Dakar, 10 avr (APS) – L'éleveur Ibrahima Na Diagne a affirmé avoir inventé un broyeur d'aliments de bétail, une machine qu'il a conçue avec l'appui d'une entreprise canadienne.
Ce "nourrisseur semi-auto" sert à broyer paille et céréales destinées à l'alimentation du bétail, a précisé l'éleveur dans un entretien avec l'APS.
Il est composé d’un réservoir granulé, d'un bac mangeoire d'herbe et d'un bac abreuvoir muni d'un flotteur,
Cette machine "représente des solutions idéales pour les éleveurs exigeants à la recherche de performances et de frais d'exploitation réduits. Il est spécialement conçu pour le confort des éleveurs et des animaux", a expliqué Ibrahima Na Diagne.
Selon M. Diagne, l'appareil fournit une ration d'entretien qui permet de maintenir et conserver l'aliment dans un bon état général.
"La ration de croissance garantit, quant à elle, une croissance normale à l'animal. Il pourra produire du lait en abondance et en qualité", a indique M. Diagne.
Il compte exposer son invention lors du Salon de l'élevage prévu samedi à la Place de l'Obélisque.
LA TOMBE DE THOMAS SANKARA MISE SOUS SCELLÉS, DÉBUT DE L'INSTRUCTION
Ouagadougou, 10 avr 2015 (AFP) - La justice burkinabè a mis jeudi sous scellés la tombe de l'ex-président Thomas Sankara, assassiné en 1987 lors d'un coup d'Etat, marquant le début de l'instruction de ce dossier symbolique au Burkina Faso, a indiqué vendredi à l'AFP l'avocat de la famille.
Un juge d'instruction du tribunal militaire "a procédé à "la mise sous scellés des douze tombes" du cimetière de Dagnoën (est de Ouagadougou), c'est-à-dire "la tombe du président Thomas Sankara et (celle) de onze autres" personnes, la plupart des militaires, mortes en même temps que lui, a déclaré Me Bénéwendé Sankara
. "Désormais, la gendarmerie y veille et personne ne peut y accéder sans autorisation du juge", a indiqué l'avocat de la famille Sankara, avec laquelle il n'a aucun lien de parenté. Le capitaine Thomas Sankara, arrivé au pouvoir par un coup d'Etat en 1983, a été tué quatre ans plus tard lors du putsch qui a porté Blaise Compaoré au pouvoir.
Le régime de M. Compaoré, destitué fin octobre par des manifestations après 27 ans de règne, avait toujours refusé de rouvrir son dossier. Le président Michel Kafando, succésseur en novembre de Blaise Compaoré, avait à l'inverse promis que "justice serait rendue".
Un juge d'instruction avait été saisi fin mars. "Il a commencé l'instruction du dossier. Ça se passe dans la sérénité", a commenté Me Sankara, ajoutant ne pas savoir si le magistrat avait déjà procédé à des auditions.
"Au moins cinq à six chefs d'inculpation" ont été retenus par le juge instructeur militaire, a ajouté l'avocat, citant ceux d'"assassinat" et de "faux en écriture". La figure de Thomas Sankara, révolutionnaire loué pour son intégrité et icône du panafricanisme, a été abondamment revendiquée durant le soulèvement populaire qui a conduit à la chute du président Compaoré.
Début mars, le gouvernement avait autorisé l'exhumation de son corps pour l'identifier formellement car sa famille et ses nombreux partisans doutent que la dépouille reposant dans la tombe de Thomas Sankara à Dagnoën soit vraiment la sienne.
Après avoir échoué auprès des tribunaux burkinabè, sous le régime Compaoré, à faire effectuer des tests ADN pour trancher cette question, la famille avait saisi la Cour africaine des droits de l'homme, qui avait ordonné en 2008 au gouvernement du Burkina Faso d'autoriser les expertises nécessaires, mais en vain.
LES STANDS DE RIZ DE LA FIARA TÉMOIGNENT DE L'EFFICACITÉ DU PSE, SELON LE PM
Dakar, 10 avr (APS) - Les importantes quantités de riz local exposées à l’édition 2015 de la Foire internationale de l’agriculture et des ressources animales (FIARA) témoignent de l’efficacité de la mise en œuvre du Plan Sénégal émergent (PSE), a soutenu, vendredi à Dakar, le Premier ministre Mahammad Boun Abdallah Dionne.
"Ce que nous avons vu, c’est un encouragement, une efficacité dans la mise en œuvre du Plan Sénégal émergent (PSE)’’, le dernier programme gouvernemental censé conduire le Sénégal à l’émergence à l’horizon 2035, a déclaré le chef du gouvernement sénégalais, au terme d’une visite de stands de la FIARA (26-12).
"En réalité, ce que nous avons vu, c'est le PSE en mouvement", a-t-il dit, en présence des ministres Papa Abdoulaye Seck (Agriculture et Equipement rural) et Aminata Mbengue Ndiaye (Elevage et Production animale), ainsi que d’autres personnalités du secteur.
Selon le Premier ministre, "cette forte exposition de riz ainsi que la présence de femmes productrices rassurent sur l’objectif de sécurité alimentaire et d’autosuffisance en riz que souhaite l’Etat du Sénégal à très court terme".
"Le million 600 mille tonnes de riz paddy que nous devons produire à l’horizon 2017 est en mouvement. Ce que nous avons vu également, c’est un secteur de l’élevage dynamique qui est diversifié’’, a indiqué Mahammad Boun Abdallah Dionne.
Pour le Premier ministre, il s'agit du PSE "en mouvement mais dans sa partie inclusion sociale, promotion de l'emploi en milieu rural à travers les domaines agricoles communautaires (...)".
Les résultats soulignés correspondent à "autant de moyens de diversification des revenus agricoles" et "autant de moyens d’augmentation des revenus de la croissance et de l’emploi", a-t-il poursuivi.
"Le gouvernement va continuer à soutenir les producteurs pour plus de création de richesses", a promis le chef du gouvernement sénégalais.
La FIARA 2015 porte sur les politiques d’autosuffisance en riz et en céréales locales au Sénégal et dans les pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA).
Le Sénégal ambitionne d'atteindre l'autosuffisance en riz à l'horizon 2017, à travers la mise en œuvre du Programme de relance et d'accélération de la cadence de l’agriculture sénégalaise (PRACAS).
LES INSPECTEURS DU TRÉSOR LANCENT UN MENSUEL DÉDIÉ AUX "FINANCES" ET A LA "GESTION PUBLIQUE"
Dakar, 10 avr (APS) - L'Amicale des inspecteurs du Trésor du Sénégal (AITS) a présenté vendredi à Dakar sa revue Le Trésor public, un mensuel présenté comme un "outil de décryptage" des "finances et de la gestion publique".
Dans le premier numéro de cette publication est publié un dossier sur le Plan Sénégal émergent (PSE), le programme gouvernemental de développement économique visant l'"émergence".
"Nous avons fait le pari, avec cette revue, de donner au citoyen des outils qui le rendent davantage apte à un meilleur décryptage de la notion de service public. Nous apportons notre pierre à l’édification dune démocratie participative et à la consolidation des fondements de l’Etat de droit", a expliqué le directeur de publication de ce journal, Mamadou Diop, lors de la cérémonie de lancement du mensuel.
La revue va s’intéresser à l’"actualité des finances et de la gestion publique", est-il écrit sur la Une du premier numéro.
Le Trésor public sera aussi "un espace de dialogue et de confrontation d’idées" émanant des "segments de l’Administration, des chercheurs et d’autres personnes portant un regard critique" sur les finances publiques, selon Mamadou Diop, un inspecteur du Trésor en poste dans la région de Matam (nord).
La publication va faire un travail "d’éveil et d’éducation du citoyen" et "apporter sa modeste contribution" à l’information du public, a expliqué son directeur.
Le secrétaire général du ministère de l’Economie, des Finances et du Plan, Cheikh Tidiane Diop, a salué "la qualité de la revue, des thèmes traités" dans le premier numéro et "la diversité" des auteurs des articles.
Lors de la cérémonie de lancement du journal, il a invité le comité de rédaction à "relever le défi de la régularité et de la pérennité" de la publication.
Le directeur général de la Comptabilité publique et du Trésor, Abdoulaye Dieng, a abondé dans le même sens.
PAR MAMADOU ADJE
SI LA MARCHE VERS LE GÉNOCIDE VOUS ÉTAIT CONTÉE... PAR UN OBSERVATEUR
Le plan consistait à perpétrer un massacre d’Hutus à Kirambo pour en faire porter la responsabilité au Fpr et ainsi challenger la neutralité des Nations-Unies et en même temps renforcer la fracture ethnique !
6 avril 1994, il y a vingt-et-un ans jour pour jour que se mettait en place le puzzle qui préfigurait un drame qui marquera à jamais l’histoire du pays des Mille Collines et de l’humanité tout entière depuis une certaine «nuit de cristal» dans une Allemagne se préparant à la 2ème Guerre mondiale, sans qu’aucun des acteurs dépêchés par la Communauté internationale pour assister le Rwanda ne put en définir les contours !
Trois jours auparavant, le 3 avril, le Président Habyarimana, accompagné des figures marquantes du leadership politique et militaire du Rwanda, s’était envolé pour Arusha pour participer à un sommet destiné en priorité, à obtenir du Président rwandais un engagement fort à accélérer la mise an place des institutions de la transition, condition posée par les Nations-Unies pour le prolongement du mandat de la Mission des Nations-Unies d’Assistance au Rwanda (Minuar) qui prenait fin le 6 avril à minuit.
Cette mise en place d’une transition pacifique était l’aboutissement d’un long processus de négociation dont les graines ont été semées en 1990 à Arusha sur l’encre encore fraîche des accords de paix entre le Front patriotique rwandais et le gouvernement rwandais suite à l’offensive sur Kigali lancée par le l’Armée patriotique rwandaise (Apr), branche armée du Front Patriotique (Fpr).
L’intervention militaire de l’Armée française avait donné un coup d’arrêt à l’offensive de l’Apr. Ainsi, le retrait de la France était conditionné au déploiement d’une force africaine «le Groupe d’observateurs militaires neutre N°1» (Gomn 1) avec un contingent sénégalais.
Le Gomn 1 était chargé de mettre en place, une zone démilitarisée (Dmz) censée faire taire les armes et ouvrir la voie aux initiatives diplomatiques.
C’est ensuite en Tanzanie, dans la ville d’Arusha, que seront signés les «Accords d’Arusha» dont la feuille de route prévoyait la mise en place d’un gouvernement de transition à base élargie (Broad base transitional government ou Bbtg) et d’un Parlement de la transition regroupant les parties politiques ayant ratifié les «Accords d’Arusha» avant le 5 octobre, date du déploiement de la mission des Nations-Unies.
A la fin de la mission du Gomn1et pour renforcer les acquis, un deuxième groupe d’observateurs, le Gomn 2, est déployé en juillet 1993 avec pour objectifs : la consolidation de la Dmz et la ratification des accords de paix sur le sol rwandais par les deux principaux protagonistes, le Fpr et le gouvernement rwandais.
Ces objectifs furent atteints en septembre 1993 avec la signature des «Accords de Kinihira» entre le Président Habyarimana et Georges Kenyarengwe, président du Fpr, avec une participation remarquée du contingent sénégalais à l’organisation et à la sécurisation de l’événement.
La voie était désormais ouverte à l’entrée en jeu des Nations-Unies avec le déploiement de la Mission des Nations-Unies d’assistance au Rwanda dès le 5 octobre 1993 qui intégrait les observateurs sénégalais du Gomn 2 remarqués par la mission précurseur dirigée par le commandant de la Force, le général Roméo Dallaire, pour leur présence, leur engagement et leur connaissance parfaite du terrain. Les observateurs sénégalais entraînaient dans leur sillage, les autres contingents notamment les Congolais et les Tunisiens.
La Minuar, forte de trois bataillons opérationnels (Ghana, Nigeria, Belgique), d’un bataillon de soutien du Bengladesh, d’un peloton de reconnaissance tunisien, de près de quatre cents observateurs du Sénégal, du Congo, intégrés à partir du Gomn 2 renforcés par des Ghanéens, des Nigérians, des Maliens, des Togolais, des Zimbabwéens et de pays européens, avait pour objectif, la mise en place au plus tard au début du mois de janvier 1994, des institutions de la transition devant déboucher sur des élections libres et démocratiques !
Mais le début des opérations de la Minuar sera perturbé par l’exécution d’un plan machiavélique destiné à décrédibiliser la force, piège dans lequel le général Dallaire et la Minuar foncèrent tête baissée !
Le plan consistait à perpétrer un massacre d’Hutus à Kirambo pour en faire porter la responsabilité au Fpr et ainsi challenger la neutralité des Nations-Unies et en même temps renforcer la fracture ethnique !
Dallaire tomba dans le piège en s’engageant devant une presse instrumentalisée par les extrémistes hutus à faire la lumière sur les événements et à mettre à la disposition de la presse, les conclusions de l’enquête.
La Minuar traînera ce boulet tout au long de sa mission et la presse de la haine ne s’est pas privée de mettre en exergue le parti-pris des NationsUnies et surtout de la Minuar en faveur des tutsis dans le conflit !
Malgré ces écueils, la Minuar réussissait dès le 31 décembre 1993, conformément à la feuille de route, à escorter les représentants du Fpr dans le gouvernement de transition avec à sa tête, le Pasteur Bizimungu, lançant ainsi la phase critique de la transition.
Le Fpr avait exigé et obtenu la mise à disposition des locaux du Conseil national de développement (Cnd) situé non loin de l’Etat-major de la Minuar, sur l’axe stratégique de l’Avenue Umuganda et la sécurisation de sa délégation par un bataillon qui sera plus tard connu sous le nom de «Bataillon de Kigali», commandé par le colonel Charles Kayonga, qui jouera un rôle déterminant dans le contrôle et plus tard la prise de la ville une fois le conflit ouvert.
L’auteur du présent article est détaché auprès du «Bataillon de Kigali» et partagera avec les représentants du Fpr, des moments intenses d’échanges qui permettront plus tard de jauger l’engagement du Fpr à participer à la transition.
Mais l’agenda semblait avoir changé du côté du Président Habyarimana et de ses proches collaborateurs. Pour les tenants du pouvoir, la poursuite de la transition était une menace à leur hégémonie et un triomphe sans cause pour le Fpr.
En effet, les faucons du pouvoir, anticipant une probable coalition des partis politiques avec le Fpr au Parlement de transition, qui leur assurerait une majorité qualifiée et la possibilité de conduire les changements constitutionnels à leur guise, sans que le parti au pouvoir ne puisse s’y opposer au moins par une minorité de blocage, auraient convaincu le Président de revenir sur les termes des accords.
Pour les faucons du régime, si les risques de confrontation étaient réels dans cette stratégie de remise en cause des accords, ils n’en pensaient pas moins qu’en 1994, l’Armée rwandaise était mieux préparée qu’en 1990 et que le Fpr avait profité de ces moments de faiblesse pour engranger avec les «Accords d’Arusha», des gains sans commune mesure avec ce qu’il représentait réellement sur le terrain.
Ces faucons étaient convaincus qu’une éventuelle confrontation ne tournerait pas forcément à l’avantage du Fpr. Ce plan était soutenu par un projet génocidaire destiné à régler une fois pour toutes, la «question tutsi» !
Fort des ces argument, le Président Habyarimana s’est évertué à une obstruction systématique à la mise en place des institutions de la transition comme premier jalon du pilotage stratégique du plan de rétablissement du «hutu power» porté sur les fonts baptismaux par la Révolution sociale de 1959 qui ne pourrait prospérer que par l’élimination de l’ennemi héréditaire «tutsi».
Le plan d’obstruction consistait à :
demander la réintégration du Cdt, le parti extrémiste hutu, dans le processus en sachant pertinemment que cette demande sera rejetée par le Fpr
diviser le Mdr, parti du Premier ministre désigné, Faustin Twagiri mugu, suivant la fracture ethnique
diviser le Parti libéral de Lando
La conséquence de ces divisions fut l’impossibilité de mettre en place, comme le prévoyaient les faucons du régime allié des génocidaires, les institutions de la transition et ouvrant ainsi la voie à la confrontation et au règlement définitif de la question tutsi !
Devant ce blocage, le Président est invité à Arusha par ses pairs pour obtenir l’engagement de mettre en œuvre les accords tels que ratifiés par les partis au conflit. Habyarimana s’envole le 3 avril avec ses plus porches collaborateurs laissant le pays aux mains du colonel Théoneste «Funeste» Bagasora. Quelles étaient les intentions du Président Habyarimana à son retour ? On ne le saura jamais puisque son avion sera abattu le 6 avril au-dessus de l’aéroport Grégoire Kayibanda !
Quelques jours auparavant, le 4 avril, le contingent sénégalais fêtait avec faste, l’indépendance nationale comme le prévoit le règlement des NationsUnies, sans se douter un instant du drame qui se préparait et que l’homme qui présidait la cérémonie, en l’occurrence le colonel «Funeste» Bagasora, en l’absence des hautes autorités politiques et militaires du Rwanda, en savait peut-être quelque chose !
Cet événement sera considéré comme l’élément déclencheur du génocide dont le coup d’envoi était donné dès le lendemain 7 avril, après un soi-disant discours d’appel au calme du colonel Bagasora, quelques heures après la mort du Président Habyarimana. Pendant cent jours, plus de 900 000 victimes, en majorité tutsis, furent dénombrées au cours de ce qu’un correspondant du Times résumait ainsi dès les premiers jours : «No more devils in hell, they’re all in Rwanda» (Les sbires ont déserté l’enfer, ils sont tous au Rwanda) !
L’attentat contre l’avion présidentiel a été utilisé par les «négationnistes» pour remettre en cause la réalité du projet génocidaire en portant la responsabilité sur les épaules du Fpr ! Cette thèse de l’attentat perpétré par le Fpr et montée en épingle pour nier la planification du génocide, je l’ai tout de suite écartée, du fait de ma position privilégiée d’officier de permanence les 4, 5, et 6 avril et du dispositif que j’ai eu à observer autour de l’aéroport Grégoire Kayibanda dans la nuit du 4 au 5 avril, quand je me suis engagé par mégarde dans le dispositif au cours de ma reconnaissance des points sensibles ! Ce n’est qu’après l’incident que je me suis rendu compte que j’avais peut-être été le témoin des préparatifs de l’attentat sans que des preuves viennent étayer cette présomption !
Mais aujourd’hui, les études balistiques appuyées par une analyse fine des différentes phases de la marche vers le génocide, les comptes rendus des observateurs mettant en garde contre la probabilité d’une confrontation majeure à laquelle se préparaient les bourgmestres et les membres des Interhamwés (milices du Mrnd, parti au pouvoir) dans leurs secteurs respectifs, l’obstruction systématique de Habyarimana à la mise en place des institutions de la transition, l’élimination ciblée dès les premières heures du génocide des membres de l’opposition dont madame le Premier ministre Agathe (qui a révélé le courage du Capitaine Mbaye Diagne), l’attaque contre les forces des Nations-Unies, l’appartenance ethnique à la minorité tutsi de l’écrasante majorité des victimes, les appels de la «Radio Mille Collines» à l’éradication des «Ignenzis» (cafards : nom par lequel les génocidaires désignaient les tutsi pour leur dénier toute humanité) ; l’instrumentalisation de la presse dite de la haine, le refus des autorités, malgré les demande de la Minuar de déployer la gendarmerie pour contrôler les hordes «d’Interhamwes» servant de supplétifs aux forces régulières, pointent du doigt tout naturellement les tenants du pouvoir comme commanditaires et exécutants du projet génocidaire !
Aujourd’hui que nous nous inclinons pieusement devant la mémoire des victimes innocentes, l’ouverture par la France des dossiers secrets sur cette période permettra d’identifier les responsabilités internationales liées au soutien direct ou indirect, en connaissance de cause ou pas, apporté au projet génocidaire !
Finalement, après cent jours d’un calvaire indescriptible, l’Armée patriotique rwandaise (Apr) mettait fin au génocide en entrant dans Kigali le 4 juillet 1994. Les observateurs sénégalais, suite à l’engagement d’un contingent dans «l’Opération Turquoise», sont exfiltrés par la route vers Entebbe et évacués par un Hercule C130 canadien vers le Kenya pour une période de R&R (Rest and Recupération) avant leur rapatriement au Sénégal.
Le contingent laisse derrière lui deux camarades d’armes, le capitaine Badji, mort suite à un accident lors du redéploiement du contingent dans l’optique de la prise en compte de la mission par la force onusienne, et le capitaine Mbaye Diagne, mort au champ d’honneur fauché par un obus le 31 mai 1994 !
Malgré ces événements douloureux et après un instant de faiblesse quand Mbaye Diagne fut accompagné pour la dernière fois ; par ses camarades d’armes que nous étions, sur le tarmac de l’aéroport de Kigali, les observateurs sénégalais ont repris bravement leur mission jusqu’au 4 juillet et la prise de Kigali avec une plus grande conscience de la dangerosité de la situation, mais la ferme volonté de rester près du Peuple rwandais dans lequel ils comptaient de nombreux amis rencontrés au cours des innombrables missions de reconnaissance, d’escortes et de sécurisation pendant la période de ni paix ni guerre de juillet 1993 à avril 1994 !
Ainsi pour nous Sénégalais, ces événements ont montré la valeur de nos soldats et le courage dont ils sont capables de faire preuve sur les théâtres d’opération ! Les Nations-Unies ne s’y sont pas trompées en décrétant la «médaille du courage au capitaine Mbaye Diagne» qui a rejailli sur tous les observateurs sénégalais déployés dans le cadre de la Minuar en particulier et surtout les casques bleus sénégalais en général partout où la Communauté internationale fait appel à leur engagement, à leur savoir-faire et savoir-être !
Pour les amis du Rwanda, ils peuvent dire qu’heureusement que ce magnifique pays continuera de vivre et d’exister grâce à la résilience de son Peuple et à l’engagement de ses dirigeants à puiser dans les douleurs du passé, la passion pour l’avenir !
Pour la Communauté internationale, «il ne faut plus jamais ça», ni au Rwanda, ni au Congo, ni au Soudan, ni nulle part ailleurs car nous pouvons aujourd’hui identifier les germes de projets génocidaires et les tuer dans l’œuf à la seule condition de ne pas succomber aux charmes des «négationnistes» !
PAR ABDOULAYE DIENG
CES ACTES QUI RISQUENT DE PLOMBER LA CANDIDATURE DE MACKY EN 2017
Le 3ème anniversaire de l'accession du Président Macky Sall à la magistrature suprême, offre l'occasion de poser un regard critique sur nombre d'actes posés durant son mandat, préjudiciables à bien des égards.
1) La grande visibilité de la famille du couple présidentiel sur la scène politique rappelle un précédent dont l'issue devrait alerter : le frère, maire de Guédiawaye s'est imposé Président de l'Association des maires du Sénégal (après qu'un boulevard lui ait été ouvert) ; le beau-frère, maire de Saint-Louis dont l'élection fut fortement contestée, a été nommé ministre par la suite ; l'oncle (ou le cousin ?) est également devenu maire de Pikine après le désistement forcé des éventuels concurrents.
Si du point de vue de la légalité, il n'y a rien à dire, sur le plan de l'image et de la symbolique, cette brusque irruption en première ligne des parents du Président sur la scène politique, donne, aux yeux de bon nombre de personnes, l'impression qu'ils ont été parrainés par le Président, ou tout au moins, qu'ils profitent de la station qu'occupe celui-ci. Quoi qu'il en soit, pour d'aucuns, c'est l'histoire qui se répète.
2) La position du Président Macky Sall par rapport aux propositions de la Commission nationale de Réforme des Institutions (CNRI) : globalement, le document proposé est d'une pertinence et d'une cohérence incontestable. Toutefois, la cacophonie notée parmi ses partisans dont certains affichent leur opposition aux propositions, et l'attentisme dont fait preuve le Président Sall, en tardant à trancher la question (il propose un référendum en 2016, sur des points encore ignorés) alimentent l'idée d'un possible reniement de ses engagements, alors qu'il avait signé les conclusions des Assises nationales et offre à ses détracteurs l'occasion de l'attaquer, non sans raison ;
3) La présence du Président à la manifestation contre le terrorisme à Paris : bien qu'il ait expliqué sa position, cette présence n'a pas été appréciée positivement par bon nombre de nos concitoyens qui semblent lui rétorquer que "ceux qui ont été à la base de tels actes (les caricaturistes de Charlie Hebdo)) n'en valaient pas la peine". Un message de condamnation des actes terroristes et la signature du livre de condoléances à l'Ambassade de la France à Dakar n'auraient-ils pas suffit ? ;
4) L'indemnité mensuelle de 500 000 F octroyée aux épouses des Ambassadeurs et des Consuls, l'annonce de doter tous les maires (423 seraient issus de l'APR) de véhicules, les dizaines de millions distribués pour l'accueil, à l'occasion des tournées économiques et des voyages du Président à l'étranger, accréditent l'idée de gaspillage, donnent l'impression que les priorités ne sont pas bien cernées et que les faibles ressources de l'Etat ne sont pas utilisées à bon escient. Et puis, où est la gouvernance sobre et vertueuse tant déclamée dans tout cela ? ;
5) "L'absolution" de certaines personnalités très marquées de l'ancien régime, après qu'elles eurent rejoint le camp du Président, alors qu'elles avaient été mises en cause pour mauvaise gestion par des institutions compétentes : un traitement qui accrédite la thèse d'une "justice sélective" ;
6) La systématisation de la politique dite de "transhumance politique" qui consiste à recruter dans l'APR d'anciens adversaires politiques dont certains traînent des casseroles. Procédé contreproductif pour trois raisons : il est en contradiction avec le discours de "rupture"du Président ; il suscite de l'aversion de la part de la majorité du peuple sénégalais ; le renfort politique de ces "transhumants" est discutable, dans la mesure où les élections ne se gagnent pas avec ce genre de débauchage. S'il est difficile d'empêcher une personne publique affirmant son intention de rejoindre le camp présidentiel, la marginalisation d'un ou de deux cas pour l'exemple aurait constitué un signal fort pour freiner les ardeurs des adeptes des vertes pâturages ;
7) Les difficultés que rencontre le maire de Dakar : créées volontairement ou involontairement par l'Acte III de la décentralisation, elles sont perçues comme des entraves au bon travail qu'effectue celui-ci, alors que l'intérêt général aurait commandé de l'accompagner.L'emprunt obligatoire avorté de la ville de Dakar constitue un parfait exemple de ces "difficultés" qui aurait pu trouver une solution s'il y avait une réelle volonté du pouvoir central. Les sympathisants du maire de Dakar que l'on trouve même au-delà du parti socialiste pourraient se rappeler de cette "guéguerre" au moment de l'élection présidentiel ;
8) L'absence de célérité, de volonté ou de fermeté (c'est selon le cas) pour le règlement de certains dossiers, même s'il faut convenir qu'ils constituent, parfois, des sujets difficiles à traiter : grèves répétitives des enseignants, définition de critères indiscutables pour l'attribution de bourses aux étudiants, réaménagement des avantages et indemnités octroyés aux différents corps de l'Etat. Il fallait, dès le départ, prendre à bras le corps toutes ces questions, sans crainte des réactions qu'elles allaient engendrer, pour les inscrire dans le bilan en fin de mandat ;
9) Des actes tels que la décision de peindre les abris-bus de Dakar Dem Dikk et les nouveaux bus acquis récemment par cette société nationale, aux couleurs de l'Alliance pour la République (marron-beige), révulsent bien des gens. Ils peuvent passer pour de l'arrogance et sont en contradiction avec le fameux slogan "la patrie avant le parti".
Au total, tous ces actes constituent des points noirs du mandat du Président Macky Sall. Parce qu'ils auront été appréciés négativement par la plupart de nos concitoyens. Ils risquent de peser sur la balance, lorsque le peuple sera appelé à se prononcer en 2017 et ce, en dépit de l'existence de plusieurs actions positives ayant marqué le mandat du Président. Nous pensons, notamment :
a) à la lutte menée inlassablement contre la corruption et l'enrichissement illicite ;
b) au relèvement du plateau technique des structures hospitalières ;
c) la couverture maladie universelle (le montant qui lui est alloué devrait nettement être revu à la hausse);
d) aux réformes engagées avec hardiesse dans l'enseignement supérieur (états généraux, construction de nouvelles universités) ;
e) à l'appui apporté au secteur du tourisme (même si c'est un peu tardif) par la suppression du visa d'entrée et la baisse des différentes taxes qui renchérissent le coût des billets d'avion ;
f) aux investissements structurants réalisés dans plusieurs domaines (modernisation de l'agriculture désormais réorientée vers l'autosuffisance alimentaire, accroissement des capacités de production de l'énergie électrique, achèvement de l'AIBD et le prolongement de l'autoroute à péage le desservant, etc.)
Pour conclure, il faut regretter que le Président SALL n'ait pas fait de la construction de la route de contournement de la Gambie une sur-priorité. Pourquoi pas une route bitumée 2 fois 2 voies ? Les gains à tirer d'une telle réalisation ne sont pas discutables. En effet, le désenclavement de la Casamance par une route de contournement : permettrait un resserrement de l'unité nationale : faciliterait la mise en valeur des énormes potentialités de la région ; mettrait fin "au chantage" du Président JAMMEH (un revirement de sa part relativement à la construction d'un pont enjambant le fleuve Gambie ne devrait étonner personne) ; drainerait vers lui le suffrage d'une bonne partie de la population casamançaise. Avec une pareille réalisation, le Président Sall a des chances que le suffrage de la région sud lui soit acquis ; plus de chance, en tout cas, que celui de l'électorat mouride qu'il cherche à séduire par le biais d'une autoroute.
Le Sénégal est déterminé à sauver Transrail avec la mise en place d'une réforme qui va aboutir à la création d'une société de patrimoine, d'une société d'exploitation et d'un organe de régulation. Du coup, le gouvernement va reprendre son patrimoine afin de mieux investir sur les rails.
La société Transrail traverse des difficultés. Cette situation dure et perdure. Aujourd'hui, les deux gouvernements (le Sénégal et le Mali) qui la composent sont conscients de la situation. Le mot d'ordre reste le même. Il faut sauver la société. Déjà, des réformes sont en train d'être mises en place entre les deux États.
Hier, à l'immeuble Tamaro, le secrétaire d'État au Réseau Ferroviaire National a réuni tous les syndicats de Transrail pour leur faire part de la réforme que l'État veut faire sur la société. Pendant plus d'une heure, Abdou Ndéné Sall (photo) a expliqué aux syndicalistes le contenu de la réforme. Et la principale chose à faire est de créer une société de patrimoine, une société d'exploitation et un organe de régulation.
Cependant, le secrétaire d'État au Réseau National Ferroviaire attribue la responsabilité de la situation actuelle à l'ancien président de la République Me Abdoulaye Wade qui avait bradé Transrail. "On ne prend pas un chemin de fer et on le donne entièrement. Ce que Abdoulaye Wade avait fait, ce n'est pas normal", fustige-t-il.
En posant ces actes, le gouvernement va "reprendre son patrimoine" pour pouvoir mieux "investir sur les rails", explique le secrétaire d'État au réseau ferroviaire national. Pour la société d'exploitation, il va la laisser au privé. Ainsi dans le schéma de sauvetage de Transrail tel qu'il est défini, chaque État va mettre 2,5 milliards de F CFA "le temps de la concession".
Pour relancer le chemin de fer, il faut impérativement "sauver Transrail", croit savoir Abdou Ndéné Sall, selon qui l'État du Sénégal est engagé à maintenir l'activité ferroviaire et tous les emplois qui gravitent autour.
A en croire M. Sall, la réforme est déjà dans une phase de mise en œuvre. D'ici la fin de ce mois d'avril, poursuit-il, "nous allons tout faire pour acter ce processus pour que tout le monde signe et qu'on rentre dans la transition". "L'État est là pour accompagner le chemin de fer, nous ne sommes pas là pour le tuer. Le chemin de fer fait partie des piliers importants du développement et le Sénégal est engagé à réformer ce secteur et à le relancer", rassure-t-il devant les syndicalistes.
Toutefois, il invite ces derniers à faire preuve de plus de sérénité en accompagnant l'État dans la transition.
Le syndicat unique des travailleurs de la santé et de l'action sociale (Sutsas) sera en grève à partir du jeudi 16 avril. Il dénonce la non-application du protocole d'accords signé avec le gouvernement du Sénégal.
"L'État traîne les pieds dans la matérialisation du protocole d'accords". C'est le constat de MBallo Dia Thiam, secrétaire général du Sutsas. S'exprimant hier lors de la réunion d'évaluation de la tournée nationale du bureau exécutif du syndicat, le syndicaliste a fait savoir que le comité de lutte national a décliné un plan d'action qui va démarrer cette semaine par une série d'activités.
Un sit-in national ce 16 avril, de 10h à 13h, va ouvrir la manifestation. Il sera suivi d'une marche sur toute l'étendue du territoire, le 21 avril du mois courant. Et le 28, une grève d'avertissement de 24h. "C'est le premier plan d'action que nous allons évaluer le 30 avril. Et si rien n'est fait, on continuera vers un deuxième plan", a-t-il informé.
Devant ses camarades de l'hôpital Amadou Sakhir Djéguène de Thiès, le syndicaliste est revenu sur la tournée nationale organisée trois semaines durant sur toute l'étendue du territoire national pour mobiliser et informer les camarades sur le bien fondé de leur lutte pour le respect du protocole d'accords signé depuis le 17 février 2014.
"Nous avons déposé un préavis de grève, le 23 février 2015, pour exiger du gouvernement l'application des accords signés. Le législateur recommande qu'on attende 30 jours avant de déclencher les hostilités. Passé ce délai, nous pouvons alors engager la lutte". Et d'ajouter :
"Nous ne ferons pas de concessions sur les points de revendications" qui tournent, entre autres, autour de l'élection de représentativité du Syndicat du secteur de la santé, du statut du personnel des établissements publics de santé et du système de rémunération des directeurs d'hôpitaux et des présidents de conseil d'administration des hôpitaux.
Le quatrième point concerne le problème du payement des heures supplémentaires. Mais aussi, le recrutement des agents de santé communautaires qui sont, selon lui, exploités à longueur de journée dans les centres et postes de santé. Sans oublier l'application de la loi d'orientation sociale qui a été votée en 2010.
"Le décret portant carte d'égalité des chances a été signé en 2012 et nous sommes en 2015. Or, c'est cette carte qui permet aux handicapés de disposer des soins gratuits dans les structures publiques, de transports gratuits dans les services publics. Aussi, la gratuité dans le système éducatif et le demi-tarif dans le public entre autres". Autant de revendications non prises en compte qui font dire au syndicaliste qu'ils vont aller jusqu'au bout pour que le gouvernement applique les accords.
Mouvements en vue dans la gendarmerie, écrivions-nous dans notre édition d'hier. Plusieurs changements étaient en effet annoncés chez les hommes en bleu qui concernent par exemple la Section de Recherches de la Gendarmerie où le patron, Cheikh Sarr, a effectivement cédé la place au commandant Issa Diack qui était jusque-là à l'Etat-major de la Gendarmerie nationale.
Ce dernier va ainsi hériter des dossiers d'enquête dans la traque des biens mal acquis si l'Etat ne change pas de stratégie. Tout le monde a dû remarquer que c'est la Gendarmerie qui a été mise en avant dans les enquêtes sur l'enrichissement illicite d'anciens dignitaires du régime de Wade, alors que la Police judiciaire sénégalaise (la DIC) gérait habituellement ce type de dossiers.
Si donc on ne change pas la stratégie, le respect de la promesse de la poursuite de la traque aidant, l'on devrait assister à un nouveau défilé de gros bonnets devant le nouvel homme fort de la Section de recherches, Issa Diack.
D'autres affectations…
Si Cheikh Sarr (il va en mission à l'étranger, au Congo précisément, pour commander un contingent de deux cents hommes) est le plus célèbre parmi les personnes concernées, il n'est naturellement pas le seul. Une dizaine de postes sont en effet concernés dont le colonel Moctar Ndoye qui était à la Minusma et qui atterrit aux Ressources humaines en qualité d'adjoint.
Le colonel Ntab qu'il remplace est muté à la LHR. Djiby Tine qui commandait la Légion Centre de la gendarmerie nationale (Kaolack-Fatick) est remplacé, comme nous l'écrivions d'ailleurs hier, par le lieutenant-colonel Mamadou Sonar Wade qui était à la CEAC. L'ancien boss de la Communication de la Gendarmerie, Pape Ibrahima Diop, va à l'Etat major de la Gendarmerie nationale.
Les capitaines Ababacar Faye et Albert Faye sont aussi concernés. Au total, il s'agit d'une bonne dizaine de mesures qui ont été validées par le patron de la gendarmerie, le Général de Division Mamadou Guèye Faye, par ailleurs Directeur de la Justice militaire qui a déjà apposé sa signature sur le fameux document le 7 avril dernier. Selon plusieurs sources, ces nominations marquent le début d'une sorte de prise en main… de la Gendarmerie.
Le tribunal correctionnel de Dakar a rejeté, hier, la demande de liberté provisoire d'Aïda Ndiongue et de ses co-prévenus. Ils seront jugés en audience spéciale, le 15 avril prochain.
L'ex-sénatrice libérale Aïda Ndiongue, le président de la Fédération nationale des cadres libéraux (FNCL) Abdoul Aziz Diop et l'agent comptable particulier Amadou Ndiaye restent en prison. Le tribunal correctionnel a encore rejeté leur demande de liberté provisoire. En rendant sa décision hier, le président de la 3ème chambre correctionnelle a fait savoir que les conditions ne sont pas réunies. Juste après le délibéré, il a voulu retenir l'affaire, en demandant aux avocats s'ils étaient prêts. Mais, ce n'était pas l'unanimité du côté de la défense. Certains comme Me Mbaye Jacques Ndiaye voulaient que l'affaire soit retenue.
"Nous sommes prêts à plaider jusqu'après-demain et même sans interruption", a-t-il lancé. Mais son confrère Me Ousseynou Gaye n'était pas du même avis. Il a estimé que les conditions n'étaient pas réunies et qu'il fallait une audience spéciale pour une bonne administration de la justice et surtout pour ne pas léser les autres justiciables, dans la mesure où le procès va tirer en longueur.
Le parquet a abondé dans le même sens, en suggérant au tribunal de choisir entre le 15 et le 30 avril. L'agent judiciaire de l'Etat, Babacar Bâ a trouvé la date du 15 "trop proche" et a proposé le 30. Ce qui a mis la défense dans tous ses états. "Ce n'est pas l'Etat qui est en prison, mais nos clients et ils ont besoin d'être jugés dans un délai raisonnable", se sont écriés Mes Mbaye Jacques et Mamadou Guèye Mbow. Ainsi, étant donné que le procès doit se tenir à la salle 4 et que celui de Tahibou Ndiaye est prévu dans la même salle, à partir du 27 avril, le choix a porté sur le 15.
En prison depuis décembre 2013, Aïda Ndiongue et ses co-prévenus devront répondre des délits de détournement de deniers publics portant sur 20 milliards, de faux et usage de faux. Un quatrième prévenu bénéficie d'une liberté provisoire. Il s'agit de Madou Sall, secrétaire général du ministère de l'Habitat sous Oumar Sarr. Ledit ministère avait en charge le Plan Jaxaay qui vaut des poursuites aux prévenus. Car, Aïda Ndiongue qui avait gagné plusieurs marchés pour l'achat de produits phytosanitaires, est accusée de n'avoir pas exécuté l'intégralité des marchés.