KEEMTAAN GI - FOLIE CONTAGIEUSE
Une dose de folie s’est répandue, ce weekend, dans ce charmant pays des paradoxes. Des forces de défense et de sécurité qui tirent sur des manifestants à mains nues et torturent avec une violence qui frise la stupidité. Qui s’acharnent sur des femmes sans défense ou des personnes vulnérables comme cet individu en situation de handicap que ses tortionnaires ont rudoyé de façon presque jouissive avant de l’arracher de son fauteuil. C’est comme si on leur avait donné le permis de violenter et tuer ! Et plutôt que de dénoncer, instruire des enquêtes pour faire la lumière sur ces bavures devenues récurrentes et traitées avec banalité, l’Autorité ferme les yeux ou regarde ailleurs en adoptant la politique de la dénégation. Dans un pays où la liberté de marche est consacrée par la Constitution, policiers et gendarmes répriment aveuglément les citoyens qui usent de ce droit. Au Sénégal, les manifestations pacifiques se terminent dans le sang non pas du fait des marcheurs mais de celui des gens censés faire respecter l’ordre et que l’on lâche comme des chiens affamés sur des citoyens désarmés. Rien que dans les manifestations de ce vendredi il y a eu trois morts. Bien avant cela, des dizaines de jeunes sont tombés depuis 2021 sous les balles des forces dites de l’ordre mais ça n’a semblé émouvoir personne. Pendant que des familles pleurent leurs morts ou pansent les blessures de leurs fils, le Chef distille insidieusement l’idée que des forces organisées pourraient prendre le pouvoir. On aimerait bien lui demander ce qu’il adviendrait dans ce cas de son intégrité physique. A moins qu’il se soit entendu d’abord avec ces forces organisées. Une erreur de communication dans un instant de perte de lucidité face certainement à des condamnations qui fusent de partout depuis qu’il a décide de prolonger son mandat. Ça la fiche mal assurément pour un président qui caresse l’idée de créer une fondation de… la paix après avoir quitté le pouvoir. Sauf s’il s’agit, bien sûr, d’une paix des cimetières pour nos jeunes gens. Des jeunes qui, par milliers, fuient ce pays pour un ailleurs meilleur. Un pays qui se porterait mieux si on cessait de penser que ceux qui s’opposent à leurs gouvernants sont manipulés par des forces obscures qui n’existent que dans l’imagination des gens du pouvoir.
KACCOOR BI - LE TEMOIN
PRESSE ÉTRANGÈRE : Des envoyés spéciaux débarquent à Dakar
Vendredi dernier, des manifestations violentes contre le report du scrutin présidentiel se sont déroulées à Dakar et dans beaucoup de villes de l’intérieur. Comme dans de pareilles circonstances, les manifestants ont brûlé des pneus, incendié des voitures et saccagé des mobiliers urbains. Des images qui ont fait le tour du monde au point de placer le Sénégal du président Macky Sall dans la ligne de mire de la presse internationale. Aux yeux des grands reporters ou reporters de guerre, tout peut basculer à Dakar d’un moment à l’autre ! Toujours est-il que depuis samedi, plusieurs journaux, radios et chaines de télévision étrangers ont envoyé des reporters à Dakar. La preuve par les envoyés spéciaux de France 24 qui ont débarqué au pays des « reports permanents » pour renforcer leurs correspondants locaux. Souhaitons qu’ils rentreront du Sénégal avec des images de paix. Et qu’à leur retour en France, ils ne trouveront autre chose à réaliser qu’un documentaire intitulé : « Billet retour au pays de la Téranga ».
APAISEMENT: Alioune Tine et Atepa annoncent la libération de Sonko!
Dans un contexte de tension exacerbée par le report de l'élection présidentielle, des médiations discrètes s'opèrent pour restaurer le calme dans le pays. Alioune Tine de Afrikajom center et Pierre Goudiaby Atepa, deux éminents membres de la société civile sont les médiateurs centraux qui ont fait part de leurs interventions, après avoir rencontré le Président Macky Sall, suggérant des signes positifs d'apaisement entre les positions de ce dernier et d’Ousmane Sonko. Selon des sources de la Rfm, les négociateurs de l'ombre ont réussi à influencer favorablement les positions des deux principaux acteurs politiques. Un geste fort du président est même annoncé dans les prochains jours, à savoir la libération de tous les détenus politiques avant le début du dialogue initié par le chef de l’Etat. Alioune Tine, l'un des médiateurs, déclare : « Je pense qu'il est prêt à faire le maximum. Il va prendre toutes les dispositions nécessaires pour se garantir une sortie honorable, laissant derrière lui un pays réconcilié. La notion de réconciliation est centrale, et il est engagé envers cet objectif. » La première dame, Marième Faye Sall, aurait également joué un rôle crucial dans le rapprochement des positions, de même que d'autres facilitateurs dans l'ombre, selon un autre médiateur, Pierre Goudiaby Atépa. Ce dernier insiste sur le caractère de concertation plutôt que de dialogue, soulignant l'importance de consultations pour apaiser les tensions et trouver des solutions. Concernant les positions de Ousmane Sonko et Macky Sall, l'architecte précise : « Je discute avec les uns et les autres. Et je dois vous dire que tout le monde fait preuve d'ouverture et d'humilité. » Il souligne cependant que le moment de la paix entre les Sénégalais est désormais imminent.
PRÉSIDENTIELLE : Abdoul Mbaye pas du tout favorable à une élection sans Sonko et Karim
Selon l'ancien Premier ministre Abdoul Mbaye, il est objectivement impossible de tenir une élection qualifiée d’inclusive en écartant Karim Wade et Ousmane Sonko. Selon lui, notre histoire récente le prouve. ''Ils sont à la tête des organisations d’opposition politique les plus représentatives et les plus représentées à l’Assemblée nationale. La solution passe par l’abrogation des articles 29 et 30 du Code électoral que nous réclamons depuis longtemps, en individuel, avec le FRN, les auditeurs externes internationaux ayant proposé des recommandations pour améliorer notre démocratie, puis le F24'', a-t-il expliqué, hier dans un tweet. Il a soutenu qu'il faut laisser le juge décider de la suppression des droits civiques selon le Code pénal (art 34) et renoncer à cette automaticité qui vous conduit au Tribunal pour faire perdre à quelqu'un ses droits civiques. Le leader de l’Alliance Pour la Citoyenneté et le Travail (ACT) ajoute que le chef de la majorité peut décider du candidat de sa coalition mais doit s’abstenir de choisir les autres compétiteurs. ''Faisons le choix du réalisme et de la paix politique'', exhorte Abdoul Mbaye en conclusion.
CRISE POLITIQUE : Le Parlement de la Cedeao en enquête
Le Président du Parlement de la Cedeao, Mohamed Tunis SIDIE, accompagné de 4 députés est au Sénégal depuis hier pour s’imprégner des contours de la crise politique en cours. La mission dure du 10 au 14 février. Hier, les membres de la délégation ont eu une séance de travail avec le président de l’Assemblée nationale, Amadou Mame Diop. Selon une note de l’Assemblée nationale, cette mission d’information parlementaire et de médiation s’inscrit dans le cadre des dispositions de l’article 40 de l’Acte additionnel relatif au renforcement des prérogatives du Parlement de la CEDEAO portant sur les relations extérieures et la diplomatie parlementaire. L’objectif de cette mission, explique-t-on du côté de la CEDEAO, est de « s’informer sur les causes des récentes tensions politiques survenues au Sénégal à la suite du report de l’élection présidentielle et aux évènements consécutifs en vue de faire des recommandations utiles aux autorités de la CEDEAO, aux autorités sénégalaises et à toutes les parties prenantes dans le cadre du maintien de la stabilité politique et de la cohésion au Sénégal. » Le Président de l’Assemblée nationale, évoquant « la longue tradition démocratique du Sénégal » est revenu sur la genèse du dossier, tout en rappelant que « cette loi constitutionnelle n’est pas une révision ou une modification de la Constitution mais une dérogation aux dispositions de l’article 31 de la Constitution qui permet un réaménagement du calendrier électoral ». Dans l’après-midi du lundi, la délégation du Parlement communautaire s’est entretenue, tour à tour, avec les différents groupes parlementaires de l’Assemblée nationale et divers autres acteurs politiques, avant de poursuivre ses travaux ce mardi notamment par des discussions avec des membres de la société civile.
Karim Wade salue les postures des présidents Diouf et Me Wade
S’il y a quelqu’un qui a applaudi à la déclaration des présidents Diouf et Wade, c’est Karim Wade. Le candidat recalé à la présidentielle, depuis Doha où il est en exil, a publié une tribune. « Leur appel à la paix, au dialogue et à la réconciliation nationale résonne comme un rappel puissant de l'héritage démocratique que nous devons préserver. Leur engagement pour un Sénégal uni et pacifique inspire notre lutte pour une élection présidentielle libre, inclusive et équitable » souligne Karim Wade dans sa tribune. Karim Wade a aussi évoqué les tristes et dramatiques conséquences qui ont découlé du report de l’élection. Report qu’il avait réclamé et que les députés membres de son parti ont entériné à l’Assemblée : « En ces moments de tristesse à la suite des manifestations, mes condoléances vont aux familles des jeunes disparus», écrit le célèbre exilé. Selon Karim Wade, il est essentiel, aujourd’hui, de forger un avenir où notre jeunesse trouve sa place dans la prospérité du Sénégal, «loin des tragédies de la mer et des manifestations violentes». Pour le fils de l’ancien président de la République Me Abdoulaye Wade, l’avenir de notre jeunesse réside dans le développement et la transformation du Sénégal.
CRISE POLITIQUE : Les syndicats de l’école en débrayage encore ce mardi et mercredi
La crise politique va paralyser encore l’école sénégalaise ce mardi 13 et demain mercredi 14 février (sans doute pou fêter la Saint Valentin !) par des débrayages du Cadre de concertation des syndicats de l’enseignement. L’école primaire, le moyen et secondaire seront totalement paralysés puisque l’appel au débrayage est organisé par les centrales les plus représentatives de ce segment de l’école sénégalaise notamment le CUSEMS, le SAEMSS, le Sudes, le Cusems/A, SEPT, SEPI, CDEFS, SADEF, l’ODES et l’UES. Ces syndicats entendent jouer à fond leur partition dans la lutte contre le report de la présidentielle. Après un premier débrayage vendredi dernier, ces syndicats remettent le mot d’ordre pour une marche silencieuse aux côtés de AAR SUNU ELECTION sur l’avenue Bourguiba à Dakar. Le cri de guerre tourne autour du respect des dispositions de la Constitution et la libération de tous les enseignants arrêtés.
REPORT DE LA PRESIDENTIELLE : La CNTS désapprouve totalement
La première centrale syndicale du pays, c’est-à-dire la plus représentative, la Confédération nationale des travailleurs du Sénégal (la CNTS) désapprouve totalement le report de la présidentielle. En réunion de bureau confédéral, les camarades de Mody Guiro ont dénoncé le report de la date de la présidentielle « de façon unilatérale à la veille du démarrage de la campagne électorale, sans concertation préalable avec les acteurs politiques et l’ensemble des forces vives de la nation ». La CNTS invite donc le président de la République à privilégier le dialogue inclusif, la concertation et la transparence avec l’ensemble des acteurs pour une sortie de crise politique afin de garantir la démocratie et le respect des lois et règlements en vigueur dans le pays. Elle appelle aussi toute la classe politique et l’ensemble des forces vives de la nation pour la décrispation du climat politique en vue d’assurer la paix et la stabilité de notre pays et contribuer à la performance et à la compétitivité des entreprises.
Baadoolo - Baadoolo rek mooy perte !
Seule la politique a le don de faire du droit ce qu’elle veut. Seuls les politiciens ont l’art de rouler leur monde dans la farine. Ils sont des dieux de la mort et de la paix. Tuer ou faire tuer quelques belles âmes et se retrouver à la table à manger. L’inimitié est faussement vendue pour une (nouvelle) amitié. Ils envoient les jeunes et les Fds au front et sirotent leur lait. On fait le bilan et on recommence. On amnistie et on oublie. Kou perte ? Hana baadoolo yi !
Alioune Tine, président de Afrikajom Center «Sonko sera libéré dans les prochains jours»
«Ousmane Sono sera libéré dans les prochains jours». C’est la révélation de Alioune Tine qui était hier l’invité de Seneweb. «Il le sera parce qu’il y va de l’apaisement de la situation politique», a-t-il ajouté. Le président de Afrikajom Center affirme que le Président Macky Sall est «d’accord sur cette option» et ce sera pour les autres détenus politiques. «D’ici demain, vous verrez des agissements dans ce sens et qui prouvent que le chef de l’Etat a cette volonté politique d’apaiser le climat», a insisté M. Tine.
Karim sur la Déclaration conjointe de Diouf et Wade «Un rappel de l’héritage démocratique que nous devons préserver»
Karim Wade n’a pas perdu du temps pour magnifier l’appel à la paix des deux anciens chefs d’Etat. «Je salue avec respect et admiration la déclaration conjointe des anciens présidents de la République Abdou Diouf et Abdoulaye Wade. Leur appel à la paix, au dialogue et à la réconciliation nationale résonne comme un rappel puissant de l’héritage démocratique que nous devons préserver. Leur engagement pour un Sénégal uni et pacifique inspire notre lutte pour une élection présidentielle libre, inclusive et équitable», a-t-il dit sur X. Pour lui, «l’avenir de notre jeunesse réside dans le développement et la transformation du Sénégal» et «c’est à nous de construire ce Sénégal».
Manifestations à Kaolack Les élèves exigent la libération de leurs camarades et professeurs
Les élèves du Lycée technique de Kaolack ont délogé, ce lundi, leurs camarades des autres établissements scolaires pour exprimer leur colère suite l’interpellation de leurs camarades et d’un professeur. Les cours ont été perturbés dans plusieurs établissements scolaires de la commune de Kaolack par les manifestants. Des éléments du commissariat de Ndorong ont été déployés et ont usé de grenades lacrymogènes pour rétablir l’ordre. Quelque 32 personnes ont été interpellées à Kaolack et Nioro du Rip lors des manifestations contre le report de l’élection présidentielle initialement prévue le 25 février 2024.
Brutalité sur une personne à mobilité réduite L’Association des handicapés moteurs du Sénégal condamne
La brutalité policière exercée vendredi dernier, à l’occasion des manifestations de Ziguinchor sur une personne à mobilité réduite, Khadime Rassoul Badji, a fait sortir de ses gonds l’Association nationale des handicapés moteurs du Sénégal (Anhms) dont la victime est membre. Dans un communiqué, l’Anhms dénonce : «Il a fait l’objet de brutalités policières d’une rare violence, alors qu’il manifestait, drapé aux couleurs nationales. Arrêté sans ménagement, il a été embarqué avec son fauteuil roulant en direction du commissariat central de Ziguinchor où il est gardé à vue. Le comportement de la police est aux antipodes du respect dû à tout être humain, quelles que soient sa situation et la violation flagrante des dispositions de la Convention internationale relative aux personnes handicapées et ratifiée par l’Etat du Sénégal.» L’association rappelle que «le maintien de l’ordre ne peut se concevoir sans humanisme, discernement et retenue».
Immigration irrégulière 85 migrants sauvés par la marine nationale
La vedette «Lac Retba» de la marine nationale a effectué un sauvetage en mer de 85 candidats à l’émigration irrégulière à bord d’une pirogue en situation de détresse. La pirogue dérivait à 100 km au sud de Dakar. Le sauvetage a eu lieu le 11 février. La vedette de la marine nationale a pris en charge les migrants en détresse, les débarquant en toute sécurité à la base navale de Dakar.
PAR Bassirou Sakho
POUR QUE LE SÉNÉGAL NE DEVIENNE PAS UN MAQUIS SALE
EXCLUSIF SENEPLUS - Naviguer hors de cette crise demande un engagement fort en faveur de la démocratie, du respect des droits de l'homme et de la primauté du dialogue
Dans une atmosphère tendue, marquée par des manifestations et des répressions, la décision du gouvernement de différer le scrutin prévu initialement le 25 février 2024 a ravivé les flammes d'un débat national sur l'état de la démocratie et la liberté d'expression au Sénégal.
Depuis son accession au pouvoir en 2012, le président Macky Sall fait face à des critiques croissantes concernant sa gestion des opposants politiques. Des figures emblématiques de l'opposition, telles que Khalifa Sall et Karim Wade, ont été écartées par des moyens judiciaires controversés, alimentant les accusations d'un système judiciaire instrumentalisé.
Dans ce contexte tumultueux, Ousmane Sonko, avec son discours vibrant et son engagement pour une gouvernance transparente, est apparu comme le porte-étendard d'une jeunesse sénégalaise désireuse de changement. Sa récente condamnation, pour le même motif que le célèbre athénien Socrate de corrompre la jeunesse, perçue par beaucoup de Sénégalais comme politiquement motivée, a exacerbé les tensions, entraînant le pays dans une série de manifestations. La décision soudaine de reporter les élections, officiellement justifiée par une "crise institutionnelle", a été interprétée par une partie de la population et des observateurs internationaux comme une tentative de maintenir le statu quo. Les affrontements qui ont suivi entre les forces de l'ordre et les manifestants ont mis en lumière les défis profonds auxquels est confrontée la démocratie sénégalaise.
Le Sénégal, à la croisée des chemins, est aujourd'hui l'épicentre d'une lutte pour l'avenir démocratique, un combat qui dépasse les frontières du pays pour interroger la solidité des institutions démocratiques dans l'ensemble de l'Afrique. Elle porte en elle le risque d'une escalade de la violence, pouvant entraîner le pays dans un cercle vicieux de répression et de résistance.
Au-delà des frontières, cette instabilité menace d'isoler le Sénégal sur la scène internationale, les partenaires étrangers étant généralement réticents à s'engager dans des relations avec des pays en proie à des tensions politiques. Sur le plan économique, l'incertitude politique freine les investissements et peut conduire à un ralentissement économique, affectant le développement du pays et le bien-être de sa population.
J’appelle ici à une réflexion sur l’importance cruciale de préserver les principes démocratiques et d’assurer une transition pacifique du pouvoir, essentielle à la stabilité et au développement du continent.
Face à cette situation complexe, des solutions envisageables se dessinent pour sortir le pays de l'impasse. Une médiation nationale, réunissant l'ensemble des acteurs politiques, la société civile, et des observateurs internationaux, se présente comme une première étape vers la réconciliation. Ce processus de dialogue constructif vise à rétablir la confiance entre les différentes parties, favorisant ainsi un climat apaisé. La présence d'observateurs internationaux pourrait garantir la transparence et l'équité du processus, tout en offrant une reconnaissance internationale des efforts entrepris.
La clarification et le respect d'un calendrier électoral sont également cruciaux. Le rétablissement d'un calendrier clair, défini de manière consensuelle, permettrait d'assurer le retour à un fonctionnement constitutionnel normal et de restaurer la confiance dans le processus démocratique. Cette étape est fondamentale pour garantir que toutes les parties se sentent engagées dans un processus électoral juste et transparent. Enfin, la mise en oeuvre de réformes profondes pour renforcer l'indépendance judiciaire et garantir la liberté de presse est essentielle. Une justice indépendante est le pilier d'une démocratie saine, capable de protéger les droits de tous les citoyens et de maintenir un équilibre des pouvoirs. De même, une presse libre est indispensable pour assurer une information objective et diversifiée, permettant aux citoyens de prendre des décisions éclairées. Ces réformes sont des étapes clés pour reconstruire la confiance dans les institutions et promouvoir un dialogue ouvert et constructif.
Naviguer hors de cette crise demande un engagement fort en faveur de la démocratie, du respect des droits de l'homme et de la primauté du dialogue. Le Sénégal, avec l'appui de la communauté internationale, a l'opportunité de prendre un nouveau départ vers une stabilité durable et un développement inclusif.
PAR Makhtar Diouf
MACKY SALL TEL QU’EN LUI-MÊME
EXCLUSIF SENEPLUS - Il considère qu’il peut faire ce qu’il veut, qu’il est une sorte de dieu, que les Sénégalais ne sont que ses sujets. Le temps n’est plus au dialogue, il est à la tenue de l’élection ce 25 février
Lorsque Macky Sall (MS) annonce le report de la présidentielle au mépris du Droit, de la Constitution, je suis comme tous les démocrates d’ici et d’ailleurs consterné, abasourdi. Puis, ressaisi, je pense à ce verset du Coran (2 : 216) : « Vous pouvez détester une chose qui pourtant est meilleure pour vous… Dieu sait mais vous ne savez pas ».
C’est effectivement le cas, car MS s’est tiré une balle dans les pieds. Il aurait été injuste qu’il s’en tire honorablement, auréolé par sa décision ‘’historique’’ de ne pas briguer un troisième mandat, alors que sept présidents africains de la sous-région l’avaient fait avant lui, sans tambours et trompettes.
En dépit de toutes les exactions qu’il a commises dans le pays au cours de ces dix dernières années, il était adoubé dans les pays occidentaux, allez savoir pourquoi. Pourtant les autorités de ces pays n’ignoraient rien de ce qui se passait au Sénégal car leurs représentations diplomatiques qui sont sur place leur rendent compte.
Mais cette fois, avec sa déclaration de report de l’élection à quelques jours de la date officielle retenue, c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Et il en remet une couche : entrée musclée de gendarmes à l’Assemblée nationale pour expulser les députés de l’opposition, une image qui a fait le tour de la planète, du jamais vu dans aucun pays africain ; coupure de l’Internet ; coupure du signal de la télévision ‘’WalFadjri’’.
Inimaginable. MS est alors lâché partout. C’en est trop.
Dans le pays, aucun régime n’a jamais eu à faire face à une telle levée de boucliers de la part de ses meilleurs intellectuels (artistes, enseignants, journalistes, hauts fonctionnaires retraités, religieux de toutes confessions …), de ses meilleurs juristes, de sportifs (pour la première fois).
En cette occasion, l’archevêque Mgr Benjamin Ndiaye a eu le mot juste : Quand il y a règlement, c’est pour qu’il soit suivi. Ce que MS ne sait pas faire. MS est un ennemi de la démocratie. On peut lui prêter ces paroles de Herman Goering, un des lieutenants de Hitler : « Chaque fois que j’entends parler de démocratie je sors mon revolver ».
MS nous en avait pourtant donné un aperçu en mai 2002, lorsque maire de Fatick, premier magistrat de la ville, devant donner l’exemple lors d’une élection locale, il avait refusé de se plier à l’obligation républicaine de présenter sa carte d’identité. Alors que son patron Wade, président de la République entrait dans le bureau de vote sa carte d’identité à la main.
Le 14 février 2022, dans un article ‘’L’affaire Mali’’, j’écrivais :
« Après avoir été très actif dans les sanctions contre les putschistes du Mali acclamés par le peuple malien, MS est allé en visite officielle en Egypte. Ce pays est dirigé depuis juillet 2013 par le sinistre ‘’ maréchal’’ Abdel Fattah Al-Sissi, à la suite d’un coup d’Etat perpétré contre Muhammad Morsi des Frères musulmans, le premier président démocratiquement élu de l’Egypte. Le parti des Frères musulmans est dissous. Morsi après 6 années de détention dans des conditions inhumaines, est mort au tribunal à l’occasion de son ‘’procès’’ ».
Le régime répressif de Sissi est condamné par toutes les organisations de défense droits humains qui considèrent l’Egypte comme une prison à ciel ouvert.
Peut-être que Sissi fin connaisseur en répression de manifestants a refilé quelques tuyaux à Macky ».
Toujours est-il que le 31 juillet 2023, le gouvernement de MS annonce la dissolution de Pastef, le parti d’Ousmane Sonko en prison, le rival le plus sérieux du parti au pouvoir en vue de la présidentielle de 2024.
Après avoir semé le chaos dans le pays depuis sa déclaration de report de la présidentielle, MS nous revient avec sa sempiternelle proposition de dialogue. Dialogue sur quoi ? Le temps n’est plus au dialogue, il est à la tenue de l’élection ce 25 février. Peu importe le raccourcissement de la campagne électorale qui n’est au fond qu’un folklore. Les électeurs ont déjà fait leurs choix. MS sait pour qui il votera. Les Sénégalais savent pour qui ils ne voteront pas.
MS pour se maintenir au pouvoir manœuvre en se servant du calendrier avec la venue prochaine du Carême chrétien et du jeûne du Ramadan qui couvriront le 2 avril, le jour où il doit transmettre le pouvoir au nouveau président. Il pense qu’en ces périodes, les Sénégalais occupés à leurs actes de dévotion (religieuse) vont faire mi-temps sur la politique. Ce qui lui permettrait de prolonger son mandat et de passer encore outre la Constitution.
Son dernier tour de passe-passe est l’annonce d’une amnistie générale des prisonniers politiques. Pourquoi ne l’a-t-il pas fait avant les parrainages ? Il prend vraiment les Sénégalais pour des demeurés. C’est au nouveau président élu le 25 février qu’il incombe de le faire.
MS n’a aucune envie de quitter le pouvoir. Au niveau terre à terre, il ne veut pas lâcher l’avion de commandement qui lui permet de faire du tourisme aux quatre coins du monde, aux frais des contribuables. Ce sont des millions de francs en carburant que nous coûte chacun de ses déplacements avec ce palais volant. Sa toute dernière virée a été dans les Caraïbes à Barbade, un pays dont la population est à peine supérieure à celle de Kédougou, inconnu des Sénégalais et où il est le premier dirigeant africain en visite. Un déplacement coûteux, comme d’autres, et sans intérêt pour le pays. Il considère qu’il peut faire ce qu’il veut, qu’il est une sorte de dieu, que les Sénégalais ne sont que ses sujets.
Le tragique est que, plus il reste au pouvoir, plus les morts et les blessés graves vont s’accumuler du fait de la répression sauvage des ‘’forces de défense et de sécurité’’ qui tirent à balles réelles. Déjà trois adolescents tués. Sans compter les dégâts de santé causés aux populations riveraines par les grenades lacrymogènes. Mais il n’en a cure car c’est un homme intrinsèquement méchant. A la différence de Wade que je connais depuis 1965 alors qu’il n’était pas encore entré en politique. A la différence aussi d’Abdou Diouf.
Le Sénégal ne sera en ordre serein, les écoles ne fonctionneront normalement, les affaires ne marcheront, l’économie ne sera débloquée que si MS s’en va.
Sa position actuelle n’est pas sans rappeler celle de Yahya Jammeh qui en 2016 en Gambie, battu à l’élection présidentielle, avait refusé de quitter le pouvoir. Avec la différence que la réaction musclée de la CEDEAO soutenue par le même MS, n’est pas celle que l’on voit aujourd’hui contre le même MS.
Pour faire passer à l’extérieur sa répression contre le parti Pastef, MS brandit toujours le spectre de menace d’on ne sait quel régime islamiste salafiste au Sénégal. Il en parle surtout devant des journalistes français, pour faire du ‘’boolé’’(comme on dit en wolof) parce que c’est une corde sensible dans leur pays capitale mondiale de l’islamophobie. Il leur suggère qu’il ne faut pas que les islamistes arrivent au pouvoir. Il n’en parle jamais au Sénégal, sachant que cela n’y fait pas recette. Les Sénégalais toutes confessions confondues ne savent même pas ce qu’est le salafisme. Le terme ‘’islamiste’’ est utilisé en France par les ennemis de l’Islam qui taxent leurs compatriotes non islamophobes de ‘’islamo-gauchistes’’. Les véritables musulmans n’utilisent pas ce terme ‘’islamiste’’ qui leur fait offense.
La raison de fond de ce désir de maintien forcené au pouvoir pourrait se trouver ailleurs. En 2017, Ousmane Sonko a publié un livre brûlot ‘’Pétrole et gaz au Sénégal. Chronique d’une spoliation’’ dans lequel il accuse Macky Sall, son frère Alioune Sall et Aly N’Gouille Ndiaye d’avoir trempé dans des opérations de maquignonnage de fonds du pétrole. Curieusement, le procureur de l’époque n’a pas réagi, et aucun des mis en cause n’a porté plainte contre cet homme qui par la suite va crouler sous le poids de plaintes des plus fantaisistes. Les Sénégalais veulent savoir de quoi il retourne, car il s’agit de l’argent public.
Ce que MS redoute, c’est ce qui est arrivé ce dimanche 11 février au Pakistan avec les élections générales. C’est le parti d’Imran Khan en prison depuis 6 mois qui remporte le plus de sièges au parlement, ce qui lui donne la possibilité de devenir Premier ministre (chef d’Etat). Nous avons notre ‘’Imran Khan’’ au Sénégal.
Dans cette affaire de report de l’élection présidentielle, on ne peut passer sous silence Karim Wade. J’ai du mal à comprendre que de vieux militants du PDS qui ont vaillamment combattu avec le doyen A. Wade durant des années, subissant toutes sortes de sévices, se mettent à défendre le fils Wade qui pendant ce temps se la coulait douce en Europe. Ce garçon n’a jamais été d’aucune lutte, n’a jamais respiré la fumée d’une grenade lacrymogène. Faute d’avoir été là à la saison des semailles, il s’est présenté à la saison des récoltes avec un ministère aux attributions jamais vues au Sénégal. Personnellement, je déplore qu’il ait été écarté de la présidentielle, car avec son résultat, il n’aurait pas été remboursé de sa caution. Ceux qui le défendent doivent aussi savoir que le nombre de députés qu’ils ont actuellement n’est dû qu’à leur compagnonnage avec la bande à Sonko lors de la dernière législative.
Ce garçon qu’on cherche à nous présenter comme un Einstein a été notre étudiant au département d’Economie de l’UCAD qu’il a quitté avant le cycle complet de quatre ans, sans aucune attestation de réussite. Je doute d’ailleurs qu’il ait envie de vivre au Sénégal, ne parlant aucune des langues nationales. Sa venue a été annoncée combien de fois ?
Quant au Conseil constitutionnel, avec sa fâcheuse ingérence politique dans la dernière élection législative qui a permis à l’APR d’obtenir une majorité microscopique, il doit se rebiffer face à MS, se réconcilier avec le peuple pour, conjointement avec la Cour suprême, maintenir la présidentielle à la date impérative du 25 février 2024. Si ces magistrats ne le font pas, ils auront dans la conscience tout ce qui arrivera encore de désastres dans le pays.
QUAND DES SÉNÉGALAIS SONT ACCROS À L’AUTOMÉDICATION
L’utilisation d’un médicament par une personne sur sa propre initiative comporte des dangers. Il est conseillé d’aller à l’hôpital dès les premiers signes de maladies. Dans ce reportage, des personnes qui préfèrent l’automédication, donnent leurs raisons;
L’automédication ou l’utilisation d’un médicament par une personne sur sa propre initiative comporte des dangers. Il est conseillé d’aller à l’hôpital dès les premiers signes de maladies. Dans ce reportage, des personnes qui préfèrent l’automédication, donnent leurs raisons.
Par Babacar Guèye DIOP
Ndèye Maguette Thioune souffre dans sa chair. Cadre dans une banque de la place, la trentenaire, habitante à l’Unité 15 des Parcelles Assainies, a mal partout. Elle a le visage bouffi, la mine déconfite. Pour se déplacer de son lit, l’exercice est délicat, difficile. « J’ai une angine qui me cloue au lit », se plaint-elle, recroquevillée dans sa chambre. « J’ai aussi froid », ajoute Ndèye Maguette. Voilà 3 jours qu’elle n’est pas allée au travail. À l’hôpital aussi. « J’avais demandé à ma petite sœur de m’acheter le médicament doliprane. Mais, si l’angine a baissé d’intensité, j’ai toujours mal au corps. À l’hôpital, on paie cher et on ne s’en sort pas », explique cette mère de 38 ans. Cependant, son refus d’aller voir le médecin a des conséquences. Après le médicament cité, Ndèye Maguette Thioune en a pris d’autres (Fervex et Amoxicilline). Ses yeux sont rougis, en plus d’une fièvre qui s’est emparée de son corps. « Devant l’urgence, on m’a transportée à l’hôpital Mame Abdou Dabakh des Parcelles Assainies où j’ai subi 2 perfusions. Le médecin m’a dit que j’ai piqué une grippe. Désormais, lorsque j’aurais des signes de maladie, je me rapprocherais de l’hôpital », confie-t-elle, un brin soulagé.
Au Sénégal, comme dans de nombreux pays, la pratique de l’automédication est courante. En général, certains Sénégalais font recours à la médecine traditionnelle ou pratiquent l’automédication. Pour Mame Astou Diop, l’automédication est de mise chaque fois qu’un de ses 5 enfants a un problème de santé. Sa fille Dieynaba Hann, 9 ans, suffoque depuis des jours. Face à la persistance de la maladie qui pollue le quotidien de l’enfant, obligée de sécher les cours, la mère de famille, établie à Yoff-Tonghor, appelle son ami pharmacien. « Je lui ai dit que ma fille tousse à longueur de journée et il m’a recommandé « Naturex ». L’enfant l’a pris et, désormais, tout va bien », sourit-elle dans l’inconscience. À force d’aller dans les hôpitaux, Mame Astou dit connaître le type de médicament pour chaque affection.
Pape Samba Fall, lui, est asthmatique depuis sa naissance. Si sa mère a fait des semaines avec lui dès ses premiers jours sur terre, cela ne fait pas de cet enseignant un homme qui fréquente régulièrement les structures sanitaires. « Je pratique tout le temps l’automédication. Quand j’ai des problèmes de respiration, je vais directement à la pharmacie pour acheter des médicaments pour les asthmatiques », explique M. Fall, professeur de Mathématiques-Physique et Chimie.
Raison pour laquelle, le 3 février 2024, lorsque qu’il étouffe au milieu de la nuit, sa première pensée est de réveiller son frère pour lui enjoindre d’aller voir une officine de garde. Coup de chance : la pharmacie Mame Ndiaré, située sur la route de l’aéroport de Yoff, assure le service de veille nocturne. Mais, le pharmacien dit niet. Il ne vend pas de médicament sans ordonnance. Pape Samba Fall, qui aspire avec frénésie l’air, tel un sprinter de 100 mètres, en fin de course, demande à ce qu’on lui achète des pastilles et du lait. « Je n’ai pas confiance aux hôpitaux du Sénégal, parce que les tarifs sont élevés et, très souvent, la maladie va persister. Avec l’automédication, je m’en suis toujours sorti », se réjouit-il.
Se rapprocher des structures sanitaires
Dans le même quartier, Soukeye Ndoye a un salon somptueux décoré par des fauteuils, un téléviseur, une radio et des meubles. Dans un placard placé dans un coin, sont rassemblés beaucoup de médicaments : paracétamol, ibuprofène, amoxicilline, Ca C 1000, … « Quand mes enfants sont malades, je leur donne ces médicaments. Si c’est périmé, je les jette. Sinon, je l’utilise pour moi aussi. Le coût de la prise en charge d’un malade n’est pas à la bourse de tout le monde dans les hôpitaux », se justifie-t-elle.
Par contre, le médecin-chef du Centre de santé Philipe Maguilen Senghor, Dr Abdou Karim Diop, invite les malades à se rapprocher des structures sanitaires pour des consultations. Selon lui, l’automédication comporte des risques. « Lorsque les bactéries ou virus entrent dans l’organisme, ils vont tenter de créer des dégâts, parce qu’ils veulent tout simplement se développer. Ils vont détruire nos tissus et la personne victime peut tomber malade. La seule solution est de consulter un médecin », a-t-il expliqué.
DR ASSANE DIOP, PHARMACIEN
« L’automédication comporte des risques très graves »
L’automédication comporte des dangers qui peuvent conduire à des complications allant de l’aggravation de la maladie à la mort, en passant par le développement d’autres pathologies. C’est l’alerte du pharmacien Dr Assane Diop qui demande aux populations de se rapprocher des hôpitaux en cas de maladies.
Quels sont les dangers de l’automédication ?
Ils sont nombreux. Cela peut toucher la maladie qu’on veut traiter, mais aussi la personne qui prend le médicament sans un avis éclairé d’un professionnel de santé. Il peut également y avoir un effet sur l’environnement. Premièrement, le fait de se livrer à l’automédication peut masquer des signes ou fausser un diagnostic. Cela favorise le développement ou l’aggravation d’une maladie. Par exemple, quelqu’un peut avoir une infection de type viral, lorsqu’il prend un anti-inflammatoire, ce sont ces médicaments qui peuvent favoriser le développement de la maladie. Une personne pas avisée, n’est pas censée le savoir. De plus, une personne peut avoir l’hyperglycémie, peut-être un début de diabète, il y a des médicaments qui augmentent le taux de sucre et aggravent sa maladie.
On peut prendre l’exemple des infections d’origine parasitaire ou bactérienne qui favorisent la baisse des défenses immunitaires. Si on prend les conséquences sur les organes, la physiologie de la personne, il y a certains médicaments qui peuvent générer ou aggraver une maladie existante. Pour quelqu’un qui souffre de maladie rénale, prendre certains médicaments peut conduire à la mort. L’exemple type que nous avons sont les anti-inflammatoires chez les personnes âgées. Les femmes enceintes ne doivent aussi en aucun cas utiliser des anti-inflammatoires.
Parfois, lorsque nous avons des maux de tête, de dents… on prend des médicaments comme l’aspirine, l’ibuprofène ou le paracétamol. Est-ce qu’il y a des risques de les consommer sans aller chez le médecin ?
Il y a des risques très graves. Quelqu’un qui a mal aux dents, avec une carie dentaire, doit éviter les anti-inflammatoires, sauf s’il y a une bonne dose d’antibiothérapie. Le fait de prendre un anti-inflammatoire soulage tout de suite, mais complique la tâche au dentiste parce que cela peut créer une diffusion de l’infection au niveau de la gencive. L’aspirine également a des contre-indications. On ne doit pas la prendre à chaque fois qu’on suspecte une infection. Maintenant, le danger réside surtout dans la dose. Quelqu’un qui a une rage de dent a tendance à renouveler les prises. La conséquence, c’est un surdosage. Le cas le plus anodin est le paracétamol qui, à certaine dose, détruit, de manière irréversible, le foie. Ce qui va créer des complications, voire le décès. Cette dose, c’est autour de 8 grammes dans les 24h. De plus, le fait de prendre des antibiotiques, à des doses insuffisantes et à des durées courtes, peut à la longue générer des résistances bactériennes. Cela commence à créer de gros problèmes. La conséquence est qu’on se retrouve avec très peu d’antibiotiques devant certaines pathologies dans des structures hospitalières.
Au-delà de l’ignorance des personnes qui se livrent à l’automédication, peut-on aussi pointer la responsabilité du pharmacien ?
On peut le dire dans la mesure où les personnes prennent ces médicaments dans la pharmacie. Mais, il y a aussi cette tendance à prendre des médicaments accessibles. Ainsi, on peut avoir ces produits à coût très faible. L’ibuprofène, le paracétamol ne sont pas chers. Tout cela favorise l’automédication. C’est pourquoi quand le pharmacien demande à l’utilisateur du produit, les populations doivent lui dire la vérité, c’est pour éviter les dangers. Mais, cela va au-delà du pharmacien. Maintenant, ce sont des conseils au téléphone, des sms. Donc, il y a beaucoup de choses qui favorisent cette automédication.
Est-ce qu’il y a une précision faite sur les médicaments qui doivent être vendus obligatoirement avec ordonnance par rapport à d’autres ?Je dois vous préciser tout de suite que tout médicament trouvé dans la pharmacie est classé dans un groupe. Il y a des groupes de médicaments qu’on peut vendre sans ordonnance et d’autres avec la présentation de celle-ci. Le plus souvent, les médicaments exposés à la vue du patient sont les médicaments qu’on peut obtenir sans ordonnance. Ceux pour qui, on exige la prescription médicale, sont souvent dans les tiroirs.
En cas de complication liée à l’automédication, est-ce que le pharmacien peut être tenu pour responsable ?
Dans certaines situations, oui. S’il s’agit d’un médicament qu’on peut donner sur prescription médicale, la responsabilité du pharmacien est engagée. Il y a certains symptômes que le pharmacien peut prendre en charge. Mais, il doit faire un interrogatoire. Parfois, il est tenu juste de soulager le patient et après l’orienter vers l’hôpital. Par exemple, dans le cadre d’un banal rhume, le pharmacien peut recommander des médicaments dans certains cas. Le pharmacien ne prend pas en charge la maladie, c’est juste des symptômes pour soulager, le temps de voir un médecin. Dans le monde, on est en train d’évoluer et d’avancer dans la responsabilisation du pharmacien, mais dans un cadre organisé et réglementé, en collaboration avec les médecins. En Europe, il y a des maladies que le pharmacien peut prendre en charge, mais en étroite collaboration avec le médecin. ,
LA MARCHE SILENCIEUSE D’AAR SUNU ÉLECTION INTERDITE
Pour motif, le préfet de Dakar déclare que «l'occupation de l'itinéraire choisi aux horaires retenus, risque de perturber gravement la libre circulation des personnes et de leurs biens au regard des problèmes de mobilité notés actuellement»
La marche silencieuse que «Aar Sunu élection» comptait faire ce mardi sur l’avenue Bourguiba, a été finalement interdite par l’autorité préfectorale.
Ce mardi, «Aar Sunu Élection» avait prévu d’effectuer une marche silencieuse contre le report de la présidentielle. Malheureusement, le préfet de Dakar, Mouhamadou Blondin Ndiaye, a décidé d’interdire la manifestation qui était prévue sur l'avenue Bourgulba.
Pour motif, il déclare que «l'occupation de l'itinéraire choisi aux horaires retenus, risque de perturber gravement la libre circulation des personnes et de leurs biens au regard des problèmes de mobilité notés actuellement». Il invite «Aar Sunu élection», à lui proposer un nouvel itinéraire qui fera l'objet d'une instruction.
LE CNOSS ET LE CONI PROLONGENT LEUR COOPERATION À TRAVERS UN NOUVEL ACCORD
Ce partenariat s’inscrit dans la dynamique de l’engagement des deux olympiques du Sénégal et d’Italie en perspective des Jeux Olympiques et Paralympiques de Milano Corina 2026 et des Jeux Olympiques de la Jeunesse de Dakar 2026.
Le Comité National Olympique et Sportif Sénégalais (CNOSS) et le Comité National Olympique Italien (CONI) ont signé le 19 janvier 2024 à Gnagwon (Corée du Sud), une convention de collaboration.
Ce partenariat s’inscrit dans la dynamique de l’engagement des deux olympiques du Sénégal et d’Italie en perspective des Jeux Olympiques et Paralympiques de Milano Corina 2026 et des Jeux Olympiques de la Jeunesse de Dakar 2026.
Un accord qui marque le renforcement des liens entre comités nationaux olympiques
La signature de cette nouvelle convention de collaboration en Corée du Sud, en marge des Jeux Olympiques de la Jeunesse d’hiver Gnagwon 2024 par Giovanni MALAGO, Président du CONI et Mamadou Diagna Ndiaye, Président du CNOSS, marque une nouvelle étape dans leur coopération et s’inscrit dans la ligne de l’ambition de l’Agenda 2020+5 du CIO de bâtir un nouveau modèle d’organisation pour des Jeux plus efficaces et innovants.
De nouvelles perspectives de coopération.
L’objectif poursuivi par le CONI et le CNOSS est contribuer à l’optimisation de la préparation et l’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques de Milano Corina 2026 et des Jeux Olympiques de la Jeunesse de Dakar 2026, dans une logique d’héritage. Cela se traduira par un partage d’expériences et de bonnes pratiques, et notamment par : l’accueil d’athlètes sénégalais et italiens dans leurs pays respectifs à travers l’organisatoon de camps d’entrainement ; l’envoi d’experts techniques italiens en vue du renforcement des capacités des entraineurs et techniciens sénégalais dans plusieurs disciplines ; la miseà dispositon d’équipements sportifs ; la formation des cadres et l’échange d’informations concernant les structures sportives de leurs CNOs respectifs ; l’échange d’informations et d’expériences en vue de renforcer la formation des jeunes athlètes et des jeunes sportifs ; etc.
Les deux CNOs ont également retenu d’œuvrer à la conclusion d’un accord de partenariat entre le COJOP Milano Cortina 2026 et le COJOJ Dakar 2026.
Giovanni Malago, Président du CONI : « Nous sommes très contents de cette amitié entre nos deux Comité Olympiques et de ce partenariat qui vient de se prolonger, et qui est encore plus fort en vue des éditions des Jeux de Milano Cortina 2026 et des Jeux de Dakar 2026. Nous sommes prêts à une collaboration et un échange de connaissances très fructueux ».
Pour sa part, Mamadou Diagna Ndiaye, Président du CNOSS s’est réjoui de la conclusion de ce partenariat avec le CONI, qui est une manifestation de solidarité entre acteurs du mouvement olympique. « L’accord que nous avons scellé constitue un premier jalon dans la perspective des Jeux Olympiques et Paralympiques d’hiver Milano Cortina 2026 et des Jeux Olympiques de la Jeunesse Dakar 2026. Il vient renforcer le partenariat déjà bien solide entre nos deux comités nationaux olympiques. » a-t-il déclaré.