Les rideaux sont tombés sur l’édition 2015 de la Semaine nationale de la jeunesse. En choisissant Lamine Diack comme parrain et Dr. Marie Louise Corréa marraine de cet événement, les autorités ont voulu l’offrir à la jeunesse comme une source d’inspiration dans la quête de l’excellence.
« La citoyenneté des jeunes pour un Sénégal émergent », c’était le thème de la Semaine nationale de la jeunesse qui s’est déroulée du 3 au 9 avril derniers. Pour cette onzième édition, Lamine Diack, à côté du Dr Marie Louise Corréa, a été choisi comme parrain.
Au regard du thème de cette année, on ne pouvait faire meilleur choix tellement l’actuel président de l’Iaaf (Fédération internationale d’athlétisme) est connu pour son engagement patriotique et pour la promotion du civisme et de la citoyenneté.
Apprécié mondialement pour son parcours sportif, administratif et politique, il ne fait aucun doute que Lamine Diack incarne parfaitement le modèle de valeurs dont la jeunesse peut et doit s’inspirer. Ancien ministre, ancien maire de Dakar, ancien député, il est l’une des figures emblématiques de l’histoire récente du Sénégal. Son parcours l’atteste.
Après avoir été un athlète pratiquant le saut en longueur, il occupe différentes fonctions au sein des organisations sportives. Il est tout d’abord joueur de football évoluant au sein du club dakarois du Foyer France Sénégal (Ffs), fin années 1950 début année 1960, club qu’il entraîna ensuite y introduisant le fameux système de la défense en ligne, puis directeur technique national pour l’équipe du Sénégal de football de 1964 à 1968.
Membre du comité national olympique du Sénégal depuis 1974, il en devient président en 1985, poste qu’il occupe jusqu’en 2002. Durant cette période, il occupe également des responsabilités politiques avec le poste de maire de Dakar de 1978 à 1980. Il fait aussi partie du Parlement sénégalais de 1978 à 1993.
Depuis 2001, il est le président de la Fédération internationale d’athlétisme. Il en est à son dernier mandat. Lamine Diack a été décoré de plusieurs insignes, notamment du titre Commandeur de l’ordre national du lion du Sénégal, il a été élevé au grade de Chevalier de la légion d’honneur de la République française, au grade de Commander of Order of Good Hope d’Afrique du Sud, etc. Autant de distinctions qui témoignent de l’aura de Lamine Diack au Sénégal et à travers le monde.
En forme de nœud ou tressés sous forme de mèche plantée au milieu de la tête, les foulards font rage dans Dakar. Les jeunes filles se l'arrachent et en font des modèles les uns plus savants que les autres. Souci de décence ou simple mode ? EnQuête vous plonge dans l'univers tendance des foulards.
C'est à la mode. Le foulard s'empare de Dakar. Impossible d'arpenter les rues de la capitale sénégalaise sans apercevoir ce tissu aux couleurs multiples noué sur la tête d'une jeune fille. Mode, conviction spirituelle ou simple tendance ?
Une immersion dans l'univers des jeunes filles a permis d'en savoir plus. Il est 16 h au quartier Gueule-Tapée. Quelques élèves du lycée mixte Maurice de Lafosse, se tiennent devant le portail. A cette heure, le lycée commence à se vider. Des élèves s'empressent de rejoindre leurs domiciles.
D'autres forment des groupes pour discuter. Maty Diaw dit suivre la nouvelle tendance. La jeune fille porte un foulard noir, en plus de son uniforme. "Cela ne fait pas longtemps que j'ai commencé à mettre le foulard. Je peux dire que c'est après le Maouloud, J'ai vu que c'est joli et les jeunes filles ont différentes manières de le faire, ça me plaît, car je l'ai toujours voulu".
La jeune lycéenne trouve "tendance" et "fashion" cette nouvelle manière de porter le foulard, en mettant en exergue les boucles d'oreille. "Peut-être qu'avec le temps, on pourra faire comme les voilées, en se cachant les oreilles. Mais pour le moment, on s'en limite à ça".
Maty est convaincue que cela fait partie de la nouvelle mode. Maïmouna ne dit pas autre chose. Trouvée dans son bureau, elle est habillée de manière descente, avec l'inévitable foulard agrémenté d'un nœud serré au front. La jeune commerciale admet avoir été inspirée par une amie.
"Souvent, je l'accompagnais en ville acheter des foulards. Une fois j'ai essayé et c'est parti. C'était à la fin du mois de décembre et depuis, je n'ai de cesse d'utiliser des foulards". Par contre, la jeune Diarra, rencontrée à Sandaga, dit avoir copié sur Lissa de la série "Un Café Avec".
De taille moyenne, avec un visage rond, elle est mordue de foulards. "Je suis élève. Ce que nous faisons, c'est à la mode. Lorsque, je l'ai vu avec Lissa à la télé, je l'ai essayé et c'est comme ça que je suis devenue une habituée".
Par contre, d'autres le portent par moments. C'est le cas de cette fille rencontrée à quelques encablures du même marché :
"Il m'arrive de mettre le foulard quand j'enlève mes tresses. Je mets juste le foulard, dans l'attente de me coiffer à nouveau". Taille fine, élancée, sa copine confirme qu'elle n'est pas "Ibadou", mais a tendance à mettre le foulard. Elle pense même que c'est une mode qui va avec les recommandations de la religion. "J'évite les mèches et greffages, c'est pourquoi, je me suis tournée vers ce nouveau look", dit-elle.
"Les "Ibadous" (voilées) s'y mêlent"
Au quartier Fann, sur l'avenue Cheikh Anta Diop, une demoiselle en foulard rouge, jean serré, le teint clair, donne ses raisons. Toute souriante, elle affirme ne pas suivre la mode. "Je peux dire que je suis une fille voilée. J'ai adopté ce comportement pendant le ramadan. Nous avions un maître coranique qui nous disait ce qu'on devait faire en tant que musulmane. Depuis, je me suis lancée sur cette voie".
Elle poursuit : "je ne suis pas la mode. Je le fais par conviction. Je vois que pratiquement toutes les jeunes filles mettent des foulards. Peut-être que c'est nous qui les avons poussées à suivre cette tendance, je ne sais pas ; mais je trouve que c'est très joli et il y a de nouvelles créations. Mais ça doit être une conviction."
Malgré ses affirmations, on a du mal à la prendre pour une "Ibadou". Car, cette jeune fille porte un jean qui met en évidence ses rondeurs, accompagné d'un haut décolleté, avec de longues boucles d'oreilles.
Ailleurs, sur l'allée qui mène à la cité universitaire Alioune Sitoé Diatta, ex-Claudel, il est 15 h passées de quelques minutes. Le va-et-vient des étudiantes est incessant. Awa Ndiaye, rencontrée au sein de la cité, dit attendre pour le voile. Pour le moment, elle préfère mettre le foulard pour s'adapter progressivement. Elle apprécie par ailleurs la nouvelle tendance. "J'ai commencé à mettre le foulard depuis le secondaire. Maintenant que je suis devenue étudiante, je le fais toujours, parce que la religion le recommande."
Les hommes rejettent ce nouveau look
S'il fait un tabac auprès de la gent féminine, le port du foulard ne soulève pas les foules, du côté de l'autre sexe. Les hommes y voient un certain anachronisme. C'est le cas d'El hadji Fallou Fall. L'étudiant a du mal à comprendre.
"Les jeunes filles portent le foulard, en même temps que des habits sexy. Elles le font pour suivre la mode. Moi, je veux que cela soit par conviction. Si elles portaient le foulard et des habits décents, il y aurait plus de cohérence." Mohamed Ndiaye semble aussi perdu sur les motivations des filles. "Si une fille veut donner fausse impression, en se voilant, elle doit savoir qu'elle se trompe. Mieux vaut l'enlever. Mais, si c'est fait par croyance, c'est bien à mon avis", dit-il.
D'ailleurs, cet autre jeune homme préfère les demoiselles avec les cheveux en l'air. "Les foulards ne marchent pas. Quand elles laissent leurs cheveux briller, ça me plaît beaucoup". Un autre jeune homme se montre véhément.
"Les filles manquent de décence. Certaines le font uniquement par tendance. Si elles doivent se voiler, elles savent comment s'y prendre. Mais, mettre son foulard et laisser voir ses autres parties ou bien voiler une partie de la tête, ça ne colle pas, elles veulent se faire belles, mais elles ne se voilent pas."
Ce monsieur trouvé sur l'avenue Lamine Guèye, sagement assis sur un tabouret, cure-dent à la main, a un tout autre avis : "C'est parce que les cheveux naturels coûtent cher qu'elles tentent de mettre le foulard, car elles ont l'habitude de porter des habits sexy et de faire la sainte", fustige-t-il.
La belle affaire, mais pas pour longtemps
Au marché Sandaga, les vendeurs de foulards se frottent les mains. Le produit se vend tellement bien que des menuisiers se sont transformés en vendeurs de foulards en cette période, pour mieux gagner leur vie. 17 h passées, le rond-point Sandaga refuse du monde. Ce ne sont pas les vendeurs de foulards qui manquent.
D'ailleurs, les jeunes filles s'y intéressent et n'hésitent pas à s'arrêter pour marchander. Ramatoulaye Ba, en foulard, discute les prix devant un groupe de commerçants. Cet artisan qui a aussi rangé rabot et scie, remercie le Bon Dieu, car il dit y trouver son compte. Mais, il soutient que le marché devient de plus en plus saturé.
"Les affaires marchent bien. On arrive à vendre 20 foulards par jour. Mais maintenant, beaucoup s'y mettent, même les "Ibadou" se sont lancées dans la vente. Elles achètent et revendent. En général, nous trouvons le tissu au marché Colobane et on le coupe par pièce. Cela fait presque deux mois que je suis devenu commerçant. J'ai laissé le métier de menuisier pour m'aventurer dans le commerce."
Son voisin Saliou avoue se frotter les mains et achète toujours en gros ses tissus. Moussa, de teint noir, taille moyenne, ajoute qu'il fait de meilleures affaires à la fin du mois, même si le commerce reste fructueux le reste du mois. Lui aussi a été menuisier dans un passé récent.
Le succès du foulard tient aussi au fait qu'il est plus abordable que les greffages et autres articles féminins. Foulard sur la tête, laissant voir ses boucles d'oreille, pantalon noir, Ramatoulaye marchande un foulard de couleur marron.
"J'achète les foulards parce que j'aime les porter. Je n'ai pas le temps de me faire tresser avec les cheveux naturels et autres. Les foulards coûtent moins cher que les cheveux naturels. C'est plus simple et plus joli. A chaque fois, je passe et si je vois une couleur jolie, je l'achète. On se l'approprie à 500 F CFA ou 1 000 F et nous préférons ceux en coton", explique jeune fille.
Selon elle, le fait de laisser voir les boucles d'oreille n'est pas grave. "Ce n'est pas obligatoire de se voiler de la tête au pied, l'essentiel c'est de mettre le voile."
OUZTAZ ALIOUNE SALL
"C'est la tenue de l'islam"
Cette nouvelle tendance interpelle aussi les religieux. Ouztaz Alioune Sall souligne que l'islam privilégie le port du foulard. "Chaque musulmane, dit-il, doit adopter ce comportement, c'est-à-dire, porter le foulard, pour qu'au moins l'on sache qu'elle fait partie de la religion musulmane. C'est la tenue de l'islam. C'est assez explicité sur les sourates du Coran. C'est ce que je peux dire de manière générale".
Ouztaz Alioune Sall ajoute que c'est le minimum de sacrifice qu'une croyante doit faire. Toutefois, le constat général est que les jeunes s'habillent sexy tout en portant le foulard. Le religieux y voit une méconnaissance. "Les jeunes filles s'adonnent à cette pratique sans formation", déclare-t-il. Selon lui, l'enseignement qui suit le port du foulard fait défaut. C'est pourquoi il considère que "c'est tout de même mieux que rien".
Ouztaz Sall ne s'en arrête pas là, il les invite à suivre la formation qui leur indiquera le chemin à suivre, c'est-à-dire savoir comment s'y prendre. "L'habillement d'une musulmane doit être toujours décent et ample. Le Tout-Puissant a dit que l'islam est l'avenir de toujours."
Il encourage les jeunes filles qui se sont lancées dans cette aventure à apprendre le Coran, afin de savoir le comportement à adopter. "De mon point de vue, les jeunes, de manière générale, font des recherches, découvrent de plus en plus leur religion. Ils voient effectivement que ce sont des recommandations, c'est pour cela qu'ils prennent l'engagement de changer de comportement dans le bon sens", dit Oustaz Alioune Sall.
Qui est d'avis que la multiplication des conférences, des traductions, la prolifération des technologies de l'information font que les jeunes s'informent davantage. Pour lui donc, la sensibilisation doit être renforcée. Il reconnaît toutefois que c'est un pas en avant, tout en admettant qu'elles n'ont pas encore tout acquis. "Comme elles viennent de s'initier à ce nouveau comportement, c'est trop tôt pour dire qu'elles doivent connaître tout ce qui est dit sur l'islam. Mais on peut espérer qu'elles vont s'améliorer."
Il conseille aux jeunes filles de faire l'effort de demander conseil à un religieux (imam). Ouztaz Sall lance un appel aux religieux pour une meilleure sensibilisation des jeunes.
SI MACKY SE DÉDIT...
Fadel Barro, le coordonnateur de "Y en a marre" à propos du projet de réduction du mandat du président de la République
La réduction du mandat du président de la République de 7 à 5 ans suscite depuis un certain temps une grande polémique. Et ils sont nombreux à se demander quelle attitude adoptera le mouvement citoyen "Y en a marre" si jamais Macky Sall revenait sur sa parole. Pour en avoir le cœur net, EnQuête a élucidé la question avec le coordonnateur du mouvement, Fadel Barro.
Le président de la République Macky Sall fera-t-il un mandat de cinq ans, comme promis durant l'entre-deux tours de la présidentielle de 2012 ? En tout cas, la question se pose. Et avec acuité. Surtout que des caciques de l'Alliance pour la République (Apr) ont fait des sorties dans la presse pour affirmer que Macky Sall peut bien se dédire si cela l'enchante.
Ces partisans du chef de l'État exigent même de leur leader qu'il fasse du wax waxeet. Mais jusque-là, le locataire du Palais de l'avenue Roume n'a pas répondu à leurs appels. Du moins de manière officielle.
Un "wax waxeet" de Macky Sall pourrait-il lui valoir ce que ça a coûté à Abdoulaye Wade ? Certains y croient, d'autres par contre avancent l'argument selon lequel ni la société civile ni le mouvement contestataire "Y en a marre" n'ont le poids qu'ils avaient sous l'ère Wade. Un argument que le coordonnateur du mouvement Y en a marre Fadel Barro conteste.
"Y en a marre n'a aucun poids devant le peuple sénégalais. Ce n'est pas Y en a marre, Alioune Tine ou un autre qui décide. Il n'y a que le peuple sénégalais qui peut arrêter qui il veut. C'est au peuple sénégalais et au seul peuple de décider quand il faudra agir", a déclaré Fadel Barro.
Sur les allégations des responsables apéristes, il s'est voulu clair : "Y en a marre ne veut même pas réagir sur cette question-là. Ce sont des commentaires de politiciens. Ces gens-là cherchent le buzz ou font l'intéressant."
Aussi, ajoute-t-il, "chacun est libre de donner son avis. Nous, ce qui nous intéresse, c'est ce que dit Macky Sall. Et jusque-là, il dit qu'il fera un mandat 5 ans et qu'il compte organiser un référendum en mai 2016. Notre seul interlocuteur, c'est Macky Sall et c'est ce qu'il dit qui nous intéresse". Encore que, de l'avis de Fadel Barro, il y a des choses plus importantes sur lesquelles le gouvernement est attendu en ce moment que la réduction du mandat.
"Le vrai débat aujourd'hui, c'est l'augmentation du coût de la vie. La loi sur la baisse du loyer n'a pas été bien faite. Il n'y a pas eu de suivi et les prix sont en train de flamber. Les coupures de courant reviennent et on n'en parle pas. Tout comme on ne parle pas de l'augmentation (du prix) des appels entrants et d'une volonté d'appliquer une couverture médicale universelle dans un pays où il n'y a pas de plateau technique. Une menace d'année blanche plane sur l'école et les agriculteurs n'arrivent pas à écouler leurs récoltes. Voilà les vrais problèmes de l'heure sur lesquels il faut se pencher. Ils veulent nous divertir et nous emmener vers un débat de 2016", constate-t-il.
Certains observateurs pensent que Moustapha Cissé Lô et Omar Youm, le porte-parole du gouvernement, ne sont que des aiguilleurs de Macky Sall qui tâte le terrain quant au non-respect d'une de ses promesses. Pour Fadel Barro, "Macky Sall n'a pas besoin de bouc-émissaire. Je ne pense pas qu'il puisse descendre à ce niveau", analyse-t-il.
Quelle qu'en soit la situation "Y en a marre agira en conséquence", si jamais Macky Sall se dédit.
La promesse faite par le chef de l'État sénégalais de ramener son mandat de 7 à 5 ans et d'organiser un référendum au mois de mai 2016, déchaîne des passions. Des membres de la société civile encouragent Macky Sall à respecter la parole donnée.
Le chef de l'État sénégalais, Macky Sall qui a fait le choix déterminant de réduire son mandat présidentiel de 7 à 5 ans, semble se heurter à des objections de quelques membres de son parti. Certains, à l'image du député Moustapha Cissé Lô ou encore du porte-parole du gouvernement, Oumar Youm, l'encouragent à une volte-face.
Pour des membres de la société civile, le chef de l'État n'a pas intérêt à dévier de sa trajectoire. Il risque de signer son arrêt de mort dans le cœur des Sénégalais si jamais il ne respecte pas ses engagements vis-à-vis d'un peuple souverain.
Pour autant, le débat n'emballe pas, pour l'heure, toutes les forces vives de la nation, qui disent s'attendre à un débat de contenu. Et pour cause, "c'est Macky Sall qui doit se prononcer et non Benno Bokk Yaakaar, encore moins la coalition Macky 2012. C'est lui qui a pris cette décision de façon souveraine", croient savoir des membres de la société civile, interpellés sur la question par EnQuête.
Mais pour sa part, le secrétaire général de la Rencontre africaine pour la défense des droits de l'Homme (Raddho) en appelle au respect des règles du jeu démocratique. "Nous n'accepterons aucune initiative visant à changer ces règles du jeu. Ce sera vraiment dangereux pour le président Sall, si jamais il arrivait à se dédire. Car c'est lui qui a pris cet engagement devant le peuple, il est tenu de le respecter", pense Aboubacry Mbodji.
Qui poursuit : "Si on s'était mobilisé contre le régime de Wade, c'était à cause du "wax waxeet". La parole d'un président est sacrée, Macky Sall risque le même sort que Wade si jamais il arrivait à se dédire. Nous avons refusé cela à Wade, nous ne l'accepterons pas pour Macky. C'est devenu notre jurisprudence, car ce genre d'attitude porte atteinte à la crédibilité de nos institutions."
Pour certains affiliés de la société civile, s'il a été question de dire non à une forfaiture de Wade, la donne a beaucoup changé, les contextes ne sont pas les mêmes. Ils encouragent, pour autant, Macky Sall à respecter la souveraineté populaire même s'il a eu l'initiative de passer d'un septennat à un quinquennat.
"Nous ne devons pas créer des tensions"
Dans ce débat, le responsable de la Sidh, M. Mamadou Diallo livre sa position. "Nous ne sommes pas dans le même contexte. C'était beaucoup plus grave avec l'ancien chef de l'État sénégalais, Me Abdoulaye Wade. Il était question à l'époque d'un tripatouillage de la constitution qui visait une dévolution monarchique. Wade voulait forcer un troisième mandat, le peuple a dit non, soutenu par les forces vives de la nation. Dès lors, Le leader de la Société internationale pour les droits de l'Homme (Sidh) trouve illogique de présager un soulèvement populaire vu qu'il n'est pas question de manquement à des obligations constitutionnelles".
Toutefois, il tient à rajouter : "Quand un président de la République qui incarne une institution fait des promesses à la population, il doit trouver les voies et les moyens de les réaliser, même si ses partisans ne sont pas d'accord. C'est un débat avant-gardiste."
Pour d'autres membres de la société civile, l'urgence pour l'heure est que Macky Sall livre le contenu du référendum qui vise la révision de la constitution, avec des réformes institutionnelles en vue. "Nous ne devons pas créer des tensions. Le chef de l'État a pris des engagements, attendons de voir". La réaction est d'un influent leader de la société civile, un avis partagé par d'autres. Tous consentent à souligner qu'il faut élargir ce référendum à d'autres questions liées à la constitution.
A ce propos, le chef de la Sidh, Mamadou Diallo, de s'interroger sur la pertinence du référendum s'il doit uniquement se focaliser sur le mandat présidentiel. "Elle souffre d'objectivité, car pourquoi vouloir mobiliser des milliards de Fcfa pour ce référendum si c'est pour ce point précis ? Nous avons contracté beaucoup de dettes pour atteindre les objectifs du Plan Sénégal émergent (Pse). Macky Sall doit exprimer explicitement sa volonté, le peuple saura apprécier ; un référendum coûte cher, à moins qu'il ne prévoit des réformes institutionnelles."
Dans le même élan, le secrétaire général de la Raddho, Aboubacry Mbodj salue la volonté du président de la République de soumettre cette décision au peuple par voie référendaire au lieu d'opter pour la voie parlementaire, en raison d'une Assemblée nationale qui se caractérise par sa majorité mécanique.
Mais à l'image de ses pairs, il pense que ce quatrième référendum, organisé au Sénégal, doit prendre en considération, les propositions de réformes faites par la commission nationale de réforme des institutions. Entre autres, il ne sera plus question pour le ministre de la Justice de même que pour le président de la République de siéger au sein du Conseil supérieur de la magistrature, ce, en vue de procéder à des séparations du pouvoir et d'éviter qu'il y ait une mainmise de l'exécutif sur le judiciaire.
"Le président peut certes nommer des magistrats mais les autres devront être désignés par leurs pairs. Il sera aussi question d'élargir le conseil supérieur de la magistrature à d'autres. Qu'une fois que le président de la République sera élu, qu'il démissionne de son parti. Il est le président de tous les Sénégalais. Ainsi il ne sera plus pris en otage par son parti. Le référendum doit aussi aborder la question du financement des partis politiques", préconise le responsable de la Radho.
Des propositions de réforme qui agréent des alliés de la société civile qui estiment que Macky Sall s'inscrit dans l'optique de privilégier les intérêts de la nation à ceux de son parti.
"C'est ce qui explique toute cette agitation. Car pour certains apéristes, le pouvoir est un lieu de jouissance. Ils tiennent à ce que Macky Sall reste encore deux ans au pouvoir alors que celui-ci montre de plus en plus un détachement envers sa formation politique, qui manifeste du conservatisme. Le chef de l'Apr semble plus progressiste que les membres de son parti", analyse sous le sceau de l'anonymat un haut responsable de la société civile.
La 16ème Foire internationale de l’agriculture et des ressources animales (Fiara) est, sans doute, celle du riz local qui a connu des fortunes diverses. Si les uns affirment avoir bien vendu d’autres se plaignent. Mais, toujours est-il que la présente édition de la Fiara a montré les capacités du Sénégal à assurer sa propre consommation en riz.
A l’entrée de la Foire internationale de l’agriculture et des ressources animales (Fiara), érigée sur le site du Centre international du commerce extérieur du Sénégal (Cices), le dispositif est impressionnant. Autour d’un rayon d’une centaine de mètres carré, une quarantaine de Groupements d’intérêt économique (Gie) s’activant dans la production rizicole exposent leurs produits.
La variété des emballages illustre parfaitement la diversité des produits en provenance de la vallée. « Il y en a de toutes les qualités », nous lance une opératrice économique, Korka Diaw, présidente de « Korka Rice », une entreprise de transformation basée à Richard-Toll, et du Réseau des femmes productrices agricoles du nord.
A en croire cette dernière, cette 16ème édition de la Fiara a pris une dimension particulière en ce qui concerne la commercialisation du riz local. « Dans le passé, quand nous venions à la Fiara, nous restions deux à trois jours avant de commencer à vendre, mais cette fois-ci, dès notre arrivée, les gens se sont intéressés
au riz local », se réjouit Mme Diaw. Ici, dans les différents stands, le riz de la vallée attire tous les regards. Une dizaine d’entreprises de transformation sont présentes à ce rendez-vous des produits agricoles et artisanaux. Contrairement aux autres exposants, les femmes de la vallée ne se plaignent pas trop. Elles étaient venues avec près de 500 tonnes de riz.
« C’est une preuve que les gens commencent à s’habituer au riz sénégalais, et cela est très important », affirme Korka Diaw.
Plus de 1.000 tonnes de riz commandées
Néanmoins, d’autres productrices venues du nord soutiennent n’avoir pas beaucoup vendu. Comme ses autres camarades de Podor, Awa Harouna Anne déclare que les ventes se font au compte-goutte. Mais, comme Mme Diaw, Mme Anne ne doute pas de la diversité et de la qualité du riz sénégalais.
« Nous avons vendu le sac de 50 kg entre 13.000 FCfa et 15.000, mais les gens ne se bousculent pas pour acheter, ils viennent juste s’enquérir des prix et repartir », se désole-t-elle.
Le Réseau des femmes productrices agricoles du nord, au-delà des ventes, a même réussi, cette année, à tisser des partenariats et à obtenir des commandes. « Nous avons eu des commandes de plus de 1.000 tonnes de riz de la vallée de la part de commerçants de l’intérieur du pays ; ce qui est une excellente chose », affirme la présidente de « Korka Rice ».
La seule difficulté qu’a failli rencontrer ces braves productrices agricoles du nord était la location des stands. Il leur restait une partie de la location des stands à payer, soit un million de FCfa. Mais ce problème a trouvé solution depuis hier, avec la visite effectuée sur le site par Alassane Seck, un opérateur économique du nord qui, après avoir rendu visite aux femmes, a décidé de payer le reliquat.
« C’est vraiment une épine du pied qui nous a été enlevée et nous remercions ce bienfaiteur, comme d’ailleurs l’Etat et la Saed qui nous ont tous soutenu », révèle Korka Diaw. Le souhait de certaines productrices est de voir se prolonger de quelques jours la Fiara, afin qu’elles puissent au moins écouler une partie de leurs produits.
Abdoulaye Wade est ce qu'il y a de plus difficile à cerner. Même lorsqu'il lance ses piques et attaque à tout va, il trouve la finesse nécessaire pour ne pas fermer toutes les portes.
Comme il l'a toujours fait avec Diouf même lorsqu'il le menaçait de toutes ses foudres, y compris de faire appel à l'Armée nationale, le revoilà qui émet sur le même tempo, en ne fermant pas toutes les portes.
Bien au contraire, il a même ouvert des fenêtres et active des proches pour des tâches précises. Et si le Vieux a pu confier que le Président Sall lui envoie des émissaires, il nous revient que c'est le contraire qui est vrai… Et qu'il émet divers signaux qui peuvent être interprétés comme des appels du pied.
Il est tout à fait ouvert pour que "son" problème, on veut parler de l'affaire Karim Wade, soit réglé. Depuis d'ailleurs le jour où le verdict a été prononcé, on a bien remarqué que le ton du verbe avait baissé d'un cran…
Il serait intéressant de voir le rôle que Karim Wade, dont on disait qu'il tire les ficelles depuis la Maison centrale d'arrêt et de correction, joue ; le changement manifeste de stratégie, malgré le dernier communiqué (plutôt musclé) du Bureau politique du Pds.
En fin politique, il doit certainement se dire que si la méthode dite forte n'a rien donné, pourquoi ne pas essayer la douce…
LA SOLUTION EST DANS LES CONCLUSIONS DES ASSISES NATIONALES, SELON L'UDEN
L’Union démocratique des enseignants du Sénégal (Uden), est d’avis que la solution à la crise qui menace l’année scolaire se trouve dans les conclusions des Assises nationales de l’éducation et de la formation tenues l’année dernière. Elle l’a souligné, hier, lors de la congrès.
«Perspectives de rénovation du système éducatif : L’Uden face au défi de refondation et d’adaptation». Tel est le thème du 7eCongrès ordinaire de l’Union démocratique des enseignants du Sénégal (Uden), qui s’est ouvert, hier, à Dakar, et ce pour trois jours. Membre du Grand cadre et de l’Useq, l’Uden a mobilisé les enseignants de toutes les régions, mais aussi des syndicats nationaux et internationaux pour ce congrès organisé dans un contexte de crise scolaire. D’où la réflexion menée pour y apporter des solutions.
C’est en ce sens que la Secrétaire générale de l’Uden, Mme Awa Wade, demande à l’Etat de revoir l’application des conclusions des Assises nationales qui sont considérées comme une solution à cette crise scolaire. «Au niveau de la qualité du système, cela nous inquiète et la seule solution, nous la voyons dans l’application des conclusions des Assises nationales d’éducation et de la formation», confie-t-elle, avant d’ajouter : «Nous avons insisté pour demander au gouvernement de ne plus nous amener dans une telle situation en faisant du dialogue social une réalité, en réglant à temps les problèmes des enseignants».
Le gouvernement boude le Congrès
Partant de cette réalité, Mme Awa Wade et ses collègues enseignants ont profité de ce congrès pour demander au président de la République de convoquer le Conseil présidentiel pour l’application des conclusions des Assises nationales. Ils insistent aussi sur l’application des résolutions de la Concertation sur l’enseignement supérieur. «Puisque, note Mme Wade, dans notre vision de l’éducation, c’est un système holistique que nous considérons. Le gouvernement devrait donc très rapidement s’empresser par rapport à ça».
Pour les ministres invités et qui ont brillé de par leur absence, le Secrétaire général de l’Uden de déplorer leur défection à ce genre de congrès qui sont pourtant des rituels. Sur ce, elle note que «l’Uden a, tout le temps, accueilli des ministres. Peut-être est-ce à cause du contexte qu’ils ne sont pas venus. Mais ce qui nous a un peu inquiétés, c’est qu’ils ont prévu des négociations demain (ce samedi), tout en sachant qu’un syndicat aussi important que l’Uden est en Congrès pour trois jours à compter de ce vendredi. Donc, c’est nous exclure d’emblée et nous le déplorons».
L’Uden pour des élections de représentativité
Néanmoins, Mme Awa Wade d’informer qu’elle est optimiste sur l’union des syndicats et que l’Uden est prête à travailler sur la matérialisation de cette unité. Toutefois, souligne-t-elle, «il y a des préalables comme l’organisation d’élections de représentativité pour voir qui est qui. Puisque pour aller à l’unité, il faut installer des instances».
Présent au congrès, le Coordonnateur du Grand cadre des syndicats enseignants, Mamadou Lamine Dianté, explique qu’«un mouvement syndical est incontournable pour l’atteinte des objectifs dans le secteur éducatif. Il reste que tous ensemble nous travaillions pour l’intérêt du syndicat».
LA GENDARMERIE SORT L’ARTILLERIE LOURDE
INSECURITE DANS LA REGION DE DIOURBEL
El Modou GUEYE (Correspondant) |
Publication 11/04/2015
Pour sécuriser le centre du pays, à savoir la région de Diourbel, notamment Touba et Mbacké, la gendarmerie nationale a déployé les grands moyens durant trois jours dans la zone. C’est pour installer la peur dans le camp des malfaiteurs.
TOUBA - Après les nombreuses attaques à main armée dans la ville de Touba et le département de Mbacké et à Diourbel, le Haut commandement de la gendarmerie a sorti les gros moyens pour lutter contre le grand banditisme. L’opération débutée le mercredi dans les zones de compétences de la Légion centre- ouest prend fin ce samedi. Sous le nom de code «Sakhal Jamm III», elle a mobilisé au niveau de la compagnie, 129 gendarmes et 18 véhicules, dont un renfort de l’Escadron de surveillance et d’intervention de Linguère.
A l’issue des opérations coordonnées par le Lieutenant-Colonel Amadou Guèye depuis Thiès et le Capitaine Alioune Diop sur le terrain, entre Diourbel et Touba, les résultats sont très satisfaisants, a en croire le chef des opérations. «L’objectif était de sécuriser tous les points de passage dans la zone centre-ouest, notamment à Diourbel et Touba», nous dit le Capitaine Diop qui poursuit : «Les marchés hebdomadaires de toute la région, les stations d’essence les plus stratégiques, les établissements financiers cibles de malfaiteurs ont été sécurisés durant cette période du mercredi au samedi».
Pour le Capitaine Diop et ses hommes, il fallait mettre la pression sur les délinquants et installer la peur dans leur camp. D’ailleurs, tous les véhicules 4X4 qui circulaient sur l’axe Touba-Mbacké-Diourbel ont fait l’objet de contrôle systématique de même que les endroits réputés dangereux.
Cette opération a produit des résultats fort bien appréciés par le commandement qui s’en félicite par la voix du Lieutenant-Colonel Amadou Guèye, patron de la Légion centre-ouest et chef des opérations. En attendant le bilan définitif aujourd’hui, 2229 personnes ont été contrôlées et les 701 arrêtées pour défaut de carte nationale d’identité et divers délits. Aussi, 1334 véhicules ont été contrôlés, avec 240 infractions enregistrées, dont 16 immobilisés, 13 saisies de permis et 228.000 francs Cfa d’amendes forfaitaires perçues.
La police joue aussi sa partition
Les hommes en bleu projettent de reconduire la même opération dans les prochains jours pour éradiquer définitivement le grand banditisme dans la zone du Baol et ses environs.
A noter que la police de Touba qui menait une opération de sécurisation parallèle dans la ville sainte a réussi à mettre la main sur 55 individus, dont 8 pour détention et usage de chanvre indien, 2 pour ivresse publique manifeste, 1 pour conduite sans permis et 2 voleurs en possession de 7 chèvres et 10 moutons. Le Commissaire principal Yaya Tamba, du commissariat spécial de Touba, a mobilisé 45 éléments, dont des renforts d’éléments du Gmi et trois véhicules dans la nuit du jeudi au vendredi. Ce qui a permis ce résultat.
Les populations qui poussent un ouf de soulagement souhaitent la poursuite, aussi longtemps que possible, de ses opérations, à un mois du grand Magal de Kazu Rajab, prévu dans la première quinzaine du mois de mai 2015.
A. A. NDIAYE ENVOIE SON «PERE» EN PRISON POUR 10 ANS
VICTIME DE MULTIPLES VIOLS PAR LE MARI DE SA TANTE
A. Diouf avait écopé d'une peine de 10 ans de prison ferme en première instance. Le juge des flagrants délits de Dakar l’avait reconnu coupable de viols par une personne ayant autorité sur la victime.
Les espoirs de A. Diouf de retrouver sa famille et de retourner à ses activités risquent de s’effriter. Car, après une condamnation ferme de 10 ans de prison, il a interjeté appel dans l’espoir de voir sa peine réduite ou infirmée. L’affaire de viol par une personne ayant autorité sur la victime a donc été jugée, hier, par la Cour d’appel de Dakar. Et les réquisitions de l’avocat général n’ont pas été à la faveur du sieur Diouf. Le maître des poursuites a tout simplement demandé une confirmation de la peine de 10 ans.
Immigré établi en Espagne avec sa famille, A. Diouf a fait face à la Cour d’appel de Dakar pour être jugé à nouveau. Sa victime n’est autre que la nièce de sa femme. Les faits en question ont eu lieu en Espagne. La tante de la victime, épouse du condamné, avait décidé d’amener sa nièce auprès d’elle en Espagne pour que cette dernière l’aide dans la garde des ses enfants. Et compte tenu de ses horaires de travail trop contraignants, la dame M. Cissé ne passait pas beaucoup de temps chez elle. Une absence mise à profit par le M. Diouf pour abuser de A. A. Ndiaye âgée de 16 ans.
Racontant sa mésaventure, la jeune fille informe être arrivée en Espagne le 25 avril 2013. «Ma tante m'avait amenée pour que je l'aide dans la garde de ses enfants. Elle m'avait fait tous les papiers qu'il faut pour mon adoption. À mon arrivée, son mari me proposait des relations sexuelles. Il m'avait dit que si j'acceptais, il allait m'acheter plein de choses. Mais je refusais toujours. Il attendait toujours l'absence de ma tante pour abuser de moi. Parfois, il laissait ma tante dans sa chambre, en pleine nuit, pour venir me trouver dans la mienne. Il me demandait de lui faire des massages. Il prétextait avoir une maladie qui l'oblige à coucher avec moi à chaque fois que ma tante était au travail», narre-t-elle.
«Plus le temps passait, plus il me violait. Et à la fin, c'était tous les deux jours. Je savais que si je l'avais dit à ma tante, elle n'allait pas me croire. J'ai alors écrit une lettre dans laquelle j'ai mis tout ce que le mari de ma tante m'a fait. Quand ma tante l'a lue, elle a convoqué une réunion familiale et m'a demandé de ne plus m'approcher de son mari, de ne plus lui faire de massage, même si c'est lui qui me le demande. Il n'a pas pour autant arrêté de me violer. C’est moi-même qui lui ai dit que je voulais rentrer au Sénégal. Une fois au bercail, j’ai tout raconté à ma famille», confie la victime.
Selon la partie civile, la famille du prévenu a même tenté d’étouffer l’affaire.
Quant à la défense, elle reste dans les dénégations. L’attitude que le parquet avait trouvée suspecte, c’est que le prévenu avait disparu quand le problème a éclaté. Il a aussi tenté de retourner en Espagne en catimini. Il a fallu même une opposition de sortie pour qu’il soit arrêté.
La Cour videra l’affaire le 9 mai prochain.
L’ANCIEN MINISTRE DAOUDA FAYE DECHIRE LES BULLETINS DU REFERENDUM
Le débat sur le référendum pour décider de la réduction du mandat présidentiel intéresse l’ancien ministre Daouda Faye, qui s’oppose à toute consultation du peuple pour «une affaire personnelle».
Le président de la République, Macky Sall tient au respect de sa promesse électorale de ramener son mandat à 5 ans. Mais le débat se pose sur la possibilité pour le chef de l’Etat à passer par la voie référendaire pour faire appliquer sa décision prise entre les deux tours de la Présidentielle 2012. Réagissant à cette polémique qui enfle, depuis un certain temps, l’ancien ministre des Sports, El Hadji Daouda Faye, exclut tout recours à une élection pour arriver à cette fin.
«Sur ce point, tout le monde est d’accord que le mandat du Président doit être de 5 ans. Maintenant, il y a le mandat du Président Macky Sall qui était de 7 ans (…) Je pense que la consultation du peuple n’est pas nécessaire. Il a souvent dit que c’est une décision personnelle de réduire son mandat de 7 ans», a-t-il réagi, en conférence de presse, hier.
Dans ce débat controversé qui commence même à diviser le camp du pouvoir, Daouda Faye a pris position : «Je ne suis pas pour le référendum, pour une consultation du peuple ni de l’Assemblée nationale. Je ne suis pas pour le référendum pour réduire le mandat de Macky Sall, qui est sujet à polémique. Une affaire personnelle doit être traitée personnellement. Il (Macky Sall) va voir avec les institutions pour organiser des élections anticipées, en 2017».
Selon Vava, «la réduction du mandat est une renonciation aux deux années. Personne ne peut l’obliger à faire 7 ans. Personne ne peut lui en vouloir s’il décide de faire 5 ans».
Il trouve d’ailleurs qu’«il aurait fallu d’aller à l’Assemblée nationale pour modifier l’article 27 et dire que le mandat en cours est concerné ou pas concerné par la réduction à 5 ans». Ce qui permet au pays de faire des économies que d’organiser des élections pour régler une affaire personnelle».
En tout cas, tout en invitant à «faire la différence entre le mandat présidentiel et le mandat de Macky Sall», l’ancien député prévient que si, malgré tout, on impose le référendum et que le peuple dit non à la réduction du mandat à 5 ans, il (le chef de l’Etat) doit démissionner».
A ceux qui demandent au chef de l’Etat de se dédire, l’ancien ministre sous Wade faire savoir que «c’est manquer de respect à l’institution de dire à Macky de faire du ‘wax waxeet’».
En outre, il a abordé avec les journalistes la question liée à la réforme des institutions. Et c’est pour demander de «dissocier la réforme des institutions de la révision de la Constitution». «J’ai vu la proposition d’une nouvelle Constitution, or il existe une lettre, où le Président dit qu’il faut faire la réforme de la Constitution. Et j’estime qu’il faut voir quelles sont les institutions qui existent et étudier la possibilité d’en créer d’autres supplémentaires», avance-t-il.
Et de se demander «pourquoi seul le président de la République est élu à deux tours». «On gagnerait à harmoniser le mode d’élection. Je milite en faveur d’une élection du Président à un tour ou alors mettre toutes les élections à deux tours. Car, il y a un danger pour les candidats au second tour d’être pris en otage par les souteneurs au moment de former le gouvernement», propose l’ancien maire de Kaolack.