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7 février 2025
LOI D’AMNISTIE, CE QU’EN DIT AMADOU BA DE L’EX-PASTEF
Le mandataire de Bassirou Diomaye Faye a expliqué, sur sa page Facebook, qu’«une loi d’amnistie est une simple Loi ordinaire qui est adopté à la majorité simple, même pas une majorité qualifiée de 3/5ème».
Le gouvernement travaillerait sur une loi d’Amnistie pour sortir de prison les personnes arrêtées dans le cadre des évènements ayant conduit aux émeutes de mars 2021 et de juin 2023. Amadou Bâ, responsable de Pastef, mandataire de Bassirou Diomaye Faye, s’est exprimé à ce sujet.
Il se susurre actuellement, qu’une loi d’amnistie pour rendre la liberté aux personnes incarcérées dans le cadre des évènements de 2021 à 2024, est dans les tuyaux gouvernementaux. Et Ousmane Sonko pourrait recouvrer la liberté dans ce cadre. Un des responsables de sa formation politique, Amadou Bâ, a réagi à ce sujet.
Le mandataire de Bassirou Diomaye Faye a expliqué, sur sa page Facebook, qu’«une loi d’amnistie est une simple Loi ordinaire qui est adopté à la majorité simple, même pas une majorité qualifiée de 3/5ème». Ladite loi est de nature purement législative et non constitutionnelle.
Amadou Bâ souligne, cependant, qu’«Elle est peut-être facilement répudiée par une nouvelle Assemblée nationale qui mettra en place une commission d’enquête indépendante sur les événements amnistiés de 2021 à 2024.»
Il ne s'est pas exprimé sur l'existence d'une telle procédure, ni sur l'avis de son parti sur la question.
MANSALY VISÉ PAR UNE PLAINTE POUR VIOLATION DE L’INTERDICTION DU PORT D’ARME
Le maire de la commune de Thiès-Est, Me Ousmane Diagne, a déposé ce lundi une plainte contre le directeur de l’ONFP pour «tentative de meurtre sur de jeunes manifestants.
Le maire de la commune de Thiès-Est, Me Ousmane Diagne, a déposé, ce lundi 12 février 2024, au niveau du procureur de la République près le tribunal de grande instance de Thiès, une plainte contre le directeur de l’office national de la formation professionnelle (ONFP) Mouhamadou Lamine Massaly, pour «tentative de meurtre sur de jeunes manifestants, détention illégale d’arme à feu, mise en danger de la vie d’autrui, violence et voie de fait, et trouble à l’ordre public».
Selon Ousmane Diagne, par ailleurs membre de la coalition “Diomaye Président et du mouvement “Aar Sunu Élection”, «dans l’après-midi du vendredi 9 février 2024, alors que de jeunes garçons manifestaient au quartier 10e, M. Massaly a brandi un pistolet, les a poursuivis et a tenté de tirer sur eux ».
Dans une vidéo virale datant de ce jour, le président de l’Union pour la nouvelle République (UNR), Mouhamadou Lamine Massaly, président du Conseil d’administration de l’Office national de la formation professionnelle (ONFP), y est apparu armé d’un pistolet violant ainsi l’arrêté du ministère de l’intérieur sur l’interdiction générale des armes durant la campagne électorale. «Le sieur Massaly n’en est pas à son coup d’essai. Au mois de mars 2021, dans les mêmes circonstances, accompagné d’une bande de nervis, tous armés, il avait fait arrêter, embarquer et torturer de jeunes garçons dans un pick-up, alors qu’il n’est ni gendarme ni policier et n’est investi d’aucun pouvoir de maintien de l’ordre public», lit-on dans le document que Walfnet a eu accès.
Rappelant l’arrêté n°21 du 30 janvier 2024, du ministre de l’Intérieur qui interdit le port d’arme de toutes catégories aux titulaires d’autorisation sur la période du 25 janvier au 14 avril 2024. Maitre Diagne estime que la détention d’arme par M. Massaly est foncièrement illégale et doit être retirée. Le maire de Thiès-Est se désole «de voir des personnes comme le sieur Massaly adopter ces comportements qui mettent en danger la vie de nos concitoyens (…) et souhaite qu’il soit arrêté et traduit devant les tribunaux pour répondre de ses actes».
CE QUE PENSE THIERNO ALASSANE SALL D’UNE ÉVENTUELLE LOI D’AMNISTIE
"Accepter l’amnistie par le dialogue, c’est faire le choix de trahir les intérêts du Sénégal. C’est chercher à sauver un régime englué dans le deal et le parjure."
Le leader de la République des Valeurs n’est pas d’accord avec les rumeurs d’une loi d’amnistie qui circulent dans la presse. « Accepter l’amnistie par le dialogue, c’est faire le choix de trahir les intérêts du Sénégal. C’est chercher à sauver un régime englué dans le deal et le parjure. Voilà ce que j’écrivais en 2020, aux pages 15 et 16, dans mon livre Le Protocole de l’Élysée”, a-t-il rappelé dans un post sur sa page Facebook.
Pour Thierno Alassane Sall, Macky Sall et son équipe savent que leurs responsabilités sont documentées. «Ils sont hantés par la perspective de devoir répondre de leurs actes, car le Peuple ne pardonnera jamais», précise-il.
Le député et candidat à la présidentielle d’ajouter que leur salut réside dans une loi d’amnistie qui effacerait tous les crimes et délits économiques dans une fenêtre de temps qui couvrirait les affaires les concernant. «Obéir à des convenances qui, en définitive, protègent des personnes qui ont violé les intérêts supérieurs de la Nation», se demande l’ancien ministre de l’énergie.
RÉPRESSION SANGLANTE DES MANIFESTANTS, LE DOSSIER DU SÉNÉGAL À LA CPI SE CORSE
Visé par une plainte devant la Cpi, le dossier de Macky Sall se corse davantage avec la répression de manifestants contre le report de la présidentielle.
Acculé par la communauté internationale pour non respect du calendrier électoral, Macky Sall risque de ne pas avoir une retraite présidentielle apaisée. Visé par une plainte devant la Cpi, son dossier se corse davantage avec la répression de manifestants contre le report de la présidentielle.
Les manifestations contre le report de la présidentielle ont fait beaucoup de victimes. Le bilan provisoire fait état de trois morts et plusieurs blessés graves. A l’université Gaston Berger de Saint-Louis (Ugb), Alpha Tounkara, étudiant en deuxième année de Géographie, atteint par balle, a succombé, vendredi dernier. A Dakar, un jeune de 26 ans du nom de Modou Guèye est tombé sous les balles des forces de l’ordre, le même jour à Colobane. Samedi dernier, un manifestant a été tué et huit autres blessés par balles réelles à Ziguinchor, selon le député Guy Marius Sagna.
Cette nouvelle donne porte préjudice plus à la personne Macky Sall. En effet, ce lot de morts vient s’ajouter à la quarantaine de victimes entre mars 2021 et juin 2023. Alioune Tine parle d’une soixantaine de morts (voir ailleurs). Ce qui risque de corser le dossier du Sénégal pendant devant la Cpi pour «homicide volontaire», porté par des avocats influents. Au lendemain des émeutes du 1er et 02 juin 2023 avec 16 décès, selon le bilan officiel du gouvernement, Juan Branco avait déposé une plainte pour «crimes contre l’humanité» contre le président Macky Sall. Il s’agit d’un dossier de «170 pages, constitué de 710 éléments de preuves sélectionnés sur un total de 4 500». Les preuves sont, selon lui, des documents, des contrats, des vidéos et des témoignages qui ont été collectés entre mars 2021 et juin 2023.
A l’opposé des chiffres du pouvoir, l’opposition et la société civile avaient recensé une trentaine de morts durant ces manifestations. Il s’agit, selon une cartographie documentée publiée par Amnesty international/Sénégal, Ousmane Badio, Baye Fallou Sène, 17 ans, Babacar Samba, 20 ans, Khadim Ba, 21 ans, Mor Nguer Ndiaye, 22 ans, Seny Coly, 26 ans, Omar Sarr, Sidya Diatta, 32 ans, El Hadj Mamadou Cissé, 26 ans, Tamsir Cissé, Mamadou Moustapha Gueye, 44 ans, Bacary Dièmé, 26 ans, Serigne Fallou Sall, 17 ans, Mamadou Ndoye, 53 ans, Lassana Diarisso, 21 ans, Bassirou Sarr, 31 ans, Ismaila Traoré, 28 ans, Malang Mané, Ousmane Badio, mécanicien, Souleymane Sano, 25 ans, Doudou Diène, 34 ans, Abdoulaye Kamara dit Baaba Kaana, 34 ans, Mamadou Tall, 44 ans, Mohamed Sylla, 19 ans, Ibrahima Drago, 24 ans et Modou Bèye, 25 ans. Avant cette longue liste de victimes, 14 personnes ont été tuées en mars 2021 lors des manifestations à cause de l’affaire Sweet-Beauté.
par Abdou Diouf et Abdoulaye Wade
LA VOIX DES ANCIENS PRÉSIDENTS
Nous appelons notre jeunesse, dont nous comprenons les frustrations et le désarroi, à arrêter immédiatement les violences et la destruction de biens, et surtout à prendre du recul pour ne pas être manipulée par des forces extérieures aux desseins obscurs
Abdou Diouf et Abdoulaye Wade |
Publication 12/02/2024
C'est avec beaucoup de tristesse que nous vivons les récents événements qui secouent notre cher Sénégal et qui viennent d'emporter trois de nos jeunes compatriotes. Nous présentons nos plus sincères condoléances à leurs familles et à leurs proches.
Nous nous adressons à vous en tant qu'anciens présidents de la République du Sénégal, pères, avec Léopold Sédar Senghor, de la démocratie sénégalaise obtenue de haute lutte, mais aussi anciens irréductibles adversaires politiques qui nous sommes vigoureusement opposés par le passé. Nous avons su discuter et dialoguer dans l'intérêt du Sénégal pour mettre un terme à nos différends et aux crises politiques, et cela dans le seul but de préserver la paix et les vies. Vous n'avez pas le droit de faire moins que nous.
Nous appelons notre jeunesse, dont nous comprenons les frustrations et le désarroi, à arrêter immédiatement les violences et la destruction de biens, et surtout à prendre du recul pour ne pas être manipulée par des forces extérieures aux desseins obscurs.
Nous venons de nous entretenir longuement au téléphone avec le président de la République, monsieur Macky Sall, qui nous a réaffirmé son engagement, pris devant la nation le 3 juillet dernier, de ne pas briguer un troisième mandat et de quitter le pouvoir aussitôt après l'élection présidentielle. Il a pris l'engagement de ne ménager aucun effort pour préserver la stabilité du Sénégal, nous lui avons demandé d'organiser dans les plus brefs délais le dialogue national qu'il a annoncé et qui, comme nous le souhaitons ardemment, devra déboucher sur une large réconciliation nationale dans le respect de la Constitution et de l'État de droit.
Nous appelons l'ensemble des dirigeants politiques, du pouvoir et de l'opposition, ainsi que les responsables de la société civile, à participer à des discussions franches et loyales, afin que la prochaine élection présidentielle du 15 décembre 2024 soit tenue dans des conditions parfaitement transparentes, inclusives et incontestables. Ils ont le devoir de garantir que notre
Sénégal restera un modèle de démocratie pour 'lAfrique. L'Histoire les jugera.
L'OPPOSITION REFUSE LE CHANTAGE AU COUP D'ÉTAT DU POUVOIR
Alors que la société civile tente de rapprocher les positions, certains médiateurs préconisent la libération de Sonko et Diomaye Faye. Mais pour Amadou Ba, "nous ne sommes pas prêts à négocier leur sortie contre la forfaiture de Macky Sall"
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 12/02/2024
Alors que la tension politique monte au Sénégal après le report des élections par le président Macky Sall, l'opposition dénonce les avertissements du chef de l'État sur de prétendues "forces organisées" qui menaceraient la stabilité du pays. Selon elle, le pouvoir cherche à "contraindre ses rivaux à accepter un dialogue jugé insincère" en utilisant "le chantage au coup d'État".
Le président Macky Sall a en effet mis en garde dans une interview à l'agence AP contre "d'autres forces organisées" susceptibles de "déstabiliser le pays" si l'opposition ne participe pas à un "dialogue national". Une sortie jugée "troublante" alors que circulent des rumeurs d'une intervention militaire si la crise politique devait s'aggraver après la fin du mandat présidentiel le 2 avril.
Pour Amadou Ba, mandataire du candidat emprisonné Bassirou Diomaye Faye cité par Le Monde, "le pouvoir sénégalais use du chantage au coup d'État pour contraindre ses rivaux". "Macky Sall a créé le chaos avec cette crise institutionnelle artificielle et meurtrière. Parler d'un potentiel coup d'État est totalement irresponsable et dangereux", dénonce-t-il. La coalition issue de l'ex-parti Pastef rejette aussi toute offre de concertation tant que le calendrier électoral n'est pas rétabli.
Alors que la société civile tente de rapprocher les positions, certains médiateurs préconisent la libération d'Ousmane Sonko et Bassirou Diomaye Faye. Mais pour Amadou Ba, "nous ne sommes pas prêts à négocier leur sortie contre la forfaiture de Macky Sall". Dans ce contexte explosif, les imams appellent à la mobilisation pour le retour au calendrier initial, tandis que l'opposition à l'étranger manifeste également son mécontentement.
par Amadou Tidiane Wone
AVEZ-VOUS LU ET RELU LE DISCOURS DU 3 FEVRIER DE MACKY SALL ?
La parole du président, s’adressant à la Nation dans les circonstances graves évoquées, ne devrait pas être susceptible de commentaires soupçonneux. Pourquoi ceux qui se disent ses alliés sont-ils les premiers à décrédibiliser son propos ?
La parole d’un chef d’Etat qui s’adresse solennellement à la nation dans des moments cruciaux de son Histoire, mérite d’être écoutée. Respectueusement. Puis, lorsque le texte est rendu disponible, donc gravé dans le marbre du temps, une lecture à tête reposée s’impose. Surtout lorsque les conséquences de cette parole se traduisent par des manifestations, des heurts et des morts…
J’ai donc pris le temps de l’écoute attentive. Puis celui de la lecture minutieuse du discours présidentiel qui commence ainsi :
« Mes chers compatriotes, alors que s’annonce l’élection présidentielle du 25 février 2024, notre pays est confronté ; depuis quelques jours, à un différend entre l’Assemblée Nationale et le Conseil Constitutionnel, en conflit ouvert sur fond d’une supposée affaire de corruption de juges » Ainsi commence le Président Macky SALL
La première observation qui s’impose est que si « différend » il y a eu, il s’agirait d’un différend entre le Groupe parlementaire du PDS et le Conseil constitutionnel, sur fond d’une accusation de corruption de deux juges par le Premier ministre – candidat à la succession du président sortant, Macky Sall. Ce fait expliquerait, selon le PDS, l’éviction de son Candidat Karim Wade de la liste des prétendants à la Magistrature suprême de notre pays et donc, justifierait le dépôt, dans des délais traités en mode fast track, d’une demande de mise sur pied d’une commission d’enquête parlementaire pour éclairer les zones d’ombre « d’une supposée affaire de corruption… »
La question à se poser serait donc celle-ci : En quoi un différend, entre un seul candidat et deux membres du Conseil constitutionnel, concerne-t-il les 20 autres candidats ayant satisfait à toutes les exigences dudit Conseil pour se présenter à l’élection présidentielle du 25 février 2024 ?
Au point de convoquer la parole présidentielle ?
Au point d’annuler, purement et simplement, une élection fixée par la Constitution de la République ?
Tout cela pour une « supposée affaire de corruption ? »
Le chef de l’Etat poursuit :
« Dans son communiqué du 29 janvier 2024 signé par tous ses membres ; le Conseil Constitutionnel a réfuté les allégations portées contre lui, tout en prenant la mesure de la gravité des accusations, et en tenant à ce que toute la lumière soit faite dans le respect des procédures constitutionnelles et légalesrégissant les relations entre les Institutions, notamment la séparation des pouvoirs et le statut de ses membres. »
Donc « le Conseil Constitutionnel a réfuté les allégations portées contre lui » L’incident aurait pu être clos. Sauf rebondissement extraordinaire ! La parole des membres, assermentés, du Conseil constitutionnel, ainsi que leur statut élevé dans l’ordonnancement de nos Institutions, devraient suffire à ne pas les ravaler au rang de dénégateurs qui doivent se laver à grande eau. Au demeurant, la qualité de l’accusé, Premier Ministre en fonction à qui, d’ailleurs, le président de la République vient de renouveler sa confiance, aurait dû nous éviter le spectacle navrant d’une Assemblée nationale qui persifle et insinue sans le nommer… Une Assemblée vidée, manu militari, de représentants élus par des millions de sénégalais. Quelle dignité reste-t-il désormais à ces représentants de la Nation ? Susceptibles d’être poussés vers la sortie de la Maison du Peuple ? Surréaliste !
Le chef de l’Etat poursuit :
« A cette situation suffisamment grave et confuse, est venue s’ajouter la polémique sur une candidate dont la binationalité a été découverte après la publication de la liste définitive des candidats par le Conseil Constitutionnel, ce qui constitue une violation de l‘article 28 de la Constitution qui dispose que » tout candidat à la présidence de la République doit être exclusivement de nationalité sénégalaise. »
Le président de la République dispose, très certainement des éléments d’information lui permettant de juger d’une situation qui serait « suffisamment grave et confuse » au moment de s’adresser à la Nation ce 3 février 2024 à 14h. A quelques heures du démarrage de la campagne électorale prévue le jour même à 20h… Pour le commun des mortels, parmi lesquels je me compte, rien de grave a cette heure-là ne s’était encore produit sur notre sol : C’est plutôt après ce discours que des évènements malheureux et graves vont se produire. Hélas !
Pour ce qui de la binationalité invoquée :
Ne suffisait-il pas, tout simplement de retirer de la liste des candidats la personne concernée ? Avec éventuellement des poursuites judiciaires subséquentes ?
Au demeurant, les agents du Conseil Constitutionnel ne pouvaient-ils pas se livrer à l’exercice de vérifier la nationalité de cette candidate comme l’on fait tous ceux qui se sont rendus tout simplement sur le fichier de électeurs français ? Ce que nous ne pouvons faire à ce jour sur le fichier des élécteurs du Sénégal ! Si près, si loin…
Au final, le chef de l’Etat estime que « Ces conditions troubles pourraient gravement nuire à la crédibilité du scrutin en installant les germes d’un contentieux pré et post électoral »
Cette préoccupation est louable dans son principe. Mais, dans les faits, des évènements autrement plus graves se sont succédés dans notre pays, ces trois dernières années, sans pousser à envisager l’annulation de l’élection présidentielle prévue par la Constitution le troisième dimanche du mois de février de l’année en cours… Des centaines de personnes sont en prison pour des raisons politiques, des candidats significatifs de l’opposition aussi. Et au mépris de tout cela, on invoque une binationalité découverte tardivement, ainsi que des allégations de corruption réfutés par les intéressés ? On ne nous dit pas tout…
Mais poursuivons notre relecture !
Le président Macky Sall de poursuivre :
« Alors qu’il porte les stigmates des violentes manifestations de mars 2021 et de juin 2023, notre pays ne peut pas se permettre une nouvelle crise. J’ajoute qu’en ma qualité de président de la République, garant du fonctionnement régulier des institutions et respectueux de la séparation des pouvoirs, je ne saurais intervenir dans le conflit opposant le pouvoir législatif et le pouvoir judiciaire »
En résumé : le président de la République, quoiqu’intervenant dans un « différend » selon ses propres mots entre un Groupe parlementaire et deux juges mis en cause par des « allégations » impliquant son Premier ministre, s’en défend. Mais il prend en plus, et sur ces entrefaites, la décision grave d’annuler une élection présidentielle… Il y a vraiment quelque chose qui cloche !
Poursuivons la relecture :
« Devant cette situation, l’Assemblée Nationale, agissant en vertu de ses prérogatives, m’a saisi, pour avis conformément à son règlement intérieur ; d’une proposition de loi constitutionnelle en procédure d’urgence portant dérogation aux dispositions de l’article 31 de la Constitution. »
Je saute un paragraphe et termine part :
« En conséquence, compte tenu des délibérations en cours à l’Assemblée nationale réunie en procédure d’urgence, et sans préjuger du vote des députés, j’ai signé le décret 2024-106 du 03 février 2024 abrogeant le décret 2023 du 29 novembre 2023 portant convocation du corps électoral. »
Si je comprends bien, le Groupe parlementaire PDS, préoccupé de bon droit par le sort de son candidat Karim Wade, a pu mobiliser la majorité présidentielle, contourner son propre candidat Amadou BA, pour solliciter l’avis du président de la République en vue d’aboutir à une annulation de l’élection présidentielle… Chapeau !
Car en effet des audios en langue nationale wolof et qui circulent abondamment diffusent les propos de l’Honorable Woré Sarr, député du PDS qui expliquent avec force détails succulents, la stratégie mise au point pour reculer, d’au moins 6 mois, l’élection présidentielle !
Il y aussi des audios de M. Madiambal Diagne, greffier et journaliste dans le civil, qui explique pourquoi Ousmane Sonko et Bassirou Diomaye Faye ne devraient, absolument pas, participer au scrutin de février 2024.Qu’est ce qui autorise Ce Monsieur, intime dit-il du chef de de l’Etat à sortir ce genre de fatwas ? « Dis-moi qui tu hantes et je te dirai qui tu es » nous apprend la sagesse populaire…
Tous ces éléments, mis bout à bout, entachent le discours présidentiel de suspicions partisanes et de non-dits coupables. La parole du président de la République, s’adressant à la Nation dans les circonstances graves évoquées, ne devrait pas être susceptible de commentaires soupçonneux. Pourquoi ceux qui se disent ses alliés sont-ils les premiers à décrédibiliser son propos ? A quelles fins ?
En vérité, la décision d’annuler le scrutin du 25 février 2024 est illégitime. En attendant que des voix plus autorisées en établissent l’illégalité. Le discours du président de la République n’a pas donné des arguments d’une gravité telle que tous les efforts fournis par les 20 candidats retenus pour participer à l’élection présidentielle soient annihilés par la simple signature de celui qu’ils aspirent à remplacer. Au demeurant et en renouvelant sa confiance au Premier ministre Amadou Ba, le président de la République annihile les accusations de corruption portées sur lui. En reculant les élections, avec pour conséquence de permettre à Karim Wade de se présenter, le président Macky Sall chercherait-il à se faire pardonner les 5 années de prison auxquelles il l’avait fait condamner ? Quid de l’amende de 138 milliards qui lui avait été infligée ?
En un mot, comme en mille, nous sommes entrés dans une zone de turbulences. Aucun individu ne mérite la mise en péril d’une nation. Que chacun prenne ses responsabilités devant Dieu et devant les hommes. Se taire, c’est se rendre complice de tout ce qui pourrait advenir de fâcheux.
KARIM WADE BOUSCULE LA PRÉSIDENTIELLE, MALGRÉ L'EXIL
Depuis sa base qatarie, l'ancien ministre a lancé une offensive diplomatique et politique qui lui a permis d'influer sur les élections à distance. Portrait d'un opposant toujours influent en dépit de l'éloignement
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 12/02/2024
Écarté de la présidentielle au Sénégal, Karim Wade est parvenu, depuis son exil au Qatar, à bousculer le processus électoral dans son pays. S'appuyant sur "plusieurs responsables acquis à sa cause", aussi bien à Dakar que depuis Doha, l'opposant a fait adopter la création d'une commission d'enquête et le report de la présidentielle.
Selon l'hebdomadaire Jeune Afrique, les relations entre Karim Wade et le président Macky Sall seraient même "de nouveau au beau fixe", après les tensions liées à la condamnation de Wade en 2015. "Ils se parlent régulièrement", affirme un proche du chef de l'État cité par Jeune Afrique. Un rapprochement "facilité par le gouvernement qatari", où Karim Wade réside depuis sa libération de prison en 2016.
Au sein du PDS, Karim Wade s'appuie sur des figures comme Saliou Dieng, secrétaire général adjoint, et Maguette Sy, secrétaire national chargé des élections. Il peut également compter sur des alliés politiques tels que le député Moustapha Cissé Lô, qui a joué un rôle dans l'adoption de la commission d'enquête.
Depuis Doha, l'opposant bénéficie de l'appui du gouvernement qatari. Il a aussi conservé son statut de conseiller de l'émir du Qatar, lui offrant une influence régionale. Ses conseillers de longue date, comme Abdoulaye Racine Kane ou Alioune Aïdara Sylla, l'ont également rejoint dans son exil.
Cité par Jeune Afrique, un "proche" de Karim Wade analyse: "Karim ne peut laisser de place à la rancune, quand la conquête du pouvoir est à l'ordre du jour". Révélant la capacité de l'opposant à mobiliser un large réseau au service de ses ambitions politiques, malgré son exil forcé.
LES HANDICAPÉS EXIGENT JUSTICE ET PROTECTION RENFORCÉE
Khadime Rassoul Badji, jeune homme handicapé, a été brutalisé par la police lors d'une manifestation à Ziguinchor. Soulevée par ce cas de violence policière, l'ANHMS condamne avec véhémence son traitement
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 12/02/2024
L'Association Nationale des Handicapés Moteurs du Sénégal (ANHMS) a publié un communiqué le 11 février pour condamner avec véhémence les brutalités policières exercées sur un de ses membres lors des manifestations qui ont eu lieu le 9 février à Ziguinchor.
Selon le communiqué, Khadime Rassoul Badji, un jeune homme handicapé, a fait l'objet de violences policières d'une extrême gravité alors qu'il manifestait pacifiquement et portait les couleurs nationales. Il a été embarqué de force dans son fauteuil roulant vers le commissariat central où il est actuellement détenu.
"Le comportement de la police de Ziguinchor est aux antipodes du respect dû à tout être humain, quelque soit sa situation et une violation flagrante des dispositions de la Convention Internationale Relative aux Personnes Handicapées et ratifiée par l’Etat du Sénégal", dénonce le président de l'ANHMS Yatma Fall.
Pour appuyer sa condamnation, l'association cite les propos éclairés de l'ancien préfet de police de Paris Maurice Grimaud: "Frapper un manifestant tombé à terre, c’est se frapper soi-même en apparaissant sous un jour qui atteint toute la fonction policière. Il est encore plus grave de frapper des manifestants après arrestation et lorsqu’ils sont conduits dans les locaux de police pour y être interrogés".
L'ANHMS exige la libération immédiate et sans condition de Khadime Rassoul Badji. Elle se réserve également le droit d'engager des poursuites judiciaires si une telle situation venait à se reproduire. L'association appelle enfin au calme pendant cette période troublée et invite les personnes handicapées à la plus grande vigilance.
Par Mame Oumy Sall
PLAIDOYER POUR UN SECTEUR VITAL
Le Tourisme, occupe la deuxième place sur l’économie du Sénégal après la pêche avec plus de cent mille emplois directs. Un secteur très important mais vulnérable aujourd’hui avec les crises successives.
Le Tourisme, occupe la deuxième place sur l’économie du Sénégal après la pêche avec plus de cent mille emplois directs. Un secteur très important mais vulnérable aujourd’hui avec les crises successives. Il mérite donc plus d’attention et de considération de la part des pouvoirs publics.
Il faut savoir que les acteurs du tourisme travaillent essentiellement en N+1, les dossiers se confirment souvent un an à l’avance. Pour l’année 2025 les agences réceptives ont déjà enregistré des confirmations de voyages de touristes.
Le Tourisme étant un secteur pluridisciplinaire, une fois qu’un dossier est confirmé c’est toute la chaine de valeur qui est mise en marche à savoir les hôtels, les transporteurs touristiques, les restaurants, les guides touristiques, les sites et édifices touristiques, les acteurs de l’artisanat et la culture ; et tout obstacle est à effet immédiat et impacte au minimum sur les deux années d’exercices.
Alors que le tourisme se relève de la COVID et reprend son envol, de nouvelles difficultés se présentent devant les acteurs. Après les dommages subis lors des événements de mars 2021 et de juin 2023, la saison touristique 2025 est déjà hypothéquée. Le report des élections et les périodes d’incertitude risquent de plonger ce secteur dans une profonde crise car la stabilité est un facteur déterminant.
Aujourd’hui, la date du 15 décembre 2025 a été fixée pour l’élection présidentielle, sans même se soucier du secteur du tourisme. Cette période coïncide avec la haute saison touristique qui commence du 15 octobre et finit en fin mars. Cela impactera la saison de manière considérable car actuellement les touristes et les Tours opérateurs sont dans l’hésitation car. inquiets du déroulement des prochaines joutes électorales. Une situation qui compromet les emplois ainsi que la compétitivité et la survie de toute la chaine de valeur.
Je voudrais ainsi tirer la sonnette d’alarme pour attirer l’attention des autorités étatiques afin qu’ils tiennent compte de la sensibilité du secteur, avant de prendre des décisions importantes. Initier des consultations ou consulter le calendrier touristique permettrait de sauver ce secteur vital et l’économie du pays.
Mon profil d’entrepreneure et professionnelle active, avec une maitrise en tourisme depuis 2005, une expérience d’une vingtaine d’années dans l’essentiel des formes de tourisme en commençant par le tourisme classique, tourisme de loisirs, tourisme d’affaires, gestion des groupes et de l’Évènementiel à travers le MICE (meetings, Incentive, Conférences, Exhibitions) et un petit tour de trois ans dans l’hôtellerie, me permet aisément de constater et d’analyser que le secteur tourisme est toujours oublié dans la prise de décisions importantes.