Mamadou Diop DeCroix, député non inscrit à l'Assemblée Nationale et coordonnateur du Front Patriotique pour la Défense de la République (FPDR) est au micro d’Elhadji Malick Ndiaye dans l'émission dominicale "Diano-bi" (Wolof) sur Sud Fm. Écoutez !
PAR L’ÉDITORIALISTE DE SENEPLUS, MOMAR SEYNI NDIAYE
AUTOPSIE D’UN GRAND ORAL
Ce serait un mauvais procès fait au Président que de lui reprocher d’avoir bien organisé sa sortie à Kaffrine avec ses spin doctors. On peut noter cependant trois dérapages dans sa prestation
Momar Seyni Nidiaye, Editorialiste de SenePlus |
Publication 19/04/2015
Dans la tradition démocratique, les rencontres entre le président de la République et la presse font partie de ce qu’il est convenu d’appeler, le calendrier républicain. Que le président Macky Sall y sacrifie, est assurément, une bonne chose. Et jeudi dernier à Kaffrine (autre bon symbole), il s’y est pris globalement de bonne manière, en réussissant, sur la forme et le fond, son grand oral.
Ses réponses étaient nettes, documentées (sur les questions économiques, l’agriculture, l’énergie, notamment). L’argumentaire, assez didactique, ne souffrait pas d’un déficit de pertinence. Souvent accusé non sans raison d’autoritarisme, le Président a livré un message sérieux, souvent grave (sur l’enseignement). Il a su aussi humaniser et même dramatiser son discours dans le volet social de sa politique (bourses de solidarité et sa fortune personnelle).
Peu convaincant sur la réduction du mandat, le Président a trop hésité sur les dates et la forme de la consultation, pour rallier les opinions sur une question aussi essentielle.
A t-il convaincu ? En l’absence de mesures de l’état de l’opinion, le sentiment semble plutôt mitigé. Il est vrai que la surliquidité des finances de l’État, répétée à suffisance par le Président Sall, va susciter beaucoup de réactions à retardement. Les Sénégalais et les travailleurs du public, comprendraient mal, qu’on leur imposât la diète, alors que la cagnotte est pleine à craquer.
La gestion de cette annonce sera probablement difficile, car elle sera sortie à la moindre incartade pour justifier des revendications sociales ou même le règlement total de la dette intérieure, que les entreprises réclament à cor et à cri. Et trivialement se demanderaient-ils, pourquoi lancer des appels de fonds et des emprunts obligataires, alors qu’une grosse manne financière est en souffrance dans les caisses qu’on croyait jusqu’ici vides. A l’heure où les Sénégalais sont d’un état d’impécuniosité incroyablement sévère.
Il faut bien le reconnaître, les questions triées dans le tas, manquaient de piquant et d’agressivité. Et le format même de l’entretien (cinq heures d’entretien, des questions groupées par média) ne permettait pas un échange direct avec des relances spontanées et instantanées. Il est dommage qu’on ait eu, par moment, le sentiment de supporter une longue tirade présidentielle, dont les réponses occultaient des centres d’intérêt soulevés par les journalistes.
Les journalistes du service public ont tiré leur épingle du jeu. Un peu mieux que nos confrères du privé (en dehors d’El Hadji Assane Guèye), servant souvent des questions trop convenues (questions-boulevard) qui donnaient au Président l’occasion de dérouler, sans grande peine, un message global apparemment bien préparé.
Ce serait un mauvais procès fait au Président que de lui reprocher d’avoir bien organisé cette sortie avec ses spin doctors. Il a répondu aux questions avec ses atouts (connaissance des dossiers, bonne expression en français et en wolof), aux questions qui lui ont été posées, en tirant tous les profits d’un format totalement à son avantage. On peut noter cependant trois dérapages dans la prestation du Président.
Premièrement, la caution donnée à la transhumance était vraiment mal venue. Le parallèle fait avec le marché du travail où la compétence est mise à contribution, avec la pratique amorale de la transhumance, est tout simplement affligeant. La transhumance est une déviance, une forme d’opportunisme qui offre aux hommes politiques qui s’y adonnent, une scandaleuse flexibilité dans la recherche de leur intérêt propre, personnel et égoïste.
En Côte d’Ivoire, on les appelle de façon plus explicite encore, «les brouteurs». L’allégorie n’est pas si scandaleuse. Elle décrit une attitude et un comportement, qui fait que l’homme, animal social, a, quand son intérêt l’aveugle, tendance à retrouver des réflexes instinctifs.
Deuxièmement, la remarque désobligeante faite aux communicateurs, accusés entre les lignes, d’incompétence. Il est une règle essentielle dans le management, qui veut qu’un leader ne dévalorise pas publiquement ses collaborateurs. Même si, à la lumière de l’expérience de Kaffrrine, il apparaît que la jeune équipe de communication du Président a encore du chemin à faire. En déclarant, publiquement que l’APR et le président de la République «ne savent pas communiquer», le Président l’affaiblit moralement.
Seulement, il est un principe majeur, également en ce domaine, la communication n’est pas l’action. Elle la valorise, certes. Mais, c’est l’action qui donne du contenu à la communication, bien pensée et bien articulée. Surtout bien dosée. Aussi, les sorties présidentielles sont tellement nombreuses et si abondamment couvertes par les médias publics, qu’elles finissent par créer l’overdose.
Troisièmement, l’évocation de la région de Fatick comme «sa région» a quelque chose de trop exclusif et régionaliste, alors que le Président est censé appartenir au Sénégal, dès l’instant qu’il a la charge suprême. Cette déclaration peut déclencher un sentiment de frustration dans les autres terroirs et créer un complexe de supériorité chez les Fatickois.
Faute d’y avoir été invité à donner son sentiment, le président de la République n’a pas parlé de sujets essentiels, comme le tourisme, la pêche, l’affaire Pétrotim-Accelor Mital, l’affaire Africa Energy, les réformes institutionnelles et la CNRI, le marché de réfection du siège du gouvernement, les difficultés du secteur public et parapublic, autant de préoccupations qui n’ont pas suscité la curiosité des journalistes de D-Media, du GFM et de la RTS. Victimes de leur culture provincialiste, les journalistes choisis, ont aussi oublié l’actualité internationale et surtout régionale et africaine.
Personne n’ose croire à une mise en scène, ou à un arrangement, ces groupes comportant en leur sein, des journalistes talentueux et professionnels. Mais, il est tout de même curieux que des professionnels aussi émérites et aguerris comme ceux des Groupes Sud, Wal fadjri, GMC et des autres organes, comme Le Soleil, aient été écartés, pour un argument spécieux d’audience ou autres arguties.
La Présidence a parfaitement le droit de mener sa communication comme elle l’entend. Mais les médias et tous les médias ont un égal droit à l’accès aux sources. Certains d’entre eux et non des moindres en ont été simplement privés.
(SenePlus.Com, Dakar) - "Je vais vous faire une confidence : Wade regrette fondamentalement ses propos contre le Président Macky Sall. Il me l’a dit et il était sincère." C’est la révélation de Pape Diop, Président de Bokk Gis Gis, qui était ce dimanche l’invité du "Grand Jury" de la Rfm.
L’ancien président de l’Assemblée nationale et du Sénat de poursuivre : "Wade et Macky doivent s’asseoir pour l’intérêt du pays. Je peux vous assurer qu’il (le pape du Sopi) est dans de bonnes dispositions parce qu’il n’est intéressé que par le développement du Sénégal."
Le 24 février dernier, face à la presse, l’ancien chef de l’État avait tenu à l’endroit de son successeur des propos presqu’unanimement condamnés, jusque dans son propre camp. "Macky Sall est un descendant d'esclaves, avait-il lancé. Pis, ses parents étaient des anthropophages. C'est progressivement qu'ils ont commencé à fréquenter les êtres humains de manière normale."
Wade avait fait cette sortie un mois avant le verdict ayant condamné son fils, Karim, à six ans de prison ferme. Restant fidèle à sa logique de lutte pour la libération de ce dernier. Un combat perdu puisque l’ancien ministre d’État, arrêté le 17 avril 2013, a été reconnu coupable d’enrichissement illicite et il devrait passer quatre années supplémentaires en prison.
Lomé, 19 avr 2015 (AFP) - Le Togo votera samedi prochain pour une élection présidentielle qui verra s'affronter le sortant Faure Gnassingbé, héritier d'une famille régnant sans partage depuis 48 ans, et son principal adversaire, l'opposant Jean-Pierre Fabre, dont certains observateurs soulignent les chances.
Le scrutin à un seul tour se tiendra dans un contexte particulier en Afrique de l'Ouest: un soulèvement populaire au Burkina Faso voisin a chassé fin octobre Blaise Compaoré après 27 ans au pouvoir, tandis que le Nigeria proche a élu fin mars Muhammadu Buhari, mettant fin à la suprématie du Parti démocratique populaire (PDP) depuis la fin des dictatures militaires en 1999.
Le Togo, petit pays francophone de 7 millions d'habitants, choisira-t-il l'alternance ou reconduira-t-il le régime du sortant, porté au pouvoir par l'armée à la mort de son père en 2005, le général Gnassingbé Eyadéma, qui dirigea le pays d'une main de fer pendant 38 ans?
Aucun sondage n'existe, mais si Faure Gnassingbé était donné favori depuis des mois face à une opposition divisée, l'incertitude s'est récemment installée. "On est agréablement surpris par le calme de la campagne, mais ça s'est resserré.
Fabre peut gagner", estime un diplomate occidental ayant requis l'anonymat. Même le pouvoir doute: "Ca peut basculer. Je dirais que Faure a 75% de gagner, et Fabre 25%", confie un ministre. Diverses sources interrogées par l'AFP (diplomates, politiques, société civile) prédisent un résultat plus serré qu'en 2010.
A l'époque, le président avait rassemblé 60,81% des suffrages, contre 33,93% à M. Fabre, dans un scrutin contesté par l'opposition mais jugé "acceptable" par la communauté internationale - beaucoup plus que celui de 2005, entaché de fraudes et de violences (400 à 500 morts, selon l'ONU).
3.509.258 électeurs sont appelés aux urnes le 25 avril dans 8.994 bureaux de vote, entre 07H00 (locale et GMT) et 17H00.
9.000 policiers et gendarmes sécuriseront les opérations. Cinq candidats sont en lice. Faure Gnassingbé brigue un troisième quinquennat face à son plus dangereux adversaire, Jean-Pierre Fabre, soutenu par le Combat pour l'alternance politique (CAP 2015, un regroupement de six partis de l'opposition).
Se présentent également Tchabouré Gogué, président de l'Alliance des démocrates pour le développement intégral (ADDI, opposition), Komandega Taama, président du Nouvel engagement togolais (NET, opposition), et Mouhamed Tchassona-Traoré, président du Mouvement citoyen pour la démocratie et le développement (MCD, opposition).
- Une croissance mal répartie -
L'élection, initialement prévue le 15 avril, a été reportée de 10 jours à cause d'anomalies dans le fichier électoral (doublons, électeurs décédés), repérées par l'opposition et la société civile.
L'Organisation internationale de la francophonie (OIF) s'est saisie du problème et le fichier a été rectifié, à la satisfaction de l'opposition. La Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), l'Union africaine (UA) et la société civile déploieront des milliers d'observateurs électoraux.
L'opposition a tenté sans succès d'empêcher Faure Gnassingbé de se représenter, notamment au Parlement où le parti au pouvoir, l'UNIR, est majoritaire - la Constitution ne fixe plus aucune limitation des mandats présidentiels depuis une réforme de 2002.
En novembre et décembre, l'opposition et la société civile avaient également manifesté à Lomé, mobilisant des milliers de personnes pour exiger cette limitation.
Dans un programme de 123 pages, Jean-Pierre Fabre a promis, s'il était élu, de "tourner définitivement le dos à l'arbitraire et aux voies de fait érigés en politique de gouvernement, à la gabegie et à la corruption pratiquées à tous les niveaux, (...) à l'impunité, aux violations répétées de la Constitution et des lois".
Dans l'hebdomadaire Jeune Afrique, Faure Gnassingbé a demandé cette semaine à être jugé sur son bilan économique - le PIB a plus que doublé depuis 2005, la croissance a atteint 5,6% en 2014, et il a lancé de grands chantiers d'infrastructures, couvrant notamment le pays de routes rutilantes.
Mais "la route ca ne se mange pas", grogne Aimé, chauffeur de taxi à Lomé, qui salue néanmoins l'amélioration apportée par les nouvelles chaussées.
L'opposition souligne également que le plus grand nombre attend toujours les retombées concrètes de la croissance. Celle-ci "a plus bénéficié aux riches qu'aux plus pauvres", confirme le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud).
Plus de 58% des Togolais vivaient en 2011 avec moins d'un dollar par jour, selon les derniers chiffres disponibles. La situation ne s'est que légèrement améliorée depuis, de l'aveu même du gouvernement.
FAURE GNASSINGBÉ, UN PRÉSIDENT HÉRITIER DISCRET MAIS TENACE
Lomé, 19 avr 2015 (AFP) - Le président togolais Faure Gnassingbé, qui concourt pour un troisième mandat le 25 avril malgré la polémique suscitée par sa candidature, est poussé par un bon bilan économique, même si ses détracteurs fustigent une famille régnant sans partage sur le pays depuis 48 ans.
"Le jeune", comme l'appellent ses proches et certains journalistes, a longtemps été en quête de légitimité, cherchant à tout prix à se démarquer de son père, Gnassingbé Eyadéma - "le vieux", tel que le surnommaient les Togolais - qui a dirigé le Togo d'une main de fer pendant 38 ans.
Cet homme à la carrure imposante, âgé de 48 ans, ne fait que quelques rares apparitions publiques, chaque année, notamment pour la fête de l'indépendance ou pour son traditionnel message du Nouvel an. Il s'exprime peu, fuit les polémiques et se montre méfiant face aux médias.
S'il est officiellement célibataire, la presse locale lui prête de nombreuses liaisons, jetant un voile sulfureux sur ce personnage mystérieux, qui se dit féru de religion. Installé dans le fauteuil présidentiel par l'armée quelques minutes après le décès de son père, le 5 février 2005, il avait dû démissionner, face aux pressions de la rue et de la communauté internationale, avant de remporter à la présidentielle la même année.
L'opposition avait vivement contesté le scrutin, au cours duquel 400 à 500 personnes ont été tuées, selon l'ONU. Il dit lui-même avoir vécu sa réélection en 2010 -- à nouveau contestée par l'opposition -- comme un "test de légitimité" pour lui et son régime.
L'annonce de sa candidature à un troisième mandat, conformément à la constitution togolaise modifiée par son père en 2002, a provoqué la colère de l'opposition et de la société civile et engendré de grandes manifestations populaires dans les rues de Lomé ces derniers mois.
- 'Grand argentier' -
Pour l'éditorialiste togolais Fulbert Atisso, celui qui a longtemps eu pour slogan "Lui, c'est lui, moi c'est moi", en parlant de son père, "n'a pas introduit le pays dans une politique de rupture comme il l'annonçait au début de son mandat (...)
De Gnassingbé Eyadéma à Faure Gnassigbé, la vie politique togolaise n'a pas changé. C'est le jeune chef d'Etat des espoirs déçus".
Malgré tout, pour de nombreux observateurs, M. Gnassingbé a de fortes chances d'être réélu, parce qu'il bénéficie de moyens financiers bien plus importants que ses concurrents pour faire campagne, qu'il fait face à une opposition affaiblie par les luttes intestines, et que les chiffres de l'économie jouent plutôt en sa faveur.
Même si "beaucoup reste encore à faire" - la pauvreté reste dramatiquement élevée -, "le pays a enregistré ces dernières années de bonnes performances sur le plan économique: le taux de croissance est passé de 3,4% en 2009 à 5,6% en 2013.
Et beaucoup d'infrastructures routières ont été réalisées ces trois dernières années, notamment dans la capitale", souligne un diplomate en poste à Lomé.
"En plus de son bilan économique, le parti au pouvoir bénéficie d'un certain ancrage national, contrairement aux partis (d'opposition), souvent ancrés dans une seule région", estime Maurice Toupane, de l'Institut de recherches en sécurité (ISS) de Dakar.
Déjà fort d'un soutien de taille dans le nord, la région d'origine de son père, M. Gnassingbé a aussi su trouver des appuis dans la région des plateaux de sud, d'où vient sa mère, explique M. Toupane.
Après des études de finances et de gestion en France et aux Etats-Unis, où il a obtenu un Master en Business Administration (MBA), Faure Gnassingbé est rentré au Togo au milieu des années 1990.
Là, il était devenu le "grand argentier" et conseiller financier de son père, dont il est, dit-on, l'un des 50 enfants.
Lomé, 19 avr 2015 (AFP) - Gouverné par Gnassingbé Eyadéma d'une main de fer pendant 38 ans, le Togo est dirigé par son fils, Faure Gnassingbé, qui a remporté en 2005 et 2010 des scrutins présidentiels aux résultats contestés et brigue sa propre succession cette année.
- HISTORIQUE -
Colonie allemande, le Togo est conquis par les forces franco-anglaises en 1914 puis divisé en 1922 en deux mandats, français et anglais, placés en 1946 sous la tutelle des Nations unies.
En 1956, le Togo britannique opte pour son incorporation au Ghana et le Togo français devient une République autonome qui accède à l'indépendance le 27 avril 1960.
Son premier président, Sylvanus Olympio, est tué en 1963 dans un coup d'Etat ourdi par Gnassingbé Eyadéma. Nicolas Grunitsky, qui lui succède, est renversé en 1967. Eyadéma est proclamé chef de l'Etat.
- 48 ANS DE DYNASTIE -
Au début des années 1990, le pays est confronté à des troubles politiques et sociaux, qui font plusieurs centaines de morts. Après une période de transition instituée en 1991 par une conférence nationale, Gnassingbé Eyadéma, soutenu par l'armée, reprend toutes ses prérogatives.
Il est réélu en 1993 lors d'une consultation boycottée par l'opposition, en 1998 à la suite d'une élection contestée et en 2003 après une modification de la Constitution l'autorisant à briguer un nouveau mandat.
Au lendemain de son décès en février 2005, son fils, Faure Gnassingbé, est désigné par l'armée pour lui succéder, avant de démissionner sous la pression internationale.
Il est élu en avril 2005 lors d'un scrutin contesté par l'opposition et émaillé de violences. Il est réélu en mars 2010, face à l'opposant Jean-Pierre Fabre de l'Union des forces de changement (UFC).
- 2015 - ELECTION PRESIDENTIELLE -
Le 12 mars, la Cour constitutionnelle a validé la candidature de Faure Gnassingbé, qui briguera donc un troisième mandat à l'élection présidentielle du 25 avril malgré les protestations de l'opposition et de la société civile.
Jean-Pierre Fabre, considéré comme le chef de l'opposition, à la tête de l'Alliance nationale pour le changement (ANC), apparaît comme le principal rival de M. Gnassingbé pour ce scrutin à un tour.
Depuis une modification de la Constitution en 2002 par le général Gnassingbé Eyadéma, il n'y a plus de limitation des mandats présidentiels au Togo.
Un projet de loi visant à limiter le nombre de mandats présidentiels avait été rejeté en juin 2014 par le Parlement, où le parti au pouvoir est majoritaire.
Les partis d'opposition et la société civile sont descendus plusieurs fois dans la rue ces derniers mois, pour réclamer une limitation des mandats présidentiels et protester contre un troisième mandat de M. Gnassingbé.
- ECONOMIE -
L'économie a repris timidement depuis le retour des bailleurs de fonds fin 2007, après quinze années de sanction pour "déficit démocratique".
L'Union européenne a été la première à revenir, suivie par la Chine, la Banque mondiale ou encore le Fonds monétaire international (FMI), après des efforts en matière de droits de l'Homme et la bonne tenue des législatives de 2007.
Le secteur du phosphate a été épinglé pour corruption et mauvaise gestion.
Ouestafnews – Les autorités nigérianes ont annoncé pour « bientôt » une opération visant à libérer les jeunes lycéennes enlevées il y a un an jour pour jour à Chibok, dans le nord -est du Nigeria par les insurgés de Boko Haram.
« Tous les camps de Boko Haram ont été détruits à l’exception de leur refuge dans la forêt de Sambisa », selon un communiqué lu par Ouestafnews et signé par Sambo Dasuki, le Conseiller national à la sécurité.
Selon lui, avant le 29 mai 2015, date de passation de pouvoir entre Goodluck Jonathan et le président nouvellement élu, Muhammadu Buhari, un raid sera organisé dans la forêt de Sambisa identifiée par l’administration Jonathan comme le lieu de détention des lycéennes.
Dotée d’une superficie de 60.000 km2, la forêt de Sambisa, connue jusqu’ici comme une réserve de chasse, se trouve au nord-est du Nigeria, à environ 60 km au sud-est de Maiduguri, la capitale de l'État de Borno et lieu de naissance de Boko Haram.
A en croire Sambo Dasuki, la libération de la forêt Sambisa, était jusque là entravée par « les conditions climatiques défavorables dans cette région, qui empêchaient le déploiement des troupes et la réalisation de travaux de reconnaissance ».
Il est difficile de savoir que crédit accorder aux assurances données par M. Dasuki. Depuis l’enlèvement des jeunes lycéennes, l’armée et le gouvernement nigérians sont fortement critiqués pour leur « passivité »
fac à ce rapt massif, qu’ils auraient dû éviter, selon les observateurs.
Le dossier Boko Haram, a été une des raisons de la chute de Goodluck Jonathan à la présidentielle de mars 2015. Son tombeur, Muhammadu Buhari, en ce jour de commémoration du triste événement affiche plutôt une certaine prudence, prenant le contre-pied du conseiller national à la sécurité.
« Nous ne savons pas si les filles de Chibok peuvent être secourues. Leur localisation reste inconnue. J'aimerais beaucoup pouvoir le faire, mais je ne peux pas promettre de les retrouver », a déclaré, M. Buhari qui prendra officiellement les rênes du pays le 29 mai 2015.
« Mais je dis à tous les parents, les familles et les amis de ces enfants que mon gouvernement fera tout ce qui est en son pouvoir pour les ramener à la maison», a-t-il cependant ajouté.
Décrit comme un « homme à poigne », le général à la retraite Muhammadu Buhari qui a dirigé le pays dans les années 80 à la tête d’une junte militaire, constitue pour une forte majorité de l’électorat, le meilleur atout pour vaincre les insurgés de Boko Haram.
En avril 2014, les insurgés de Boko Haram avaient choqué le monde en procédant à cet enlèvement massif.
En dépit de la forte mobilisation de l’opinion publique internationale et de l’aide apportée par les grandes puissances, les jeunes filles (qui étaient 279 au début dont une soixantaine ont pu s’échapper) sont toujours en captivité.
D’après un nouveau rapport de l’ONG Amnesty international, consulté ce mardi 14 avril 2015 sur le site web de ladite organisation, les insurgés de Boko Haram auraient tué 5500 personnes et détiennent actuellement pas moins de 2000 femmes et jeunes filles dont certaines sont forcées à participer aux attaques.
Banque, immobilier, assurances… Le secteur privé marocain poursuit son expansion dans tous les secteurs stratégiques de l'économie sénégalaise. Ce qui a fini de faire du Maroc, un pilier incontournable dans la stratégie de développement économique du continent.
Presque poids plume au début des années 2000, le Maroc a réussi à imposer ses fleurons dans l'économie globalisée, avec une agressivité époustouflante. En Afrique subsaharienne, les groupes privés marocains ont acquis de grandes parts de marchés jusqu'à susciter des jalousies à fleur de peau. Alors, il n'est pas étonnant si on sait que le Roi Mohamed VI, l'artisan de cette conquête vers le Sud n'a jamais caché ses ambitions hégémoniques sur le continent.
Mohamed VI, le VRP de luxe de l'entreprise Maroc
Quand il s'agit de prendre son bâton de pèlerin, Mohamed VI ne se ménage pas. Il multiplie les voyages avec une cohorte d'hommes d'affaires de premier plan et il les introduit au niveau des palais africains. Dans la foulée, une série de conventions sont signés et les carnets de commandes d'exploser. La stratégie est payante puisqu'elle a permis de signer quelque 480 accords, conventions et protocoles dans près de 40 pays.
La dernière visite du Roi Mohamed VI à Dakar en est une illustration parfaite. Les deux pays ont conclu des accords dans presque tous les domaines. Aussi, Dakar et Rabat ont mis à profit l'excellence de leurs relations pour concrétiser certains grands axes de la coopération, du reste historique et exemplaire. Ainsi, la clinique Mohammed VI, entièrement financée par le Maroc, a été inaugurée. Construite sur une surface de 1 000 m2, cette clinique va soigner les maladies de l'œil.
Ce n'est pas tout. Puisqu'au cours de cette tournée qui date de mars 2013, Mohammed VI et Macky Sall avaient aussi inauguré une unité pharmaceutique, West Afric Pharma (WAP), une filiale du groupe marocain Sothema.
Autre axe de coopération, le secteur minier. Un protocole d'accord avait été signé pour une coopération plus poussée dans les domaines des mines, des hydrocarbures, de l'électricité et des énergies renouvelables.
Focus sur la banque, l'immobilier et les assurances
L'offensive économique du Maroc s'est aussi matérialisée avec la mise en place d'une nouvelle feuille de route destinée à booster les exportations. En 2009, le Royaume chérifien s'est doté d'un Plan national pour le développement et la promotion des exportations. Celui-ci avait pour but, principalement, de doubler la valeur des exportations nationales à l'horizon 2015 et de la tripler en 10 ans.
Comme en toute chose, il faut un leader. Aussi, le déploiement du Maroc s'est fait surtout avec le dynamisme de son réseau bancaire. Et le vaisseau amiral est sans conteste Attijariwafa Bank.
Elle est sans doute pour le Maroc ce que la Sonatel est pour le Sénégal dans la sous-région. C'est-à-dire, le symbole de tout un pays.
A ce niveau, il faut saluer la vision stratégique du top management du groupe. Ils ont vraiment flairé le bon coup. Ils ont pris place dans le paysage bancaire sénégalais, puis dans celui de l'UEMOA, puis finalement dans toute l'Afrique francophone.
Avec un marché potentiellement porteur et un taux de bancarisation encore faible, la voie était balisée pour rafler la mise. Cette expansion répond aussi au besoin d'accompagner leur clientèle et le recentrage économique. Ce qui fait que les banques, filiales des multinationales françaises qui régnaient en maîtresses absolues, perdent du terrain face aux marocaines. L'illustration parfaite par le réseau Crédit Agricole qui appartient maintenant au groupe Attijariwafa Bank. Idem pour BMCE Bank qui a racheté le groupe bancaire panafricain BOA, dont la filiale sénégalaise. Tout comme la Banque Centrale Populaire avec le réseau des Banque Atlantique dont celle du Sénégal.
D'autre part, le Président Macky Sall a engagé le chantier du désengorgement de Dakar par la construction de nouveaux pôles urbains, notamment à Diamniadio et Lac Rose. «Ces pôles urbains seront construits sur le concept de villes vertes, caractérisées par l'efficacité économique, la mixité sociale et fonctionnelle, un système performant de traitement des déchets, l'économie énergétique, le respect de l'environnement et par un cadre de vie attrayant», informe-t-il.
D'ailleurs, le patron d'Alliances Développement n'a pas caché ses ambitions au Sénégal et un peu partout en Afrique.
Au Sénégal, avec le pôle de Diamniadio, Alliances tient un bon filon. Le groupe veut créer un pôle urbain avec de 40 000 logements sur une superficie de 1 946 hectares. Soit une ville nouvelle, avec un centre international de conférences, 10 grands hôtels dont un de cinq étoiles, un pôle ministériel, la 2ème université de Dakar, un pôle industriel et commercial, et un pôle pour le sport et les loisirs.
Comme une trainée de poudre, le succès d'Alliances a fait des émules. M. Anas Sefrioui, PDG du groupe Addoha, en compagnie du Président Sall, a procédé, le 23 septembre 2014, à la pose de la première pierre de la «Cité de l'Emergence».
Un des projets-phares du Président Sall de 648 logements, devant être construit en 24 mois, sur une superficie de 2,5 hectares. Il porte sur la construction de 17 tours de 10 étages chacune, pour un coût global de 21 milliards FCFA et avec la création de 1 600 emplois.
Il y a aussi le projet de la «Cité des Fonctionnaires de Diamniadio», piloté par Peacock Investment, comprenant la construction de 2 850 logements sociaux dont la 1ère phase, pour 1 200 unités, est destinée aux fonctionnaires, à la classe moyenne et à la Diaspora.
Le Maroc a également un pied dans les assurances. Ainsi, Saham Assurance est présente à Dakar grâce au rachat des filiales du groupe Colina.
Quant à Wafa Assurances, elle a créé en septembre 2014, ex-nihilo, 2 nouvelles compagnies en Dommage et en Vie.
Avant leur implantation, les compagnies sénégalaises ont battu le rappel des troupes pour s'y opposer.
En pure perte… Au final, avec leur stratégie agressive d'expansion, les fleurons du royaume chérifien n'en finissent pas d'essaimer et ne sont pas prêts de s'arrêter de sitôt.
Au micro de Dame Babou sur African Time, comme chaque semaine, Pape Ndao fait un tour d'horizon de l'actualité de la semaine dernière en wolof pour vous. Écoutez.
Les filiales africaines constituent un puissant relais de croissance pour les banques marocaines face au ralentissement de l'activité sur leur marché domestique.
"En moins de 10 ans, la concurrence dans le secteur bancaire en Afrique subsaharienne a changé de visage. L'offensive est menée par des groupes panafricains parmi lesquels Attijariwafa Bank, BMCE Bank et BCP". C'est ainsi que le quotidien marocain, L'Economiste, attaque son sujet principal du 9 février. Intitulé "Banques, le jackpot des filiales africaines", le dossier fait un tour d'horizon du positionnement de ces groupes bancaires sur le continent, leur mode d'implantation, leur contribution financière et des risques encourus…
Cette expansion est une réponse à la stratégie de diversification économique du royaume. Le renforcement des échanges commerciaux avec l'Afrique au sud du Sahara les a amenées à s'y déployer pour accompagner leurs clients.
Le trio bancaire marocain a été très dynamique ces dernières années. Elles sont devenues les plus importantes, en taille, derrière la sud-africaine Standard Bank. Elles font partie du Top 7 continental, couvrant 35 pays, soit deux pays africains sur trois. Pour leur mode d'implantation, le quotidien explique :
"L'ensemble des opérateurs privilégie l'acquisition de banques existantes : Bank Of Africa (BOA) est aujourd'hui le pilier du développement de BMCE Bank sur le continent et Banque Atlantique devrait l'être pour le groupe BCP. Attijariwafa, de son côté, mixe le rachat de parts majoritaires et l'implantation à travers sa filiale CBAO". D'ailleurs, Attijariwafa Bank vient de renforcer sa participation au capital de la Société Ivoirienne de Banque (SIB) en acquérant 24% de parts supplémentaires de l'Etat ivoirien, soit un total de 75%.
Cette politique de diversification et d'externalisation a été payante, puisqu'elle a permis de renflouer et de consolider les portefeuilles des groupes et un meilleur positionnement sur le marché domestique et en co- financement. Ces filiales ont généré à fin juin 2014 plus de 25% du chiffre d'affaires d'Attijariwafa Bank. De même, leur contribution au produit net bancaire de BMCE Bank dépasse 41% et atteint 28% pour le résultat net part du groupe. D'après toujours L'Economiste, "BMCE Bank compte le plus de filiales d'"importance systémique".
Des filiales qui ont un poids non négligeable dans les dépôts du groupe. Au-delà d'une rentabilité intéressante, les banques marocaines affichent une très bonne solvabilité".
Cette stratégie se reflète aussi sur les performances de ces banques : près d'un quart des bénéfices réalisés par ces banques, est généré par les filiales africaines. Mais cela "pose néanmoins d'autres défis, notamment en matière de gestion de risque", écrit L'Economiste qui explique que des lacunes dans la supervision et la régulation bancaire sont constatés dans plusieurs pays. Bank Al-Maghrib a d'ailleurs mené des missions de contrôle dans ces pays. Et pour renforcer le dispositif de surveillance, elle impose aux banques marocaines un reporting trimestriel pour leurs filiales africaines.
Aujourd'hui, le Maroc et l'Afrique du Sud sont les plus en avance en matière de réglementation. Les banques marocaines sont en train de déployer les règles de Bâle III alors que la mise en œuvre de Bâle II n'a pas encore démarré dans la plupart de ces pays d'implantation.
"Ces décalages, au niveau réglementaire, constituent un risque pour la stabilité financière, prévient le FMI. La complexité de l'actionnariat et la gouvernance de certains groupes bancaires empêcheraient également une surveillance efficace et la prévention des risques". Pour les experts du Fonds, il est urgent de coordonner les efforts et d'harmoniser la régulation dans le paysage bancaire subsaharien.
L'idée est notamment de favoriser la mise en place d'un collège de superviseurs où les régulateurs des pays d'implantation et d'origine des groupes bancaires panafricains pourraient coordonner leurs actions", analyse L'Economiste.
En plus de ce laxisme dans le contrôle, les banques marocaines s'exposent aussi au risque politique : les crises en Côte d'Ivoire, en Centrafrique et au Mali sont là pour le rappeler…