Dakar, 10 avr (APS) – La ministre suédoise des Affaires étrangères, Margot Wallström, a félicité, vendredi à Limpopo (Afrique du Sud), le gouvernement sénégalais pour son leadership dans la lutte contre les mutilations génitales féminines, a appris l'APS, samedi à Dakar.
Mme Wallström a fait cette adresse au cours de sa rencontre avec son homologue sénégalais Mankeur Ndiaye, en marge de la 14e réunion des ministres des Affaires étrangères de l'Afrique et des pays nordiques, indique un communiqué.
Selon ce texte reçu des services du ministère des Affaires étrangères et des Sénégalais de l'extérieur, Mankeur Ndiaye et Margot Wallström ont fait le point sur l'état de la coopération bilatérale entre les deux pays.
Dans cette perspective, ils "se sont engagés à renforcer leur partenariat dans les domaines des mines, de l'environnement et du tourisme'', rapporte ce communiqué.
La ministre suédoise a accepté l'invitation de son homologue sénégalais à se rendre à Dakar et souhaité le renforcement des investissements privés de son pays au Sénégal, ajoute-t-il.
Ils "ont, en outre, réaffirmé l'engagement de leurs pays à soutenir mutuellement leurs candidatures respectives comme membre non permanent au Conseil de sécurité de l'ONU pour le Sénégal en octobre 2015 et pour la Suède en 2016".
13 MILLIONS DE SOUDANAIS AUX URNES À PARTIR DE LUNDI
Soudan, 11 avr (APS) – Quelque 13 millions de citoyens sud-soudanais inscrits sur les listes électorales se rendront aux urnes entre lundi et mercredi, pour des élections présidentielle, parlementaires et locales, a appris l'envoyé spécial de l'APS, samedi à Khartoum.
Les représentantes de la Chambre féminine seront choisies à l'issue de ces deuxièmes élections démocratiques, après 28 ans de règne du président Omar El-Béchir.
La campagne pour ces consultations qui font suite à celles de 2010, prend fin samedi à minuit, soit 48 heures avant la convocation des 13 millions d'électeurs dont la quasi-totalité se retrouve dans la capitale Khartoum.
Selon les observateurs approchés par l'APS, le taux de participation demeure le principal enjeu de ce scrutin boycotté par la majorité des formations politiques de l'opposition.
Celles-ci réclament un nouveau code électoral et réclament plus de transparence et d'équité dans le traitement que les médias font de ces consultations.
De son côté, le régime d'Omar El-Béchir assure des avancées démocratiques enregistrées au Soudan en relevant les acquis également notés dans la promotion et la protection de la liberté de presse et d'expression.
Il a réaffirmé son ouverture pour la recherche d'un consensus qui contribuerait à la stabilisation du jeu politique dans un pays où il existe beaucoup de partis régionalistes.
Les zones de conflit ne sont pas concernées par ces élections générales qui ne sont pas reconnues par l'Union européenne ainsi qu'une bonne partie des pays occidentaux, selon Youssouf Nzigo, membre d'un groupe d'observateurs indépendants de la commission électorale indépendante du Kenyae.
Seuls quelques observateurs sont venus de pays arabes et de la Corne de l'Afrique pour la supervision de ces élections couvertes par des chaînes de télévision telles que la BBC, CNN, France 24.
Certains médias africains se sont également déployés sur le terrain pour la couverture de ce scrutin.
DEUX MORTS DANS L'EFFONDREMENT D'UNE MOSQUÉE EN CONSTRUCTION À OUAKAM
Dakar, 11 avr (APS) - Deux personnes ont trouvé la mort et une autre grièvement blessée samedi matin dans l'effondrement de la dalle d'une mosquée en construction à Ouakam, un quartier de Dakar, annonce la Radio futurs médias (RFM, privée).
Le drame a eu lieu à la Cité Assemblée, où les victimes – deux maçons - s'affairaient au coulage de la dalle de béton du plafond du bâtiment (R+1), précise la chaîne privée.
«UNE GREVE D’AVERTISSEMENT NATIONAL SERA TENUE LE 28 AVRIL »
Le syndicat unique des travailleurs de la santé et de l’action sociale (Sutsas) envisage de dérouler son plan d’action, décliné depuis le 16 avril, sur l’étendue du territoire national. Ce plan d’action débutera par un sit-in national de 10 heures à 13 heures, dans toutes les structures sanitaire du pays. N’empêche, le service minimum sera assuré pour éviter de paralyser tout le système de santé.
La situation de précarité touche beaucoup de secteur d’activité du pays. Certains, ne pouvant plus résister ou endurer la souffrance, descendent dans la rue le plus souvent, pour manifester leur désaccord. C’est le cas du syndicat unique des travailleurs de la santé et de l’action sociale qui promet protester contre le non respect des engagements pris par l’Etat du Sénégal.
Ainsi, ces agents, membres de ce syndicat comptent dans les prochains jours, faire une marche nationale dans chaque région du pays pour exiger une amélioration des conditions de travail et de vie.
Dans cette dynamique, ils envisagent en même temps, de tenir une grève d’avertissement national le 28 avril. Et, juste après, la date du 28 avril est retenue pour faire l’évaluation du premier plan d’action.
Le Sutsas a inscrit dans le chapitre de ses revendications, un souci d’instaurer le dialogue social, dans l’optique d’organiser l’élection de représentativité des syndicats du secteur de la santé, ainsi que la définition du statut du personnel de santé.
« Depuis, 1998 à maintenant les personnels de la santé n’ont pas de statut. Et, les agents de santé communautaire continuent de vivre une situation de précarité. Même, le système de rémunération des directeurs de structures de santé n’est pas encore bien cadré.
A ce niveau, chaque directeur négocie unilatéralement son salaire », se désole le secrétaire général du Syndicat unique des travailleurs de la santé et de l’action sociale, Mballo Dia Thiam. Le syndicaliste, rappelle que l’Etat du Sénégal avait signé un décret, devant prendre en charge le traitement des directeurs dans les structures de santé, depuis 2012.
Idem, les présidents des conseils d’administration, dans les structures de santé vivent le calvaire, lié au favoritisme du traitement salarial. Ces derniers, regrette-t-il, ne sont pas traités de la même manière que les autres présidents de conseils d’administration d’ailleurs.
Ces travailleurs de la santé continuent de subir le non paiement des heures supplémentaires qui handicapent leur épanouissement. « L’Etat n’a pas un mode de traitement. Après 40 heures de travail, l’agent de santé doit percevoir le paiement de ses heures supplémentaires. Et, nous constatons une discrimination par rapport au traitement de ces agents de santé.
Disposant de contrat à durée indé- terminée, ils doivent bénéficier d’un prêt Dmc pour l’habitat », exige Mballo Dia Thiam. Le syndicaliste dénonce aussi, la situa tion des bénévoles de la santé qui gagnent entre 3000 F cfa, 5000 F cfa et 10 000 F cfa par mois.
L’Etat doit, insiste-t-il, doit recruter ces travailleurs qui sont visibles dans les structures de santé. Sur ce, il réclame la matérialisation de la carte de l’égalité des chances pour amoindrir les difficultés des agents de santé. «Le code de la loi d’orientation a été voté depuis 2010. Et, jusqu’à maintenant, aucune carte n’est disponible.
L’agent handicapé de la santé, disposant cette carte, n’a pas le même traitement que ces autres camarades. Alors que cette carte devait permettre aux bénéficiaires de profiter des soins de santé dans les structures sanitaires, dans le transport etc.», clarifie Mballo Dia Thiam.
N’empêche, le Sutsas engage la confrontation avec l’Etat pour obtenir satisfaction des multiples points de la plateforme revendicative. Le syndicat veut donner aux agents de la santé un mieux être sociétal.
C'est en toute simplicité qu'on la retrouve chez elle, habillée en body noir assorti d'une leggings de la même couleur, Paulette Diémé, très gentille en apparence mais très ferme de caractère, nous accueille. Cette voix féminine de la musique "Cabo" au Sénégal ne sait pas que chanter. Elle prend soin de sa petite famille tout en gardant un œil sur sa passion qu'est la chanson. Bien à l'aise dans ses propos, elle affirme qu'elle ne fait pas de la musique pour gagner de l'argent et que ceux qui croient qu'elle est une fille facile se détrompent !
Vous venez de sortir un nouvel album intitulé "Nha luz". Pourquoi ce titre ?
Déjà je rends grâce à Dieu car sans Lui, rien ne serait acquis. Surtout, j'ai une pensée pour Edouard Adama Ndiaye (le défunt Dj Edouard) qui nous a vraiment aidés dans la conception de l'album. Mais Dieu en a décidé autrement au moment de la mise en circulation. Heureusement, on a pu terminer la confection de "Nha luz" qui signifie la lumière avec mon staff et le label Big Vibes. L'album est sorti ce 2 avril et il compte 16 titres. Dieu m'a montré que la musique est ma lumière. J'ai tout abandonné pour la musique et j'ai su que ma voie était dans ce sens. Cette même musique m'a aidé à être beaucoup plus courageuse. En effet, j'ai eu à surmonter beaucoup de choses comme tout être humain, grâce au chant.
Vous dites que vous avez eu à surmonter certaines épreuves. Lesquelles ?
Quand je dis beaucoup de choses, je parle des aléas de la vie. Par rapport au travail, à la vie familiale. C‘est-à-dire la foi que Dieu nous fait voir à travers ces épreuves, juste pour voir jusqu'où, on croit en Lui. Et c'est à travers cette foi que j'ai vu cette lumière et j'ai pris force et confiance en moi.
Quelle est la nature de ces difficultés ?
La grande difficulté que tout artiste rencontre, c'est bien évidement le problème de la promotion ou de la communication. Par exemple, quand on amène ton album dans un organe de presse, il faut donner de l'argent or à l'étranger, ce sont eux qui te payent. Vous avez eu à vivre cette expérience ? Je ne citerai pas de nom parce que personnellement, j'ai un staff et c'est à ce staff de donner l'argent. Je ne connais pas le montant que l'on donne. Souvent, ce que l'on te dit : c'est que le gardien ne l'a pas remis au concerné ou qu'ils n'ont pas reçu l'album. Autant de choses qui peuvent décourager l'artiste.
Quels sont les thèmes développés dans les différents titres de l'album ?
L'opus parle de la vie en général, de l'amour, de l'homme père ou mari, des mamans, de la jalousie et du manque de confiance. Cette confiance est relative aux disputes entre la femme et son mari ou avec son copain. Souvent, on n'a pas confiance et on se pose des tas de questions sur la personne qui occupe notre cœur. On a toujours envie de savoir tout sur lui, ses amis, ses sorties, son travail etc. Et nos conjoints n'aiment pas ce genre de questionnement. J'ai aussi chanté cet homme que les femmes veulent. Qu'il soit beau ou vilain, l'essentiel est qu'il nous convienne et qu'on l'accepte tel qu'il est. J'ai aussi rendu un hommage à ma mère pour la remercier de tout ce qu'elle a fait pour moi. Entre autres thèmes….
Est-ce que Paulette travaille toujours avec Philippe Monteiro ?
Heuh… Non ! Ça fait longtemps que je ne suis plus dans son studio. Mais parfois, on est ensemble lors des tournées. Il m'appelle pour qu'on fasse des scènes ensemble. On est toujours en contact. Le Cabo que vous faites est une musique qui met du temps pour s'imposer au Sénégal, pourquoi ce choix ? Je ne dirais pas qu'elle ne s'impose pas. Elle est déjà connue. Il y a juste un problème de communication et de promotion. Alors, je pense que c'est à nous animateurs et artistes de booster cette musique. Aujourd'hui, on entre dans une boîte, le Cabo fait parti des musiques les plus écoutées comme celle du Nigéria et le Mbalakh.
En parlant de Mbalakh, vous l'avez déjà essayé mais ça n'a pas marché. Pourquoi ?
Ce Mbalakh, c'était juste pour s'amuser à voir si je pouvais le faire avec Guillaume Belle. J'avais juste posé ma voix. Ce n'est pas que je ne veux pas faire du Mbalakh. C'est juste que, je ne peux pas le faire. Il faudra que je m'attèle à l'apprendre en le chantant pour pouvoir servir du vrai Mbalakh.
Donc, on peut s'attendre à ce que Paulette verse dans le Mbalakh ?
Peut être bien… Je suis sénégalaise et ce n'est pas impossible. Comment vivez-vous cette nouvelle vie de mariée, après votre divorce ? Oui ! Je suis devenue Mme Sow et je vis ma vie très bien. Mon mari, c'est lui mon producteur. Il est mon guitariste et il a fait tout mes sons. Alors on vit la musique en famille et il y a même les enfants qui commencent à chanter. Moi j'adore les enfants et j'adore être entouré. Je n'ai pas de problèmes avec mes enfants et je ne souhaite pas en avoir. Le milieu de la musique est souvent mystique et on a senti votre absence pendant un bon moment sur la scène musical.
Aviez-vous été victime d'un maraboutage ?
Je dirais non, parce que ma foi m'a appris à transcender tout ça et à ne pas croire en ces choses-là. Mais, on est en Afrique et tout est possible. L'essentiel est d'avoir avec nous la prière de nos parents, surtout de notre mari et avoir la foi en Dieu. Si tel est le cas, on ne va jamais penser à ces trucs de maraboutages. Du moment où on sait que Dieu existe, on peut toujours s'en sortir. La longue attente est due au fait que je veuille bien faire. Il me fallait un produit mais meilleur que "Mas Ki Mal" qui m'a boosté aujourd'hui dans la musique Cabo. C'était un trophée. Donc je ne pouvais pas me lancer comme ça. J'avais besoin de temps pour mettre un produit de grande qualité sur la scène musicale. Car on a décidé de faire des shows en live et non du playback. Il a fallu vaincre ma timidité, faire ressortir une autre Paulette plus vivante pour attirer le public. Financièrement, la musique vous satisfait-elle ? Sincèrement, je ne fais pas de la musique pour gagner de l'argent. Je peux dire que je vis de la musique, car j'ai la chance de faire des rencontres, de connaître de nouvelles personnes qui m'aiment et de savoir que des étrangers m'apprécient à travers cette musique. Je le fais par amour et non pour avoir de l'argent, j'ai tout laissé pour la musique.
Vous êtes souvent victime de rumeurs sur vos relations avec Philippe Monteiro, Carlou D ? Qu'en est-il réellement ?
Moi je me dis que les journaux veulent vendre avec ces rumeurs. Je n'ai rien à me reprocher et eux non plus. J'ai été récemment au spectacle de Carlou D au Grand Théâtre et je fais des scènes avec Philippe Monteiro. Les personnes qui me connaissent bien savent que je ne suis pas une fille facile et je ne me laisse pas faire. On me taxe souvent de "beuri histoire", parce que je suis trop sévère.
Étiez-vous marier à Dj Edouardo ? (Éclats de rire).
Non pas du tout je ne le connais même pas. Je ne l'ai vu qu'une fois et c'était vers 2005-2006.
Quel regard portez-vous sur la musique sénégalaise ?
Un très beau regard. C'est une musique consommable, appréciable car on voit de plus en plus les touristes qui montrent un intérêt par rapport à notre musique, que ce soit le traditionnelle, le Mbalakh, le Cabo. Notre musique englobe toutes les couleurs et c'est vraiment magnifique. La musique m'a permis de vivre une autre vie, de changer ma vie positivement. Elle adoucit les mœurs et calme les chagrins. Elle peut même des fois aider les médecins en prenant la forme de thérapie.
Quelles relations entretenez-vous avec les autres artistes ?
Je suis très timide et souvent ce sont eux qui viennent toujours vers moi et me taquinent comme Viviane, Titi, Yoro et même Oumou Sow. Parce que je suis toujours dans mon coin, car ne sachant pas comment les aborder surtout que ce sont de grands artistes. J'entretiens de bonnes relations avec les femmes comme avec les hommes. Ce sont mes aînés et j'essaye d'apprendre sur eux, au plan artistique, vocal ou même technique.
Que faites vous dans la vie à part la musique ?
Pour le moment, je me consacre à ma carrière musicale, à ma famille et mes enfants. Je ne fais rien d'autres.
Aviez-vous des projets dans le social ?
Bah… oui, d'ailleurs j'avais déjà commencé. Mais, notre partenaire nous a lâché. C'est un projet, je prévois de faire une tournée pour aider les pouponnières que ce soit celle de la Médina ou de Mbour.
L’AFP lance cette semaine un magazine hebdomadaire de dix minutes entièrement consacré à l’Afrique qui résume l’actualité du continent, propose un focus sur une dominante de la semaine et des reportages originaux portant sur les thématiques de l’économie, de la culture et des modes de vie.
De la Syrie au Yémen, la rivalité entre l'Arabie Saoudite sunnite et l'Iran chiite aggrave les tensions régionales, même dans des conflits à première vue, politique, car Ryad et Téhéran adhèrent à différentes branches de l'Islam. VIDEOGRAPHIE
Au micro de Dame Babou sur African Time, comme chaque semaine, Pape Ndao fait un tour d'horizon de l'actualité de la semaine dernière en wolof pour vous. Écoutez.
"CE N'EST NI UNE MODE, NI UN STYLE VESTIMENTAIRE, MAIS UN STYLE DE VIE"
Vous faites partie des femmes qui font la promotion du port du voile. Qu'est-ce qui vous a poussé à le porter ?
Lorsque j'ai appris que c'est écrit noir sur blanc dans le Coran que c'est une recommandation divine, au même titre que la prière, le jeûne, j'ai décidé de porter le voile. Maintenant, cela fait 19 ans. Ensuite, j'ai compris que le voile, ce n'est pas seulement ce qu'on met sur la tête, mais on l'a également dans le cœur et l'attitude. Donc, c'est un système de vie. Dans l'association des musulmans du Sénégal où j'ai milité, on doit faire en sorte d'être des ambassadeurs de notre religion. Etre de dignes musulmans qui représentent dignement la religion. Ce n'est ni une mode, ni un style vestimentaire, mais un style de vie, une recommandation divine qu'on a choisie librement. Il faut donc être soumis à la Volonté de Dieu et non aux commentaires des uns et des autres. Je pense que c'est un choix libre. Personne ne m'a obligée à le faire et j'assume ce choix.
Le Sénégal a célébré cette année la journée mondiale du voile. Vous n'en êtes pas à la première édition, mais on a l'impression qu'il y a une forte mobilisation cette année. Comment expliquez-vous cela ?
Quand les Sénégalaises ont commencé à célébrer la journée mondiale du voile, l'année dernière, j'ai entendu parler de "Hijab Day" et j'ai vu que c'est ce qu'on attendait, en fait. On avait besoin de cette plate-forme pour pouvoir rassembler toutes les synergies. Le "Hijab Day" permet de faire, par exemple, cette mobilisation citoyenne d'identification par rapport à nous-mêmes et par rapport aux autres. Je porte le "Hijab", ça ne fait pas de moi une Afghane, et cela n'enlève en rien mon statut de femme sénégalaise moderne. Le "Hijab Day" a été un fort moment de communion, de retrouvailles, d'échanges et de perspectives. Les Sénégalais en avaient besoin. Vous ne pouvez pas imaginer le nombre de gens, de personnalité, leaders, citoyens qui nous ont dit qu'ils sont fiers de voir ce qu'on est en train faire. Faire de telle sorte que porter le voile ne soit plus un complexe. Décomplexer le port du voile, voilà ce qu'on a voulu faire. Vraiment, il faut qu'on se batte pour que les Sénégalais n'aient plus ce complexe. Faire en sorte que celles qui portent le voile soient des Sénégalaises normales. Il faut qu'on en arrive à plus d'équité au travail. Que les banques qui ne recrutent pas jusqu'à présent les femmes voilées comprennent qu'elles sont des femmes normales. Actuellement, c'est le combat à mener et on a envie vraiment de l'emporter.
Peut-on en déduire que l'impact est réel, si l'on sait que de plus en plus, les jeunes filles sénégalaises ont tendance à porter le voile ?
L'impact, il est là. Nous qui portons le voile bien avant les années 2000, savons que les choses ont beaucoup évolué dans le bon sens, parce que tout simplement, aujourd'hui, on voit à tous les coins de rue des jeunes femmes, des femmes plus âgées qui portent le voile sans souci. Cela veut dire que la mayonnaise est en train de prendre. Les gens ont compris que chacun est libre de s'habiller comme il l'entend. Les femmes sont libres de s'habiller aussi bien en mini jupe qu'en hijab. C'est déjà bien et on rend grâce aux pionnières qui se sont battues, qui ont fait de telle sorte que les gens puissent assumer le choix qui est le leur. Maintenant, il y a toujours des choses à parfaire, mais je pense qu'on est en train de gagner en nombre. Mais, le combat doit être le combat de la qualité. Que les femmes le fassent comme il se doit. Que l'on respecte les critères. C'est une opération de sensibilisation. Mais également, il faut que les gens acceptent de nous respecter et de nous tolérer par rapport à ce que nous sommes, par rapport au choix que nous avons fait. Dans un pays à 95% de musulmans, une recommandation divine ne devrait pas souffrir de son application. Maintenant, il y a toujours des brebis galeuses, des exceptions qui créent de temps en temps des problèmes. Il y a quelques semaines, une dame m'a saisie, parce que tout simplement elle a été dans une école de formation en hôtellerie et on lui a dit qu'on n'allait pas la prendre, parce que tout simplement c'était une femme voilée. Ce sont ces questions qu'il faudrait régler, avant que ça ne déborde, parce que nous sommes des gens engagés pour la cause du "Hijab". Nous sommes des gens qui ne demandons qu'une chose, que l'on nous respecte avec notre voile, de la même façon que nous respectons les autres qui ont accepté de mettre de cheveux naturels sur la tête.
Vous avez parlé tantôt de choses à parfaire. Qu'est-ce qui reste à faire ?
Il faut que le respect soit davantage élargi à toutes les couches de la société. Beaucoup de jeunes filles qui ont des diplômes et qui ont fait des stages n'arrivent pas avoir des contrats de travail dans ces institutions financières. Nous voulons sensibiliser. Si les gens ne réagissent pas, nous serons là pour leur dire stop, parce que, quand même, on a identifié ces banques-là. Les gens remontent les informations. On se bat pour que chacun soit libre de s'habiller comme il l'entend. Les tailleurs ont commencé à suivre davantage les exigences des voilées. C'est une avancée, car ce n'était pas du coup le cas. Les foulards sont disponibles. Les choses sont en train d'être facilitées au Sénégal. Il faut sensibiliser davantage pour que celles qui portent les "Hijab" demeurent des modèles partout où elles se trouvent. C'est très important. Le voile, ce n'est pas seulement le foulard qu'on a mis sur la tête. C'est un style de vie. Qu'on pense à Allah, avant d'agir. Il faut apprendre sa religion, connaître ce qui nous pousse à porter le voile : ne pas le faire tout juste parce qu'on en a envie ou parce qu'on a vu quelqu'un à la télé le faire et que c'était joli. Il faut une raison et celle-là, elle est divine.