"L'économie marocaine, dont les deux tiers sont orientés vers l'Europe qui vit actuellement une période de récession, a actuellement besoin de diversifier ses débouchés tant au niveau des échanges commerciaux que des investissements. C'est dans ce cadre que le Maroc a mis en œuvre une politique africaine basée sur plusieurs éléments…".
Cette analyse de Jawad Kerdoudi, Président de l'Institut Marocain des Relations Internationales (IMRI), lors d'une communication présentée au dernier Forum de Bamako, donne le fil conducteur d'une politique africaine impulsée par le Roi Mohamed VI.
Le Maroc développe, depuis plusieurs années, une politique africaine ambitieuse en misant sur une connaissance assez fine des besoins de développement socio- économiques de ses partenaires africains, notamment ceux de son voisinage proche. Une volonté politique affirmée visant à conforter la position du royaume en tant que puissance régionale géostratégique ouverte sur l'Europe et aussi, de plus en plus, sur son environnement africain immédiat avec lequel il peut partager son expérience en matière de réformes institutionnelles, d'approfondissement des processus de décentralisation et de régionalisation et de réponses endogènes aux questions de développement.
Il convient de rappeler que le Maroc a annulé la dette des pays africains les moins avancés et exonéré des droits de douane leurs produits sur son territoire. Une série de conventions de coopération technique, culturelle ainsi que plusieurs accords commerciaux ont permis d'intensifier les échanges et les investissements jusqu'à conférer au Maroc la position de second émetteur d'IDE africains sur le continent après l'Afrique du Sud, le premier investisseur dans les régions ouest (UEMOA) et centre (CEMAC). Les échanges commerciaux ont atteint un milliard de dollars.
Les stratégies déployées par les grands opérateurs tels que l'Office Chérifien des Phosphates, les banques Attijariwafa Bank, BMCE et BCP, la compagnie Royal Air Maroc, les groupes dans l'Immobilier, la Pharmacie, les Assurances, les TIC, pour ne citer que ces secteurs, en pleine croissance, attestent de la percée réelle et significative des entreprises marocaines sur les marchés africains.
Cette volonté expansionniste est à retrouver, quelque part, dans le cursus académique du guide chérifien dont le sujet de mémoire de fin d'études à la Faculté des Sciences juridiques et économiques de Rabat : "L'union arabo-africaine et la stratégie du royaume en matière de relations internationales". Le but avoué était d'amener les fleurons du pays à boxer dans le même ring que les multinationales, sur le marché marocain, comme à l'étranger. Et dans ce cadre, Mohamed VI dispose d'atouts majeurs comme une diplomatie économique avant- gardiste. Aujourd'hui, les fruits ont tenu la promesse des fleurs. Des conventions de coopération touchant les domaines technique et culturelle ainsi que plusieurs accords commerciaux ont permis d'intensifier les échanges et les investissements. Actuellement, Maroc est incontestablement le second émetteur d'Investissements Directs Etrangers (IDE) africains en Afrique après l'Afrique du Sud.
Pour bien affiner sa stratégie, le Maroc fait dans l'originalité en organisant, sur ses terres, des forums économiques et salons commerciaux qui voient défiler la plupart des décideurs politiques et hommes d'affaires du continent. C'est ainsiqu'ilfautcomprendrel'organisation du Forum Afrique Développement, sous l'égide de Attijariwafa Bank et de Maroc Export (le bras armé du Royaume pour la promotion des exportations) sur le thème, si évocateur : "Le temps d'investir en Afrique". Ce forum international, qui en est à sa 3ème édition, s'est imposé, avec le temps, comme un rendez-vous majeur avec plus de 1 200 participants, pour l'essentiel des décideurs politiques et économiques, issus de 17 pays du continent et réunis pendant 2 jours, à Casablanca. Au final, plus de 4 500 rendez-vous BtoB ont permis aux acteurs de terrain d'échanger sur les opportunités d'affaires.
Promouvoir un label "Made In Africa"
Grâce à la mise en place de partenariats public/privé bien élaborés entre les pays du continent, les Africains pourront eux-mêmes saisir les opportunités pour développer le continent. Lors du Forum Afrique Développement, la Directrice générale de Maroc Export va plus loin, en proposant la mise en place d'un label "made in Africa", qui serait la bannière des produits africains localement fabriqués, et ayant une forte valeur ajoutée. Elle assure que cette proposition fait partie des discussions au sein du réseau africain d'Organismes de promotion du commerce(OPC), lancé en décembre dernier et regroupant une dizaine de pays africains.
Aujourd'hui, avec un taux de croissance de 5% depuis 10 ans, l'Afrique est devenue très attractive. Or, selon des données récentes, les entreprises françaises ne fourniraient plus que 4,7% des importations de l'Afrique subsaharienne, contre 10,1% il y a dix ans. De nouvelles opérations de "triangulation" intelligentes sont aussi le fait d'entreprises mondiales et françaises, notamment, qui capitalisent sur les atouts du Maroc pour en faire une plate-forme et une base de production pour leur "entrée" sur le marché africain.
Lors du lancement de la Fondation Afrique- France pour la croissance, revenant sur les relations avec l'Afrique, le ministre marocain de l'Economie, Mohamed Boussaïd, a indiqué que le Maroc prône le développement de la coopération Sud-Sud et d'une approche de partenariat, rappelant que le discours royal d'Abidjan illustre l'engagement du Royaume en faveur de ce continent. "L'avenir, c'est l'Afrique", dira-t-il, invitant la France à saisir l'opportunité qu'offre la présence d'entreprises marocaines en Afrique dans plusieurs secteurs dont les télécoms, le secteur bancaire et les assurances. "Le Maroc, la France et l'Afrique peuvent faire de très belles choses ensemble", a assuré Boussaïd, mettant l'accent à cet égard sur le rôle que peut jouer la place financière de Casablanca (Casablanca Finance City) pour drainer les investissements vers le continent.
L'État marocain ne se contente pas d'insuffler des dynamiques, il effectue un suivi régulier de l'avancée de ses entrepreneurs sur le continent. L'État n'accorde pas d'avantages spécifiques aux entreprises désirant s'installer en Afrique, mais leurs dossiers sont généralement traités avec bienveillance. Pas de faveurs directes comme en Turquie, mais de la prévenance et de l'accompagnement. Jeune Afrique nous apprend que Mohammed VI a demandé à son Conseil des ministres de créer un Comité Afrique, chargé de suivre les projets engagés sur le continent.
Une sorte de comité de direction, présidé par le diplomate en chef du royaume, Salaheddine Mezouar, et qui compte les ministres impliqués ainsi qu'une dizaine d'hommes d'affaires marocains, déjà installés en Afrique ou qui s'apprêtent à le faire.
Parmi eux, Mohamed El Kettani (Attijariwafa Bank), Mostafa Terrab (OCP), Othman Benjelloun (FinanceCom), Mohamed Hassan Bensalah (Holmarcom), Saïd Alj (Sanam Holding), Abdeslam Ahizoune (Maroc Télécom), Saïd Ibrahimi (Casablanca Finance City Authority)… Le Comité procède à un suivi régulier des projets engagés, statue sur les blocages et fait le point sur ce qui a été réalisé le mois précédent. Un rapport est ensuite transmis au roi. Une attention que les champions lui rendent bien…
D'ailleurs, un an presque jour pour jour, après le périple royal en Afrique, l'année dernière, qui avait une forte dimension économique, le ministre marocain des Affaires étrangères, a repris son bâton de pèlerin. Il était parti faire le point dans les différents sur le bilan d'étape et l'état d'avancement des conventions signées.
D'autre part, la politique africaine du Maroc se base sur l'aide publique au développement, la coopération technique et universitaire puisque des milliers d'étudiants africains fréquentent les campus du royaume.
Aussi, devant l'afflux d'immigrants subsahariens estimés actuellement à des dizaines de milliers, le Maroc est en train de mettre en œuvre une nouvelle politique d'immigration en vue de la protection effective de leurs droits".
LE PM INVITE LES FONCTIONNAIRES À L'ETHIQUE COMPORTEMENTALE
Dakar, 18 avr (APS) – Le Premier ministre Mahammad Boun Abdallah Dionne, a invité, samedi à Dakar, les agents de l'Etat à se comporter de manière conforme à l'éthique en toutes circonstances, en vue de mettre le Sénégal sur la voie de l'émergence.
"Les fonctionnaires de l'Etat que nous sommes devraient faire valoir en toute circonstance, un comportement d'éthique qui s'illustre par l'intégrité et la transparence dans la gestion des affaires publiques", a-t-il dit lors de la remise du Prix Kéba Mbaye de l'Ethique 2014.
Mahammad Boun Abdallah Dionne a remis ce prix ai lauréat, à l'ancien footballeur international français Lilian Thuram, récompensé "pour son comportement éthique et la promotion des valeurs sportives durant toute sa carrière".
"Il nous faut opérer une rupture dans la façon de nous comporter notamment dans la gestion des affaires publiques", a indiqué le chef du gouvernement sénégalais. Le Sénégal "doit être débout grâce à l'éthique", selon Mahammad Boun Abdallah Dionne.
"Désormais, nous devons mettre en avant l'intérêt général au-dessus des intérêts particuliers. Ainsi la primauté sera donnée au respect de la loi et des règles, à la protection des droits humains, à la justice et à l'équité", a-t-il ajouté.
De l'avis de Mahammad Dionne, "l'implication de l'éthique dans les domaines fondamentaux de la République est nécessaire" pour conduire le Sénégal à l'émergence.
"Depuis son accession à la magistrature suprême, le président de la République Macky Sall prône les valeurs civiques, l'éthique, la déontologie et la gouvernance vertueuse. Nous devons aller dans ce sens pour mettre notre pays sur les rails de l'émergence et du développement du capital humain", a-t-il déclaré.
Le Premier ministre a par ailleurs exhorté les acteurs du sport à "observer un comportement éthique pour relever les défis et éviter la tricherie et les violences lors des compétitions nationales ou internationales"
"Nous sommes convaincus qu'une nation qui avance vers le progrès est une nation où le bien public est sacré et où tous les citoyens sont égaux devant la loi", a jouté M. Dionne.
NIGER: 2,5 MILLIONS DE PERSONNES EN INSÉCURITÉ ALIMENTAIRE
Niamey, 18 avr 2015 (AFP) - Plus de 2,5 millions de personnes se trouvent en insécurité alimentaire au Niger en raison d'un déficit céréalier lié aux conditions climatiques, une situation aggravée par la présence de quelque 200.000 réfugiés ayant fui les attaques de Boko Haram, a annoncé samedi le ministre nigérien de l'Agriculture.
"Une enquête menée dès décembre 2014 a indiqué que 15,7% de la population, soit 2.588.128 personnes, sont dans une situation d'insécurité alimentaire, dont 410.297 en insécurité sévère", a déclaré le ministre Maïdagi Allambeye devant les députés.
Cette précarité alimentaire, dans ce pays sahélien très pauvre en proie à des crises alimentaires récurrentes, est liée à un déficit céréalier de plus de 230.000 tonnes à l'issue de la campagne agricole 2014, a-t-il expliqué.
Le gouvernement impute ce déficit à la sécheresse, aux inondations et à des attaques de chenilles. "On ne peut pas dire que le Niger est en insécurité chronique mais ce phénomène reste très fréquent", a commenté Vigno Hounkanli, le porte-parole à Niamey du Programme alimentaire mondial (PAM), une organisation onusienne qui compte assister 480.000 personnes à partir de juin.
"Nous faisons des distributions à partir de la période de soudure, quand les greniers sont vides et qu'il n'y a plus rien à manger", a-t-il précisé. La "soudure" est la période qui sépare la fin de la consommation des récoltes de l'année précédente - marquée par un épuisement complet des réserves -, des nouvelles récoltes.
Elle dure plusieurs mois au Niger. La présence dans le sud-est du Niger de "plus de 150.000 réfugiés" ayant fui les attaques des islamistes de Boko Haram et celle de "plus de 50.000 réfugiés" dans l'ouest, en provenance du nord du Mali -en proie à une insurrection touareg et jihadiste-, a en outre eu un "impact négatif sur la situation alimentaire" de ces régions, a observé M. Allambeye.
Pour tenter de résorber le déficit céréalier, le gouvernement a déjà lancé un programme de cultures irriguées sur 130.000 hectares pour produire 500.000 tonnes d'aliments, a-t-il assuré. Pays pauvre très aride et à la démographie galopante, le Niger est souvent en proie à des crises alimentaires.
En juin dernier, plus d'un million d'enfants âgés de moins de 5 ans, soit 14,1% de cette classe d'âge, souffraient de malnutrition aiguë, selon une étude gouvernementale.
Dakar, 18 avr (APS) – La frange la plus jeune de la population doit être amenée à enrichir sa connaissance de l'histoire pour aider les racistes à devenir "plus humains", a soutenu l'ancien footballeur international français Lilian Thuram, en recevant le Prix Kéba Mbaye de l'Ethique 2014, samedi à Dakar.
''Les personnes qui ont des problèmes avec la vie sont celles qui sont racistes, pas les autres. C'est pourquoi, il est important de dire à nos enfants d'aller enrichir leur connaissance de l'histoire et aider les personnes racistes à devenir plus humains", a-t-il déclaré.
Lilian Thuram, également président de la Fondation Education contre le racisme, recevait le Prix Kéba Mbaye de l'Ethique 2014, lors d'une cérémonie solennelle présidée par le Premier ministre. Il a reçu sa récompense des mains de Mahammad Boun Abdallah Dionne.
"Nous parents devons discuter avec nos enfants pour leur faire comprendre l'histoire. Leur dire que nous sommes dans la vérité et que l'histoire a été falsifiée par ceux qui sont racistes", a indiqué Lilian Thuram.
Selon l'ancien footballeur, "la jeunesse d'aujourd'hui a le droit de comprendre l'histoire de ses grands-parents esclaves, de ses parents victimes de colonisation pour ne pas être prisonnière du regard de l'homme raciste".
"Chacun de nous est porteur d'histoire. Chacun de nous vient d'un milieu social, appartient à une communauté et à une culture. Et nos différences devraient nous amener à changer le monde et non à le détruire avec le racisme", a-t-il déclaré.
Aussi a-t-il invité les Africains et les Noirs en général à "changer l'imaginaire" en essayant de voir au-delà du paraître. Thuram a appelé les peuples noirs à; persévérer dans cette voie, celle de ''la vérité".
"La carte du monde est présentée avec l'Europe et l'Amérique au Nord tandis que l'Afrique et le reste du monde sont Sud. Disons non à cette carte et voyons les pays dits du Sud comme ceux du Nord. Les pays qui regorgent espérance et abondance", a soutenu Lilian Thuram.
Le lauréat a également réitéré sa détermination à poursuivre "son engagement éthique en faveur des droits de l'Homme en général, et dans la lutte contre le racisme en particulier".
Libreville, 18 avr 2015 (AFP) - Deux militantes de l'opposition ont été interpellées samedi matin à Libreville dans le cadre de l'enquête sur l'incendie de l'ambassade du Bénin, a déclaré à l'AFP le ministre gabonais de l'Intérieur Guy-Bertrand Mapangou.
"Annie Lea Meye et Georgette Toussaint ont été interpellées ce matin (samedi) par la police judiciaire dans le cadre de l'enquête sur l'incendie de l'ambassade (du Bénin). L'enquête se poursuit. Des indices nous renvoient vers d'autres personnes", a affirmé M. Mapangou à l'AFP.
Des manifestants avaient mis le feu le 12 avril à l'ambassade après le décès de la figure de l'opposition André Mba Obame, 57 ans, dont la date des obsèques n'a pas encore été annoncée.
Entourés par une centaine de militants, plusieurs leaders de l'opposition, dont l'ex-président de la Commission de l'Union africaine Jean Ping ou l'ancien Premier ministre Jean Eyeghe Ndong, se sont regroupés samedi près du siège de la PJ, protégés par des policiers anti-émeutes.
Ces leaders ont quitté les lieux en soirée vers 19h30 locales (18h30 GMT) alors que plusieurs militants voulaient en découdre avec les forces de l'ordre, a constaté l'AFP. "Nous nous retirons. Aucun acte de procédure n'a été posé de manière régulière puisque les avocats n'ont pas été admis.
L'état de droit se referme", a affirmé à l'AFP Jean-Dedieu Moukagni-Iwangou, président du Front uni de l'opposition, qui rassemble plusieurs partis. "Nous ne pouvons pas abandonner nos militantes et nous rappliquerons demain (dimanche)", a-t-il ajouté.
Les deux militantes ont été victimes d'un "enlèvement par les forces de police" et leurs droits "bafoués", a-t-il estimé soulignant notamment que l'interpellation avait eu lieu "avec effraction" et "en dehors des heures légales".
Le ministre a répondu à l'AFP que "le code pénal a été respecté". Concernant l'incendie de l'ambassade, il a déclaré que "nos militants sont tout à fait éloignés de ces faits".
"Tout ceci arrive quand nous sommes frappés par un deuil. Nous réclamons simplement un minimum de quiétude pour ce deuil", a conclu M. Moukagni-Iwangou. Des proches ont aussi regretté de ne pas avoir pu donner des médicaments aux deux militantes.
Décédé le 12 avril, André Mba Obame, ex-baron du régime passé dans l'opposition, avait contesté la victoire en 2009 à la présidentielle d'Ali Bongo Ondimba et s'était proclamé vainqueur du scrutin, provoquant un bras de fer avec le pouvoir.
Par la suite, l'opposant était tombé malade et une partie de ses partisans avait accusé le régime de l'avoir empoisonné, visant particulièrement le directeur de cabinet du chef de l'Etat, Maixent Accrombessi, d'origine béninoise et naturalisé gabonais.
Le parti de M. Mba Obame a rejeté toute responsabilité dans l'incendie de l'ambassade.
LES GOUVERNEMENTS AFRICAINS INVITES À PROTÉGER LA LAÏCITÉ
Bahir Dar (Ethiopie), 18 avr (APS) - Les gouvernements africains doivent demeurer les garants de la laïcité pour prévenir l'engagement de certaines populations dans l'extrémisme, ont soutenu des leaders africains, samedi à Bahir Dar (Ethiopie), au premier jour de la quatrième édition du Forum de haut-niveau de Tana sur la sécurité en Afrique (THLF).
Ces responsables qui prenaient part à un panel réservé aux chefs d'Etat et de gouvernement, ont dénoncé l'instrumentalisation de la religion à travers des activités criminelles.
La laïcité est "un idéal" si l'on sait qu'il n'existe pas de société où la religion est séparée de la politique, a déclaré l'ancien président nigérian Olesegun Obasanjo, notant toutefois que la religion et la laïcité "sont capables de faire avancer l'ordre public ou de le nuire".
L'ancien président tanzanien Benjamin Mkapa a lui plaidé pour que l'héritage de l'Afrique soit préservé dans ce domaine, rappelant que le continent africain est caractérisée par le pluralisme des religions et des ethnies.
Le président rwandais Paul Kagamé, lui emboîtant le pas, a demandé que la diversité des sociétés africaines soit utilisée contre l'extrémisme. Malheureusement, celle-ci se trouve "mal géré en Afrique", a-t-il souligné.
De son côté, le président malien Ibrahima Boubacar Keïta a insisté sur les amalgames entre islam et extrémisme. Il est ensuite longuement revenu sur la crise au nord-Mali, engendrée selon lui par "une certaine interprétation" de l'islam.
La première session de l'édition 2015 de ce Forum a débuté par un recueillement en hommage aux victimes de Garissa, du nom de cette université kényane où 147 étudiants ont été abattus lors d'une prise d'otages, le 2 avril 2015.
Les présidents Paul Kagamé (Rwanda), Uhuru Kenyatta (Kenya), Ibrahima Boubacar Keïta (Mali), Hassan Sheik Mohamud (Somalie), Yuweri Museveni (Ouganda), Abdiweli Mohamed Ali (Puntland) ont assisté à cette manifestation, de même que le Premier ministre d'Ethiopie Hailemariam Dessagen.
L'édition 2015 du Tana Forum se tient sur le thème "La laïcité et la politisation de la foi". Ses travaux ont débuté par une réflexion sur l'héritage du premier président ghanéen Kwame Nkrumah, père du panafricanisme.
DEUX MORTS DANS UNE ATTAQUE CONTRE UN CONVOI DE L'ONU DANS LE NORD DU MALI
Bamako, 18 avr 2015 (AFP) - Deux personnes ont été tuées par balles près de Gao, au nord du Mali, dans une attaque contre un convoi de la Mission de l'ONU au Mali (Minusma) vendredi soir, trois jours après un attentat-suicide dans la même région.
Deux assaillants ont "stoppé le convoi de fournisseurs civils" de la Minusma à 15 km de Gao, la plus grande ville du nord du Mali, "ont froidement abattu deux des chauffeurs" et fait "un blessé par balle" vendredi vers 19H00 (GMT et locales), a affirmé la force des Nations unies dans un communiqué.
Les assaillants ont ensuite mis le feu aux camions tandis que les autres membres du convoi réussissaient à prendre la fuite, a ajouté le communiqué. La force de l'ONU "condamne fermement cette nouvelle attaque touchant des civils innocents et met tout en oeuvre pour que les responsables soient appréhendés, traduits en justice et qu'ils répondent de leurs actes".
Cette attaque survient quelques jours après un attentat-suicide qui a visé mercredi une base de l'ONU également près de Gao, tuant deux civils et blessant neuf soldats nigériens.
Cet attentat a été revendiqué par le groupe jihadiste de l'Algérien Mokhtar Belmokhtar, dans un enregistrement audio diffusé vendredi par l'agence privée mauritanienne Al-Akhbar.
Un porte-parole du groupe Al-Mourabitoune a précisé sur cet enregistrement qu'il s'agissait de "la deuxième opération pour venger les insultes contre le prophète" de l'islam, après l'attentat anti-occidental de Bamako le 7 mars, qui avait fait cinq morts, également revendiqué via le même canal par Al-Mourabitoune.
- Le Niger ciblé par Belmokhtar -
Ce porte-parole a aussi expliqué avoir visé le contingent nigérien en raison de "la participation du président (Mahamadou) Issoufou à la marche en soutien à Charlie Hebdo à Paris, l'emprisonnement des jihadistes par son régime et l'accueil sur le sol nigérien de bases militaires américaines et françaises".
Le chef de la Minusma, Mongi Hamdi, avait déclaré mercredi que l'attentat "ne détournera pas la Minusma de sa mission de rétablissement de la paix et de la sécurité au Mali".
La Minusma est déployée depuis juillet 2013 à la suite de l'opération française Serval lancée en janvier 2013 pour chasser les jihadistes du nord du Mali qui était tombé en 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda.
"Barkhane", dont le rayon d'action s'étend à l'ensemble de la zone sahélo-saharienne, a succédé en août 2014 à Serval. Mais des zones entières échappent encore au contrôle du pouvoir central malien où ces groupes continuent de mener des attaques, notamment des attentats-suicides, de poser des engins explosifs et de perpétrer des enlèvements.
Les incidents de cette semaine dans la région de Gao surviennent alors que les pourparlers entre le gouvernement malien et la rébellion à dominante touareg du nord du Mali se poursuivent à Alger sous l'égide d'une équipe de médiation internationale conduite par la diplomatie algérienne.
La rébellion à dominante touareg du nord du Mali a rejeté la semaine dernière une invitation du médiateur algérien à parapher l'accord de paix déjà signé le 1er mars par le camp gouvernemental.
La Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA, rébellion) a expliqué ne pouvoir parapher ce document "dans son état actuel et à la date indiquée", exigeant de nouveau l'intégration des amendements qu'elle réclame.
Parmi ses revendications figurent la "reconnaissance officielle de l'Azawad comme une entité géographique, politique et juridique", en référence à l'appellation du nord du Mali par les rebelles, la création d'une assemblée interrégionale couvrant cette zone, et un quota de "80% de ressortissants de l'Azawad" dans les forces de sécurité.
SANTÉ AU TRAVAIL : UNE SPÉCIALISTE PRÔNE "UNE APPROCHE INCLUSIVE"
Dakar, 18 avr (APS) – La directrice de la prévention des risque professionnels de la Caisse de sécurité sociale (CSS), Marie Diallo, a invité, samedi à Dakar, les différents acteurs de ce secteur à privilégier "une approche inclusive'' dans la conduite de leurs actions en milieu du travail.
"Nous devons privilégier une approche inclusive dans nos actions en milieu du travail, intégrant l'ensemble des composante de l'entreprise, eu égard aux nouvelles formes d'organisation du travail et au caractère pluridisciplinaire de la sécurité et santé au travail", a-t-elle indiqué.
S'exprimant lors la Journée des infirmiers, elle a soutenu que cette démarche contribuera à "mieux répondre aux exigences de santé et sécurité au travail qui se posent en termes d'amélioration de la qualité de vie au travail et d'accroissement de la productivité des entreprises".
Cette rencontre se tenait à l'initiative de l'Association des paramédicaux d'entreprise du Sénégal (APES), sur le thème du "renforcement des compétences des paramédicaux d'entreprise du Sénégal".
Le président de l'Association des paramédicaux d'entreprise du Sénégal (APES), Mamadou Mbodji, a pour sa part invité les autorités compétentes et les partenaires en l'aidant à mieux former ses membres.
"Il est clair que les infirmiers ont besoin d'être capacités dans le but de leur apporter les connaissances nécessaires pour obtenir une expertise dans le management de la sécurité et la santé au travail, étant donné que ce personnel est très proche des travailleurs et des lieux de travail", a-t-il notamment déclaré.
LE PRÉSIDENT SALL INVITE LES LIONS A RELEVER ''LES DÉFIS FUTURS"
Dakar, 18 avr (APS) - Le chef de l’Etat, Macky Sall, a invité, samedi, les Lions du beach soccer à "relever les défis futurs", suite à leur qualification pour la finale du championnat d'Afrique et la prochaine coupe du monde, en leur renouvelant sa disponibilité les accompagner leurs efforts.
Le Sénégal s'est qualifié le même jour pour la finale de l'édition 2015 du Championnat d'Afrique de beach soccer, en battant le Nigeria (4-3) après prolongations.
Cette compétition se déroule aux Seychelles où le Sénégal rencontrera dimanche, en finale, l'équipe de Madagascar, venue à bout de la Côte d'Ivoire. Les Lions ont été sacrés trois fois dans cette compétition.
"Je vous encourage et vous exhorte à persévérer dans cette voie et vous invite à relever les défis du futur, notamment la finale mais aussi la coupe du monde prévue au Portugal, et en dignes représentant de l'Afrique", écrit Macky Sall dans un message dont l'APS a obtenue copie.
Devant le Nigéria, ajoute-t-il, "vous avez honoré, par delà votre personne, le peuple et la nation tout entière. C'est pourquoi, je suis heureux et fier de vous exprimer ma gratitude et celle du gouvernement".
"Votre parcours à la fois magnifique et prometteur illustre, avec éloquence, la détermination, la combativité et l'esprit de sacrifice qui vous ont permis d'obtenir ce précieux résultat, qui vous a ouvert les portes de la qualification en finale mais aussi à la phase finale de la prochaine coupe du monde prévu l’été prochain au Portugal", li-ton.
"Je vous renouvelle mes vives félicitations et vous réaffirme toute ma disponibilité à appuyer et à accompagner vos efforts", écrit Macky Sall aux Lions du beach soccer, avant de leur réitérer ses "chaleureuses félicitations".
Quand on débarque à Casablanca, qu'on voit le niveau des infrastructures et le mode de vie des élites, on a l'impression d'être en Europe. Mais il suffit d'un petit tour au niveau de la médina pour se rendre compte que le Maroc n'a pas encore vaincu la pauvreté et qu'il reste encore du chemin sur la voie de l'émergence…
Avec un taux de croissance moyenne de 5%, le Maroc est en passe de réussir son décollage économique. Son PIB par habitant a doublé en 10 ans. A partir des années 90, le Roi Hassan II a misé sur le développement autour des infrastructures et du tourisme avec des entrées qui sont passés de 2 à 10 millions de touristes en 10 ans. Faute d'hydrocarbures, le Maroc a fait un focus sur l'industrie et les services. Une ambition portée par l'Etat et mise en œuvre par des groupes privés, souvent sous la forme de partenariat public-privé (PPP).
Cette politique "d'émergence industrielle" se décline par secteurs d'activités. Entre 2006 et 2007, les autorités ont défini des métiers mondiaux, dans lesquels le pays possède un avantage compétitif et comparatif. Comme l'automobile avec l'implantation d'une usine Renault-Nissan à Tanger (Nord), devant produire +300 000 véhicules low-cost à destination de l'Europe et de l'Afrique.
Elle veut également profiter de la plate-forme logistique de Tanger-Med, un port en eaux profondes et zone franche pour attirer plus d'investisseurs dans ce domaine. Idem pour l'aéronautique avec la présence des constructeurs Airbus, Boeing et Bombardier. Ou l'industrie pharmaceutique avec +3/4 des besoins locaux, produits sur place, avec même des exportations de génériques vers l'Afrique subsaharienne. Quant au textile, la proximité du marché européen a permis de délocaliser une partie de la production de certaines grandes marques…
Certes l'Europe était le principal partenaire commercial du Maroc (65% de son commerce extérieur) grâce à l'accord de libre-échange avec l'Union Européenne mais aujourd'hui, l'Afrique noire est devenue la nouvelle alliée économique. Le pays entend être un "hub" commercial entre l'Europe et cette partie de l'Afrique. Une nouvelle vision stratégique, impulsée par le Roi Mohamed VI, se traduisant par un engagement conséquent du secteur privé qui s'est lancé à la conquête du continent. En ordre de bataille, en avant, marche…