Dans le combat que lui et ses camarades mènent pour une refonte voire une restructuration du Parti démocratique sénégalais, Modou Diagne Fada n'entend point flancher. Aussi, dans cette première partie de cette interview accordée à EnQuête, le président du groupe parlementaire "Libéraux et Démocrates" revient sur les péripéties de la production d'un mémorandum, écarte toute possibilité d'être exclu du Pds, pour ensuite lever un coin du voile sur ses divergences avec le coordinateur du parti de Me Wade, en l'occurrence Oumar Sarr.
Vous venez de produire un référendum dans lequel vous demandez des réformes au sein des Pds. Pourquoi avez-vous posé un tel acte ?
Après la perte du pouvoir (Ndlr le 25 mars 2015), il fallait se concentrer pour maintenir les militants dans les rangs du parti. Il fallait aussi s'organiser pour empêcher la débandade. Par la suite, nous avons porté le combat pour la libération de nos détenus politiques. Mais c'est clair que le parti ne pouvait pas être oublié pendant tout ce temps. Le Pds est notre instrument de lutte, notre instrument de combat, c'est aussi notre instrument de reconquête du pouvoir. Nous l'avons assez négligé durant ces trois premières années ; nous pensons que le moment était venu en 2015 de poser le débat pour amener les responsables et militants à se pencher sur le devenir du Parti démocratique sénégalais, pour le réformer, le réorganiser, le renouveler et faire de telle sorte que le parti soit en ordre de bataille pour les prochaines échéances électorales. Nous avons attendu 2015 pour le faire puisqu'il nous reste 2 ans pour aller aux élections législatives de 2017 au moins si la présidentielle devrait être reportée. On ne peut plus attendre pour poser le débat de la réorganisation du parti. Il faut terminer le processus de renouvellement et ensuite, disposer d'une année pour faire le tour du Sénégal, des villages, des sections, des fédérations pour pouvoir, non seulement panser les blessures mais surtout légitimer les nouvelles structures qui sont déjà installées parce que tout simplement nous aurions fini de renouveler notre parti.
Mais pourquoi vous n'avez pas posé le débat en interne par exemple au comité directeur du parti au lieu de présenter un mémorandum ?
Le mémorandum est un document écrit pour accorder la primeur au frère secrétaire général national qui l'a lu et qui l'a apprécié et annoté. Certainement, il a compris que nous avons le droit de produire une réflexion. En réalité, ce débat a été posé au niveau de la Fncl (Fédération nationale des cadres libéraux, Ndlr). Peut-être que le comité directeur dans sa composition actuelle n'est pas une instance où on peut mener un débat sérieux.
Pourquoi ?
Parce que nous avons une composition assez pléthorique. Il y a 400 voir 500 membres au comité directeur. Si tous les 500 membres devraient prendre la parole pour discuter d'une question aussi importante, cela va de soi qu'il nous faut 3 jours, 4 jours ou 5 jours pour la régler. L'instance telle qu'elle est constituée est plutôt une instance de relais entre la direction et la base. C'est une instance de partage d'informations entre la direction et la base. C'est une instance de formation politique pour certains jeunes et certains néophytes en politique qui sont entrés massivement au niveau du comité directeur. Aujourd'hui, au niveau du parti, il n'existe pas un espace de dialogue où un tel débat peut se poser. La seule instance est le secrétariat général national. En ce qui me concerne, le président Wade connaît mes positions parce que nous avons eu des échanges autour de ces questions. Nous en avons discuté à plusieurs reprises ; il connaît mes ambitions, il connaît mes intentions, il connaît aussi mes positions sur la nécessité de renouveler le parti, de réorganiser le parti et de mettre le parti en ordre de bataille pour pouvoir gagner les élections prochaines. De même, il sait que j'ai toujours défendu la séparation du statut du candidat à l'élection présidentielle, du statut du secrétaire général national du parti. Les deux fonctions doivent être portées par deux responsables différents.
Vous deviez être reçu la semaine dernière par votre secrétaire général national, Me Abdoulaye Wade, pour discuter du mémorandum. Finalement la rencontre n'a pas eu lieu. Qu'est-ce qui s'est passé ?
Il y a un problème de coordination entre nous et le cabinet du président Wade. Nous avions envoyé un message à son directeur de cabinet pour lui proposer une heure, le message n'est pas arrivé à bon port ou alors est arrivé le lendemain au moment où il nous avait proposé une autre heure. Finalement quand on a essayé de se rattraper, ce n'était plus possible parce que la rencontre avait été déjà annulée et à la place de l'audience, des ONG suisses et d'autres étrangers ont été programmés. Nous n'avons pas pu nous rencontrer même si une partie de la délégation s'était déjà déplacée au domicile du frère secrétaire général national pour les besoins de l'audience. Mais nous pensons que la rencontre va se tenir la semaine prochaine.
La semaine prochaine, c'est quand pour être plus précis ?
Nous allons rencontrer le cabinet du président Abdoulaye Wade pour connaître le jour et l'heure.
Vous avez dit qu'au Pds, il y a 3 groupes, votre camp, le camp du statu quo et un troisième camp qui serait à l'affût. Qu'en est-il exactement ?
Pour nous, il y a deux camps. Il y a le camp que nous incarnons qui est celui du changement, de la restructuration, du renouvellement ; le camp qui souhaite que les lignes bougent, qu'on insuffle du sang neuf au parti ; le camp qui veut que le parti soit mis en ordre de bataille pour gagner les prochaines élections et le camp du statu quo. C'est dans le camp du statu quo que nous pouvons distinguer plusieurs types de responsables. Dans ce groupe, il y a les gens qui sont pour le statu quo parce qu'il considère que si Wade n'est plus secrétaire du parti, ils sont finis. Il y a des responsables qui pensent qu'avec Wade, ils ont quelques moyens de subsistance pour pouvoir mener à bien leur vie. Et d'autres gens, toujours dans ce groupe du statu quo qui sont encagoulés, et sont aussi ambitieux que nous mais qui refusent pour le moment de dévoiler leurs ambitions. Ces gens font preuve de docilité, de tout ce que vous voulez pour plaire à Wade, pensant qu'au bout du compte, on va leur offrir le parti sur un plateau d'argent.
Vous faites allusion à qui ?
Nous ne faisons allusion à personne. Le débat n'est pas pour le moment personnel. C'est un débat axé sur le plan des idées. Parce que nous avons soulevé une grande question, nous pensons que les militants et les responsables du parti doivent bien lire et comprendre notre mémorandum. C'est un document qui reprend un certain nombre d'idées, et qui me semble être extrêmement important pour le renouveau du Pds. C'est un mémorandum où nous affirmons clairement qu'on ne paye pas suffisamment le maître en restant éternellement son élève. Et par conséquent, nous devrons nous affranchir de la tutelle du président Wade. Nous devrons avoir le courage de nous mettre devant, nous devrons avoir le courage d'assumer nos responsabilités, nous ne devons plus accepter de nous cacher derrière Abdoulaye Wade. Nous n'avons plus le droit d'exposer notre leader aux forces de l'ordre et à cette foule de militants de l'Apr prêts à l'insulter et à le traîner dans la boue. Nous pensons que Wade mérite mieux que ça. On ne peut pas continuer à confiner le président Wade dans un rôle seulement de secrétaire général national d'un parti. Tous ceux qui défendent le contraire sont pour le statu quo et le statu quo n'est pas bon pour le Pds.
Mais il n'empêche que des responsables du Pds vous accusent de vouloir commettre un parricide. Qu'en pensez-vous ?
Le père est là, et il restera là. En tout cas, ce n'est pas nous qui allons commettre un parricide. Wade ne le mérite pas. Il ne faut pas compter sur nous, ses enfants, pour tuer le père. En ce qui nous concerne, Wade est le secrétaire général national du Pds jusqu'au prochain congrès. Le problème n'est pas d'enlever Abdoulaye Wade pour mettre quelqu'un d'autre. La question est plus profonde que cela. Aujourd'hui, quel est le responsable qui peut dire que le parti fonctionne normalement ? Que les sections, les fédérations fonctionnent normalement ? Que les instances du parti au niveau national sont convoquées régulièrement ? Que les militants qui y assistent sont représentatifs de la base ? Personne ne peut l'affirmer. Nous sommes restés plus de 17 ans sans renouveler les instances de base du parti. Il y a combien de nouveaux maires, combien de nouveaux responsables arrivés dans le parti depuis 10 ans voire 13 ans ? Des responsables du Pds ont gagné des élections locales ou législatives mais officiellement, ils n'occupent aucune responsabilité dans le parti. Est-ce que cette situation est normale ?
Donc, c'est compte-tenu de tous ces facteurs que vous avez affiché votre ambition de succéder à Me Wade à la tête du Pds ?
Il faut attendre le bout du processus. Le débat aujourd'hui, c'est de savoir si nous allons commencer la vente des cartes. Allons-nous renouveler les instances de base, la direction du parti ? Au bout du processus, si les militants me font confiance, je suis prêt à assumer cette charge de secrétaire général national du Pds. Mais s'ils portent leur confiance sur un autre responsable du parti, je suis aussi prêt à me ranger derrière ce responsable. Pour le moment, nous n'en sommes pas encore là.
Le Pds a entériné la candidature du fils de votre secrétaire général. Mais d'après certains proches de Wade, vous n'y croyez pas en disant que Karim Wade est votre candidat. D'autres parlent même de ruse de votre part ? Quel commentaire vous-en faites ?
Moi aussi, je peux ne pas croire à leur soutien à Karim Wade. C'est leur parole contre la mienne. Jusqu'à preuve du contraire, le candidat du Pds reste Karim Wade. J'ai assisté personnellement au bureau politique transformé en congrès. Nous avons dit que Karim Wade est notre candidat à l'élection présidentielle. Si je n'étais pas d'accord, j'allais prendre position pour dire non je ne suis pas d'accord. Ceux qui sont dans le parti et qui me connaissent savent que j'ai le courage de mes opinions et de mes idées. Si je n'étais pas d'accord avec le choix porté sur le fils du président Wade, j'allais intervenir à la radio ou à la télévision pour dire que Karim Wade ne sera pas mon candidat. Et après ? Est-ce qu'on me tuera pour l'avoir dit ? Est-ce qu'on va m'insulter pour avoir dit que je ne suis pas d'accord que Karim Wade soit le candidat du Pds ? Donc, si je dis que Karim est le candidat du parti, je pense que les gens doivent me croire.
Que répondez-vous à ceux qui pensent que vous travaillez pour Macky Sall ?
Ces genres d'affirmation ne me surprennent pas. En vérité, quand vous êtes dans un parti d'opposition et quand vous posez un débat de fond, un débat qui secoue un peu le cocotier, c'est classique que les faucons vous taxent de tous les noms d'oiseau. Mais Modou Diagne Fada à l'Apr, même mes détracteurs savent que ce n'est pas envisageable. Ce n'est pas possible qu'un tel scénario se produise. Même ceux qui le disent le savent pertinemment. Peut-être qu'ils sont dans une dynamique de chercher à me blâmer parce qu'ils n'ont pas d'arguments. Ceux qui sont contre notre mémorandum n'ont pas d'arguments à nous opposer. Tous ceux qui sont lucides dans le parti, tous ceux qui croient profondément au Pds et qui croient à Me Abdoulaye Wade sont d'accord avec nous que le parti doit être renouvelé pour qu'on puisse sauvegarder l'héritage d'Abdoulaye Wade. C'est un manque d'arguments de nos adversaires au sein du parti que de nous accuser de chercher à travailler pour l'adversaire.
L'idée de vous exclure du Pds est agitée par certains responsables du parti. Etes-vous préparé à une telle éventualité ?
Je ne peux pas me préparer à ce schéma parce que je ne suis pas fautif. Je n'ai commis aucune faute.
Dans l'histoire du Pds, beaucoup de militants ont été exclus du parti sans pour autant commettre de faute…
Si ces militants ont été exclus de cette manière, c'est leur problème. En ce qui me concerne, je n'ai pas commis de faute ; je n'ai pas violé les textes du parti. Je suis dans le débat, dans la réflexion et dans la proposition. Donc personne ne peut nous exclure du parti à cause de cela. Ce serait trop grave.
Et si en définitive vous êtes exclu du parti, Que comptez-vous faire ?
Je ne peux pas fonctionner en tenant compte des "si". Pour moi, c'est exclu qu'on soit exclu. Ce n'est pas possible. Ça ne peut pas être éventualité. Personne ne peut nous exclure du parti pour avoir produit un mémorandum. En tout cas jusqu'au moment où je vous parle, (l'entretien a eu lieu hier) c'est une éventualité que nous écartons.
Quelles sont aujourd'hui vos relations avec le coordonnateur du parti en l'occurrence Oumar Sarr ?
Oumar Sarr est le coordonnateur général du parti nommé par le secrétaire général du Pds. Je n'ai rien de crypto-personnel contre lui. C'est un frère de parti. Il est dans son rôle de coordonnateur, je suis dans mon rôle de président de groupe parlementaire. Et à la tête d'amis, de frères et de sœurs, nous avons posé sur la table un important document.
Vous dites que vous n'avez rien de particulier contre Oumar Sarr, on a vu des jeunes qui vont sont proches s'attaquer au maire de Dagana. Et récemment, des jeunes de l'UJTL de Kaolack, proches d'Oumar Sarr, sont montés au créneau pour vous descendre. Est-ce que ce n'est pas une bataille entre adultes que mènent les jeunes ?
Tout cela traduit la vitalité au sein de notre parti. Que des jeunes ne soient pas d'accord, que des jeunes débattent, que des jeunes avancent des arguments, les uns contre les autres, je peux le comprendre. Mais à ce que je sache, il n'y a pas d'animosité particulière entre Oumar Sarr et moi, même si sur certaines questions nous n'avons pas le même point de vue. C'est normal dans le cadre d'un parti comme le nôtre.
On a vu Aïda Mbodj, Habib Sy et d'autres responsables du Pds venir assister à votre conférence de presse, est-ce à dire que vous êtes en symbiose avec ces responsables de premier plan dans le cadre de la refonte du parti démocratique sénégalais ?
Vous avez cité quelques noms. On aurait pu en rajouter d'autres. Qu'il suffise de citer les ténors de la fédération nationale des cadres, l'Union des jeunesses travaillistes, l'essentiel des maires du Pds, beaucoup de députés, de femmes et de jeunes du parti… Ce n'est pas une affaire de Modou Diagne Fada. D'ailleurs, je ne suis même pas l'initiateur.
Qui est donc l'instigateur de cette fronde ?
Il ne s'agit pas de fronde. C'est un débat d'idées que nous avons posé. Et ce sont les jeunes, les gens de notre génération, qui ont réfléchi pour dire que le parti devrait être restructuré et renouvelé. Ils sont venus me voir pour me dire : vous nous avez dirigés quand nous étions à l'université, vous nous avez dirigés quand nous étions à l'UJTL, voilà la question que nous posons sur la table et nous souhaitons que vous la portiez. C'est comme ça que ça c'est passé. Ainsi, on a continué à élargir le cercle, à discuter avec d'autres responsables jusqu'à constituer un noyau dur. Dans les coins les plus reculés du Sénégal, vous verrez des gens qui portent en bandoulière le mémorandum que nous avons déposé entre les mains du secrétaire général national. C'est devenu une dynamique nationale. Et cette dynamique, il faut l'écouter, l'entendre et en tenir compte dans l'intérêt supérieur du parti. Nous ne sommes pas des jeunes, nous ne sommes pas des cadres, nous ne sommes pas des adultes ou des femmes qui se sont mis ensemble pour casser la dynamique du parti, pour diviser le parti ou pour le scinder en deux. Non. Nous sommes à l'intérieur du Pds, nous restons à l'intérieur du Pds et nous travaillons à renforcer le parti pour en faire un outil performant capable de gagner la prochaine élection présidentielle ou les prochaines législatives.
PAR MAME TALLA DIAW
LE MIRAGE DU CASINO
Les canons de l'ascension sociale ont changé. L'élite est toujours celle qui provient de l'école coranique et française, mais les modèles sont ceux qui ont su accumuler, sans retenue dans l'ostentation. Ceux qui cassent la banque
Où vont les Sénégalais ? Le fait divers plane désormais sur tout, fait tomber un à un les derniers bastions et devient la norme. On en était jusqu'ici à dénombrer les trafiquants en tous genres qui sont actuellement poursuivis, les pilleurs de l'argent public, les "criquets" du foncier ou encore les frappes de l'escroquerie, voici le temps du grand banditisme financier.
L'affaire "Thione Seck" a frappé comme un oiseau en plein vol, obligé de s'abattre après des battements d'ailes désespérés. La star s'estime elle-même victime alors que la justice veut y voir plus clair. En attendant, mandat de dépôt ! Avec tout ce que la prison charrie comme émotion.
Peuple émotif, les Sénégalais dans leur majorité, compatissent. Beaucoup parmi eux oublient cependant qu'ils vont devoir affronter la criminalité financière internationale. Combien de gros poissons sont passés entre les mailles des filets ? Ce n'est pas seulement notre mise sous surveillance par nos partenaires (signe d'un manque de confiance) qui doit faire peur.
Des milliards de faux billets injectés dans une économie fragile sont généralement un choc dont on ne se relève que (très) difficilement. Le manque de crédit (dans tous les sens du terme) accordé à notre économie devrait s'accentuer en ralentissant les flux et lestant les transactions. Des milliards de fausse monnaie, c'est carrément de l'ampleur, une catastrophe majeure.
La clameur n'est pas près de s'estomper car le monde entier nous observe. Est-ce l'influence des médias ? Pas tout à fait car ils relatent généralement des faits avérés. Pourquoi les Sénégalais ne sont-ils plus heureux comme autrefois, quand l'argent n'était pas encore le moteur de notre "commun désir de vouloir vivre ensemble" ? La crise des modèles est incontestable.
Jamais, aussi loin que remontent les mémoires, autant de personnalités ont eu maille à partir avec Dame Thémis. Que se passe t-il dans ce paisible pays pour qu'il ne peut plus se glorifier de compter une majorité d'honnêtes hommes sur son sol ? Cette généralisation, aussi excessive qu'elle puisse paraître, ne trahit en fait que le désarroi de ceux qui assistent, désabusés et inquiets, au piétinement systématique de la morale.
Nous vivons peut-être une révolution. Ce pays a été construit, selon son histoire officielle, sur l'allégeance à des vertus. En parlant de l'une d'elles, "jom" ou honneur en wolof, il faut souligner son entrée dans le dictionnaire des anciennetés.
Par contre, son déficit, "niakk jom" est plus usité car justement, c'est sa pénurie qui est évoquée et pas le contraire. Revendiquer sa possession en grand nombre, avoir le sens de l'honneur ("am jom"), vous admet au musée. Vous devenez une relique. Une momie d'honnête homme. Implacable casino social…
Qu'est-ce qui a changé ? Les canons de l'ascension sociale ont changé. L'élite est toujours celle qui provient de l'école coranique et française, mais les modèles sont ceux qui ont su accumuler, sans retenue dans l'ostentation. Ceux qui cassent la banque. Qui jettent l'argent par-dessus l'épaule dans certaines de nos si belles soirées de gala…
Au milieu des années 90, un terme, "le climat des affaires", a fait son apparition dans le jargon des économistes. Il s'agissait de pouvoir parler de manière précise de l'environnement qui entourait le commerce. Globalement, c'était pour clôturer le champ de l'activité mercantile, la production, l'investissement et sa protection, la "qualité" de la monnaie et la garantie de pouvoir fructifier sereinement un patrimoine. Bref, la température du business.
De "climat des affaires", on est passé maintenant aux "affaires". Les vraies, celles qui enrichissent le vocabulaire des milliards dans les médias. C'est pour répondre à une sagesse d'escroc, à savoir que l'argent n'a pas d'odeur, que quelqu'un a parlé un jour d'argent sale.
Les prisons ne seront jamais assez remplies, disait l'autre jour un habitué d'un talk-show radiophonique qui fait fureur. Oui, mais les prédateurs de l'économie, même en prison, coûtent de l'argent. C'est là un chantier vital pour l'Etat car il est impossible de gouverner sur de fausses réalités, comme l'est l'argent sale (recyclé ou faux).
Il faut aimer l'argent, ce n'est pas interdit. Il faut surtout l'aimer après avoir sué pour obtenir ses faveurs. Il faut le détester à cause de la vacuité des modèles qu'il transporte. Il faut surtout le détester pour sa nocivité quand il ne sert point à rendre l'homme plus heureux. Tous les hommes.
On ne sait pas par quel artifice, mais ça bouge dans le secteur bancaire. Malgré les bilans négatifs de certaines grandes banques à la réputation bien assise à l'image de la Société générales des banques au Sénégal (SGBS), malgré les critiques souvent émises de la fragilité du tissu économique et un paysage bancaire presque saturé, les banques étrangères se bousculent plus que jamais au Sénégal.
Après la Banque de Dakar (BDK) dans laquelle le frère du Président, Aliou Sall et l'ancien Président de l'Assemblée nationale, Mamadou Seck sont des administrateurs, on cite le nom de deux autres banques qui doivent arriver d'Europe. Parmi elle, une banque polonaise…
En attendant, zoom sur la Banque de Dakar, Mamadou Seck, le Président du Conseil d'administration (PCA) de la Banque de Dakar (BDK) et Aliou Sall sont-ils juste là pour amuser la galerie ? Cela se dit bien, dans les milieux informés de Dakar où l'on croit savoir que plus la banque va s'implanter, plus elle va se libérer de certaines "contraintes".
Selon des sources dignes de foi, la présence de Mamadou Seck dans le business serait lié au fait que c'est Ousmane Joseph Diop, actionnaire, qui l'aurait propulsé, à ce niveau, pour qu'il y soit ses yeux et oreilles… Globalement, il faut savoir que les Espagnols qui s'installent à Dakar se servent du paravent sénégalais pour pénétrer le plus profondément possible le marché. Et peut-être qu'après, ils pourront larguer les amarres, après avoir bien consolidé la base. Pour le moment, ils ne viennent pas les mains vides. Ils n'ont eu besoin que de six mois pour avoir les deux pieds dans le marché financier sénégalais.
Le promoteur principal, l'espagnol Alberto Cortina aurait une fortune estimée à plus de 1,5 milliard de dollars, selon le magazine Forbes. Alberto Cortina posséderait jusqu'à 78% de la BDK à côté du Burkinabé Idrissa Nassa du groupe Coris qui détient 20% du capital. Le reste est détenu par des Sénégalais du Groupe Prestige d'Ousmane Joseph Diop, selon Jeune Afrique, dans sa dernière livraison. Avec d'autres gros bonnets comme le français Bernard Kouchner ou le banquier Jean-Luc Konan, la BDK va officiellement se lancer à partir d'un capital de 16 milliards de francs CFA.
Mais en réalité, le montant de l'investissement confirmé de sources dignes de foi va être plus important que celui annoncé. La banque compte en effet injecter beaucoup plus, environ 200 milliards Cfa entre l'axe Dakar-Abidjan, dans les toutes prochaines années. Et si les dieux sont cléments, cela veut dire en langage bancaire, si la place dakaroise est rentable, les Espagnols pourraient bien aller plus loin. Le but est de rafler autant que faire se peut les services financiers des Trésors nationaux, entreprises, institutions financières, institutionnels et personnes physiques bien cotées sur les places financières africaines.
Une place à prix d'or
En fait ceux qui sont derrière cette banque n'ont fait que déplacer des fonds gardés dans des paradis fiscaux en Europe sans du reste faire des intérêts, du fait que les dépôts n'y sont pas rémunérés en général ou très faiblement lorsque c'est le cas. En atteste le montage financier de la BDK. Le holding Dakar Financial Group (désormais BDK Financial Group), a été fondée, en mai 2014 au Luxembourg avant de donner naissance au Groupe BDK, en novembre 2014 au Sénégal, selon les propres termes de son directeur général Vasco Duarte-Silva dans Jeune Afrique.
Riche de ce portefeuille fort dodu, ils comptent perturber l'ordre hiérarchique des banques, en jouant davantage sur le Corporate que sur les particuliers et en ciblant essentiellement une clientèle "haut de marché". Par exemple, BDK prendra une part significative des émissions de titres du Trésor du Sénégal et visera surtout les projets du Plan d'Actions Prioritaires du Plan Sénégal émergent (PSE).
Preuve qu'elle est bien ambitieuse, la nouvelle banque qui a pignon sur rue à la place de l'Indépendance, là où se trouvait la Société nationale de recouvrement a solidement installé ses quartiers à deux jets de pierre de CBAO-Attijari et la Société générale des banques au Sénégal (SGBS). Pour réussir cette prouesse, elle a dû casser la tirelire. Une opération transparente ?
En tout cas, le loyer mensuel est de 25 millions de francs Cfa. Et rendez-vous compte, la banque a déjà décaissé pour…trois ans de loyers. Au grand bénéfice de l'Etat du Sénégal puisque la Société nationale de recouvrement (SNR) à qui appartient l'édifice (voir photo). Mieux, nous souffle-t-on, la réfection des lieux a coûté près d'un milliard. Ce sont sans doute là des détails, qui renseignent bien sur la puissance de feu des Espagnols. Bienvenida !
Du neuf dans l'affaire le financement annoncé de l'autoroute "Ila Touba". Il nous revient de sources proches de l'Etat que le Sénégal et les Chinois ont finalement trouvé un terrain d'entente. "Le blocage a été levé", renseigne-t-on, de sources dignes de foi. 416 milliards de francs Cfa remboursables en 25 ans de francs Cfa vont ainsi être débloqués. Les travaux qui démarrent instamment, vont durer 45 mois. Une autre enveloppe qui est disponible, c'est le milliard de dollars, environ 500 milliards de francs Cfa, devant servir à financer la ligne de chemin de fer, Diamniadio-AIBD. A suivre pour plus de détails dans notre prochaine édition.
Diamniadio
Restons dans le secteur de Diamniadio où la tension est vive. L'on craint des risques d'affrontements ce lundi. Les membres du collectif de Khoumé et Khoumé extension, se disant spoliés dans le cadre du projet de Pôle urbain ont prévenu de tenir un rassemblement sur le site. C'est pour s'opposer aux travaux qui ont déjà démarré. D'après nos sources, la Brigade de Gendarmerie de Diamniadio a déjà déployé un important dispositif depuis vendredi pour protéger les travailleurs. D'ailleurs ce rassemblement n'est qu'un pan de leurs actions. Le collectif a déposé depuis le 26 mai dernier des plaintes auprès de l'Ofnac, de l'inspection générale d'Etat (IGE) et du Procureur de la République. Les plaignants estiment que 1644 hectares leur ont été spoliés, sans même qu'il y ait décret de désaffectation et de déclaration d'utilité publique.
Diamniadio (Suite)
Dans leur plainte, les ayants droit au lotissement ont joint un Procès-verbal de constat d'huissier pour attester l'investissement de 690 millions frs CFA dans le cadre d'un projet d'habitat social. Le délégué général au Pôle urbain Seydou Sy Sall, les membres d'attribution des terres ainsi que le maire de Diamniadio sont visés par les plaintes. Ce dernier, nous dit-on, a rencontré le collectif vendredi passé et leur a confirmé qu'il n'y a pas encore de délibération portant désaffectation. Toujours est-il que nos sources renseignent qu'une rencontre est prévue le 15 juin prochain au ministère des Affaires étrangères entre les différents protagonistes. Elle était prévue mercredi dernier, mais elle a été renvoyée sur demande ministre Budget qui voulait la présence de tous.
Cambistes
Après plusieurs retours de parquet, les présumés auteurs du hold-up perpétré il y a deux semaines contre des cambistes seront édifiés sur leur sort ce lundi. Leur dossier est transmis au juge du 8ème cabinet d'instruction qui se chargera de les inculper entre autres pour association de malfaiteurs, vol avec usage de véhicule, recel. Les deux victimes sortaient de l'agence Orabank de l'avenue Jean Jaurès lorsque les présumés voleurs qui avaient leur moto se sont emparés de leur argent évalué à une centaine de millions. 59 millions furent retrouvés à la Médina au domicile familiale de Cheikh Ndiaye, un des voleurs. Celui-ci avait confié l'argent à sa mère avant de prendre la fuite. La mère est visée par le recel tout comme l'oncle du principal mis en cause, Doudou Ndoye. Trois autres millions de F Cfa seront récupérés plus tard, a Grand-Dakar, au domicile du complice de Cheikh Ndiaye qui avait lui aussi confie l'argent à sa mère.
Omar Youm/Dansokho
Après l'attaque de Dansokho, la réplique d'Oumar Youm. Le ministre porte-parole du gouvernement a profité d'un atelier pour se défouler sur le ministre-conseiller du président. "Le gouvernement et le peuple sénégalais ne devraient pas souffrir de cette sortie malheureuse de Dansokho, même si c'est une faute inexcusable". D'après Me Youm, il s'agit là d'une "stratégie bien mûre qui est élaborée pour détruire ce que nous sommes en train de construire. Mais nous restons sereins". Le ministre de la Bonne gouvernance est d'avis que cette sortie n'est qu'un début. Il prévient : "Les prochains jours, nous révélerons les tenants et les aboutissants de cette stratégie."
Ousmane Sakho
Lors de la présentation du livre "Le grand tournant du XXe siècle", du leader du parti AJ/authentique Landing Savané, l'ancien ministre des Finances sous Abdou Diouf, Ousmane Sakho, a évoqué que l'industrialisation est un impératif pour l'Afrique. Il lance un message à l'endroit du public venu assister à la cérémonie de dédicace du livre au centre de recherches ouest africain, (WARC) : "Si nous voulons éviter d'être encore des consommateurs, il faut que les zones de production rejoignent les zones de consommation ici en Afrique." Ce point constitue, à son avis, notre principale richesse. De ce fait, il suggère aux Africains d'éviter les pièges écologiques de l'Occident.
Mamadou Diop Decroix
Ailleurs, le leader du parti AJ/PADS, Mamadou Diop Decroix a tenu à participer à la cérémonie de dédicace du livre, malgré les divergences politiques. "Ce qui me lie avec Landing Savané est infiniment plus fort que ce qui nous sépare. J'ai tenu à être là parce que j'ai toujours admiré ce grand monsieur depuis le lycée", tient-il préciser. Ce dernier n'épargne aucune possibilité de retrouvailles entre lui et son ancien collaborateur de parti. Interrogé sur une future réconciliation, il répond : "Dans la vie tout est possible, vous me voyez aujourd'hui venir encourager Landing pour ce travail intellectuel qu'il a fait. La politique a ses hauts et ses bas, le plus important, c'est les relations humaines. Ma conviction fondamentale est que tous ceux qui sont réellement préoccupés par l'intérêt de ce pays vont se retrouver un jour ou l'autre."
PAR MAMADOU WANE
MI-TEMPS !
Sans vouloir jouer les Cassandre, est-ce un bon indice pour un pays qui aspire à l'émergence, que Thione Seck pris avec des milliards en fausses coupures, soit le nouveau mur de lamentations ?
Quatre ans ! Juste quatre petites bougies. Lorsqu'on jette un regard panoramique sur les titres qui font la concurrence au Sénégal, pour utiliser un jargon bien du milieu de la presse, nous pouvons humblement constater que nous ne sommes pas les derniers de la classe. Du moins pas encore ! Point n'est cependant besoin de bomber le torse, le chemin, que nous espérons bien parcourir avec vous, étant long et escarpé, chers lecteurs.
Etant nés en pleine tempête politique, au moment où beaucoup prédisaient le déluge sur la "terre Sunugaal" du fait de réformes constitutionnelles que Me Wade voulait, en 2012, engager au forceps, notre souci est plus orienté sur le pays que sur nos petits nombrils si éphémères de mortels… Le souci du pays, c'est peut-être cela qui est notre pulsion du moment. Nous espérons bien que cette pulsion va continuer à nous habiter encore.
Le souci du pays ? C'est bien tout un programme. Lorsque nous observons bien la société dans laquelle nous vivons, lorsque nous appliquons la loupe sur ce petit bout de territoire perdu dans ce petit coin de terre d'Afrique occidentale, on ne peut manquer de tressaillir devant l'ampleur des défis qui nous interpellent et devant le chemin si escarpé qui nous attend.
Qu'est-ce qui se donne à voir ? Le culte de l'argent facile, des ordures partout, une économie contrôlée par des étrangers, une presse détraquée, des enfants qui mendient dans la rue à longueur de journée sans que cela ne choque une opinion publique bigarrée, une émergence plutôt "cha-cha" et un orgueil disproportionné… Cette dernière denrée ne manque d'ailleurs pas chez nous, elle est aussi familière que les sachets de plastique noirs sur le paysage sahélien de l'axe Dakar-Saint-Louis.
Et pourtant, que de Sénégalais, patriotiques, se sont dépensés dans le passé, se dépensent encore, souvent dans l'anonymat pour gagner un point de croissance pour le pays, un vaccin, un prix international à l'image de ce jeune dont personne ne parle, Mohamed Mbougar Sarr pressenti comme futur nobélisable en littérature ! Le Sénégal qui bouge est souvent le Sénégal qui ne parle pas. Le vrai Sénégal qui bouge n'est pas ce Sénégal bavard, caquetant des revues de presse, dans les ambiances tonitruantes du Grand Théâtre national pour une musique et une chorégraphie qui ne se vendent d'ailleurs… qu'à Dakar. En vérité, nous sommes en panne, pas encore sèche, mais suffisamment "humide" pour que nous continuions à glisser sur la pente raide.
Depuis Diouf avec ses plans d'ajustements qui ont grandement contribué à appauvrir le monde rural, à déstructurer à la racine le secteur de l'éducation et à rembourser à la vitesse de la lumière, les dettes contractées par l'Etat du Sénégal aux bailleurs de fonds, on est dans le gouffre.
Me Abdoulaye Wade n'a pas stoppé le mécanisme. Bien au contraire, il l'a déstructuré de façon plus profonde encore, la société. Pour utiliser une métaphore médicale, c'est comme si par un processus complexe, on accélérait la dégénérescence des cellules au point de métastaser le cancer. L'image peut être violente, mais objectivement, quel secteur dans ce pays a échappé à la déstructuration. En 12 ans, de 2000 à 2012, on a assisté à une agression très sévère des modèles et statuts sociaux. N'importe qui pouvait devenir milliardaire, ministre, directeur général de société etc. L'Etat devient banal alors que l'unité de mesure est le milliard. C'est pourquoi Wally Seck peut parader encore au Grand Théâtre arrosant la place en billets rouges. Vrais ou faux, on ne sait d'ailleurs plus.
Le problème transcende dangereusement la politique. Sans vouloir jouer les Cassandre, est-ce un bon indice pour un pays qui aspire à l'émergence, que Thione Seck pris avec des milliards en fausses coupures, soit le nouveau mur de lamentations ? Au point que Youssou Ndour, Baaba Maal et le pays entier se mettent à caqueter : "Libérez Papa Thione !". Quelle hypocrisie alors ! Et si Papa Thione avait réussi à injecter tout cet argent dans l'Economie réelle, quel effet cela aurait-il par exemple sur le chômage des jeunes, l'inflation, l'Education ? Pèse-t-on bien nos mots lorsqu'on prononce : "Bayileenko waay ! (libérez-le !"). D'où vient ce laxisme ambiant, s'il n'est pas simplement révélateur d'une profonde crise des valeurs dans un pays où on veut une chose et son contraire. La transparence et l'opacité à la fois !
Peut-être un messie ! On avait espéré que Macky Sall, arrivé au pouvoir, allait casser tout ce système, mais les signaux sont encore bien contradictoires. L'impression qui se dégage, c'est que les réflexes grégaires de la politique à l'africaine prennent le pas sur l'instinct révolutionnaire, la nécessité de changer ou de périr.
Pudiquement, cela s'appelle chez nous, "faire de la politique".
PAR MODOU DIOUF
KHALIFA SALL, ASSUMERAS-TU TA DESTINÉE NATIONALE ?
Khaf, permets-moi de te tutoyer, connaissant ta simplicité, ton affabilité et surtout ton urbanité.
Je sais que tu es un pur produit du Ps, que dis-je de l’Ups/Ps. Tu as fait les classes dans ce parti à travers ses différents démembrements et instances. Tu peux narrer aux jeunes militants actuels mais aussi à certains militants âgés, toute l’histoire du Ps car, n’en déplaise à certains venus à la 25e heure, tu es un «vieux» militant bardé de la légitimité la plus «légitime».
En effet du «boy scout» que tu fus hier à l’entame de ton engagement partisan, à «l’apparatchik», au haut responsable que tu es devenu aujourd’hui, nous avons vu en toi, un engagé sincère, un modèle de sérénité, un exemple à imiter dont les mérites sont reconnus et l’expertise avérée.
Façonné par la grande école qu’est le Ps, aussi bien aux plans politique et administratif, tu dois ouvrir tes yeux et tes oreilles afin de voir les signes en vue de les décrypter et surtout, d’entendre les invites et même les cris de détresse de militants ou de sympathisants désorientés.
Ne ressens-tu pas les pulsions de tes compagnons ?
Ne perçois-tu pas cette espérance et ces encouragements du Peuple ? (le vote des locales en sont des exemples éloquentes).
Khaf, au vu des réalisations de ta première mandature à la ville de Dakar, ils sont nombreux, ces Sénégalais qui rêvaient de te voir «grandir» en postulant à la candidature de l’élection présidentielle.
Mais Khaf, n’as-tu pas assez d’ambitions pour entreprendre d’autres réalisations à l’échelle du pays ?
Ecoute, c’est le Peuple profond qui te le demande, car il sait récompenser ses fils méritants.
Allons Khaf, aurais-tu peur ? De quoi ? Pourquoi ?
Pour honorer la mémoire du père Léopold. S. Senghor, de ton petit frère Pape Babacar Mbaye et de tant d’autres, tu dois y aller, convaincu que tu ne chemineras pas seul, et comme pour emprunter la devise des supporters anglais de Liverpool Fc, on te dit «You‘ll never walk alone».
On en sait un peu plus sur les liens qui existent entre le maire de Guédiawaye et frère du président de la République et le Groupe Banque de Dakar (BDK). Le directeur général de la Banque de Dakar, Vasco DuarteSilva a levé un coin du voile sur l'implication d'Aliou Sall. Dans une interview qu'il a accordée à "Jeune Afrique", Vasco DuarteSilva s'est dit très gêné par la situation dans laquelle ils ont exposé Aliou Sall. D'emblée le patron de BDK précise que le frère de Macky Sall n'est pas actionnaire et ne représente aucun actionnaire ni de BDK, ni de Groupe BDK, ni de BDK Financial Group. A l'en croire, le maire de Guédiawaye s'est retrouvé dans cette affaire parce qu'ils ont pris son attache à leur arrivée à Dakar, sur recommandation d'un ami commun. Après échanges, selon le Duarte-Silva, Aliou Sall leur a exposé tous les atouts de la zone UEMOA et de la place de Dakar en particulier. C'est ainsi que M. Sall leur a arrangé des rencontres avec des grands cabinets internationaux de la place qui ont fini par les convaincre de démarrer à Dakar. Et Aliou Sall continue d'accompagner les dirigeants de BDK dans les autres pays de la zone pour leurs futures installations. C'est fort de ses apports, dit-il, qu'ils ont proposé à Aliou Sall le poste d'administrateur indépendant, comme du reste ils l'ont fait avec l'ancien président de l'Assemblée nationale, Mamadou Seck et Jean Luc Konan un banquier de métier et l'ancien ministre des Affaires Etrangères, Bernard Kouchner. Duarte-Silva dit rester serein par rapport aux rumeurs "persistantes et surtout irréalistes en attendant le moment opportun pour éclairer définitivement l'opinion".
Les actionnaires de BDK
Le Directeur Général a révélé dans les colonnes de "Jeune Afrique" que l'actionnaire de référence de Groupe BDK (78 %), est détenu par BDK Financial Group, dont l'actionnariat est exclusivement composé de quatorze sociétés. Ces sociétés, à l'en croire, appartiennent à des hommes d'affaires internationaux, dont le principal actionnaire est le milliardaire Espagnol Alberto Cortina qui possède 78% des actions de la BDK. A ces côtés, dans le capital qui s'élève 16 milliards de F Cfa, il y a le groupe bancaire Coris du Burkinabé Idrissa Nassa qui détient 20% des parts et le groupe sénégalais Prestige, fondé par plusieurs investisseurs sénégalais dont Ousmane Joseph Diop. Toutefois, Duarte-Silva précise qu'aucune personne physique ou morale de nationalité française n'est actionnaire dans le capital de BDK Financial Group. Cependant, Groupe BDK compte parmi ses administrateurs indépendants le Français Bernard Kouchner. Aussi, selon le patron de BDK, le Sénégalais Ibrahima Fall qui a passé 16 années sur les marchés régionaux et internationaux, dont huit à la salle des marchés de la Bceao-Siège, est le Directeur Général Adjoint de BDK.
Alassane Mbaye le griot des Vip
Le griot des Vip est en train de prendre du galon. L'an dernier pour l'organisation de son anniversaire, il s'était produit à Sorano. Mais cette année, Alassane Mbaye a déménagé au Grand Théâtre. Le chanteur à la voix d'or a enflammé le Grand Théâtre par sa voix suave devant de grands de "jet setteurs" et de plusieurs griots qui font les beaux jours de la plupart des télévisions. Mais avant le spectacle proprement parlé, Oumou provocation a assuré la première manche à travers un défilé de haute facture.
La Cojer de Thiès pilonne Idrissa Seck
A la suite du Premier ministre, la Convergence des Jeunesses Républicaines (Cojer) de Thiès s'en est prise, hier, à Idrissa Seck. Les jeunes de l'Alliance Pour la République (Apr) estiment que la sortie de Mahammad Boun Abdallah Dione contre le Président du Conseil Départemental de Thiès se justifie car il avait devoir de rétablir la vérité historique, face aux "dérives verbales de certains qui pensent que les invectives et contrevérités restent les lubrifiants efficaces pour ouvrir les serrures du pouvoir". Selon Assane Mbaye, coordonnateur de la Cojer dans la capitale du rail, Idrissa Seck est toujours aux abonnés absents lorsque ses mandants ont besoin de lui. "Et puisqu'il est encore en promenade dans le pays, il était normal que le Premier ministre décrive la réalité du terrain", soutiennent les jeunes républicains.
La gauche répond à l'appel de Landing Savané
Les responsables des partis de gauche ont répondu présents à la cérémonie de dédicace du livre de Landing Savané. Maguette Thiam, Ibrahima Sène, Abdoulaye Élimane Kane, Pr Pape Demba Sy et de nombreux militants d'Aj-Pads ont fait le déplacement au Warc pour soutenir le leader maoïste. Par ailleurs, plusieurs autres personnalités ont été aussi aperçues sur les lieux. L'historien Abdourahmane Ngaindé, Hamidou Dia, Cheikh Hamidou Kane, El hadj Malick Souris, Abbé Jacques Seck, Yéro Deh et bien entendu Marie Angélique Savané étaient aux premières loges.
Landing prend le contre-pied de Dansokho
Manifestement, Landing Savané ne partage pas la position d'Amath Dansokho sur la situation du pays. Alors que le responsable du Pit évoque un danger qu'encourt le Sénégal, le leader folliste s'est voulu rassurant. "Je ne crois pas au danger en tant que tel. Même s'il y a des difficultés qui sont inhérentes à toute gestion étatique, notre pays a toujours eu la force de trouver ses solutions rationnelles aux problèmes auxquels il était confronté", affirme le secrétaire général d'Aj/Pads. Pour lui, cette dynamique va se perpétuer car la démocratie sénégalaise marquée par le dialogue politique et social dispose de tous les atouts pour pouvoir surmonter n'importe quelle difficulté. "Nous allons continuer de défendre ensemble les intérêts des populations pour assurer la pérennité de notre modèle social. Pour cela, l'intégration de tous acteurs de la vie publique est nécessaire pour bâtir une société juste et solidaire", a dit Landing Savané.
Macky au G7
Macky Sall est en Allemagne depuis hier. Après l'étape de Corée du Sud, le Président Sall a piqué directement sur l'Europe. Il est arrivé dimanche après midi en Allemagne où il participera aujourd'hui, au Château d'Elmau, à la Session sur l'Afrique du G7 sur invitation de Mme la Chancelière allemande, Angela Merkel. Le Président Sall y fera une importante communication en sa qualité de Président en exercice du Comité d'Orientation des Chefs d'Etat et de Gouvernement du Nepad. Il abordera notamment des questions prioritaires liées aux enjeux de développement en Afrique. Au cours de son séjour, le chef de l'Etat aura plusieurs entretiens bilatéraux, dont un entretien avec la Chancelière allemande. Sitôt arrivé à Munich, le président de la République s'est longuement entretenu avec Gerd Müller, ministre fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement.
Idrissa Seck élevé au rang de Badjicounda
Le Premier ministre, Mohammad Boun Abdallah Dionne à beau critiquer sa "promenade" à l'intérieur du pays, le président de Rewmi n'en a cure. Il a repris la route pour poursuivre sa tournée de proximité pour la massification de son parti. Dans le cadre de cette tournée, Idrissa Seck s'est rendu ce weekend dans le Sud du pays, précisément dans le département de Bignona. Le président du Conseil départemental de Thiès est allé à la rencontre des populations des localités de Kafountine, de Baila, de Diarone, Diany, Kartiack, Thiobon, de Thionk Essyl, de Tendouck, Valinghore, Diegoune Bignona et Tenghory. Dans cette dernière localité, l'ancien Premier ministre a eu une distinction symbolique. Idrissa Seck a été élevé à Thengory au rang de fils de la famille Badjicounda, ce qui signifie symboliquement qu'il fait désormais partie de cette famille.
"Tout Va Mal" en tourne Ziguinchor
Après une visite dans plusieurs localités du pays, le mouvement "Tout Va Mal" qui se veut un organe de travail et de combat pour un Sénégal plus fort vient d'effectuer une tournée à Ziguinchor. Blaise Pascal Cissé, coordonnateur national dudit mouvement, et ses camarades ont séjourné pendant quelques jours dans la région de Ziguinchor où ils ont rencontré des notables et des décideurs politiques de la région. En dehors de Ziguinchor et ses environs, ils se sont rendus à l'Université Assane Seck et dans les villages de Tobor, Djilakoom, Djiguindom, Kobolon, Nianda et Koubanaw etc. Blaise Pascal Cissé estime que les populations de ces zones sont confrontées à beaucoup de difficultés comme la non prise en charge de leurs demandes (santé, éducation), l'inexistence d'équipements sociaux de base, le chômage des jeunes, l'enclavement. Ainsi, le mouvement demande au Président Macky Sall de respecter ses engagements envers la population de la Casamance, parce que l'heure n'est plus aux promesses. Les responsables de "Tout Va Mal" ont aussi fait face à la presse pour parler du processus de paix en Casamance. Ils ont appelé les autorités étatiques à plus de responsabilités et d'abnégations dans le traitement de ce dossier pour que la paix revienne très rapidement dans cette belle partie du Sénégal. Ils regrettent aussi le fait que pour désigner le Sud, les gens utilisent plus souvent "LA ou EN Casamance" alors que cette région est une partie intégrante du Sénégal.
La libration de Karim
En assemblée générale ce weekend, les libéraux du département de Saint Louis ont exigé la libération de "Karim Wade, "l'homme le plus persécuté de l'histoire politique du Sénégal" suite à l'avis du Groupe de travail des Nations Unies qui a jugé la détention de Karim Wade arbitraire. Ils rappellent que Karim, "innocent et bâillonné dans la dignité par le régime de Macky Sall, a eu gain de cause devant les Nations unies après sa victoire devant la Cour de Justice de la Cedeao". Pour les camarades de Mayoro Faye, c'est dans cette logique que le Groupe de Travail sur la détention arbitraire constitué au sein du Conseil des Droits de l'Homme des Nations Unies, déclare que la détention du prisonnier politique Karim Wade est arbitraire.
Goudiaby Atepa et son jackpot en Côte d'Ivoire
Pierre Goudiaby Atépa étend ses tentacules en Côte d'Ivoire. Le célèbre architecte sénégalais a été choisi, selon le magazine
Farba Senghor, membre du Parti Démocratique Sénégalais (PDS), est au micro de Maodo Faye dans l'émission dominicale "Diano-bi" (Wolof) sur Sud Fm. Écoutez !
PAR ASSANE SEYE
CHER AMATH,
Le régime de Macky Sall ne fait pas ce pour quoi il a été élu, dites-vous. Dites-nous, pourquoi faites-vous toujours partie d’un tel régime, alors. Quittez-le et demandez à votre parti, le Pit, d’offrir une alternative politique
Du haut de mes 75 ans, je peux me permettre ce que des plus jeunes que nous s’interdiront sûrement, par considération pour votre grand âge : vous interpeller sur votre pratique politique que j’ai eu le privilège d’observer depuis l’époque du Pai historique auquel j’ai appartenu il y a plus de 50 ans.
Comme beaucoup de gens lettrés et engagés de notre génération, nous avons été influencés par la pensée marxiste qui nous a fait croire à la révolution qui arriverait un grand soir. Un grand soir où toutes les classes sociales seraient abolies pour laisser la place à un monde où tous seraient égaux en droits et privilèges.
Pour les jeunes colonisés engagés que nous fûmes, perspective politique ne pouvait être plus attrayante. Nous avons été nombreux à sacrifier carrières et parfois familles pour suivre des dirigeants comme vous, croyant honnêtement travailler à ce grand soir.
Nous avons été arrêtés, brimés professionnellement et souvent ostracisés dans nos familles comme des athées sans ambitions aucunes. Les plus perspicaces d’entre nous ont commencé à se poser des questions quand vous, les leaders, commenciez à passer plus de temps dans les capitales des pays communistes de l’Est plutôt qu’à nos côtés dans la lutte quotidienne pour l’émancipation de notre Peuple, comme on disait à l’époque.
Vous-même Amath, étiez prétendument journaliste à Prague, en réalité vous étiez plus entretenu qu’autre chose comme révolutionnaire permanent par le Parti communiste tchèque. En fait, vous ne faisiez que reproduire à l’identique ce que vos maîtres idéologiques pratiquaient chez eux : la rhétorique du grand soir pour une bonne place à la mangeoire.
Dieu soit loué que nous, les militants, avons été vos seuls cobayes et que le Peuple sénégalais n’ait pas eu à vivre sous votre gouvernance, pour ne pas dire sous votre diktat. Vous auriez de toute façon connu le même sort que vos maîtres à penser aujourd’hui balayés par l’histoire.
Vous au Sénégal, avez trouvé une bonne manière de survivre et l’avez savamment théorisé et mis en pratique : après l’encadrement des masses qui a échoué, vous vous êtes spécialisés dans l’encadrement des régimes en place.
C’est ce que vous faites depuis Abdou Diouf, en passant par Abdoulaye Wade et maintenant avec Macky Sall dont vous, Amath, pourriez être le père. Raison certainement pour laquelle il vous a honoré du pompeux titre de ministre d’Etat et vous admet en Conseil des ministres.
Ce que le Président Macky Sall ne semble pas savoir, c’est que la reconnaissance n’est pas votre première qualité. Abdoulaye Wade, lui qui vous a bien fréquenté, vous connaît davantage. Après quelques mois de compagnonnage en 2000, il vous a défenestré en plein jour après vos critiques acerbes publiques. Et voilà que vous recommencez ce chantage qui ne dit pas son nom.
Le Sénégal est en danger, dites-vous et le régime de Macky Sall ne fait pas ce pour quoi il a été élu. Dites-nous, cher Amath, pourquoi faites-vous toujours partie d’un tel régime, alors. Quittez-le et demandez à votre parti, le Pit, d’offrir une alternative politique.
Et comme par hasard, Amath, vous rendez visite dans la même semaine à Abdoulaye Wade ou Abdoulaye Wade vous rend visite, la chose n’est pas bien claire pour le public. Vous n’en êtes d’ailleurs pas à vos premiers échanges de civilités avec l’homme que vous avez voué aux gémonies des années durant.
Vous l’avez appelé à votre chevet à l’hôpital à Paris l’année dernière, pour de grandes embrassades de réconciliation.
Voyez-vous, Amath, nous qui vous connaissons depuis très longtemps, ne sommes étonnés de rien. Vous avez toujours su tordre les principes dans le sens de vos intérêts égoïstes, au gré des circonstances du moment. Voilà pourquoi je me suis résolu à vous interpeller publiquement pour que vos agissements cessent et que vous laissiez travailler le Président Macky Sall qui visiblement vous traite comme un fils.
Si vous avez des suggestions, des critiques et même des reproches à lui faire, faites-le alors comme un père en entretiens privés, au lieu de hurler publiquement avec les loups. Nous qui vous connaissons bien, savons que vous vous inscrivez déjà dans des manœuvres préliminaires en direction d’un prochain remaniement ou des élections législatives à venir.
Ne vous y trompez pas, cette génération au pouvoir dirigée par Macky Sall (qui a su triompher de vous tous en 2012) n’est pas celle de Abdoulaye Wade, encore moins celle de Abdou Diouf, elle n’a pas froid aux yeux et sait intelligemment défendre ses intérêts.
Amath, reprenez-vous avant qu’il ne soit trop tard, restez ministre d’Etat car à notre âge, nos santés sont si fragiles et nos ressources si maigres.