Monsieur le président, permettez-moi, tout d’abord et très respectueusement, par-devant l’opinion nationale et internationale, de vous rapporter les faits, rien que les faits, afin d’attirer votre très haute attention : la fièvre monte de partout, et aucun segment du tissu social et économique n’est épargné à ce jour par l’élévation de la température.
Monsieur le président, permettez-moi, ainsi, de vous révéler que les germes d’une situation conflictogène sont désormais bien visibles à l’œil nu.
Monsieur le président, permettez-moi, enfin, de signifier que les Sénégalais, de tout bord, attachés à l’Etat de Droit, se sont déjà mobilisés pour vous réserver un «Ticket d’or» en vue d’un départ mémorable et admirable, le 2 avril 2024. Sous ce rapport, que rien ni personne ne vous fasse rater votre train. C’est le train de l’histoire, il est unique et n’arrive qu’une fois dans la vie des hommes. En outre, l’objectivité commande d’avertir que le couvercle pourrait sauter à tout moment tant la crise, qui ne fut qu’une vision de l’esprit, est désormais une réalité manifeste, voire palpable. Monsieur le président de la République, écoutez votre Peuple, écoutez l’Afrique, écoutez le monde, mais surtout entendez les dits et non-dits. Le report de la Présidentielle ne semble pas dégager des senteurs attrayantes. De ce fait, sur l’ordonnance à prescrire pour embaumer le pays, le légiste conseillerait :
Respect du calendrier électoral
Si dans notre mémento collectif, nul ne peut oblitérer les hauts faits qui ont garni le Sénégal de béatitude et de jubilation, il n’en demeure pas moins que depuis votre adresse, exceptionnelle à plus d’un titre, le 3 février 2024, nous, femmes, hommes, jeunes et vieux, ne cessons de frémir. Monsieur le président de la République, le battement de nos cœurs n’est plus normal.
Il peut être prématuré de déclarer que nous sommes guettés par la tachycardie, certes, mais il ne peut être tôt de constater que le cœur de chacune et de chacun de vos compatriotes, du Sénégal comme de la diaspora, bat à un rythme accéléré du fait de la fièvre du report de l’élection présidentielle, initialement fixée au 25 février 2024.
Le temps n’est pas au jugement. Loin s’en faut. Il ne nous appartient pas non plus de porter la toge du préteur de la Rome antique. Nous n’en avons pas la prétention et notre «Cursus honorum» ne nous le permet pas. Juste que, très humblement et en tant que citoyens, nous pensons ipso facto avoir droit au chapitre, d’autant plus que notre place dans l’agora ne fait pas l’objet d’un doute. Avouons-le, tout de go, si rien n’est fait hic et nunc, les signes avant-coureurs de l’imbroglio politico-judiciaire pourraient s’agréger et se transformer en soubresauts regrettables. En effet, tout porte à croire que ce quiproquo va inexorablement sonner le glas de la cohésion sociale et de l’unité nationale et, à terme, il est à craindre que le pays sombre dans une fosse visiblement très béante. Nous ne le souhaitons pas, mais la conjonction des événements risque fort d’engloutir et de consumer à jamais la quintessence des acquis démocratiques qui ornent avec fierté notre si cher pays. Si l’on n’y prend garde, notre joyau, hélas, nous échappera indubitablement pour s’engouffrer dans un trou d’une profondeur inimaginable et pour une durée indéterminable. Grosso modo, notre «Res publica», à savoir notre bien commun, n’offre plus le visage et l’image d’une chose publique. C’est comme si tout est en train de péricliter et de s’étioler.
Tenir l’élection présidentielle à date échue et jouir d’une sortie honorable et vénérable, le 2 avril 2024, reste la conclusion d’un diagnostic national et international.
Y prêter une attention sera une valeur ajoutée à l’intérêt général. En clair, il est à noter qu’en choisissant de participer au débat public, nous ne faisons qu’accomplir un devoir, celui d’un Républicain.
Dans la vie d’une Nation, il est des moments où aucun citoyen ne saurait rester sourd à l’appel de la République. A ce titre, nous tenons juste à joindre notre modeste voix à celle de nos concitoyens pour partager les différents sanglots, amplifier les sons de l’inquiétude et diffuser les échos de la peur de lendemains incertains pour le Sénégal. Nous ne le soutenons pas ex nihilo. En effet, les dizaines années d’expériences capitalisées dans l’exercice de nos différentes fonctions constituent le socle de nos invocations quotidiennes. Donc, il ne s’agit ni plus ni moins que de préserver la splendeur de notre histoire et de nos traditions politiques, de maintenir la qualité légendaire de notre commun vouloir de vie commune, d’améliorer la joliesse de nos valeurs de paix, la somptuosité de nos ressources humaines et surtout d’ancrer dans les consciences la magnificence tant chantée de notre culture du dépassement. Qu’Allah (Swt) facilite tout et veille sur le Sénégal
LES CALCULS POLITICIENS FRAGILISENT LE CLIMAT DES AFFAIRES
Le report de la présidentielle jette le trouble. Nombre de patrons redoutent les conséquences d'un nouvel embrasement sur leur activité. Car au Sénégal, les petits métiers du secteur informel représentent 97% des emplois
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 12/02/2024
Derrière son bureau de la banlieue de Dakar, Racine Sarr supervise avec inquiétude ses équipes. Le report de l'élection présidentielle sénégalaise, annoncé par le chef de l'Etat Macky Sall, jette le trouble sur les activités de cet entrepreneur et sur l'ensemble de l'économie du pays.
"C'est un énorme gâchis d'argent", déplore le patron de la plateforme d'import-export Shopmeaway, interrogé par France 24. A l'instar d'Ousmane Diallo, qui évoque déjà "20 000 euros de pertes" après l'annulation d'un contrat avec un candidat, de nombreux acteurs économiques dénoncent les répercussions immédiates de cette décision sur leur business.
Mais au-delà des impacts financiers à court terme, c'est surtout l'incertitude sur la durée de cette crise politique que redoutent les chefs d'entreprise sénégalais. Car en tant que deuxième économie ouest-africaine, la stabilité du Sénégal est un atout majeur pour rassurer les investisseurs internationaux.
"Notre rôle est d'être un vecteur de confiance. Celle-ci est bien sûr liée à la stabilité politique du pays", souligne Racine Sarr. Or, selon l'économiste Thierno Thioune, "sur le moyen-long terme, [les troubles] affectent la confiance et donc les partenariats et les investissements internationaux".
Un constat avéré par le passé récent. Lors des émeutes de 2021 et 2023 déclenchées par l'affaire Ousmane Sonko, des entreprises comme Auchan avaient été la cible de manifestants. Et ces perturbations avaient alors eu "un impact immédiat sur le business sénégalais", note M. Thioune.
Dans les bureaux de Racine Sarr, situés non loin du quartier de l'opposant emprisonné, les affrontements avaient même mis en péril le travail des équipes. "Le gaz lacrymogène entrait dans nos bureaux", se remémore l'entrepreneur.
Comme lui, nombre de patrons redoutent les conséquences d'un nouvel embrasement sur leur activité. Car au Sénégal, ce sont aussi les petits métiers du secteur informel, représentant 97% des emplois selon la Banque mondiale, qui sont les premiers touchés par les perturbations.
Or le climat social s'annonce tendu jusqu'aux prochaines élections, repoussées au 15 décembre. De quoi susciter l'inquiétude des entrepreneurs, à l'image de Racine Sarr qui déplore que "des calculs politiciens mettent en péril les intérêts de tous". Face aux incertitudes, le poumon économique ouest-africain retient son souffle.
LE FPSO LSS SUR LE CHAMP DE SANGOMAR
Après des dizaines de jours de voyage à travers les océans Pacifique et Atlantique, l’Unité flottante de production, de stockage et de déchargement (Fpso) Léopold Sédar Senghor (Lss) est arrivée, ce samedi 10 février, sur le champ pétrolier de Sangomar
Après des dizaines de jours de voyage à travers les océans Pacifique et Atlantique, l’Unité flottante de production, de stockage et de déchargement (Fpso) Léopold Sédar Senghor (Lss) est arrivée, ce samedi 10 février, sur le champ pétrolier de Sangomar, informe le Groupe Petrosen.
L’Unité flottante de production, de stockage et de déchargement (Fpso) Léopold Sédar Senghor (Lss) est arrivée sur le champ pétrolier de Sangomar, ce 10 février 2024, après des dizaines de jours de voyage à travers les océans Pacifique et Atlantique. Et pour le Groupe Petrosen, qui a donné l’information, «l’arrivée du Fpso Lss dans les eaux sénégalaises marque une étape significative vers le démarrage de la production de pétrole au Sénégal, prévu mi-2024». «Nous empruntons ainsi le dernier virage vers l’exploitation de notre pétrole», assurent les services de Adama Diallo, Directeur général de Petrosen Holding.
Malgré les multiples défis liés à ce projet, indiquent-ils, «l’Etat du Sénégal, la Société des Pétroles du Sénégal et l’opérateur Woodside ont réussi à surmonter tous les obstacles pour parvenir à cette étape cruciale». Pour rappel, «le Fpso Lss dont la capacité de production est estimée à environ 100 000 barils de pétrole par jour, est l’élément central du dispositif d’exploitation du champ pétrolier Sangomar, qui fera entrer le Sénégal de plain-pied dans le cercle restreint des pays producteurs de pétrole»
Le Groupe Petrosen exprime ainsi sa satisfaction de voir ce navire, un élément très important dans le projet pétrolier, arriver au Sénégal, en vue du démarrage «imminent» de l’exploitation du pétrole au Sénégal. Pour la Société des Pétroles du Sénégal, c’est un pas décisif vers le premier baril de pétrole prévu au cours de cette année
L’Unité flottante de production, de stockage et de déchargement du projet Sangomar avait quitté le chantier naval de Seatrium à Singapour le vendredi 22 décembre 2023, pour faire cap sur les eaux sénégalaises.
En annonçant son départ en décembre 2023, Petrosen Holding avait renseigné que le Fpso Lss, «un véritable joyau, est le fruit de 42 mois de dur labeur de plusieurs milliers d’ingénieurs et d’ouvriers spécialisés. D’une longueur de 372 mètres sur une largeur de 58 mètres, avec une capacité de stockage d’1 300 000 barils, le navire sera amarré dans le champ Sangomar, à une profondeur d’eau d’environ 780 mètres, pour assurer la production d’environ 100 000 à 125 000 barils de pétrole brut par jour».
LES UNIVERSITES SENEGALAISES PARALYSEES DES AUJOURD’HUI
«Journée morte», c’est la première décision prise par la Coordination des étudiants de Ziguinchor, suite à la mort d’un étudiant à Saint-Louis.
Les manifestations qui ont eu lieu vendredi à Dakar et dans plusieurs localités du pays, en protestation contre le report sine die de la Présidentielle, ont fait trois morts dont un étudiant à l’université Gaston Berger de Saint-Louis. Pour exiger la lumière sur les circonstances du décès de Alpha Yéro Tounkara et fustiger la violence exercée sur les manifestants, étudiants et enseignants des universités publiques du Sénégal mettent en branle, dès ce lundi, la machine de la grève.
«Journée morte», c’est la première décision prise par la Coordination des étudiants de Ziguinchor, suite à la mort d’un étudiant à Saint-Louis. En solidarité avec leurs camarades de l’université Gaston Berger, les étudiants de l’Université Assane Seck de Ziguinchor (Uasz) ont appelé à une cessation de toutes les activités pédagogiques et festives dans le temple du savoir. Mais le communiqué publié dans la nuit du vendredi n’a pas calmé les ardeurs. Tard dans la soirée, les apprenants ont laissé libre cours à leur colère et barricadé la route, devant le portail de l’université, en y érigeant un véritable mur à l’aide de briques, soutenues par des tableaux d’affichage en fer. «Nous condamnons ces actes inhumains et dégradants des Forces de défense et de sécurité sur les manifestants. La Constitution sénégalaise confère à tous les Sénégalais le droit de manifester. Si aujourd’hui l’on voit ces manifestants subir de tels actes, l’on peut dire que c’est déplorable», dénonce Hamady Sow, membre de la coordination. Celui qui est, par ailleurs, Secrétaire général de l’amicale de l’Ufr Science économique et sociale, dit avoir constaté avec amertume qu’à chaque manifestation, les étudiants sont les premières victimes. «Hier (vendredi Ndlr), on a eu à décréter 24h non renouvelables de cessation de toute activité. Nous allons convoquer une réunion d’urgence et nous réunir pour apporter notre soutien aux camarades de Saint-Louis. Mais aussi fustiger avec fermeté ce qui se passe dans le pays. Le Sénégal est un pays connu à travers le monde pour sa démocratie et ses valeurs culturelles et sociales très rigides», ajoute-t-il.
Perturbations des enseignements en vue
Les universités sénégalaises risquent de connaître des moments mouvementés dans les jours à venir. En effet, à l’instar de l’Uasz, d’autres universités comme l’Ucad, l’Uadb ont affiché leur colère face à la situation qui prévaut dans le pays. Via des communiqués, les syndicats d’étudiants appellent à la mobilisation estudiantine pour rendre justice à leurs camarades tombés sous les balles et dénoncer la brutalité policière dans les manifestations qui ont suivi le report sine die de la Présidentielle. «Face à cette abomination, la Coordination des amicales d’Ufr de l’université Alioune Diop de Bambey décrète soixante-douze heures (72h) d’arrêt des cours à partir de ce samedi», peut-on lire dans le communiqué. Même rengaine du côté de l’université Iba Der Thiam de Thiès, où la Conférence des amicales d’étudiants appelle à une paralysie de l’université en respectant le mot d’ordre de 72h sans cours pour «honorer la mémoire de (leur) camarade»
Du côté des enseignants, la nouvelle n’est pas tout aussi rassurante. «La mort de Alpha Yéro Tounkara est de trop. Elle constitue le troisième cas en moins d’une décennie, après celles de Bassirou Faye en 2014 et Mouhamadou Fallou Sène en 2018», fustige pour sa part le Syndicat autonome des enseignants du supérieur. Toujours, d’après le Saes, «la mort d’un étudiant est devenue banale aux yeux des autorités politiques en ce sens qu’aucune des morts n’a été, pour le moment, élucidée». Le syndicat exige également toute «la lumière sur la mort de l’étudiant Alpha Yéro Tounkara et celle des autres victimes, et la cessation immédiate de l’usage disproportionné de la force contre (nos) compatriotes». Dans un autre communiqué consacré à son plan d’actions de protestation, le Saes décrète une université morte en observant une grève de 48h les lundi 12 et mardi 13 février. Une façon de plonger les universités publiques sénégalaises dans une véritable paralysie.
Par Madiambal DIAGNE
LES INDÉCENTES INJONCTIONS AUX JUGES DU CONSEIL CONSTITUTIONNEL
Il faudrait bien que ceux qui voudraient renverser la table des négociations, sachent que leur jusqu’au-boutisme pourrait mener à une situation extrême d’un putsch militaire
Un groupe de cinq professeurs de Droit, émérites, des références, des sommités universitaires, Serigne Diop, Abdel Kader Boye, Babacar Guèye, Alioune Badara Fall et Alioune Sall, ont publié une sorte de lettre ouverte aux membres du Conseil constitutionnel. Ils leur font la leçon de Droit, leur expliquant comment juger le recours introduit au niveau de cette haute juridiction par des députés de l’Assemblée nationale, attaquant la loi constitutionnelle qui fixe le report de l’élection présidentielle au 15 décembre 2024. Cette élection présidentielle était initialement prévue pour le 25 février 2024. Ces enseignants de Droit public, qui signent leur texte avec laeurs prestigieux titres et qualités académiques, considèrent «la justiciabilité incontestable de la loi constitutionnelle n°04/2024 devant le Conseil constitutionnel». En langage moins ésotérique, ils expliquent que le Conseil constitutionnel est compétent pour juger de cette loi constitutionnelle. C’est dire que le Conseil constitutionnel devrait réviser sa jurisprudence constante selon laquelle il ne saurait juger d’une loi constitutionnelle, d’autant que ses missions sont strictement encadrées par la loi organique qui fixe ses attributions et compétences.
«Cent fois le Conseil constitutionnel sera saisi pour examiner une loi constitutionnelle, cent fois il se déclarera incompétent» - Serigne Diop
Cette haute juridiction ne saurait être appelée à se prononcer dans d’autres cas que ceux limitativement prévus par les textes. Le Conseil constitutionnel ne tient, ni de la Constitution ni d’aucune disposition de la loi organique, le pouvoir de statuer sur une révision constitutionnelle. On voit clairement le premier biais de l’injonction contenue dans la note de cours des éminents universitaires. En effet, ils admettent, par l’intitulé-même de leur texte, le caractère et l’impérium d’une «loi constitutionnelle». Il ne saurait d’ailleurs en être autrement car le texte en cause a été adopté, par le Constituant, selon les formes d’une loi constitutionnelle, c’est-à-dire à la majorité requise de plus des 3/5 des membres de l’Assemblée nationale. Aussi, dans le fond, le texte change des dispositions de la Constitution et toutes choses égales par ailleurs, une disposition légale qui en change une autre, revêt naturellement la même autorité ou le même caractère. Il apparaît alors étonnant de demander au Conseil constitutionnel de s’arroger le droit ou le pouvoir d’examiner une loi constitutionnelle. Autres temps, autres mœurs car dans les mêmes circonstances, Serigne Diop enseignait que «cent fois on saisira le Conseil constitutionnel au motif d’apprécier une loi constitutionnelle, cent fois le Conseil constitutionnel se déclarera incompétent !».
On peut rappeler les grands débats durant le règne du président Abdoulaye Wade, en l’occurrence lors de l’adoption de la loi constitutionnelle instaurant un viceprésident de la République au Sénégal ou de la loi constitutionnelle instituant le Sénat, ou encore de la loi constitutionnelle sur l’intérim du président de la République par le président du Sénat, ou encore de la loi constitutionnelle modifiant la durée du mandat du président de la République. Le contrôle des lois constitutionnelles s’est systématiquement heurté au refus du juge de l’exercer ! Comme par hasard et pour on ne sait quelle raison, il faudrait que le Conseil constitutionnel se transforme ou se renie pour l’exercer dans le cas d’espèce ! Inciterait-on à une sorte de rébellion des juges, mais une rébellion qui ne serait certainement pas fondée sur une posture de légalité ou d’orthodoxie républicaine ? Le Conseil constitutionnel a pu être atteint dans son honorabilité avec les folles accusations de corruption portées par une partie de la classe politique contre certains de ses membres. Pour autant, il ne saurait se mettre dans une logique de « gouvernement des juges ».
On retiendra que c’est cette situation de récurrence des décisions d’incompétence du Conseil constitutionnel qui avait poussé des voix à s’élever pour demander l’accroissement des compétences du Conseil constitutionnel ou de l’interprétation qu’il en fait, et donc préconisaient de le transformer en Cour constitutionnelle comme au Bénin. Ainsi aurait-il la plénitude de ses compétences et statuerait en toutes circonstances. Depuis sa décision du 26 mars 2003, le Conseil constitutionnel français se déclare systématiquement incompétent pour statuer sur la conformité à la Constitution d’une révision constitutionnelle.
L’autre argument qui rend dubitatif est que les cinq éminents professeurs arguent que la loi constitutionnelle ne saurait modifier des dispositions intangibles ou immuables consacrées par la Constitution. En langage plus simple, il existerait dans la Constitution des dispositions qu’aucun Constituant souverain ne devrait plus pouvoir changer. Le Constituant qui a élaboré la Constitution de 2016 aurait-il plus de légitimité ou d’autorité pour ne plus permettre à un autre futur lointain Constituant de l’année 3016 par exemple, de fixer de nouvelles dispositions selon les mêmes règles ou procédures ? Ce Constituant de 2016 s’était pourtant permis de modifier des dispositions fixées antérieurement par d’autres aussi légitimes constituants !
En France, ils tomberaient sous le coup de la loi pénale
Il faut dire que c’est le ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, un autre professeur de Droit public, Ismaïla Madior Fall, qui a été le premier à chercher à faire revenir les juges constitutionnels sur les bancs de la Faculté des sciences juridiques. Il a fait une note explicative intitulée «comprendre le report de l’élection présidentielle du 24 février 2024», et dans laquelle il s’est permis de répondre à sa propre question : « Est-ce que le Conseil constitutionnel peut censurer la loi constitutionnelle ?» Ainsi, explique-t-il, dans l’esprit d’une justice « prédictive », que la haute juridiction ne saurait faire autrement que d’avaliser la loi constitutionnelle. Il s’est également évertué à leur montrer que le décret pris par le président de la République, le 3 février 2024, suspendant le processus électoral, relève de la catégorie des actes de gouvernement qui bénéficient de l’injusticiabilité constitutionnelle. On peut dire qu’il a bien tort d’engager le débat pour provoquer les réactions examinées ci-dessus. Si le Conseil constitutionnel le suit dans «sa plaidoirie», on pourra toujours dire que les juges ont subi une influence, une pression de la part des autorités gouvernementales. Au demeurant, toutes ces prises de position participent de certaines formes d’influence, du reste inacceptables, sur les juges. On peut en outre interroger la question de la rationalité affective qui peut peser sur le délibéré des juges.
En effet, quand votre ancien professeur de Droit, que vous respectez, que vous pouvez vénérer, vous indique la « bonne » voie à suivre pour trancher un contentieux, assurément, toute personne peut avoir tendance à être sensible à cette injonction. On a bien vu que cela devient une habitude au Sénégal, que les différents professeurs de Droit s’autorisent à écrire publiquement, dans les journaux, le factum à la place du Conseil constitutionnel ou de tout autre juge. De telles prises de position peuvent constituer de véritables déterminants qui peuvent fortement conditionner un juge. Aussi, la suspicion qui va entourer la décision que prendront les juges sera renforcée. Est-il besoin de rappeler que les juges ne sont que des êtres humains avec des sentiments.
Aux Etats-Unis d’Amérique, une caricature voudrait que « la Justice reflète ce que le juge a mangé au petit-déjeuner ». Dans l’esprit de protéger davantage les juges de ces formes de pression, le législateur sénégalais devrait songer à adopter une loi comme celle existant en France. L’article 434-16 du Code pénal français dispose : «La publication, avant l’intervention de la décision juridictionnelle définitive, de commentaires tendant à exercer des pressions en vue d’influencer les déclarations des témoins ou la décision des juridictions d’instruction ou de jugement, est punie de six mois d’emprisonnement et de 7500 € d’amende. Lorsque l’infraction est commise par la voie de la presse écrite ou audiovisuelle, les dispositions particulières des lois qui régissent ces matières sont applicables en ce qui concerne la détermination des personnes responsables.»
Au Sénégal, cette interdiction n’est faite qu’à l’endroit des magistrats. Il n’est nullement question d’une remise en cause d’un quelconque droit de critique d’une décision de Justice. La doctrine enrichit l’œuvre de Justice par cet exercice. Ce droit de critique, et parfois de contestation, demeure aussi une faculté encadrée par la loi, encore qu’elle ne saurait être exercée qu’après le prononcé du verdict. Le faire avant procède indubitablement d’une forme de discrédit de la Justice.
L’heure de choisir entre la peste et le choléra
On ne le dira jamais assez, la décision de Justice, quelle que soit sa portée, ne permettra pas de régler définitivement la question éminemment politique du report de l’élection présidentielle. Il apparaît que le rendez-vous initial du 25 février 2024 sera fatalement manqué. La question est moins de savoir si Macky Sall est un démocrate ou est le pire des dictateurs que la terre n’ait jamais connus. Il s’agit de sortir le Sénégal d’une impasse. Les acteurs publics ne pourront alors qu’essayer de s’y faire avec un nouveau calendrier électoral. Il faudra forcément accepter une autre date pour l’élection du président de la République. Le refus obstiné de discuter pour s’accorder sur la date du 15 décembre 2024 ou sur une autre date, présente assurément de graves risques pour la paix civile et la stabilité institutionnelle et le système démocratique. Il faudrait bien que ceux qui voudraient renverser la table des négociations, sachent que leur jusqu’au-boutisme pourrait mener à une situation extrême d’un putsch militaire (Que Dieu nous en préserve !). Mais si par malheur cela arrivait, au lieu du 15 décembre 2024, l’élection se tiendrait au meilleur des cas en 2027. Il suffit en effet d’observer autour du Sénégal, que tous les régimes putschistes qui avaient promis de courtes transitions sont restés au pouvoir depuis plusieurs années et ne songent pas encore à organiser des élections.
Par Ndiaga SYLLA
POURQUOI PRONER LE DIALOGUE MAINTENANT ?
L’unique dialogue qui se justifie, dans le contexte actuel, consiste à respecter le droit du peuple sénégalais à choisir, de manière libre et démocratique, son président de la République
Pourtant le dialogue ne fut nullement instauré en des moments cruciaux : Lorsqu’en 2017, jusqu’à la veille des élections législatives, près de 2 millions d’électeurs n'avaient pas encore reçu leur carte d’identité/électeur biométrique CEDEAO mise en place lors de la refonte du fichier électoral, au point que le Président de la République décida, au dernier moment (à une semaine du scrutin), de saisir le Conseil constitutionnel pour avis...
Le Conseil constitutionnel avait invalidé 22/27 candidatures à l’élection présidentielle de février 2019 dont 20 l’avaient été pour défaut de parrainage. La liste proportionnelle de la principale coalition de l’opposition, lors des élections législatives de juillet 2022, a été annulée par le Conseil constitutionnel, écartant ainsi de la course des ténors de l’Opposition...
Or, l’approche dans le cycle électoral favorise la réforme électorale entre l’évaluation des élections précédentes et le démarrage de la période préélectorale. Dès lors, le dialogue avait bel et bien eu lieu conformément à la tradition sénégalaise. En outre, le fichier électoral avait été audité une énième fois par des experts internationaux. Il s’y ajoute que l’administration avait quasiment fini de remplir tous les actes préparatoires et avait mis en place le dispositif matériel pour un bon déroulement du scrutin. Ainsi, même les bulletins de vote avaient été édités. C’est dire que le Sénégal est actuellement prêt à organiser l’élection présidentielle !
Par conséquent, le crime que l’on tente de commettre en présence de plusieurs témoins, notamment la communauté internationale à travers ses Observateurs, ne saurait prospérer ! Il est de la responsabilité des 7 Sages du Conseil de rendre leur verdict en application de la Constitution et des lois, afin que la République ne soit assassinée par des calculateurs et comploteurs au moyen fallacieux d’un dialogue qui ne vise qu'à redistribuer les cartes.
La Cour constitutionnelle tant réclamée et actée dans la Charte des Assises Nationales sera instituée par le futur régime issu de l’élection présidentielle du 10 mars 2024 probablement : une nouvelle date à fixer par le Conseil constitutionnel en respectant la période de campagne électorale (20 jours). L’unique dialogue qui se justifie, dans le contexte actuel, consiste à respecter le droit du Peuple sénégalais à choisir, de manière libre et démocratique, son Président de la République.
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«DIOMAYE PRESIDENT» MAINTIENT LA PRESSION ET PREVIENT MACKY SALL
Face à la presse hier, Mimi Touré et ses nouveaux camarades, loin de répondre au dialogue, ont appelé à plus de mobilisation tout en mettant en garde contre un «coup d’Etat militaire».
Suite aux manifestations meurtrières contre le report de la Présidentielle, les alliés du candidat Bassirou Diomaye Faye ont interpellé le Président Macky Sall. Face à la presse hier, Mimi Touré et ses nouveaux camarades, loin de répondre au dialogue, ont appelé à plus de mobilisation tout en mettant en garde contre un «coup d’Etat militaire».
Derrière le candidat de Sonko, c’est une dizaine de leaders qui se sont réunis hier pour interpeller le chef de l’Etat. A son appel à des concertations pour apaiser les tensions politiques en cours, la coalition «Diomaye Président» s’est déjà braquée. «Depuis trois ans, on a dénombré un nombre élevé de morts et de blessés sous Macky Sall. De mémoire de Sénégalais, on n’a jamais vu un régime qui a enregistré autant de morts, d’arrestations et d’emprisonnements. Ça veut qu’il ne compte que sur la force. Ce n’est pas un régime avec lequel on doit dialoguer. Et ce n’est que le rapport de force qui permettra de le mettre chaos», a prédit, d’un ton caustique, l’ancien procureur Aliou Ndao. De son coté, Mimi Touré s’est voulue plus catégorique sur la situation sur le terrain. «Macky Sall, les femmes demandent qu’on arrête de tuer leurs enfants. Ces jeunes tués, leurs mères les ont portés 9 mois dans leur ventre comme votre femme a eu à porter pendant 9 mois de grossesse vos 3 enfants. Arrêtez de tuer nos enfants. Vous êtes le seul responsable de la situation du pays et des tueries de jeunes manifestants», a apostrophé l’ancienne Première ministre et dissidente du régime.
Pour Moustapha Guirassy, «cette fois ci, même la Communauté internationale est unanime dans sa condamnation des dérives du Président Macky Sall» suite à sa décision de reporter la Présidentielle. «On pensait que le Président Macky Sall avait compris, lui qui parle de paix, de stabilité. On constate qu’il n’a comme solution que la force, la brutalité et la violence. Il a accusé Ousmane Sonko d’être à la base de la violence. Alors qu’aujourd’hui ce dernier est silencieux de l’autre coté. Donc, c’est la preuve que la violence est du côté du Président Macky Sall. Malheureusement, nous sommes à plus de 266 arrestations en moins de 48 heures. Et il y a eu trois morts», at-il comptabilisé. A son tour, le député Guy Marius Sagna, qui a rebondit sur la dernière sortie du chef de l’Etat, a mis en garde ce dernier contre «des appels du pied et des menaces sur un coup d’Etat militaire».
L'OPPOSITION PROMET LA RÉSISTANCE FINALE
Guy Marius Sagna passe à la menace et prévient le président Macky Sall : si le pouvoir n'est pas rendu au peuple le 2 avril, l'opposition prendra le palais par la force et mettra en place un "gouvernement parallèle"
Bés Bi le Jour |
Cheikh Moussa SARR |
Publication 12/02/2024
Un report, une manifestation, trois morts. Guy Marius Sagna est dans tous ses états et prévient le président Macky Sall. Le député de Yewwi jure que le 3 avril, si le Président ne quitte pas le pouvoir, l’opposition le délogera du palais et mettra en place un gouvernement parallèle. Ce proche de Ousmane Sonko admet que le chef de l’Etat a tenté d’avoir «la bénédiction» de l’opposant en prison pour reporter l’élection et exclut toute participation au dialogue.
Vendredi dernier, des manifestations avaient éclaté un peu partout à travers le pays. Des jeunes ont fait face aux forces de défense et de sécurité pour contester le report de la présidentielle. Pendant ce temps, les leaders de l’opposition étaient introuvables. Invité de l’émission Jury du Dimanche de iRadio, Guy Marius Sagna s’est expliqué : «Premièrement, pour ce qui me concerne, chaque fois que nous avons convoqué le peuple sénégalais, j’ai été aux avant-postes de la résistance. Deuxièmement, nous avons dit tout simplement que cette désobéissance civile, cette résistance face à ce coup d’État constitutionnel, n’est l’affaire d’aucun leader, d’aucun parti politique, d’aucune organisation. Il faut tout simplement dire que ce qui affecte les citoyens sénégalais affecte ceux-là que vous appelez les leaders. Il y a des citoyens déterminés, engagés, mobilisés sur le terrain. Et, il y en a d’autres qui sont des lâches, qui restent dans leur coin, dans leur chambre, dans leur lieu de travail. C’est la même chose pour ceux que vous appelez en fait les leaders. Il y en a qui sont déterminés, qui sont conséquents, qui font corps avec le peuple. Et, il y en a d’autres qui font preuve de lâcheté. Donc, ce n’est pas propre aux leaders, c’est propre à notre société sénégalaise. Et dans tous les groupes socioprofessionnels, dans tous ces segments, il y a des Sénégalais dignes et des Sénégalais indignes.»
«Si le président ne nous rend pas le pouvoir, nous irons le déloger au palais»
Le député de Yewwi askan wi a soutenu que Macky Sall ne sera plus considéré comme président à partir du 2 avril prochain. «C’est au président de choisir. Soit il recule, et éventuellement tout est bien qui finit bien, soit le Conseil constitutionnel et la Cour suprême disent le droit, tout est bien qui finit bien partiellement. Soit le président s’entête à ne pas entendre, alors l’indignation générale, l’indignation nationale, et alors il nous pousse à faire deux choses qu’il avait luimême préconisées contre le président Abdoulaye Wad : Si le président ne nous rend pas le pouvoir au plus tard le 2 avril 2024, nous irons le déloger au palais. Je dis ici solennellement que si le président Macky Sall ne nous rend pas le pouvoir au plus tard le 2 avril, nous mettrons sur pied un gouvernement d’union nationale, un gouvernement mais parallèle qui sera, à partir du 3 avril, le vrai gouvernement du peuple sénégalais», a-t-il prévenu.
«Avant de reporter la Présidentielle, Macky Sall devait démettre Amadou Ba»
Le premier ministre Amadou Ba est accusé par le Parti Démocratique Sénégalais (Pds) d’avoir corrompu des juges lors du processus de validation des candidatures au Conseil constitutionnel. Guy Marius Sagna estime que si le président Macky Sall accorde du crédit à ces suspicions et veut que les choses soient clarifiées, pourquoi n’a-t-il pas démis son Premier ministre, victime de ces suspicions, de ces accusations ? «Le président Macky Sall dit que c’est sur la base de suspicions et d’accusations faites sur son candidat à lui et Premier ministre qu’il suspend, annule, reporte l’élection présidentielle et prolonge son mandat. C’est sur cette base-là qu’il fait cela. Mais la première chose qu’il aurait dû faire avant de reporter l’élection, avant de prolonger son mandat, c’est de régler le cas de son Premier ministre en le démettant. Parce qu’il ne saurait y avoir à la tête du gouvernement du Sénégal un corrupteur. Il ne saurait y avoir un gouvernement corrompu», a-t-il dit. Il ajoute : «Je répète, depuis des années, et je ne suis pas le seul, la majorité des citoyens le pense, la justice sénégalaise est corrompue, quand bien même il y a des juges qui sont dignes. Il y a des juges qui disent le droit au nom du peuple. Donc, quand nous disons que la justice est corrompue, que cette justice est ligotée, que cette justice est aux ordres, ça n’épargne aucun segment de cette justice, y compris le Conseil constitutionnel. Mais, que ce soit dans ce Conseil constitutionnel, que ce soit dans la Cour suprême, que ce soit dans les autres tribunaux, dans les autres cours et tribunaux, il y a des juges indépendants.»
«Macky Sall a cherché la bénédiction de Sonko pour reporter l’élection»
Il se murmure dans les coulisses du Sénégal que Ousmane Sonko est en discussion avec le président Macky Sall. Guy Marius Sagna, a apporté des éclairages sur cette question. «Je ne peux rien dire de plus que ce que j'ai déjà dit et que je vous ai envoyé à vous-même, vous, journalistes, à savoir que le président Macky Sall cherche depuis des semaines la bénédiction du président Ousmane Sonko, actuellement arbitrairement, injustement, incarcéré, pour reporter l’élection présidentielle. Je l’ai dit, je l’ai écrit», a-t-il dit. Sur l’appel au dialogue lancé par le chef de l’Etat, le responsable de Frapp se veut clair : «On ne peut s’attendre qu’à une seule chose : une défense intransigeante de notre Constitution. Rien ni personne ne nous fera détourner de notre vision que le président Macky Sall est devenu un putschiste constitutionnel et qu’on ne laissera pas un seul jour de plus après le 2 avril 2024. Comment dialoguer avec le putschiste Macky Sall ? Comment dialoguer avec le tortionnaire Macky Sall ? Comment dialoguer avec celui dont le régime a assassiné nos enfants ? Quel dialogue peut-il y avoir ? Deuxièmement, le dialogue devrait se faire dans les conseils municipaux. Le dialogue devrait se faire à l’Assemblée nationale. Le dialogue devrait se faire dans ces institutions. Alors, hors Assemblée nationale, à votre avis, qui devrait initier un dialogue entre les acteurs politiques ? Pour répondre à cette interrogation, il a affirmé : J’aurais souhaité que si dialogue il y a, que ce dialogue soit mené, dirigé par le prochain président. Le président Macky Sall, le président de la République, après le 25 février 2024 qu’est-ce qu’on a à dialoguer avec un président sortant ? Il y a quelque chose de surréaliste quand même. Le président Macky Sall nous impose un dialogue alors que c’est fini, alors qu’il est parti, alors qu’il a un pied et quatre doigts hors du pouvoir. Le seul dialogue qu’il pourrait y avoir, c’est celui du respect de la Constitution».
KALIDOU KASSE TREMPE SON PINCEAU POUR LA CAUSE HUMAINE
Changement climatique - Le surnom du pinceau du Sahel lui colle à merveille. Puisque la question du changement climatique interpelle tous les artistes.
Bés Bi le Jour |
Adama Aïdara KANTE |
Publication 12/02/2024
Le surnom du pinceau du Sahel lui colle à merveille. Puisque la question du changement climatique interpelle tous les artistes. Au premier chef, le peintre Kalidou Kassé qui va aborder cette problématique universelle au cours d’une exposition qui se tiendra du 2 avril au 30 mai, à la commune française de Castelsarrasin.
L’artiste plasticien Kalidou Kassé sera l’hôte de Castelsarrasin. Durant deux mois de séjour dans cette ville française, il partagera une plateforme sur la thématique du changement climatique, avec le sculpteur français Gérard Casset, renseigne un communiqué de l’artiste. A l’occasion de cet évènement culturel, M. Kassé va présenter 15 tableaux exprimant un regard africain face à la détérioration de l’environnement, conséquence de l’activité de l’homme. L’exposition entre dans le cadre de la politique culturelle de la ville de Castelsarrasin pour la promotion des arts plastiques et du patrimoine. Il est prévu également une projection du film document «Titi Boy», qui retrace sa vie et son œuvre. Une activité qui se tiendra à l’espace Antonin Delzers sera axée sur le thème «L’amitié entre les hommes et la nature». Quant à la question du changement climatique, il sera enfin matérialisé avec une fresque murale que l’artiste sénégalais réalisera une fois sur place. A noter que le peintre avait invité son collègue français en 2005, pour l’expo «Kermel en fleurs», dans le cadre de la préservation du patrimoine et de l’environnement.