Malgré les auspices favorables sous lesquels se déroulaient les négociations entre le Grand cadre des syndicats de l'enseignement (GCSE) et le Gouvernement, les positions restent toujours divergentes.
Le dialogue de sourds perdure entre les syndicalistes et le Gouvernement. Malgré une rencontre entre le GCSE, trois ministères (Education nationale, Budget, Fonction publique), et le Conseil du dialogue social, rien de concret n'est sorti de l'entrevue d'hier qui aura duré plus de 6 tours d'horloge.
Si pour Mamadou Lamine Dianté, lever le mot d'ordre de grève "n'est pas à l'ordre du jour", la tutelle tient un autre langage. "Des avancées substantielles et significatives ont été apportées aux préoccupations des organisations syndicales", déclare le ministre de l'Education, Serigne Mbaye Thiam. Sa collègue de la Fonction publique estime que la situation d'exécution des points d'accords inscrits dans le protocole du 17 février 2014 est satisfaisante.
"Sur les 33 points d'accords, plus de 24 ont été réalisés entièrement", fait-elle savoir. Les points d'achoppement concernent 5 questions qui cristallisent l'attention des enseignants : validation des années de vacation, de contractualisation et de volontariat ; rappel des mises en soldes ; habitat social ; formation diplômante ; relèvement des indemnités.
Pour ce dernier point, Viviane Bampassy estime que les syndicalistes ont mis le gouvernement au pied du mur : "Dans l'accord, gouvernement et syndicats avaient convenu de renvoyer ce point ainsi que toutes les questions à incidence financière aux résultats de l'étude sur le système de rémunération des agents de l'État en cours", déclare-t-elle.
Un nouveau paramètre qui s'est invité au problème et risque d'envenimer la situation est la question salariale. "Dans ce contexte où les uns et les autres appellent à l'apaisement, il ya des mesures qui sont prises en toute illégalité et qui ne feront que jeter de l'huile sur le feu. Quand des syndicats d'enseignants respectent la procédure et arrivent à des arrêts de travail conformément à la loi de ce pays, les ponctions de salaire doivent se faire en toute conformité avec la procédure. Ce qui se fait ne va pas aider à décrisper la situation", prévient le coordonnateur du GCSE Mamadou Lamine Dianté.
Mais pour le ministre de l'Education nationale, ce n'est que le corollaire du droit de grève qui est appliqué. "Ce n'est pas une sanction, c'est la loi, c'est la jurisprudence. La contrepartie du droit de grève, c'est que le gouvernement qui utilise l'argent du contribuable sénégalais pour payer des fonctionnaires, ne les paie pas quand les jours ne sont pas travaillés", déclare Serigne Mbaye Thiam.
En attendant la rencontre d'aujourd'hui entre le Gouvernement et tous les syndicats d'enseignement, l'issue de cette crise tarde à se préciser.
Le Sénégal figure parmi les pays producteurs d'or en Afrique de l'Ouest. Il occupe la 13e place sur les 50, et est 15e dans le classement mondial des producteurs en phosphate.
Le Sénégal occupe aujourd'hui la 13ème place de producteur d'or en Afrique. Une information donnée par M. Sidy Diop qui présentait hier une étude sur les mines, lors de l'ouverture d'un colloque international sur les enjeux du secteur minier au Sénégal.
"Le Sénégal qui a commencé à exploiter son or en 2009 figure aujourd'hui parmi les principaux pays producteurs d'or en Afrique de l'Ouest. Il occupe à l'heure actuelle la 13e place de producteur d'or sur 50 pays africains. La concurrence dans la filière aurifère est manifeste et se joue dans le cadre de la recherche et l'acquisition de terrains miniers", a dit M. Diop.
Selon lui, ces développements ont hissé le métal précieux au rang de première source minière de revenus à l'exportation du Sénégal. "En 2013, 9 tonnes d'or à l'état brut ont été exportées. La quasi-totalité de la production, soit une progression de 12% par rapport à 2012", a-t-il expliqué.
A côté de l'or, le zircon et l'ilménite constituent des ressources minières d'avenir pour le Sénégal. "Le pays est entré depuis peu dans le club très fermé des pays producteurs de zircon et de l'ilménite. Le gisement de titane et de zircon en exploitation depuis 2014 est situé sur 100 km le long de la côte sénégalaise au nord de Dakar. Selon les experts du secteur, celui-ci représenterait la 3e plus grande réserve de zircon et d'ilménite au monde", a-t-il fait savoir.
S'agissant du phosphate, le Sénégal occupe la 15e place dans le classement mondial des producteurs de phosphates en 2012.
Par ailleurs, le ministre de l'Industrie et des Mines Aly Ngouille Ndiaye a soutenu que le Sénégal dispose de suffisamment d'atouts pour atteindre les objectifs fixés au secteur.
"Il y a différents facteurs qui attirent les investisseurs. C'est vrai, ce n'est pas seulement parce qu'il y a la rentabilité mais la stabilité joue un rôle important. Le Sénégal jouit d'une situation politique stable et d'un cadre macroéconomique favorable à l'investissement", a dit le ministre.
La position géographique du pays, poursuit Aly Ngouille Ndiaye, donne aux investisseurs la possibilité d'accéder à "un marché de plus de 300 millions de consommateurs". Le pays a aussi un code minier suffisamment incitatif, avec l'attribution de plusieurs permis ouvrant l'accès à une nouvelle mine d'or de fer et de phosphate".
D'après toujours le ministre, les mines constituent en même temps un secteur où les investissements peuvent être risqués si la stabilité politique n'est pas assurée. Mais au Sénégal, on est un pays de démocratie, les gens peuvent venir investir comme ils veulent sans être inquiétés. "Certes, nous avons eu des contentieux qui ont été initiés par les acteurs du secteur minier, mais nous faisons partie des pays les plus attractifs en termes d'investissement minier", a soutenu le ministre.
En outre, il a invité le secteur privé à soutenir le développement du secteur. Pour lui, l'implication des privés dans l'économie minière est d'autant plus opportune que le secteur minier africain est un domaine d'investissement privé par excellence. Ce secteur a besoin de financements, mais il est confronté à une insuffisance des ressources. D'où l'invite au secteur privé à soutenir les efforts engagés par l'État et à contribuer à la réalisation des ambitions fixées pour le secteur minier".
Tout en rassurant du respect de l’échéance de l’introduction de la Télévision numérique terrestre (Tnt) au Sénégal, les experts misent sur l’achat dans les délais par les populations des nouveaux décodeurs que vont distribuer Excaf Telecom, pour ne pas retarder le basculement général à la télévision numérique. Ils l’ont fait savoir en marge de la journée d’information organisée, hier, à l’intention des journalistes par le Comité national de pilotage de transition de l’analogique vers le numérique (Contan).
L’entrée du Sénégal dans l’ère du numérique par la télévision est attendue à partir du 17 juin prochain. Avec ce passage de l’analogique au numérique, les téléspectateurs devraient s’attendre à une véritable révolution qui va changer les habitudes télévisuelles.
Comme si on n’avait pas beaucoup communiqué sur les contours de cette révolution numérique, beaucoup de Sénégalais se posent encore la question de savoir ce que l’introduction de la Tnt va changer dans leur façon d’utiliser la télévision. Face aux journalistes les experts du Comité national de pilotage de transition de l’analogique vers le numérique (Contan) et ceux d’Excaf Télécom sont revenus sur la nouvelle offre de service de la télévision numérique.
«Avec la Tnt la télévision va offrir une multitude de services. Tout dépendra de l’usage qu’on en fera, en plus de regarder vos programmes, votre poste téléviseur pourra vous servir d’ordinateur», explique Mamadou Ball, expert audiovisuel et membre du Contan.
Pour permettre aux téléspectateurs de jouir pleinement des atouts qu’offre la télévision numérique, il faudrait, d’après lui, que les populations se dotent d’un nouveau décodeur, celui dont le groupe Excaf Télécom aura en charge de commercialiser et de distribuer. Ces décodeurs, n’étant pas offerts gracieusement aux populations, ces dernières devront l’acheter à un prix qui ne dépassera pas 10.000 frs.
Toutefois, avertissent les experts, ces nouveaux décodeurs, qui sont obligés de s’inviter dans nos foyers avec l’introduction de la Tnt, sont différents de ceux vendus actuellement sur le marché. «Les décodeurs que nous avons demandé à Excaf Télécom sont aux normes internationales en matière de télévision numérique et ce sont ces seuls décodeurs qui vont permettre de bénéficier de tous les services qu’offre la télévision numérique», a précisé Mamadou Ball.
Sur la disponibilité de ces nouveaux genres de décodeurs à date échu, le directeur technique d’Excaf Télécom est formel. «Les commandes ont été faites, c’est prés d’un million de décodeurs. A la date butoir, nous allons disposer de tous les décodeurs et alimenter les foyers», a rassuré Pape Ciré Cissé.
Toutefois, l’arrivée de ces décodeurs n’aura pas suffit pour basculer totalement de la télévision analogique à la numérique à la date du 17 juin prochain. Le Contan et le groupe Excaf Télécom, comptent sur la rapide disponibilité des populations à acheter ces nouveaux décodeurs.
«Il faut qu’on attende d’avoir une masse critique de foyers qui aura accès à ces décodeurs avant de prononcer l’extinction définitive de l’analogique», a-t-il encore souligné. Pour dire que le 17 juin prochain, la télévision sera, en même temps, analogique et numérique au Sénégal.
Comme nombre de sportifs devenus riches, son passé n'a pas été facile. Et Diafra Sakho n'a pas oublié par où il est passé, sur les sentiers de la galère.
Rien ne lui a été offert sur un plateau d'or. Si Diafra Sakho en est arrivé à ce niveau de performance dans le football anglais, c'est le fruit d'un surpassement pour un garçon qui sait d'où il vient. Issu d'une famille qui a connu la pauvreté, les millions de francs qui tombent chaque semaine dans son compte bancaire font sourire un garçon qui a dû serrer les dents à un moment de sa vie.
Dans la presse anglaise, il est revenu sur ce passé de pauvre, avec une maman débrouillarde et un papa chauffeur qui vivait sur la route.
"Mon père était loin de la maison presque tout le temps. Il était chauffeur de bus sur le trajet Sénégal-Guinée Bissau. J'ai grandi sans lui. Il revenait à la maison une fois ou deux par mois. Mais en tant que famille, nous avons accepté ça et cela ne veut pas dire qu'il ne nous aimait pas. Au contraire, il a fait tout cela parce qu'il nous aimait et il fallait qu'il trouve de l'argent pour nous nourrir. Il nous a beaucoup aidés et nous lui en sommes reconnaissants", raconte Diafra Sakho.
Derrière le sourire et la mine radieuse que le buteur sénégalais montre tous les weekends sur les pelouses anglaises, se cache donc un souvenir difficile à rayer du disque dur cérébral de l'attaquant de West Ham.
"Il nous arrivait de nous réveiller sans avoir de quoi manger. J'étais jeune et ma mère n'avait pas assez d'argent. D'ailleurs, je me souviens à maintes reprises lui avoir proposé d'aller manger chez mes amis. Juste pour ne pas la voir pleurer de ne pas avoir quelque chose à me donner", explique le "Hammer" qui veut montrer à travers cette sortie que rien ne lui a été offert. Ces difficultés de la vie ne l'ont cependant pas empêché de croire en "des jours meilleurs".
Pensant à ces jours où le père rentrait de voyage de travail et "pouvait apporter de l'argent à la maison". Ayant rejoint West Ham en début de saison, celui qui peinait parfois pour manger le matin pèse désormais 13 millions par semaine. Un salaire qui pourrait même doubler avec le nouveau contrat qui devrait lui être proposé par ses dirigeants. Sans compter ce qu'il gagne en termes de primes et de sponsoring.
Aujourd'hui, sa maman récolte les fruits des peines d'hier. "Maintenant au moins, je peux lui donner la vie qu'elle n'était pas en mesure de m'offrir quand j'étais jeune. J'essaie de lui faire plaisir maintenant", sourit-il. Ce plaisir ne pourra cependant pas être partagé avec un père qui a passé sa vie sur la route Sénégal–Guinée Bissau pour nourrir sa famille, puisque n'étant plus de ce monde.
"Malheureusement, mon père est décédé à l'âge de 53 ans. Maintenant la responsabilité de la famille repose sur moi." Une famille de cinq personnes. "J'ai deux frères et une soeur, ma mère et ma fille à soutenir. Evidemment, le choix de venir à West Ham était à la fois sportif et financier et je suis simplement heureux d'être en mesure de soutenir la famille", souligne-t-il.
LE SUTSAS EXIGE A L’ETAT DE RESPECTER LES ACCORDS SIGNES
Le syndicat unique des travailleurs de la santé et de l’action sociale (Sutsas) qui a déroulé son premier plan d’action hier travers un arrêt de travail pendant trois heures sur toute l’étendue du territoire compte accélérer sa cadence dans les prochains jours pour pousser l’état aux respects des accords signés en 2014. Une grève générale sera observée le 28 avril prochain.
En signant des accords avec les syndicats des travailleurs de la santé le 17 Février 2014, l’Etat du Sénégal s’était engagé à respecter ses engagements qu’il avait jugé réalistes et réalisables. Un an et 2 mois plus tard les travailleurs de la santé et de l’action sociale ont fini de patienter de voir ces accords réalisés.
Ils l’ont fait comprendre aux autorités hier en observant un arrêt de travail de 10 h à 13 heures dans toutes les structures de santé publiques. Pour Mballo Dia Thiam, secrétaire général du syndicat unique des travailleurs de la santé et de l’action sociale (Sutsas), « ceci n’est qu’un premier jalon de notre plan d’action car nous avons engagé le combat pour l’application des accords avec l’état et le syndicat va le mener jusqu’au bout.»
Ce qui laisse deviner d’autres actions que le Sutsas compte mener dans les prochains jours comme une marche nationale dans toutes les régions du Sénégal le 21 avril prochain, suivi d’une grève générale dans toutes les structures de santé publique le 28 Avril prochain avec respect des urgences et du service minimum.
Revenant sur les 57 points de leur plate revendicative qu’ils avaient soumise à l’Etat, Mballo Dia Thiam insiste sur les huit points qui restent à être appliqués. Le Sutsas attend encore l’état sur l’organisation de l’élection de représentativité des syndicats du secteur de la santé.
Autres exigences des travailleurs de santé, il faut retenir la signature du décret portant statut du personnel des établissements de santé, la modification du décret portant répartition de l’enveloppe des travaux d’heures supplémentaires et paiement des heures supplémentaires aux contractuels, il y’a aussi la question du parachèvement du texte organisant le système de rémunération des directeurs d’établissements publics de santé.
Les travailleurs de la santé et de l’action sociale se battent aussi pour la création d’un statut pour les présidents de conseils d’administration des hôpitaux « qui ne bénéficient pas des mêmes faveurs que les autres Pca des sociétés nationales», déplore Mballo Dia Thiam.
La question du recrutement des agents de santé communautaire dans la fonction publique locale reste aussi une priorité pour le Sutsas, tout comme l’octroi d’un prêt au logement aux contractuels bénéficiaires d’un contrat à durée indéterminée dans les structures de santé sans oublier la signature du décret pour la mise à disposition de la carte d’égalité des changes pour les personnes handicapées.
Et Mballo Dia Thiam de préciser que « toutes ces revendications ayant fait l’objet d’accords signés par l’état, le Sutsas va continuer la bataille qui se mènera en crescendo, jusqu’à ce que l’état les applique ».
DE LA NÉCESSITÉ D’AMÉLIORER LA QUALITÉ DE L’INFORMATION
La qualité de l’information est un facteur clé pour attirer plus d’investissements étrangers dans le secteur minier. D’imminents économistes, experts financiers et juristes se sont penchés sur la question.
Les résultats de l’étude sur «Les mines au Sénégal : analyse du marché 2015», ont été présentés hier à l’occasion du colloque qui a réuni les acteurs miniers au Sénégal. Le Sénégal dispose, selon ce rapport, d’importantes ressources minières. Si le phosphate et le calcaire qui sont exploités depuis les années 80 sont menacés par l’épuisement, d’autres comme l’or et le zircon sont d’exploration récente, mais connaissent une évolution favorable.
Le premier lingot d’or a été découvert au Sénégal seulement en 2009, cela n’empêche ce pays de se positionner à la 13 place de producteurs d’or sur 50 pays africains. Environ une trentaine de sociétés sont présentes dans la filière aurifère du Sénégal. Ces développements, relève l’économiste Sidy Diop, «ont aujourd’hui hissé le métal précieux au rang de première ressource minière de revenus à l’exportation du pays».
Le Sénégal qui possède par ailleurs la 3ème plus grande réserve de zircon et d’ilménite au monde commence à exploiter ce minerai depuis 2014. Le fer quant à lui présente un potentiel qui n’est pas encore exploité. Cela dit, il est aussi important pour les acteurs miniers du Sénégal de réfléchir sur la manière d’attirer les investissements.
François Leveque, professeur à l’Ecole des mines de Paris et fondateur du cabinet Micro-économie, qui a réalisé l’étude, a identifie l’importance de l’information économique pour attirer les investissements étrangers. «C’est un facteur clé qui guide la décision des investisseurs. Les pays qui disposent de la meilleure base d’information bénéficient d’un quart d’investissements supplémentaires», a-t-il dit.
L’Afrique, de manière générale, n’est pas bien placée pour ce qui est de la disponibilité et de la qualité des informations économiques. «C’est ce constat qui nous a conduit à créer Eco d’Afrique pour réaliser des monographies pour faciliter et permettre d’accroître les investissements directs étrangers», a-t-il révélé.
Avant de poursuivre : «En Afrique, le Sénégal fait partie des bonnes écoles grâce aux statistiques réalisées par l’Ansd.»
Le privé appelé à soutenir les efforts de l’Etat
Pour sa part, le ministre de l’Industries et des Mines, Aly Ngouille Ndiaye, a magnifier la rencontre qui, selon lui, s’inscrit dans la même dynamique que le Plan Sénégal émergent (Pse), de hisser le Sénégal au rang de hub minier. «Identifier parmi les six secteurs les plus prioritaires du Plan Sénégal émergent, les mines sont un important projet pour le chef de l’Etat», a-t-il dit.
Dans le cadre du Pse, le gouvernement sénégalais veut «développer l’exploitation du phosphate fertilisant, accélérer l’exploitation du zircon et de l’or, mais également relancer les mines de fer de la Falémé et d’encadrer les mines artisanales».
Mais cela requiert des financements importants. «C’est un secteur d’investissement privé par excellence. J’exhorte alors le secteur privé à soutenir les efforts engagés par l’Etat», déclare le ministre. Jean Pierre Gaudel, fondateur de
Paris Corporate finance, a noté toutefois que l’argent ne manque pas. «Ce sont les dossiers d’investissement de qualité qui manquent selon les investisseurs », soutient-il.
«J’AI ÉTÉ TÉMOIN DU MEURTRE DE FODÉ NDIAYE À COLOBANE, JE SUIS TRAUMATISÉE»
Attraite devant la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar pour tentative d’escroquerie portant sur 10 mille FCfa au préjudice du boutiquier Fallou Ndiaye, la tombeuse des jeunes de Colobane condamnés à 20 de travaux forcés, Arame Sow a persisté sur ses dénégations. Toutefois, elle soutient que depuis le meurtre du policier, Fodé Ndiaye, elle est traumatisée. Pis, elle est victime de menaces de mort de la part des populations de Fass-Colobane
Son procès a été renvoyé, ce mardi, pour la régulation du procès verbal. Car, en détention pré- ventive depuis plus d’une semaine à la Maison d’arrêt des Femmes (Maf) de Liberté 6, Arame Sow a été appréhendée sous le nom Ndèye Sokhna Diouf pour tentative d’escroquerie portant sur la modique somme de 10000 FCfa au préjudice du boutiquier Fallou Ndiaye.
Emmitouflée dans un grand boubou mauve, le foulard de tête bien noué, des cicatrices visibles sur son petit minois, de teint marron, la tombeuse des jeunes de Colobane emprisonnés à 20 ans de travaux forcés, a comparu, hier, devant la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar, en boitillant. Elle souffre d’une blessure au niveau de la jambe gauche.
N’empêche, elle s’est défendue devant le prétoire. Célibataire et mère d’un enfant, Arame Sow a contesté les faits pour lesquels elle est poursuivie. «Je me nomme Arame Sow. Je suis allée à la boutique qui se trouve au Rond point de Yoff pour acheter du jus. J’ai donné 10000 FCfa au boutiquier et il a refusé de me rendre ma monnaie. C’est, moi-même qui lui a suggéré qu’on aille à la police pour régler ce problème», narre la prévenue.
Sur le nom de Ndèye Sokhna Diouf mentionné dans le procès verbal d’enquête préliminaire, elle révèle : «C’est mon ex-copain, Ibrahima Sène qui m’a entendue à la gendarmerie. Mais, il ne m’a pas demandé de décliner mon identité. C’est ma mère qui s’appelle Ndèye Sokhna Diouf».
A la question du Substitut de procureur de savoir, si elle était coutumière des faits, Arame Sow avance que ce sont des accusations gratuites. «Dans l’affaire du policier Fodé Ndiaye, j’ai été le témoin. Une telle chose ne m’était jamais arrivée. Je suis traumatisée. A Fass-Colobane, j’ai reçu des menaces de mort après mon té- moignage devant la Cour d’assises. C’est pourquoi, j’ai déménagé à Yoff», fait-elle savoir.
Intervenu pour assurer la dé- fense de sa cliente, Me Issa Diop a rappelé que l’escroquerie suppose des manœuvres frauduleuses. A l’en croire, on n’a pas d’éléments objectifs pour condamner cette dame. De plus, le conseil indique que le problème devait se régler à l’amiable. «Elle a été traumatisée puisqu’elle a témoin d’un meurtre.
Pis, elle est menacée de mort. Comment la Cour d’assises peut condamner juste par témoignage alors qu’elle a un procès verbal. Si cela continue, la Cour d’assises va se retrouver un jour avec zéro té- moin. Cela doit cesser. Ma cliente a le droit d’aller témoigner.
Aux Etats-Unis, on l’aurait protégé ou l’emmenée dans un autre Etat », laisse entendre, Me Issa Diop. Non sans lancer des piques aux avocats de l’un des meurtriers du policier à savoir, Cheikh Sidaty Mané qui s’est constitué partie civile dans cette affaire. «Je ne comprends pas pourquoi, on vient greffer un autre dossier qui n’a rien à voir dans la cause.
Au Sénégal, on n’entre pas dans une boutique et décliner son identité. Donc, l’histoire de faux nom n’intéresse pas ce dossier». Le parquet s’est rapporté à la sagesse du tribunal. La décision est attendue au 30 avril prochain. Par ailleurs, les avocats de Cheikh Sidaty Mané ont brillé par leur absence.
Me Mbaye Jacques Ndiaye et Cie ont déjà interjeté appel contre le verdict de la Cour d’assises. Et lorsqu’ils ont appris l’arrestation d’Arame Sow sous le nom de Ndèye Sokhna Diouf, ils se sont constitués partie civile. «C’est de l’escroquerie.
Elle a été témoin dans le procès des jeunes de Colobane. C’est sous un faux nom et sur la base de son témoignage clé que nos clients ont pris 20 ans de travaux forcés. Nous sollicitons la vérification de la vraie identité de la prévenue car il y a une différence sur les noms, les dates de naissance et les noms des parents», avaient fait savoir les conseils de Cheikh Sidaty Mané.
«NOUS ALLONS RÉDUIRE L’OPPOSITION À SA PLUS SIMPLE EXPRESSION»
MACKY SALL SUR LA TRANSHUMANCE ET LE DEMENTELLEMENT DU PDS
Le leader de l’Alliance pour la République (Apr), a avoué, hier, lors d’une conférence de presse restreinte à Kaffrine, son intension d’encourager l’accueil des transhumants, même s’il récuse cette appellation. A travers une véritable reprise en main de sa communication, le Chef de l’Etat a su aborder avec diplomatie les questions difficiles relatives à l’affaire, Karim Wade, à l’implosion annoncée de sa Coalition Benno bokk yakaar (Bby).
La transhumance politique, qui sous-tend le démentiellement de l’opposition, a encore de beaux jours devant elle. Le président de la République, Macky Sall, qui a récusé cette expression du fait de sa charge «péjorative», va l’encourager davantage. «Ne parlons pas de transhumance qui a une charge très péjorative.
Le terme n’est pas acceptable. Mais, il ne faut pas oublier que nous sommes dans une démocratie. La liberté d’aller et venir est garantie par la Constitution. On ne peut pas empêcher aux gens dans des carcans politiques. Lorsque vous avez une majorité, il faut chercher à la consolider en allant chercher dans le camp adverse, dans l’opposition.
L’opposition est dans son rôle, elle critique et cherche à récupérer des gens dans la majorité. Que quelqu’un quitte un parti où il ne se sent plus à l’aise pour rejoindre un autre parti, il n’y a rien de plus normal. Pourquoi quand quelqu’un quitte le parti au pouvoir pour aller dans un parti d’opposition, on ne parle pas de transhumance. Je suis un exemple, j’ai quitté le Pds pour aller créer mon parti dans l’opposition mais personne n’a parlé de transhumant.
Les idéologies sont désormais relativisées. Nous n’accueillons pas des responsables politiques de l’opposition à coût de milliards ou avec des postes. Non ! Nous sommes dans une logique politique. Nous cherchons à renforcer notre majorité pour gagner le 1er tour. Le mot d’ordre : c’est l’ouverture.
Amenez des gens d’où qu’ils viennent avec n’importe quel moyen. Nous allons réduire l’opposition à sa plus simple expression (Ndlr : Supprimer totalement, ou réduire à l‘extrême). Ça va continuer», a expliqué, le président de la République, Macky Sall. Ça marche dans la coalition Benno Pour le leader de l’Apr, il n’est pas question de porter l’idée ou la position selon laquelle, «les alliées qui donnent leurs opinions ou qui ont d’autres ambitions, doivent soutenir en silence ou quitter la Coalition Benno bokk yakaar».
Selon le président Sall, «il n’y a aucun problème dans la Coalition Benno bokk yakaar. La Coalition se porte très bien. Ce sont des gens à la périphérie qui s’agitent en disant accompagnez moi ou quitter Je ne peux pas soutenir ces positions. Nous n’avons pas de problème de fond avec les alliés.
Maintenant, plus on s’approche de 2017, la tension va monter». Revenant sur ses tournées économiques, le président de la République, Macky Sall a rétorqué à ceux qui parlent de campagne électorale déguisée, qu’il y a d’éternels insatisfaits.
«Moi, je travaille. J’ai moins de 2 heures de sommeil par jour, pour aller rencontrer les populations à la base. Notre présence auprès des populations va relancer les localités visitées. Les populations doivent accueillir leur président de la Ré- publique. Même l’opposition doit accueillir le président, reconnaître sa légitimité. Ce sont de simples règles de civilité», a martelé Macky Sall.
Invité à commenter le groupe du Sénégal pour les éliminatoires de la CAN-2017, Khalilou Fadiga est d’avis que les Lions sont supérieurs à leurs adversaires. Mais, le gaucher magique appelle les poulains d’Aliou Cissé à plus d’humilité et de concentration.
Kali, pensez-vous comme la plupart des Sénégalais que le groupe K que les lions partagent avec le Niger, le Burundi et la Namibie est facile à jouer ?
Vu les qualités intrinsèques de notre équipe, on n’a pas à avoir peur de nos adversaires. on a un nouveau sélectionneur, avec une vision, des ambitions et plein d’humilité. À partir de là, le sénégal n’aura pas de problème majeur, mais à condition qu’on respecte bien les adversaires. il ne faut pas sous-estimer ces derniers, ni surestimer nos qualités par rapport à ce groupe. je pense que la meilleure des choses c’est se dire que le sénégal doit se qualifier sans souci, mais avec la manière et sans se mettre la moindre pression.
Etes-vous de ceux qui pensent que le Sénégal a des problèmes avec des équipes qui lui sont inférieures sur le papier ?
Justement, cette tendance doit être inversée. Vous savez, l’équipe soi-disant inférieure à son adversaire redouble d’efforts. on a pu le constater. Les petites équipes sont souvent sublimées face aux grandes parce qu’elles veulent tout le temps créer l’exploit. Si tous ces contextes-là ne sont pas pris en compte, elles rendent souvent difficiles la tâche aux équipes favorites. Mais, si on part du principe de la qualité de jeu et de l’expérience, je pense que le sénégal est vachement au-dessus. Maintenant, il y a quelque chose qui ne doit pas être négligée, c’est l’humilité. il faut rentrer dans ce genre de compétition avec beaucoup d’humilité, mais aussi et surtout se dire que les soi-disant petites équipes ont envie de bousculer les grands.
A quel niveau se trouvera le piège dans ce groupe ?
On connaît bien ces équipes-là et, personnellement, l’équipe que je connais mieux, la namibie, est anglophone. Là-bas, ce sont des gens qui ont beaucoup de fierté. en jouant contre le sénégal, ils vont convoquer l’histoire parce qu’on les avait battus sur le score de 5-0, sur la route de la Coupe du monde 2002. après cette humiliation à Windhoek, ils viendront certainement avec un esprit revanchard. Mais, avec les données tactiques et techniques que le sélectionneur du sénégal mettra en place, la namibie ne pourra pas rivaliser avec nous.
Quel est, selon vous, le secteur en chantier pour Aliou Cissé ?
je ne pense pas qu’il rencontrera un problème particulier dans un secteur donné. Vous savez, le travail d’un technicien, c’est toujours se poser les bonnes questions et rectifier le tir au fil des rencontres. C’est ce qu’aliou Cissé est en train de faire. il suffit juste de jeter un regard sur ses deux premières sorties pour vous rendre compte qu’il est dans le bain. Maintenant, il faut toujours peaufiner. Mais, au niveau de la tactique, la mayonnaise est en train de prendre forme. il faut laisser au coach le temps de bosser pour savoir les aspects auxquels il faut apporter des solutions.
Le sélectionneur précédent avait un réel problème de communication avec certains joueurs…
Aliou Cissé n’est pas giresse et vice-versa. La mauvaise communication, les malentendus avec certains joueurs sont un réel problème dans un groupe. et ça, aliou le comprend très bien pour avoir été un des leaders du vestiaire de notre génération. Mais il y aura impérativement un onze de départ avec des remplaçants qui savent qu’ils seront remplaçants. Mais, quand ils rentrent, ils devront donner le meilleur d’euxmêmes pour faire douter le sélectionneur. il est clair que c’est lui qui vit avec le groupe. je ne pense pas qu’il y ait quelqu’un d’autre que lui qui puisse connaître mieux que lui son équipe. Aliou est venu en sélection avec un état d’esprit plus positif que celui qui était là, avec une autre conception du football. C’est surtout ces choses-là qu’il faut faire comprendre aux joueurs.
Ce serait quand une catastrophe si le Sénégal ne se qualifiait pas dans ce groupe ?
où est-ce que vous êtes allé chercher ce pessimisme ? C’est ça aussi le problème. De temps en temps, les gens oublient que nous devrons être optimistes sans être arrogants. nous devrons être optimistes sans être prétentieux et nous devrons être optimistes en étant très humbles. C’est comme ça qu’on doit attaquer ce genre de tournoi. Mais ne commençons pas déjà en étant pessimiste, en disant si on ne se qualifie pas. ne soyons pas négationnistes. Essayons d’être dans un état d’esprit positif. Parce qu’une attitude positive et une pensée positive ne peuvent amener que de bonnes choses.
Ambassadeur du dernier CHAN U20, qu’avez-vous ressenti ?
J’ai ressenti un certain engouement au niveau de la jeunesse sénégalaise. il y a énormément de potentiel dans ce pays. il faut signaler aussi qu’il y a eu un travail de titan qui a été fait en amont par la Fédération sénégalaise de football, qui a réussi à mettre cette équipe nationale des u20 dans des conditions de performance.
Qu’est-ce qui vous a le plus marqué dans cette compétition ?
Ce qui m’a beaucoup plu lors de ce Chan, c’est la montée en puissance de cette équipe du sénégal. C’est vrai qu’au début, elle avait un peu l’air d’être frileuse, mais on a pu constater qu’ils ont mis sur la balance le courage et l’abnégation qui leur ont manqué au début. si on devrait parler tactiquement et techniquement, on dirait que le début du tournoi a été compliqué, mais au fur et à mesure qu’on avançait, joseph Koto a réussi à faire comprendre aux joueurs qu’ils étaient chez eux et qu’ils devraient être la fierté de tout un peuple. Même s’il fallait perdre, il fallait que ça soit dans la dignitié. C’est-à-dire perdre la guerre avec les armes en main. C’est ce qui a fait que cette équipe est allée jusqu’en finale. Cela est dû aussi à toute l’organisation qu’il y a eu autour de cette sélection qui a de l’avenir.
AFFAIRE SUDATEL, "ÉVITER UN REMAKE"
CHEIKH TIDIANE NDIONGUE, EXPERT EN TÉLÉCOMMUNICATIONS
Faire recours à un cabinet pour faire un travail pour lequel l'ARTP est mieux outillée. Cheikh Tidiane Ndiongue y trouve une aberration. L'ancien directeur des Etudes et de la règlementation des postes et télécommunications veut que l'ARTP prenne ses responsabilités pour un contrôle efficace des opérateurs.
Il y a beaucoup de polémique dans le secteur des télécoms. Pensez-vous que les textes qui régissent le secteur (code des télécommunications) permettent à l'ARTP de mener à bien sa mission ? Ou alors pensez-vous qu'il faut réviser les textes ?
A priori et de manière générale, les textes réglementaires sont toujours perfectibles. Ils font régulièrement l'objet de modification et de complément, compte tenu des mutations rapides et permanentes qui caractérisent le secteur et qui empêchent toute visibilité au-delà du court terme. L'actualité le confirme avec l'examen et l'adoption en Conseil des ministres la semaine dernière d'un Projet de décret arrêtant les modalités de contrôle et de supervision du secteur par l'ARTP.
Est-ce que la proposition du choix d'un cabinet pour l'analyse des textes vous paraît pertinente ?
Vous savez, les modifications et les compléments apportés régulièrement au cadre légal et réglementaire résultent pour une large part des résultats du suivi et du contrôle de son application sur le terrain par l'ARTP. Aussi, l'ARTP est-elle plus outillée qu'un Cabinet pour faire un tel travail, en relation avec le Ministère chargé des Télécommunications. Je constate que l'ARTP fait systématiquement appel à des Cabinets pour faire le travail qui lui revient et pour lequel elle dispose des Ressources humaines nécessaires. En effet, qu'il s'agisse du contrôle des appels Entrants, de la gestion du processus de vente de licences, ou de l'analyse des textes, l'ARTP n'a pas besoin de faire appel à un Cabinet. Ce serait incompréhensible, compte tenu des ressources humaines qu'elle possède. Le recours à un Cabinet est tellement injustifié que je ne peux m'empêcher de penser à cette vaste opération de corruption, de concussion et de prévarication que s'est révélé être le processus qui a abouti au choix de SUDATEL en 2007. Il faudrait éviter un remake de l'attribution de la troisième licence dont le processus est jalonné de scandales. D'abord dans les faramineuses sommes dépensées (environ 1,5 milliard de francs Cfa) pour s'attacher les conseils d'un cabinet tout au long du processus ; ce qui n'était pas utile car notre pays dispose d'une expertise en la matière et sollicitée même à l'étranger, avec une rémunération dont le montant est sans commune mesure avec celui alors payé.
L'ARTP semble décidé à contrôler davantage le secteur des télécommunications. Pourquoi maintenant ?
C'est une question qu'il faudrait peut-être poser à l'ARTP. Cependant, en tant qu'observateur, comme j'ai eu à le dire depuis plusieurs années dans différentes interviews, mon sentiment est qu'elle devrait davantage assumer ses responsabilités en remplissant la mission de régulation du secteur des télécommunications qui lui revient. Le contrôle est une des tâches relevant de cette mission. En conséquence, s'il est avéré que l'ARTP est décidée à contrôler davantage le secteur comme vous le dites, je ne pourrais que m'en féliciter.
Pour l'instant, la Sonatel refuse l'installation du dispositif de contrôle. Comment interprétez-vous ce refus ?
Je ne sais pas. Il faudrait peut-être poser la question à la SONATEL. Cependant, avec le Projet de décret examiné et adopté en Conseil des ministres la semaine dernière, comme je l'ai rappelé il y a quelques instants, je crois comprendre qu'il y avait peut-être un vide juridique que ledit décret va combler lorsqu'il sera signé et publié.
L'installation du matériel de contrôle, à votre avis, doit-elle être permanente ou périodique ?
Il faut qu'elle soit permanente, car le monitoring doit être régulier et permanent. L'ARTP doit être en mesure de vérifier à tout instant les données fournies par les opérateurs.
Les ressources humaines de l'ARTP ont longtemps été des cadres de la Sonatel. La difficulté de contrôler ne vient-elle pas de l'histoire ?
Je ne le pense pas. Même si un agent de l'ARTP a été au préalable un employé de la SONATEL, cela ne signifie pas forcément qu'il va demeurer inféodé à cette dernière, parce que de facto, il n'est plus agent de la SONATEL mais celui de l'ARTP pour lequel il a prêté serment. La loyauté et l'éthique relèvent plutôt de la personnalité propre de l'agent quelle que soit son origine. Cependant, ce dont il faut s'assurer est que l'agent n'ait plus aucun lien juridique avec l'Entreprise après son départ.
Est-ce qu'on peut sentir la présence de France télécom dans l'attitude de la Sonatel ?
Forcément. FRANCE TELECOM est actionnaire et détient 42% du capital, donc plus qu'une minorité de blocage et exerce la Présidence du Conseil d'Administration de la SONATEL. Il n'y a donc aucun doute là-dessus.
Avez-vous le sentiment que les opérateurs sont prêts à se soumettre au contrôle ?
Je ne saurais répondre à leur place. Cependant, si l'État, à travers le cadre légal et réglementaire qui relève de son unique et seule souveraineté, décide de leur suivi et de leur contrôle, tout en fixant les modalités pratiques, les opérateurs ont l'obligation de se soumettre. Cela relève du pouvoir régalien et exclusif de l'État du Sénégal.
Est-ce que les autorités vous semblent décidées à doter l'ARTP de moyens d'un contrôle effectif du trafic ?
On peut le penser après l'examen et l'adoption, en Conseil des ministres la semaine dernière, d'un Projet de Décret arrêtant les modalités de contrôle et de supervision du secteur par l'ARTP.
Mamadou Aïdara Diop déclare que les tarifs sont réglés par le marché, l'ARTP ne peut pas imposer de prix. De façon plus générale, est-ce que cela ne pose pas la question de la définition des pouvoirs de l'ARTP ?
J'ai effectivement entendu Mamadou Aïdara DIOP le dire, ainsi que le Directeur Général de l'ARTP d'ailleurs. Je ne suis pas d'accord avec eux. L'existence de la concurrence sur le marché ne garantit nullement des prix compétitifs ou les plus bas possibles. C'est un raisonnement totalement erroné. La preuve, souvent, à travers l'actualité, pour des ententes illicites, il a évoqué des décisions sanctionnant et infligeant des amendes à des entreprises évoluant dans un secteur concurrentiel et prises par des autorités chargées de veiller sur l'effectivité de la concurrence. Aussi, les prix doivent-ils être surveillés, même dans un contexte concurrentiel. Lorsqu'il s'agit d'un monopole de fait, comme au Sénégal avec l'accès à l'internet via l'Adsl, il faut encore plus le faire, en analysant la comptabilité analytique de l'opérateur afin de vérifier si les marges faites par l'opérateur sur ce segment du marché ne sont pas exorbitantes.
Les chiffres disponibles sur les télécommunications relèvent du déclaratif volontaire. Quelle fiabilité peut-on accorder à ces statistiques ?
Une Autorité de Régulation sérieuse ne peut pas se baser sur ces données uniquement. Il faut qu'elle se donne les moyens de les vérifier parce que l'on ne peut pas être juge et partie.
Le projet d'externalisation des opérateurs vous paraît-il faisable ? Y a-t-il des risques pour les emplois ? Combien ?
Un de vos confrères m'a déjà posé la question la semaine dernière et je voudrais vous répondre de la même manière. Au même titre que les syndicats de la Sonatel, deux des projets de transformation de cette dernière devraient retenir l'attention de l'État du Sénégal. D'abord, le changement du mode de gestion des sites des stations de base (énergie, climatisation, pylônes, bâtiments) : abandon du mode de gestion directe via de nombreux sous-traitants à un mode "Managed Services" confié à une seule entreprise. Ensuite, le passage d'une exploitation locale de l'infrastructure réseau vers un centre de gestion centralisée au niveau sous régional de l'Afrique de l'ouest. Autant la Direction générale de la Sonatel a raison sur le principe quant à la rationalisation et à la mutualisation de certaines activités en vue d'améliorer la productivité de l'Entreprise, autant les syndicats devraient logiquement se soucier des conditions de mise en œuvre, compte tenu des éventuelles conséquences économiques et sociales pour l'entreprise et le pays. Aussi, l'État du Sénégal devrait-il également, à l'instar des syndicats, s'en soucier. En effet, que vont devenir ces travailleurs des Pme/Pmi sous-traitants dans un pays comme le nôtre où il y a un besoin urgent d'avenir pour des jeunes générations profondément perturbées par la crise de l'emploi ? Quel est le statut juridique de l'entreprise unique qui devrait s'occuper des stations de base ? Serait-elle une entreprise de droit sénégalais ? ce qui permettrait le cas échéant d'avoir un transfert intra muros du chiffre d'affaires consécutif aux dépenses d'exploitation et de maintenance (Opex) des stations de base (énergie, climatisation, pylônes, bâtiments). Ces mêmes questions demeurent quant au second projet portant sur la gestion centralisée au niveau sous régional de l'infrastructure réseau.
Peut-on parler de concurrence si un opérateur détient le monopole pour faire de l'internet ?
Non, pas du tout. C'est le cas au Sénégal pour l'accès à l'internet par la technologie ADSL. C'est un monopole et il le restera tant qu'il ne sera pas procédé au dégroupage de la boucle locale de la SONATEL.
Les délais de consommation de crédit imposés aux usagers vous paraît-il justifiables ?
En tant qu'observateur voyageant beaucoup en Afrique, je trouve effectivement ces délais relativement trop courts par rapport à beaucoup d'autres pays en Afrique.
Le fait que le directeur de l'ARTP soit un ancien cadre de la Sonatel vous fait-il craindre un conflit d'intérêts.
Pour une éventuelle allégeance à la SONATEL et due au statut d'ancien Cadre ou Employé de cette dernière, j'ai déjà répondu. Cependant, s'il est avéré qu'il détient des Actions de la SONATEL, il y a manifestement conflit d'intérêts et dans ce cas, la morale et l'éthique réprouvent cela.