Le député de «Rewmi», Thierno Bocoum, est convaincu que c’est le Président Sall qui est derrière les sorties des responsables de son parti sur le mandat présidentiel.
Dans une tribune intitulée «Réduction du mandat du Président : Les confusions et contrevérités des partisans du Wax waxeet», il indique : «Contrairement à l'attitude de remise à l'ordre qu'il a toujours eue face aux dérives de certains membres de son parti, le Président Macky Sall a, cette fois-ci, trop laissé faire. Cette nouvelle approche qui met à contribution ses proches collaborateurs renseigne sur une stratégie que le temps ne tardera certainement pas de révéler. Tout porte à croire que le Président Macky Sall est derrière le débat sur la faisabilité du respect de son engagement».
M. Bocoum en veut pour preuve : «Il se pose encore des questions sur cette faisabilité, malgré son autre engagement de faire un référendum en 2016. En atteste sa dernière sortie à Nioro».
«Eu égard aux argumentaires développés ça et là par les partisans du ‘Wax waxeet’, et dont le but est de semer le doute dans la tête des Sénégalais», il sied, selon lui, d'apporter des précisions.
«Ils disent que le Président a juré de respecter et de faire respecter la Constitution. Par conséquent, il ne peut la toucher pour réduire son mandat de 7 à 5 ans. Le Président Macky Sall a touché au moins à deux reprises à la Constitution depuis son accession au pouvoir. Cela a été possible, parce que la Constitution prévoit sa propre révision en son article 103. Par conséquent, une révision constitutionnelle visant la réduction de la durée du mandat du président de la République est bien prévue par la même Constitution», soutient Thierno Bocoum.
Par rapport à l’argument selon lequel «le référendum est coûteux», le député déclare : «C'est le Président qui a décidé d'aller au référendum. Il pouvait passer par la voie parlementaire. Cela n'aurait presque rien coûté à l'Etat».
M. Bocoum précise que «l'interprétation de l'article 27 de la Constitution qui aboutit à l'exigence de passer par la voie référendaire était valable dans sa formulation de 2001. La disposition de 2001 a été modifiée en 2008 par la loi constitutionnelle n° 2008-66 du 21 octobre 2008».
Le «rewmiste» balaie également l’argumentaire consistant à dire «le Président ne peut démissionner qu'en cas d'incapacité». «La démission est constatée par le Conseil constitutionnel qui doit être saisi par le président de la République. Le Président peut donc décider de démissionner, quand il veut, sans souffrir d'aucune incapacité».
Aux partisans du «Wax waxeet» qui disent que «la loi ne peut pas rétroagir», M. Bocoum leur rétorque : «Le principe de la non-rétroactivité des lois comporte des limites parmi lesquelles, et en l'espèce, les lois expressément rétroactives».
En définitive, souligne-t-il : «Le Président dispose d'au moins trois possibilités pour respecter son engagement. Il peut passer par la voie parlementaire, par la voie référendaire ou tout simplement démissionner. La balle est dans son camp».
Etalé un peu partout dans les rues de la ville sur des tables de fortune ou à même le sol, le kaolin (« keew » en Wolof) est vendu de manière incontrôlée. Vendu en petits cornets ou en gros morceaux, il est échangé contre 25 FCFA, 50 FCFA ou plus, selon la quantité voulue. Cette argile de couleur blanchâtre, grisâtre ou même parfois rosâtre est exposée à la poussière, à ciel ouvert. Malgré ses effets néfastes observés par certains consommateurs, le produit reste prisé par bon nombre de sénégalaises, même s’il attire certains hommes au point que certains accros lui voient même un aspect thérapeutique. Les femmes enceintes qui composent la principale clientèle cherchent souvent à assouvir l’envie de manger du sable. Un tour au quartier de Grand-Dakar, au rond-point Liberté 6, à Sacré Cœur nous en apprend un peu plus.
Il est 15 h passées de quelques minutes au populeux quartier de Grand-Dakar. L’ambiance bat son plein en cet après-midi du jeudi 9 avril. Hommes, femmes, jeunes et vieux vaquent paisiblement à leurs occupations, dans le vacarme des voitures. Dans ce décor confus, vulgarisateurs, teinturiers et tabliers exposent leur quotidien. Les tabliers, composés en majorité de ressortissants guinéens, longent la rue. Sur leurs étals, on peut apercevoir du «madd» mis en pots, des cacahuètes, des oranges, des pamplemousses, et d’autres friandises. Mais, ils exposent en grande quantité le kaolin ou «Kew» en langue Wolof. Après le refus catégorique des deux premières vendeuses que nous avons abordées, de s’exprimer, la troisième qui préfère garder l’anonymat, s’est livrée à nos questions. La jeune femme, la quarantaine révolue, donne des explications sur les variétés de cette argile et de sa clientèle.
Le kaolin, classé en trois catégories
«Comme vous pouvez le voir dans l’agencement, le kaolin a des variétés et c’est pourquoi je les sépare dans la manière de l’exposer. Certains sont rigides avec une couleur grisâtre, préférés par la majorité. On dit qu’il a le meilleur goût. Il y’a une autre variété qui est moins dur, et une troisième qui est complètement argileuse et de couleur beaucoup plus blanche que les autres», explique-t-elle pour déterminer les trois types de kaolin disponibles sur le marché.
«Les clients choisissent selon leur préférence. En plus, je peux dire que cette argile fait partie de mes produits les mieux vendus parce que beaucoup de sénégalais en raffolent et viennent chaque jour s’en procurer. Des femmes pour la plupart du temps, et surtout celles qui sont en état de grossesse, mais aussi quelque fois des hommes qui disent l’acheter pour leurs épouses», explique-t-elle.
«Pendant que d’aucuns l’achètent pour uniquement le plaisir de le croquer, d’autres s’en ravitaillent pour, soutiennent-t-ils, soigner certaines maladies comme les troubles de l’estomac, les acnés, etc. Il parait que ça soigne ces maladies», confie-t-elle.
Quelques dix mètres après elle, se trouve la place de Mariama Bâ, une autre détaillante du produit. Même si elle n’a pas voulu dire exactement le prix de revient de son produit, elle a tenu tout de même à nous renseigner sur sa provenance. « Le Cameroun, le Nigeria, le Sénégal et le Mali sont généralement les grands producteurs de cette roche calcaire», avance-t-elle. «Je ne suis jamais allée dans ces états pour pouvoir le vérifier. A ma connaissance, dès que le produit rentre dans le pays, il est acheminé vers le marché «Syndicat» de Pikine ou à l’ancienne gare ferroviaire de Dakar par le biais des camions gros porteurs ou du train. C’est là-bas que nous allons le chercher pour le revendre au détail», renseigne-t-elle. Le prix en gros de l’argile au niveau de «Syndicat» «n’est pas trop cher, le kilogramme varie entre 150 FCFA et 300 FCFA, selon la qualité», nous apprend-elle.
Un produit bien rentable
Fatoumata Baldé, détaillante au Rond-point Liberté 6, a donné plus de précision sur l’écoulement. Elle estime que la vente du Kaolin est une activité très rentable qui permet de réaliser de bons chiffres d’affaires. «Dans mon étalage, je peux assurer que le kaolin fait partie des produits les mieux vendus. Avec sa commercialisation, je parviens à entretenir ma famille. Le travail n’est pas difficile, car de mon retour du marché Syndicat où je pars en acheter par 2, jusqu’à 4 kg parfois. Il suffit juste de le casser en gros et petits morceaux pour en faire des cornets de 25 FCFA et de 50 FCFA», déclare-t-elle.
«Le kaolin se vend plus facilement que les mangues, les oranges et les autres fruits qui pourrissent rapidement parce qu’il ne reste pas longtemps entre mes mains», poursuit-elle.
Pour la consommation, Ndèye Fatou Ndour, quinquagénaire trouvée en train d’acheter, explique : «Il y a plus de 10 ans de cela, j’avais une de mes amies qui en croquait beaucoup au point même que j’avais peur pour sa santé. D’ailleurs, elle était souvent confrontée à des problèmes de constipation et de maux de ventre». Un simple essai par influence a fini par devenir une habitude. «Je me rappelle souvent entendre de sa bouche que cette argile n’était pas bonne pour sa santé, mais elle s’entêtait. Et comme on était tout le temps ensemble, et puisqu’elle tenait trop à son inséparable cornet, ma curiosité m’avait poussée un jour à en goûter pour voir ce que ça donnait. Au début, ça ne me disait rien, parce que n’étant ni salé, ni sucré. Mais par la suite, je suis devenue une fidèle acheteuse», reconnait-elle. «L’appétit venant en mangeant, j’ai fini moi aussi, par m’y habituer et devenir dépendante de cette argile qui est comme une drogue» dit-elle.
Le kaolin, comme une drogue
«Il y a 7 ans maintenant que je mange ce caillou blanc, mais de façon raisonnable car je n’en abuse pas. Je peux utiliser le cornet de 25 FCFA durant trois jours. En plus, je bois chaque soir du lait avant d’aller au lit pour échapper à la constipation. Ce qui est étrange, est que je n’arrive pas à savoir ce qui me pousse à en consommer», dit Touty, une jeune femme d’une vingtaine d’années, venue elle aussi en acheter. Sa copine, gardant l’anonymat, plus âgée, affirme le croquer à chaque fois qu‘elle est en état de grossesse. «J’ai trois enfants maintenant, mais je peux dire que durant toutes mes grossesses, je le prends et je ne sais même pas pourquoi. D’ailleurs, je crois que c’est pourquoi mes accouchements sont souvent difficiles, car il paraît que ça peut en être la cause », confesse-t-elle. Avant de poursuivre : «j’ai même entendu dire que si on en consomme trop ça peut provoquer des fausses couches ou d’autres complications. Mais ce qui est certain, dès que je viens à terme, c’est fini, ça ne me dit plus rien».
Au plan géologique, le kaolin résulte de la dégradation des couches de granites emprisonnés dans le sous-sol. Il est retrouvé un peu partout dans le monde et son appellation découle de la déformation du nom du tout premier gisement découvert en Chine dans l’agglomération de Kao Ling. Toutefois, l’appellation de cette argile consommée varie selon les pays.
SEYNABOU MARONE, SAGE FEMME D’ETAT, CONFIRME LES CONSEQUENCES : «C’est la pire des choses pour une femme en état de grosse»
Selon la sage femme d’état Seynabou Marone du département de Nguéniène, «la consommation du kaolin est l’une des pires choses pour une femme en état de grossesse, elle augmente ses risques d’avorter en début de grossesse. Elle entraine de fausse couche avec une forte hémorragie, de 4 à 5 mois, en plus; l’argile peut mettre en danger sa vie», témoigne-t-elle. «Comme on le sait, une femme en état de grossesse a besoin de beaucoup de sang parce que ses hémoglobines diminuent durant cette période. Et dans ce cas, il serait plus recommandé pour elle d’enrichir son alimentation, de se méfier de tout ce qui pourrait lui apporter des complications. Mais aussi de bien se reposer », poursuit-elle.
En plus de cela, explique la sage-femme, le kaolin, pour une femme enceinte qui le consomme, met aussi en danger la vie de son enfant qui risque de se voir étouffer par l’argile qui généralement recouvre toute la tête sous une forme de couche blanchâtre. L’autre aspect négatif de cette argile blanche est qu’elle est la cause fréquente de constipation pour les femmes non enceintes à plus forte raison, celles en état de grossesse. Elle favorise également des anémies sévères qui, à la longue, peuvent être la porte d’entrée pour d’autres maladies.
A en croire la sage-femme, les femmes en état de grossesse devraient bien se méfier de mettre en danger leur vie et celle de leur enfant. Par conséquent, elle les a invitées à être plus conscientes et responsables.
OUSTAZ ALIOUNE SALL SUR LA CONSOMMATION DU KAOLIN : «On doit interdire sa vente comme on l’a fait pour la drogue»
La consommation du Kaolin, qui reste un phénomène de société, n’est pas seulement déconseillée par les médecins. Elle est aussi bannie, du point de vue religieux. C’est ce que nous apprend Oustaz Alioune Sall, prêcheur à la radio Sud FM, qui estime que la consommation de ce produit dangereux et très nuisible à la santé doit être interdite comme on l’a fait pour la drogue. «Cette argile blanche détruit la personne de la même manière que la drogue. Et comme la consommation de la drogue est interdite dans ce pays, il devrait en être de même pour le Kaolin», suggère-t-il. Le célèbre prêcheur de Sud FM pense qu’il est temps que les autorités prennent des mesures indispensables pour régler une bonne fois cette question qui a pris une ampleur démesurée dans la société sénégalaise. Oustaz Alioune Sall a aussi vivement encouragé de ramasser tous les tabliers qui le vendent.
Pour lui, le kaolin n’enlève ni la soif, ni la faim. «Pis, il peut créer beaucoup de dégâts chez les personnes qui ont l’habitude de le prendre, car c’est un produit qui, après la consommation, forme un bloc dans le ventre de celui qui l’a pris», renseigne-t-il. Cependant, précise-t-il, «chez les femmes en état de grossesse, il faut comprendre qu’elles ont toujours durant cette phase une envie bizarre de manger ou d’utiliser des choses qu’elles ne prenaient pas en temps normal». Selon le prêcheur, c’est dans cette perspective que certaines préfèrent le kaolin au moment où d’autres utilisent d’autre produits. «Malgré tout, ce n’est pas une raison de le vendre», dit-il.
PAR MADIAMBAL DIAGNE
TAISEZ-VOUS, S’IL VOUS PLAIT !
Quel démon les pousse-t-il à se détruire ? Ils font tout de travers. Nommés à des emplois publics, au lieu de faire des résultats probants, de nombreux responsables de l’Apr posent des actes puérils pour ne pas dire stupides
Qu’ils sont vraiment drôles nos «amis» de l’Alliance pour la République (Apr) ! Ils ont la manie de susciter à chaque fois des polémiques qui ne leur profitent pas ou qui sont carrément défavorables à leur régime.
A la limite, ce sont eux qui instaurent des polémiques inutiles et inopportunes. Les sorties récurrentes de Moustapha Cissé Lô, de Mbaye Ndiaye, de Farba Ngom pour marquer leur opposition à la réduction du mandat du président de la République mettent mal à l’aise le chef de l’Etat (voir P 7 du Quotidien de ce lundi 13 avril 2015). De telles prises de positions jettent le doute sur sa bonne foi ou sa capacité à instaurer de l’ordre ou de la discipline dans les rangs de ses collaborateurs. Le chef de l’Etat apparaît même aux yeux d’une certaine opinion comme un certain adepte de la duplicité, car on ne saurait comprendre que ses camarades de parti arrivent à s’opposer à ses positions de manière si véhémente.
Il n’y a eu, dans cette ambiance, qu'Abou Abel Thiam, l’ancien porte-parole du Président, qui a eu le courage, lors d’une récente sortie dans la presse, d’affirmer que Macky Sall ne saurait se renier, revenir sur son engagement à réduire son mandat. Mais pour le reste, on a même vu, aussi bizarre que cela puisse paraître, un ministre, revêtu de la mission de porte-parole du gouvernement, s’autoriser une sortie médiatique à l’insu de sa hiérarchie.
Tout cela tend à fragiliser la gouvernance du Président Sall et son autorité sur ses troupes. Le chef devient ainsi moins respecté et donc vulnérable. Le culte de la liberté de parole et de ton est à un tel point que chacun peut faire fi de ce qui arrangerait le chef. Le désordre et la cacophonie sont tels qu’un ministre d’Etat à la présidence de la République, Mbaye Ndiaye pour ne pas le nommer, se permet de ramer publiquement à contre-courant des positions du chef de l’Etat.
Tout le monde sait que la politique de traque des biens mal acquis constitue un axe majeur de la gouvernance du Président Macky Sall et que cela procède d’un engagement électoral fort. Mais curieusement, ce sont des responsables de l’Apr, et toujours les mêmes, qui montent au créneau pour demander la suspension ou l’abandon d'une telle politique. Ils ne prennent pas la peine de prendre l’avis de leur chef de parti. C’est comme s'ils n’en ont cure.
Ce sont toujours les mêmes personnes qui occupent systématiquement les médias pour suggérer à haute et intelligible voix des mesures de grâce pour les personnes reconnues coupables de prévarication de ressources publiques avant même que les procédures judiciaires ne soient épuisées. De telles sorties apparaissent toujours embarrassantes pour le chef de l’Etat.
Les responsables de l’Apr prennent également l’initiative, le verbe haut et la gestuelle hargneuse, de travailler à casser la dynamique d’une alliance politique entre leur parti et les composantes de Benno bokk yaakaar ou de Benno ak Tanor ou de l’alliance électorale "Macky-2012". Ils y vont dans la provocation pour leur demander de se déterminer avant l’heure pour la prochaine Présidentielle qui se tiendrait au plus tôt en 2017.
A défaut, ils les poussent à quitter le gouvernement et installer ainsi une crise politique majeure. Ils ne cherchent même pas à savoir si leur chef est préparé ou est suffisamment outillé à faire face à une telle crise qu’il n’aura pas provoquée.
A l’Assemblée nationale, ils engagent une opposition frontale et farouche contre les alliés détenteurs de postes enviables. Ce sont eux qui sont à l’origine de toutes les rebellions et tentatives de bouter Moustapha Niasse du perchoir de l’Assemblée nationale alors que l’engagement irrévocable de Macky Sall de continuer son compagnonnage avec celui-ci est connu de tout le monde.
C'est dans cette logique suicidaire qu’ils ont participé à raidir les positions de responsables du Parti socialiste, leurs autres principaux alliés au gouvernement, quand il s’était agi des réserves exprimées par le ministère de l’Economie, des Finances et du Plan, relativement à une opération d’emprunt obligataire lancée par la Ville de Dakar sous la direction de Khalifa Ababacar Sall. Au lieu de laisser les techniciens de ce ministère régler cette question purement technique au vu des objections qu’ils ont soulevés, des responsables de l’Apr ont fait des sorties médiatiques tonitruantes et irréfléchies pour finir par donner l’impression qu’il y aurait une main politique derrière en vue d’un dessein de contrer le maire de Dakar qui serait un challenger redouté par le Président Macky Sall. Sophocle enseignait : «J‘ai l’habitude de me taire sur ce que j’ignore.» Pour nos «amis de l’Apr», c’est tout le contraire...
Les mêmes attitudes d’ostracisme ont libre cours jusqu’au sein du gouvernement. Les petites combines et mesquineries, les chausse-trappes sont toujours signées de la main de responsables de l’Apr. Certains se sont montrés si négatifs qu’ils avaient par exemple travaillé à saboter la préparation et la mise en œuvre du Plan Sénégal émergent (Pse), qui constitue désormais l’atout politique majeur du Président Sall. Et même pour pousser un Premier ministre au départ, l’Apr peut compter sur ses francs-tireurs de service pour faire le boulot.
Quel démon les habite-t-il et les pousse-t-il à travailler ainsi à se détruire ? Ils font tout de travers. Nommés à des emplois publics, au lieu de faire des résultats probants, de donner des gages de bonne gestion et de bonne gouvernance publique, de nombreux responsables politiques de l’Apr se mettent à poser des actes puérils pour ne pas dire stupides.
C’est quelle idée de peindre des bus de la société de transports publics Dakar dem dikk (Ddd) aux couleurs de l’Apr ? Le débat ne porte donc plus la grande réalisation du gouvernement de doter cette entreprise de 475 nouveaux bus qui vont contribuer fortement à régler les problèmes de mobilité dans la capitale, mais on le déplace sur des détails de couleurs de bus. L’opinion publique ne retiendra pas les nouveaux bus, mais leur couleur marron-beige. Cette même idée saugrenue a poussé à peindre les façades de l’aéroport de Dakar, les murs du stade Léopold Sédar Senghor ou le siège, toujours en chantier, de la société nationale de la Loterie sénégalaise, aux mêmes couleurs.
Le siège du gouvernement est en réfection. Vont-ils le repeindre en marron-beige ?
DIANTE ET CIE NE VEULENT PAS DE "RENCONTRE TAMPON"
Les syndicats d’enseignants réunis autour du Grand cadre ont boudé la séance de plénière convoquée par le gouvernement du Sénégal. Mamadou Lamine Dianté, coordonnateur du cadre et Cie ont déploré le format de la rencontre selon lequel les enseignants devaient d’abord prendre langue avec les médiateurs avant de rencontrer le gouvernement. Pour eux, l’heure était venue de recueillir les réponses du gouvernement sur les différents points du protocole d’accords signés le 17 février 2014.
«En moins de 24 heures de la rencontre, il y’a eu un changement dans la programmation qui voudrait que la délégation parlementaire et les autres médiateurs puissent rencontrer les enseignants d’abord avant l’arrivée du gouvernement. Ce format n’a pas rencontré l’agrément du Grand Cadre qui a estimé que nous n’avions pas besoins d’une rencontre tampon ».
Tels sont les propos du coordonnateur du Grand Cadre des syndicats d’enseignants (Gcse), Mamadou Lamine Dianté, samedi 11 avril juste après avoir «boudé» la plénière convoquée par le gouvernement.
Informant sur la convocation du ministre de la Fonction publique pour une rencontre entre les deux parties sur le protocole d’accords, le Gcse estime que «le gouvernement n’est pas prêt pour apporter des réponses concrètes. Il n’avait pas besoin d’une rencontre tampon».
«C’est le temps pour nous de recueillir les réponses du gouvernement. Or, le samedi, l’heure n’était pas à la médiation. Nous attendions à un format selon lequel les syndicats d’enseignants et le gouvernement peuvent se parler directement en présence des médiateurs. Cela n’a pas été le cas», a souligné le Secrétaire général du Saemss-Cusems.
Parlant du vote de la loi sur le statut général des fonctionnaires dont 21 379 enseignants sont susceptibles de bénéficier de la validation des années de volontariat, de contractualisation et de vacation capitalisées par les professeurs et maitres contractuels recrutés comme fonctionnaires, le Gcse joue la carte de la prudence.
«Nous attendons la promulgation de la loi et de son décret d’application. Il est temps que les autorités se rendent compte que ce sont des difficultés qui poussent les enseignants à se radicaliser», a relevé M. Dianté.
Avant de poursuivre : «tous les sénégalais sont conscients des gros nuages qui pèsent sur l’année scolaire à l’exception du gouvernement qui doit comprendre que nous sommes à lisière d’une année blanche avec le cinquième plan d’actions. En mi-avril, les élèves n’ont pas encore bouclé l’année scolaire».
USEQ et CUSEMS rencontrent le gouvernement
La plénière convoquée par le gouvernement n’a pas toutefois été boudée par toutes les organisations syndicales. En effet, l‘Union syndicale pour une éducation de qualité (Useq) et le Cadre unitaire syndical de l’enseignement moyen secondaire (Cusems) ont préférer rencontrer la délégation gouvernementale.
D’ailleurs les deux parties ont retenu, selon l’Aps, de se « retrouver à nouveau vendredi prochain pour l’évaluation du dernier protocole d’accord portant sur les revendications en attendant de rendre compte à leurs bases, des informations reçues».
«Les deux parties ont convenu d’élaborer un procès-verbal mentionnant les engagements pris par la délégation gouvernementale lors de cette rencontre», lit-on dans le document.
Si les organisations syndicales semblent se liguer désormais en ordre dispersé pour la prise en charge des points de revendications, il n’en demeure pas moins que cette rencontre de ce samedi a accouché d’une souris. Les espoirs ont volé en éclats, avec le Gcse qui entend poursuivre leur cinquième plan d’actions.
Il est attendu un débrayage à partir de demain mardi 14 février suivi d’une assemblée générale. Les 15, 16 et 17 avril seront consacrés à une grève totale en plus de la rétention de notes et le boycott des cellules pédagogiques.
Le bureau politique de la synergie républicaine s’est réunion ce samedi pour discuter des questions relevant de l’actualité. A cette occasion, les membres de cette entité politique sont revenus sur le mandat du président de la République ainsi que d’autres questions liées à la crise scolaire…
Appeler le citoyen à voter non à la réduction du mandat du président de la République, tel est l’avis de synergie républicaine. Réuni en bureau politique ce samedi, les partisans de Mohamed Moustapha Diagne se débarquent totalement de la décision visant à réduire son mandat de 7 ans à 5 ans.
«Le bureau politique ne souscrit pas de la réduction du mandat de l’actuel Président de la République et en conséquence engagerai le parti à voter non en cas d’organisation de referendum», soutient Synergie républicaine.
Pour justifier une telle décision, la Synergie républicaine s’appuie sur la non-rétroactivité de la loi, avant d’indiquer que les 5 ans serait une courte durée pour réaliser une certaine politique de développement.
«D’abord la rétroactivité de la loi ne semble pas plausible, en plus le mandat de courte durée ne sont pas adoptés au pays sous développés» soutient le bureau politique de la synergie républicaine. Sous un autre registre, la synergie républicaine dénonce la nouvelle couleur des bus de la société Dakar dém dikk, en soutenant que cette attitude risque de mettre mal à l’aise le président de la République.
« Le parti demande à cette société de les repeindre aux couleurs nationales enfin de mettre à l’aise le président de la république», mentionne le communiqué du bureau politique.
Par la même occasion, la synergie républicaine a plaidé pour le monde rural avant de lancé un appel au gouvernement de prendre des décisions rapides face à la crise scolaire.
Elle invite les syndicalistes à mettre en avant l’intérêt des élèves. « Nous la synergie républicaine exhortons le gouvernement à appuyer le monde rural et à trouver des solutions à la crise scolaire», ajoute le document.
EL HADJ MALICK GUEYE PROMET LE 1ER TOUR A MACKY SALL
L’ancien député libéral, El Hadj Malick Guèye, a été reçu en audience au palais, par le président de la République, Macky Sall, juste avant le début de sa tournée économique dans la zone de Kaolack.
Après 2 heures d’échanges, le leader politique de Lat-Mbengué qui dirige le Mouvement «Suxali Saloum», lui a promis une victoire éclatante, au 1er tour de la présidentielle de 2017.
Joignant l’acte à la parole, El Hadji Malick Guèye, a réussi une mobilisation exceptionnelle à l’accueil du président de la République, hier à Passy. Le président, Macky Sall qui l’a trouvé à l’entrée de la ville avec le jeune leader de la Convergence des jeunesses ré- publicaines (Cojer) dans le département de Kaolack, Abdoulaye Khouma, à la tête d’une foule énorme, a renouvelé à ces derniers ses vifs remerciements.
Interpellé sur son audience, El Hadji Malick Guèye qui n’a pas voulu dévoiler le contenu de ses échanges avec le président de la République, Macky Sall, a toutefois indiqué que de Nioro à Passy en passant par Koungheul et le département de Kaolack, rien n’a été laissé au hasard pour la réussite de l’accueil mémorable que le Saloum, sous la houlette «d’un véritable Saloum-Saloum», lui a ré- servé hier.
Convaincu que le Saloum à toutes les raisons du monde de soutenir le président, Macky Sall, l’ex-responsable libéral, El Hadji Malick Guèye souligne que «le Chef de l’Etat, la première Dame, le Premier ministre et le Président de l’Assemblée nationale, sont tous de la région du Saloum.»
MACKY SALL EN MODE CLAIR-OBSCUR
POLEMIQUE AUTOUR DE LA REDUCTION DU MANDAT PRESIDENTIEL ET DE SA MODALITE
La polémique qui est en train de polluer le débat autour de l’engagement du chef de l’Etat Macky Sall à réduire son mandat de sept à cinq ans, a reçu une réponse ferme de ce dernier, mais une réponse elle-même source de polémique. S’exprimant une énième fois sur la question, le président de la République en tournée économique dans le Sine Saloum, a en effet sommé ses partisans comme l’opposition à taire « les débats inutiles » et «les querelles » sur la réduction de son mandat. Une promesse de campagne électorale qu’il entend respecter contre vents et marées. Seulement, la modalité déjà arrêtée (à savoir le référendum) ne semble plus acquise pour le chef de l’Etat qui a invité à laisser les spécialistes trancher le débat de fond pour déterminer les…procédures de faisabilité.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que Macky Sall a véritablement clos le débat autour de la réduction de son mandat présidentiel de sept à cinq ans. Interpellé sur la question, en marge de sa tournée économique, par le président du Conseil départemental de Nioro, Malaw Sow, un des militants apéristes de la localité, le président Macky Sall s’est montré catégorique. « Pourquoi tout ce débat. Nos concitoyens ont beaucoup spéculé sur la question. Maintenant, il est temps d’arrêter le bavardage et concentrer nos efforts sur le travail. La réduction de mon mandat à cinq (5) ans, c’est moi-même qui l’ai dit. C’est moi-même qui ai pris cet engagement. Aujourd’hui, les concitoyens doivent comprendre que ce débat n’a pas encore sa raison d’être. Le Sénégal est un pays organisé qui dispose d’institutions fonctionnelles. C’est tout un processus que nos institutions doivent engager. L’Etat a pris toutes les dispositions allant dans ce sens. Il faut attendre 2016 et laisser le temps aux institutions compétentes pour trancher sur cette question», a laissé entendre le Président Macky Sall.
S’adressant aux militants de l’Alliance pour la République (Apr), il a précisé : « je vois tous les jours des responsables de mon parti procéder à des sorties dans la presse, mais je crois qu’il n’est pas encore temps de tout focaliser sur ce débat. Au moment venu, nous irons tout débattre à l’interne et ce, quelle que soit la position idéologique des uns et des autres. Mais, il faut toutefois respecter la discipline de parti et apprendre à être discipliné. C’est important pour un pays qui tend vers l’émergence ».
Et d’inviter dans la foulée à savoir raison garder : « Il y a un débat de fond pour déterminer les procédures de faisabilité. Ce débat de fond est pris en charge par les spécialistes. Ce n’est pas à moi de choisir la procédure. De plus, attendons 2016 pour trancher à la lumière de ce que diront les spécialistes ». Suffisant pour dérouter ceux qui pensaient que le principe du référendum était acquis pour la réduction du mandat présidentiel ! Macky Sall serait-il en train de revoir sa copie quant à la procédure institutionnelle pour ramener le quinquennat au Sénégal ?
A l’endroit de l’opposition, Macky Sall s’est voulu aussi clair : « Aucune personne ne pourra se servir de mes propos pour faire de la politique. Ceux qui croient qu’ils pourront profiter de mes déclarations pour divertir, se trompent éperdument. Car, si l’on prête une attention particulière à la manière dont marche notre pays, on se rend compte que le Sénégal est surtout retardé par un débat politique à outrance. Il faut changer de méthode et privilégier surtout le débat social ou économique pour être plutôt en conformité avec la réalité dans notre chère patrie. Il est temps de mettre un terme aux Thiakhaneries (farces-ndlr). Débattons sur des choses qui font avancer le pays », a conseillé, pour finir, le président de la République.
LES MINUTES D’UNE RENCONTRE QUI A TOURNÉ AU FIASCO
NÉGOCIATIONS ENTRE LE GOUVERNEMENT ET LES SYNDICATS D’ENSEIGNANTS
La rencontre entre le gouvernement et les syndicats d’enseignants prévue le samedi dernier n’a pas eu lieu. Le Grand cadre qui regroupe l’essentiel des syndicats d’enseignants a boycotté la réunion. Il accuse le gouvernement de manque de respect. Et maintient dans la foulée sa grève totale de 72 heures à partir de jeudi prochain.
La rencontre de samedi dernier était considérée comme celle de la dernière chance pour sauver l’école en proie depuis quelques mois à une grave crise. Les différents protagonistes semblaient mesurer cet enjeu.
Tôt le matin, avant même l’heure de la rencontre, les représentants des différents syndicats d’enseignants, les médiateurs parlementaires et les membres du Conseil économique, social et environnemental (Cese) étaient déjà sur place. Par petits groupes, ils discutent, rient aux éclats avant de se retrouver dans la salle où devaient se tenir les négociations. Quelques minutes après le huis clos, coup de théâtre : Les enseignants sortent et dénoncent un
manque de respect du gouvernement à leur endroit. «Nous allons boycotter la rencontre. Le gouvernement nous convoque à 10 heures et décide, lui, de venir à 13 heures. C’est un manque de respect notoire à l’endroit des syndicalistes que nous sommes. Mamadou Dianté va sortir pour faire une déclaration», s’empresse de dire Dame Mbodj s’adressant à la presse qui attendait dans le hall du Conseil économique, social et environnemental (Cese).
S’ensuivent après un désordre indescriptible, des disputes d’abord entre certains responsables syndicaux. Souleymane Diallo, secrétaire général du Syndicat des enseignants libres du Sénégal (Sels), n’étant apparemment pas satisfait de l’attitude de Mamadou Lamine Dianté qui, selon lui, devait quitter la salle en même temps que ses camarades.
Puis, Diallo pique une colère noire et commence à déballer. «Nous avions dit que si le gouvernement ne venait pas, nous allions sortir immédiatement. Qu’est-ce qu’il fait dans la salle ? Il n’a qu’à sortir», s’emporte-t-il malgré les appels au calme de Dame Mbodj et de certains médiateurs, Momar Samb, et imam Mbaye Niang.
«Je n’ai pas de problème. On a décidé d’une chose avant la rencontre et je n’ai fait qu’appliquer ce qu’on a décidé», réplique-t-il. «Il a raison, Mamadou Dianté doit sortir de la salle», lance un autre enseignant. Après ce coup de colère, Dianté sort avec les médiateurs. Surpris par la réaction de son camarade, il demande à savoir ce qui s’est passé.
Mis au courant, il minimise et tente de dédramatiser. «J’ai duré dans la salle, mais c’est juste pour remercier les médiateurs parce que jusqu’à hier, ils ont fait un excellent travail», se justifie-t-il.
Passé ce malentendu, les médiateurs entrent en scène. Ils voulaient dissuader les responsables syndicaux de ne pas bouder la rencontre. «Est-ce qu’on peut se voir ?», demande El Hadj Momar Samb à Mamadou Lamine Dianté.
Avant même que ce dernier ne puisse répondre, un autre enseignant dans la foule lance ceci à Momar Samb. «De toute façon, nous n’allons pas revenir sur notre décision. C’est décidé, nous allons boycotter la rencontre.» «Je ne suis qu’un facilitateur. Je ne négocie pas à votre place. Je veux juste vous parler», insiste El Hadj Momar Samb, nerveux.
Et imam Mbaye Niang de renchérir : «Accordez-nous une minute au moins. Restez, on va appeler le gouvernement. Il va venir tout de suite vous rejoindre. Ne partez pas», supplie presque imam Mbaye Niang.
Voyant que les carottes étaient cuites pour cette rencontre, imam Mbaye Niang fait dans la menace. «Si vous partez, je ne vais plus jouer le rôle de médiateur. Je vais retourner dans ma mosquée», indique-t-il. Les enseignants, très déterminés, ont maintenu le boycott et tenu leur déclaration devant la presse.
«Le Grand cadre des syndicats d’enseignants, qui représente l’essentiel des syndicats représentatif des enseignants, n’a pas apprécié le format qui a été proposé parce qu’il y a un changement de programme. Nous avions reçu une convocation pour une rencontre entre le gouvernement et le Grand cadre des syndicats d’enseignants à 10 heures ce samedi, et nous avons informé notre base que nous allons rencontrer le gouvernement à 10 heures.
Si nous venons rencontrer les médiateurs qui ont fait un excellent travail à la place du gouvernement, notre base allait considérer que nous sommes dans la manipulation et non dans un travail sérieux. C’est pourquoi en toute responsabilité, en l’absence du gouvernement, le Grand cadre a décidé de se retirer. Il y a un temps pour la médiation, un autre pour avoir les réponses du gouvernement ; nous attendons justement des réponses», déclare Dianté.
Grève totale mercredi, jeudi et vendredi prochains
Les enseignants depuis quelques mois le respect du protocole d’accord du 17 février 2014, la fin des lenteurs administratives, entre autres. D’ailleurs, le Grand cadre a décidé de poursuivre son 5ème plan d’actions.
Un débrayage est prévu mardi à 10 heures suivi d’une Assemblée générale, l’occasion pour ce regroupement d’organisations syndicales d’informer sa base sur ce qui s’est passé ce samedi. S’ensuivra une grève totale de trois jours, les mercredi 15, jeudi 16 et vendredi 17 avril sur l’étendue du territoire et du préscolaire au secondaire, annonce Mamadou Dianté.
LE PARTI DU PRÉSIDENT ÉLU BUHARI GARDE LE CONTRÔLE DE L'ETAT-CLÉ DE LAGOS
Lagos, 12 avr 2015 (AFP) - Le Congrès progressiste (APC) du président élu Muhammadu Buhari au Nigeria garde le contrôle de l'Etat stratégique de Lagos, en remportant le poste de gouverneur, a annoncé la Commission électorale indépendante (Inec) dimanche.
Akinwumi Ambode de l'APC a obtenu 811.994 voix contre 659.788 pour son adversaire Jimi Agbaje, du Parti démocratique populaire (PDP) du président sortant Goodluck Jonathan, selon les résultats annoncés à la télévision par le représentant de l'Inec.
M. Agbaje a reconnu sa défaite dans un message sur Twitter. "Je viens d'appeler Akinwumi Ambode pour le féliciter pour sa victoire. je lui souhaite le meilleur et je prie pour qu'il guide cet Etat avec succès" a déclaré M. Agbaje depuis son compte Twitter.
Le vainqueur, M. Ambode, a aussi mentionné depuis son compte Twitter avoir reçu un appel de son adversaire, le félicitant. Le Nigeria, Etat fédéral, a voté ce week-end pour élire les gouverneurs et les assemblées de ses 36 Etats.
Le PDP espérait réussir à reprendre Lagos, la ville la plus peuplée d'Afrique sub-saharienne --avec quelque 20 millions d'habitants-- et la capitale des affaires de la première puissance économique du continent, aux mains de l'opposition depuis le retour de la démocratie en 1999.
M. Buhari a remporté fin mars l'élection présidentielle contre le président sortant Goodluck Jonathan. Il s'agit de la première alternance démocratique dans un pays qui a connu de nombreux coups d'Etats militaires.
AU NIGERIA, LE PARTI DU PRÉSIDENT ÉLU REMPORTE DES ETATS CLÉS LORS DES ELECTIONS LOCALES
Joel Olatunde AGOI, Ben SIMON |
Publication 13/04/2015
Lagos, 12 avr 2015 (AFP) - Le Congrès progressiste (APC) du président élu Muhammadu Buhari a pris le contrôle dimanche au Nigeria de plusieurs Etats-clés et a conservé son assise à Lagos lors des élections locales, deux semaines après sa victoire historique à la présidentielle.
Le Parti démocratique populaire (PDP) régnait en maître sur la présidence et sur la majorité des 36 Etats de la fédération depuis la fin des dictatures militaires et le retour de la démocratie au Nigeria, en 1999.
Au niveau national, l'APC prendra le pouvoir le 29 mai, avec l'investiture de M. Buhari. Il s'agit de la première alternance par les urnes, dans le pays le plus peuplé d'Afrique (173 millions d'habitants) et la première puissance économique du continent.
Au niveau régional, selon les premiers résultats annoncés par la Commission électorale indépendante (Inec), l'APC s'est emparé du siège de gouverneur dans les Etats de Kaduna et Katsina, au nord, jusqu'ici aux mains du PDP, ce qui n'est pas une surprise, pour les commentateurs.
A Kaduna, Nasir El-Rufai, qui vient d'être élu gouverneur, bénéficiait d'une grande popularité sur le terrain; et Katsina est l'Etat d'origine de M. Buhari.
Dans l'Adamawa, un des trois Etats du nord-est les plus durement touchés par l'insurrection islamiste de Boko Haram, les résultats officiels n'ont pas encore été annoncés, mais le candidat du PDP, Nuhu Ribadu, a déjà reconnu sa défaite via un communiqué envoyé à la presse, suggérant une autre victoire de l'APC.
L'APC ne détenait, avant ce scrutin, que 14 des 36 Etats de la fédération nigériane, tandis que le PDP en contrôlait 21 - auxquels s'ajoute un Etat détenu par un petit parti d'opposition.
Mais selon les résultats partiels non officiels, le parti de M. Buhari a de fortes chances de ravir la majorité au PDP au terme de ces élections des gouverneurs, avec des victoires très probables dans au moins trois autres Etats jusqu'ici PDP.
- Un scrutin "relativement pacifique" -
Selon la Commission électorale indépendante (Inec), les élections des gouverneurs, qui avaient lieu dans 29 Etats de la fédération, et des Assemblées locales, organisées dans l'ensemble des 36 Etats, se sont déroulées samedi de manière "relativement pacifique", malgré une soixantaine d'incidents violents dans tout le pays.
"Les choses se sont bien passées. Nos bureaux de vote ont ouvert à l'heure pour la plupart, et les lecteurs (de cartes biométriques) ont bien fonctionné" a estimé le porte-parole de l'Inec, Kayode Idowu.
Chez le géant d'Afrique de l'Ouest, jusqu'ici habitué à d'importantes violences électorales, l'élection présidentielle avait déjà constitué une bonne surprise: les violences sont restées très limitées, le perdant acceptant sa défaite et le scrutin ayant été qualifié de "démocratique" par les observateurs.
Les postes de gouverneurs sont convoités. Ils tiennent les cordons de la bourse dans des domaines-clés tels que l'éducation, la santé et les infrastructures, et leurs actions ont souvent plus d'impact direct sur la population que celles du président.
A l'échelle du pays, ils représentent un pouvoir collectif fort face aux autorités d'Abuja. Les opérations de vote ont dû être prolongées dimanche dans certains endroits, notamment dans l'Etat stratégique de
Rivers (sud), où selon l'Inec, certains bureaux n'ont pu ouvrir samedi faute de matériel électoral. Des bulletins ont également été volés dans d'autres bureaux. Une quinzaine d'incidents violents se sont produit.
C'est de cet Etat que provient une grande partie de la production pétrolière et gazière du premier producteur d'or noir africain. Le gouverneur sortant, Rotimi Amaechi, un ancien pilier du PDP, a rejoint l'APC en cours de mandat, et Rivers est le théâtre de tensions et de violences sporadiques, qui ont éclaté pendant la présidentielle et se sont poursuivies samedi.
L'Etat de Lagos, qui abrite la plus grande ville - 20 millions d'habitants - et le poumon économique du pays, faisait partie des enjeux cruciaux de ce scrutin.
On craignait des violences post-électorales, dans la mégalopole, au terme d'une campagne très rude entre Akinwumi Ambode, le candidat choisi par l'APC pour succéder au très populaire Babatunde Fashola, et Jimi Agbaje, du PDP.
Mais M. Agbaje a rapidement reconnu sa défaite, à près de 200.000 voix d'écart, et il a félicité M. Ambode, vainqueur du scrutin.