Les militaires invalides ont tenu hier, une assemblée générale pour dénoncer les injustices dont ils font l’objet et revendiquer la revalorisation de leur pension, la prise en charge des blessés graves et la réinsertion socioprofessionnelle des jeunes mutilés. Ils vont marcher le 2 avril pour prendre l’opinion à témoin.
«On nous tue mais on ne nous déshonore pas.» Ils ont répété ce slogan quand ils étaient dans les rangs de l’Armée qu’ils ont servie avec «bravoure et dignité». Aujourd’hui, les militaires invalides demandent à être servis pour services rendus à la Nation. Laissés à leur triste sort, ils vont défiler dans les rues de la capitale, le 2 avril prochain pour réclamer de meilleures conditions de vie. L’heure est à la mobilisation au sein des membres de l‘Association des militaires invalides, qui ont tenu hier une assemblée générale à la Maison des anciens combattants.
Ils ont étalé les maux qui les étreignent : la faiblesse de la pension, les manquements dans la prise en charge sanitaire, l’absence d’insertion socioprofessionnelle. Ils interpellent le chef de l’Etat sur leur dossier qui peine à trouver une solution depuis 2005. Selon le président de cette association, la pension d’invalidité a été fixée après 3 mois de concertations dans une commission mixte où leurs réclamations ont été reconnues et validées. «Le président de la République a reconnu qu’il ne pouvait pas tout satisfaire, il a tout de même promis de l’améliorer.
Mais compte tenue des contraintes financières, on devait commencer avec une certaine somme mais elle devait évoluer avec un effet rétroactif de 3 ans. Mais à notre grande surprise, rien n’a été fait depuis 3 ans», explique Issa Guèye. Il rappelle qu’à son arrivée au pouvoir, l’actuel président de la République avait promis d’indemniser tous «les guerriers à hauteur de 10 millions F Cfa plus une maison».
«Il le dit dans toutes les cérémonies militaires mais à notre grande surprise, il n’y a qu’une cinquantaine de militaires qui ont bénéficié des largesses du Président», s’offusque le président de l’association. M. Guèye souligne que ceux qui ont servi moins de cinq ans, avant de connaître un malheur, devaient bénéficier d’une pension mixte. «Ce droit n’a pas été appliqué durant le règne de Abdoulaye Wade et la revendication des jeunes invalides reste entière sous Macky Sall», regrette-t-il.
Aussi, indique-t-il, les grands mutilés devraient être dotés de «gardes malades» pour les assister. «Ils doivent bénéficier d’un pécule dit «garde malade» mais ce pécule n’a jamais existé. Pour continuer à vivre, les mutilés se font aider par leurs femmes ou leurs enfants qui écourtent leurs études pour les assister», dénonce le président l’association.
«Nous dénonçons ce manquement. Là où les femmes d’ambassadeurs touchent 500 000 francs, la femme de celui qui se battait pour sa Nation jusqu’à se retrouver cloué au lit, devrait bénéficier d’un montant raisonnable», plaide-t-il.
Promesses non tenues de Macky Sall
Les militaires invalides saluent la décentralisation opérée sur le volet sanitaire qui a permis de dépasser les deux pharmacies agréées à Dakar où tout le monde venait s’approvisionner. Cependant, soulignent-ils, cette décentralisation n’est pas suivie de mesures qu’il faut pour avoir un succès. «Les pharmacies des régions qui accumulent des factures non payées de l’Etat ne peuvent plus pourvoir de médicaments», révèle M. Gaye.
Concernant la réinsertion socioprofessionnelle, il a évoqué la loi 75-92 du 20 décembre 1935 qui fixe le régime des emplois réservés aux jeunes militaires invalides mais qui ont encore des capacités résiduels qui leur permettent de travailler dans la Fonction publique. «Les Premiers ministres, à commencer par Souleymane Ndéné Ndiaye, ont sorti une circulaire. Mais depuis lors, il n’y pas un invalide reçu dans la Fonction publique», dénonce Issa Guèye. Pour résorber ces manquements, les éclopés de l’Armée demandent la mise en place d’une commission mixte qui sera chargée de régler définitivement le problème.
«Ce que nous réclamons n’est pas de la charité, c’est notre dû, cela nous appartient», insiste Ahmet Adama Sy, blessé le 10 juillet 2002 à Sindian. Il attend depuis cette date, une évacuation en France pour y être soigné. Libéré après 16 ans et 4 mois de service dans l’Armée, Adama Sy «ne bénéficie d’aucune de pension». Il interpelle le président de la République et l’invite à revoir la situation pour mieux traiter le dossier des anciens militaires invalides.
Aly Gadèle Diallo a perdu sa jambe à Djibidione, le 19 mai 2001. Pour lui, le respect et la prise en charge des blessés de guerre, qui sont un devoir pour l’Etat, permettent non seulement de valoriser l’Armée nationale mais aussi de motiver les jeunes à embrasser et à respecter cette profession. «Si on ne satisfait pas les amputés et blessés de guerre, cela se répercute sur l’esprit et le moral des combattants de l’Armée.
Connaissant la situation et le sort des invalides et blessés, les militaires qui sont au front ne seront pas motivés et ceux qui y seront n’auront même pas le courage d’aller combattre, attaquer l’ennemi et progresser», soutient Gadèle.
Souleymane Ndéné Ndiaye a donc franchi le Rubicon. L'ancien premier ministre du dernier gouvernement de Me Abdoulaye Wade a en effet décidé de quitter le Pds, pour créer sa propre formation politique. "Je serai candidat à la Présidentielle sous la bannière d'une autre formation politique. Je serai accompagné par des gens qui ont la même vision que moi. Ce sera une formation d'obédience libérale", a-t-il déclaré, hier, sur les ondes de la Radio Futurs Médias.
Quelques jours auparavant, le 26 mars dernier pour être précis, Souleymane Ndéné Ndiaye déclarait dans les colonnes de votre journal qu'il serait candidat à la présidentielle de 2017, après avoir qualifié de mascarade les primaires du Parti démocratique sénégalais, faisant de Karim Wade le candidat dudit parti. On sentait donc venir la rupture, surtout que l'ancien premier ministre a toujours martelé sa volonté de ne jamais être derrière ce "gosse" (Ndrl Karim Wade).
Aujourd'hui que la Crei a rendu son verdict sur le procès du fils de l'ancien chef de l'État, le responsable libéral de Guinguinéo (ou de Kaolack) pense avoir les coudées franches, pour tisser sa propre toile. Une manière aussi pour lui de s'affranchir de la tutelle de Me Wade.
Se pose alors la question de savoir le nom du prochain responsable du Pds sur la liste de départ. Et s'il y a un nom qui vient tout de suite à l'esprit, c'est bien celui de la présidente du Conseil départemental de Bambey. Aïda Mbodj qui a battu le rappel des troupes ce week-end ne cache pas elle non plus son désir d'être candidate à la présidentielle de 2017.
D'ailleurs elle n'a pas manqué de qualifier de farce le fait d'investir un détenu en l'occurrence Karim Wade, candidat du Pds. Au rythme où vont les choses, le clash entre la Lionne de Bambey et Me Wade semble inéluctable. Il en est de même pour Serigne Mbacké Ndiaye.
L'ancien porte-parole du président Wade, qui a toujours œuvré pour des retrouvailles de la famille libérale et partant, d'une réconciliation entre le patron de l'Apr et le pape du Sopi, est lui aussi dans une logique de rompre les amarres avec le navire bleu. Le leader du mouvement dénommé "Convergence libérale patriotique" n'exclut pas d'ailleurs la possibilité de soutenir la candidature du président Macky Sall en 2017.
Quid de Modou Diagne Fada ? L'actuel président du Conseil départemental de Kébémer et président du groupe parlementaire "libéraux et démocrates" est en embuscade. S'il n'a pas fait part jusqu'ici de son intention de figurer sur la liste des challengers de Macky Sall en 2017, il a par contre affiché son désir de succéder à Me Wade à la tête du Pds.
Un vœu qui risque de tomber à l'eau car il ne fait l'ombre d'aucun doute que le pape du Sopi manœuvre pour offrir sur un plateau d'argent la formation libérale à son prisonnier de fils. Et tous les actes qu'il pose vont dans ce sens. D'ailleurs le congrès du Pds prévu en août 2015 est renvoyé aux calendes grecques. Me Wade entend même sillonner les différentes régions du Sénégal pour convaincre les militants du bien fondé de la candidature de Karim Meïssa Wade. Un vaste programme en perspective.
En attendant, le Pds va droit au sabordage car son leader (Me Wade), en misant trop et uniquement sur son fils, a mis le parti dans une situation schizophrénique. Ce qui ne surprend pas car toute la stratégie du pape du Sopi était articulée autour de la libération de Karim Wade.
Ce dernier a été condamné par la Crei et ses avocats ont vite fait de déposer un pourvoi en cassation devant la Cour suprême. Dans ces conditions, on voit mal le président de la République gracier Karim et ses codétenus. Il s'y ajoute qu'à deux ans de la présidentielle, Macky Sall qui a crié sur tous les toits la fin de l'impunité ne prendra jamais le risque de faire passer par pertes et profits les 138 milliards d'amende infligés à Karim Meïssa Wade.
A dire vrai, la Crei, en décidant du sort du fils de l'ancien chef de l'État, a aussi scellé celui du Pds. Et Aujourd'hui, c'est une lapalissade de dire que la course est ouverte pour la succession de Me Wade. Et que deux camps s'affrontent : les Karimistes et "les légitimistes". Souleymane Ndéné Ndiaye a préféré lui battre en retraite, pour voler de ses propres ailes, et nul doute qu'il sera suivi par d'autres responsables de la première heure.
C'est dire qu'il flotte comme un parfum de défections au Pds qui, il faut le reconnaître, marche sur la tête depuis qu'il a perdu le pouvoir un certain 25 mars 2015. En vérité, le Parti démocratique sénégalais (Pds) continue de se fissurer car, après Habib Sy, Serigne Mbacké Ndiaye, qui ont créé des courants, Pape Diop, Abdoulaye Baldé, Thierno Lô et Aliou Sall qui ont mis sur pied leurs partis, et Ousmane Ngom qui a gelé ses activités, c'est au tour de l'ancien premier ministre du président Wade, Souleymane Ndéné Ndiaye de claquer la porte du père.
Food truck, un mot anglais qui vous est peu familier signifiant en français restaurant ambulant. Un concept importé des Etats-Unis. Véritable phénomène de société en plein essor à Dakar. Des restaurants ambulants, un mix entre le traditionnel restaurant et le Fast Food.
Né aux Etats-Unis, les food trucks après une escale en Europe, débarquent en Afrique et envahissent certaines grandes capitales comme Dakar, Abidjan, Lagos. La plateforme de commande et de livraison de repas www.hellofood.sn s’est intéressée cette semaine à ce phénomène de société.
Par leur cuisine contemporaine et attractive, ainsi que par leur stratégie marketing, visant les citadins pressés, et avide de meilleurs repas, les food trucks représentent une nouvelle alternative à la consommation.
En somme, le food truck est censé offrir un repas plus sain à la palette des fast food et autres sandwicheries souvent qualifiés de « mal bouffe», plus connue sous le nom de «street food». Il s’agit de la "nourriture de rue de qualité, élaborée sur place et généralement avec des produits frais
L’arrivée du concept des food trucks sur le marché de la restauration notamment en Afrique bouscule les vieilles habitudes alimentaires, caractérisées par la prise de repas en famille. Manger hors du domicile aujourd’hui tend à devenir un mode de vie, une tendance. On assiste donc à un nouveau conflit de générations entre le traditionnel et le moderne.
Il est intéressant de se demander le pourquoi d’un tel engouement pour ce nouveau mode de consommation. Du côté des clients, l'effet de curiosité a contribué à booster le boom des food trucks avec des consommateurs toujours en quête de nouveautés. L'aspect itinérant du food truck, le côté mobile qui ressemble à jeu de piste semble également séduire.
Du côté du restaurateur, le food truck peut présenter des avantages. La découverte de nouveaux points de vente, la diversité de la clientèle.
Par ailleurs d’un point de vue financier, avec des charges moins importantes qu’un restaurant traditionnel ou un fast food, loyer, personnel, le food truck dispose de tarifs généralement plus attractifs ce qui se trouvent être un argument de vente au vue de la conjoncture économique actuelle.
La ville de Dakar est entrée de plain-pied dans cette tendance et surfe sur la vague des food trucks et en compte quelques-uns qui sillonnent les rues de la capitale, principalement les artères du centre-ville, Sacré cœur, Liberté 6, Mermoz.
En plus de la tendance et de la nouveauté, ces derniers, pour être au sommet, innovent, mettant notamment à contribution les TIC. Ce qui explique leur présence sur les réseaux sociaux et permet d’établir leur géolocalisation.
En revanche une question demeure, celle de savoir si dans un pays où la tradition du repas assis et pris en commun va perdurer avec l’avènement du food truck. A-t-il, en d’autres termes, un avenir prometteur pour le repas tel que pris traditionnellement en famille avec la maisonnée ensemble ?
Macky Sall s'est fait le héraut de la rupture durant la campagne électorale et a continué de le clamer durant ses trois ans de gestion. Mais les réalités du terrain ont vite triomphé des principes d'ordre général. Le parti au pouvoir prêche la transhumance à outrance, comme il est d'usage. La politique autrement n'est pas pour demain.
"Je demeure convaincu que l'engagement politique peut s'accommoder de l'éthique, de la morale et de la loyauté", disait Macky Sall lors de son discours d'investiture. Le temps de cet idéal semble bien révolu avec l'adhésion en masse de responsables et militants issus d'autres partis.
Le phénomène n'est pas nouveau, mais l'offensive de taille lancée par des ministres du parti au pouvoir la semaine passée remet au goût du jour la question de la transhumance politique. Alors que le Pds n'a pas fini d'accuser le coup de l'affaire Karim, Bécaye Diop, ancien ministre des Forces Armées, annonce son ralliement à l'Apr.
Une onde de choc qui n'est pourtant que la suite logique d'autres défections dans les rangs libéraux. La semaine passée, Me Oumar Youm, porte-parole du Gouvernement, débauchait deux anciens députés libéraux et deux maires à Mbour, dont l'édile de la ville Ousmane Guèye.
Mais ce dernier a apporté un démenti nuancé après cette annonce. "Mes convictions politiques ne me permettent pas de transhumer dans ce parti. Si je devais soutenir le président, ce serait par la création d'un mouvement", déclare-t-il.
Matar Ba, ministre des Sports, décrochait la timbale avec la défection de Sitor Ndour du parti libéral à Fatick. L'ancien directeur du Coud a fait plus que transhumer si l'on se fie à ses propos "Elan seyna biir Apr".
C'est une dissolution totale de son mouvement qu'il annonce avec comme objectif d'élire Macky "avec plus de 90% dans la région de Fatick", faisait-il savoir lors du meeting de ralliement. Avant lui, l'ancien ministre et directeur de cabinet politique sous Wade, Abdou Fall, s'y était déjà engagé.
Des politiciens (adverses) naguère promis au bûcher, sont subitement en odeur de sainteté avec le parti au pouvoir. De même qu'Awa Ndiaye épinglée par un audit de l'Armp, le professeur Moustapha Sourang, Adama Ba, Khoureychi Thiam, Seydou Diouf, Me Nafissatou Cissé, Youssou Diagne... Une véritable saignée pour l'opposition et le Pds plus particulièrement.
Continuité politique.
Ce phénomène, qui n'a rien à voir avec le 'cross-over' américain où un démocrate peut voter républicain, et vice-versa s'il s'identifie au programme du parti adverse, prend de la consistance. L'Alliance pour la République (Apr) profite du contexte politique très défavorable aux partis de l'opposition pour se massifier. La stratégie du parti au pouvoir est particulièrement payante contre son irréductible adversaire politique, le Pds. Le parti d'Abdoulaye Wade se dégarnit.
En procédant de la sorte, le chef de l'Apr qui prônait la rupture s'inscrit dans la continuité et fait le vide autour de lui. Non seulement des 'opposants passifs' sont maintenus dans la coalition présidentielle (BBY), mais l'opposition active est de plus en plus évidée de sa substantifique moelle. Un surpoids politique qui rassure et galvanise les responsables du parti.
L'avertissement du ministre d'État Mbaye Ndiaye de mettre fin au compagnonnage avec les alliés actuels et "futurs adversaires de 2017", apparaît comme le signe d'une formation assez sûre de sa force pour aller au clash avec ses partenaires indécis. "Il faut qu'ils sortent de l'ombre et que l'Apr en tire toutes les conséquences", déclarait-il lors du forum des jeunes de Dalifort.
Le risque de dépréciation de la cote des hommes politiques aux yeux de l'opinion explique la réticence de certains républicains. Ce d'autant plus que l'arrivée de Macky Sall au pouvoir, et son discours sur la rupture, étaient perçus comme l'avènement d'une nouvelle manière de faire la politique. Pour le moment, l'Alliance pour la République a le vent en poupe et compte bien en profiter.
LE LOURD TRIBUT PAYÉ PAR SÉDHIOU
9 VILLAGES DE LA COMMUNE DE NIAGHA RASÉS PAR LE CONFLIT CASAMANÇAIS
Des maisons en ruine, des routes désertes, des plantations d'anacardes et de manguiers abandonnées. C'est le constat dans 11 villages fantômes, situés à l'Est de la région de Sédhiou. En proie aux mines anti-personnelles, abandonnés par les populations, ces villages sont devenus des repaires de maquisards.
Pour se rendre dans les 11 villages fantômes de la commune de Niagha, pas d'autres moyens que d'embarquer à bord d'une moto Jakarta. En cette matinée du lundi 23 mars, le village de Saré Téning vit au ralenti. Quelques habitants circulent entre les concessions.
D'autres sont assis le long de la route nationale N°6 (RN6). Il est 10 heures passées. Au fil des minutes, la chaleur se fait de plus en plus insupportable, sous l'effet des rayons de soleil, et annonce un voyage pénible vers ces villages abandonnés, squattés désormais par des combattants du MFDC.
Grâce au guide Souleymane, EnQuête a pris langue avec les combattants du maquis qui habitent dans certains villages abandonnés. Permission de se rendre dans la zone. Après Saré Téning donc, cap sur Saré Boubou, première étape du périple. Ce village a été bombardé en 2007 par l'armée sénégalaise car il y avait une base des éléments du MFDC. D'ailleurs, comme si le temps s'était arrêté, depuis ce jour de 2007, le village porte encore les stigmates de ces affrontements.
Des impacts de balles sur les bâtiments, quelques outils de guerre gagnés par la rouille sont visibles partout. Ensuite, cap sur Sinthiang Diassy, Médina Saradou, en passant par Sinthiang Mamadou Lamèle, Sinthiang Woudé, Saré Bory, Sinthiang Kiny (frontalier de la Guinée Bissau), Sinthiang Assé et enfin Sinthiang Bellèle, une autre localité qui partage la frontière avec la Guinée Bissau, etc.
Le constat est amer
D'une localité à une autre, le constat est amer : des maisons complètement en ruine, des routes désertes, des plantations d'anacardes et de manguiers abandonnées. C'est le lourd tribut payé à la crise casamançaise. La traversée des zones de dangers donne un pincement au cœur.
Aujourd'hui, la toute nouvelle commune de Niagha, meurtrie, est devenue pauvre et triste. Et pour cause, toutes ses potentialités économiques et humaines, mais aussi ses ressources naturelles, ont été anéanties par le conflit, depuis plus de 32 ans. La tristesse, l'angoisse et la peur se lisent dans le regard des populations rencontrées.
"Aujourd'hui, nos champs sont minés. Parce qu'à chaque fois qu'il y avait un affrontement entre les éléments du MFDC et l'armée sénégalaise, des mines ont été enterrées", déplore Amadou Baldé, un ex-habitant de Saré Boubou. Il a trouvé la paix à Saré Koudia où il vit désormais avec sa famille. Il ajoute qu'il n'y a plus "de culture dans ces villages.
Les gens ont peur d'y retourner. Par exemple, le village de Saré Boubou a été abandonné vers les années 1993-96. Mais lorsque les populations sont retournées là-bas pour gérer leurs plantations d'anacardes et de manguiers, les rebelles sont revenus brûler le village. C'est comme dans d'autres localités abandonnées.
Sinthiang Bellèle et Saré Bory, lieux de trafic
Ainsi, après en avoir chassé les populations, les rebelles y ont élu domicile. "Dans certains villages abandonnés, les rebelles ont trouvé refuge. Il s'agit des villages de Sinthiang Bellèle et de Saré Bory. Ils cultivent du chanvre indien dans ces villages-là. C'est pourquoi nous ne pouvons pas nous y aventurer pour regarder nos plantations d'anacardes et de manguiers.
L'année dernière, les rebelles ont tiré sur un jeune du village de Saré Lawo. Il était parti ramasser des noix d'acajou, dans leur plantation d'anacardes à Saré Bory. Depuis lors, les propriétaires n'y vont pas. Nous avons perdu courage. Nous ne voulons pas perdre nos vies", se désole Mamadou Baldé, habitant de Saré Téning. Les populations de la commune de Niagha, poursuit-il, ne sentent pas la présence de l'État.
Ceci est d'autant plus dommageable que Moctar Boiro, habitant de Saré Niakho, souligne qu'ils ont une terre fertile, de bons hivernages et une forêt touffue. Le paradoxe est qu'ils ont des problèmes pour accéder à la terre. "Nous sommes des cultivateurs, des bergers. Nous avons besoin de cultiver ces terres et assurer notre sécurité alimentaire.
Mais comment faire devant les rebelles qui occupent nos champs et nos plantations", explique-t-il. Dans la même veine, Harouna Seydi ajoute : "Nous sommes toujours traumatisés par ce conflit. Parce qu'il y a des gens qui ont été battus devant leurs familles. Des personnes ont sauté sur des mines et sont devenus handicapés à vie."
Le coup de gueule du maire de Niagha
Le pessimisme ambiant a également gagné le maire de la localité qui constate, impuissant, que sa commune fait peur aux bailleurs. "Que ce soit un bailleur ou une personne de bonne volonté, personne ne va s'aventurer pour investir ses biens ou son capital dans une zone d'insécurité. Parce qu'ils cherchent tous des bénéfices. Nous avons tous les problèmes pour amener des bailleurs dans notre commune", confie Idrissa Baldé.
Mais, loin de s'avouer vaincu, l'édile et son équipe travaillent d'arrachepied pour changer la donne. Ce qu'il explique : "On est en train de mener une politique pour encourager les bailleurs à venir investir chez nous. Nous sommes en train de multiplier des contacts avec certaines Organisations non gouvernementales pour sortir notre commune de sa somnolence économique". Le maire nourrit un sentiment d'exclusion.
"Ce qui nous fait mal, c'est que toute la politique de reconstruction de la Casamance est réservée à Ziguinchor, à 90%. Je ne suis pas un régionaliste, mais c'est la triste vérité. La région de Sédhiou ne bénéficie pas des retombées de la reconstruction de la Casamance. Alors qu'elle est appauvrie par la crise casamançaise. Niagha n'a pas bénéficié de la politique de reconstruction de la Casamance. Cette politique a été politisée".
L'État invité à déminer les villages abandonnés
Aujourd'hui, pour sortir la commune de la précarité et permettre aux populations des villages abandonnés de retrouver leurs plantations et champs, une seule solution s'impose : déminer les lieux. Selon le maire Idrissa Baldé, la commune de Niagha n'a pas bénéficié de l'opération de déminage. "Les premiers démineurs dans notre commune, ce sont nos bêtes qui sautent sur des mines.
Le nombre de bétail tués par des mines est incalculable. Jusqu'à présent, nous n'avons pas vu d'équipes de démineurs dans la zone. Nous demandons à l'État d'en envoyer une, pour déterrer les mines qui ont été posées lors des affrontements entre le MFDC et l'armée sénégalaise. Ceci va pousser les populations à retrouver leurs plantations et leurs champs. Car, la zone est assise sur de l'or, grâce à ses potentialités économiques".
L'État n'a pas soutenu les déplacés et les victimes de mines
L'édile regrette aussi le manque de soutien à l'endroit des personnes déplacées ou victimes des mines. "Des centaines de victimes des mines et de déplacés ont été identifiés, mais jusqu'à présent, ces gens-là n'ont pas été soutenus par l'État du Sénégal", constate Idrissa Baldé. "Et pourtant, poursuit-il, à Dakar, les victimes des inondations et les victimes du bateau le "Joola" ont été dédommagés et relogés.
Pour qu'il y ait une paix durable, il faut éviter les frustrations et le manque de considération. Je ne peux pas comprendre que les victimes de ma commune soient laissées en rade, au moment où les autres ont bénéficié de l'aide de l'État. Nous demandons au président de la République Macky Sall de penser à nos victimes, car le Sénégal est un et indivisible".
Depuis plus de 32 ans, la commune de Niagha, meurtrie par la crise casamançaise, lutte contre l'oubli. Malgré l'accalmie, le vol de bétail et les braquages restent d'actualité, installant ainsi un vent de peur bleue qui continue de souffler dans les 09 villages minés.
ME NDÈYE MATY DJIGUEUL SOLDE SES COMPTES AVEC AHMED KHALIFA NIASS
Condamné à 2 ans assortis du sursis pour banqueroute frauduleuse, en décembre 2013, Ahmed Khalifa Niass a comparu hier, devant la Cour d'appel de Dakar. Une occasion saisie par la partie civile, Me Ndèye Maty, pour solder ses comptes avec le marabout politicien.
C'est une Ndèye Maty Djigueul très peinée qui a comparu hier devant la Cour d'appel de Dakar. Elle a profité de l'occasion pour solder ses comptes avec le marabout-politicien et affairiste Ahmed Khalifa Niass. La voix étreinte par l'émotion, elle chassait de temps en temps les quelques gouttes de larmes qui menaçaient de perlent sur son visage.
Elle a déclaré que son honneur a été bafoué par son ex-client et ex beau-frère qui l'a vilipendée à travers les médias, à cause de leur différend. "Je ne suis pas née dans le besoin. J'ai trouvé des véhicules de toute sorte, de l'argent, mais c'était toujours licite. Mon honneur a été bafoué (…). Ce n'est pas un honneur pour moi d'être membre de sa famille. Je n'ai jamais commis de
faux", a asséné l'avocate à l'endroit de son ex beau-frère qu'elle a traîné en justice pour banqueroute frauduleuse. Un délit dont Ahmed Khalifa Niass a été déclaré coupable, en décembre 2013. Pour la sanction, le marabout politicien avait écopé de deux ans assortis du sursis, en plus du paiement de dommages et intérêts d'un montant de 150 millions de francs CFA.
Comment les deux parties en sont arrivées là, alors que la plaignante était l'avocate du prévenu ? Tout est parti de la procédure d'annulation de la vente d'un avion de type Bac ayant opposé la société Bestrib Sarl appartenant à Ahmed Khalifa Niass à celle de droit malien dénommée Tombouctou Aviation Company (Tac Sarl).
A l'issue de ladite procédure, le leader du Front des alliances patriotiques (FAP) avait encaissé la bagatelle de 2 millions de dollars, l'équivalent de 911 262 674 F CFA, grâce à son avocate Me Ndèye Maty Djiguel. Alors que la totalité de ses honoraires s'élevait à 89 262 674 francs CFA, la robe noire n'a pas obtenu sa part de la transaction.
Pourtant, elle arguait avoir fait le voyage jusqu'au Mali pour défendre les intérêts de la société. Ce, à la suite d'un protocole d'accord signé le 10 juillet 2009, par lequel les parties ont pu trouver un terrain d'entente. C'est fort de ces arguments que Me Djiguel avait servi une citation directe à Ahmed Khalifa Niass. Elle l'accuse d'avoir "dissipé l'actif de la société pour la soustraire aux poursuites entreprises par ses créanciers".
C'est pourquoi, a-t-elle indiqué dans la citation, "en décembre 2010, l'huissier chargé de la saisie-vente est revenu les mains vides". Selon ses explications, la saisie-attribution de créance qui s'est opérée, en juillet de la même année, a été "infructueuse".
Mais devant la barre de la Cour d'appel, Ahmed Khalifa Niass a nié avoir sollicité les services de Me Ndèye Maty Ndigueul pour obtenir gain de cause. "Je suis ici pour protester contre un acharnement dont je suis victime de la part d'une personne qui maîtrise le droit", a d'emblée déclaré Ahmed Khalifa Niass, avant d'être invité par le président de la Cour à se limiter aux faits.
Ainsi, dans ses explications, le marabout homme d'affaires a déclaré n'avoir jamais constitué sa belle-sœur d'antan, en 2008. "Nous nous sommes croisés par hasard dans l'avion, alors qu'elle se rendait au Mali pour acheter du "Thioup". Comme mon avocat Me Sidy Kanouté avait raté son vol, elle l'a substitué comme ils le font entre avocats", a déclaré le prévenu. Par rapport à la somme d'un milliard qu'il a empoché, le marabout politicien a déclaré que l'argent ne provient pas de la société Tombouctou aviation compagnie avec qui il était en contentieux mais plutôt de Bestrib.
Me Djigueul : "Je veux vivre et pour cela, il faut que justice soit faite"
Ses propos ont été battus en brèche par l'avocate. Me Ndèye Maty Djigueul a affirmé qu'Ahmed Khalifa Niass l'a bel et bien envoyée au Mali et a même payé son billet d'avion. "Je ne voulais pas, car il avait fait des choses en Guinée. Donc, il m'a suppliée", a-t-elle précisé. Elle a soutenu que c'est grâce à elle que le directeur de TAC a accepté de recevoir M. Niass.
"Il l'avait chassé comme un malpropre. Alors en tant qu'avocate, je l'ai convaincu et il a accepté", a-telle argué. Et c'est à sa grande surprise que son confrère malien lui a appris qu'une partie de l'argent a été viré à son client d'alors, sans que celui-ci ne lui paie. "C'est vrai que j'aurais pu le laisser avec l'argent, car j'ai gagné plus que ça, mais c'est une question d'honneur. Je veux vivre et pour cela, il faut que justice soit faite", a conclu la partie civile.
Si le parquet s'en est rapporté, Me Babacar Diouf, conseil de la défense, a plaidé l'infirmation. Mes Mbaye Sène et Baboucar Cissé ont non seulement demandé la confirmation, mais, ils n'y sont pas allés par quatre chemins pour tirer sur Ahmed Khalifa Niass qu'ils accusent d'être un mauvais client, car ne payant jamais ses avocats.
Délibéré 27 avril
«NOUS NE POUVONS PAS NOUS PAYER UNE ANNEE BLANCHE OU INVALIDE»
MOUHAMED DIAGNE, DIRECTEUR DE LA COMMUNICATION AU MINISTERE DE L’EDUCATION
Une invite à la responsabilité est à la quête qu’a formulée le directeur de la Communication du ministère de l’Education à l’endroit des enseignants pour une sortie de crise. Mouhamed Diagne a réitéré la volonté de la tutelle de discuter avec les syndicats d’enseignants du moyen et du secondaire afin de trouver des solutions de sortie de crise. Car, d’après M. Diagne, il est impensable d’hypothéquer cette année académique.
«Nous tous, nous avons été formés l’école publique, donc nous ne pouvons pas nous payer une année blanche ou une année invalide», a-t-il déclaré. «Ma conviction, c’est que les enseignants sont suffisamment responsables, ils sont suffisamment citoyens pour comprendre que personne n’a intérêt que cette année-là soit sacrifiée. Je pense que l’Etat est resté très responsable et très ouvert. Il faut qu’on sache que nous sommes dans un pays sous-développé et plus de 87% du budget de l’éducation nationale va au fonctionnement. Et à côté, il y a des questions provisoires des élèves défavorisés, nous devons construire des écoles, les équiper».
Sous ce rapport, il appelle au sens des responsabilités, tout en comprenant la légitimité de leurs revendications. «Le monde ne s’est pas fait en un seul jour et nous essayons de régler ce que nous pouvons régler cette année-ci et les autres nous le ferons de manière structurelle. La validation aux deux tiers des fonctionnaires, le problème qui se pose, c’est la question des rappels qui est de 26 milliards, ce qui n’est pas soutenable. Et il faut que les enseignants regardent les autres agents de la Fonction publique», dit-il.
Se prononçant sur les revendications, il souligne qu’il y a «les lenteurs administratives avec beaucoup de fonctionnaires qui sont attachés à la Fonction publique, avec des dossiers d’intégration, de replacement, de validation, etc. C’est cela qui permet aux enseignants d’avancer dans leurs carrières. Au niveau de la finance, il y a la gestion de la mise en solde sur ces questions et on sait que l’Etat gagnerait à faire avancer ces dossiers-là. Et le ministère de la Fonction publique est en train d’organiser une opération coup de poing pour évacuer l’ensemble des dossiers en souffrance dans ce ministère-là. Ce qui est compliqué, car ce ministère ne dispose pas suffisamment de personnels pour pouvoir aller vers ceux souhaités par les enseignants».
Sur la question des négociations, il souligne que «les négociations n’ont jamais arrêté. Et à plusieurs reprises, le ministre de l’Education nationale a reçu ces syndicalistes, parfois seul, et des fois avec le ministre de la Fonction publique. Sur la question d’intégration, le ministre de l’Economie et des Finances a décidé de créer un guichet unique pour évacuer les questions de prise en charge, et je pense qu’ils sont en train d’avancer là-dessus. Sur la question des indemnités, il faut souligner que l’Etat a commandité l’étude sur un système de rémunération des agents de l’administration et cela concerne tous les agents. Et évidemment, il y a des professeurs de lycée qui sont de la hiérarchie A qui ne reçoivent pas les indemnités».
Se voulant plus explicite il avance que «ce qui s’est passé, c’est que l’Etat n’a pas octroyé de nouvelles indemnités aux autres corps, il va voulu rationnaliser des ressources. Par exemple, il a éliminé tous les mouvements conventionnés, les magistrats qui avaient des logements à 1,5 million, l’Etat leur a octroyé 500 000 francs Cfa et on est d’accord qu’il faut un traitement égal».
Toutefois, il renseigne que «l’Etat est toujours dans les dispositions de discuter avec les enseignants. D’ailleurs, il n’applique même pas la loi. Parce que, normalement, ce que la loi a dit quand vous ne travaillez, vous ne devait pas recevoir de salaire, mais l’Etat n’a pas procédé à la ponction de salaires. Ce qui est une bonne disposition de la volonté de discuter avec les syndicats».
2017, C'EST MAINTENANT !
Le choc Ps-Apr en direction de la prochaine présidentielle
Le temps des roses entre le parti présidentiel de l'Alliance pour la République Apr et son allié du Parti socialiste (Ps) semble plus que jamais révolu. Les signes annonciateurs de la cassure inévitable se précisent davantage depuis que de très hauts responsables du Ps ont avoué que leur parti va présenter un candidat à l’élection Présidentielle de 2017.
Les inconditionnels de Macky Sall, qui ne se sont jamais accommodés de l'allié Ps, sont de plus en plus à bout de patience. Leur envie débordante de voir Ousmane Tanor Dieng et ses lieutenants quitter la mouvance présidentielle reprend le dessus. Le voile de courtoisie ayant jusqu'ici couvert les discours dans les deux camps semble définitivement déchiré puisque les sous-entendus ont cédé la place aux attaques en règle, bien ciblées.
En meeting de soutien à la responsable de l'Apr Awa Niang, organisé il y a deux jours à Dalifort, Mbaye Ndiaye, connu pour sa proximité avec Macky Sall, a très clairement relancé les hostilités avec le Ps. Sa déclaration en direction d'Ousmane Tanor Dieng et ses lieutenants a été sans ambages.
"Il est temps que ceux qui se cachent édifient les Sénégalais. A l’approche d’une élection, les formations politiques développent des stratégies et des astuces. Or, la stratégie ne se partage pas avec l’adversaire. C’est pourquoi nous avons besoin d’identifier nos vrais compagnons pour 2017. Nous n'accepterons plus des gens qui seront nos adversaires de demain. Il faut sortir de l’ombre", a déclaré Mbaye Ndiaye.
Cette sortie n'est que la toute dernière illustration de l'agacement de plusieurs hauts responsables du parti présidentiel de l'Apr et sa rampe de lancement de Macky 2012, qui voient d'un très mauvais œil le séjour prolongé du Ps au gouvernement.
Ces caciques n'ont en effet jamais pardonné à leur patron d'avoir fait confiance à Ousmane Tanor Dieng au point de lui offrir deux postes ministériels stratégiques que sont l'Education Nationale et l'Elevage. L'Education nationale occupé par le socialiste Serigne Mbaye Thiam est en effet un haut lieu de regard de l'activisme bouillonnant des enseignants, très enclins à chauffer le front social.
Ce qui place toujours le ministre socialiste au premier plan pour éteindre les feux, donner des orientations et conforter une posture d'homme d'Etat que les partisans du président voudraient bien être la leur. Idem pour le secteur de l'Elevage où Aminata Mbengue Ndiaye, bien qu'ayant perdu les locales à Louga son fief, garde un pedigree intact en vertu de son action dans ce ministère très proches des couches rurales et des milieux religieux.
Maintenant que les socialistes ne font plus de mystère sur leurs ambitions présidentielles, les partisans de Macky Sall qui n'attendaient que ce moment pour agir, vont de plus en plus entrer en action et le montrent déjà à l'image de Mbaye Ndiaye dimanche dernier.
Car contrairement à la fin de l'année 2014 où Macky Sall avait réussi à faire taire les attaques contre son allié Tanor, après la sortie de Moustapha Niasse annonçant son alignement derrière Macky Sall, beaucoup d'eau a coulé sous les ponts.
A Thiès où il prenait part à un dîner-débat organisé par les jeunes de son parti, Ousmane Tanor Dieng qui portait une réplique aux responsables de l’Apr réclamant l’exclusion du Ps du gouvernement, avait tenu à afficher son indépendance et le faisait savoir : "Le départ du Parti socialiste du gouvernement ne dépend que de Macky Sall. C’est lui qui nomme et démet les ministres", déclarait Ousmane Tanor Dieng.
Depuis lors, et sans tambours ni trompettes, le Ps se donne un nouveau souffle sur l’ensemble du territoire sénégalais, à travers la mise sur pied de ses bureaux de l’union des coordinations communales. Une activité organisationnelle qui a connu son pic au moment où le parti présidentiel de l’Alliance pour la République (Apr) se débattait dans la mare des poursuites judiciaires contre Karim Wade et ses co-prévenus.
"Le Ps a un agenda"
Preuve que le Ps n’a d’yeux que pour 2017, Ousmane Tanor Dieng a indiqué, il y a deux semaines à Mbour, en marge d’une réunion avec les sections socialistes de la coordination départementale, que son parti "a un agenda que personne ne pourra troubler".
Il rappelait au passage que pour la présidentielle de 2017, "la structure appropriée va être mise en branle, mais ce qui est le plus important, c’est d’être prêt pour tous les cas de figure possible. Nous, nous avons appris, auprès de Senghor et de Diouf, l’organisation et la méthode".
Ce qui prouve à satiété la sérieuse dynamique de "reconquête du pouvoir" entreprise par le Ps, comme l'avait déjà fait savoir un peu plus tôt Barthélémy Dias, Secrétaire général-adjoint à la vie politique du Parti socialiste. Dans l'Observateur, il déclarait sans détour que "Le Parti socialiste serait présent par devoir et par responsabilité à l’élection Présidentielle de 2017".
Et Barthélémy d'ajouter que "le Ps n'a jamais pris comme engagement avec Macky Sall de le soutenir ad vitam æternam". La bataille de 2017 va être épique…
L’ECOLE SENEGALAISE ENTRE CONTESTATIONS SYNDICALES ET FETES INTERMINABLES
L’absence de volonté politique au niveau du gouvernement quant au respect de ses engagements à travers les accords signés et la détermination des syndicats d'enseignants à obtenir satisfaction. Voilà deux faits qui hypothèquent très sérieusement l’année scolaire. Privés de cours, les élèves voient leur avenir en pointillés avec une année scolaire 2014-2015 qui pourrait être… blanche.
La crise de l'éducation qui sévit au Sénégal depuis plusieurs mois demeure encore une équation non résolue pour les autorités du pays. En dépit de la signature du protocole d’accord du 14 février 2014 entre le gouvernement et le Grand cadre des syndicats d’enseignants, l’école reste paralysée par une grève jusque-là sans issue et cela depuis un bon moment. Une situation qui menace le système scolaire et fait planer sur l’école sénégalaise le risque d’une année blanche.
En effet, depuis quasiment le début de l’année 2015, l’école sénégalaise, notamment dans ses composantes moyens-secondaires, est perturbée, voire totalement bloquée, par une série de grèves des syndicats enseignants du Grand cadre et du Saems-Cusems. Une perturbation de l’école annoncée par le Secrétaire général du Saems-Cusems, Mamadou Lamine Dianté, qui avait indiqué qu’un mouvement d’humeur allait s’opérer à partir du 10 février 2015. Cela, alors que le ministre de l’Education nationale installait officiellement le Haut comité du dialogue social dirigé par Mamadou Diop Castro.
«Aujourd’hui, rien ne peut empêcher la confrontation dans le système éducatif», avait martelé M. Dianté qui avait annoncé une mobilisation de la base pour démarrer le plan d’actions. Ces actes posés par les syndicalistes auraient pour fondement le non-respect du protocole d’accord du 17 février 2014. Alors que le gouvernement avait déclaré, au cours de la signature dudit document, qu’à partir de cette date, il ne signera plus d’engagement qu’il ne pourra pas respecter.
Un tel engagement fort n’aura pas permis aux enseignants du Grand cadre ou encore de l’Union syndicale pour une éducation de qualité (Useq), qui regroupe le Sudes, le Saes, le Sneel, l’Uden et le Sypros, d’accomplir la mission qui leur est assignée qui n’est rien d’autre qu’enseigner. Pour dénoncer cette situation, les syndicats ont adopté plusieurs démarches, notamment des débrayages, des grèves, des marches entre autres. Actes qui visent à obtenir du gouvernement le respect du protocole signé il y a un an. Mais en vain.
Et ce sont les élèves qui, pourtant, nourrissant une grande soif d’apprendre, en pâtissent. Victimes de cette divergence entre un gouvernement qui ne respecte pas ses engagements et des syndicats enseignants décidés à avoir le dernier mot, les élèves voient leur avenir hypothéqué par ceux-là même dont la raison d’être est de veiller à leur réussite.
Aujourd’hui, les élèves ne sont, en effet, pas prêts de retrouver les salles de classe. Restés presque deux mois sans faire cours, ils voient leurs vacances prolonger avec les fêtes de pâques, associées à la fête nationale de la jeunesse qui vont s’étaler sur 15 longs jours. Avec en toile de fond un risque réel d’année blanche.