La polémique qui est en train de polluer le débat autour de l’engagement du chef de l’Etat Macky Sall à réduire son mandat de sept à cinq ans, a reçu une réponse ferme de ce dernier, mais une réponse elle-même source de polémique. S’exprimant une énième fois sur la question, le président de la République en tournée économique dans le Sine Saloum, a en effet sommé ses partisans comme l’opposition à taire « les débats inutiles » et «les querelles » sur la réduction de son mandat. Une promesse de campagne électorale qu’il entend respecter contre vents et marées. Seulement, la modalité déjà arrêtée (à savoir le référendum) ne semble plus acquise pour le chef de l’Etat qui a invité à laisser les spécialistes trancher le débat de fond pour déterminer les…procédures de faisabilité.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que Macky Sall a véritablement clos le débat autour de la réduction de son mandat présidentiel de sept à cinq ans. Interpellé sur la question, en marge de sa tournée économique, par le président du Conseil départemental de Nioro, Malaw Sow, un des militants apéristes de la localité, le président Macky Sall s’est montré catégorique. « Pourquoi tout ce débat. Nos concitoyens ont beaucoup spéculé sur la question. Maintenant, il est temps d’arrêter le bavardage et concentrer nos efforts sur le travail. La réduction de mon mandat à cinq (5) ans, c’est moi-même qui l’ai dit. C’est moi-même qui ai pris cet engagement. Aujourd’hui, les concitoyens doivent comprendre que ce débat n’a pas encore sa raison d’être. Le Sénégal est un pays organisé qui dispose d’institutions fonctionnelles. C’est tout un processus que nos institutions doivent engager. L’Etat a pris toutes les dispositions allant dans ce sens. Il faut attendre 2016 et laisser le temps aux institutions compétentes pour trancher sur cette question», a laissé entendre le Président Macky Sall.
S’adressant aux militants de l’Alliance pour la République (Apr), il a précisé : « je vois tous les jours des responsables de mon parti procéder à des sorties dans la presse, mais je crois qu’il n’est pas encore temps de tout focaliser sur ce débat. Au moment venu, nous irons tout débattre à l’interne et ce, quelle que soit la position idéologique des uns et des autres. Mais, il faut toutefois respecter la discipline de parti et apprendre à être discipliné. C’est important pour un pays qui tend vers l’émergence ».
Et d’inviter dans la foulée à savoir raison garder : « Il y a un débat de fond pour déterminer les procédures de faisabilité. Ce débat de fond est pris en charge par les spécialistes. Ce n’est pas à moi de choisir la procédure. De plus, attendons 2016 pour trancher à la lumière de ce que diront les spécialistes ». Suffisant pour dérouter ceux qui pensaient que le principe du référendum était acquis pour la réduction du mandat présidentiel ! Macky Sall serait-il en train de revoir sa copie quant à la procédure institutionnelle pour ramener le quinquennat au Sénégal ?
A l’endroit de l’opposition, Macky Sall s’est voulu aussi clair : « Aucune personne ne pourra se servir de mes propos pour faire de la politique. Ceux qui croient qu’ils pourront profiter de mes déclarations pour divertir, se trompent éperdument. Car, si l’on prête une attention particulière à la manière dont marche notre pays, on se rend compte que le Sénégal est surtout retardé par un débat politique à outrance. Il faut changer de méthode et privilégier surtout le débat social ou économique pour être plutôt en conformité avec la réalité dans notre chère patrie. Il est temps de mettre un terme aux Thiakhaneries (farces-ndlr). Débattons sur des choses qui font avancer le pays », a conseillé, pour finir, le président de la République.
LES MINUTES D’UNE RENCONTRE QUI A TOURNÉ AU FIASCO
NÉGOCIATIONS ENTRE LE GOUVERNEMENT ET LES SYNDICATS D’ENSEIGNANTS
La rencontre entre le gouvernement et les syndicats d’enseignants prévue le samedi dernier n’a pas eu lieu. Le Grand cadre qui regroupe l’essentiel des syndicats d’enseignants a boycotté la réunion. Il accuse le gouvernement de manque de respect. Et maintient dans la foulée sa grève totale de 72 heures à partir de jeudi prochain.
La rencontre de samedi dernier était considérée comme celle de la dernière chance pour sauver l’école en proie depuis quelques mois à une grave crise. Les différents protagonistes semblaient mesurer cet enjeu.
Tôt le matin, avant même l’heure de la rencontre, les représentants des différents syndicats d’enseignants, les médiateurs parlementaires et les membres du Conseil économique, social et environnemental (Cese) étaient déjà sur place. Par petits groupes, ils discutent, rient aux éclats avant de se retrouver dans la salle où devaient se tenir les négociations. Quelques minutes après le huis clos, coup de théâtre : Les enseignants sortent et dénoncent un
manque de respect du gouvernement à leur endroit. «Nous allons boycotter la rencontre. Le gouvernement nous convoque à 10 heures et décide, lui, de venir à 13 heures. C’est un manque de respect notoire à l’endroit des syndicalistes que nous sommes. Mamadou Dianté va sortir pour faire une déclaration», s’empresse de dire Dame Mbodj s’adressant à la presse qui attendait dans le hall du Conseil économique, social et environnemental (Cese).
S’ensuivent après un désordre indescriptible, des disputes d’abord entre certains responsables syndicaux. Souleymane Diallo, secrétaire général du Syndicat des enseignants libres du Sénégal (Sels), n’étant apparemment pas satisfait de l’attitude de Mamadou Lamine Dianté qui, selon lui, devait quitter la salle en même temps que ses camarades.
Puis, Diallo pique une colère noire et commence à déballer. «Nous avions dit que si le gouvernement ne venait pas, nous allions sortir immédiatement. Qu’est-ce qu’il fait dans la salle ? Il n’a qu’à sortir», s’emporte-t-il malgré les appels au calme de Dame Mbodj et de certains médiateurs, Momar Samb, et imam Mbaye Niang.
«Je n’ai pas de problème. On a décidé d’une chose avant la rencontre et je n’ai fait qu’appliquer ce qu’on a décidé», réplique-t-il. «Il a raison, Mamadou Dianté doit sortir de la salle», lance un autre enseignant. Après ce coup de colère, Dianté sort avec les médiateurs. Surpris par la réaction de son camarade, il demande à savoir ce qui s’est passé.
Mis au courant, il minimise et tente de dédramatiser. «J’ai duré dans la salle, mais c’est juste pour remercier les médiateurs parce que jusqu’à hier, ils ont fait un excellent travail», se justifie-t-il.
Passé ce malentendu, les médiateurs entrent en scène. Ils voulaient dissuader les responsables syndicaux de ne pas bouder la rencontre. «Est-ce qu’on peut se voir ?», demande El Hadj Momar Samb à Mamadou Lamine Dianté.
Avant même que ce dernier ne puisse répondre, un autre enseignant dans la foule lance ceci à Momar Samb. «De toute façon, nous n’allons pas revenir sur notre décision. C’est décidé, nous allons boycotter la rencontre.» «Je ne suis qu’un facilitateur. Je ne négocie pas à votre place. Je veux juste vous parler», insiste El Hadj Momar Samb, nerveux.
Et imam Mbaye Niang de renchérir : «Accordez-nous une minute au moins. Restez, on va appeler le gouvernement. Il va venir tout de suite vous rejoindre. Ne partez pas», supplie presque imam Mbaye Niang.
Voyant que les carottes étaient cuites pour cette rencontre, imam Mbaye Niang fait dans la menace. «Si vous partez, je ne vais plus jouer le rôle de médiateur. Je vais retourner dans ma mosquée», indique-t-il. Les enseignants, très déterminés, ont maintenu le boycott et tenu leur déclaration devant la presse.
«Le Grand cadre des syndicats d’enseignants, qui représente l’essentiel des syndicats représentatif des enseignants, n’a pas apprécié le format qui a été proposé parce qu’il y a un changement de programme. Nous avions reçu une convocation pour une rencontre entre le gouvernement et le Grand cadre des syndicats d’enseignants à 10 heures ce samedi, et nous avons informé notre base que nous allons rencontrer le gouvernement à 10 heures.
Si nous venons rencontrer les médiateurs qui ont fait un excellent travail à la place du gouvernement, notre base allait considérer que nous sommes dans la manipulation et non dans un travail sérieux. C’est pourquoi en toute responsabilité, en l’absence du gouvernement, le Grand cadre a décidé de se retirer. Il y a un temps pour la médiation, un autre pour avoir les réponses du gouvernement ; nous attendons justement des réponses», déclare Dianté.
Grève totale mercredi, jeudi et vendredi prochains
Les enseignants depuis quelques mois le respect du protocole d’accord du 17 février 2014, la fin des lenteurs administratives, entre autres. D’ailleurs, le Grand cadre a décidé de poursuivre son 5ème plan d’actions.
Un débrayage est prévu mardi à 10 heures suivi d’une Assemblée générale, l’occasion pour ce regroupement d’organisations syndicales d’informer sa base sur ce qui s’est passé ce samedi. S’ensuivra une grève totale de trois jours, les mercredi 15, jeudi 16 et vendredi 17 avril sur l’étendue du territoire et du préscolaire au secondaire, annonce Mamadou Dianté.
LE PARTI DU PRÉSIDENT ÉLU BUHARI GARDE LE CONTRÔLE DE L'ETAT-CLÉ DE LAGOS
Lagos, 12 avr 2015 (AFP) - Le Congrès progressiste (APC) du président élu Muhammadu Buhari au Nigeria garde le contrôle de l'Etat stratégique de Lagos, en remportant le poste de gouverneur, a annoncé la Commission électorale indépendante (Inec) dimanche.
Akinwumi Ambode de l'APC a obtenu 811.994 voix contre 659.788 pour son adversaire Jimi Agbaje, du Parti démocratique populaire (PDP) du président sortant Goodluck Jonathan, selon les résultats annoncés à la télévision par le représentant de l'Inec.
M. Agbaje a reconnu sa défaite dans un message sur Twitter. "Je viens d'appeler Akinwumi Ambode pour le féliciter pour sa victoire. je lui souhaite le meilleur et je prie pour qu'il guide cet Etat avec succès" a déclaré M. Agbaje depuis son compte Twitter.
Le vainqueur, M. Ambode, a aussi mentionné depuis son compte Twitter avoir reçu un appel de son adversaire, le félicitant. Le Nigeria, Etat fédéral, a voté ce week-end pour élire les gouverneurs et les assemblées de ses 36 Etats.
Le PDP espérait réussir à reprendre Lagos, la ville la plus peuplée d'Afrique sub-saharienne --avec quelque 20 millions d'habitants-- et la capitale des affaires de la première puissance économique du continent, aux mains de l'opposition depuis le retour de la démocratie en 1999.
M. Buhari a remporté fin mars l'élection présidentielle contre le président sortant Goodluck Jonathan. Il s'agit de la première alternance démocratique dans un pays qui a connu de nombreux coups d'Etats militaires.
AU NIGERIA, LE PARTI DU PRÉSIDENT ÉLU REMPORTE DES ETATS CLÉS LORS DES ELECTIONS LOCALES
Joel Olatunde AGOI, Ben SIMON |
Publication 13/04/2015
Lagos, 12 avr 2015 (AFP) - Le Congrès progressiste (APC) du président élu Muhammadu Buhari a pris le contrôle dimanche au Nigeria de plusieurs Etats-clés et a conservé son assise à Lagos lors des élections locales, deux semaines après sa victoire historique à la présidentielle.
Le Parti démocratique populaire (PDP) régnait en maître sur la présidence et sur la majorité des 36 Etats de la fédération depuis la fin des dictatures militaires et le retour de la démocratie au Nigeria, en 1999.
Au niveau national, l'APC prendra le pouvoir le 29 mai, avec l'investiture de M. Buhari. Il s'agit de la première alternance par les urnes, dans le pays le plus peuplé d'Afrique (173 millions d'habitants) et la première puissance économique du continent.
Au niveau régional, selon les premiers résultats annoncés par la Commission électorale indépendante (Inec), l'APC s'est emparé du siège de gouverneur dans les Etats de Kaduna et Katsina, au nord, jusqu'ici aux mains du PDP, ce qui n'est pas une surprise, pour les commentateurs.
A Kaduna, Nasir El-Rufai, qui vient d'être élu gouverneur, bénéficiait d'une grande popularité sur le terrain; et Katsina est l'Etat d'origine de M. Buhari.
Dans l'Adamawa, un des trois Etats du nord-est les plus durement touchés par l'insurrection islamiste de Boko Haram, les résultats officiels n'ont pas encore été annoncés, mais le candidat du PDP, Nuhu Ribadu, a déjà reconnu sa défaite via un communiqué envoyé à la presse, suggérant une autre victoire de l'APC.
L'APC ne détenait, avant ce scrutin, que 14 des 36 Etats de la fédération nigériane, tandis que le PDP en contrôlait 21 - auxquels s'ajoute un Etat détenu par un petit parti d'opposition.
Mais selon les résultats partiels non officiels, le parti de M. Buhari a de fortes chances de ravir la majorité au PDP au terme de ces élections des gouverneurs, avec des victoires très probables dans au moins trois autres Etats jusqu'ici PDP.
- Un scrutin "relativement pacifique" -
Selon la Commission électorale indépendante (Inec), les élections des gouverneurs, qui avaient lieu dans 29 Etats de la fédération, et des Assemblées locales, organisées dans l'ensemble des 36 Etats, se sont déroulées samedi de manière "relativement pacifique", malgré une soixantaine d'incidents violents dans tout le pays.
"Les choses se sont bien passées. Nos bureaux de vote ont ouvert à l'heure pour la plupart, et les lecteurs (de cartes biométriques) ont bien fonctionné" a estimé le porte-parole de l'Inec, Kayode Idowu.
Chez le géant d'Afrique de l'Ouest, jusqu'ici habitué à d'importantes violences électorales, l'élection présidentielle avait déjà constitué une bonne surprise: les violences sont restées très limitées, le perdant acceptant sa défaite et le scrutin ayant été qualifié de "démocratique" par les observateurs.
Les postes de gouverneurs sont convoités. Ils tiennent les cordons de la bourse dans des domaines-clés tels que l'éducation, la santé et les infrastructures, et leurs actions ont souvent plus d'impact direct sur la population que celles du président.
A l'échelle du pays, ils représentent un pouvoir collectif fort face aux autorités d'Abuja. Les opérations de vote ont dû être prolongées dimanche dans certains endroits, notamment dans l'Etat stratégique de
Rivers (sud), où selon l'Inec, certains bureaux n'ont pu ouvrir samedi faute de matériel électoral. Des bulletins ont également été volés dans d'autres bureaux. Une quinzaine d'incidents violents se sont produit.
C'est de cet Etat que provient une grande partie de la production pétrolière et gazière du premier producteur d'or noir africain. Le gouverneur sortant, Rotimi Amaechi, un ancien pilier du PDP, a rejoint l'APC en cours de mandat, et Rivers est le théâtre de tensions et de violences sporadiques, qui ont éclaté pendant la présidentielle et se sont poursuivies samedi.
L'Etat de Lagos, qui abrite la plus grande ville - 20 millions d'habitants - et le poumon économique du pays, faisait partie des enjeux cruciaux de ce scrutin.
On craignait des violences post-électorales, dans la mégalopole, au terme d'une campagne très rude entre Akinwumi Ambode, le candidat choisi par l'APC pour succéder au très populaire Babatunde Fashola, et Jimi Agbaje, du PDP.
Mais M. Agbaje a rapidement reconnu sa défaite, à près de 200.000 voix d'écart, et il a félicité M. Ambode, vainqueur du scrutin.
‘’C’EST INACCEPTABLE CAR JE NE REVIENDRAI PAS SUR MA PAROLE’’
MACKY SALL AGACÉ PAR LE DÉBAT SUR LA RÉDUCTION DE SON MANDAT
Au plus fort du tintamarre de ses partisans qui souhaitent de manière non équivoque que Macky Sall revienne sur son engagement de réduire son mandat, pour accomplir les 7 années pour lesquelles il a été élu, les observateurs commençaient à se poser des questions sur la sincérité de l’engagement du président de la République à réduire son mandat et à s’appliquer le quinquennat. Sans doute excédé par tout ce bruit, et surtout par les prises de position de certains de ses proches collaborateurs, Macky Sall a, au cours d’un échange avec Le Quotidien, tenu à remettre les pendules à l’heure.
«Je ne renie pas ma parole»
Le Président Macky Sall se montre préoccupé par le débat initié subitement par des responsables de son parti, l’Alliance pour la République (Apr), sur la réduction du mandat du président de la République. Le chef de l’Etat avait été élu en 2012 pour un mandat de sept ans.
Mais, avant même la tenue du second tour de l’élection présidentielle, Macky Sall s’était engagé, une fois élu, à ramener le mandat à cinq ans et affirmait qu’une telle disposition s’appliquerait au mandat en cours.
A plusieurs reprises, le chef de l’Etat a réitéré un tel engagement et lors d’une rencontre, le mois dernier, avec des membres de la presse étrangère accrédités à Dakar, il avait fixé au mois de mai 2016, l’échéance pour un référendum constitutionnel qui donnerait l’occasion aux Sénégalais de se prononcer sur cette question.
C’est dire que le Président Sall a été surpris et courroucé par la recrudescence d’une polémique qui remettrait en cause son engagement. Il a tenu ainsi à se confier au journal Le Quotidien pour dire ses états d’âme : «Je suis franchement agacé par un tel débat qui prend origine au sein de mon propre parti. Un tel débat est inacceptable car je ne reviendrai pas sur ma parole. Je ne renie pas mon engagement de m’appliquer la réduction du mandat du président de la République.»
«Tout membre du parti qui s’opposerait à la ligne indiquée s’exposerait à des sanctions»
Le Président Macky Sall trouve que ses camarades de parti qui s’expriment dans le sens de prendre le contrepied de son engagement le contrarient fortement. «Il est inopportun et prématuré d’invoquer un tel débat. Ceux qui ont des avis contraires pourraient l’exprimer au moment de la campagne référendaire mais on ne peut pas être prisonnier d’un débat stérile à plus de quinze mois de cette échéance.
Nous avons à nous atteler à conduire nos projets dans la sérénité.» Macky Sall se dit déterminé à faire rentrer tous ses camarades dans les rangs quand il annonce : «N’eut été mon déplacement à l’intérieur du pays, j’aurais convoqué ce lundi (Ndlr: aujourd’hui 13 avril 2015), une instance du secrétariat du parti pour faire une prise de position claire sur la question. A partir de cet instant, tout membre du parti qui se mettrait en opposition à la ligne indiquée par le parti s’exposerait à des sanctions pour cause d’indiscipline.»
Plus ferme, il ajoute : «Nous ne pouvons pas poursuivre un tel débat.» En attendant, le Président indique avoir donné des instructions à Seydou Guèye, porte-parole de l’Apr, afin de faire des sorties médiatiques pour réaffirmer de manière claire et nette, sa position sur cette question de réduction du mandat.
Macky Sall avait même songé à faire publier un communiqué pour préciser une fois de plus sa position. Seulement, souligne-t-il : «Je ne saurais dire la même chose que j’ai déjà dite à maintes reprises. Je ne reviens pas sur mon engagement.»
La fausse route de Oumar Youm
Le chef de l’Etat a d’autant plus de regrets que le ministre Oumar Youm, oubliant sans doute sa casquette de porte-parole du gouvernement, s’est autorisé une sortie pour prendre position dans ce débat et dans le sens contraire à celui qu’il a déjà exprimé luimême. Il faut dire que c’est surtout la sortie de Oumar Youm qui a renforcé le trouble et le scepticisme dans les esprits.
En effet, tant que c’étaient des responsables politiques comme Mbaye Ndiaye, Farba Ngom ou Moustapha Cissé Lô qui clamaient leur opposition à tout projet de réduction du mandat, l’opinion publique pouvait ne pas s’en étonner outre mesure. Mais la sortie, la semaine dernière, du porte-parole du gouvernement, a interpellé de nombreux observateurs qui se sont demandés si le ministre des Collectivités locales n’avait pas été inspiré par son chef. Dans l’entourage de Macky Sall, on se demande
encore quelle mouche a piqué Oumar Youm qui, pourtant, fait partie des membres du gouvernement sur lesquels le chef de l’Etat porte une appréciation positive. Toutes les fois que cette question de la réduction du mandat présidentiel a été évoquée dans les délibérations du gouvernement, le Président s’est montré sans équivoque, s’en tenant strictement à son engagement. Quelle parole Oumar Youm porte-t-il ?
Macky Sall ne perdrait pas au change
En effet, Macky Sall lui-même semble avoir une claire conscience qu’il n’aurait rien à perdre à la réduction de son mandat. Le cas échéant, les deux années de mandat auxquelles il renoncerait, audelà du fait qu’elles devraient lui valoir une certaine reconnaissance de la part de ses concitoyens, lui permettraient de prouver à la face du monde qu’il ne saurait s’accrocher au pouvoir et que sa politique de modernisation et de renforcement des institutions républicaines reste une conviction forte et inébranlable.
Un tel geste fort, unique au monde, le préparerait à jouer un rôle international important après son règne au Sénégal. Et au cas où le Peuple souverain refuserait la réduction du mandat, cela démontrerait déjà à suffisance que les Sénégalais sont bien satisfaits de sa gouvernance.
MACKY POUR UN DESENCLAVEMENT TOTAL DU CORRIDOR
NIORO - LANCEMENT DES TRAVAUX DES VOIES S’OUVRANT A LA GAMBIE
Dans le cadre de la tournée économique qu’il compte réaliser, dans la période du 12 au 14 avril prochain dans la région naturelle du Sine Saloum, le président de la République a effectué hier, dimanche 12 avril 2015, la pose de la première pierre des routes Dinguiraye/Nioro/Keur Ayip dans le département de Nioro et Keur Waly Ndiaye/Passy/Sokone dans la région de Fatick.
Ces deux sections qui ont causé en permanence le calvaire des populations, durant ces cinq (5) dernières années, ont aussi été reconnues par le président Macky Sall comme les deux bretelles les plus dégradées de la Transgambienne. Ainsi la volonté du gouvernement de passer à leur réhabilitation est une manière de désenclaver non seulement le corridor transcôtier traversant la Gambie, mais elle constitue surtout une poursuite du programme d’actions prioritaires défini dans le nouveau Plan Sénégal Emergent (Pse). Car l’idée pour l’Etat du Sénégal est de réunir l’ensemble des facteurs ouvrant la porte au Projet de pôle de développement de la Casamance (Ppdc), lancé le 17 Mars dernier lors de la dernière visite du chef de l’Etat dans le Sud. En effet, financée à hauteur de 22, 5 milliards de francs dont 17,7 milliards par le Fonds d’Appui au développement (Fad) et 4, 8 milliards par la partie sénégalaise, la route Dinguiraye /Nioro/ poste Keur Ayip, qui s’étale aujourd’hui sur une distance linéaire de 46 Kms, est prévue d’être réalisée sur une durée de 18 mois.
Trait de liaison économique stratégique entre le Nord, le sud du pays, et la Gambie sur la transafricaine Dakar/ Lagos, cette route est aussi un axe important pour la collecte et l’acheminement des produits agricoles, de cette partie du Sénégal vers les grands centres commerciaux d’échange. Son état de dégradation avancée était souvent à l’origine des nombreuses pertes enregistrées, chaque année, sur la production agricole.
Car, en un moment donné, les camionneurs qui assurent naturellement le transport lourd, refusaient d’emprunter ce tronçon qui leur causait d’énormes dégâts collatéraux et matériels. Ainsi pour le président Macky Sall, il ne s’agit pas de se limiter à la réhabilitation de cette route, ou de la route Keur Waly Ndiaye/Passy/ Sokone, mais offrir surtout au département de Nioro et Foundiougne une part significative sur le programme national d’infrastructures afin de favoriser le bon déroulement du Pse et l’émergence des pôles de Développement partout sur le territoire national.
TRANSPORT URBAIN A KAOLACK : Plus de 40 bus de l’ancien parc automobile détruits
La visite économique du président Macky Sall dans les régions de Kaolack et Kaffrine est sanctionnée cette fois-ci par une volonté non négligeable de l’Etat du Sénégal de poser les premiers jalons du projet de renouvellement du parc automobile de la commune de Kaolack. Par le biais du Conseil exécutif du transport urbain de Dakar (Cetud), il a en effet réduit en ferraille un nombre total de 44 bus qui assuraient le transport urbain dans la commune de Kaolack. L’opération a été menée en deux jours et a permis la destruction provoquée de ces anciens moyens de transport. Ces cars sont remplacés par 44 nouveaux bus pour renforcer les mesures sécuritaires du transport au niveau local. Dans la démarche, et pour répondre à ce besoin spécifié sur la sécurité, le Conseil exécutif du transport urbain de Dakar entend définir un nouveau plan de circulation plus adapté et élargi aux 36 quartiers de la commune de Kaolack avec toutes les normes de sécurité requises.
AMENAGEMENT DES PISTES DE PRODUCTION ET CONSTRUCTION D’INFRASTRUCTURES : Le gouvernement décline son programme pour Nioro et cie
Outre le projet de réhabilitation des routes, l’aménagement d’un circuit linéaire de 75 Kms est également prévu pour la département de Nioro. Pour une durée de 12 mois, ces travaux seront accompagnés par un autre programme de réalisation d’infrastructures socio-économiques et d’appui à la promotion des femmes. Ce programme s’articule en effet autour de la construction de douze (12) salles de classe et des murs de clôture d’un certain nombre d’établissements publics dans les communes de Nioro, Paoskoto et Médina Sabakh. Le gouvernement du Sénégal s’est aussi engagé à réhabiliter les gares routières de Nioro et Keur Ayip et la construction des marchés de Dinguiraye, Nioro et Ndiba Ndiayène. Dans le secteur de la santé, le président de la République a annoncé la construction des postes de santé de Kanel, poste Keur Ayip, Ndiba Ndiayène et la reprise de la case de santé du village de Santhie Mamour Ndary. Ainsi, en marge de l’appui préconisé en direction du projet d’unité mobile de formation du centre d’enseignement technique féminin de Nioro, et la construction de deux (2) blocs de formation aux métiers de bâtiment, le président Macky Sall envisage également de doter au département de Nioro du matériel d’apprentissage pour les pensionnaires des centres de formation et du matériel agricole pour les groupements de femmes.
ENERGIE DANS LE MONDE RURAL : Maïmouna Ndoye Seck lance la seconde phase du programme biogas
En réponse aux nombreuses sollicitations en énergie, le ministre de l’Energie et du développement des énergies renouvelables Maïmouna Ndoye Seck, a procédé samedi, à Koutal (3 Kms au Sud de Kaolack), au lancement de la seconde phase du projet Biogaz. Hormis le besoin de lutter contre la pauvreté en monde rural et accroître les revenus au sein des foyers ruraux, l’objectif de ce programme est surtout de combler le gab en énergie dans les villages et lutter contre la déforestation de l’environnement et les maladies nées de la pollution domestique. Pour le ministre de l’Energie, l’inauguration de la centrale, sise à Kahone de 104 mégawatts, à laquelle le Président Macky Sall procédera ce lundi va contribuer significativement au renforcement du réseau sur une bonne partie du pays. Concernant cependant le programme spécifique à l’exploitation de cette catégorie d’énergie renouvelable qui est le biogaz, un effectif de 10.000 bio-digesteurs est prévu d’être installé un peu partout sur les 14 régions du pays. 70.000 personnes sont relativement ciblées pour bénéficier de ce programme qui aligne protection de l’environnement, accroissement des économies familiales, individuelles et développement à la base.
Un référendum oui, mais quel référendum ? Celui pour demander d'arrêter à cinq ans le mandat en cours de sept ans du président Macky Sall ou celui pour changer la durée du mandat présidentiel dans la constitution ? Dans leurs effets, les deux ne sont pas équivalents, non plus dans les causes de leur fondement. Une promesse du candidat Macky en quête de suffrages dans le premier cas et, dans le second cas, une demande du peuple de reformatage du mandat présidentiel parmi d'autres réformes pour une constitution d'une démocratie aux pouvoirs plus équilibrés, vaste programme.
Le candidat Macky avait promis, s’il était élu en mars 2012, d’écourter son mandat de deux ans. Et le peuple lui avait dit : Chiche! et l’a porté à la magistrature suprême. Premier Magistrat sur la plus haute station avec tous les pouvoirs de la charge. Pour cinq ans ou pour sept ans, c’est à sa guise. Alors, où est le problème ? Pourquoi vouloir redemander au peuple qui a déjà répondu à près de deux contre un ? Cela ne ressemblerait-il pas à du “retenez-moi sinon je fais un malheur“ ? Un malheur redouté par ses partisans qui savent très certainement comme lui qu’une élection n’est jamais gagnée d’avance. D’autant que le peuple, espiègle à souhait, a pris goût au “jallarbi” comme disent les “cocos”. Il lui reste seulement un brin d’espièglerie à mettre cui-ci à une station et cui-là à l’autre station. Histoire de distribuer le pouvoir politique aux uns et aux autres et de rappeler à l’occasion chacun à ses devoirs et non à ses promesses.
Un référendum pour écourter le mandat en cours risque, dans ses effets, de coûter très cher au peuple qui devra revenir l’année suivante pour désigner le cinquième président de la république. L’Etat pourra en faire meilleur usage à l’affecter au système éducatif qui n’endemeure nde pas tant. Avec le débat très tôt installé sur la place publique et qui ne concerne en définitive que l’intéressé et peut-être ses partisans, le pays s’engage dans une campagne électorale anticipée qui n’engage pas au travail productif, source de croissance et ...d’émergence. Au détriment d’un bilan qui a besoin d’être conforté pour justement rassurer, ce à quoi le débat ne contribue pas et loin s’en faut. Un débat, de surcroit, d’une pauvreté affligeante à lasser les plus friands de joutes politiques. Ou plus grave encore, les contributeurs au fameux PSE.
Quand il s’agit de la loi fondamentale, les spécialistes et les sachants du droit sont mis en selle. Avec une belle unanimité, les constitutionnalistes ont rendu leur verdict, péremptoires : le mandat du président ne saurait être écourté sans référendum. La voie suprême par consultation directe du peuple et non par la voie indirecte du législateur représentant du peuple, sacralité de la constitution oblige. Juste pour tenir une promesse de campagne électorale, une foire à promesses. Le biais était là, dès l‘entame, qui empêche de trouver la meilleure formule : le mode “fast track”, le mode ingénieur vite fait bien fait, qui n’est sûrement pas ce référendum mal fondé. Référendum auquel on cherche à donner de la substance en l’enrobant d’autres réformes butinées ça et là dans celles recommandées par la vénérable CNRI.
Le président peut s’accorder avec le candidat Macky Sall pour remplir son contrat avec lui-même et avec son peuple : la volonté est réunie dans le même individu et qui certainement pas une volonté politique. La question ne mérite donc même pas débat : le président doit simplement provoquer la vacance du pouvoir comme le dit la constitution en démissionnant. La voie constitutionnelle est toute tracée, donc acte pleinement républicain. Le président de la république ne risque pas d’être accusé de haute trahison et sa dignité républicaine sera sauve comme sa dignité tout court.
Et, pour rester dans le mode “fast track” et dans l’ambiance PSE, l’agenda suivant en cinq points est suggéré sans frais :
Rédiger, d’ores et déjà, la lettre de démission, la déposer au conseil constitutionnel ou à la Cour suprême qui doivent constater la vacance du pouvoir et à n’ouvrir qu’au terme du mandat promis de cinq ans ;
Revenir sur cette autre promesse d’un gouvernement resserré de 25 ministres, belle occasion de mettre en selle un gouvernement de bilan pour les deux années en vue, parce que la kyrielle de conseillers ne le disent pas, il y a loin à courir pour réaliser un bilan de représidentiable à réélire au premier tour ;
Travailler sur un package consensuel de réformes institutionnelles à proposer à ce référendum tant attendu parce que bien fondé et faire du non cumul des fonctions de chef de parti et de chef d’Etat, une réforme phare à s’appliquer hic et nunc ;
Se poser en vrai leader en nettoyant les écuries d’augias de la galaxie des conseillers à la station présidentielle et ...ailleurs, occasion d’envoyer tout ce beau monde sur le terrain politique d’où ils sont venus squatter l’Administration de l’Etat, Administration de l’Etat qu’il faut prendre sur soi de dépolitiser avec des cabinets ministériels resserrés, managés par les bons vieux Secrétaires Généraux, grands commis de l’Etat, fonctionnaires de la hiérarchie A de la bonne vieille fonction publique et pas des grandes écoles de commerce ;
Peaufiner d’ores et déjà les trois discours solennels des deux fins d’année et du 3 avril et le dernier discours solennel d’annonce officielle de démission de mars 2017 précédant la vacance du pouvoir...
Après on pourra dire, que Dieu garde le Sénégal.
Momar Gassama
Dakar
‘’L’UNIVERSITÉ DU SINE-SALOUM TRADUIT UNE DÉMARCHE DE RUPTURE ET D’INNOVATION’’
PR AMADOU TIDIANE GUIRO, RECTEUR DE L’UNIVERSITE DU SINE-SALOUM DE KAOLACK
Le président de la République va procéder, aujourd’hui, à la pose de la première pierre de l’Université du Sine-Saloum de Kaolack. Un établissement entièrement dédié à l’agriculture et aux métiers connexes. Dans cet entretien, son recteur, le Pr Amadou Tidiane Guiro, donne plus de détails.
M. le recteur, ce lundi aura lieu la pose de la première de l’Université du Sine-Saloum de Kaolack. Tout est-il fin prêt ?
Nous pouvons dire que nous sommes fin prêts puisqu’il y a une équipe technique sur place pour installer toute les infrastructures nécessaires afin d’accueillir cette cérémonie de pose de première pierre. Elle se tiendra à Sing Sing, dans la région de Kaolack.
Ce sera le lieu commun de tous les autres campus pédagogiques et sociaux, parce que c’est cette localité qui va accueillir le Rectorat. Cette université sera construite sur cinq sites. A Kaolack, outre Sing Sing, il y a Mbadakhoune où nous aurons le campus. A Kaffrine, nous avons le site de Kahi.
A Fatick, les sites concernés sont Niakhar et Diouroup. A Diourbel, l’université sera présente dans la commune Toki Gare. Enfin, nous avons la commune de Toubacouta.
Qu’est-ce qui justifie le choix de ces sites par rapport à d’autres ?
Le chef de l’Etat avait pris l’engagement, lors d’une de ses tournées à Kaolack, de créer l’Université du Sine-Saloum. Plutôt de faire une université sur un seul campus, la décision a été prise de faire une université multi-campus. C’est un choix très judicieux et très novateur. Car dans la vision de la territorialisation du président de la République, il est important de développer des pôles économiques.
La zone centre du pays, à savoir Kaolack, Fatick, Kaffrine et Diourbel, est un bassin arachidier et céréalier important. Il faut préciser que Kaolack sera la plaque tournante de cette université, parce qu’elle abritera le Rectorat. C’est une zone carrefour vu qu’elle se trouve à 60 km de Kaffrine, autant de Toubacouta et de Diourbel et à 40 km de Fatick.
Le chef de l’Etat a voulu que cette institution multi-campus soit une université thématique. Ce qui est déjà une démarche de rupture, mais également d’innovation. Nous allons former des ressources humaines de qualité sur toute la chaîne de valeur de l’agriculture.
Comment seront répartis les différents filières et services sur les sites ?
Lorsqu’on parle d’agriculture, on fait référence également à la pêche, à l’élevage et à tous les métiers connexes. L’Ussk sera donc bâtie en prenant comme cadre conceptuel la sécurité alimentaire. Nous aurons à Kaolack l’Ufr « Production végétale », l’Ufr « Nutrition et Alimentation », l’Ufr « Technologies et Procédés alimentaires » et l’Ufr « Sciences fondamentales ».
L’Ufr « Production animale » sera à Kaffrine de même que l’Ufr « Sciences sociales ». L’Ufr « Pêche aquaculture » et l’Ufr « Tourisme, Hôtellerie et Langues » seront à Fatick. Cette région abritera également le Centre des œuvres universitaires.
A Diourbel, nous aurons l’Ufr « Hydraulique, Génie rural et Energies renouvelables » et l’Ufr « Sciences économiques et de Gestion » et « Sciences juridiques ». L’Ufr « Environnement, Biodiversité et Développement durable » sera installée à Toubacouta. Au total, nous aurons 11 Ufr, dont quatre à Kaolack, trois à Fatick, deux à Diourbel et deux à Kaffrine.
Une université multi sites, c’est une démarche innovante comme vous l’avez dit. Mais, cela demande beaucoup d’investissements aussi. A combien s’élève le coût du projet ?
Le budget prévu est de l’ordre de 65 milliards de FCfa. L’Ussk, tous sites confondus, va occuper 220.000 ha de surface bâtie. Ce qui est très important. Elle est faite pour pouvoir accueillir, à terme, 30.000 étudiants. Au Sénégal, chaque année, nous avons à peu près 50.000 nouveaux bacheliers.
Dans 10 ans, sera peut-être 100.000 nouveaux bacheliers que nous aurons par an. Il est donc important de pouvoir anticiper. Ensuite, il faut pouvoir désengorger l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar.
Le coût de la construction des infrastructures pédagogiques et administratives est de 50 milliards de FCfa. Un budget de 10 milliards de FCfa est prévu pour les résidences universitaires dont la capacité d’accueil est de 10.000 lits. Enfin, 4 milliards de FCfa seront consacrés à l’équipement et un milliard pour la logistique.
Nous allons donc investir 65 milliards de FCfa pour avoir une université de qualité qui puisse être attractive et pour les enseignants et pour les étudiants, car notre grand défi, c’est l’attractivité. Si nous voulons avoir une université à l’intérieur du pays et que les gens y aillent, il faut leur offrir d’excellentes conditions. C’est pourquoi l’Ussk sera construite selon les standards internationaux et tiendra compte des normes environnementales.
Concernant le personnel enseignant, pensez-vous pouvoir trouver assez de ressources humaines et de qualité pour prendre en charge toutes ces filières ?
On a lancé un appel à candidatures et on a reçu, au moins 200 candidatures et tous sont titulaires au moins d’un Doctorat. Maintenant, en fonction de la capacité d’accueil de départ, nous pouvons avoir un taux d’encadrement d’un enseignant pour 25 étudiants. Ce qui veut dire qu’on doit avoir un minimum de 200 enseignants au départ pour pouvoir faire notre travail correctement. Mais, tout cela fera l’objet de discussion et de négociation.
Nous avons reçu beaucoup de candidatures du Sénégal et de la diaspora, et nous sommes ouverts également aux enseignants d’autres pays africains. Parce que notre ligne de conduite, c’est que pour chaque discipline, on prendra le meilleur.
Et je suis content de voir qu’il y a beaucoup de jeunes Sénégalais au Sénégal et à travers le monde qui sont très brillants et qui sont prêts à relever le défi. Il y a même des enseignants séniors, des professeurs titulaires qui ont envie d’y aller. Maintenant, s’il y a des domaines dans lesquels nous n’avons pas assez d’enseignants, nous allons faire appel à des vacataires.
Cependant, il faut dire qu’au-delà des gens que nous allons recruter, nous pourrons faire appel aux enseignants des autres universités pour nous donner un coup de main. Il y a aussi les universités internationales avec lesquelles nous sommes en partenariat et nous pourrons faire appel à leurs enseignants.
Je n’ai donc pas d’inquiétude par rapport aux enseignants que nous allons recruter. Par ailleurs, il faut le souligner, puisque nous sommes une université à vocation professionnalisante, cela veut dire qu’une partie du corps enseignant sera constitué par des professionnels qui sont dans le métier, les entreprises, la production et les organisations paysannes.
Vous pensez démarrer en octobre 2016 avec combien d’étudiants ?
Cela, c’est le ministère qui le décidera en fonction des demandes. Toutefois, nous pensons pouvoir démarrer avec 5.000 étudiants dès la première année.
Avec le recrutement d’un personnel enseignant, d’administratifs, d’agents techniques et de service, on peut dire que cette université va assurément créer beaucoup d’emplois...
Effectivement, avec l’Université du Sine-Saloum, plusieurs emplois vont être créés. Cela veut dire qu’il y aura beaucoup d’opportunités d’affaires, et au niveau du développement territorial, cela va se sentir, c’est clair.
D’ailleurs, c’est la raison pour laquelle les collectivités locales n’ont pas hésité d’un iota à nous accorder ces terres. Elles ont compris que cette université aura un impact sur leur développement. Et puis, au-delà de former les étudiants, l’une des grandes missions de l’Ussk sera de rendre des services à la communauté et contribuer à la modernisation de l’agriculture familiale.
LE GRAND CADRE REJETTE LE FORMAT PROPOSÉ PAR LES FACILITATEURS
Les syndicats d’enseignants devaient rencontrer le gouvernement, ce week-end, pour évaluer le protocole d’accord signé le 17 février 2014. Mais, ils n’ont pas apprécié le fait d’avoir en face d’eux des facilitateurs. Finalement, ils ont boudé la séance, exceptés le Sudes et le Cusems.
Une rencontre d’évaluation du protocole d’accord, signé le 17 février 2014 entre le gouvernement et les syndicats d’enseignants, était prévue samedi dernier. Arrivés au Conseil économique, social et environnemental (Cese), les syndicalistes ont été surpris de voir, en face d’eux, des facilitateurs plutôt que des membres du gouvernement.
Or, ce n’est pas le format qui avait été retenu. Un changement de programme guère apprécié par Mamadou Lamine Dianté et certains de ses camarades qui ont, du coup, décidé de bouder la rencontre. Sauf le Sudes et le Cusems, deux syndicats qui ont pris part à la réunion (Voir ailleurs).
« La convocation que nous avons reçue mentionne une rencontre avec le gouvernement. A la place, nous avons trouvé des médiateurs. Ces derniers ont déjà fait un excellent travail pour rapprocher les deux camps. Mais, nous considérons que ce jour n’est pas approprié pour faire de la médiation. Aujourd’hui, on attendait des réponses », a expliqué le coordonnateur du Grand cadre, Mamadou Lamine Dianté. C’est sur ces faits « que nous avons décidé en toute responsabilité de nous retirer ».
En attendant, l’union syndicale a lancé son cinquième plan d’actions qui commence ce mardi 14 avril, avec un débrayage à 9 heures suivi d’une assemblée générale groupée. Puis, ce sera trois jours de grève totale (mercredi, jeudi et vendredi). Il y a aussi dans le plan d’actions les mesures de rétention des notes, de boycott des conseils de classes et des cellules pédagogiques.
A la question à savoir si, à ce rythme, on devait craindre une année blanche, M. Dianté a rétorqué que « cela va de la responsabilité de l’Etat du Sénégal ».
En tout cas, le Grand cadre semble déterminé à poursuivre la lutte jusqu’à la satisfaction totale de ses revendications : le respect strict du protocole d’accord du 17 février 2014, le respect total de la gestion démocratique des personnels enseignants, la fin des lenteurs administratives et l’augmentation substantielle des indemnités allouées aux enseignants
COTE D'IVOIRE: PAS DE NOUVEAU TRANSFEREMENT A LA CPI
Abidjan, 12 avr 2015 (AFP) - Le président ivoirien Alassane Ouattara a annoncé dimanche que les responsables des crimes, commis lors de la crise postélectorale de 2010-2011 en Côte d'Ivoire, seront jugés dans le pays, refusant tout nouveau transfèrement à la Cour pénale internationale.
"Les personnes responsables d'atrocités seront jugées et continueront d'être jugées (...) en Côte d'Ivoire par la justice ivoirienne, quelque soit les opinions nationales ou internationales" a affirmé M. Ouattara, lors d'une rencontre avec les "victimes", retransmise à la télévision nationale.
"Nous n'allons épargner personnes (...) où que ce soit sur le territoire national" a-t-il martelé, réfutant l'accusation de "justice des vainqueurs". "J'entends ici et là, la justice des vainqueurs, est-ce qu'on a déjà vu une justice des vaincus ?" a demandé le président ivoirien, d'un ton ferme.
"Si c'étaient les autres, ils vous auraient tué tous...." a-t-il poursuivi, sans nommer personne. La Côte d'Ivoire a connu cinq mois de violences postélectorales, qui ont fait plus de 3.000 morts entre décembre 2010 et avril 2011, causées par le refus de l'ex-président Laurent Gbagbo de reconnaître la victoire d'Alassane Ouattara.
Considérée comme une protagoniste majeure de la crise, l'ex-Première dame Simone Gbagbo a été récemment condamnée à 20 ans de prison par la justice ivoirienne. Mme Gbagbo est également poursuivie pour "crimes contre l'humanité" par la Cour pénale internationale, à l'instar de son époux, écroué depuis fin 2011 à La Haye, et de l'ex-chef de milice Charles Blé Goudé.
Mais Abidjan refuse le transfèrement de l'ex-Première à La Haye, affirmant être en mesure de lui assurer une justice exemplaire sur le sol ivoirien. Mais seul les pro-Gbagbo sont pour l'instant inquiétés, nourrissant les accusations de "justice des vainqueurs".
"Personne n'ira à la CPI, nous jugerons toutes les personnes ici en Cote d'Ivoire", a insisté M. Ouattara, avant d'inviter les pro-Gbagbo, à demander "pardon". "S'ils ne demandent pas pardon aux Ivoiriens et aux victimes pour ce qu'ils ont fait, il n'aura pas de grâce (présidentielle), il n'aura pas d'amnisties.
Je veux que cela soit clair", a t-il souligné. Pour M. Ouattara, la présidentielle d'octobre prochain qu'il "compte remporter dès le premier tour (...)devra tourner définitivement la page de cette crise".