Quand on débarque à Casablanca, qu'on voit le niveau des infrastructures et le mode de vie des élites, on a l'impression d'être en Europe. Mais il suffit d'un petit tour au niveau de la médina pour se rendre compte que le Maroc n'a pas encore vaincu la pauvreté et qu'il reste encore du chemin sur la voie de l'émergence…
Avec un taux de croissance moyenne de 5%, le Maroc est en passe de réussir son décollage économique. Son PIB par habitant a doublé en 10 ans. A partir des années 90, le Roi Hassan II a misé sur le développement autour des infrastructures et du tourisme avec des entrées qui sont passés de 2 à 10 millions de touristes en 10 ans. Faute d'hydrocarbures, le Maroc a fait un focus sur l'industrie et les services. Une ambition portée par l'Etat et mise en œuvre par des groupes privés, souvent sous la forme de partenariat public-privé (PPP).
Cette politique "d'émergence industrielle" se décline par secteurs d'activités. Entre 2006 et 2007, les autorités ont défini des métiers mondiaux, dans lesquels le pays possède un avantage compétitif et comparatif. Comme l'automobile avec l'implantation d'une usine Renault-Nissan à Tanger (Nord), devant produire +300 000 véhicules low-cost à destination de l'Europe et de l'Afrique.
Elle veut également profiter de la plate-forme logistique de Tanger-Med, un port en eaux profondes et zone franche pour attirer plus d'investisseurs dans ce domaine. Idem pour l'aéronautique avec la présence des constructeurs Airbus, Boeing et Bombardier. Ou l'industrie pharmaceutique avec +3/4 des besoins locaux, produits sur place, avec même des exportations de génériques vers l'Afrique subsaharienne. Quant au textile, la proximité du marché européen a permis de délocaliser une partie de la production de certaines grandes marques…
Certes l'Europe était le principal partenaire commercial du Maroc (65% de son commerce extérieur) grâce à l'accord de libre-échange avec l'Union Européenne mais aujourd'hui, l'Afrique noire est devenue la nouvelle alliée économique. Le pays entend être un "hub" commercial entre l'Europe et cette partie de l'Afrique. Une nouvelle vision stratégique, impulsée par le Roi Mohamed VI, se traduisant par un engagement conséquent du secteur privé qui s'est lancé à la conquête du continent. En ordre de bataille, en avant, marche…
"APPORTER UNE CROISSANCE ADDITIONNELLE AUX MARCHÉS DE L'ASSURANCE..."
Ambitionnant de devenir un acteur de 1er plan des assurances en Afrique au sud du Sahara en même temps que dans la banque, Wafa assurances est en train de mettre en œuvre un plan stratégique dans 4 pays de la CIMA, dont le sénégal. son patron, Ali Harraj, fait le point avec Réussir.
Quelle est la politique africaine de Wafa Assurances ?
Comme vous le savez, Wafa Assurance est filiale du Groupe Attijariwafa bank, le 1er groupe bancaire et financier africain - hors Afrique du Sud - et opère dans 22 pays, dont la moitié en Afrique de l'Ouest et Centrale. Le groupe a placé l'Afrique au cœur de sa politique d'internationalisation dans une démarche d'intégration régionale et de coopération sud-sud.
Dans le sillage du groupe, Wafa Assurance ambitionne d'accompagner le développement du secteur des assurances en Afrique et ce, à plusieurs niveaux : en contribuant à renforcer le niveau d'équipement en assurance des populations et entreprises locales ; en participant à l'innovation produits et services, notamment dans le domaine de la prévention, de l'indemnisation rapide automobile et de l'assistance ; et enfin, en mettant au service des différents marchés locaux l'expérience acquise en bancassurance, modèle sur lequel la compagnie a pu bâtir avec Attijariwafa bank son développement en assurance Vie au Maroc et qui a été déployé, plus récemment avec succès, en Tunisie.
Il est important de souligner que Wafa Assurance a pour objectif, dans chaque pays de présence, d'apporter une croissance additionnelle au marché de l'assurance, en ciblant prioritairement les clients des filiales bancaires d'Attijariwafa bank, particuliers et entreprises, non équipés ou sous-équipés en produits d'assurance Vie et Non-Vie. Wafa Assurance aspire, à travers chaque filiale, à devenir un acteur domestique contribuant activement au financement de l'économie, à la création d'emplois et au dynamisme du marché de l'assurance.
Enfin, dans le cadre de notre stratégie de développement en Afrique subsaharienne, nous visons, dans un premier temps, d'accompagner le groupe dans les pays où il opère, avec quatre marchés prioritaires en zone CIMA que sont la Côte d'Ivoire, la Cameroun, le Gabon et le Sénégal où Wafa Assurance est déjà présente.
Quelles sont les étapes déjà réalisées au Sénégal, en particulier ?
Au Sénégal, Wafa Assurances déploie ses activités à travers 2 filiales, Wafa Assurance Vie S.A. et Wafa Assurance S.A qui ont reçu en septembre 2014 les agréments requis en vue de pratiquer les branches d'assurances sollicitées. A cet égard, nous sommes très honorés par la confiance des autorités de tutelle nationales et régionales et réitérons notre engagement à ne ménager aucun effort pour contribuer, aux côtés des acteurs locaux, au développement du marché de l'assurance au Sénégal. D'ailleurs, dès l'obtention des agréments, les équipes opérationnelles des 2 sociétés ont été recrutées au Sénégal et ont bénéficié d'une formation de plusieurs semaines, notamment auprès des équipes opérationnelles de Wafa Assurance, afin de les accompagner dans la phase de lancement de l'activité des filiales. En parallèle, les équipes de Casablanca sont mobilisées aux cotés de celles de Dakar notamment pour mettre en place le système d'information, les procédures de gestion, le dispositif de bancassurance et former le réseau de la CBAO et du Crédit du Sénégal aux produits et process de Wafa Assurance Vie.
A ce stade, la compagnie Non-Vie a commencé à produire alors que le démarrage effectif de l'activité Vie devrait intervenir au terme du 1er trimestre 2015.
Quelles perspectives à court et moyen terme ?
A court terme, nous continuerons à mobiliser tous les moyens nécessaires pour que le lancement des activités des filiales au Sénégal soit une réussite. Pour cela, nous continuerons de nous appuyer sur les équipes de Wafa Assurances et d'Attijariwafa bank au Maroc et au Sénégal. Nous souhaitons également finaliser notre première phase de développement en Afrique subsaharienne et faire aboutir les projets de développement en cours, pour que Wafa Assurances devienne, à terme, un acteur régional de premier plan en Afrique subsaharienne.
Le président Directeur Général du Groupe, Henri De Castries, est revenu au sénégal après un bref séjour en janvier 2013 pour magnifier les activités d'AXA atout Cœur et le soutien des filiales africaines aux actions et dons du projet solidarité Médicale (ou SOLIMED).
À La question "Y-a-t-il un avenir africain pour AXA ?", M. Michel Hascöet, PDG Axa Assurance Maroc en charge de l'Afrique subsaharienne, répondait à Financial afrik (Avril 2014) qu'"AXA va continuer à se développer en Afrique" reprenant les propos du président Henri de Castries, qui, lors de sa dernière tournée dans les filiales d'Afrique au subsaharienne, affirmait que "la volonté d'AXA de rester, non seulement en Afrique subsaharienne, mais de s'y développer".
Depuis, les choses se sont accélérées car AXA a pris le contrôle du 4ème assureur nigérian en décembre 2014. Pays le plus peuplé d'Afrique, 1ère économie du continent et 3ème marché africain de l'assurance, le Nigeria présente des attraits évidents. AXA vient également d'acquérir 7,15% du capital d'Africa-Re, 1er réassureur en Afrique. Le regain d'intérêt pour l'Afrique est donc une réalité, la mise en œuvre du plan stratégique est en cours d'exécution. Les signaux sont forts et les arguments clairement affichés.
AXA Région Méditerranéen et Amérique Latine, via AXA Maroc, continuera de jouer un rôle important dans le développement en Afrique Subsaharienne. Son DG, Jean-Laurent Granier confirmait récemment l'ambition du Groupe pour le continent. "C'est le bon moment de s'intéresser à l'Afrique... Le développement économique va y être fort, sur la longue période, ce qui favorisera l'émergence d'une classe moyenne". Et AXA s'y projette déjà sur "une vision à 20 ans", annonçait-il.
Désormais, en plus d'AXA Maroc, -son 1er marché sur le continent et d'AXA Algérie, le groupe pourra s'appuyer davantage sur sa présence historique au Cameroun, Côte d'Ivoire, Gabon et Sénégal, les 4 premiers marchés de la CIMA où AXA s'y est taillé de belles parts de marché et d'y étendre ses activités.
AXA y envisage toutes les possibilités d'expansion, quelle qu'en soit la forme : acquisitions, partenariats, démarrage d'opérations à partir de zéro... "Des études sont en cours au Kenya" et les projets pour le Ghana sont affichés.
Le groupe compte aussi sur son nouveau partenariat avec la Banque mondiale (IFC), qui doit servir à des co-investissements ou acquisitions de compagnies locales, avec la prise de participation dans le capital du courtier britannique MicroEnsure, spécialisé sur la Micro-assurance en Afrique et pays émergents.
AXA continuera à se développer sur la couverture des besoins élémentaires d'assurances-dommages aux biens, santé et hospitalisation, accidents, ainsi que sur l'assurance automobile en direction des particuliers, entreprises, PME-PMI... La proposition de produits Vie et Epargne se fera en fonction des opportunités et potentiels de développement, selon les marchés.
Aucun budget n'a été fixé concernant les investissements en Afrique, "mais au-delà des aspects financiers, le plus important, c'est l'investissement humain. Il y a un gros travail d'éducation à l'assurance et de prévention à faire en Afrique. Et cela demandera donc une présence physique sur le terrain", rappelle-t-il.
Enfin, lors de sa visite à Dakar, M. De Castries en a profité pour mener quelques actions sociales, notamment constater les réalisations du Partenariat AXA – Etat du Sénégal visant la réduction de la fracture numérique. Il a apporté du baume au cœur et du bonheur aux handicapés du Centre des Handicapés du Travail, partenaire du projet de montage et remise en marche du matériel informatique, offert par AXA Atout Cœur. Il a aussi visité l'Hôpital pour enfants Albert Royer et leur a remis du matériel de soins intensifs et de réanimation pédiatrique dont deux couveuses neuves de dernière génération, offertes par les filiales africaines d'AXA pour soutenir le projet Solidarité Médicale (SOLIMED) aux côtés d'AXA Assistance et de l'Assistance Publique des Hôpitaux de Paris (AP – HP).
PAR JEAN-CHARLES TALL
M. LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE,
La décision du préfet de Dakar d'interdire la marche de solidarité avec le Kenya, donne raison à ceux qui affirmaient que plus qu'un acte de solidarité humaine, votre déplacement à Paris était plus une allégeance à la France
Quand les journalistes de Charlie Hebdo ont été assassinés, vous vous êtes rendu à Paris pour exprimer votre solidarité à leur famille, leur pays et, au-delà, à l'être humain, face à la barbarie. Des critiques s'étaient élevées contre votre déplacement. Elles me semblaient vaines et éloignées de l'objet principal : témoigner notre solidarité d'êtres humains chaque fois que ce qui fait de nous des humains est agressé par la bêtise et l'ignorance.
Aujourd'hui, la décision de monsieur le préfet de Dakar d'interdire la marche de solidarité avec le Kenya, sous le prétexte que l'itinéraire entre dans le domaine universitaire donne raison aux détracteurs qui affirmaient que plus qu'un acte de solidarité humaine, votre déplacement à Paris était plus une forme d'allégeance à la France et à ses réseaux néocoloniaux.
L'information qui a été faite le lundi13 avril n'a reçu de réponse que le jeudi 16. Rien n'empêchait monsieur le Préfet de Dakar de prendre contact avec les organisateurs pour leur signifier qu'il ne pouvait autoriser que le parcours relevant de sa responsabilité et qu’ils devaient prendre contact avec le Recteur de l’Université pour le parcours intérieur à l’UCAD.
Monsieur le Préfet de Dakar aurait pu contacter les organisateurs pour aménager le parcours avec eux. La mesure d’interdiction systématique des manifestations est en train de transformer cette disposition fondamentale de la Constitution en une coquetterie politique vide de sens.
Mais au-delà de ce fait, ce qui m’indigne, c’est que l’on puisse opposer ce genre d’argument à une manifestation de solidarité humaine qui n’aurait eu pour objectif que de renforcer l’esprit de solidarité des Sénégalais envers d’autres frères humains, face à l’innommable. Vous nous privez d’une occasion de sensibiliser les jeunes à ce qui peut arriver à l’intérieur de nos propres frontières artificielles si nous manquons de vigilance, si nous refusons d’étudier, par nous-mêmes, les textes sacrés qui guident notre vie spirituelle, si nous laissons des ignares interpréter pour nous et nous dicter une conduite.
J’attendais de vous, monsieur le Président, que, spontanément, vous acceptiez de nous rejoindre, sans folklore, sans publicité, sans les media. Juste pour montrer que les 147 jeunes tués à Garissa comptent, chacun, autant dans votre cœur que chacun des dessinateurs de Charlie Hebdo, que les policiers tués par ces fous du Diable dans les rues de Paris.
Votre administration s’est employée à gâcher ce moment de solidarité avec des arguments indignes de notre pays. La teranga, ce n’est pas seulement «bien recevoir les gens», c’est également une manière de leur montrer qu’«eux c’est nous et nous c’est eux». Dans ce combat pour la solidarité humaine, votre administration a raison de ne pas vouloir entrer dans l’espace universitaire. A la maternelle des Droits de l’Homme, elle ne mériterait même pas l’encre pour lui décerner un zéro pointé.
Groupe d'assurances leader dans la sous-région qui célèbre ses 20 ans, NSIA ambitionne de jouer encore les premiers rôles en Afrique. son président, Jean Kacou Diagou, revient dans cet entretien avec Réussir, sur l'état de santé du groupe, les défis en termes de rentabilité et de gouvernance et surtout ses ambitions de puissance dans toute l'Afrique subsaharienne. interview exclusive.
Quel est l’objet de votre présence à Dakar ?
Nous sommes à Dakar avec tout le groupe pour plusieurs évènements parallèles, dont le plus important est le comité stratégique, composé de directeurs généraux de toutes les sociétés et filiales du holding. Il s’agit, pour l’essentiel, d’échanger sur des sujets permettant d’améliorer la rentabilité des sociétés du groupe.
Quel est l’état actuel du groupe ?
Le groupe se porte assez bien mais, nous rêvons de faire toujours mieux. C’est tout le sens de ce séminaire sur la rentabilité, la gouvernance et l’éthique. Il s’agit de trouver le levier qui permettra à chaque société du groupe d’être encore plus rentable et plus attractive vis-à-vis des investisseurs.
Quels sont les points sur lesquels il faut mettre l’accent pour accroitre cette rentabilité ?
La rentabilité se fait d’abord sur le plan technique. Pour les sociétés d’assurances, elle est liée à la bonne tarification et à la bonne gestion des risques assurés. Il faut aussi tendre vers la maitrise des coûts d’acquisition, c’est- à-dire des frais généraux, commissions et autres. Pour les banques, c’est pareil. Dans la politique de crédit faite par la banque, soit à des particuliers, soit à des entreprises, il est important de procéder à une différenciation. Chez les particuliers, il y a une plus grande liberté dans la tarification alors qu’au niveau des entreprises, il y a une telle concurrence qu’il faut faire attention aux montants des crédits alloués et aux risques en courus. C’est tout ceci qu’il faut savoir maitriser pour ne pas avoir des non-recouvrements des crédits auprès des clients. Mais les banques doivent aussi maitriser le coût d’acquisition ou d’exploitation comme elles l’appellent dans leur jargon. Tout cela fait partie de ce que nous appelons une bonne gouvernance qui doit avoir comme objectif principal, la rentabilité.
Aujourd’hui, le groupe NSIA a 20 ans. pouvez-vous revenir sur son poids sur le marché de l’assurance en Afrique ?
Le groupe a 20 ans. Nous sommes partis de zéro et aujourd’hui, nous tournons, dans les Assurances, autour de 140 milliards FCFA de chiffre d’affaires. En Banque, nous avons un chiffre d’affaires supérieur à 50 milliards. En gros, nous sommes à 190 milliards de chiffres d’affaires pour le groupe. Ce qui fait de nous le 1ier groupe d’assurance de la sous- région.
En tant que 1er groupe de la sous-région, vous avez des responsabilités plus importantes. que faire pour faire avancer l’assurance dans nos marchés ?
Vous savez, la plupart des sociétés de nos marchés ont essentiellement comme clients, les sociétés qu’elles soient petites ou grandes. Donc, les particuliers sont un peu délaissés. Nous nous considérons comme un groupe citoyen et nous avons réorienté notre politique vers un portefeuille de particuliers beaucoup plus important que par le passé. Nous allons même à la conquête de la micro- assurance. Il s’agit d’aller vers les populations non- salariées, mais qui peuvent avoir des moyens et leur proposer des contrats d’assurance ou d’épargne, pour prévenir contre les risques de décès.
Comment se comporte l’activité banque de votre groupe ? On en entend parler moins…
Tout simplement parce que notre cœur de métier d’origine, c’est l’Assurance. Ce n’est que récemment que nous sommes entrés dans la Banque. Nous avons créé un pôle Banque qui, petit à petit, se développe dans le périmètre où nous exerçons en Afrique de l’ouest et du centre, afin de mettre en œuvre notre projet d’entreprise qui est d’être leader en bancassurance. Donc, le pôle Banque est appelé à se développer.
Comment se comportent les filiales sénégalaises du groupe ?
Elles sont parmi les plus performantes du groupe. Elles dégagent des bénéfices et nous sommes satisfaits de leur gestion au Sénégal.
Il y a 20 ans que vous avez créé ce groupe, pouvez-vous nous rappeler les débuts, les difficultés ?
Nous avons réfléchi sur cette aventure de l’Assurance. Pas forcément le métier, mais aussi l’assurance dans ce que nous faisons. Quand nous avons créé cette 1ère société qui, par la suite, s’est étendue dans la sous-région, c’était suivant une vision très claire. C’était de faire une chaîne de valeurs avec des Africains qui soient capables de concurrencer les multinationales. C’est pourquoi, nous l’avions appelé Nouvelle Société Interafricaine d’Assurance (NSIA). Dès l’origine, cette vision panafricaine était déjà là. Nous l’avons développée, petit à petit, et nous en sommes arrivés là, par un système de cercles concentriques. Nous avions commencé par la Côte d’Ivoire et chaque année, nous nous sommes développés en allant plus loin et en maitrisant notre périmètre géographique d’expansion. Cela nous a permis d’avoir une culture d’entreprise uniforme dans toutes les sociétés du groupe.
Quelles projections pour le futur proche ?
20 ans dans la vie d’une personne, c’est pratiquement l’âge de la maturité. Aujourd’hui, le groupe s’est réuni avec la présence de tous les directeurs de toutes les sociétés. Nous étions une quarantaine à réfléchir sur notre avenir et nous avons sorti ce que l’on appelle "le projet d’entreprise du groupe" qui vise à en faire un groupe financier international, géré selon des normes internationales. Notre ambition est de devenir un groupe financier leader en bancassurance, avec une gestion attractive du personnel, les meilleurs du domaine, afin d’offrir aux populations des produits innovants et performants. Ce qui veut dire que nous ne sommes pas à vendre. Certes, un fonds d’investissement américain est actionnaire dans le groupe à hauteur de 26%, mais il doit sortir du capital et ils sont en train de trouver un acquéreur qui remplit certains critères pour nous accompagner dans notre développement. Nous avons l’ambition de nous étendre dans d’autres pays africains, hors de notre zone traditionnelle qui est l’Afrique de l’ouest et du centre que nous couvrons à 75%. Nous voulons partir vers la RDC, l’Angola, Mozambique, l’Afrique de l’est… Nous voulons aussi développer le pôle Banque, un gros challenge, parce que les capitalisations dans les banques ne sont pas les mêmes que dans les assurances.
La succession ?
Si Dieu me prête vie, je suis encore là. Mais, comme nul n’est éternel, la succession est préparée méthodiquement…
PAR BAYE DAME WADE
AU-DELÀ DE LA POLÉMIQUE
Pour des considérations "politiques" dans l’affaire de l’emprunt obligataire de la Ville de Dakar, le Sénégal est en train de rater une opportunité historique de lever des fonds pour contribuer à la modernisation de la capitale
Les Sénégalais et autres acteurs africains du marché financier régional ont suivi le long feuilleton, tout en passion, du dossier sur l'emprunt obligataire de la Ville de Dakar pour un montant de 20 milliards FCFA. Une première dans la sous-région qui devait être saluée.
Auparavant, la Ville de Dakar a requis les services de l'agence Blomfield pour une notation financière, avec une note de A3 à court terme et BBB+ à long terme. Encore une autre innovation à mettre à l'actif du Maire Khalifa Sall.
Enfin, l'agence américaine USAID a accepté de garantir, pour moitié, l'emprunt de 20 milliards FCFA sur le marché régional. L'autre moitié devant être couvert par les recettes tirées de l'exploitation des nouveaux espaces commerciaux devant être financés par l'emprunt et qui seront versées dans un compte séquestre.
En posant son véto sur ce dossier, le ministre Amadou Ba, garant des finances publiques, a voulu porter un débat "technique". Notamment sur le haut niveau d'endettement de la municipalité de Dakar (19,7 milliards FCFA), sur la "discontinuité institutionnelle" de la Collectivité locale, depuis l'Acte 3 de la Décentralisation, sur le statut de la société collectrice des recettes des différentes mairies de Dakar. Bref, du pur "juridisme" et un véritable dialogue de sourds…
Il est vraiment dommage que pour des considérations "politiques", le Sénégal et les Dakarois sont en train de rater une opportunité historique de lever autant de fonds pour contribuer à la modernisation des centres commerciaux de la capitale et à son embellissement. A l'image des grandes capitales d'Afrique et du monde.
Une métropole moderne comme Dakar doit disposer des modes de financements innovants et structurants et non plus reposer sur les archaïques recettes locales, les fameux "djouti" qui vont plus dans la poche des collecteurs et de leurs chefs. Un système pourri de corruption généralisée et quasi-institutionnalisée…
Au lieu de négocier un compromis dynamique, une solution concertée pour faire avancer le dossier, on cherche plutôt la petite bête, le point qui fâche, on distille des petites phrases pour alimenter bataille médiatique et raviver la tension. Ce qui n'est nullement l'intérêt des citoyens sénégalais. Mais plutôt des politiciens du pouvoir ou des proches du Maire de Dakar, qui se voient déjà en futurs protagonistes pour la Présidentielle de 2017.
Plus fondamentalement, le débat devrait plutôt porter sur comment redynamiser le marché financier régional depuis la récente introduction en bourse des filiales sénégalaises du pétrolier Total et de la banque BOA, à côté du précurseur Sonatel. Surtout que ces dernières années, l'État du Sénégal est très actif sur le Marché avec ses emprunts obligataires, son Eurobond de 500 millions USD (250 milliards FCFA) en juillet 2014 et son Sukuk (emprunt islamique) de 100 milliards FCFA, juste avant, l'année dernière, et qui a été primé récemment à Dubaï.
D'ailleurs, l'État du Sénégal compte, prochainement, lever encore 250 milliards FCFA. Sous la forme soit d'un Eurobond ou d'un Sukuk. A voir… Dans le même sillage, l'Agence UMOA Titres accompagne les États à lever des financements de leurs politiques de développement sur le Marché.
En 2014, un volume total de 3 691 milliards FCFA a été mobilisé, dont 3 071 milliards, tirés directement de la BRVM. Donc, il faut structurer davantage le marché financier régional afin d'attirer de nouveaux investisseurs nationaux, régionaux, comme internationaux. Pour accroître une offre plus diversifiée et plus lucrative.
C'est dire qu'une nouvelle culture financière est en train de voir le jour. Il reste alors à l'accompagner par une pédagogie plus didactique et une vulgarisation des offres, des métiers et des potentialités de la Bourse régionale. Déjà, certaines business schools de la place ont leurs propres salles de marché.
Mais, il faut une plus large appropriation du marché financier par les acteurs économiques, les PME notamment, avec l'ouverture probable (?) d'un compartiment dédié à la BRVM. Soit autant de chantiers sur lesquels la BRVM et ses animateurs sont attendus pour une grande financiarisation de nos économies africaines.
La célébration, hier, de la journée mondiale de l’hémophilie a été l’occasion pour les malades hémophiles de se faire à nouveau entendre. Leur cri de cœur porté par le président de leur association, est révélateur de la situation de détresse qu’ils vivent au quotidien. Souvent confrontés à des saignements, voire de graves hémorragies, les hémophiles ne peuvent pas se soigner faute de traitement vendu au Sénégal.
Leur maladie n’est pas bien connue, ils sont peu nombreux au Sénégal, même si leur nombre devrait se situer aux alentours de 1300, actuellement 174 patients sont diagnostiqués dont 60 % sont des enfants. On ne parle pas beaucoup de leur situation de santé et pourtant ils vivent leur douleur au quotidien.
L’hémophilie étant une maladie génétique de la coagulation, à l’image du président de l’association sénégalaise des hémophiles, les malades souffrent particulièrement d’hémorragies multiples. «Le malade saigne facilement et perd beaucoup de sang. Soit ce sont des saignements dans les muscles ou des saignements dans les articulations et c’est ce qui crée certains handicaps », explique Mouhamed Yassine, président de l’association sénégalaise des hémophiles.
Malgré ces douleurs insupportables, c’est un miracle pour les malades hémophiles de bénéficier de leur traitement au Sénégal. Leur traitement qui est un concentré de facteurs n’est pas vendu au Sénégal, les malades hémophiles n’a reçoivent que par des dons provenant souvent de l’association mondiale de l’hémophilie.
«On reçoit le traitement par compte goutte et il y’a très souvent des ruptures c’est une situation difficile », se désole Mouhamed Yassine. Depuis plus de 20 ans les malades hémophiles se battent pour la disponibilité de leur traitement au Sénégal. « Notre association est reconnue depuis 94 etdepuis cette année on est en train d’interpeller les autorités pour qu’ils s’occupent de ce traitement et faire en sorte qu’on le vende au Sénégal.
Aucune compagnie pharmaceutique n’ose nous vendre ce médicament il faut que ça passe par un canevas réglementé international. Et il n’y a que l’Etat qui peut s’en occuper. Il est inconcevable que nous soyons des citoyens malades et qu’on nous dise que notre traitement n’est pas pris en compte par le système de santé», dit-il. Exposés à des situations d’urgences en cas d’hémorragies graves, les malades hémophiles se battent contre la mort, faute de traitement. « Aujourd’hui, sur 5 cas graves d’hémorragie on a perdu les 4 cas. Parce qu’on devrait les opérer. Ils ont eu des hémorragies rénales et cérébraux, il n’y avait pas de traitement et les médecins ne pouvaient rien faire pour arrêter l’hémorragie. Donc, on se bat chaque jour, pour rester en vie », explique le coeur serré, Mouhamed Yassine.
Pour leurs soins les malades hémophiles suivis au centre national de transfusion sanguine ne se contentent que «du plasma frais congelé » pour une prise en charge d’urgence, si le stock de dons de traitement s’épuise. « Ce qui ne règle pas notre problème », lâche notre interlocuteur. Cet absence de traitement que leur offre la fédération mondiale de l’hémophilie les handicape dans tous les cas où ils nécessitent des soins.
« Puisque c’est une maladie liée à l’hémorragie et qu’on saigne facilement. Et beaucoup, par exemple, quand j’ai mal à la dent, le dentiste ne prend pas le risque de me soigner, l’anesthésiste pareil, et l’orthopédiste ne peut pas prétendre à une opération. On ne peut pas toucher à un hémophile pour quelque raison que ce soit, tant qu’on n’a pas ce traitement », martèle Mouhamed Yassine.
Comme chaque année, la célébration de la journée mondiale de l’hémophilie est l’occasion pour l’association sénégalaise des hémophiles d’alerter à nouveau les autorités de la santé de plaider davantage pour l’accès à un traitement, il rappelle au ministre de la santé ses engagements.
«Tous les ministres de la santé passés se sont engagés à faire des démarches pour que notre traitement soit accessible au Sénégal à l’image de Eva Marie Cole Seck la première fois qu’elle est ministre de la santé mais rien n’est fait » martèle le président de l’association sénégalaise des hémophiles.
Ces malades veulent d’ailleurs faire entendre leur voix au plus haut niveau. « Nous lançons un appel au président de la république vu que ses ministres de la santé nous ignorent peut être qu’il sera beaucoup plus sensible pour intenter une action pour que les hémophile puissent se soigner comme les autres malades du Sénégal. On a longtemps revendiqué ce droit et il est temps qu’on nous l’accorde surtout qu’on parle de couverture maladie universelle», déclare t-il
Quand il s'agit de dire ses quatre vérités, Salam Diallo n'y va pas du dos de la cuillère. L'artiste, qui a du mal à comprendre "l'hypocrisie et la méchanceté" qui sont légion dans le milieu du showbiz, analyse dans cet entretien avec EnQuête les hauts et les bas de sa carrière musicale. Et tient à rappeler à "ceux qui cassent du sucre derrière son dos", qu'il a la carapace dure. La preuve : la sortie récente de son dernier album "Jam Ak Salam".
Vous venez de mettre sur le marché un nouvel album intitulé "Jam ak Salam". Parlez-nous des thèmes et sonorités contenus dans cette production
Dans le premier titre, je chante Serigne Saliou Mbacké. J'ai parlé de ses origines pour dire qu'il vient de Mbakole. Dans ce village, les gens ne connaissent que l'agriculture et la religion. J'ai aussi chanté les tidjanes dans le même registre. Car j'ai des amis dans cette ville sainte et ma très chère maman y repose. A cette dernière d'ailleurs, je dédie une chanson dans cet album. C'est aussi un clin d'œil à tous les orphelins de mère pour leur dire que ce n'est pas facile de vivre sans nos mamans. Il y a une chanson titrée "pourquoi". J'y pose le problème de l'hypocrisie et de la méchanceté dans nos sociétés. Il y a deux duos dans l'album. L'un, je l'ai fait avec Dame Sène. C'est "Dakar-Thiès". Et l'autre, c'est avec les "Ballago Boys". C'est "thieuguine". Il y a le dernier morceau dont le clip passe actuellement sur les chaînes de télévision qui est "soumala také wonéla". En somme, il y a 15 titres dans cet album et divers thèmes y sont développés. Pour le titre, le choix s'explique par le contexte. Le terrorisme fait des ravages dans certains pays et je prie pour qu'on vive partout en paix.
Et le contexte politique national actuel ne vous a pas inspiré dans votre vœu d'un monde de paix ?
La politique rime avec la concurrence et le débat. Cependant, j'exhorte les uns et les autres à ne pas aller au-delà de certaines choses. Que les dérives ne dépassent pas le cadre des médias. Je veux dire par là que cela ne doit pas dépasser le cadre oral. Qu'on n'en arrive pas à des agressions physiques. Il n'y aura que la paix au Sénégal. Celui qui est au pouvoir était un membre d'un des partis de l'opposition.
Une photo a circulé sur internet vous montrant accompagné d'une jolie fille. Des rumeurs laissent croire que c'est votre femme. Qu'en est-il ?
(Il rit). Il y a un photographe qu'on appelle Chon. Il a pris part au tournage du clip de la chanson "soumala také wanéla". Après, il a pris les photos et les a publiées sur internet. Maintenant, Seneweb a repris cela. Ils n'ont jamais dit qu'elle était ma femme mais ont dit que des rumeurs circulaient sur cela. Certains ont alors repris l'information en omettant de mettre rumeur et en confirmant. Les gens n'ont pas compris. Cette fille, je l'ai connue récemment. C'était une semaine avant le tournage du clip. Quand on me l'a présentée, on a discuté et après, je lui ai dit que j'aurais aimé qu'elle participe dans ma prochaine réalisation. Elle a accepté sans exiger une contrepartie. Elle l'a fait gentiment. Et dans le clip, elle joue le rôle de ma petite amie. Elle n'est pas ma "gnarèle" (ndlr ma seconde femme en langue wolof) comme on dit.
Quelle danse accompagne l'album comme il est de coutume avec vous ?
Celle qu'on voit dans ce clip. C'est "khana kheum nga". Les gens l'ont adopté et les enfants adorent ça.
Vous parlez de méchanceté dans "pourquoi" ; serait-ce une chose dont vous avez été victime au cours de votre carrière ?
Je vis cela tous les jours. Je l'ai vécu tout au long de ma carrière musicale. Des gens véhiculent tout le temps des choses fausses sur moi et ils le font à dessein. Cela m'étonne souvent. Des gens, après discussions ou échanges, me présentent leurs excuses en me disant : j'ai toujours pensé que tu étais comme ci ou comme ça. Je ne leur en veux pas parce que je sais que des gens mal intentionnés ont véhiculé des contrevérités sur mon compte. Personne ne doit juger son prochain sans le connaître.
Ces propos mal intentionnés seraient-ils véhiculés par vos collègues artistes ?
Je ne sais pas. Parce que les gens sont lâches, ils parlent toujours derrière toi. Je ne suis pas contre les critiques. Je suis très ouvert. Ceux-là qui cassent du sucre derrière mon dos, ils peuvent venir me regarder dans les yeux et me livrer leurs pensées. Seulement, cela doit se faire dans le respect et reposer sur la vérité. Aussi, ce que l'on raconte derrière mon dos ne me fait pas mal. Cela me rend au contraire plus fort. Quand je pense à ça, j'évite de dire ou faire certaines choses qui pourraient donner raison à mes détracteurs.
Le milieu du showbiz serait un milieu d'hypocrites. Quel commentaire cela vous inspire ?
Oui, il y a beaucoup d'hypocrisie dans notre milieu. Il est formé de 99% d'hypocrites. Cela est dû une fois encore à la méchanceté. Les gens ne croient pas en leur talent ni en Dieu. Parce qu'ils doivent savoir que ce que l'autre a et dont tu ne disposes pas est du bon vouloir de notre Seigneur. Si je n'avais que 100 F aujourd'hui, nul ne le saurait et je n'irais jamais lécher les bottes de qui que ce soit pour me remplir les poches. Je ne le ferai jamais même si je compte dans mon cercle d'amis beaucoup de milliardaires. Mais je peux jurer la main sur le Coran que je peux rester un ou deux ans sans les voir. Je ne suis le lèche-bottes de personne. Je ne peux même pas faire ces choses-là. Mon éducation me l'interdit. Ces amis dont je parle m'en veulent des fois. La dernière fois que j'ai vu Cheikh Amar, il m'a dit : "Je ne te le cache pas, je ne suis pas content de toi. Tu ne viens pas me voir alors que tu devrais." Je lui ai dit, je le jure sur la tombe de ma mère, que je ne voulais pas le fatiguer ou venir traîner chez lui au vu et au su de tous. Il lira cette interview, je le sais. Donc, je n'invente rien. C'est pareil avec d'autres comme Malick Gackou ou encore le Président Macky Sall qui est un grand ami à moi. Pourtant je n'ai jamais sollicité une audience auprès du Président.
Pour vous, une personne digne ne devrait pas faire ce que font certains artistes ?
Pour moi, ce ne sont pas que les artistes qui doivent avoir cette posture-là. Tout un chacun doit adopter cela. On ne doit pas se dire qu'on est artiste donc on doit mettre la pression sur un milliardaire pour lui soutirer de l'argent. Il peut arriver qu'un milliardaire se réveille sans un sou en poche.
N'est-ce pas votre façon de voir les choses qui vous retarde dans l'évolution de votre carrière ?
J'avoue que c'est cela. Mais je préfère cette situation que de chanter sans conviction les louanges d'une personne. Une fois encore, mon éducation ne me le permet pas. Il y a des choses qui sont héréditaires. Moi, ma maman est une griotte. Mais on ne la voyait jamais faire du "samba mbayaan" partout et n'importe où. Pourtant, elle se devait d'aller dans les cérémonies et faire cela. Mais elle le refusait catégoriquement.
Etes-vous conscient d'avoir perdu votre place dans le classement des leaders de la musique sénégalaise ?
Oui, et la vie est ainsi faite. Il y a des hauts et des bas. Rien n'est éternel. On n'entend plus Youssou Ndour ou encore Thione Seck. Pourtant, ils sont bien meilleurs que nous autres. A chacun son tour. Aujourd'hui, j'ai sorti un nouveau clip qui fait un tabac. J'en rends grâce à Dieu. Si quelqu'un reste leader pendant longtemps, il doit se poser des questions. Je ne pensais même pas pouvoir vendre ne serait-ce qu'une cassette un jour. Car j'ai entendu du n'importe quoi sur ma personne. J'ai été meilleur artiste de l'année en 2010 et 2011, et sacré micro d'or. J'en rends grâce à Dieu. Tout ce que j'obtiendrai de plus dans ma carrière ne sera qu'un plus. Pour ce que je fais qui est du taasu, les gens en ont peu d'égard au Sénégal. Et pourtant moi, j'arrive à m'imposer, à organiser des tournées nationales et internationales. Ce que j'ai aujourd'hui, je l'ai eu à la sueur de mon front. Je suis né à Grand-Dakar et j'ai grandi à Niary Tally. Je n'ai eu personne pour me soutenir dans ma carrière. Je me suis battu tout seul. Personne ne m'a aidé. On a dit beaucoup de mauvaises choses sur moi. Et j'ai résisté et je suis encore là. Pourtant, j'ai une femme, une famille et cela les affecte.
Ce qui est bizarre, c'est que vous n'êtes pas resté longtemps au sommet
Toute chose a une fin. L'essentiel c'est d'avoir été à un certain niveau. Encore une fois, rien n'est éternel.
Quels sont les premiers feed backs reçus après la sortie de votre album ?
Ils sont positifs. J'ai d'abord sorti 2 500 Cd qu'on a écoulés sans trop de difficultés. J'ai encore sorti 3 000 et au niveau national, le stock est épuisé. Il y a des Cd qu'on a amenés en France pour les déclarer au niveau de la Sacem (ndlr société des auteurs, compositeurs et éditeurs). On fait actuellement la promotion au niveau des radios et chaînes de télévisions. La conception de cet album a été difficile parce que c'est une auto-production. Cela m'a pris deux ans. Et j'ai pu réaliser 15 titres. Pour la promotion, du 1er au 31 mai, je compte faire le tour de toutes les régions du Sénégal. Après, je vais recommencer à jouer aux jours habituels dans une boîte des Almadies.
Après votre premier spectacle au Grand-théâtre qui a suscité beaucoup de polémiques, comptez-vous-y retourner ?
J'ai signé un contrat avec la TFM pour un spectacle au Grand-théâtre. Moi je suis une personne qui aime les défis. Et j'en ai un à relever. Ce n'est pas celui de la mobilisation mais de la qualité du spectacle. Je compte faire un très très grand spectacle. La dernière fois, j'ai fait un plateau avec Coumba Gawlo que tout le monde a aimé. Attendez-vous à avoir plus cette année. Le directeur du Grand-théâtre avait dit après mon premier spectacle qu'aucun n'avait fait mieux ni autant que moi. Et cette fois-ci, je compte battre mon propre record. Je veux qu'on me découvre sous une autre facette. Moi, je suis un musicien de spectacle. Je fus un danseur et aussi un tambour-major. Il me faut montrer tout cela. Ce cadre va permettre de faire ça. Et si tout se passe bien, on fera cela le 8 août.