La quatrième édition de la journée internationale des jeunes filles dans le secteur des technologies de l'information et de la communication a été célébrée ce samedi, dans la commune de Tassette.
La quatrième journée internationale des jeunes filles a été organisée sous le sceau de la réduction de la fracture numérique de genre. Elle a eu lieu à Tassette, afin de donner aux jeunes filles du monde rural le maximum d'outils et d'informations sur les technologies de l'information et de la communication (Tic) pour leur insertion socioprofessionnelle.
En effet, Bity Lokho Ndiaye, conseillère technique en genre au ministre des Postes et Télécommunications, renseigne que les hommes ont plus accès aux technologies qu'aux femmes, tandis que les zones urbaines ont plus accès aux technologiques que les zones rurales.
Conscient de cette réalité, le ministère des Postes et Télécommunications a décidé de procéder à un désenclavement numérique. "C'est une politique d'inclusion sociale et de solidarité en faveur des filles du monde rural", indique Mme Ndiaye.
La coordonnatrice de la cellule genre de soutenir que les Tic sont un secteur porteur de croissance et créateur d'emplois. "Il recrute beaucoup. Nous sommes donc là pour dire aux filles qu'il faut choisir les nouvelles technologiques pour avoir de l'argent, mais aussi voyager. C'est cela qui peut véritablement accélérer l'émergence du Sénégal".
De ce fait, le ministère compte enclencher le développement numérique des zones rurales pour aller dans le sens dans la numérisation du Sénégal de manière générale.
"Pour que le Sénégal soit numérique et émergent, il faut qu'on aille au niveau des territoires pour propulser leur connectivité. C'est pourquoi, pour la première fois, nous sommes allés dans la deuxième capitale départementale du Sénégal, Thiès, plus particulièrement les zones alentours qui ont des problèmes. Pour la première fois, nous avons fait une émission ici à Tassette. Nous nous sommes rendu compte que dans le Cem de la localité, il n'y a pas de salle informatique encore moins de laboratoire".
Mais cette situation va être corrigée. "Nous avons des partenaires qui vont nous accompagner pour équiper le Cem, mais également nous aider à former les jeunes à la technologie. Il s'agit entre autres de l'agence de l'informatique de l'Etat, la Sonatel, Microsoft et Google", a renseigné la conseillère.
Une caravane d'information et de sensibilisation a ainsi été lancée. Elle va se rendre à l'université Gaston Berger de Saint-Louis, mais aussi dans les départements de Bambey et Tivaouane. Les régions de Ziguinchor, de Kaolack et de Dakar seront aussi sillonnées. "Nous allons faire en sorte d'atteindre 3 000 jeunes filles pour qu'elles puissent avoir des informations sur les Tic".
Encore une fois, le système éducatif va droit vers une année colmatée. Alors que les examens du CFEE, du Bac et du BFEM sont prévus respectivement le 24 juin, le 30 juin et le 17 juillet, les enseignants, insatiables, sont toujours dans la rue. La faute à un Etat "irresponsable" qui laisse toujours la situation pourrir. A tel point que des acteurs parlent de privatisation rampante.
La rencontre était qualifiée de celle de la dernière chance. Vendredi dernier, la société en général et le monde de l'éducation en particulier était à l'écoute des syndicalistes. Tous attendaient d'eux la levée du mot d'ordre de grève. Hélas, malgré la bonne volonté des médiateurs, ce n'est qu'une partie des syndicats qui ont accepté d'annoncer la bonne nouvelle, les autres sont restés campés sur leur position.
Le CUSEMS et le Grand cadre ont décidé de poursuivre la lutte, malgré la satisfaction de 10 des 11 points constituant la plate-forme minimale. Ils ont assujetti le retour dans les classes à une satisfaction de la revendication relative à l'augmentation des indemnités de logement. Certes, il y a là une question de justice et d'équité.
Dans tous les corps de l'administration, l'indemnité de logement tient compte du niveau du diplôme ou de qualification. Comme aiment le rappeler certains syndicalistes, les enseignants sont la seule corporation où "du préscolaire à l'université, toutes catégories confondues, tout le monde a 60 000 F d'indemnité de logement". Ils n'ont peut-être pas tort de parler d'aberration. Après tout, les professeurs de niveau universitaire sont les formateurs des magistrats, des médecins, des IGE…
Dilatoire
Toutefois, les enseignants ne peuvent pas ignorer la situation. Elle est grave et ils doivent en être conscients. Conditionner la fin de la grève à la satisfaction de ce point, c'est pratiquement n'accorder aucune chance au sauvetage de l'année. Il y a de cela quelques mois, le gouvernement avait lancé une étude sur le système de rémunération des agents de l'Etat. Ce travail confié à un cabinet doit permettre d'avoir une idée nette des salaires et des différentes indemnités.
La publication des résultats est attendue le 31 avril. Donc d'ici 10 jours. Ce qui est clair, c'est que le gouvernement n'entend pas prendre des engagements sans connaître ces résultats, car il pense plus loin que les enseignants. "Le gouvernement n'a pas que les enseignants à gérer. Ils y a le corps médical et d'autres fonctionnaires encore", leur a lancé le ministre de la Fonction publique Viviane Bampassy vendredi dernier. Elle leur a fait remarquer qu'ils sont au nombre de 127 130 agents à la solde de l'Etat.
Autrement dit, les élèves doivent encore rester dans la rue pendant 10 jours, le temps que les résultats sortent. Ils devront ensuite attendre que le gouvernement, en fonction des résultats et de ce qui est soutenable pour le budget, prenne des décisions. Ce qui n'est pas l'affaire d'une semaine, au contraire.
Pendant ce temps, les jours s'égrènent. Les examens sont pour bientôt. Le Certificat de fin d'études élémentaire et le concours d'entrée en 6ème sont prévus à partir du 24 juin. Les examens du Baccalauréat démarrent le 30 juin et ceux du BFEM le 17 juillet. En d'autres termes, les élèves des pauvres se rapprochent inexorablement d'une année blanche, ou plutôt invalide, puisque ceux qui ont la chance d'avoir des parents riches ont suivi une année régulière et passeront donc leurs examens de façon régulière.
Pour les élèves du public, le retard est déjà énorme. Ce qui ne semble guère déranger le Grand cadre et le CUSEMS. 10 points de revendication satisfaits sur 11, il y a de quoi se consoler, à défaut d'être satisfait. Mais l'intérêt corporatiste semble l'emporter sur l'intérêt général.
Faut-il pour autant jeter l'opprobre sur les enseignants dont la gourmandise ne cesse d'être dénoncée, jour après jour ? Manifestement non ! La plus grande responsabilité de ce qui est arrivé incombe à l'Etat. Un protocole signé en février 2014 avait tout le temps d'être mis en œuvre. Mais qu'a fait l'Etat ? Du dilatoire, semblent dire les syndicalistes.
Ce n'est pas pour rien si la COSYDEP demande d"'éviter les stratégies de pourrissement, de dialogue de sourds, de dénigrement et de jeux d'acteurs". Vendredi dernier, Ndongo Sarr, responsable du Cusems, a brandi un document datant de 2007 et dans lequel la question des indemnités de logements avait été soulignée. Il avait en face de lui un autre document de 2009, avec toujours ce même point.
Année encore colmatée !
Or, dans l'interview accordée à une partie de la presse nationale à Kaffrine, le Président Macky Sall, tout en appelant à un esprit patriotique, a affirmé que l'indemnité de logement est une revendication nouvelle. Son ministre de l'Education ainsi que celui de la Fonction publique ne peuvent pas ignorer l'existence d'une telle revendication, sachant que cette question a été sur la table, mais n'a pas trouvé de solution consensuelle, lors de la signature de l'accord.
Parler de nouvelle revendication laisse donc croire au peu d'attention accordée à l'Education dont parlent les syndicalistes. Le constat de la COSYDEP est sans appel. Dans une déclaration, l'organisation affirme que la situation actuelle lui rappelle celle qui a prévalu avant la tenue des Assises nationales de l'Education et de la formation :
"une volonté de changement très peu perceptible dans les pratiques et les discours : mêmes pratiques, mêmes causes, mêmes effets, mêmes suites, même stress. Une absence de démarche proactive dans la gestion des dossiers. Une absence d'écoute des signaux et autres alertes lancés par les acteurs", dénoncent les camarades de Cheikh Mbow, coordonnateur.
Aujourd'hui, beaucoup ont peur d'une année blanche. Mais si on se fie à ce à quoi les élèves et leurs parents sont habitués depuis quelques années, il y a peu de risque qu'il y ait année blanche. Ce qu'il y aura par contre, c'est une année colmatée, "sauver in extrémis pour ensuite se retrouver à en justifier les résultats", pour reprendre les termes de la COSYDEP.
Des mesures de correction seront encore prises et ne seront nullement respectées. Dans ces conditions, et avec "des résultats scolaires constamment médiocres, depuis plusieurs années", comment ne pas voir des Sénégalais, même n'ayant pas les moyens, se détourner de l'école publique pour inscrire leurs enfants dans le privé. Et si ceux qui parlent de sabotage et d'une privatisation rampante avaient raison ?
Hormis l'Union syndicale pour un enseignement de qualité (Useq) qui a levé son mot d'ordre de grève ce 17 avril, les autres unions syndicales, à l'exemple du Cadre Unitaire Syndical des Enseignants du Moyen et du Secondaire (Cusems), continuent leur bras de fer avec l'Etat. D'ailleurs, ils tiendront ce dernier pour responsable, si une année blanche devait être décrétée.
Des élèves iront à l'école, des bus circuleront et le Petit Train Bleu fera de nouveau son trajet habituel, mais il n'y aura pas d'enseignants syndiqués dans les établissements pour dispenser les cours ce vendredi. Le Cadre Unitaire Syndical des Enseignants du Moyen et du Secondaire (Cusems) va en effet dérouler son 9ème plan d'action avec une grève totale le vendredi 24 avril, après un débrayage ce jeudi.
Le syndicat compte aussi retenir les notes du 2nd semestre. Cette décision fait suite à la rencontre du 17 avril dernier où autorités gouvernementales et enseignants n'ont pas pu parler le même langage. Ainsi, les enseignants continuent de réclamer "l'alignement de l'indemnité de logement, le respect des accords", non sans exprimer leur désapprobation quant aux "lenteurs administratives ".
Le quantum horaire n'a jamais été respecté
Ces points du protocole d'accord sont non négociables, selon Mamadou Lamine Dianté. Le Coordonateur du grand cadre des syndicats d'enseignement (Gcse), irrité par l'iniquité dont l'Etat fait montre vis-à-vis des enseignants, pointe un doigt accusateur. D'après lui, la situation qui prévaut actuellement relève entièrement de la faute des autorités gouvernementales. Quant à la crainte d'une non-atteinte du quantum horaire, M. Dianté considère qu'il s'agit d'un débat stérile.
Car, dit-il : en dehors des grèves, "le quantum horaire n'a jamais été respecté et cela, d'autant qu'il y a un mouvement de grève qui est très largement suivi". Le Coordonateur du Gcse souligne que la responsabilité des enseignants n'est en aucun cas engagée dans cette situation. "Nous avons, dit-il, donné tout le temps et même plus que le temps nécessaire à ce gouvernement pour pouvoir satisfaire les préoccupations de l'école et des enseignants."
A son avis, si le gouvernement n'en est pas conscient pour autant, il revient à l'opinion de pouvoir situer les responsabilités. Ceci, parce qu'aucun parent n'a confié ses enfants aux enseignants. Le syndicaliste de dire que les enseignants ne sont pas responsables de l'éducation des enfants. L'Etat, poursuit-il, est le seul responsable et il sera le seul à décréter une année blanche, si d'aventure on en arrivait à ce point.
Pour Ndogo Sarr, Secrétaire général adjoint du Cusems, il n'y a pas encore péril en la demeure. Il affirme que le temps de grève annoncé est très loin de la réalité. "Depuis que nous avons lancé nos plans d'action, nous avons fait 13 jours de grève et 9 jours de débrayage", renseigne-t-il. M. Sarr regrette dès lors que de fausses informations soient véhiculées sur le nombre d'heures de grève observées jusqu'à maintenant.
D'ailleurs, il promet que s'il y a une réaction diligente des autorités, l'école sénégalaise n'arrivera pas à une année blanche. Cependant, il avoue que si l'Etat laisse la situation pourrir davantage, on peut craindre que l'année soit blanche, tout en précisant que tel n'est pas leur souhait.
LA CLÉMENTINE FAIT BOUILLIR LA MARMITE DES MÉNAGES
Pout. Une paisible commune dans le département de Thiès, à quelque 54 km à l'Est de la capitale, Dakar. Une localité qui se distingue à travers son dynamisme dans la production et le commerce de produits agricoles. Particulièrement, en ce qui concerne les fruits et légumes. Un secteur rentable pour les braves femmes poutoises qui s'investissent dans ce créneau porteur. Visite dans ce lieu de prédilection des voyageurs et autres routiers.
À quelque 13 km de Thiès, tout près de l'usine de fabrique de batteries Sigelec, on aperçoit une rangée d'étals sur lesquels sont exposés, à travers des caisses superposées, toutes sortes de fruits.
On est bien dans la commune de Pout qui abrite le centre commercial le plus riche de la zone centre. Localité où le commerce reste la principale activité. Particulièrement, la vente de fruits et légumes occupe plusieurs centaines de jeunes et de femmes de ladite localité.
Au marché de la gare routière, sur la route nationale n°2, le soleil est déjà haut dans le ciel. Marème Faye, vêtue d'une taille basse juste sur le corps qui moule son torse robuste et d'un pagne noué sur le côté droit, se dirige d'un pas pressé vers son étal. "Ici, celui qui est le plus rapide écoule mieux sa marchandise", confie-t-elle.
Tout près d'elle, une de ses camarades, Nar Mbaye, une femme courte sur pattes, chauve, bourre ses sachets en plastique de mandarines "Clémentine" achetées non loin, à Diamniadio. Le front plissé de rides, notre vaillante dame a la mine d'une femme fatiguée. Elle confie, le sourire aux lèvres : "Je ne me rappelle pas exactement la date où j'ai commencé à m'intéresser à ce petit commerce de fruits. Je me souviens juste que je suis née et j'ai vu les gens se livrer à ce commerce, et je me suis embarquée."
Ça marche plus les week-ends
Nar Mbaye indique que le commerce de fruits, particulièrement la Clémentine, marche plus pendant les week-ends et lors des événements religieux et nationales.
"Chaque jour que Dieu fait, j'arrive sur les lieux de travail avant 10 h pour ne rentrer qu'au-delà de 21h. Je suis aidée dans le travail par ma fille cadette, et parfois, surtout les week-ends et les fins de mois ou autres événements (religieux, nationaux), ensemble, nous vendons plus de 5000 F CFA. Toutefois, il arrive des fois qu'on rentre avec de modiques recettes : 1000 ou 2000 F CFA. Je rends grâce à Dieu, parce que cela me permet de régler certaines dépenses quotidiennes".
En cette fin de campagne commerciale de la clémentine, Nar dit acheter la caisse à 12 000 CFA, "parce que ça manque petit à petit", dit-elle. "La campagne démarre juste après l'hivernage. Il n'y a pas de clémentine pendant la saison des pluies", ajoute brusquement Ndiémé Sène.
La lumière du jour est cruelle pour cette grande dame sèche comme un tronc d'arbre. Ce sérère bon teint de faire remarquer pouvoir écouler facilement une caisse acquise à 12000 F. Et de poursuivre : "Il m'arrive de rentrer souvent avec 10 000 F, parfois avec 3 000 F, mais rarement bredouille".
Yacine Ndiaye, une autre vendeuse de renommée, soutient : "Depuis 3 ans, la vente de Clémentine est au ralenti à Pout. Je ne vends pas par jour plus de 2500 F, alors qu'auparavant, je pouvais facilement m'en sortir avec plus de 5000 F/jour.
Maigres bénéfices
Confortablement assise sur une chaise, dans l'entente d'un client, Yacine Ndiaye est visiblement débordée, depuis le rappel à Dieu de son mari. Aujourd'hui, elle se sent seule avec ses enfants et s'est résignée à assumer la nouvelle responsabilité de chef de famille. En 11 ans, elle a eu le temps de mesurer et d'apprécier, à sa juste valeur, le poids de telles responsabilités.
"Aujourd'hui, je suis méconnaissable. Le dur labeur dans ce commerce m'a usée", lâche-t-elle. Le dos vouté, notre pauvre commerçante, lorsqu'elle marche, ressemble à une vieille femme.
L'agréable exaltation, comme l'euphorie qui l'avait envahie dès le début, n'est maintenant qu'un lointain souvenir. "Je ne pouvais pas imaginer rentrer un jour sans un sou et regarder en face les enfants. Je devais continuer de me battre et de jouer mon rôle de mère. Je devais tenir bon. Dieu merci, ils ne leur manque de rien malgré mes maigres bénéfices". Pour cette habitante de Pout Mbayène, "la vente de clémentine se porte à merveille, malgré quelques petites difficultés".
Un produit périssable
Les difficultés sont liées surtout au pourrissement du fruit. "La Clémentine pourrit vite. Elle ne peut rester plus de quatre jours dans un sachet en plastique. En période de chaleur surtout". Raison pour laquelle Nar Mbaye dit acheter une seule caisse par jour. "Si j'en achète beaucoup, la marchandise risque de pourrir sans être vendue".
Marième Faye soutient elle que cela leur cause beaucoup de problèmes. "Nous avons un bénéfice de 3000 F par caisse. Si donc une partie de la caisse pourrit, nous courons des pertes énormes. Et cela, malheureusement, arrive très souvent", dit-t-elle.
Ainsi, les femmes de Pout insistent-elles sur la nécessité d'installer des chambres froides. Elles souhaitent l'électrification de leur lieu de commerce.
Le Parti socialiste ne cautionne pas la transhumance. En réunion de Bureau politique samedi, le Ps estime que cette déclaration du président de la République faisant l'apologie de la transhumance est à déplorer.
Le Parti socialiste (Ps) ne partage pas la conception du président de la République du phénomène de la transhumance. Si le chef de l'Etat a tout dernièrement fait l'apologie de cette pratique qu'il compare à de la "mobilité professionnelle", le Ps s'oppose à cette position.
"C'est une déclaration regrettable. Ce sont des propos que l'on déplore", a fait savoir, samedi, le porte-parole adjoint du parti socialiste, à l'issue de la réunion de leur bureau politique. Selon Me Moussa Bocar Thiam, il y a un minimum d'éthique et de rigueur que les gens doivent avoir en politique et une "personne ne peut pas transhumer à tout va".
Même si le phénomène de la transhumance a été déploré par certains lors de la première alternance, il a repris de plus belle avec le régime actuel. D'anciens dignitaires du défunt régime libéral ont regagné les prairies marron notamment Awa Ndiaye, Bécaye Diop ou l'ancien directeur du Centre des œuvres universitaires de Dakar (Coud) Sitor Ndour, sans compter les autres qui sont moins connus.
Pour le porte-parole adjoint du Ps, "on ne peut pas comparer la transhumance à une mobilité professionnelle comme a semblé le faire le président de la République". "Que les transhumants ne pensent pas qu'ils peuvent avoir un aura meilleur qu'ils avaient. Les Sénégalais refusent la transhumance, ils n'aiment pas la transhumance", fait-il savoir.
Sur un autre registre, la réunion du Bureau politique du Ps qui s'est tenue à la maison du Parti Léopold Sédar Senghor a porté sur le thème : "Quelle stratégie de communication pour le Parti socialiste ?" Aujourd'hui, le Ps veut se mettre à l'heure des technologies de l'information et de la communication. D'après le porte-parole du jour Me Moussa Bocar Thiam, il y a plus de 2 millions d'internautes au Sénégal avec une majorité jeune.
Ainsi, le Ps veut "accéder à cette cible" et lui transmettre son offre politique via le canal des technologies de l'information et de la communication. "Nous avons notre cible traditionnelle : le monde rural, le monde paysan. Maintenant, il est important de concevoir qu'il y a pas mal de jeunes Sénégalais et de la diaspora qui sont sur le net, via Facebook, Twitter. Il est important que le Ps qui est un ancien parti puisse s'adapter aux nouvelles technologies et qu'il soit en phase de pouvoir communiquer avec toute cette population qu'on retrouve sur le web", ajoute Me Thiam.
PAR MAME TALLA DIAW
CHARITÉ BIEN ORDONNÉE...
Certains ne comprennent pas que Macky Sall envisage d’envoyer plus d'hommes en Arabie Saoudite qu'au Mali tout proche. Cette décision va mettre le Sénégal dans une position inconfortable au sein des organisations d'intégration sous-régionales
Ce n'est plus un secret : le Sénégal va envoyer des soldats en Arabie Saoudite dans le cadre de l'opération "Tempête décisive" qui a pour objectif d'empêcher la prise du pouvoir au Yémen par les groupes armés Houtis.
Fidèle à une tradition bien établie, l'armée sénégalaise ne s'est pas encore prononcée de manière officielle, laissant cette responsabilité au chef de l'Etat, chef suprême des armées, ce qui ne saurait tarder. On rappelle qu'avant d'envoyer le contingent sénégalais au Mali, le président de la République avait pris le soin d'informer l'Assemblée nationale.
Les Sénégalais semblent partagés sur la question de l'opportunité d'une telle mission à l'étranger des "Jambaars", surtout dans un contexte international aussi tendu. La guerre contre le terrorisme concernera beaucoup de pays. On a entendu la semaine dernière un chef islamiste algérien revendiquer une attaque-suicide à Gao contre des troupes nigériennes de la Minusma en soulignant que le président Issoufou a participé à la marche de soutien aux victimes de l'attentat contre le journal satirique "Charlie Hebdo".
C'est dire que le Sénégal ne saurait faire le mort alors que l'intégrité de son voisin de l'est est menacée ; alors que la secte "Boko Haram" fragilise le Nigeria et s'attaque indifféremment au Cameroun et au Niger, avec des incidences sur une grande partie de l'Afrique centrale.
Cette situation a par ailleurs fait du Tchad le nouveau "géant" de la sous-région. Les troupes du président Déby Itno, aguerries, bien dotées en matériel et motivées ont, en effet, infligé de lourdes pertes aux djihadistes du nord Mali et aux rebelles de "Boko Haram", avec, il est vrai, de lourdes pertes à l'heure du bilan.
Ceux qui ne souhaitent pas l'envoi de troupes sénégalaises en Arabie Saoudite ne manquent pas d'arguments. Ils ne comprennent pas que notre pays envoie plus d'hommes au royaume des Saoud qu'au Mali tout proche, si c'est seulement la lutte contre le terrorisme qui l'anime. Ils mettent aussi en avant le corollaire de cette décision du chef de l'Etat, à savoir un "intérêt" accru des groupes terroristes à l'endroit du Sénégal, désormais dans leur viseur.
D'autres sont convaincus que la décision du président Macky Sall va nous mettre dans une position inconfortable au sein des organisations d'intégration sous-régionales. Certains rappellent le drame de 1991, quand 92 soldats sénégalais avaient péri lors du crash du C-130 qui les transportait vers La Mecque, à la fin de la première guerre du Golfe.
Sous le commandement du général (futur Cemga) Mohamadou Keïta, avec le général Babacar Gaye (alors colonel) comme second, les Jambaars avaient tiré leur épingle du jeu. Les Saoudiens ne l'ont pas oublié. Tout aurait été bouclé lors de la dernière visite du chef de l'Etat en Arabie Saoudite, il y a deux mois de cela.
Pour les partisans de l'expédition, c'est justement une opportunité pour le Sénégal de réaffirmer ses positions diplomatiques et renouveler son alliance avec l 'Arabie Saoudite. Naturellement, ils mettent en avant tout le profit que "la grande muette" pourrait tirer de cette expédition, avec surtout l'acquisition de nouveaux matériels et l'aguerrissement de ses éléments désignés pour aller contrer les Houtis qui contrôlent déjà la capitale, Sanaa.
Mais il nous est revenu que les Jambaars seront principalement chargés de veiller à la sécurité de certains sites situés dans le territoire saoudien, comme en 1991, quand la protection du complexe pétrolier de Safanyah leur avait été confiée, alors que Saddam Hussein avait donné l'ordre à ses soldats de faire la politique de la terre brûlée, en mettant le feu à des complexes pétroliers.
Mais cette nouvelle mission est délicate. Selon nos sources, le Sénégal est constamment sollicité pour mener des missions de maintien de la paix. Ce n'est pas nouveau. Il y a quelques semaines, l'Onu a sollicité le Sénégal pour résorber certains déficits notés dans la plupart de ses missions. Cette fois-ci, les amicales pressions de Ryad l'ont fait changer d'avis. Les missions à l'étranger de l'armée ont fini de bâtir la réputation des Jambaars. Ils ont l'expérience de ce type d'opération. Déjà, en 1960, ils étaient au Congo ; puis dans le Sinaï (guerre israélo-arabe). Ensuite, ce sera le Liberia, le Rwanda, la Centrafrique, la Côte d'Ivoire, et le Mali.
L'intervention de l'armée tchadienne dans trois différents théâtres d'opération, à savoir le Mali, le nord-Cameroun, et le sud-ouest du Niger, montre que Déby Itno est le nouvel homme fort de la région. Les retombées de la manne pétrolière ont permis de relever le niveau d'équipement de l'armée tchadienne et, partant, son influence. La décision du président Sall aura donc des incidences aussi bien au plan militaire, qu'au plan diplomatique. C'est en tout cas ce qui est attendu…
GUERRE DU GOLFE BIS
Le Cemga en mission en Arabie Saoudite - Les Jambars pressentis pour prendre part à l'opération "Tempête décisive" au Yemen
Le Général de corps d'armée Mamadou Sow a quitté Dakar samedi dernier pour se rendre en Arabie Saoudite. Le chef d'état-major des armées (Cemga) est à la tête d'une délégation composée d'officiers de haut rang, a-t-on appris hier de sources sûres.
Cela valide l'information publiée dans les colonnes du quotidien "Le Témoin" de jeudi dernier, à savoir que le président Macky Sall envisage d'envoyer environ 2000 soldats sénégalais en Arabie Saoudite dans le cadre de l'opération "Tempête décisive" en cours au Yémen.
L'affaire est en train d'être "montée" et va démarrer sous peu. En langage militaire, il s'agit de préparer la phase d'opérationnalité. Interrogé à ce sujet lors d'une conférence de presse tenue à Kaffrine, le président Macky Sall a prudemment évoqué des "préalables", assurant que "si la décision est prise, l'information sera donnée".
Tout juste avait-il consenti à révéler que la question est actuellement "étudiée" par les militaires et les diplomates. On a également appris que la logistique sera assurée par l'Arabie Saoudite.
Dans un langage diplomatique, le chef de l'Etat a laissé entendre qu'il y aura effectivement un contingent sénégalais aux côtés de la coalition internationale. "J'ai beaucoup échangé avec le roi d'Arabie Saoudite Salman Ben Abdelaziz sur des questions de paix et de sécurité internationales, en abordant notamment la situation qui prévaut au Yémen qui fait face à une attaque de groupes armés qui ont renversé l'Etat sur place. Nous réaffirmons notre soutien total à la coalition", a notamment déclaré le chef de l'État.
Cette mission du Général Mamadou Sow dans le royaume saoudien entre sans nul doute dans ce cadre. Insistant sur les liens fraternels entre l'Arabie Saoudite et le Sénégal, le président Macky Sall a réaffirmé le soutien total du Sénégal à la coalition internationale dirigée par l'Arabie Saoudite pour combattre les rebelles Houtis.
Mission de reconnaissance ou prise de contacts avec le commandement saoudien, cette visite du Cemga à Riyad augure en tout cas de l'envoi imminent de troupes sur un terrain que l'armée sénégalaise a déjà fréquenté, en 1991, lors de la première guerre du Golfe, dans une coalition dirigée par les Usa pour chasser l'Irak de l'émirat du Koweït.
LES LIGNES DE TIDIANE KASSÉ
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MULTIPLE PHOTOS
THURAM, LE PENSEUR
Entendre discuter de ce que le football porte comme valeurs humaines et qui s'expriment à travers une éthique de l'esprit, n'éloigne pas du dribble, de la passe, des victoires et des défaites. Le sport est un tout qui fait Homme
On a aimé l'émission spéciale que la Tfm a consacrée hier au Prix Kéba Mbaye de l'éthique 2014, décerné à Lillian Thuram. Une belle assemblée a parlé du sport à travers des dimensions aussi pertinentes qu'éclairées, qui l'élèvent au-dessus de l'activité physique pour le magnifier dans la domaine des représentations humaines qu'il véhicule.
Parler du sport comme un élément des identités et non comme un produit des particularités raciales (une des bêtises du racisme sur le noir qui court vite, avec des cuisses énormes, etc.), a été un bel échange.
Entendre discuter de ce que le football porte comme valeurs humaines et qui s'expriment à travers une éthique de l'esprit, du comportement et de l'acte n'éloigne pas tellement du dribble, de la passe, de la feinte de corps, des victoires et des défaites. Le sport est un tout qui fait Homme ; raison pour laquelle le talent qui produit des vedettes ne suffit pas à faire leur grandeur. Raison, entre autres, qui fait que Maradona ne sera jamais Pelé…
De même, le Thuram qui a été honoré samedi n'est pas le footballeur. Ce dernier ne vit plus que dans les archives. Le Thuram d'aujourd'hui dépasse ses deux buts de France-Croatie (2-1), qui ont propulsé les "Bleus" en finale de Coupe du monde en 1998. Sa posture sculpturale après son 2e but, figée dans les images pour la postérité, n'est plus qu'une anecdote. A considérer le Thuram d'aujourd'hui, on pense à ce qui s'exprime dans la beauté de son immobilité et la sérénité de son visage, alors que tout le Stade de France était devenu fou autour de lui. Alors que la France entière chavirait de bonheur et de fierté, vivant une autre forme de Libération après celle déjà apportée par le sang noir.
Accroupis sur la pelouse, les bras croisés sur la poitrine, sa main soutenant son menton et l'index pointé vers le haut, il était encore plus beau que Le penseur de Rodin. Plus profond, parce que fait de chair et nourri de pensées. Donc étant, comme aurait dit Descartes.
En regardant filer cette émission portée par Mamadou Ibra Kane, on s'est aussi retrouvé à penser à la phrase d'Albert Camus, écrivant : "Ce que je sais de la morale, c'est au football que je le dois". On y a pensé en se disant : que ce que d'autres viennent chercher dans le foot, les Noirs l'y ont apporté à travers leur identité qui est un tout. Jouer comme on vit, s'exprimer comme on est. Dans l'esprit de solidarité, dans la liberté du corps et du geste, dans l'inventivité qui fait du jeu un plaisir de création et pas toujours de reproduction de l'attendu.
C'est ainsi que les Noirs ont créé le "football brésilien", comme Dr Oumar Dioume, participant au débat, l'a souligné. Les Afro-brésiliens et autres Afro-descendants en Uruguay et ailleurs, en Amérique du sud, l'ont fait en ajoutant au dribble, qui s'exprime dans le rapport avec le ballon, la feinte qui intègre l'espace dans le jeu du corps. A savoir éliminer l'adversaire dans le mouvement, sans toucher au ballon, avant de poursuivre sa route avec l'objet de désir.
Magnifier l'identité noire et l'éthique du combat contre le racisme, dans cette émission, n'a pas été un bas procès. La dénonciation de cette "peste brune" a porté sur des argumentaires développés à partir de faits empiriques, d'exemples précis et d'une critique raisonnée de la déraison. Tout pour dire que le combat pour lequel Thuram est honoré, qui est aussi celui de millions d'autres Africains sur le continent et dans la diaspora, est celui d'un humanisme pour lequel le sport est porteur de valeurs déterminantes. Certains les assument, d'autres vont plus loin pour en faire un combat. Comme Thuram.
Des scientifiques comme Cheikh Anta Diop l'ont fait. Des politiques, des artistes, des chercheurs, etc., le portent en bandoulière. Nombre de sportifs s'y sont engagés avant Thuram.
Quand Muhammad Ali refusa d'aller combattre au Vietnam pour se voir rejeter par l'Amérique, c'est un système d'oppression qu'il dénonçait. Un "shitstem" (système de mer…), comme disait Peter Tosh. Mais pour Ali, c'était aussi de dire qu'il n'avait aucune raison d'aller tuer des Viêt-congs qui ne lui avaient jamais rien fait. Qui ne l'avaient jamais insulté autant qu'il a pu l'être avec et pour sa race dans les rues d'Alabama, de Louisiane, du Mississippi, etc. Son refus était une forme d'humanité.
Le combat de Thuram exprime cet idéal du vivre ensemble qui reste le ferment du combat contre le racisme, mais aussi le fondement de l'éthique sport. Le foot, entre autres, étant ce creuset dans lequel toutes les origines se fondent, où toutes les différences se dissolvent, où le cœur porte l'effort et les sentiments en même temps.
La récompense qui l'honore n'est pas une fin. Ce qui souille le sport et trahit son éthique, que ce soit à travers le racisme, la triche, la corruption, la violence, etc., reste une gangrène qui se renouvelle et enfle au rythme de la démesure que connaît cette activité humaine.
Le succès et la popularité du foot, sa mondialisation et sa médiatisation offrent un terreau fertile à toutes les dérives. C'est là qu'il faut les combattre. Non pas pour le bien du sport, mais pour ce que la vertu sportive apporte à la société pour sa régulation, son harmonie et la justice sociale.
Le plateau de l'émission était riche des professeurs Buuba Joop, Abdou Salam Sall (ancien recteur de l'Ucad), Abdoulaye Sakho (juriste footeux), entre autres. C'était intéressant de voir leurs lumières se projeter sur le sport.
Bamako, 18 avr 2015 (AFP) - Deux personnes ont été tuées et une autre a été blessée par balle près de Gao, dans le nord du Mali, dans l'attaque d'un convoi de fournisseurs civils de la Mission de l'ONU au Mali, a annoncé samedi la Minusma.
Deux assaillants ont "stoppé le convoi" à 15 km de Gao, la plus grande ville du nord du Mali, "ont froidement abattu deux des chauffeurs" et fait "un blessé par balle" vendredi vers 19H00 (GMT et locales), a affirmé la force des Nations unies dans un communiqué.
Les assaillants ont ensuite mis le feu aux camions tandis que les autres membres du convoi réussissaient à prendre la fuite, a ajouté le communiqué.
La force de l'ONU "condamne fermement cette nouvelle attaque touchant des civils innocents et met tout en oeuvre pour que les responsables soient appréhendés, traduits en justice et qu'ils répondent de leurs actes".
Cette attaque survient quelques jours après un attentat-suicide qui a visé mercredi une base de l'ONU également près de Gao, tuant deux civils et blessant neuf soldats nigériens.
L'attentat a été revendiqué par le groupe jihadiste de l'Algérien Mokhtar Belmokhtar, dans un enregistrement audio diffusé vendredi par l'agence privée mauritanienne Al-Akhbar.
La Minusma est déployée depuis juillet 2013 à la suite de l'opération française Serval lancée en janvier 2013 pour chasser les jihadistes du nord du Mali qui était tombé en 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda.
Mais des zones entières échappent encore au contrôle du pouvoir central malien où ces groupes continuent de mener des attaques, notamment des attentats suicides, de poser des engins explosifs et de perpétrer des enlèvements.