Dakar, 11 avr (APS) - La lutte contre le terrorisme passe en priorité par un renforcement de la formation des imams pour prémunir le Sénégal, "pas à l'abri d'une déstabilisation" liée à ce phénomène, ont préconisé, samedi à Dakar, des intellectuels sénégalais.
Ils prenaient part à une conférence publique organisée par le Club du Mandé ''perspective 22'' sur le thème ''Jihadisme et radicalisme islamiste en Afrique : Quelles capacités de défense commune?''.
Intervenant au cours de cette rencontre, le professeur Abdoul Latif Aïdara, enseignant au Centre d'études diplomatiques et stratégiques (CEDS) de Dakar, a souligné la nécessité d'un renforcement de la formation des imams.
Avec les prédicateurs, les imams "sont les meilleurs vecteurs de la communication, car chaque vendredi, 10 millions de Sénégalais font face à un imam", a-t-il soutenu.
Or, "aujourd'hui, la religion revêt un caractère qui les dépasse, car des gens, au nom du Prophète (Mouhammad, PSL) et du Coran, détruisent le monde", a ajouté M. Aïdara, par ailleurs président de l'Observatoire des risques criminels en Afrique sahélo-saharienne.
Selon Abdoul Latif Aïdara, "la matière première du terrorisme commence toujours par l'humiliation, qui produit la frustration ensuite la radicalisation qui conduit à l'endoctrinement avant'' le passage à l'action.
Le terrorisme relève d'une "problématique importée", a-t-il argumenté, soulignant que ce phénomène est parti des divisions enregistrées dans l'histoire de l'islam.
"C'est une problématique qui nous vient d'ailleurs", a insisté M. Aïdara, faisant toutefois état de l'existence de réseaux terroristes dits ''réseaux dormants dans tous les pays y compris le Sénégal".
Le récent attentant de l'Université de Garissa, au Kenya où quelques 147 personnes, essentiellement des étudiants, ont été tuées, le 2 avril dernier, est selon lui "symptomatique de la faiblesse des Africains, de leur manque de vision et d'ambition pour mettre un frein au terrorisme".
L'islamologue Abdoul Aziz Kébé a lui mis l'accent sur ''la prévention de ce qui alimente les cellules dormantes à travers l'enseignement et l'éducation''.
Pour ce professeur à l'Université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar, ''nos société n'ont pas le droit (...)'' de s'ouvrir aux projets éducatifs qui ne sont "pas conformes avec les visions de notre pays'', sous le prétexte de l'ouverture.
Abdoul Aziz Kébé a insisté sur la promotion de modèles constitutifs de l'identité de l'islam sénégalais dont le soufisme, à travers ''la revalorisation de notre propre modèle dans les lieux où l'on enseigne l'islam''.
Hamidou Dia, conseiller spécial du président de la République, Macky Sall, par ailleurs modérateur des débats, a rappelé que "le terrorisme a fait plus de morts musulmans qu'il n'en a fait en Occident".
"Il y a actuellement 18 groupes terroristes en Afrique et dans le monde et il serait très léger de penser que le Sénégal est à l'abri d'une déstabilisation malgré le rempart des confréries", a-t-il prévenu.
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RENCONTRE HISTORIQUE CASTRO-OBAMA AU SOMMET DES AMÉRIQUES
Panama (AFP) - Les présidents américain Barack Obama et cubain Raul Castro se retrouvent samedi à Panama pour des entretiens historiques, quelques heures après avoir symboliquement scellé le rapprochement entre leurs deux pays par une poignée de main qui fera date.
Selon la Maison Blanche, les deux dirigeants auront une "conversation" en marge du Sommet des Amériques. Il s'agira du premier échange entre chefs d'Etat des Etats-Unis et de Cuba depuis 1956, cinq ans avant la rupture de leurs relations diplomatiques.
Le sommet de 35 chefs d'Etat s'est ouvert vendredi sur cette poignée de main alors que les deux hommes, souriants, échangeaient quelques mots devant les caméras.
"Les amabilités entre les présidents Barack Obama et Raul Castro donnent l'espoir d'un sommet libéré des chaînes de la Guerre froide", relève Arturo Lopez-Levy, du Centre d'études globales de l'Université de New York.
Les deux dirigeants s'étaient déjà serré la main une fois en 2013 en Afrique du Sud, lors de l'hommage funèbre à Nelson Mandela.
Samedi, leur face à face très attendu doit consacrer le réchauffement annoncé au terme de 18 mois de tractations menées dans le plus grand secret, qui ont permis de tourner la page de plus d'un demi-siècle de conflit entre Washington et l'île communiste.
"Nous sommes en terre inconnue ici (...) Il s'agit de changer fondamentalement la manière dont les Etats-Unis considèrent Cuba, son gouvernement, sa population, sa société civile", a résumé Ben Rhodes, l'un des conseillers d'Obama.
- Vers la réouverture d'ambassades? -
Au menu des discussions figurera certainement la reprise des relations diplomatiques, qui tardent à se concrétiser malgré trois séries de discussions de haut niveau à La Havane et Washington.
Le principal obstacle à la réouverture d'ambassades réside dans la mention de Cuba sur la liste américaine des Etats soutenant le terrorisme, qui prive l'île d'une partie de l'aide internationale.
La Maison Blanche a indiqué que Barack Obama n'était "pas encore au stade" de prendre une décision sur ce point, sans toutefois écarter l'éventualité d'"une annonce" au Panama.
"Le simple fait qu’il y ait un dialogue est historique. A partir de ce moment, il va y avoir plus de contacts" entre les Etats-Unis et Cuba, prédit Santiago Canton, responsable du centre Robert F. Kennedy pour la justice et les droits de l'Homme.
Au-delà des relations diplomatiques, le chemin de la normalisation reste semé de nombreux points de contentieux, dont l'embargo total sur les transactions économiques et financières avec Cuba, imposé depuis 1962.
Le président américain a demandé au Congrès, contrôlé par les républicains et seul habilité à le faire, de travailler à la levée de cette mesure. Mais les deux chambres sont très partagées sur la question.
En attendant, Barack Obama a assoupli l'embargo, dans la limite de ses prérogatives présidentielles, mais cela est jugé "insuffisant" par La Havane.
- Dans le vif du sujet -
Samedi, les chefs d'Etat doivent avoir plusieurs réunions de travail en session plénière et à huis clos, avant la clôture officielle prévue en fin d'après-midi.
Le sommet, officiellement consacré à la "prospérité dans l'égalité", a reçu l'appui du pape François. Dans un message, il a fustigé samedi "les inégalités et la distribution injuste des richesses (...) source de conflits et de violences" sur le continent.
Les réunions devraient toutefois se terminer sans déclaration finale, les Etats-Unis refusant d'y voir mentionné un soutien à Caracas dans sa dispute avec Washington, qui a qualifié le Venezuela, principal partenaire économique de Cuba, de "menace" pour la sécurité intérieure des Etats-Unis.
Depuis plusieurs semaines, le président américain est très critiqué en Amérique latine en raison de ce décret qui a imposé en mars des sanctions contre de hauts responsables vénézuéliens.
"Ce serait une bonne chose si Obama, qui représente un pays si important en Amérique et dans le monde, faisait des propositions nous permettant de nous unir et de nous convertir en une Amérique de paix", a estimé vendredi son homologue socialiste bolivien Evo Morales, sur la chaîne Telesur.
Les 11 chefs d'Etat de l'Alliance bolivarienne pour les Amériques (Alba), qui compte les principaux alliés du Venezuela, doivent se réunir en marge du sommet pour décider des actions à mener, a indiqué M. Morales
Dans un souci d'apaisement, la Maison Blanche a pour sa part expliqué qu'elle cherchait à établir "un dialogue direct avec le Venezuela", tandis que M. Obama a assuré vendredi que le temps des "ingérences" de Washington sur le continent était révolu.
CAMPAGNE DU MCA SUR LES AFFECTATIONS DE SOL ET DOMAINE IRRIGUE
Saint-Louis, 11 avr (APS) - Le Millenium Challenge Account (MCA) Sénégal a démarré, dimanche dernier, une caravane de sensibilisation sur l'utilité du Plan d'occupation et d'affectation des sols (POAS) et sur la Charte du domaine irrigué (CDI) dans les communes du delta du fleuve Sénégal et du département de Podor, dans le nord du pays, appris l'APS.
Cette activité déroulée par le prestataire le Groupement FIT/Soned Afrique/ Cirad, entre dans le cadre du programme de mise en œuvre des activités de sécurisation foncière du MCA Sénégal, précise un communiqué.
Cette caravane prévue pour prendre fin en juin, vise les agriculteurs, les éleveurs et les pêcheurs. Elle porte sur le respect des règles édictées de manière consensuelle au niveau de chaque zone de vocation en ce qui concerne les POAS.
Il s'agit des zones de vocation agricole, des zones de vocation pastorale, des limites des zones, des pistes de bétail, des mares, lieux d'habitation, embarcadères de pêche et panneaux de matérialisation installés pour indiquer les lieux et les zones de vocation, etc.
Les communes concernées sont : Diama, Gandon et Ronkh dans le delta du fleuve Sénégal ainsi que celles de Ndiayène Pendao, Guédé Village, Gamadji Saré et Dodel dans le département de Podor.
DES DENRÉES ALIMENTAIRES À 240 FAMILLES DÉMUNIES DE DIAKHAO
Diakhao (Fatick), 11 avr (APS) - Deux cent-quarante familles démunies de la commune de Diakhao, dans la région de Fatick (ouest) viennent de bénéficier d'un appui en denrées alimentaires d'un coût global de 3,5 millions de francs CFA, dans le cadre d'une politique d'assistance sociale que cette municipalité compte perpétuer, a appris le correspondant de l'APS.
"Ce soutien apporté aux familles vulnérables est constitué de sacs de riz, de bouteilles d'huile et de sucre (...)", a annoncé le maire de Diakhao, Pape Birame Touré, vendredi au cours d'une cérémonie de remise de trophée au vainqueur d'un tournoi de football.
"Chaque ménage sera soutenu à hauteur de deux sacs de riz, 5 litres d'huile et 3 kilogrammes de sucre", a précisé M. Touré, selon qui cette action a fait l'objet d'une prévision budgétaire.
"Nous l'avions fait l'année dernière, nous le réitérons cette année parce que nous avons estimé que la politique définie au niveau des collectivités locales doit s'inspirer de [celle] nationale qui donne beaucoup de considérations au volet social", a-t-il indiqué.
"Nous avons touché un grand nombre (de personnes). Si on considère qu'il y a une partie qui avait été soutenue l'année dernière, une autre partie soutenue par le programme de l'Etat notamment les bourses familiales, nous venons en appoint pour apporter notre participation à la politique nationale", a-t-il relevé.
"Cette assistance va permettre de réduire les inégalités sociales, de procéder à une redistribution équitable des ressources", a fait observer le député-maire de la commune de Diakhao.
LA TOURNÉE DU PR AU SALOUM ET D'AUTRES SUJETS EN EXERGUE
Dakar, 11 avr (APS) - Les quotidiens parvenus samedi à l'APS traitent de divers sujets, parmi lesquels la prochaine visite du chef de l'Etat Macky Sall dans le bassin arachidier et le débat sur la réduction du mandat présidentiel.
Le président de la République est attendu dimanche dans la région de Kaolack, au centre du pays, pour les besoins d'une "tournée économique" de 4 jours dans cette région considérée comme le bassin arachidier du Sénégal.
"Une visite pour mener un dialogue direct avec les acteurs économiques des régions administratives de Kaolack et de Kaffrine aux relents politiques, comme le regrettent certains démembrements du secteur privé dessaisis, selon eux, au profit des politiques", rapporte Le Populaire.
"À Kaolack où il va procéder à la pose de la première pierre de l'Université du Sine-Saloum, de la route Keur Waly Ndiaye-Sokone, entre autres, les populations l'attendent sur plusieurs promesses non encore tenues", signale L'Observateur.
Le journal cite des promesses liées à des questions telles que "l'insécurité, le sous-emploi, l'assainissement, l'agriculture, le sport, le tourisme, le port sec de Mbadakhoune et le port fluvial de Kaolack".
Mais dans ce cas, la politique n'est jamais loin. Le quotidien Libération, par exemple, rapporte que les jeunes de l'Alliance pour la République préparent "activement" cette visite et "promettent un accueil d'envergure à leur mentor".
"Une manière pour eux de lui démontrer que le Saloum est peint en beige-marron (couleurs de l'APR) suite à un travail de terrain de longue haleine qui va se poursuivre d'ici à la prochaine présidentielle", ajoute Libération.
Mais déjà, les fonds dégagés "pour la mobilisation divisent les apéristes" (L'As), qui pouvaient se passer d'une telle situation, au regard des contradictions au sein de l'APR, relativement au débat sur la réduction du mandant présidentiel de 7 à 5 ans, conformément à la promesse du président de la République.
"Les cadres de l'APR cafouillent" sur cette question, constate Rewmi quotidien, en référence au positions opposées de nombreux responsables du parti au pouvoir dont certains militent pour un respect de la parole présidentielle, tandis que d'autres s'y opposent et veulent un maintien à 7 ans de la durée du mandant présidentiel.
"La polémique enfle sur la réduction du mandat présidentiel et fait débat au sein de l'APR. Après avoir promis solennellement qu'il ferait un quinquennat à la place du septennat sur la base duquel il a été élu, le président voit ses partisans montrer au créneau, qui pour le pousser à se dédire, qui pour l'inciter à respecter sa parole", explique La Tribune.
Au nombre des partisans de la réduction du mandat présidentiel, figure le responsable APR de Ziguinchor, Benoit Sambou, "monté au créneau pour faire un contre-pied à Moustapha Cissé Lô et Me Omar Youm, lesquels encouragent Macky Sall" à se dédire, signale Sud Quotidien.
"De l'avis de l'ancien ministre de la Jeunesse, poursuit le même journal, le devoir des responsables apéristes, quelle que soit leur position, est de respecter l'engagement du chef de l'Etat (…)", d'autant qu'ils doivent se garder de "polluer le débat politique (…)".
De toutes les manières, la société civile "veille au grain", si l'on en croit le quotidien Enquête. "La promesse faite par le chef de l'Etat sénégalais de ramener son mandat de 7 à 5 ans et d'organiser un référendum au mois de mai 2016, déchaîne les passions. Des membres de la société civile encouragent Macky Sall à respecter la parole donnée", écrit ce journal.
NIGERIA : L'ETAT DE RIVERS SOUS HAUTE TENSION POUR LES ELECTIONS LOCALES
Port Harcourt (Nigeria), 11 avr 2015 (AFP) - Les forces de l'ordre étaient déployées en grande nombre, samedi, dans l'Etat pétrolier de Rivers, dans le sud du Nigeria, où les électeurs doivent élire leur prochain gouverneur, alors que des manifestants criaient déjà à la fraude dès l'ouverture des bureaux de vote.
Des tirs sporadiques ont été rapportés par endroits, dans cet Etat stratégique du scrutin, et une partie du bureau de la Commission électorale indépendante (Inec) a été brûlée dans la ville de Buguma, selon le porte-parole de la police, Ahmad Muhammad, mais la situation semblait maîtrisée à la mi-journée.
Dans le hub pétrolier de Port-Harcourt, la capitale, les forces de l'ordre, déployées en grand nombre, restaient en état d'alerte après les débordements qui ont eu lieu dans cette ville à l'annonce des résultats de la présidentielle, il y a deux semaines.
Le président sortant Goodluck Jonathan - qui a perdu l'élection présidentielle face à l'opposant Muhammadu Buhari - avait été déclaré vainqueur dans l'Etat de Rivers, avec près de 95% des voix, entrainant des manifestations de partisans de son rival, qui l'accusaient de fraudes.
Dans le quartier de Rumola, quelques 50 militants du Congrès progressiste (APC) ont commencé samedi à manifester, accusant déjà le Parti démocratique populaire (PDP) d'avoir truqué le scrutin.
"Nous manifestons pour l'annulation des élections dans ce quartier, car ils (le PDP) ont remplacé les bulletins et les fiches annonçant les résultats par des faux", a déclaré Kingsley Wuolodi, le leader des manifestants à l'AFP.
"Il s'agit d'un plan élaboré par le PDP pour bourrer les urnes, donc nous disons non à des élections dans ce quartier", a-t-il poursuivi. Dans ce fief historique du PDP, le gouverneur sortant Rotimi Amaechi avait changé son fusil d'épaule en cours de mandat en rejoignant l'APC en 2013.
L'Etat de Rivers représente un enjeu de taille de ces élections locales, puisqu'il concentre une grande partie des revenus pétroliers et gaziers du Nigeria, premier producteur d'or noir d'Afrique.
L'OPPOSITION ESPÈRE REMPORTER LES ELECTIONS LOCALES APRES SA VICTOIRE À LA PRÉSIDENTIELLE
Phil HAZLEWOOD, Avec Joel Olatunde AGOI |
Publication 11/04/2015
Lagos, 11 avr 2015 (AFP) - Le Nigeria retourne aux urnes samedi pour élire les gouverneurs et les représentants des assemblées locales des Etats, un scrutin que l'opposition espère remporter dans la foulée de sa victoire historique à la présidentielle il y a deux semaines.
Les bureaux de vote ont ouvert vers 08h00 (07h00 GMT), même si à plusieurs endroits l'horaire n'a pu être respecté, à cause de retards dans l'arrivée des assesseurs et du matériel électoral.
Après s'être enregistrés dans la matinée, les électeurs devaient revenir voter l'après-midi, comme pour la présidentielle. Les élections des gouverneurs n'ont lieu que dans 29 Etats samedi, les autres ayant déjà fait l'objet d'élections partielles, mais l'ensemble des 36 Etats doivent se rendre aux urnes pour élire les représentants des assemblées locales.
Au total, 68,8 millions d'électeurs sont inscrits sur les listes, dans le pays le plus peuplé d'Afrique - 173 millions d'habitants. Le Congrès progressiste (APC) du président élu Muhammadu Buhari ne détient que 14 des 36 Etats de la fédération nigériane, tandis que le Parti démocratique populaire (PDP) du président battu Goodluck Jonathan en contrôle 21.
Mais le PDP "risque de perdre sa majorité concernant les gouverneurs, en partie à cause de l'effet d'entraînement, de l'usure du pouvoir et du succès de l'APC (à la présidentielle) dans des régions comme le sud-ouest et la +middle belt+ (au centre)" a estimé le cabinet de conseil Eurasia Groupe dans une note publiée vendredi.
Pour le président d'Eurasia pour l'Afrique sub-saharienne, Philippe de Pontet, cependant, l'Etat stratégique de Rivers, en plein sud pétrolier, a des chances d'être remporté par le PDP.
-Tirs sporadiques dans l'Etat de Rivers -
Dans ce fief historique du PDP, le gouverneur sortant Rotimi Amaechi a changé son fusil d'épaule en cours de mandat en rejoignant l'APC en 2013.
Port Harcourt, la capitale de l'Etat de Rivers, a déjà été le théâtre de violences, au lendemain de l'élection présidentielle, des militants de l'APC accusant le PDP et la Commission électorale indépendante (Inec) d'y avoir bourré les urnes lors de la présidentielle - remportée par M. Jonathan avec 95% des voix dans cet Etat.
Dakuku Peterside et Nyesom Wike, les candidats de l'APC et du PDP dans l'Etat de Rivers, ont signé cette semaine un accord de paix. Mais une cinquantaine de militants de l'APC ont commencé à manifester dès samedi matin, dans le quartier de Rumola, pour dénoncer de nouvelles fraudes et demander l'annulation du scrutin dans leur quartier.
Des tirs sporadiques ont été rapportés par endroits, dans cet Etat stratégique du scrutin, et une partie du bureau de la Commission électorale indépendante (Inec) a été brûlée dans la ville de Buguma, selon le porte-parole de la police, Ahmad Muhammad, mais la situation semblait maîtrisée à la mi-journée.
L'Etat de Rivers concentre une grande partie des revenus pétroliers et gaziers du Nigeria, premier producteur d'or noir d'Afrique. Les actions des gouverneurs, qui tiennent les cordons de la bourse dans des domaines-clés, tels que l'éducation, la santé et les infrastructures, ont souvent plus d'impact direct sur la population que celles du président, selon certains experts.
Dans l'Etat de Lagos, le plus peuplé du Nigeria avec ses quelque 20 millions d'habitants, véritable poumon économique du pays et fief de l'opposition, Akinwunmi Ambode, de l'APC, pourrait être mis en difficulté par Jimi Agbaje du PDP.
Le porte-parole de l'APC, Lai Mohammed, a accusé dans un communiqué "des voyoux armés par le PDP" de "tirer de façon sporadique pour effrayer les électeurs et de s'emparer du matériel électoral" à Lagos. Le PDP n'a pas réagi à ces accusations pour l'instant.
Dans les Etats de Kaduna, au nord, et du Plateau, au centre, deux zones où cohabitent musulmans et chrétiens et où les dissensions politiques ont tendance à attiser les tensions religieuses, des clashes sont toujours redoutés en période électorale. L'APC pourrait prendre le pouvoir au PDP dans l'Etat de Kaduna, qui a voté à 70% pour M. Buhari à la présidentielle, selon les commentateurs.
La police et l'armée ont été déployées en grand nombre sur tout le territoire nigérian, à cause des risques de violences politiques et de la menace d'attentats islamistes.
La circulation des véhicules fera à nouveau l'objet de restrictions samedi dès l'ouverture des bureaux de vote. Selon l'Inec, des lecteurs de carte électorale biométrique, testés pour la première fois cette année pour empêcher les fraudes, seront à nouveau utilisés malgré des couacs techniques observés durant la présidentielle.
Les résultats de ces élections locales sont attendus à partir de dimanche, et ils seront annoncés par chacun des Etats, un à un.
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L'UNESCO S'APPUIE SUR LE SAVOIR-FAIRE TRADITIONNEL POUR RECONSTRUIRE LES MAUSOLÉES DE TOMBOUCTOU
Tombouctou (Mali), 11 avr 2015 (AFP) - Accroupi, truelle en main, un maçon de Tombouctou s'enorgueillit de participer à la reconstruction des mausolées détruits par les jihadistes en 2012.
La restauration de ces monuments du patrimoine mondial dans le nord du Mali s'appuie sur le savoir-faire et les traditions locales séculaires.
Grâce à un projet de l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco), 14 des 16 mausolées de saints musulmans détruits par les islamistes au nom de la lutte contre "l'idolâtrie" sont en cours de réhabilitation dans cette capitale du tourisme malien, aujourd'hui désertée par les voyageurs.
Au cours d'une visite de terrain organisée cette semaine par l'Unesco pour des diplomates européens accrédités à Bamako, la capitale, à 900 km au sud-ouest de Tombouctou,un journaliste de l'AFP a pu constater que deux mausolées reconstruits se dressaient à l'intérieur d'un cimetière de la ville.
Trois autres sont en cours de restauration. "Ce qui est bien, c'est que l'Unesco n'a pas été chercher des maçons ailleurs. Nous, nous avons vu nos parents maçons construire ou reconstruire ces mausolées.
Donc nous savons comment on doit faire pour sauvegarder notre culture", assure un des ouvriers. Le maître d'ouvrage, l'architecte malien Mamadou Koné, insiste également sur le souci de restaurer les mausolées en reproduisant l'original, afin de respecter l'oeuvre, coeur du patrimoine culturel de Tombouctou, inscrite au Patrimoine mondial de l'humanité.
Pour y parvenir, les restes des murs détruits par les jihadistes ont ainsi été récupérés. Les anciennes photos ont été consultées et, la tradition culturelle se transmettant généralement de bouche à oreille, des personnes âgées ont été interrogés avant et pendant les travaux.
En homme de l'art, Mamadou Koné précise que "la terre de Tombouctou et la pierre alhor (une variété locale) ont été utilisées pour reconstruire ces mausolées", ainsi que des tiges de riz et le banco, un matériau composé de terre argileuse et de paille, pour la restauration.
- 'Réconciliation nationale' -
Pour la population de Tombouctou, qui voue un grand respect aux saints décédés, considérés comme de grands humanistes, des érudits, et des personnes pieuses, avec la destruction des mausolées, c'est un pan de la culture malienne qui a été détruit.
Mais plusieurs habitants interrogés par l'AFP se réjouissent de voir 140 emplois créés grâce au projet. Selon le représentant de l'Unesco au Mali, Lazare Eloundou Assomo, en commençant le projet de restauration par trois mausolées d'un cimetière, celui d'un saint kounta, marabout d'une tribu arabe, d'un saint de Djenné, autre ville malienne renommée plus au sud, et d'un Algérien, l'Organisation a voulu également "participer au processus de réconciliation nationale".
"En d'autres termes, le Mali arc-en-ciel, avec un saint noir, un originaire de Tombouctou, et un Maghrébin", souligne-t-il.
Le projet de réhabilitation concernera également les manuscrits anciens de la ville, dont plus de 4.000 ont été perdus, brûlés ou volés, 10.000 autres manuscrits étant restés sur place mais dans des conditions de stockage inadaptées, et quelque 370.000 "exfiltrés" clandestinement vers Bamako en 2012 pour les soustraire aux jihadistes.
Le nord du Mali était tombé en 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda, qui en ont été partiellement chassés par l'opération militaire "Serval", lancée à l'initiative de la France en janvier 2013, à laquelle a succédé en août 2014 "Barkhane", dont le rayon d'action s'étend à l'ensemble de la zone sahélo-saharienne.
L'ensemble des travaux de sauvegarde, réhabilitation et restauration devrait durer quatre ans et nécessite la mobilisation de 11 millions de dollars, dont seuls trois ont été collectés grâce notamment au concours de la Banque mondiale, de l'Union européenne (UE), de la Suisse, et de l'Agence américaine pour le développement international (USAID).
Devant la délégation de diplomates en visite pour constater l'avancement des travaux de restauration des mausolées, Abderrahmane Ben Essayouti, imam de la grande mosquée de Tombouctou a invité "le monde entier à soutenir le projet qui fait rebattre le coeur de la ville de Tombouctou".
MALI : LA RÉBELLION EXCLUT DE PARAPHER L'ACCORD DE PAIX "EN L'ETAT"
Bamako, 11 avr 2015 (AFP) - La rébellion à dominante touareg du nord du Mali a rejeté une invitation de la médiation algérienne à parapher le 15 avril l'accord de paix, malgré les pressions internationales pour imiter le camp gouvernemental, qui l'a déjà fait le 1er mars.
Dans un communiqué publié dans la nuit de vendredi à samedi, la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA, rébellion) dit avoir reçu une lettre officielle du chef de file de la médiation l'informant de "l'organisation du paraphe, le 15 avril 2015 à Alger, de +l'accord pour la paix et la réconciliation au Mali+".
Un courrier similaire consulté par l'AFP, adressé par le ministre algérien des Affaires étrangères Ramtane Lamamra à un des groupes signataires du 1er mars, affirme que la CMA lui a notifié sa décision de parapher ce document.
Il invite en conséquence tous les participants à ces négociations à une nouvelle cérémonie de paraphe le 15 avril à Alger, suivie d'"interactions et de consultations de courte durée" sur la signature finale et l'application de l'accord.
Mais dans son communiqué, publié quelques heures après une déclaration unanime du Conseil de sécurité de l'ONU vendredi "exhortant les groupes armés de la Coordination à parapher le projet d'accord", la rébellion affirme qu'elle ne pourra pas parapher ce document "dans son état actuel et à la date indiquée".
"La CMA, tout en réaffirmant sa disponibilité à donner toutes les chances à l'aboutissement d'un paraphe, réitère, encore une fois, son attachement à la prise en compte des amendements qu'elle a remis à la mission internationale, le 17 mars 2015 à Kidal", dans le nord-est du pays, selon le texte.
Lors de cette rencontre avec une délégation de diplomates internationaux et africains dans son bastion de Kidal, la rébellion leur avait présenté une série de "points essentiels à introduire" dans l'accord, une exigence rejetée par la médiation comme par Bamako.
Parmi les principales revendications, figurent la "reconnaissance officielle de l'Azawad comme une entité géographique, politique et juridique", en référence à l'appellation du nord du Mali par les rebelles, la création d'une assemblée interrégionale couvrant cette zone, et un quota de "80% de ressortissants de l'Azawad" dans les forces de sécurité.
Le nord du Mali est tombé au printemps 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda après la déroute de l'armée face à la rébellion, d'abord alliée à ces groupes qui l'ont ensuite évincée.
Les jihadistes ont été dispersés et partiellement chassés de cette zone par une opération militaire internationale lancée en janvier 2013 à l'initiative de la France, et toujours en cours. Mais des zones entières échappent encore au contrôle de Bamako.
LE PRÉSIDENT SALL LOUE LE RÔLE DE MOUSTAPHA NIASSE DANS LA "STABILISATION" DES INSTITUTIONS
Dakar, 11 avr (APS) - Le chef de l'État, Macky Sall, a rendu hommage au président de l'Assemblée nationale, Moustapha Niasse, dont il a salué le rôle dans la stabilisation des institutions du Sénégal, a-t-on appris samedi des services de la présidence de la République.
Macky Sall recevait vendredi les présidents d'Assemblées et des sections de la région Afrique de l'Assemblée parlementaire francophone (APF), à l'issue de leur 7e Conférence qui a pris fin le même jour à Dakar.
Dans son discours, le chef de l'Etat sénégalais a "rendu un hommage au président de l'Assemblée nationale sénégalaise", saluant son "+rôle très positif dans la stabilisation des institutions au Sénégal+ (…)", rapporte un communiqué.
Macky Sall a loué "+l'intelligence+ (de la démarche de Moustapha Niasse) qui permet aux institutions de dialoguer sans se heurter dans le respect des principes de séparation des pouvoirs+", ajoute la même source.
De son côté, Moustapha Niasse "a adressé ses remerciements au chef de l'État pour la confiance qu'il lui a accordée, une confiance selon lui, +permanente et réciproque+".