin des projecteurs et ors du pouvoir en sa qualité d’ancien Président, le Chef se souviendra sans doute pendant le restant de ses jours et de ses nuits, de ses derniers mois au pouvoir. Et là où il se trouve actuellement, dans le secret de son cabinet ou l’intimité de sa chambre, il doit bien maudire tous ces faucons qui l’ont poussé à se renier pour être le premier Président de ce charmant pays à arrêter le processus électoral à quelques heures du démarrage de la campagne électorale devant mener au scrutin pour le choix de son successeur. La commission d’enquête parlementaire devant faire la lumière sur les accusations de corruption, de collusion et de conflits d’intérêts portées contre des juges du Conseil constitutionnel vient d’être mise sous le boisseau. Un enterrement de première classe. Sans qu’il le laisse transparaitre, le Chef doit bien se sentir esseulé dans son palais où il n’est même pas sorti pour faire ses adieux à la communauté Layene. Au juste, pourquoi faire ses adieux puisqu’il entend bien jouer les prolongations ! Il doit en tout cas se désoler de la petitesse d’esprit de ses flagorneurs, lui qui rêvait de graver sa présidence dans le marbre de l’Histoire. On ne retiendra, hélas, de sa gouvernance que ses réalisations infrastructurelles que vient effacer rageusement son bilan immatériel peu reluisant. Voir la communauté internationale braquer ses yeux sur ce beau pays qui fut un havre de paix, faire des injonctions à son Chef et lui donner des leçons de gouvernance, fait assurément de la peine. Ça rappelle tristement les injonctions faites à des dictatures—ou des pays dirigés par des putschistes— où les lois sont quotidiennement piétinées et où l’on est peu respectueux des droits de l’Homme. Dans notre cher Galsen, tous ces messieurs et dames qui ferment les yeux ou tentent d’expliquer ces distorsions à travers des communiqués alambiqués peuvent être comparés à des pyromanes. Dans leur tentative d’arrêter le cours de l’Histoire, la machine s’est grippée mettant à nu leurs tartufferies que dévoile la communauté internationale dont l’Onu qui appelle à ce que des enquêtes soient menées pour situer les responsabilités dans les morts de jeunes que les forces dites de l’ordre canardent comme des lapins. La seule conduite à tenir actuellement, c’est de faire respecter les décisions du Conseil constitutionnel. Un Conseil dont la réputation est à jamais ternie par des accusations de corruption et qui est grandement responsable du bazar qui prévaut actuellement dans ce pays ! Et dont tout le monde attend hypocritement qu’il ordonne au Chef d’organiser l’élection présidentielle conformément à la Constitution, de garantir les libertés publiques et surtout d’arrêter de nous pomper l’air avec ces restrictions sur l’Internet mobile dans le seul de nous dissimuler les bavures des forces dites de l’ordre dont on se demande si elles ont seulement subi une formation ne serait-ce que sommaire. KACCOOR BI - LE TEMOIN
ABDOU DIOUF REPRECISE SA PENSEE
Littéralement lynché suite à la sortie du communiqué qu’il a cosigné avec son successeur, Abdoulaye Wade, l’ancien président de la République Abdou Diouf s’est fendu d’une nouvelle déclaration hier pour préciser sa pensée. « Mes chers compatriotes, comme vous le savez, depuis que j’ai quitté le pouvoir le 1er avril 2000, je me suis toujours abstenu de tout commentaire sur la vie politique sénégalaise, fidèle en cela à la ligne républicaine tracée par le Président Léopold Sédar Senghor. J’ai décidé de rompre le serment que je m’étais fait car notre pays vit une crise institutionnelle sans précédent. Je constate, avec regret et tristesse que la lettre publiée avec ma signature et celle du président Abdoulaye Wade suscite beaucoup d’incompréhensions » écrit le président Abdou Diouf depuis la capitale française. « Je tiens à préciser afin qu’il n’y ait aucune équivoque que le Conseil Constitutionnel que j’ai créé en 1992 reste le garant ultime de nos institutions et de notre démocratie. C’est à lui et lui tout seul de dire le droit et de prendre les décisions qui s’imposent à tous concernant le calendrier électoral et le respect de la durée du mandat présidentiel. Je demande donc au peuple sénégalais, à sa classe politique et à ses dirigeants de faire preuve de retenue et d’intégrité en appliquant à la lettre les dispositions de notre Constitution tout en préservant les libertés publiques acquises de haute lutte dans la construction de notre démocratie. Je renouvèle au Peuple sénégalais ma sincère et indéfectible affection ainsi que ma reconnaissance pour les longues années de confiance à son service » conclut le président Abdou Diouf.
ABDOU DIOUF AUX ORIGINES DE LA SIGNATURE D’UN TEXTE CONTROVERSE
Inquiet de la tournure des choses, c’est-à-dire de la montée des tensions dans notre pays à la suite du report de l’élection présidentielle, l’ancien président de la République Abdou Diouf a tenté à plusieurs reprises la semaine dernière de parler au président Macky Sall qui le considère comme son mentor. Sans succès puisque non seulement ce dernier n’a pas pris ses appels mais encore n’a pas daigné le rappeler. Ce n’est que lundi dans la matinée que la Présidence sénégalaise — et non le président Macky Sall en personne — a appelé Abdou Diouf pour lui proposer de cosigner un texte avec son successeur Abdoulaye Wade appelant au dialogue, à la retenue, au respect de la Constitution etc. Bref, au respect des grands principes républicains et à la préservation de la paix. Diouf donne son accord. Quelques heures plus tard, son ancien conseiller à l’OIF Hamidou Sall, passé au service du président Macky Sall, lui envoie un texte qu’Abdou Diouf, du fait du grand âge et de la confiance qu’il accorde à Hamidou Sall, signe les yeux fermés sans même le montrer à son entourage. Grossière erreur ! En effet, il ne s’était même pas rendu compte qu’on l’y engageait à valider en quelque sorte la date du 15 décembre prochain décidée par l’alliance Benno Bokk Yaakar-Pds. Ce n’est que lorsque ses enfants, affolés par la bronca et bombardés de tweets, textos et coups de fil les interrogeant sur cette position de leur père, l’ont interpelé que le président Abdou Diouf s’est rendu compte de la gravité de ce qu’il avait signé en toute bonne foi. D’où sa décision de publier le communiqué rectificatif d’hier qui a été plutôt bien perçu par l’opinion.
DIMANCHE 25 FEVRIER 2024 VERS UN SCRUTIN…SYMBOLIQUE
La situation est à la fois inédite, surréaliste et absurde. L’élection présidentielle tant attendue n’aura pas lieu ce 25 février comme initialement prévue. Sur proposition du président sortant Macky Sall — ou, plutôt, des députés du Pds ! —, l’Assemblée nationale a décidé de repousser la date du scrutin au 15 décembre prochain. « Le Témoin » quotidien vous file en exclusivité une information de taille. Tenez ! Privés d’élection le dimanche 25 février prochain, des leaders de l’opposition sont en train de s’agiter pour organiser un scrutin…symbolique. Pour ce faire, renseigne « Le Témoin », les candidats de l’opposition retenus par le Conseil constitutionnel seront appelés à aller glisser leur bulletin dans des urnes afin de matérialiser leur désapprobation de la décision prise par le président de la République de reporter le scrutin. A l’occasion, la maison d’un leader de la coalition Yewwi Askan wi (Yaw) sera transformée en bureau de vote. Un informaticien-graphiste, nous dit-on, chargera de confectionner les bulletins des 20 candidats. Le matériel électoral composé d’encre indélébile, d’urnes, d’un isoloir etc. ainsi que d’un registre d’émargement sera mis en place. Et dès 18 heures, nous souffle-t-on, les organisateurs de ce scrutin « blanc » procéderont au dépouillement des bulletins. Souhaitons qu’ils n’auront pas comme observateurs… des flics munis de grenades lacrymogènes.
REPORT DE LA PRESIDENTIELLE LES ETATS-UNIS POUR DES ELECTIONS A DATE ECHUE
Les Etats-Unis continuent de réclamer du Sénégal la tenue de la présidentielle, le 25 février comme prévu par le Conseil Constitutionnel. Par la voix du secrétaire d’État américain, Antony Blinken, l’Oncle Sam exhorte le Sénégal à tenir des élections aussi vite que possible. Ce souhait a été exprimé lors d’un appel téléphonique du chef de la diplomatie américaine au président Macky Sall. Antony Blinken a parlé avec le président de la République, hier matin, pour réitérer son inquiétude quant à la situation dans notre pays et dire clairement que les États-Unis veulent voir les élections avoir lieu comme prévu.
TENSIONS POLITIQUES LA FRANCE S’EMEUT DES VIOLENCES POLICIERES
La France a encore reprécisé sa position sur la crise actuelle dans notre pays. Dans une déclaration du porte-parole adjoint du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, on note que « la France présente d’abord ses condoléances aux proches des personnes décédées lors des manifestations de ces derniers jours au Sénégal. » Également, au regard des fortes critiques concernant la répression policière, la France appelle à faire un usage proportionné de la force. Exprimé en langage diplomatique, cela veut dire, décryptent les experts, que Marianne désapprouve les brutalités des forces de l’ordre sénégalaises. Pour ce qui est de l’organisation de l’élection présidentielle, la France est « pour sa tenue le plus rapidement possible, conformément à la Constitution du Sénégal, et à garantir les libertés publiques. » La France encourage tous les acteurs sénégalais à privilégier la voie du dialogue et à préserver la longue tradition démocratique du Sénégal.
Baadoolo - Mongui niaaw dé !
Amnistie moo bari doolé. En l’espace de 24 heures, l’opposition est en transe. Sonko attendrait une libération et, peut-être une candidature. Khaf n’en veut pas parce que c’est une menace aussi. Wakhna deugg nak. Karim, acteur de toute cette ivresse générale, mouille tout le monde et souhaite Bon Ramadan à Oscar qui Sierra libéré bientôt. L’ex-Pastef dénonce une sortie illicite. Puis, depuis Doha, Rimka «salit» son ancien collaborateur, Boubacar Camara. L’ancien Dg des Douanes s’est, à son tour, dédouané.
Précisions de Abdou Diouf sur sa sortie avec Wade «J’ai décidé de rompre le serment, notre pays vit une crise institutionnelle sans précédent»
«Mes chers compatriotes, comme vous le savez, depuis que j’ai quitté le pouvoir le 1er avril 2000, je me suis toujours abstenu de tout commentaire sur la vie politique sénégalaise, fidèle en cela à la ligne républicaine tracée par le Président Léopold Sédar Senghor. J’ai décidé de rompre le serment que je m’étais fait car notre pays vit une crise institutionnelle sans précédent». C’est par ces mots teintés d’alerte que l’ancien Président Abdou Diouf a mis hier, dans un communiqué, un terme aux doutes autour de sa signature sur le communiqué conjoint avec Wade. Au sujet des critiques de fond, le successeur de Senghor «tient à préciser afin qu’il n’y ait aucune équivoque, que le Conseil constitutionnel (qu’il a créé en 1992) reste le garant ultime de nos institutions et de notre démocratie». Selon lui, c’est à ce Conseil constitutionnel «et à lui seul de dire le droit et de prendre les décisions qui s’imposent à tous concernant le calendrier électoral et le respect de la durée du mandat présidentiel». Diouf demande donc l’application «à la lettre des dispositions de notre Constitution».
Tractations pour la libération de Sonko Karim révèle des négociations depuis 8 mois
Karim Wade ne semble pas désintéressé par les manœuvres entre le pouvoir et le leader de l’exPastef. Dans un post sur X, il dit : «Je viens d’apprendre qu’Ousmane Sonko est en négociation avec le Président Macky Sall en vue de sa prochaine libération et de celle des personnes emprisonnées avec lui. Ayant moi-même connu les rigueurs de la détention pendant plus de trois ans et demi, je prie pour qu’Ousmane Sonko recouvre rapidement la liberté, qu’il retrouve sa famille, ses militants et qu’il puisse surtout passer le prochain Ramadan parmi les siens.» Le candidat du Pds, recalé, a surtout révélé, que «depuis maintenant 8 mois qu’il est en prison », des personnes «officient sans relâche et dans la plus grande discrétion pour sa libération». Il cite Pierre Goudiaby Atepa, Alioune Tine, Seydi Gassama, Boubacar Camara et d’autres. Avant de conclure : «Je suis impatient que nous puissions nous affronter dans la sérénité lors de l’élection présidentielle du 15 décembre prochain dans un scrutin démocratique, ouvert, inclusif et transparent afin que les Sénégalais puissent choisir le meilleur d’entre nous pour présider aux destinées du Sénégal.»
Tensions politiques au Sénégal Le Parlement de la Cedeao donne des pistes de sortie de crise
La Mission de diplomatie parlementaire de la Cedeao, à Dakar depuis dimanche, a décliné une batterie de recommandations pour une sortie de crise politique née du report de la Présidentielle. Conduite par le président du Parlement, Dr Sidie Mohamed Tunis, elle a fait des recommandations avec principalement un appel «pressant au calme et à la retenue» et invite «tous les acteurs politiques à s’abstenir de toutes formes d’expression qui incitent à la violence et attisent un climat de tension dans le pays». La Mission a également exhorté toutes les parties prenantes «à privilégier les intérêts fondamentaux de la nation sénégalaise» et prie les acteurs socio-politiques «d’entamer dans l’urgence un dialogue politique national inclusif et fraternel intégrant l’ensemble des politiques et sociaux» afin de parvenir à des «solutions consensuelles et créer les conditions favorables d’une élection ouverte, crédible, inclusive et transparente».
Libération de ses camarades et amnistie Moussa Bala Fofana encourage Macky et flétrit Karim
Si au sein de l’état-major du parti dissous, le Pastef, la plupart sont contre toute idée de décrispation et d’amnistie, ce n’est pas le cas chez Moussa Bala Fofana. «Si Macky Sall décide de rétablir des gens dans leur droit, cela n’engage que lui et personnellement je l’encourage. J’ai plusieurs fois fait appel à lui pour faire preuve de grandeur et de dépassement et je remercie ceux qui ont décidé de prendre leur bâton de pèlerin», a-t-il écrit, hier, sur sa page Facebook. Ce membre du cabinet de Sonko n’a pas manqué d’égratigner le candidat du Pds, recalé par le Conseil constitutionnel. «Donc, M. Wade (Karim), vos 3 ans de prison n’ont rien à voir avec le combat que nous avons mené ici depuis votre exil ! Tes négociations pour bokë, ne sont pas comparables non plus avec l’acte que Macky Sall compte prendre envers les prisonniers, à moins que vous soyez pour des prisonniers politiques. Nous ne négocions rien ! Mais nous accueillerons la libération de nos frères avec plaisir», a raillé M. Fofana
Karim le cite parmi les négociateurs pour la libération de Sonko Boubacar Camara dément formellement Wade-fils
Dans son post sur X, Karim Wade a cité Boubacar Camara parmi les personnes qui «officient sans relâche et dans la plus grande discrétion» pour la libération de Ousmane Sonko. Le leader de Pcs/Jengu Tabax dit ne pas comprendre «la motivation de cette sortie» de Wade-fils. «J’ose espérer, vous connaissant relativement bien, que vous l’avez fait de bonne foi, sans aucune volonté de diffuser des informations infondées», a dit l’ancien Secrétaire général du ministère de la Coopération internationale, des transports aériens, des infrastructures et de l’énergie dirigé par Karim Wade lui-même. Le candidat à la Présidentielle affirme «sans ambages» n’avoir «engagé aucune discussion ni négociation avec le Président Macky Sall ou son gouvernement en vue de la libération» de Sonko et des autres détenus politiques. «Dans tous les cas, le Sénégal est un petit pays où tout se sait», a conclu M. Camara.
CONFLIT À L' EST DU CONGO : LA PAIX IMPOSSIBLE ?
Depuis 30 ans, l’ Est du Congo est en proie à des conflits armés interminables qui créent des oppositions et des coalitions au gré des intérêts des belligérants du moment. Dans ce conflit entre armée congolaise et différentes milices
Depuis 30 ans, l’ Est du Congo est en proie à des conflits armés interminables qui créent des oppositions et des coalitions au gré des intérêts des belligérants du moment. Dans ce conflit entre armée congolaise et différentes milices, plus de 6 millions de congolais ont perdu la vie , sans occulter son cortège d’exactions, de viols, de pillages et de déplacés.
La résurgence des tensions dans l’Est du Congo est le reflet de notre impuissance à pacifier cette région du monde, déstabilisée par un conflit armé entre les différentes milices et l’armée congolaise (FARDC) depuis 30 ans. Près de 6 millions de congolais ont perdu la vie depuis la Première guerre du Congo en 1996 et malheureusement, ce drame humain a été accompagné par son lot d’exactions, de viols, de pillages et de déplacés qui font de cette zone de l’Afrique une véritable poudrière.
Un contexte historiquement tendu
L’ Est du Congo apparaît comme l’une des plus grandes poudrières de l’Afrique. Depuis des dizaines d’années, il a été le réceptacle des pressions démographiques et ethniques de la sous-région. À la suite du génocide des Tutsis par les Hutus au Rwanda en 1994, nous avons assisté au déplacement de près de 2 millions de Hutus vers la République Démocratique du Congo avec dans leur rangs une partie des génocidaires. Le Rwanda et l’Ouganda, dans l’optique de protéger les minorités Tutsis au Congo de ces génocidaires, armèrent des milices Tutsis, qui finirent par se coaliser pour écarter Mobutu du pouvoir en 1997 et installer Laurent Désiré Kabila qui était à la tête de cette coalition de guerre. La guerre reprit en 1998 pour les mêmes raisons de protection des minorités tutsis au Congo et déboucha sur des accords de paix signés en 2001 avec Joseph kabila, le fils de Laurent Désiré Kabila, arrivé au pouvoir à la suite de l’assassinat de son père. Accords renforcés en mars 2009 avec les milices résiduelles qui débouchèrent sur une promesse d’intégration des anciens rebelles dans l’armée. Malheureusement une partie de ces milices dénonça le non-respect de ses accords et reprit les armes sous la dénomination du M23.
La balkanisation du Congo
Depuis lors, l’Est du Congo a été le terrain de jeu des milices armées, qui ont agi tels des proxys pour le compte de forces extérieures et des pays voisins. Cette balkanisation du Congo ne peut être acceptée et est aussi la conséquence de la faiblesse de l’armée régulière. Les populations civiles sont en première ligne devant ce désastre. Dix ans après la prise de Goma par le M23, l’histoire se répète. Les évènements des derniers mois nous ramènent inexorablement vers de nouveaux conflits qui entraîneront indubitablement des conséquences néfastes pour les populations.
La MONUSCO, la mission de l'ONU en République démocratique du Congo, forte de plus de 16000 hommes, est souvent considérée par certaines organisations de la société civile congolaise comme un échec en raison de sa difficulté à mettre fin à la violence persistante et à stabiliser la région, malgré sa longue présence et ses ressources importantes. De plus, la mission a fait face à des critiques constantes concernant son efficacité et sa capacité à protéger les civils dans un contexte de conflits complexes et de crises humanitaires. Néanmoins ce constat est à nuancer car la MONUC crée en 1999 puis la MONUSCO en 2010 ont contribué à une pacification du pays et ont permis aux forces régulières de contrôler 90% du territoire et d’organiser des élections dans le pays. C’est l’occasion de rendre un vibrant hommage aux près de 400 hommes morts au cours de ces missions, pour l’idéal de la paix et de la souveraineté de la République démocratique du Congo. La signature d’un plan de retrait progressif de la MONUSCO a été annoncée le 22 novembre 2023.
La multiplication des initiatives de paix dans la région n’a pas pu pour le moment permettre une solution définitive. Le second mandat du Président Félix Tshisekedi à la suite des dernières élections de décembre 2023 sera une occasion pour la paix.
Initiée par la Communauté d’Afrique de l’Est vers la fin de 2022, l’initiative de Nairobi se focalise sur les factions armées, appelant à une cessation rapide des combats, au retour des groupes armés étrangers dans leurs nations respectives, et à l'engagement des groupes locaux dans un nouveau programme axé sur le désarmement et la démobilisation. Elle se distingue également par la permission accordée pour le déploiement d'une force régionale destinée à combattre les groupes qui refusent de se désarmer.
En parallèle, le processus de Luanda aborde les tensions diplomatiques entre la RDC et le Rwanda, renforçant ainsi l'accord de 2013 qui visait à instaurer la paix, la sécurité et la coopération dans la région.
Nous ne pouvons pas occulter l’engagement du Président français Emmanuel Macron et du secrétaire d’état américain Anthony Blinken qui ont marqué leurs engagements pour soutenir le processus de paix dans ce pays.
Il a été demandé au gouvernement rwandais de stopper son soutien aux groupes armées dans la région et au gouvernement congolais, de faciliter le retour sur son territoire de réfugiés tutsis actuellement dans des camps en Ouganda et au Rwanda.
Des causes économiques
Derrières ces raisons sociales, politiques, ethniques et démographiques, il y a aussi des raisons économiques. L'expression "scandale géologique" est souvent attribuée à Jules Cornet, un géologue belge, qui l'aurait prononcée en 1892 lors d'une de ses expéditions pour décrire l'extraordinaire abondance et la diversité des ressources minières présentes dans la région. L’ Est du Congo est notamment riche en cuivre, cobalt, uranium, Coltan et d'autres minéraux précieux et le contrôle de ces ressources est un enjeu majeur pour toutes ces milices armées qui s’auto financent grâce à elles.
Les frontières poreuses et les réseaux de contrebandes permettent de faire transiter ces ressources pour qu’elles soient exportées dans les pays voisins.
Quelques approches de solutions
La résolution de ce conflit ne peut que passer par des négociations politiques.
En effet il faille que les différentes initiatives, surtout celle de Nairobi puisse inviter le M23 à la table des négociations. Mais un préalable est nécessaire, le M23 doit libérer les zones occupées et laisser tomber les armes. Ce préalable peut être atteint avec l’aide du Rwanda qui devra être entendu sur le retour en paix des refugiés tutsis sur le territoire congolais. La Communauté de l’Afrique de l’Est et la Southern African Development Community (SADC) devront prendre le relai de la MINUSCO dont le mandat n’était pas clair pour les populations et ainsi déployer une force d’interposition qui devra veiller à la démilitarisation des milices armées et au respect des accords de paix. Une force qui recevra le mandat de pouvoir affronter les groupes rebelles.
L'idée de marquer les pierres précieuses extraites de la République Démocratique du Congo (RDC) avec un label spécial est une stratégie potentielle pour lutter contre l'économie de guerre alimentée par le commerce illégal de minéraux. En attribuant un label officiel aux pierres extraites légalement et éthiquement, le gouvernement congolais pourrait aider à distinguer ces matériaux de ceux extraits dans des conditions conflictuelles ou illégales.
Si les pierres non labellisées sont considérées comme provenant de mines sous contrôle rebelle, cela pourrait limiter leur vente sur les marchés internationaux, rendant moins lucrative l'exploitation illégale de ressources. Cette mesure viserait à affaiblir le financement des groupes armés impliqués dans les conflits et l'exploitation minière illégale, contribuant ainsi à la paix et à la stabilité dans la région.
Pour être efficace, une telle initiative nécessiterait une mise en œuvre rigoureuse, un soutien international et un système de certification transparent et fiable.
L'idée d'un "Plan Marshall" pour le Congo, visant à développer des industries de transformation des ressources minières comme le coltan ou le lithium, est prometteuse. Ce plan pourrait désenclaver la région, augmenter la valeur ajoutée des ressources locales, et diminuer l'influence des milices. Il nécessiterait des investissements importants en infrastructures, formation, sécurité, et des politiques solides pour garantir des bénéfices équitables à la population locale.
Faire passer au Conseil de paix et de sécurité des Nations Unies une résolution pour sanctionner tout état finançant une milice armée dans l’Est du Congo.
Faire appel aux Nations Unies, plus précisément au Haut-Commissariat aux Nations Unies pour établir un plan de relocalisation des réfugiés tutsis au Bénin.
L’espoir est permis
Pour la première fois il a été établi par des experts internationaux des Nations Unies que la Milice M23 était financée par des pouvoirs étrangers, conclusions qui ont permis de construire un consensus international autour de la question. L’engagement du Kenya et de l’Angola sera essentiel afin de ramener la paix dans la région. La communauté Internationale joue un rôle historique : faire prendre conscience au Rwanda qu’on peut arriver à la protection des tutsis sans supporter des milices au Congo. Il faudra ressusciter l’accord de coopération économique entre le Congo et le Rwanda qui régira les relations commerciales entre les deux pays afin d’aplanir les tensions.
Sans oublier les Nations unies pour la relocalisation des réfugiés et leur protection le temps de la démilitarisation des milices armées. La balkanisation du Congo ne passera que par la synergie des actions entre les acteurs congolais, régionaux et internationaux. La solution est africaine et nous avons un rendez-vous avec l’histoire : démontrer que l’Afrique a dans son sein les solutions pour une coexistence pacifique préalable à un développement économique.
La Cop 28 a marqué « le début de la fin des ères fossiles ». Une grande partie des ressources nécessaires à cette transition se trouve au Congo. La transition énergétique mondiale ne passera que par la pacification du Congo et l’installation d’infrastructures permettant à ce pays de ne plus être le géant aux pieds d’argile de l’Afrique.
Chabi YAYI est un Homme politique et entrepreneur béninois. Titulaire d’un Bachelor en Sciences Economiques de l’Université de Montréal et d’une Maitrise en Sciences de l’Innovation et de l’entreprenariat de HEC PARIS. Il est actuellement le secrétaire aux Relations extérieures du parti Les Démocrates. Il donne son avis sur les grands enjeux géostratégiques africains à travers des publications sur le continent.
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FACE AU PLAN MACKYAVÉLIQUE DU CHEF, RÉSISTONS !
Pourquoi le report du scrutin est inacceptable ? Comment stopper le plan de Macky Sall ? Où est la CEDEAO et son paquet de sanctions ? Pourquoi tout dauphin de Macky part handicapé ? - Réponses de Mamadou Ndoye de Sursaut citoyen.
Dans la suite de l’entretien avec Mamadou Ndoye, le coordonnateur de « Sursaut citoyen», appelle a une organisation structurée des forces démocratiques pour s’opposer à la violation de la souveraineté du peuple sénégalais qu’a opéré le président Macky Sall en décidant de stopper le processus électoral et en reportant de facto reportant au 15 décembre.
Mamadou Ndoye met en garde contre des soulèvements spontanés non organisés qui risquent de plonger le pays dans le chaos.
Le leader de gauche donne des idées sur la sortie de crise suite au report de la présidentielle initialement prévue le 25 février selon le calendrier républicain.
Si la date du 25 février semble perdue, le leader de gauche pense qu’on peut décaler le scrutin d’un ou deux mois afin de restaurer les Sénégalais dans leur droit au lieu de vouloir la reporter jusqu’en décembre comme le veut le chef de l’État.
Si le président ne se soumet pas à la volonté du peuple, Mamadou Ndoye, invite la CEDEAO à être aussi ferme avec le Sénégal comme elle l’a été avec les pays membres de l’Alliance des États du Sahel y compris en sanctionnant sévèrement Macky Sall et son gouvernement.
REMOUS POLITIQUES, LA DÉCLARATION DU KHALIFE GÉNÉRAL DES TIDIANES
Au moment où le Sénégal vit des jours sombres, le Khalife général des Tidianes, Serigne Babacar Sy "Mansour", a sorti un communiqué pour parler aux populations Sénégalaises.
Au nom de Dieu, le Très Miséricordieux, le Tout-Miséricordieux.
Salut et prières sur le Meilleur des Hommes, l’Elu par qui Dieu a permis l’existence de tout ce qu’Il a voulu créer. Dieu l’a choisi parmi les hommes. Il est tendre et clément vis-à-vis de ceux qui le suivent (la Umma). Dieu l’a envoyé en tant que témoin, annonçant les bonnes nouvelles mais aussi en tant qu’avertisseur.
Il l’a en outre exhorté à renoncer aux intérêts partisans, à cultiver la paix et à privilégier le dialogue et le compromis lorsqu’ils peuvent conduire à préserver la vie humaine et à restaurer la paix civile. C’est ce que m’inspire l’attitude qu’il avait adoptée, à Houdaybiya, sur le chemin du Pèlerinage, refusant de marcher sur la Mecque et les Mecquois, contre l’avis de la plupart de ses compagnons. Cette trêve a été qualifiée de « victoire éclatante » par le Coran. (S48, verset 27)
La situation politique très tendue dans notre pays et les derniers évènements qui ont fini d’emporter trois de nos fils interpellent à la fois ma conscience en tant que citoyen et ma responsabilité en tant que chef de communauté religieuse.
Je voudrais m’associer à la douleur de leurs familles à qui je présente mes condoléances les plus attristées, tout en les assurant de mes prières afin qu’ils reposent éternellement en paix.
C’est à cette paix et à la retenue que j’invite tout le monde, acteurs politiques, membres de la société civile comme simples citoyens, pour préserver ce que nous avons de plus cher : notre volonté commune de vivre ensemble dans un Sénégal apaisé et réconcilié autour de tous ses enfants.
M’adressant au Président de la République, Macky SALL, je voudrais l’inviter et l’encourager à privilégier la concertation, le dialogue inclusif et constructif avec toutes les forces vives de la Nation, pour trouver une issue heureuse dans les meilleurs délais à cette impasse, qui, si elle n’est pas dépassée, pourrait plonger notre pays dans une nuit de regrets et de désolation.
M’adressant à la classe politique dans la diversité de ses courants et de ses positions, je l’exhorte à mettre le Sénégal au dessus de ses contingences partisanes et de ses revendications quelque légitimes qu’elles puissent être et à accepter toute main tendue du Président de la République, pour n’entrevoir que l’intérêt exclusif du peuple sénégalais et la préservation du climat social, afin d’aller vers des élections apaisées et inclusives.
La paix de notre pays et son avenir incombent à tous.
C’est pourquoi j’invite également les autorités religieuses du Sénégal, sans exclusive, à toujours jouer leur rôle de censeurs pour la réconciliation des cœurs et des esprits.
Enfin, j’invite les populations, surtout la jeunesse, dont je comprends les frustrations et les inquiétudes à garder la foi et à faire preuve de retenue. La destruction des biens publics et la confrontation avec les forces de défense et de sécurité n’ont jamais été la solution. Vous êtes la pierre angulaire à partir de laquelle l’avenir de cette nation devra se construire. Que votre voix soit donc entendue dans la concertation et le dialogue. Cela pourra servir d’exutoire à vos insatisfactions.
C’est donc confiant que chacun pourra tirer de mes propos ce qui pourra lui être utile et en faire usage profitable, que je me tourne vers Mon Seigneur pour lui tendre mes mains périssables et lui demander de préserver notre pays des démons de la division et de l’antagonisme.
Paix et bénédictions sur tous.
Serigne Babacar Sy Mansour Khalife Général des Tidianes Fait à Tivaouane, le mardi 13 février 2024
par Thierno Alassane Sall
L'INSUPPORTABLE APPEL À L'IMPUNITÉ
Diouf et Wade sont mal placés pour parler de dialogue et d'amnistie. Les deals en cours vont aboutir à l'impunité généralisée. La paix sans la vérité est une fausse paix qui prépare de futures explosions
Abdou Diouf et Abdoulaye Wade sont mal placés pour parler de dialogue et d'amnistie.
L'assassinat de Babacar Sèye, alors vice-président du Conseil constitutionnel, est l'un des crimes les plus odieux de l'histoire politique du Sénégal. Ce crime est resté en réalité impuni, et ses commanditaires ont pu opérer un braquage sur l'État et la République à cause de leurs dialogues.
Les dialogues et les lois d'amnistie du passé ont créé, non pas les conditions d'un nouveau départ vers le progrès, la justice et un développement économique partagés, mais le pillage à grande échelle de notre pays.
Les cris de ceux qui se noient en mer, dans une fuite incessante et désespérée, ne sont sans doute pas parvenus aux illustres oreilles des "pères de la démocratie sénégalaise". Voici le Sénégal que vous nous avez légué.
Imbus de cette démocratie de l'impunité et de la non-reddition des comptes, voilà les mêmes à l'œuvre pour maintenir un système inique. Hier le père, aujourd'hui le fils gâté, veulent mettre le pays à terre pour avoir refusé de se conformer aux dispositions de l'article 28 de la Constitution. Et dans leur funeste projet, ils ont trouvé en Macky Sall, naguère ennemi irréductible, un allié de circonstances pour leurs ambitions personnelles et claniques.
Prôner la paix devrait commencer par dire la vérité, comme le rappelle l'Archevêque de Dakar.
Le 3 avril 2024 aurait dû constituer un nouveau départ : libérer les prisonniers injustement retenus, juger tous ceux contre qui pèsent de lourdes présomptions, restaurer une justice équitable. Les deals en cours vont aboutir à l'impunité généralisée.
Je le répète : les conditions d'un dialogue sincère et inclusif passent par le respect de la Constitution et le départ de Macky Sall. Soutenir le contraire reviendrait à valider tous les coups d'état perpétrés dans la sous-région ainsi que leurs dialogues sous les bruits de bottes et les détonations des armes.
La paix sans la vérité est une fausse paix qui prépare de futures explosions.
LES USA EXIGENT DES ÉLECTIONS RAPIDES
Le Secrétaire d'État américain Antony Blinken a demandé au président Macky Sall, lors d'un entretien téléphonique ce mardi 13 février 2024, que les élections aient lieu « comme prévu » dans le respect du calendrier constitutionnel
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 13/02/2024
Le secrétaire d'État américain Antony Blinken a exhorté le Sénégal à tenir des élections "aussi vite que possible", lors d'un entretien téléphonique avec le président Macky Sall ce mardi, selon les déclarations du porte-parole du département d'État Matthew Miller.
"M. Blinken a parlé avec le président du Sénégal ce matin pour réitérer notre inquiétude quant à la situation là-bas et dire clairement que nous voulons voir les élections avoir lieu comme prévu - nous voulons leur tenue aussi vite que possible", a déclaré M. Miller lors d'un point de presse.
Cet appel intervient dans un contexte de tensions politiques au Sénégal, où la présidentielle prévue pour le 25 février prochain a été reporté, faisant naître une crise politique avec des protestations réprimées par les forces de l'ordre. L'opposition redoute à travers ce report de dernière minute une tentative du chef de l'État de se maintenir au pouvoir au-delà du terme de son second et dernier mandat constitutionnel.
En pressant le Sénégal à organiser des élections "le plus tôt possible", Antony Blinken a exprimé de manière ferme la volonté des États-Unis de voir le processus électoral respecté dans les délais constitutionnels. Cette prise de position est révélatrice de "notre engagement en faveur de la démocratie et de l'État de droit au Sénégal", a souligné le porte-parole américain.
Le porte-parole du département d'État américain, Matthew Miller, qui affirme sur l’insistance du journaliste que le Secrétaire d’Etat Blinken a demandé à Macky d’organiser l’élection le 25 Février #FreeSenegalpic.twitter.com/vKxCt6xRnX
En moyenne, 24% des femmes dans le monde quittent le marché du travail au cours de la première année suivant la naissance de leur premier enfant. Cinq ans plus tard, 17% restent absentes. Le nombre passe à peine à 15% dix ans après.
C’est ce que révèle un groupe de chercheurs de la London School of Economics (LSE) et de l'université de Princeton dans une nouvelle étude inspirée des travaux de l’économiste américaine, Claudia Goldin, lauréate du Nobel d’Économie en 2023.
Menée dans 134 pays représentant 95% de la population mondiale, l’étude dévoile l’impact dévastateur de la maternité sur la carrière et l’indépendance économique des femmes à travers le monde.
Pour aboutir à cette réalité implacable, les auteurs ont comparé dans chaque pays concerné, des mères et des pères à des personnes sans enfant, du même âge, du même niveau d'éducation et avec le même statut matrimonial entre autres.
De grandes disparités
La situation est particulièrement prégnante dans les pays développés. L’écart de participation au marché du travail entre hommes et femmes s’y explique à 80% en moyenne par le départ de ces dernières après la naissance d’un premier enfant.
Ce taux tombe à 10% dans les pays pauvres. Une telle disparité est due à certains facteurs propres à chaque milieu. Face au coût prohibitif de la garderie et à des horaires parfois peu flexibles, les mères sont appelées à sacrifier leur travail pour le bien-être de l’enfant, au moins temporairement, dans les pays occidentaux.
C’est moins le cas dans les pays pauvres où le principal facteur de départ du travail n’est pas l’accouchement, mais le mariage. L’étude de la London School of Economics relève à cet effet que l’écart de participation au marché du travail à Maurice et en Zambie s’explique pour près de la moitié des cas par le mariage.
"Pénalité de la maternité"
Le phénomène appelé "pénalité de la maternité" (la baisse moyenne de la probabilité d'emploi d'une femme au cours des dix années suivant la naissance de son premier enfant) par les auteurs, contribue aux inégalités salariales entre sexes.
Une différence de salaire hommes-femmes estimée à 14% au sein de l’OCDE selon une étude de PriceWaterhouseCooper publiée en mars 2023. Soit un recul de 2,5 points de pourcentage seulement depuis 2011.
S’occuper de sa progéniture implique bien souvent pour la femme de quitter son emploi, au moins pour un moment. Elle doit par la même occasion faire une croix sur toute perspective d’augmentation de salaire ou de promotion pendant cette période.
par Makhtar Diouf
CONJUGUONS DIOUF ET WADE AU PASSÉ
EXCLUSIF SENEPLUS - Ils viennent approuver le coup d’Etat constitutionnel en bons connaisseurs, car ils ont été tous deux des forcenés du pouvoir. Personne ne les a entendu sur les exactions commises par Macky Sall
Abdou Diouf et Wade viennent de nous rappeler à eux et pas de belle manière. Ces deux anciens présidents, qui comme leur prédécesseur Senghor préfèrent passer leur retraite chez l’ancien colonisateur, étant les seuls à le faire en Afrique.
Voilà qu’ils viennent approuver le coup d’Etat constitutionnel de Macky Sall en acceptant de prolonger son mandat jusqu’en 2025. Ils le font en bons connaisseurs car ils ont été tous deux des forcenés du pouvoir.
Ils donnent l’occasion de procéder à une brève revisite de l’histoire politique récente du Sénégal.
Abdou Diouf a exercé le pouvoir durant 17 années dans l’illégalité. Le ‘’ très démocrate’’ Senghor lui cède le pouvoir sans consultation populaire. Après avoir terminé le mandat de Senghor en cours, il est ‘’élu’’ en 1983, ‘’réélu’’ en 1988 et en 1993 avec son Code électoral qui autorise à voter sans présentation de pièce d’identité, sans isoloir. Majhemout Diop, président du PAI, candidat à la présidentielle de 1983, est crédité de zéro voix dans le bureau où il a voté en compagnie de son épouse et de quelques amis militants.
Le Code électoral d’Abdou Diouf permet à des militants de son parti PS de se remplir les poches de bulletins de vote pour voter plusieurs fois toute la journée. Au point qu’au lendemain des élections, la blague que des Sénégalais se lancent à Dakar est : « Tu as voté combien de fois ? »
Abdou Diouf a eu ces mots, rapportés par le journal ‘’Sud-Hebdo’’, ancêtre de ‘’Sud Quotidien’’ : « Ce que veut l’opposition, c’est un Code électoral sur mesure qui lui permet de gagner haut la main les élections ».
Ce que voulait l’opposition, c’était un Code électoral républicain, assurant des élections régulières, transparentes. Ce Code électoral obtenu au bout d’années de luttes a régi la présidentielle de 2000 qui a envoyé Abdou Diouf à la retraite.
Son tombeur Wade est le premier président du Sénégal démocratiquement élu. Mais après les deux mandats que lui confère la Constitution, il a voulu s’octroyer un troisième mandat. Pour cela, il loue les services de deux mercenaires juristes (un Américain, un Français) qui viennent à Dakar, à un coût exorbitant sur nos maigres ressources : voyage en première classe, hôtel de luxe, rémunération. Leur mission est de décréter que la Constitution permet à Wade de se présenter une troisième fois. Ce qu’ils font. Comme ce sont des Occidentaux, leur parole doit être d’or auprès des populations. Toujours ce complexe de l’extérieur ! Les cinq membres du Conseil constitutionnel de l’époque les approuvent moyennant des cadeaux luxuriants, selon la rumeur, ‘’Radio Cancan’’, comme disait Senghor.
Les manifestations contre la troisième candidature de Wade sont ponctuées par des morts (mais bien en-deçà du bilan de Macky Sall).
Wade va à la présidentielle pour la troisième fois. Les Sénégalais déçus par sa gestion désastreuse avec sa promesse de ‘’Sopi’’ et indignés par son forcing de troisième mandat l’envoient rejoindre Abdou Diouf à la retraite en France lors de l’élection de 2012.
Personne n’a entendu Abdou Diouf et Wade sur les exactions commises par Macky Sall, et que, eux, n’avaient jamais commises. Ils viennent maintenant essayer de sauver le soldat Macky Sall, le second président du Sénégal élu démocratiquement. Hitler aussi avait été élu démocratiquement.
Ce faisant, ils n’ont fait que s’aligner sur la position récente et scandaleuse de leurs partis PS et PDS qui sont aussi à conjuguer au passé. Des partis politiques avec leurs démembrements AFP, Rewmi, APR, qui ne représentent plus rien dans le pays. Des have been.