La célébration, hier, de la journée mondiale de l’hémophilie a été l’occasion pour les malades hémophiles de se faire à nouveau entendre. Leur cri de cœur porté par le président de leur association, est révélateur de la situation de détresse qu’ils vivent au quotidien. Souvent confrontés à des saignements, voire de graves hémorragies, les hémophiles ne peuvent pas se soigner faute de traitement vendu au Sénégal.
Leur maladie n’est pas bien connue, ils sont peu nombreux au Sénégal, même si leur nombre devrait se situer aux alentours de 1300, actuellement 174 patients sont diagnostiqués dont 60 % sont des enfants. On ne parle pas beaucoup de leur situation de santé et pourtant ils vivent leur douleur au quotidien.
L’hémophilie étant une maladie génétique de la coagulation, à l’image du président de l’association sénégalaise des hémophiles, les malades souffrent particulièrement d’hémorragies multiples. «Le malade saigne facilement et perd beaucoup de sang. Soit ce sont des saignements dans les muscles ou des saignements dans les articulations et c’est ce qui crée certains handicaps », explique Mouhamed Yassine, président de l’association sénégalaise des hémophiles.
Malgré ces douleurs insupportables, c’est un miracle pour les malades hémophiles de bénéficier de leur traitement au Sénégal. Leur traitement qui est un concentré de facteurs n’est pas vendu au Sénégal, les malades hémophiles n’a reçoivent que par des dons provenant souvent de l’association mondiale de l’hémophilie.
«On reçoit le traitement par compte goutte et il y’a très souvent des ruptures c’est une situation difficile », se désole Mouhamed Yassine. Depuis plus de 20 ans les malades hémophiles se battent pour la disponibilité de leur traitement au Sénégal. « Notre association est reconnue depuis 94 etdepuis cette année on est en train d’interpeller les autorités pour qu’ils s’occupent de ce traitement et faire en sorte qu’on le vende au Sénégal.
Aucune compagnie pharmaceutique n’ose nous vendre ce médicament il faut que ça passe par un canevas réglementé international. Et il n’y a que l’Etat qui peut s’en occuper. Il est inconcevable que nous soyons des citoyens malades et qu’on nous dise que notre traitement n’est pas pris en compte par le système de santé», dit-il. Exposés à des situations d’urgences en cas d’hémorragies graves, les malades hémophiles se battent contre la mort, faute de traitement. « Aujourd’hui, sur 5 cas graves d’hémorragie on a perdu les 4 cas. Parce qu’on devrait les opérer. Ils ont eu des hémorragies rénales et cérébraux, il n’y avait pas de traitement et les médecins ne pouvaient rien faire pour arrêter l’hémorragie. Donc, on se bat chaque jour, pour rester en vie », explique le coeur serré, Mouhamed Yassine.
Pour leurs soins les malades hémophiles suivis au centre national de transfusion sanguine ne se contentent que «du plasma frais congelé » pour une prise en charge d’urgence, si le stock de dons de traitement s’épuise. « Ce qui ne règle pas notre problème », lâche notre interlocuteur. Cet absence de traitement que leur offre la fédération mondiale de l’hémophilie les handicape dans tous les cas où ils nécessitent des soins.
« Puisque c’est une maladie liée à l’hémorragie et qu’on saigne facilement. Et beaucoup, par exemple, quand j’ai mal à la dent, le dentiste ne prend pas le risque de me soigner, l’anesthésiste pareil, et l’orthopédiste ne peut pas prétendre à une opération. On ne peut pas toucher à un hémophile pour quelque raison que ce soit, tant qu’on n’a pas ce traitement », martèle Mouhamed Yassine.
Comme chaque année, la célébration de la journée mondiale de l’hémophilie est l’occasion pour l’association sénégalaise des hémophiles d’alerter à nouveau les autorités de la santé de plaider davantage pour l’accès à un traitement, il rappelle au ministre de la santé ses engagements.
«Tous les ministres de la santé passés se sont engagés à faire des démarches pour que notre traitement soit accessible au Sénégal à l’image de Eva Marie Cole Seck la première fois qu’elle est ministre de la santé mais rien n’est fait » martèle le président de l’association sénégalaise des hémophiles.
Ces malades veulent d’ailleurs faire entendre leur voix au plus haut niveau. « Nous lançons un appel au président de la république vu que ses ministres de la santé nous ignorent peut être qu’il sera beaucoup plus sensible pour intenter une action pour que les hémophile puissent se soigner comme les autres malades du Sénégal. On a longtemps revendiqué ce droit et il est temps qu’on nous l’accorde surtout qu’on parle de couverture maladie universelle», déclare t-il
Quand il s'agit de dire ses quatre vérités, Salam Diallo n'y va pas du dos de la cuillère. L'artiste, qui a du mal à comprendre "l'hypocrisie et la méchanceté" qui sont légion dans le milieu du showbiz, analyse dans cet entretien avec EnQuête les hauts et les bas de sa carrière musicale. Et tient à rappeler à "ceux qui cassent du sucre derrière son dos", qu'il a la carapace dure. La preuve : la sortie récente de son dernier album "Jam Ak Salam".
Vous venez de mettre sur le marché un nouvel album intitulé "Jam ak Salam". Parlez-nous des thèmes et sonorités contenus dans cette production
Dans le premier titre, je chante Serigne Saliou Mbacké. J'ai parlé de ses origines pour dire qu'il vient de Mbakole. Dans ce village, les gens ne connaissent que l'agriculture et la religion. J'ai aussi chanté les tidjanes dans le même registre. Car j'ai des amis dans cette ville sainte et ma très chère maman y repose. A cette dernière d'ailleurs, je dédie une chanson dans cet album. C'est aussi un clin d'œil à tous les orphelins de mère pour leur dire que ce n'est pas facile de vivre sans nos mamans. Il y a une chanson titrée "pourquoi". J'y pose le problème de l'hypocrisie et de la méchanceté dans nos sociétés. Il y a deux duos dans l'album. L'un, je l'ai fait avec Dame Sène. C'est "Dakar-Thiès". Et l'autre, c'est avec les "Ballago Boys". C'est "thieuguine". Il y a le dernier morceau dont le clip passe actuellement sur les chaînes de télévision qui est "soumala také wonéla". En somme, il y a 15 titres dans cet album et divers thèmes y sont développés. Pour le titre, le choix s'explique par le contexte. Le terrorisme fait des ravages dans certains pays et je prie pour qu'on vive partout en paix.
Et le contexte politique national actuel ne vous a pas inspiré dans votre vœu d'un monde de paix ?
La politique rime avec la concurrence et le débat. Cependant, j'exhorte les uns et les autres à ne pas aller au-delà de certaines choses. Que les dérives ne dépassent pas le cadre des médias. Je veux dire par là que cela ne doit pas dépasser le cadre oral. Qu'on n'en arrive pas à des agressions physiques. Il n'y aura que la paix au Sénégal. Celui qui est au pouvoir était un membre d'un des partis de l'opposition.
Une photo a circulé sur internet vous montrant accompagné d'une jolie fille. Des rumeurs laissent croire que c'est votre femme. Qu'en est-il ?
(Il rit). Il y a un photographe qu'on appelle Chon. Il a pris part au tournage du clip de la chanson "soumala také wanéla". Après, il a pris les photos et les a publiées sur internet. Maintenant, Seneweb a repris cela. Ils n'ont jamais dit qu'elle était ma femme mais ont dit que des rumeurs circulaient sur cela. Certains ont alors repris l'information en omettant de mettre rumeur et en confirmant. Les gens n'ont pas compris. Cette fille, je l'ai connue récemment. C'était une semaine avant le tournage du clip. Quand on me l'a présentée, on a discuté et après, je lui ai dit que j'aurais aimé qu'elle participe dans ma prochaine réalisation. Elle a accepté sans exiger une contrepartie. Elle l'a fait gentiment. Et dans le clip, elle joue le rôle de ma petite amie. Elle n'est pas ma "gnarèle" (ndlr ma seconde femme en langue wolof) comme on dit.
Quelle danse accompagne l'album comme il est de coutume avec vous ?
Celle qu'on voit dans ce clip. C'est "khana kheum nga". Les gens l'ont adopté et les enfants adorent ça.
Vous parlez de méchanceté dans "pourquoi" ; serait-ce une chose dont vous avez été victime au cours de votre carrière ?
Je vis cela tous les jours. Je l'ai vécu tout au long de ma carrière musicale. Des gens véhiculent tout le temps des choses fausses sur moi et ils le font à dessein. Cela m'étonne souvent. Des gens, après discussions ou échanges, me présentent leurs excuses en me disant : j'ai toujours pensé que tu étais comme ci ou comme ça. Je ne leur en veux pas parce que je sais que des gens mal intentionnés ont véhiculé des contrevérités sur mon compte. Personne ne doit juger son prochain sans le connaître.
Ces propos mal intentionnés seraient-ils véhiculés par vos collègues artistes ?
Je ne sais pas. Parce que les gens sont lâches, ils parlent toujours derrière toi. Je ne suis pas contre les critiques. Je suis très ouvert. Ceux-là qui cassent du sucre derrière mon dos, ils peuvent venir me regarder dans les yeux et me livrer leurs pensées. Seulement, cela doit se faire dans le respect et reposer sur la vérité. Aussi, ce que l'on raconte derrière mon dos ne me fait pas mal. Cela me rend au contraire plus fort. Quand je pense à ça, j'évite de dire ou faire certaines choses qui pourraient donner raison à mes détracteurs.
Le milieu du showbiz serait un milieu d'hypocrites. Quel commentaire cela vous inspire ?
Oui, il y a beaucoup d'hypocrisie dans notre milieu. Il est formé de 99% d'hypocrites. Cela est dû une fois encore à la méchanceté. Les gens ne croient pas en leur talent ni en Dieu. Parce qu'ils doivent savoir que ce que l'autre a et dont tu ne disposes pas est du bon vouloir de notre Seigneur. Si je n'avais que 100 F aujourd'hui, nul ne le saurait et je n'irais jamais lécher les bottes de qui que ce soit pour me remplir les poches. Je ne le ferai jamais même si je compte dans mon cercle d'amis beaucoup de milliardaires. Mais je peux jurer la main sur le Coran que je peux rester un ou deux ans sans les voir. Je ne suis le lèche-bottes de personne. Je ne peux même pas faire ces choses-là. Mon éducation me l'interdit. Ces amis dont je parle m'en veulent des fois. La dernière fois que j'ai vu Cheikh Amar, il m'a dit : "Je ne te le cache pas, je ne suis pas content de toi. Tu ne viens pas me voir alors que tu devrais." Je lui ai dit, je le jure sur la tombe de ma mère, que je ne voulais pas le fatiguer ou venir traîner chez lui au vu et au su de tous. Il lira cette interview, je le sais. Donc, je n'invente rien. C'est pareil avec d'autres comme Malick Gackou ou encore le Président Macky Sall qui est un grand ami à moi. Pourtant je n'ai jamais sollicité une audience auprès du Président.
Pour vous, une personne digne ne devrait pas faire ce que font certains artistes ?
Pour moi, ce ne sont pas que les artistes qui doivent avoir cette posture-là. Tout un chacun doit adopter cela. On ne doit pas se dire qu'on est artiste donc on doit mettre la pression sur un milliardaire pour lui soutirer de l'argent. Il peut arriver qu'un milliardaire se réveille sans un sou en poche.
N'est-ce pas votre façon de voir les choses qui vous retarde dans l'évolution de votre carrière ?
J'avoue que c'est cela. Mais je préfère cette situation que de chanter sans conviction les louanges d'une personne. Une fois encore, mon éducation ne me le permet pas. Il y a des choses qui sont héréditaires. Moi, ma maman est une griotte. Mais on ne la voyait jamais faire du "samba mbayaan" partout et n'importe où. Pourtant, elle se devait d'aller dans les cérémonies et faire cela. Mais elle le refusait catégoriquement.
Etes-vous conscient d'avoir perdu votre place dans le classement des leaders de la musique sénégalaise ?
Oui, et la vie est ainsi faite. Il y a des hauts et des bas. Rien n'est éternel. On n'entend plus Youssou Ndour ou encore Thione Seck. Pourtant, ils sont bien meilleurs que nous autres. A chacun son tour. Aujourd'hui, j'ai sorti un nouveau clip qui fait un tabac. J'en rends grâce à Dieu. Si quelqu'un reste leader pendant longtemps, il doit se poser des questions. Je ne pensais même pas pouvoir vendre ne serait-ce qu'une cassette un jour. Car j'ai entendu du n'importe quoi sur ma personne. J'ai été meilleur artiste de l'année en 2010 et 2011, et sacré micro d'or. J'en rends grâce à Dieu. Tout ce que j'obtiendrai de plus dans ma carrière ne sera qu'un plus. Pour ce que je fais qui est du taasu, les gens en ont peu d'égard au Sénégal. Et pourtant moi, j'arrive à m'imposer, à organiser des tournées nationales et internationales. Ce que j'ai aujourd'hui, je l'ai eu à la sueur de mon front. Je suis né à Grand-Dakar et j'ai grandi à Niary Tally. Je n'ai eu personne pour me soutenir dans ma carrière. Je me suis battu tout seul. Personne ne m'a aidé. On a dit beaucoup de mauvaises choses sur moi. Et j'ai résisté et je suis encore là. Pourtant, j'ai une femme, une famille et cela les affecte.
Ce qui est bizarre, c'est que vous n'êtes pas resté longtemps au sommet
Toute chose a une fin. L'essentiel c'est d'avoir été à un certain niveau. Encore une fois, rien n'est éternel.
Quels sont les premiers feed backs reçus après la sortie de votre album ?
Ils sont positifs. J'ai d'abord sorti 2 500 Cd qu'on a écoulés sans trop de difficultés. J'ai encore sorti 3 000 et au niveau national, le stock est épuisé. Il y a des Cd qu'on a amenés en France pour les déclarer au niveau de la Sacem (ndlr société des auteurs, compositeurs et éditeurs). On fait actuellement la promotion au niveau des radios et chaînes de télévisions. La conception de cet album a été difficile parce que c'est une auto-production. Cela m'a pris deux ans. Et j'ai pu réaliser 15 titres. Pour la promotion, du 1er au 31 mai, je compte faire le tour de toutes les régions du Sénégal. Après, je vais recommencer à jouer aux jours habituels dans une boîte des Almadies.
Après votre premier spectacle au Grand-théâtre qui a suscité beaucoup de polémiques, comptez-vous-y retourner ?
J'ai signé un contrat avec la TFM pour un spectacle au Grand-théâtre. Moi je suis une personne qui aime les défis. Et j'en ai un à relever. Ce n'est pas celui de la mobilisation mais de la qualité du spectacle. Je compte faire un très très grand spectacle. La dernière fois, j'ai fait un plateau avec Coumba Gawlo que tout le monde a aimé. Attendez-vous à avoir plus cette année. Le directeur du Grand-théâtre avait dit après mon premier spectacle qu'aucun n'avait fait mieux ni autant que moi. Et cette fois-ci, je compte battre mon propre record. Je veux qu'on me découvre sous une autre facette. Moi, je suis un musicien de spectacle. Je fus un danseur et aussi un tambour-major. Il me faut montrer tout cela. Ce cadre va permettre de faire ça. Et si tout se passe bien, on fera cela le 8 août.
SANTÉ -VERS L'HOMOLOGATION D'UN VACCIN CONTRE LE PALUDISME
Une pré-élimination du paludisme d'ici 2018. C'est ce que veut le programme national de lutte contre le paludisme. Cet objectif sera atteint si la couverture en moustiquaire est effective dans tout le pays et si l'OMS homologue le vaccin RTS.S.
Pendant longtemps, le paludisme a été la première cause de mortalité et la première cause de consultation dans les structures sanitaires. Aujourd'hui, il est relégué derrière, tandis que sa morbidité est réduite à moins de 3%. Si l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) homologue le vaccin RTS.S, actuellement à l'étude en sa phase 4, un pas de plus sera franchi dans la lutte contre cette maladie.
"Il y a un candidat vaccin, le RTS.S qui est très avancé et le Sénégal fait partie des 4 pays qui vont dérouler la phase 4 de l'utilisation de ce vaccin. Si jamais cette phase 4 se déroule convenablement, et que l'OMS homologue ce vaccin, ce sera une nouvelle intervention qui va s'ajouter aux autres.
Cela permettra réellement de booster les résultats de la lutte contre le paludisme", a annoncé le coordonateur du Programme National de Lutte Contre le Paludisme (PNLP), Docteur Mady Bâ, lors d'une conférence de presse en prélude à la journée mondiale de lutte contre cette pandémie, prévue le 25 avril prochain.
Après plusieurs étapes, le vaccin doit franchir une phase d'homologation pour être expérimenté dans quatre pays. "Ce vaccin sera expérimenté à une grande échelle. Tous les tests ont été faits et on connaît déjà son efficacité. On sait jusqu'à quel niveau il est sûr. Il n'entraînera pas d'effets secondaires chez les individus.
Ce sera une chance pour nos pays que l'OMS reconnaisse ce vaccin, si les résultats sont probants. Ce sera un bond significatif vers l'éradication du paludisme", a soutenu Dr. Bâ. Pour lui, c'est le vaccin qui manquait dans la lutte contre le paludisme. "Le vecteur n'est ni un virus, ni une bactérie, c'est un parasite. C'est pourquoi il est difficile de lui trouver un vaccin."
Un gap d'un million à combler
Par ailleurs, le PNLP s'est engagé à vaincre cette maladie par une pré-élimination d'ici 2018. Pour ce faire, il compte mener une campagne de couverture universelle en moustiquaires à longue durée d'action, pour l'année 2016. "C'est une première, puisqu'en une année, on va couvrir toutes les 14 régions du territoire et c'est pourquoi nous avons mobilisé l'État et tous nos partenaires pour trouver les financements nécessaires pour cette activité", a expliqué le coordonnateur.
Sur 8 200 moustiquaires, à ce jour, ils ont pu mobiliser près de 7 200 moustiquaires. "Nous avons un gap d'un million Fcfa à couvrir. C'est pourquoi nous appelons à l'action, surtout au secteur privé local pour une mobilisation autour du programme de l'État, pour combler ce million, afin que cette grande campagne puisse être une réalité pour la pré-élimination", a dit Dr Bâ.
De ce fait, le PNLP ne compte pas baisser les bras, car "les résultats sont bons". Mais, prévient le coordonnateur du PNLP, "ce sont des résultats très fragiles". "Il faut qu'on continue sur cette voie. Mais aussi, imaginer de nouvelles interventions pour accélérer la cadence, surtout dans la zone sud où l'incidence, même si elle a connu une forte baisse, continue à être assez élevée", ajoute-t-il.
Cette journée qui a pour thème "investir dans l'avenir, vaincre le paludisme" va coïncider avec les 20 ans du PNLP. De nombreuses activités sont prévues.
L'INCIVISME DES SÉNÉGALAIS À L'ORIGINE DE LA RÉCESSION
Le Sénégal n'est plus attractif, le tourisme en pâtit. Dans une contribution au débat sur la question lancinante de la relance et de la promotion du tourisme au Sénégal, le commissaire divisionnaire de classe exceptionnelle Cheikh Tidiane Ndiaye à la retraite ébauche des solutions.
La suppression du visa d'entrée simple au Sénégal, qui sera effective le 1er mai prochain, selon le chef de l'État Macky Sall, est encore au cœur de l'actualité. Dans une contribution riche en informations contextuelles, le consultant en sûreté et sécurité, M Cheikh Tidiane Ndiaye, remet sur le tapis cette décision censée amorcer une mue pour la relance du Tourisme au Sénégal.
Seulement pour le commissaire divisionnaire de classe exceptionnelle à la retraite, "ce qui est discutable, ce n'est point de savoir si ladite mesure est opportune ; en revanche, son opérationnalité devrait être analysée par les acteurs du secteur du tourisme, en tenant compte des antécédents qui auraient dissuadé les touristes intéressés à revenir au Sénégal, autant qu'ils en avaient l'habitude et le goût.
En considérant, l'antériorité presque décennale des débuts de la crise jusqu'à l'avènement de l'obligation du visa d'entrée qui date du 1er juillet 2013, une telle interrogation pas pessimiste mais prudente a bien sa place dans les projections induites par la nouvelle situation".
Dès lors, pour le commissaire divisionnaire, en dehors de la batterie de mesures prises ces dernières années pour développer le secteur touristique, il serait judicieux de procéder à une introspection avant de prétendre à une prospection. Dans cet élan, il est d'avis que l'incivisme des Sénégalais a fini par écorner l'image du pays qui perd en attractivité.
Il dit relever "un paradoxe quand on s'aperçoit par endroits, de la ruée de vagues de touristes vers des pays d'Asie et d'Afrique dont la réputation est établie de procédures d'immigration hyper compliquées et coûteuses, sans que ces destinations ne soient de la liste des destinations touristiques habituelles et de choix. Ces pays semblent avoir réussi le pari marchand pas de portée générale qui dit "voilà ce que je vends, c'est à prendre en tout ou à laisser".
Dès lors, il urge, à ses yeux, d'encourager un changement de comportements des Sénégalais appelés à être plus regardants sur la salubrité publique et leur façon d'agir. D'ailleurs, dès l'entame de son propos, il explique que la baisse de rentabilité du Tourisme de notre pays n'est pas toujours liée à des facteurs pour la plupart périphériques, mais elle a pour soubassement "les comportements inciviques qui ont des effets ravageurs sur notre tradition de la Téranga et en voie de conséquence, sur l'attractivité de la destination Sénégal, en même temps que sur tous les secteurs de notre développement économique et social".
A son avis, malgré la volonté affichée par Macky Sall de sauver un secteur en récession, il aura besoin de s'appuyer sur la contribution des psychologues du tourisme et sociologues, dans la mesure où, il estime que le mal est très profond. Et c'est parce que, souligne t-il, toute la chaîne sociale en est infectée, et par voie de conséquence, on assiste à une "récurrence de toutes les crises sectorielles qui, reliées les unes aux autres, entravent immanquablement et remarquablement la marche de notre société vers le l'Emergence, au sens d'émancipation sociale et de développement économique".
Autre remarque, les Sénégalais ne doivent pas perdre de vue que "les critères de stabilité politique et de paix sociale ne semblent pas avoir de valeur absolue et uniforme, qui détermine la fréquentabilité touristique d'une destination.
"L'exemple est donné d'un pays sorti dernièrement d'une guerre civile décennale, et qui est en voie, dit-on, de réussir le pari de refaire son tourisme national. Que dire aussi de pays marqués par des actes terroristes sporadiques et qui ont continué, malgré tout, à recevoir le même quota de touristes, dans les mêmes périodes ?"
Et pour promouvoir la destination Sénégal, les acteurs du tourisme devraient mettre en valeur le concept du développement endogène. Et pour cause, "notre conviction est qu'un aéroport, fût-il de dernier cri au plan technologique, ne fait pas forcément d'un pays une destination touristique de choix: Dubaï ne tient pas sa place mondiale de hub touristique d'affaires de la dimension de son aéroport. De même, un bel agencement hôtelier ne fait pas forcément une destination touristique courue, si les mêmes réceptifs ne font que rappeler aux touristes les mêmes constructions et aménagements qu'ils ont laissés chez eux".
La relance du secteur est tributaire, selon le consultant, à "l'écologie, à la disponibilité d'espaces de détente, de sites culturels et historiques, aux plages bien sûrs quand le pays dispose d'une façade maritime". D'où l'impérieuse nécessité de s'attaquer "aux mouvements piétonniers et motorisés désordonnés dans la circulation avec des grappes d'individus qui traversent inconsidérément la chaussée et les carrefours dans tous les sens, l'altération volontaire par des individus des infrastructures et des installations routières, d'éclairage, de commodité, comme ceci est déploré à Dakar et à Thiès qui offre sur sa voie de dégagement le spectacle désolant de tous ces poteaux abattus à des fins maffieuses, les câbles extraits, recyclés et à coup sûr vendus, dans le marché urbain de fonte et de la brocante".
L'État qui a inscrit le tourisme dans son agenda des "six priorités" du Programme Sénégal émergent risque de passer à côté, s'il feint l'ignorance face à "la présence massive de tous ces individus sur les axes routiers à la faveur des embouteillages et qui slaloment entre les véhicules pour vendre journaux, cartes de crédits téléphoniques ou journaux sans se soucier du danger qu'ils courent par eux-mêmes et qu'ils font courir aux autres – les hordes de mendiants tous âges et tous sexes confondus qui essaiment la même voie publique avec malheureusement une majorité d'enfants dont les conditions d'existence sont déplorées de façon significative".
PAR "FILIMBI", "LUCHA", "Y'EN A MARRE" ET "BALAI CITOYEN"
NI COMPLOTEURS NI TERRORISTES
Lorsque la jeunesse se met au service de la République pour prôner les valeurs positives d'éducation civique et d'engagement pacifique dans le débat politique et démocratique, elle est saluée
Kinshasa et Goma (Rdc), Dakar (Sénégal), Ouagadougou (Burkina Faso), 18 avril 2015
Nous sommes une nouvelle force citoyenne qui a fini d’émerger en Afrique. Les longues détentions, les harcèlements et la répression ne nous feront pas reculer. Nous sommes Filimbi. Nous sommes Lucha. Nous sommes Balai citoyen. Nous sommes Y’en a marre.
Nous sommes ceux qui ont remplacé les armes par leurs voix, leurs balais et leurs sifflets pour la démocratie. Nous sommes ceux qui placent la bonne gouvernance, la responsabilité de l’Etat et le respect des libertés fondamentales au cœur de leurs revendications. En Rdc et partout en Afrique, nous sommes fiers de contribuer à l’éveil civique de jeunes Africains.
Le 15 mars dernier, réunis dans le centre Eloko Makasi de la commune de Masina, à Kinshasa, en République démocratique du Congo (Rdc), nous avons été stupéfaits de la réaction brutale des autorités congolaises contre une conférence de presse pacifique du mouvement Filimbi. Pourtant, l’activité ne marquait que la clôture de deux jours d’atelier pour sensibiliser les jeunes sur l’importance de l’engagement civique dans les processus démocratiques.
Ailleurs, lorsque la jeunesse décide de se mettre au service de la République pour prôner les valeurs positives d’éducation civique et d’engagement pacifique dans le débat politique et démocratique, elle est saluée. La prise de conscience de ses acteurs est louée, car ils représentent l’avenir d’un continent.
En Rdc, nous avons été arrêtés sans respect de la procédure légale. Malmenés par des Forces de l’ordre, certains d’entre nous ont passé plusieurs nuits en détention dans les cellules de l’Agence nationale des renseignements.
Nous étions environ une trentaine de personnes arrêtées le 15 mars. Au moment où nous écrivons ces lignes, nous sommes sans nouvelle de trois de nos camarades : Fred Bauma, Sylvain Saluseke, Yves Makwambala sont toujours détenus sans droit de visite, ni de membres de leur famille ni de leurs avocats, cela en parfaite violation de l’article 18 de la Constitution congolaise de 2006 qui, tout en fixant les conditions d’arrestation et de détention (la garde à vue ne peut pas excéder 48h), exige que les motifs de toute arrestation soient notifiés aux intéressés.
Nous avons été traités de terroristes et de comploteurs contre la République démocratique du Congo par le ministre de l’Information, Lambert Mende. Et pourtant, en foulant le sol de la Rdc, nous n’avions aucune arme dans nos valises, et aucune mauvaise intention ne figurait dans nos consciences de jeunes Africains, à part cet idéal de partage de bonnes pratiques pour montrer aux jeunes Congolais qu’il était important de s’engager de manière pacifique et de défendre les valeurs démocratiques.
Au-delà de la brutalité des actes, la détention illégale, les qualificatifs de «terroristes et de comploteurs» contre nous, les autorités de la Rdc veulent étouffer l’enthousiasme déjà solidement ancré chez les jeunes.
Les autorités pensent anéantir la bravoure de nos collègues de la Lucha à Goma. Quatre d’entre eux subissent un traitement inhumain dans la prison de Muzenze. Ces intimidations ne font que renforcer notre détermination à poursuivre notre lutte pour un Congo libre où les droits de l’Homme sont respectés.
Mais l’engagement civique des jeunes dans le débat politique en Afrique n’est plus à démontrer, de même que leur rôle dans les élections et le plaidoyer pour le respect des droits fondamentaux.
C’est une telle approche que Y’en a marre et Le Balai citoyen ont déjà développé en menant des campagnes populaires pour pousser les jeunes à s’inscrire sur les listes électorales, à mieux s’informer, à lutter contre l’injustice et l’inégalité pour exiger des réponses à des ruptures sociales et des manquements de nos gouvernants.
Nous nous sommes engagés dans une voie pacifique, car pour nous, elle est la seule par laquelle nous pouvons contribuer à renforcer les acquis démocratiques et créer un mouvement populaire dont les actions obligent les Etats à rendre compte.
Nous en appelons donc au gouvernement de la République démocratique du Congo de mettre fin à la détention illégale au secret de nos camarades de Filimbi. Leur place est celle de tous les jeunes dont les initiatives progressistes font bouger le continent, leurs voix doivent compter pour la construction d’une vraie démocratie en Rdc.
Le silence des institutions africaines reste inquiétant, mais nous ne pouvons ne pas leur rappeler les valeurs fondatrices de l’Union africaine que sont la solidarité et le respect des libertés. Ce silence est coupable. Il trahit la jeunesse de la Rdc et à travers elle tout le continent africain. Alors qu’il est établi que les jeunes sont ceux qui tiennent le destin de tout un continent sur leurs épaules.
Les institutions africaines doivent publiquement affirmer et soutenir que la jeunesse est incontournable dans la consolidation des acquis démocratiques dans le continent. Elles doivent appeler à la libération de nos camarades détenus au secret à Kinshasa et au respect des libertés fondamentales en Rdc.
Nous avons un devoir moral envers les jeunes encore détenus et envers nous-mêmes en tant que citoyens africains. Rejoignez-nous dans nos actions pour la libération de nos camarades.
Nous sommes Filimbi. Nous sommes Lucha. Nous sommes Balai citoyen. Nous sommes Y’en a marre. Nous sommes ceux qui ont remplacé les armes par leurs voix, leurs balais et leurs sifflets pour défendre la démocratie. Ni comploteurs ni terroristes, nous sommes la jeunesse africaine émancipée.
‘’L’OUVERTURE DU SÉNÉGAL À D’AUTRES PARTENAIRES N’INQUIÈTE PAS LA FRANCE’’
JEAN-FELIX PAGANON, AMBASSADEUR DE LA FRANCE A DAKAR
Dans le contexte de mondialisation, la France a adapté sa diplomatie aux réalités actuelles. Le diplomate français a salué l’ouverture des Etats africains à des puissances comme la Chine.
Dans le cadre des vendredis du Groupe Sup De Co, l’ambassadeur de la France au Sénégal, Jean-Felix Paganon, a donné hier une conférence sur la nouvelle diplomatie française en Afrique. Le diplomate a souligné que cette relation a évolué dans un sens positif de partage des valeurs et de respect réciproque.
« Dans un monde qui change, la relation entre la France et l’Afrique par nature change. La mondialisation fait que chacun multiplie ses partenariats », a-t-il avancé.
Selon lui, cette nouvelle donne influence les relations entre la France et le Sénégal, mais dans le bon sens. « Je suis très confiant que les relations entre la France et le Sénégal sortiront renforcées de cette évolution », a déclaré M. Paganon.
Tout en se réjouissant de l’ouverture de notre pays à d’autres partenaires, il a souligné que cette ouverture n’inquiète pas l’ancienne métropole. Selon lui, le Sénégal est dans une situation où, s’il veut augmenter sa croissance, doit s’endetter mais de « façon vigilante ».
S’agissant de la nouvelle diplomatie économique de la France en Afrique, il a expliqué que celle-ci allie deux objectifs : contribuer au développement de l’Afrique et maintenir l’emploi dans l’Hexagone par l’amélioration de sa balance commerciale. « Ce sont des objectifs qui ne sont pas compatibles mais sur lesquels il faut travailler durement », a indiqué le diplomate.
Concernant l’intervention militaire de son pays sur le sol africain, il a affirmé que la France n’a jamais été demandeur et qu’elle est intervenue sous la pression des événements. « A chaque fois qu’il y a eu intervention, c’est parce qu’il n’y avait pas d’alternative africaine pour y faire face. L’engagement militaire français est toujours fait aux côtés des africains et des organisations régionales comme l’Union africaine (Ua).
Il n’y a pas une espèce d’interventionnisme solitaire de la France », a dit l’ambassadeur, ajoutant que Paris ne souhaite pas géré la sécurité africaine. A ses yeux, les relations franco-africaines restent marquer par l’affirmation « d’une communauté de destin, un changement de vision lié à un monde d’ouverture où les questions de sécurité sont fondamentales ».
Interpellé la problématique de l’acquisition de visas, il a souligné qu’un effort est fait pour faciliter l’octroi de ces visas. « Il y a des marges de progression. Le gouvernement s’y emploie et des instructions ont été données », a-t-il fait comprendre. Selon M. Paganon, la France délivre 30.000 visas à des Africains par an.
Les femmes de l’Alliance pour la République (Apr) comptent s’ériger en bouclier pour le Premier ministre, Mahammed Boun Abdallah Dionne, contre ce qu’elles qualifient de « cabale orchestrée par des gens qui ont le courage de se cacher derrière des plumitifs pour assouvir leur rebutante besogne ».
Un article paru dans la presse, cette semaine, un article dépeint le Premier ministre, Mahammed Boun Abdallah Dionne, comme « un perfide qui a lâché son ami Macky Sall pendant sa traversée du désert ».
Considérant cela comme « infondées et saugrenues », le mouvement national des femmes de l’Apr s’insurge de telles attaques. Pour Ndèye Marème Badiane et ses camarades, ces attaques ne sont ni plus ni moins qu’ «un projet funeste ourdi aussi bien contre le Premier ministre Mahammed Boun Abdallah Dionne que le Président Macky Sall lui-même ».
Car, poursuivent-elles, « faute d’arguments à opposer aux nombreux projets et réalisations du gouvernement, sous la férule du Premier ministre et sur inspiration et instruction du chef de l’Etat, les commanditaires de cet article n’avaient d’autre choix que de descendre dans les caniveaux pour tenter de salir M. Dionne ».
Les femmes de l’Apr sont convaincues qu’en « tentant d’arrêter M. Dionne », les commanditaires essayent « de briser l’envol du Président Macky Sall qui a trouvé en lui un collaborateur compétent et dévoué capable de donner corps au Plan Sénégal émergent ».
Les « détracteurs » du régime du Président Macky Sall, notent ces femmes, ont évoqué une période durant laquelle M. Dionne n’était pas lié au Président Macky Sall. « Où se trouve alors la trahison ? », s’interrogent-elles.
Et de rappeler que c’est au cours d’une de ses visites à Paris, en tant que ministre de l’Hydraulique, que Macky Sall est « épaté » par Dionne. Donc, « ils se sont connus sous le régime de Me Abdoulaye Wade », affirment les femmes de l’Apr.
Selon le Mouvement national des femmes de l’Apr, Macky Sall et Mohammed Dionne ont toujours été en contact même lorsque le Président Sall a quitté le Pds, parce qu’il reconnaît la « compétence » de M. Dionne qui a été son Directeur de cabinet lorsqu’il était Premier ministre mais aussi Président de l’Assemblée nationale. « Il l’a servi loyalement, sans tambour ni trompette », précise le mouvement qui note que ces attaques ne sont qu’un « coup d’épée dans l’eau ».
Voilà plus de dix ans maintenant, que l’école sénégalaise reste coincer dans une zone de turbulences, à cause de ses acteurs, notamment les enseignants. Des hoquets rageurs, on passe tout le temps à des débrayages et des journées entières sans cours.
En dépit des appels de détresse des élèves et de leurs parents, le quantum horaire ne cesse de se réduire à peau de chagrin. L’une des conséquences les plus visibles, c’est la baisse du niveau des élèves, qui les poursuit jusqu’à l’université, lieu par essence de l’excellence.
Aujourd’hui, les Sénégalais ont épuisé leur capacité d’indignation devant l’ostentation des enseignants à ne pas honorer leurs obligations professionnelles. Certains d’entre eux n’en ont même cure, que le quantum horaire national se réduise au fil du temps. Les syndicats auxquels ils sont affiliés, semblent tellement forts, qu’ils peuvent se permettre de sacrifier la carrière de leurs élèves, sous l’autel de revendications dont l’incidence sur nos finances publiques fait réfléchir tout homme d’Etat sérieux.
A la lumière des positions tranchées des uns et des autres, on risque encore de finir l’année, sans vider tout le programme. A chaque fois, on essaie juste de sauver les meubles, en donnant l’impression qu’on a évité une année blanche. Pour combien de temps, devrait-on encore vivre les mêmes incertitudes et les mêmes injustices à l’endroit des élèves et de leurs parents ?
Mais, autant les enseignants sont fautifs, autant également le gouvernement n’est pas exempt de reproches. Comment comprendre que ce gouvernement puisse prendre des engagements et signer des accords depuis plus d’un an, sans jamais daigner en respecter un seul ?
Ce qui est plus préoccupant, ce sont ses lenteurs dans le reclassement ô combien important des enseignants. Le gouvernement ne peut pas brandir des excuses à ce niveau, tellement les enseignants ont été patients. Il y en a parmi eux, qui ont perdu des années de requalification, la faute à une Administration tatillonne et partisane du moindre effort.
Comme d’habitude d’ailleurs. Même le ministre, qui a en charge la Fonction publique, a reconnu des dysfonctionnements dans le traitement des actes d’avancement des enseignants.
Il est temps sous ce rapport, que les fonctionnaires de l’Etat soient assujettis à des objectifs et qu’ils soient soumis à des contrôles de routine, relativement à l’efficacité du travail qu’ils sont censés abattre, dans le confort de leur bureau. Il est tout simplement inacceptable que des agents, chargés du traitement des actes d’avancement des enseignants, fassent le travail à leur rythme et produisent des résultats, selon le client.
Un an après s’être engagé à appliquer des accords signés avec les enseignants, le gouvernement du Sénégal doit les respecter, tout en tirant des leçons de cette impasse. Un gouvernement sérieux ne signe jamais un accord dont il sait à l’avance, qu’il pourrait avoir des difficultés à honorer. Un gouvernement sérieux doit pouvoir créer les conditions de négociations franches et très rationnelles avec des interlocuteurs crédibles et assez représentatifs.
Toute cette cacophonie à laquelle les Sénégalais assistent est tributaire d’une gestion clientéliste des carrières des enseignants, que l’administration scolaire a elle-même créé. A force de vouloir diviser les enseignants, par le truchement d’une caution à l’éclosion de ribambelles de syndicats, voilà le résultat qui est récolté.
Les élèves voient leur avenir inscrit en pointillés, les parents, qui restent les plus grands contributeurs du secteur, se tournent de plus en plus vers le privé et l’école publique est désacralisée. Dommage !
''NOUS AVONS ÉTÉ LAISSÉS SEULS JUSQU’À QUELQUES JOURS DES LOCALES''
ABDOULAYE NDIAYE, DÉPUTÉ APR, SUR LEUR DÉFAITE À GRAND-YOFF
Le député de l’Alliance pour la République condamne la sortie de ses camarades de parti qui veulent le maintien du septennat. Dans cet entretien, Abdoulaye Ndiaye, proche de l’ancien Premier ministre Mimi Touré, explique les raisons de leur défaite aux Locales face à Khalifa Sall, appelle son parti à compter sur ses propres moyens et à s’ouvrir aux autres.
Quelle est votre position sur la réduction ou non du mandat présidentiel ?
J’ai une position constante. Entre les deux tours, le président de la République avait librement exprimé son vœu de ramener son mandat à cinq ans. Les Sénégalais sont plus en avance par rapport à nous acteurs politiques. Et sous ce rapport, je crois que la logique voudrait que le président de la République s’engage à respecter sa parole parce qu’elle est sacrée.
Maintenant, par rapport aux modalités ou le schéma mis en place pour y arriver, je ne suis pas un juriste, mais ce que je puis vous dire c’est qu’il faudrait qu’il mette en place des mécanismes en convoquant un référendum ou bien en passant par le canal législatif.
Et, connaissant le Président, je sais qu’il ne va pas faire du wax waxeet comme le prédisent certains. C’est dans notre intérêt que le Président respecte son engagement. Au cas contraire, nous serons discrédités.
Là, vous prenez le contrepied de beaucoup de vos camarades de parti qui plaident le maintien du septennat...
Non, le problème qui se pose, c’est qu’il faut considérer la politique comme un sacerdoce. Et nous devons respecter la hiérarchie. Le président de la République n’est pas n’importe qui. Il a dit et répété qu’il maintient toujours ses propos. Donc, en tant que membres de son parti, la logique voudrait que nous restions sur sa ligne. Maintenant, là où on devait débattre, c’est par rapport à la faisabilité. Autrement dit, si le référendum est fait, est-ce que ce sera pour ce mandat-ci ou le prochain ? En tant que personnes intelligentes, nous pouvons, dans le parti, ouvrir cette piste pour poser le débat.
Mais, demander au Président de faire du wax waxeet, ce n’est pas du tout sérieux. Il y a certains collaborateurs du président de la République qui se lèvent un beau matin et font des déclarations qui font croire au gens que c’est le Président qui est derrière ce débat.
Quand on occupe un poste de responsabilité si élevé, on doit s’interdire de dire certaines choses. Notre problème, c’est que nous communiquons mal. Regardez le travail gigantesque que le Président est en train d’abattre. Malheureusement, aux yeux des Sénégalais, on ne fait rien du tout parce qu’on ne s’exprime pas sur l’essentiel.
Que pensez-vous du compagnonnage de l’Apr avec ses alliés de Benno bokk yaakaar ?
C’est une question de volonté. Je ne crois pas que tous ces gens-là seront avec nous à la prochaine Présidentielle. Il faut que l’Apr compte sur ses propres moyens.
Vous avez beaucoup décrié la transhumance sous le régime de Abdoulaye Wade. Mais, aujourd’hui, on constate que le phénomène est encore réel.
Vous savez, le mot «transhumance» ne vient pas des hommes. Mais, en politique, on dit que l’addition des forces vaut mieux que la soustraction. Un parti peut dégager des stratégies et des pistes pour récupérer des personnes et se massifier.
Ce n’est pas forcément pour leur confier des postes de responsabilité. Elles peuvent venir en tant que soutien. Mais ce qui est inacceptable, c’est le fait de les propulser au devant de la scène. Et je crois que c’est le meilleur moyen de freiner la transhumance. Maintenant, à compétence égale, il faut quand même choisir. Et la logique voudrait qu’on prenne la bonne graine.
A votre avis, la transhumance rime-t-elle avec la bonne gouvernance que prône le gouvernement ?
Ça n’a rien à voir ! Si quelqu’un veut rejoindre le parti au pouvoir parce qu’il est convaincu de la politique du gouvernement, il est le bienvenu. Mais, si c’est une personne accusée de détournement de derniers publics et qui cherche une protection, cela ne peut être de la bonne gouvernance.
Concernant Awa Ndiaye, j’ai vu dans les colonnes d’un journal qu’elle a bénéficié d’un non-lieu. Pour moi, moralement, la logique voudrait qu’elle n’occupe pas de hautes responsabilités. Elle-même devait s’interdire de gérer des deniers publics. Maintenant, quelle décide de nous soutenir, c’est son droit le plus absolu.
A vous entendre parler, on a l’impression que seule la massification de votre parti vous intéresse...
Ce qui nous intéresse, c’est que des gens viennent grossir nos rangs. Seulement, il faut penser aussi à ces militants qui sont là depuis la création du parti et qui n’ont aucune responsabilité.
A ce propos, des membres de Macky2012, qui ont contribué à l’élection du candidat Macky Sall, disent n’avoir pas été récompensés.
Non, c’est une mauvaise démarche. Au sein du parti, il y a des gens qui valent dix mille fois que ces gens-là. Ils ont fait des résultats énormes et ils n’ont rien reçu. Pourtant personne ne les entend crier.
Ils ont quand même été des soutiens de première heure.
Ecoutez, je suis bien placé pour en parler parce que j’étais le coordonnateur du comité électoral de Macky2012. Qu’est-ce qu’ils ont fait de plus que nous qui sommes à Grand-Yoff ? Vous n’avez jamais entendu les responsables de Grand Yoff crier.
Pour moi, c’est un faux débat que de parler de récompense. Aujourd’hui, les membres du Secrétariat national doivent descendre sur le terrain, discuter avec les gens, corriger certaines insuffisances. C’est comme ça qu’un parti se développe et que les bonnes informations soient portées auprès du président de la République. Que ces campagnes de dénigrement, de diabolisation cessent.
Il y a des campagnes de dénigrement à son égard ?
Non, pas contre le Président. Par exemple, moi-même j’ai été l’objet de diabolisation.
De la part de qui ?
De la part de certains cercles du pouvoir. Je ne veux pas citer de noms, mais ils se reconnaissent. Il y a des gens qui ont une manière drôle de voir les choses. Ils essaient toujours de diviser pour mieux exister parce qu’ils n’ont aucune base réelle. Et, une fois nommés, ils font tout pour se maintenir en donnant de fausses informations sur certains acteurs.
En parlant de base politique, vous avez été battu, avec Mimi Touré, à Grand-Yoff, votre fief aux dernières élections Locales. Qu’est-ce qu’il vous reste aujourd’hui ?
Battu, oui. Mais c’est l’Apr qui a gagné l’Apr. D’abord, faites le tour du département de Dakar, vous ne verrez pas une seule commune qui a obtenu plus de voix que nous. Nous avons, au moins, plus de 8 000 voix.
Sous ce rapport, je peux dire qu’il y a un travail sérieux qui a été fait. La deuxième chose, et ça je le déplore, si en amont, on nous avait donné l’occasion de discuter avec la direction du parti pour mieux se préparer, nous aurions gagné facilement ces élections.
Les membres du Secrétariat national pouvaient dégager des stratégies. A quatre ou cinq mois de l’événement, ils pouvaient venir nous voir pour qu’on analyse ensemble les acquis et les faiblesses que nous avons à Grand-Yoff, les quartiers où nous sommes bien représentés, etc.
Malheureusement, nous avons été laissés seuls jusqu’à quelques jours des élections. Et nous faisons partie des rares communes où il y avait au moins une unité de toutes les sensibilités. Nous avons été taxés des pro-Mimi ; on nous a fait la guerre. Voilà pourquoi cela a été très difficile pour nous. Ce sont des choses à éviter à l’avenir.
L’Afp de Moustapha Niasse a décidé de soutenir la candidature de Macky Sall à la prochaine Présidentielle. Faites-vous partie de ceux qui estiment, dans votre parti, que le Ps doit aussi clarifier sa position ?
Nous devons d’abord compter sur nos propres moyens. Faisons de telle sorte que la grande famille Apr se retrouve. Nous devons travailler pour que nos vaillants militants retrouvent le sourire avant de tendre la main aux autres. Et si les gens constatent qu’il y a un changement qui est en train de s’opérer, ils viendront d’eux-mêmes.
Ceux qui sont à la tête du parti ne se soucient de nous qui sommes à la base. Ils devaient nous appeler régulièrement pour s’enquérir des préoccupations des populations à la base. Et le Président doit insister auprès de ses collaborateurs pour qu’ils ouvrent leurs portes aux gens.
Une commune comme Grand-Yoff ne doit pas être négligée. Elle fait plus de 100 mille électeurs. Imaginez si on perdait Grand-Yoff à la Présidentielle. Ce qu’ils font ailleurs, ils peuvent le faire à Grand-Yoff parce que nous sommes méritants. Maintenant, l’élection présidentielle, c’est le rendez-vous d’un homme avec son Peuple. Dans la situation actuelle, il n’est même pas question qu’on pense à un deuxième tour parce que ce serait suicidaire pour nous. Nous devons mettre tout en œuvre pour que le Président Macky Sall passe au premier tour. Et c’est bien possible. Mais, cela a un coût.
La première chose que nous devons faire, surtout pour Dakar, c’est que le Président reçoive les responsables à la base, commune par commune. Il les écoute pour déterminer ce qu’il faut faire ensemble. Mais si nous devons renouveler les mêmes pratiques antérieures, ce sera la catastrophe.
Et l’heure est grave parce que les frustrations sont énormes au niveau de la base. C’est partout, surtout à Grand-Yoff. Nous faisons partie des entités du parti qui ont réalisé à toutes les élections, les meilleurs scores.
A part moi qui suis député et peut-être un directeur général, nous n’avons pas d’autres postes. Même pas pour les petits emplois créés. Les gens veulent accompagner le président de la République, mais il faut que ceux qui l’entourent soient plus ouverts.
LES AVOCATS DE KARIM WADE ONT REÇU L’ARRÊT DE LA CREI HIER
Les avocats de Karim Wade ont finalement reçu hier l’arrêt de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei) condamnant leur client à 6 ans de prison de ferme et à une amende de 138 milliards de FCfa, selon dakaractu.com. «Le document a été remis par le Juge à Me Seydou Diagne», précise le site.
Les Libéraux et leurs alliés du Front patriotique pour la défense de la République avaient annoncé jeudi un sit-in devant la Crei pour exiger la disponibilité de ce document sans lequel la défense ne peut se pourvoir en cassation.
Et le chef de l’Etat qui faisait face à la presse le même jour à Fatick avait assuré que l’arrêt devait être disponible aujourd’hui.