S’il n’avait pas commis l’imprudence de dire à son entourage que si son patron le licencie, il va mettre le feu à ses véhicules, peut-être que personne n’allait porter des soupçons sur lui. Mais il semble que B. Ndiaye a été perdu par sa langue, puisque lorsque les deux véhicules de son ex-employeur ont été incendiés, tous les regards se sont retournés vers lui, même s’il s’entête à nier.
En l’espace de 15 jours, le sieur E. Thioune a perdu ses deux véhicules qui ont été incendiés à son insu. En effet, c’est dans la nuit du 23 au 24 mars dernier, que son véhicule Range Rover Sport stationné à la devanture de son domicile avait été incendié. Un incendie d’origine criminelle qui a été perpétré vers les coups de 6h du matin.
Tout de suite, le sieur Thioune avait porté ses soupçons sur son ancien chauffeur B. Ndiaye dont il venait de se séparer. Ce dernier était, selon ses dires, d’une instabilité telle qu’il ne pouvait plus continuer à collaborer avec lui. Il déposera ainsi une plainte au commissariat de la Médina qui avisera les éléments de la police scientifique, avant de se rendre sur les lieux de l’incendie, à Fass Paillote. Là, les limiers constateront un véhicule qui présente une peau calciné ainsi qu’une aile et un amortisseur atteints par le feu.
Apparemment, constatent les policiers, le feu ne s’est limité qu’à hauteur du pneu avant-droit. Ils constateront également qu’aucune trace d’effraction n’a été remarquée sur le véhicule dont les portes étaient bien verrouillées.
Interpellé sur une éventuelle perte, le sieur Thioune a déclaré qu’aucun vol n’a été constaté à l’intérieur du véhicule resté intact. Si aucun témoin ne s’est signalé après l’incendie, le vigile de l’immeuble ainsi qu’un manœuvre, voisin du plaignant, ont déclaré avoir eu vent, trois jours avant les faits, de l’intention de B. Ndiaye de mettre le feu au véhicule de son patron, si toutefois ce dernier se séparait de lui.
Et alors qu’on n’a pas fini d’épiloguer sur cet incendie, quelques jours après, soit ce 09 avril, le second véhicule L200 du sieur Thioune, a encore été incendié la nuit. Une fois de plus, ce dernier est allé porter plainte au commissariat de la Médina en confirmant ses soupçons sur son ancien chauffeur. Selon lui, un des gardiens lui a dit avoir vu, vers les coups de 3h du matin, un car rapide qui rodait tout autour de son domicile. Ce qui est assez troublant d’après le plaignant, qui souligne que l’axe logeant le canal n’est jamais emprunté par un car rapide. Pis, il indiquera aux limiers que B. Ndiaye est un ancien chauffeur de car rapide.
Munis de ses informations, les hommes du commissaire Gomis sont tout de suite allés interpeller le mis en cause.
Mais lors de son interrogatoire, ce dernier a nié les faits, en se refugiant derrière un mutisme total.
Néanmoins, il a été déféré au parquet au terme de la durée légale de sa garde à vue.
Le Sénégal veut redynamiser les stratégies de lutte pour gagner le pari de la sécurité alimentaire. Un atelier de relance du dispositif national de suivi et d'évaluation des politiques d'intervention se tient à Dakar pour deux jours.
Les chiffres du secrétariat exécutif du Conseil national de sécurité alimentaire (SECNSA) sont plutôt optimistes. Mody Diop, assistant du secrétaire exécutif chargé de la surveillance et du suivi des indicateurs, estime que la situation alimentaire au Sénégal n'est pas alarmante.
"Les dernières évaluations, notamment l'enquête sur la sécurité alimentaire de 2013, avaient révélé moins de 7% de Sénégalais en insécurité alimentaire sévère mesurée par le score de consommation alimentaire. Présentement, le cadre harmonisé, organisé au mois de mars, a identifié environ 630 000 personnes en insécurité alimentaire. Le gouvernement prépare un plan de réponse qui va assister 927 416 personnes", lance-t-il, ajoutant qu'il n'y a pas la famine au Sénégal.
Une déclaration faite dans le cadre d'une rencontre de deux jours pour redynamiser les stratégies de lutte contre la faim au Sénégal.
Le SECNSA veut relancer le dispositif de suivi-évaluation pour améliorer la situation alimentaire et nutritionnelle au Sénégal.
Chapeauté par le Comité permanent inter-états de lutte contre la sécheresse au Sahel (CILSS) depuis 2009, la rencontre de deux jours a pour but de réveiller le comité de sa longue léthargie "ce conclave s'inscrit dans le cadre de la relance du dispositif national du suivi-évaluation des politiques et stratégies en matière de sécurité alimentaire. On veut suivre et évaluer toutes les interventions dans ce domaine. Force est de constater que le dispositif n'avait pas réellement fonctionné et l'atelier d'aujourd'hui est pour relancer définitivement", déclare Mody Diop.
En effet, un dispositif national avait été mis en place en 2013 avec une quarantaine d'indicateurs pour un suivi-évaluation en matière de sécurité alimentaire et de nutrition. Un diagnostic du CILSS en 2014 a révélé qu'il était en léthargie, rappelle Ali Mohamed Camara, secrétaire exécutif du Conseil national de sécurité alimentaire.
Pour l'expert en sécurité alimentaire du CILSS, Evariste Gounou, la région du Sahel est, dans l'ensemble, confrontée à des contraintes qui font que les populations ne sont pas en sécurité alimentaire en ne s'offrant pas trois repas par jour.
Pour lui, l'urgence est de "sensibiliser les autorités pour qu'elles soutiennent le dispositif et un atelier pour les acteurs, afin qu'on détermine les conditions de relance et de dynamisation du dispositif et sortir une feuille de route, pour que l'on ne vienne plus parler de relance mais des résultats", déclare-t-il.
"J'ACCEPTE LA VOLONTÉ DIVINE EN TANT QUE MUSULMAN ET TALIBÉ MOURIDE"
EL HADJI FALLOU GUÈYE, PÈRE D'ADJA ARAME ET SOPHIE GUÈYE
Les sœurs Adja Arame et Sophie Guèye ont été inhumées hier à Touba. La prière mortuaire a eu lieu à la Grande Mosquée Mouride de Thiès.
Dans la nuit du 6 au 7 avril 2015, dans le lointain Maroc, Adja Arame Guèye, Sophie Guèye et Seynabou Ndoye ont été brutalement arrachées à l'affection des leurs. Les jeunes étudiantes sont parties sur la pointe des pieds. Une immense douleur ! Une infinie douleur, selon des proches, parents, amis, voisins et Thiessois, venus compatir à la douleur de la famille éplorée.
"Elles étaient pleines de vie, généreuses, affables et d'une grande courtoisie", disait-on hier à la Grande mosquée Mouride de Thiès où les dépouilles des sœurs Adja Arame et Sophie Guèye ont été acheminées à bord de deux corbillards de la ville de Dakar.
La famille Guèye ne veut pas de contre-autopsie
Feu Adja Arame et Sophie Guèye ont reçu les dernières prières de Serigne Saliou Touré. Le représentant du Khalife général des Mourides à Thiès a, dans son oraison funèbre, exhorté les fidèle à revenir aux préceptes de l'Islam. Il a aussi rappelé que le fondateur du Mouridisme Serigne Touba n'avait pour référence que le Coran et la Sunna du Prophète Mohammad (PSL).
S'engouffrant dans cette brèche, le père des deux sœurs, Elhadji Fallou Guèye, a fait savoir qu'il acceptait la volonté divine, en tant que musulman et Talibé Mouride. Pour dire, selon lui, que la famille Guèye a choisi de ne pas recourir à une contre-autopsie. La mère des défuntes, la brave Soda Ndiaye, est elle restée stoïque. "J'étais leur complice et leur meilleure amie. On se parlait tout le temps. Il y avait une parfaite entente entre nous", a-t-elle lâché très calme.
Hier, la douleur et la consternation étaient de mise au moment où le long cortège funèbre a pris le chemin de Touba. L'émotion était à son paroxysme. Des proches inconsolables sont tombés en transe. Adja Arame et Sophie Guèye, des sœurs et amies inséparables dans la vie comme à l'au-delà, reposent désormais dans la ville sainte de Touba. Leur cousine, Seynabou Ndoye, a été inhumée à Yoff, selon les vœux de son père.
Des récitals du Saint Coran, et des Khassaïdes de Serigne Touba ont marqué la cérémonie funéraire qui a eu lieu dans l'imposante bâtisse de la demeure familiale située au quartier Cité Senghor, derrière l'hôpital régional Ahmadou Sakhir Ndiéguene de Thiès où la famille a reçu les condoléances des Thiessois et des autorités locales.
MEDINA GOUNASS DISPOSE DESORMAIS D’UN CENTRE DE SECOURS ET D’INCENDIE
Souvent victime d’incendie, lors de la cérémonie de retraite spirituelle appelée «Daaka», la commune de Médina Gounass a connu cette année un soulagement. Elle a désormais un centre secondaire de secours et d’incendie, qui, en l’espace de moins de 15 jours, a déjà effectué 20 interventions.
MEDINA GOUNASS, Vélingara - La commune de Médina Gounass a désormais un Centre secondaire de secours et d’incendie pour faire face au feu qui ravage presque chaque année une bonne partie des installations du «Daaka».
Selon le capitaine Cheikh Tine, Comandant du groupement d’incendie et de secours N°4 couvrant toutes les régions de Ziguinchor Kolda et Sédhiou, l’érection d’un Centre de secours et d’incendie dans cette cité religieuse qui accueille, chaque année, des milliers de pèlerins obéit à deux doléances. Il s’agit d’abord d’éviter de déplacer à chaque édition du «Daaka» un détachement depuis Dakar avec tous les moyens lourds et le coût du transport de ce matériel que cela induit. La deuxième raison est que l’installation va faciliter l’intervention des soldats du feu qui n’ont plus besoin de rouler 75 km depuis Vélingara pour regagner la ville en cas d’incident au niveau de la cité et des villages environnants.
«La mise en place de cette caserne va régler le problème du détachement. Nous avons une caserne à proximité qui va désormais prendre en charge le ‘Daaka’ de Médina Gounass qui s’organise annuellement. Avec la mise en place de cette caserne, Gounass prendra en compte sa propre section qui est plus proche des populations pour leur apporter assistance. Voilà l’importance de l’implantation de cette caserne ici, à Médina Gounass», a justifié le Commandant Tine qui est actuellement dans la cité religieuse.
Fonctionnel depuis la veille de la fête du 4 avril, le Centre de secours et d’incendie de Médina Gounass, qui a déjà fourni pour la 74e édition de la retraite spirituelle, le gros de l’effectif du personnel de secours, a fini de montrer son importance, d’après le Commandant Tine. «Nous sommes fin prêts, car le centre est opérationnel. Depuis que le centre est là, nous avons effectué 20 interventions», a-t-il indiqué.
En dehors de l’effectif du centre de secours et d’intervention de Médina Gounass, le commandant Tine dispose, pour les besoins du «Daaka», d’un renfort de 95 éléments de sapeurs-pompiers en provenance de Kolda et de Vélingara pour appuyer leurs collègues installés sur place. Le patron des soldats du feu dans la zone Sud du pays a également dévoilé les mesures prises cette année par le Commandement pour non seulement alléger le dispositif, mais aussi rendre les interventions fluides au niveau du «Daaka».
«L’intérêt, c’est que nous avons, au niveau de la caserne, une base où peuvent stationner des moyens qui sont mobilisables très rapidement. Ça également, c’est un atout. Il y a une logistique qui est basé au niveau de la caserne, alors qu’au temps, nous n’avions pas tout le dispositif. La logistique était incluse dans le détachement au niveau du ‘Daaka’. Cette année, on a dissocié les deux. Toute la logistique était en base arrière et les éléments opérationnels. Et ça allège le dispositif», a-t-il renseigné.
Le chef des éléments de sapeur-pompier dans le Sud a aussi saisi cette occasion pour inviter les pèlerins à être eux- mêmes les premiers soldats de feu en évitant de créer les conditions des incendies. «Ce, a-t-il conseillé, en éteignant les feux après usage compte tenu du vent qui souffle très fort dans la zone. S’ils veulent aller prier à la mosquée, les pèlerins doivent veiller à ne pas laisser les foyers allumés. Parce que le vent est l’ennemi du feu».
Pour mieux faire passer ces consignes de prévention contre les incendies, des soldats du feu font la ronde des installations pour sensibiliser les populations sur la question. En plus de cette sensibilisation permanente, ils ont un temps d’antenne au micro central après chaque prière pour communiquer sur les méthodes préventives.
MACKY SALL DETERMINE A TENIR SA PROMESSE ELECTORALE
Le président de la République, Macky Sall est plus que jamais déterminé à respecter sa promesse de réduire la durée de son mandat de 7 à 5 ans. Ce qu’il a confié aux arabophones de son parti qu’il a reçu à Kaolack, en marge de sa tournée économique dans le Centre du pays. Ceux qui pensent que le chef de l’Etat veut se dédire par rapport à l’encagement qu’il a pris de réduire la durée de son mandat de 7 à 5 ans n’ont qu’à déchanter.
Le Président Macky Sall - qui recevait les membres du Mouvement des arabophones républicains à Kaolack, en marge de sa tournée économique dans le Centre du pays - s’est voulu très clair à ce sujet. «Il a dit qu’il ne reculera pas par rapport à l’engagement qu’il a pris à l’endroit des Sénégalais. D’ailleurs, il a estimé que tous les membres de l’Apr ne doivent plus être préoccupés par cette question. Il a ajouté qu’il allait soumettre la faisabilité de cette réduction à des spécialistes, pour que cela soit fait par voie référendaire», renseignent des sources qui ont pris part à la concertation sur la crise scolaire qui pourrait impacter négativement son bilan, dans la perspective de l’élection présidentielle de 2017, nos interlocuteurs révèlent que la question préoccupe beaucoup le président de la République.
«Le Président Macky Sall a confié que les départements ministériels concernés sont en train de travailler pour la résolution de ce problème, dans les meilleurs délais. Si le problème persiste, il a déclaré qu’il allait agir, le moment venu», souligne nos sources qui indiquent que le chef de l’Etat a fait état de son optimisme pour une issue favorable. Il faut relever que, lors de cette rencontre, toutes les équivoques ont été levées entre le président de la République et les arabophones républicains qui avaient récemment rué dans les brancards pour réclamer plus de considération.
D’ailleurs, le Président Sall, chef de file de l’Alliance pour la République (Apr), a décidé d’intégrer deux membres du mouvement des arabophones républicains dans les instances nationales de ladite formation politique. L’un dans le Bureau national du parti et l’autre dans le Bureau exécutif national. Le 13 mai prochain, Macky Sall va rencontrer les responsables départementaux de ladite structure. Il s’agira, selon nos sources, de discuter des actions à entreprendre pour massifier le parti.
Balingor, 16 avr (APS) - L’ancien ministre Landing Sané, décédé mardi à Paris des suites d’une maladie, a été inhumé mercredi soir à Balingor, son village natal situé dans le département de Bignona (sud), a constaté l’APS.
De nombreux responsables politiques du département ont rendu hommage à l’ancien ministre de la Jeunesse et des Sports, puis des Transports terrestres et de l’Equipement, à l'arrivée de son corps à Ziguinchor, mercredi.
Le cortège funèbre s’est ensuite dirigé vers Balingor. Il s’est arrêté quelques minutes sur le carrefour Emile Badiane, à la sortie de Bignona, en souvenir de ce qu’a fait l’ancien ministre des Transports terrestres pour cette commune.
Les populations de la nouvelle commune de Balingor étaient massivement venues à l’inhumation de Landing Sané.
Administrateur-civil de formation, enseignant à l’ex-Ecole nationale d’administration et de magistrature, il a été conseiller technique du président Léopold Sédar Senghor pendant 12 ans, puis conseiller du président Abdou Diouf.
Landing Sané avait quitté le Parti socialiste (PS) pour le Parti démocratique sénégalais (PDS) d’Abdoulaye Wade, après la victoire de ce dernier à l’élection présidentielle de 2000.
Elu député sous la bannière du PDS, il avait démissionné de l’Assemblée nationale lorsqu’il a été désigné comme président du conseil d’administration de la Banque internationale pour le commerce et l’industrie du Sénégal (BICIS), une filiale du groupe français BNP Paribas.
Le gouvernement était représenté aux obsèques par une délégation conduite par Abdoulaye Badji, chef de cabinet du président de la République.
Benoit Sambou, ministre-conseiller du chef de l’Etat, Innocence Ntap Ndiaye, la présidente du Haut conseil du dialogue social, les députés Mohamed Tété Diédhiou et Mamadou Badji faisaient partie de la délégation.
Le maire PDS de Bignona, Mamadou Lamine Keita, le maire honoraire de Ziguinchor, Robert Sagna, d’autres élus locaux, des responsables politiques et des chefs religieux du département de Bignona ont participé aux obsèques de l'ancien ministre.
AÏDA NDIONGUE ET SES CODETENUS RISQUENT 10 ANS FERME ET LA SAISIE DE LEURS BIENS
POURSUIVIS POUR ESCROQUERIE SUR DENIERS PUBLICS ET DETOURNEMENT DE DENIERS PUBLICS
L’ancienne sénatrice Aïda Ndiongue et ses codétenus sont dans de beaux draps. Poursuivis pour escroquerie sur deniers publics, détournement de deniers publics et complicité de détournement de deniers publics, ils risquent 10 ans ferme, la saisie de tous leurs biens et le paiement d’une amende de 5 millions F Cfa.
Ca sent le roussi pour Aïda Ndiongue, Abdoul Aziz Diop, Modou Sall et Amadou Ndiaye. Ces derniers - qui ont fait face au juge du tribunal correctionnel de Dakar, hier, pour répondre des délits d’escroquerie sur deniers publics, de détournement de deniers publics et de complicité de détournement de deniers publics - n’ont pas convaincu le procureur de la République qui a requis contre eux 10 ans ferme, la saisie de tous leurs biens et le paiement d’une amende de 5 millions de F Cfa.
Le montant du préjudice est estimé à 20 milliards de F Cfa. Le marché concernait des motopompes, des bacs à ordure, des produits phytosanitaires et des tentes.
Dans son réquisitoire implacable, le représentant du ministère public a estimé qu’Aïda Ndiongue et compagnie sont dans l’impossibilité d’établir que les marchés qui leur valent un séjour carcéral ont été véritablement exécutés.
A signaler qu’en ce qui concerne Abdoul Aziz Diop, le Procureur a demandé que les faits qui lui sont reprochés soient requalifiés en complicité d’escroquerie sur deniers publics.
L’ancienne sénatrice se lave à grande eau, les témoins la disculpent
Devant la barre du tribunal correctionnel de Dakar, tous les prévenus ont nié les faits qui leur sont reprochés.
Sur son arrestation, l’ancienne sénatrice libérale a soutenu qu’on voulait juste la mettre en prison, soulignant avoir rempli correctement son contrat vis-à-vis de l’Etat du Sénégal.
«Je suis propriétaire d’une seule entreprise à mon nom : Diaga Waly. J’ai commencé à travailler avec ‘Jaxaay’ en 2008, et j’ai gagné un seul marché», a t-elle précisé.
Avant d’ajouter : «Le matériel a été livré. C’était 5000 tentes, 500 motopompes de 500 mètres cubes. J’ai livré 520 mètres cubes. Il fallait me mettre en prison, mais un huissier a fait le constat au niveau de l’entrepôt. Il restait plus de 1000 tentes là-bas. Le marché a été totalement exécuté. D’ailleurs, c’est Moussa Diouf qui a réceptionné ce matériel, et il a refusé de signer en soutenant qu’il ne signera le bon de livraison, tant que tout le matériel ne sera pas disponible. Je ne peux pas dire que les gendarmes racontent des histoires, mais l’enquête a été biaisée. Je n’ai jamais été épinglée, ni par l’Ige ni par la Cour des comptes».
Cette version sera confirmée par Amadou Cissé, un des témoins. Selon lui, ils ont livré 4000 tentes et les 1000 qui restaient sont toujours à l’entrepôt de Colobane, où ils ont procédé à la livraison.
Quant à l’agent du contrôle des opérations financières de l’Etat, Khadidjatou Sy, elle a déclaré : «J’ai réceptionné avec Amadou Ndiaye, l’agent comptable, le matériel. Et après vérification personnelle, j’ai constaté que tout est conforme à la commande. Tout a été livré. Le bordereau de livraison que j’ai signé n’est pas faux».
L’agent du contrôle des opérations financières de l’Etat confirme Aïda Ndiongue
A noter que cette dernière n’a pas été entendue par les enquêteurs. C’est grâce aux avocats de la défense qu’elle a été entendue à la barre.
C’est d’ailleurs pour cette raison que Me Mbaye-Jacques Ndiaye et ses confrères ont demandé au juge de délivrer un mandat d’amener à David Hubert Thioune, un agent comptable administratif qui a été entendu à l’enquête.
Mais, c’était sans compter avec le parquet qui n’a pas jugé utile la comparution de ce dernier.
Finalement, le tribunal a rejeté la demande de la défense.
Pour sa part, Abdoul Aziz Diop (ndlr : directeur de Cabinet à l’époque d’Oumar Sarr) a souligné qu’il n’intervient pas dans la formation du marché : «C’est la cellule de passation du marché dirigée à l’époque par Birane Sène qui faisait les appels d’offres. J’ai souscrit au marché, le ministre a approuvé la souscription. Je ne travaille qu’avec des pièces. Je n’interviens pas dans la réception, elle est faite par une commission, et je ne suis pas membre. Je ne suis pas présent au moment de la livraison. Mon rôle, c’est de signer un ordre de paiement».
Amadou Ndiaye, membre de la commission de réception, a soutenu avoir payé deux marchés de 5 milliards concernant les motopompes et des tentes. «On s’est rendu aux entrepôts, on a trouvé Khady Sy et on a procédé aux vérifications techniques pour voir si les quantités étaient conformes».
Sa version a été confirmée par Aïda Ndiongue et Abdoul Aziz Diop, coordonnateur du marché.
L’ancienne sénatrice libérale dit avoir reçu deux chèques de 5 milliards en 2013.
La défense convoque la jurisprudence Bara Tall
Dans leur plaidoirie, les avocats d'Aïda Ndiongue ont exprimé leur désolation : «Mettre en prison des gens qui n’ont rien à se reprocher est inadmissible dans un Etat de droit. Les gendarmes de la Section de recherches n’ont pas joué leur rôle dans cette affaire».
Me Mbaye-Jacques Ndiaye de fulminer : «Je suis vraiment désolé de le dire M. le président, mais je suis vraiment outré. Si l’on met une personne en prison, moi, je suis d’accord, mais que ce soit sur la base de faits sérieux, vérifiés. Toutes les livraisons ont été faites en qualité et en quantité. Ce dossier jugé en audience spéciale devant le tribunal correctionnel de Dakar n’est pas sérieux. La preuve, en 2013, un juge avait refusé de décerner à ma cliente un mandat de dépôt, parce que conscient qu’il y avait beaucoup de contestations dans cette affaire. Le montant global est de 16 milliards et non 20 milliards, comme ont voulu le faire croire les enquêteurs».
L’avocat a ainsi demandé au juge et à ses deux assesseurs d'appliquer la jurisprudence Bara Tall (Affaire des chantiers de Thiès), en relaxant Aïda Ndiongue et ses trois co-prévenus.
Le juge de la 3e chambre du tribunal correctionnel de Dakar a décidé de renvoyer l’affaire au 30 avril prochain pour la suite des plaidoiries des avocats constitués pour la défense d’Aïda Ndiongue et de ses co-prévenus.
DES POLITIQUES RENDENT HOMMAGE À LANDING SANE, ''UN HOMME DE CONSENSUS"
Balingor (Bignona), 16 (APS) – L'ancien ministre Landing Sané, décédé mardi dernier à Paris, était "un homme de consensus", ont témoigné des responsables politiques du département de Bignona (sud), présents mercredi soir à son inhumation à Balingor, son village natal.
M. Sané a été inhumé mercredi soir à Balingor, son village natal situé dans le département de Bignona (sud), en présence d'une délégation gouvernementale conduite par le chef de cabinet du président de la République, Abdoulaye Badji.
Elle comprenait le ministre conseiller Benoit Sambou, la présidente du Haut conseil du dialogue social, Innocence Ntap Ndiaye et les députés Mohamed Tété Diédhiou et Mamadou Badji.
Le maire de Bignona, Mamadou Lamine Keita, le maire honoraire de Ziguinchor, Robert Sagna, des élus locaux, responsables politiques et des guides religieux du département de Bignona, avaient également pris part aux obsèques de Landing Sané.
Le défunt "avait de très bons rapports avec tout le monde", a déclaré Abdoulaye Badji, chef de cabinet du président de la République, par ailleurs responsable de l'Alliance pour la République (APR, pouvoir).
Selon M. Badji, Landing Savané "avait créé de bonnes dispositions pour créer le consensus autour de lui".
"La division a toujours fait que la Casamance recule. Que Dieu fasse que cette unité dans la douleur continue", a pour sa part indiqué l’ancien maire de Ziguinchor, Robert Sagna.
De l'avis de M. Sagna, par ailleurs président du Groupe de réflexion pour la paix en Casamance (GRPC), "ces moments douloureux doivent consolider l'amitié et permettre du coup de partager toutes les préoccupations au niveau de la région de Ziguinchor".
La "préoccupation la plus importante est le retour de la paix en Casamance", en proie à une rébellion de plus de 33 ans, a-t-il fait valoir.
Aussi a-t-il appelé tous les responsables politiques de la région à "cultiver l'union, la fraternité, la solidarité et la recherche de la paix" dans cette partie Sud du Sénégal.
PAR NDIAGA SYLLA
LE COUPLAGE DES ELECTIONS OU LE PRIX D’UNE CONSULTATION
Il me parait plus judicieux d’envisager le couplage de la présidentielle et des législatives prévues en 2017. Dans une telle hypothèse, l’Etat économiserait une somme quasiment égale au double des dépenses prévues pour le référendum
Le président de la République, ayant pris résolument la décision de réduire son mandat en cours, n’en réclame pas moins que ses compatriotes lui concèdent la convocation du référendum y relatif à l’approche du terme de ce mandat. Ce que semblent lui concéder les Sénégalais, dans leur écrasante majorité. Cependant, vouloir engager la réforme institutionnelle en mai 2016, c’est-à-dire à neuf (9) mois de la probable élection présidentielle, pose quelques difficultés d’un point de vue technique.
Une fois les résultats des opérations référendaires proclamés par le Conseil Constitutionnel et la loi constitutionnelle promulguée, il va sans dire qu’avec l’intégration des innovations préconisées sur le système électoral par la Commission Nationale de Réforme des Institutions, il s’en suivra la mise en place des nouvelles institutions et des organes de gestion des élections tels que l’Autorité de Régulation de la Démocratie.
Il s’y ajoute la Révision exceptionnelle des listes électorales au cours de laquelle seront normalement renouvelées la quasi-totalité des cartes d’électeurs qui vont expirer en 2016 ainsi que la Revue du code électoral dans les limites du délai prescrit par le Protocole Additionnel de la CEDEAO sur la démocratie et la bonne gouvernance, en son article 2, alinéa 1: «Aucune réforme substantielle de la loi électorale ne doit intervenir dans les six (6) mois précédant les élections, sans le consentement d’une large majorité des acteurs politiques».
Par conséquent, le Référendum, devenu inévitable, il serait souhaitable de le tenir au plus tard le dimanche 10 janvier 2016. En outre, le Sénégal avait pris l’habitude d’opérer soit une refonte partielle soit une refonte totale pour crédibiliser le fichier électoral.
Toutefois, il nous a été donné de constater que le projet de confection des cartes à puce basé sur une fusion des cartes d’identité nationale et d’électeur, avec à la clé l’innovation, la fiabilisation et la simplification, n’est toujours pas réalisé.
Nul doute que cet ambitieux projet annoncé par le Ministre de l’Intérieur devant la Représentation nationale a été certainement suspendu compte tenu des délais relativement courts. Il serait quasiment impossible, après la tenue du référendum, de suivre toute la procédure en l’espèce: l’étude de faisabilité, la définition du cadre juridique, le lancement de l’appel d’offre international, la mise en place du dispositif technologique, l’enrôlement des électeurs, la production et la distribution de près de sept (07) millions de cartes.
En définitive, il faut admettre que l’actuel fichier quoique fiable comporte un stock-mort qu’il importe d’en extirpé. De plus, l’élection présidentielle aura lieu en février 2017 en cas de réduction du mandat du Président de la République, d’une part.
D’autre part, en application des dispositions des articles L.149 et L0.150 du code électoral, les élections des députés à l’Assemblée nationale auront lieu dans la période incluse entre le 07 mai et le 04 juin 2017 et préalablement, les listes de candidatures doivent être déposées soixante-dix (70) jours au moins et soixante-quinze (75) au plus avant la date du scrutin conformément à l’article L.170.
Ces deux consultations, en principe, ne seront séparées que par un intervalle de deux à trois mois sans compter que les investitures et le dépôt des candidatures aux législatives se feront en pleine campagne électorale ou entre les deux tours de la présidentielle.
Dès lors, il me parait plus judicieux d’envisager le couplage de l’élection présidentielle et des élections législatives prévues en 2017. Dans une telle hypothèse, l’Etat économiserait une somme quasiment égale au double des dépenses prévues dans le cadre de l’organisation d’un référendum.
Afin d’éviter de rompre la tradition républicaine qui voudrait que le Président nouvellement élu prît fonction avant le 3 avril, fît son adresse à la nation et présidât la cérémonie officielle marquant la commémoration de l’accession de notre pays à la souveraineté internationale, il conviendrait de fixer la date de l’élection présidentielle au premier ou au deuxième dimanche du mois de février.
Sous cet angle, la date prévue jusque-là pour l’organisation de l’élection présidentielle comporte des limites, eu égard à l’éventualité de la contestation de la régularité du scrutin du second tour, aux délais de réclamations et aux procédures de traitement des contentieux par le juge électoral.
En tout état de cause, il nous semble que certains des sujets soumis à votre appréciation mériteraient d’être appréhendés avant d’engager le débat sur les procédures de mise en œuvre de la réforme constitutionnelle sans oublier le fait que le code électoral reste encore muet sur les modalités d’organisation du référendum.
Ndiaga SYLLA, Analyste électoral
PAR MAME TALLA DIAW
LA FIN DES WADE
Si Macky Sall peut "siffler la fin de la récréation" dans les rangs de son parti, son prédécesseur ne peut plus le faire car n'étant plus le chef de la cour pour pouvoir décréter le terme de la promenade
Malgré la bravoure des hommes qui les animent, certaines armées en déroute en arrivent à perdre ce qui fait leur identité profonde, leur raison d'être. Ainsi en est-il du Pds, ou du moins, c'est à cette image que renvoie la guerre des chefs qui mine le principal parti d'opposition de l'une des démocraties parmi les plus stables en Afrique. La ligne prônée par son père fondateur est ouvertement contestée par des larges franges du parti démocratique sénégalais.
C'est que Me Abdoulaye Wade a des intérêts divergents d'avec une nouvelle génération de militants libéraux, comptant certes dans ses rangs des apparatchiks, mais qui pose ouvertement la question de la succession du "vieux". Mais il n'est pas seul dans ce cas. On a vu la semaine dernière un ministre, des parlementaires membres du bureau de l'Assemblée nationale, des élus contester ouvertement la ligne prônée par le président Macky Sall à propos de la durée de son mandat.
Toutefois, si Macky Sall peut "siffler la fin de la récréation" dans les rangs de son parti, son prédécesseur ne peut plus le faire car n'ayant plus l'autorité et le pouvoir nécessaires pour cela, bref, n'étant plus le chef de la cour pour pouvoir décréter le terme de la promenade.
Là où l'ancien président de la République cherche à trouver une solution au drame que constitue pour lui et sa famille la peine (six ans de prison ferme et amende de 138 milliards F Cfa) que la Crei a infligée à son fils, Karim Wade, en face, des "historiques", et pas des moindres, soulignent que ce dernier est en grande partie la cause de leur perte du pouvoir en 2012.
Qu'il n'a pas été un militant engagé lors des années d'opposition au Ps ; que sa connaissance des structures et des (toujours nombreux) femmes et hommes du Pds est limite, bref que ce serait "une dévolution monarchique" non plus du pouvoir, mais d'un statut, d'une chefferie très importante dans le jeu politique sénégalais. 35% des électeurs ont voté pour Me Wade lors du deuxième tour de la dernière présidentielle.
Mais Me Wade, au finish, a réussi à faire accepter dans la douleur la désignation du célèbre prisonnier comme candidat du Pds à la prochaine présidentielle. Dans la douleur, car cette Opa des Wade sur le Pds apparaît crûment, sans pudeur, dans une nudité propre à la perte du pouvoir qui sait, par essence, cacher ses hantises et problèmes.
Beaucoup ont taillé la route : l'ancien président du Sénat (numéro deux constitutionnel du régime libéral), le dernier PM de Me Wade, son ancien directeur de cabinet, les nouveaux transhumants, des alliés "religieux", même parmi ceux qui ont toujours courbé l'échine, relèvent la tête à défaut d'observer un silence éloquent.
Il était retenu que le congrès du Pds se réunisse le 8 août prochain pour désigner son nouveau leader. Car c'est une chose que d'être le candidat d'un parti à la présidentielle, c'en est une autre que d'être son secrétaire général.
Les frondeurs
Le Pds n'est pas un parti pauvre. Loin s'en faut. Ces dernières semaines, la vente d'une partie du patrimoine foncier du parti a débuté. Le site est sur la Vdn de Dakar, accolé à la permanence nationale Oumar Lamine Badji; il serait évalué à six (06) milliards F Cfa, mais le terrain a été immatriculé au nom de Wade-père.
Des milieux libéraux sont pour que la propriété soit mutée au nom du parti. Ce n'est pas le seul enjeu. Être secrétaire général du Pds, c'est aussi être l'interlocuteur direct de plusieurs chefs d'État et de gouvernement au sein de l'Internationale libérale, avec des appuis extérieurs conséquents à la clé.
C'est surtout la perspective de devenir le chef de l'opposition (dont le statut est toujours ignoré dans les planifications), à moins qu'un des grands alliés du président Macky Sall ne rompe la dynamique d'alliance au sein de "Benno Bokk Yaakaar", l'actuelle majorité présidentielle.
Les partisans de Karim Wade, en poussant "le vieux" à conserver le poste de secrétaire général du parti (si ce n'est pas le contraire) au-delà du congrès d'août prochain, dévoilent leur stratégie : il faut chauffer la place, en attendant la fin de la tornade judiciaire et des lendemains meilleurs.
Cette insistance du "Pape du Sopi" à imposer "le militant Karim" à la tête de son parti, à défaut d'avoir pu lui donner l'État en 2012 par procuration, sert de marqueur dans l'observation des tumultes qui agitent la formation libérale. C'est un premier jalon posé par l'ancien président de la République dans son dernier projet politique : mettre et de manière durable le pied de son fils à l'étrier, quoi qu'il puisse lui en coûter, convaincu qu'il est de son destin présidentiel.
Le tohubohu médiatique de ces derniers jours révèle la profondeur des lignes de fracture. La mèche a été allumée quand l'idée de faire de Me Wade un acteur-clé de la prochaine présidentielle, en demeurant secrétaire général du Pds, a germé dans les cercles "karimistes".
"Me Abdoulaye Wade va rester secrétaire général du Pds jusqu'à la prochaine Présidentielle. C'est une décision du parti". Ces propos de Mayoro Faye, membre du comité directeur du Parti démocratique sénégalais (Pds), ont été contredits par Ababacar Bâ, ancien maire libéral de Khombole.
Pour ce dernier, "au niveau des instances du parti, notamment le comité directeur, jamais nous n'avons débattu de cela. Il faut savoir et retenir ce qui est réel. Le frère secrétaire général Abdoulaye Wade, le 31 décembre passé, a fait un message en disant que le 8 août, il organisera un congrès au cours duquel nous allons élire le nouveau secrétaire général".
Ambiance. Les "frondeurs" jouent leur avenir politique ; Me Wade de son côté semble exaspéré par ce qu'il considère comme des non-priorités devant le sort que connaît son fils.