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14 mars 2025
PAR PHILIP HSIAOPONG LIU
LE SAVIEZ-VOUS, MACKY ?
LES RAVAGES DE LA CORRUPTION - Votre gouvernement a perçu 52.5 euros pour une demande de visa. Arrivé de Taipei le 24 mars 2015 à Dakar, j’ai été informé que les titulaires du passeport taïwanais n’étaient pas les bienvenus…
J’espère que cette lettre vous parviendra bien. Je m’appelle Philip Hsiaopong Liu, chercheur d’histoire spécialisé dans l’étude du racisme et celle des relations sino-africaines. Permettez-moi de partager avec vous mon expérience au Sénégal, à travers votre boîte aux lettres électronique Votre gouvernement a perçu de moi le 1er février, un frais de 52.5 euros pour une demande de visa.
Cependant, étant arrivé de Taipei le 24 mars 2015 à Dakar, afin de rendre visite à mes amis sénégalais, j’ai clairement été informé à la douane sénégalaise, que les titulaires du passeport taïwanais n’étaient pas les bienvenus et que ma demande de visa n’avait pas été approuvée. J’ai été par la suite expulsé le 25 mars.
Je respecte votre décision d’exclure les Taïwanais dont le passeport bénéficie du régime de déplacement sans obligation de visa dans 124 pays, tel que l’Ue, le Canada, l’Australie, les États Unis, etc. Or, si votre gouvernement n’accueille pas les Taïwanais, pourquoi n‘avez-vous pas refusé plus tôt ma demande de visa ?
Pourquoi m’avez vous débité de 52.5 euros dans votre site internet et m’avez donné un papier officiel indiquant : «présenter ce document au poste d’enregistrement à l’aéroport de Dakar» ?
Malgré tous les dommages financiers et de temps que votre gouvernement m’a fait subir, j’ai appris une bonne leçon par Bossie Ame, l’agent de police qui m’avait escorté. Lorsque j’étais sur le point de quitter votre pays à 16h ce 25 mars, cet officier en uniforme demandait publiquement des «pourboires» de 3000-4000 Cfa à trois touristes chinois (2 hommes et 1 femme de Rpc. Vous pouvez vérifier mon témoignage grâce aux caméras de surveillance à l’aéroport).
Techniquement, la malversation signifie que les fonctionnaires gouvernementaux demandent subrepticement de l’argent au public. Néanmoins, mon expérience dans votre pays indique plus que cela.
Les officiers en uniforme prennent au grand jour de l’argent devant tous les civils, les étrangers et les autres fonctionnaires : cela signifie que dans votre pays, la corruption sans pudeur fait partie de la vie publique.
Toutes ces victimes de la Rpc étaient fortement impressionnées par ces policiers sénégalais, dont les images contribuent à mes recherches académiques du racisme et de la relation sino-africaine. Sincèrement,
L'État du Sénégal va-t-il continuer à fermer les yeux sur le problème de santé publique que constitue la dépigmentation artificielle ? Une question, parmi d'autres, soulevée lors d'une session d'information destinée aux femmes parlementaires, à l'initiative de l'association internationale pour l'information sur la dépigmentation artificielle (Aiida).
50 à 60% des Sénégalaises s'adonnent au khessal et se tuent à petit feu. C'est ce qui ressort de la séance d'information d'hier destinée aux femmes parlementaires. La rencontre a été une belle occasion pour les techniciens de la santé de toucher du doigt la responsabilité du gouvernement sénégalais dans le suicide collectif des Sénégalaises, victimes de leur esthétique voire du bien paraître. Un phénomène qui serait encouragé par l'État du Sénégal, qui adopte la politique de l'autruche, face aux méfaits de la dépigmentation artificielle qui est en train de faire des ravages au Sénégal.
La dépigmentation absorbe 19% des revenus des familles
Elles sont donc plus de 60% de femmes à avoir succombé à la tentation de la peau blanche. Un problème de santé publique qui crève les budgets des ménages, en ce sens qu'il absorbe, selon les spécialistes de la dermatologie, 19% des revenus des familles. Une prise en charge jugée onéreuse pour des femmes confrontées pour la plupart à une inaccessibilité financière aux soins.
Pour des produits achetés à 650 F cfa voire plus, elles se retrouvent avec une prise en charge estimée à 80 000 F pour celles qui souffrent de dermo-hypodermite nécrosante. Elles peuvent passer de vie à trépas dans un délai de 48h. Pour le professeur Mame Thierno Dieng, 90% des femmes au teint éclairci sont touchées par ce mal.
D'autres sont contraintes de débourser 2 millions F Cfa par mois pour les infections parasitaires, par exemple, 1 million F Cfa par mois pour la chimiothérapie. Or, "le cancer affecte rarement les peaux noires. Il peut attendre 10 ans pour se manifester. Pour la chimiothérapie, il faut prévoir au moins un million par mois.
"La dépigmentation artificielle enlaidit, tue et affecte la fragilité naturelle des femmes. Lesquelles sont exposées à toutes sortes d'agressions et même aux maladies spécifiques à l'albinisme". Hier, des images poignantes et choquantes ont été projetées à l'Institut hygiène sociale (Ihs) pour inciter les femmes à tirer les leçons des expériences malencontreuses des femmes au teint éclairci qui ne sont belles que de façade.
"On n'ose pas vous décrire ce qu'on voit lorsqu'elles soulèvent leurs vêtements en consultation", précise le Dr Fatima Ly, médecin chef de l'Institut d'hygiène sociale de Dakar.
Des instituts de santé qui détruisent les femmes
Malgré des conséquences désastreuses sur la santé, la tendance est loin d'être baissière, avec la floraison d'instituts de beauté à connotation sanitaire soutenue par une campagne publicitaire "agressive". Des instituts, tels Qe+, spécialisé en "cosmétologie, dermatologie", de même que l'établissement Moussokoro et Mkm qui passe pour "l'adresse de votre bien-être au Sénégal", ont été placés hier au banc des accusés.
Pour le Dr Fatimata Ly, la présidente de l'association internationale d'information sur la dépigmentation artificielle (Aiida), il est temps de s'attaquer à ces instituts de beauté qui participent à la déstructuration de la société sénégalaise et détruisent complètement leurs clientes pour ne pas dire "patientes. "Ils proposent des mélanges de produits nocifs à la santé des femmes qui en viennent aux regrets après quelques séances."
Images à l'appui, la spécialiste a montré des effets néfastes sur le corps des femmes qui font frissonner. Ce sont des corps déchiquetés, des visages défigurés qui s'offrent, suite à des soins offerts par la plupart de ces instituts qui revendiquent une certaine légitimité.
Du coup, pour le Dr Fatimata Ly, dermatologue-vénérologue, "l'ordre des médecins, les parlementaires de même que les différents acteurs sont interpellés. Il faut combler le vide juridique, mais également mettre en place un système de cosmo vigilance". Prenant la balle au rebond, le gynécologue obstétricien, Cheikh Tidiane Cissé, a demandé à l'État de remettre de l'ordre dans le secteur.
Il prévient l'opinion publique sur le caractère illégal de ces instituts qui s'inscrivent dans une logique commerciale. Il déplore, comme d'autres, "cette floraison de prestataires qui n'ont aucun caractère médical et qui mettent en danger la santé des femmes. Ces services à connotation sanitaire doivent être contrôlés".
Pour le professeur Mame Thierno Dieng, dermatologue, des salons spécialisés dans des soins capillaires constituent également un danger public. "Les soins capillaires coûtent chers et sont dangereux. Les couches sociales défavorisées sont les plus vulnérables", a-t-il dit.
L'État et ses taxes qui tuent !
Au-delà des risques sanitaires et autres complications dermatologiques, les médecins incitent les parlementaires à une implication efficace dans ce combat. Ils les exhortent à contrôler le gouvernement et à porter le plaidoyer. Ils n'ont pas été tendres envers l'État sénégalais plus porté, selon eux, par des enjeux financiers que des intérêts d'ordre national.
"On ne peut mettre en parallèle le besoin économique et la santé de sa population. Nous sommes certes dans un pays où la loi ne s'applique pas, mais ce n'est pas normal que l'État sénégalais se soucie de sa fiscalité au détriment de la sécurité publique", a fustigé le professeur Mame Thierno Dieng.
Si le dermatologue considère comme d'autres que la dépigmentation artificielle est un problème très complexe, à l'image du tabagisme qui alimente des lobbies industriels, il est temps, à son avis, de redresser la barque. Car, c'est la population féminine, toutes classes sociales, qui pâtit de cette désinformation.
Stopper l'entrée des produits dépigmentant
Interpellée, le député Mme Hawa Dia Thiam, présidente de la commission santé de l'Assemblée nationale, pense que le combat ne doit pas être uniquement focalisé sur les taxes. Et pour cause, "les industriels peuvent toujours les contourner. Ce qu'il faut, c'est de faire en sorte que ces produits n'entrent plus dans ce pays.
Cette séance de sensibilisation nous a permis de prendre conscience des méfaits de cette pratique et des complications médicales. Nous allons mener une sensibilisation à la base. Car, c'est choquant d'apprendre que le khessal touche entre 52 et 60% de la population féminine qui verse de plus en plus dans la tentation. Il faut aussi dénoncer cette publicité mensongère".
Pour le député, Mme Hawa Dia Thiam, "les choses vont au-delà de la loi. Il faut stopper l'entrée de ces produits dépigmentants. Voter une loi, c'est une bonne chose, mais la mise en œuvre de cette loi pose souvent problème. C'est tout un processus". Pour sa part, Dr Hady Hakim, dermatologue, a regretté cette inertie du Sénégal qui renforce le pouvoir des industriels, avec la loi 2012 légalisant la vente de produits dépigmentants, avec une taxe de 10 %.
Or, rappelle-t-il : "le décret 79-231 du 09 mars 1979 dit textuellement que la pratique de la dépigmentation artificielle, appelée en wolof xeesal, est interdite aux élèves des établissements d'enseignement élémentaire, moyen et secondaire". Il encourage les médias à la promotion des produits naturels tels le beurre de karité, des produits à base de kounoune provenant du sud du pays.
"Circulez, si vous n'avez pas la peau blanche"
Les spécialistes de la santé espèrent que les femmes parlementaires vont constituer une force de contribution susceptible d'induire des changements qualitatifs. Dans sa présentation, le professeur Mame Thierno Dieng a mis l'accent sur le manque de moyens qui réduit la marge de manœuvre des médecins.
"Les parlementaires ont les moyens de défendre le budget, afin que l'État nous donne les moyens de soigner. On est dans ce projet, depuis 10 ans, mais des lenteurs sont notées faute de moyens". D'autres en appellent au sens de responsabilité des médias.
"En raison de la promotion de contre-valeurs par les médias, les femmes ne se valorisent que dans la peau claire. D'ailleurs, si vous n'avez pas la peau blanche, vos chances d'être animatrice ou présentatrice de télévision s'amenuisent", a déploré le gynécologue obstétricien Cheikh Tidiane Cissé. Il prône comme solution des alternatives qui pousseraient les femmes vers l'utilisation d'autres substituts.
Autre point soulevé, la commercialisation, dans notre pays, des produits à base d'hydroquinone qui ne respecte pas la norme requise. "Il faut créer un laboratoire de contrôle. La loi existe. C'est un médicament classé dans le tableau A. La dose prescrite ne doit pas dépasser 2%, mais les produits mis en vente sont à 6%", a dénoncé le Pr Cheikh Tidiane Cissé. Idem pour les corticoïdes, "un médicament dont la commercialisation par les pharmacies est illégale. Ce sont des médicaments astreints à la réglementation".
Le recours aux injections qui sont mortelles a été dénoncé. Le Dr Fatimata Ly d'ironiser: "Elles ont transformé des journalistes au teint noir en des femmes toute blanches, en un laps de temps. Mais la consultation dermatologique les attend au tournant."
Le Bureau des Douanes de Dakar-Port-Nord (Môle 8) a saisi, hier, mardi 31 mars,189 tonnes de sucre sur 7 conteneurs en provenance de Dubaï (Emirats Arabes Unis). Cette marchandise est évaluée, selon un communiqué dont une copie nous est parvenue, à 132 millions de FCFA sur le marché intérieur.
Les soldats de l’économie du Sénégal ont encore saisi hier, mardi 31 mars, 189 tonnes de sucre frauduleux en provenance de Dubaï.
Selon un communiqué qui nous est parvenu, la marchandise est évaluée à 132 millions de francs Cfa sur le marché intérieur. La saisie sur cette importation frauduleuse ciblée fait suite au contrôle physique opéré par les agents du bureau des douanes de Dakar-Port-Nord (Mole 8). « Les conteneurs ont été faussement déclarés (dans le manifeste) contenir du zinc, de la peinture et du papier. Il s’agit là, d’une stratégie savamment orchestrée pour tromper la vigilance des agents des Douanes afin de payer moins de droits et taxes d’entrée », lit-on dans le document.
La source rapporte que les véritables propriétaires de ces marchandises importées sans autorisation, n’ayant pas encore procédé à une déclaration en détail, sont en cours d’identification. Avant de faire savoir qu’ils encourent des sanctions pécuniaires et pénales.
Pour rappel, il y a une semaine, il a été également effectué par le même Bureau des Douanes une saisie de 10 conteneurs de 27 tonnes de sucre soit 270 tonnes de sucre cristallisé. Sous ce rapport, l’Administration des Douanes, relève le communiqué, demeure résolument engagée dans la lutte contre la fraude en vue de défendre l’économie nationale.
En 2014, ceux qui ont payé de leur vie un crime réel ou supposé ont été évalués à 607 individus, avec tout de même une baisse de 20% par rapport à 2013. 2 466 condamnations à mort ont été prononcées, plus que l’année d’avant. Le Nigeria et l’Egypte ont fait grimper la courbe.
"En 2014, un nombre inquiétant de pays a recouru à la peine de mort pour répondre aux menaces réelles ou présumées contre la sûreté de l’État que représentent le terrorisme, la criminalité et l’instabilité interne".
C’est par ces termes qu’Amnesty International s’est inquiétée de la situation dans son rapport annuel sur la peine de mort. En effet, l’année dernière, au moins 2 466 condamnations ont été prononcées dans le monde, une hausse de près de 500 condamnations à mort en 2014 par rapport à 2013, soit un accroisse ment de 28%.
S’agissant de l’effectivité des verdicts, il y a une nette amélioration, d’après Amnesty. 607 exécutions ont été recensées en 2014 contre 778 l’année dernière, soit une baisse de plus de 20%. Un chiffre qui, toute fois, ne prend pas en compte les statistiques de "la Chine qui a exécuté un nombre de prisonniers plus élevé que l'ensemble des pays du globe réunis". Toutefois, Amnesty ne donne pas de chiffre, "car ce type de statistiques y est classé secret d’État".
Cette situation s’explique, d’après l’organisation, par un pic constaté en Égypte et au Nigeria, où les tribunaux ont prononcé des condamnations collectives dans un contexte de conflit interne et d’instabilité politique. Par exemple, au Nigeria, le nombre de peines capitales recensées a fait un bond de plus de 500, passant de 141 en 2013 à 659 en 2014.
"Les tribunaux militaires ont prononcé des condamnations à mort lors de procès collectifs, condamnant environ 70 soldats lors de différents procès. Ces hommes ont été déclarés coupables de mutinerie dans le cadre du conflit armé avec Boko Haram".
En Égypte, ceux qui ont payé leur crime de leur vie sont à au moins 509 individus, autrement dit, il y a eu un accroissement de 400 exécutions. Lors de procès collectifs ne respectant pas les normes d’équité, relève l’organisme de défense des droits de l’Homme, 37 personnes ont été condamnées à mort en avril et 183 en juin.
"Les gouvernements qui recourent à la peine de mort pour lutter contre la criminalité se leurrent. Aucun élément convaincant ne vient étayer l’idée que la menace d’exécution a un effet plus dissuasif sur la criminalité que d’autres formes de châtiment", conteste Salil Shetty, secrétaire général d'Amnesty International.
Les raisons de la peine capitale
Il ajoute : "Il est honteux qu’un si grand nombre d’États dans le monde jouent avec la vie des gens : ils se fondent sur l’hypothèse erronée de la dissuasion pour exécuter des citoyens reconnus coupables de "terrorisme" ou pour combattre l’instabilité interne". Les raisons de la peine de mort sont entre autres la lutte contre le terrorisme, contre les menaces à la sûreté de l’État, l’élimination de la dissidence politique, la dissuasion.
Il y a pourtant de quoi rassurer M. Shetty. Des progrès non négligeables ont été notés, comparé à 2013. Le nombre d’exécutions recensées a diminué et plusieurs pays ont pris des mesures en vue de l’abolition de la peine capitale. Ce qui fait que le nombre de pays où la peine de mort a été appliquée (22 pays) est resté le même par rapport à l’année d’avant.
Il s’y ajoute qu’une nette diminution de la pratique a été notée en 20 ans. Amnesty se félicite du fait que depuis 1995, date à laquelle Amnesty International avait recensé des exécutions dans 41 pays, la tendance durable vers l’abolition de la peine capitale se confirme dans le monde.
LA RONDE DES PRÉSIDENTIABLES
PRÉ-CAMPAGNE EN VUE DE LA PROCHAINE PRÉSIDENTIELLE
La précampagne électorale en vue de la présidentielle de 2017 aurait-elle été déjà lancée au Sénégal ? Tout porte à le croire. En effet, à mois de deux années de la tenue de cette prochaine consultation électorale, le compte à rebours semble déjà démarré au niveau de la plupart des grandes formations politiques du sérail. De l’Apr du chef de l’État en passant par le Pds de Me Abdoulaye Wade, le Ps d’Ousmane Tanor Dieng ou autre Rewmi d’Idrissa Seck, c’est le même constat au niveau des états-majors. La course à la massification et à la réorganisation est déclenchée. Trois années après l’élection de Macky Sall à la magistrature suprême, revoilà le Sénégal de nouveau engagé, même si c’est officieux (puisque le ministre de l’Intérieur n’a pas encore donné son feu vert) dans une précampagne pour une autre élection présidentielle. Un départ lancé avant le coup d’envoi !
En effet, pour ce qui est du chef de l’État et de son parti, l’Alliance pour la République (Apr), le compte à rebours de 2017 est déjà déclenché. Ainsi, bien que Macky Sall n’ait pas encore déclaré officiellement sa candidature pour un second mandat et en perspective de la présidentielle de 2017, le parti présidentiel semble être déjà dans le tempo d’une précampagne électorale. À Dakar comme à l’intérieur du pays, le travail des responsables apéristes sur le terrain s’illustre par des débauchages et des ralliements tous azimuts des responsables et militants des partis adverses.
Dernière en date : la transhumance avec armes et barrages vers les prairies « marron » de l’Apr de Sitor Ndour de l’Elan, de l’ex-maire de Kolda et ministre libéral Bécaye Diop, du député de Mbour Khadim Thabet et de certains maires dudit département. À cela s’ajoute également la multiplication forcenée, ces derniers jours, des mouvements de soutien à la réélection du candidat de l’Apr. Des mouvements créés, à gauche et à droite, un peu partout à travers le pays, du genre Cofem (Convergence des femmes machyistes). Et pour ne point être en reste dans cette sorte de ruée générale vers 2017, le chef de l’Etat profitait de la reprise, depuis quelque temps, de ses tournées à l’intérieur du pays, rebaptisées «tournées économiques du chef de l’État» et intervenant dans la foulée des conseils des ministres décentralisés pour pêcher de potentielles voix et courtiser des porteurs de voix du camp adverse comme allié.
Nonobstant l’Afp de Moustapha Niasse dont le parti est au bord de l’implosion après sa décision due l’instance dirigeante de soutenir Macky Sall en 2017, la fronde de certains de ses principaux responsables dont Malick Gackou, l’ancien dauphin du patron, et l’exclusion de ceux-ci de la formation progressiste
RE-MOBILISATION DU PDS, AU GRE DE LA TRAQUE
Dans ce jeu de dupes enrobé sous un épais écran de fumée qui ne trompe cependant personne, les autres formations politiques n’ont pas manqué de jouer eux aussi leur partition. L’ancien parti au pouvoir et actuel principal parti de l’opposition, le Parti démocratique sénégalais (Pds), en léthargie depuis sa double défaite en 2012 (lors de la présidentielle et des législatives), s’est réveillé enfin du profond sommeil dans lequel il était plongé. Même si c’est sous le coup d’une rhétorique de combat qui semble plus le desservir : la guerre contre la traque des biens dits mal acquis et pour la libération de Karim Wade.
Depuis le retour de France de son secrétaire général national, Abdoulaye Wade, ancien président de la République pour porter le combat en vue de la libération de son fils, les libéraux n’ont de cesse de multiplier les actions politiques pour obtenir l’élargissement de leurs camarades détenus par Dame Justice, particulièrement Karim Wade. La bataille pour la libération de ces membres du parti considérés comme des prisonniers politiques a finalement plongé cette formation dans une situation de précampagne explicite. En perspective du verdict de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei) et pilotage de l’ancien chef d’État, le comité directeur du Pds a organisé des primaires en vue de choisir le candidat libéral pour la présidentielle de 2017.
Cette opération s’est soldée le 21 mars dernier, veille de sa condamnation à 06 ans de prison ferme et 138 milliards d’amendes, par la désignation de Karim Wade comme candidat du Pds en 2017, lors d’une réunion du bureau politique transformé par la suite en congrès extraordinaire. Le seul hic pour le Pds est que ce choix risque de saborder l’assise électorale du parti, puisque beaucoup de pontes libéraux sont opposés à l’appel à candidature et son aboutissement. Souleymane Ndéné Ndiaye, l’ancien Pm de Wade, a ainsi coupé les ponts avant-hier seulement, avec son ancien parti pour déclarer sa candidature à la prochaine présidentielle, sous sa propre bannière. Une scission qui ne semble cependant en rien ébranler le Pape du Sopi qui envisage une tournée nationale avec les membres du comité directeur du Pds, à partir de mi-avril, pour relancer la ferveur libérale dans certains ex-bastions dont Saint-Louis et Touba.
REWMI ET PS EN EMBUSCADE
Avec un score de 7,86 % lors de la dernière présidentielle de 2012, le Rewmi d’Idrissa Seck n’entend pas se laisser distancer dans cette guerre sous-marine de massification des partis en vue de la présidentielle de 2017. Premier parmi les souteneurs de l’actuel chef de l’État, lors du second tour de la présidentielle de 2012 à quitter la barque Bennoo Bokk Yaakaar (Bby), Idrissa Seck s’est lancé avec ses camarades, depuis bientôt deux années, dans une véritable opération de charme à l’intérieur du pays à travers une tournée nationale dite d’explication auprès des militants. Une opération en profondeur qui s’est soldée par des vagues de ralliements à Rewmi dont l’ambition a été toujours manifeste de présider aux destinées du Sénégal, voire de déloger du palais présidentiel Macky Sall. A preuve, le lancement au mois d’août 2014 du conseil d’administration du Sénégal 2017 (Ca 2017), pratiquement mort dans l’œuf en raison du faible engouement manifesté par ceux qui devaient en composer théoriquement le nombril, à savoir Khalifa Sall du Ps et autre Abdoulaye Baldé de l’Ucs.
Une autre formation politique déjà en ordre de bataille en perspective de cette présidentielle de 217 est bien le Parti socialiste d’Ousmane Tanor Dieng. Membre de la coalition Bennoo Bokk Yaakaar (Bby), la formation des Verts de Colobane a fini de se mettre lui-aussi dans cette ambiance de précampagne électorale. Outre la réorganisation de ses instances dirigeantes avec comme conséquence directe la tenue régulière des réunions du bureau politique et de tous ses autres organes, son secrétaire général s’est lancé lui-aussi dans une opération de remobilisation des troupes après avoir déclaré clairement que le Ps aura son candidat en 2017.
Bénéficiant d’un des appareils de parti les plus structurés du champ politique, d’un fidèle électorat même s’il s’amenuise d’élection en élection, le Ps entend briguer encore une fois, comme dans toutes les consultations électorales organisées au Sénégal avant et après les indépendances, les suffrages des gorgorlus sous sa bannière propre. Sans compromission de sa candidature. Mais deux années avant la prochaine présidentielle, le nom du porte-étendard du parti n’est toujours pas encore la chose la mieux partagée. Quid d’Ousmane Tanor Dieng (que certains disent vouloir passer le flambeau), Khalifa Sall (maître de Dakar et jeune loup aux dents longues), voire …Mamadou Lamine Loum, un candidat de compromis, pour porter le guimb vert !
Ils sont au nombre de onze détenus à s’évader de la prison de Ziguinchor, en plein centre ville, hier, aux environs de 1O heures. Si les trois détenus ont été arrêtés par les gardes pénitentiaires quelques minutes après, les huit autres ont réussi à s’évaporer dans la nature. La police et la gendarmerie ont lancé la traque aux huit fugitifs. Cette évasion spectaculaire a-t-elle été planifiée par ce groupe de onze détenus ? ou ces détenus ont-ils profité des failles du système de surveillance ? Ces questions taraudent en ce moment les esprits à Ziguinchor après cette évasion spectaculaire à la M.A.C de Ziguinchor en plein jour et au cœur de la ville
Comme dans un film de gangster, des détenus sortent de la MAC et prennent la poudre d’escampette ; la scène surréaliste s’est déroulée hier, matin aux environs de 10 heures, dans la prison de Ziguinchor située au cœur de la ville. Les coups de sommations tirés par les gardes pénitentiaires n’ont pas ébranlé les détenus qui ont bien orchestré leur évasion. Un groupe de 11 détenus sortis de la grande porte qui ont pris la fuite sous les yeux de nombreux passant dans cette rue très fréquentée qui borde la Maison d’Arrêt et de Correction de Ziguinchor .
Des détenus qui ont choisi cette heure de pointe pour tromper la vigilance des gardes pénitentiaires visiblement dépassés par la situation. Trois des détenus évadés seront arrêtés quelques minutes après leur fuite. La police et la gendarmerie mobilisées ont enclenché une enquête pour être édifiées sur cette évasion spectaculaire qui défraie la chronique dans la capitale du sud. Les évadés pour la plupart des condamnés sont tous de nationalité sénégalaise.Il a même fallu procéder à un appel des détenus pour savoir exactement le nombre de détenus évadés de cette prison très touchée par le surpeuplement carcéral.
Les forces de sécurité sont depuis hier, aux trousses de ces évadés de la M.A.C de Ziguinchor dont la délocalisation est souvent agitée par les populations. Même si souvent des cas d’évasion sont enregistrés dans cette prison, cette évasion d’hier reste la plus grande jamais enregistrée dans cette prison ou sa situation géographique au cœur de la ville ne facilite pas souvent l’intervention des gardes pénitentiaires en de pareilles circonstances. En attendant de mettre la main sur ces 8 fugitifs, l’administration pénitentiaire sur le qui-vive, a renforcé les mesures de sécurité.
LES RÉQUISITIONS DE BENNO
La coalition présidentielle met en garde les transhumants et réclame la poursuite de la traque aux biens mal acquis
Le procès de Karim Wade constitue un tournant dans les rapports entre gouvernants et citoyens. C'est ce qui ressort de la rencontre entre Benno Bokk Yaakaar (BBY ) et les avocats de l'État. La coalition présidentielle veut amorcer un nouveau virage pour la transparence. Mais les récents mouvements de transhumance vers l'Apr se sont invités dans les débats.
Benno Bokk Yaakaar ne veut pas subir les contrecoups de la vague de transhumance enregistrée ces derniers jours. La coalition veut donner des gages de son engagement pour la bonne gouvernance. De l'avis des partisans et alliés du président Macky Sall, ces nouvelles adhésions ne devraient pas arrêter l'élan de transparence dont la condamnation de Karim n'est que le commencement.
"Ce qui est sûr, c'est que la traque va continuer. Les personnes épinglées, même si elles sont de l'Apr, seront poursuivies. C'est clair et net ! Le président a réaffirmé à maintes reprises qu'il ne protégerait personne. Nous qui sommes avec lui, veillerons à ce que personne ne soit protégé", a défendu le député de la majorité, Abdou Mbow, porte-parole adjoint de l'Apr.
Hier, en marge de la rencontre entre avocats de l'État dans le procès de Karim et la coalition Bby, le parlementaire a averti les transfuges politiques que la priorité est à l'assistance à Macky Sall dans sa mission de développement du pays. "Toute personne qui vient pour ses intérêts personnels verra son rêve s'effondrer", ajoute-t-il.
Mamadou Ndoye est dans cette même lancée, refusant de personnaliser le débat sur les éventuels passifs des transhumants. Le leader de la Ld de clarifier : "Nous n'avons pas parlé d'une personne à Bby. Nous avons dit : quelle que soit la personne qui pille le pays, elle doit être poursuivie. Qu'elle soit un allié actuel, ou moi-même qui vous parle, elle doit être poursuivie", a-t-il dit, répondant aux questions sur les mécomptes de certains 'néo-apéristes'.
Il n'empêche que le parti au pouvoir (Apr) entend profiter de ces fluctuations pour élargir sa base. Toute personne qui pense apporter quelque chose au président pour l'émergence du pays est la bienvenue.
"Toujours est-il que nous sommes dans un pays où l'adhésion à un parti politique est libre et quand on pense s'épanouir dans tel ou tel cadre, il faut assumer cette responsabilité. Il n'est pas question d'encourager telle ou telle autre pratique. L'important est que la personne qui intègre l'Apr soit capable d'apporter une plus-value à ce que nous faisons. Macky Sall met en œuvre le Plan Sénégal Emergent et ceci ne rime pas avec exclusion des Sénégalais", croit savoir Abdou Mbow.
"Karim a bien pris de l'argent"
Sur un autre registre, la coalition Benno Bokk Yaakaar soutient être en phase avec la justice sur la condamnation du fils de l'ancien président de la République Abdoulaye Wade. "Il n'y a pas de doute sur sa culpabilité. Karim Wade a bien pris de l'argent. Les enquêtes menées ont confirmé, à travers ses comptes, son patrimoine personnel, et les sociétés-écrans créées par lui ont été mises à nu au cours du procès", a déclaré Mamadou Ndoye, porte-parole du jour de Bby.
Au terme d'une rencontre, à huis clos, avec les avocats de l'État et ce cadre politique, les alliés du parti au pouvoir se sont fait les avocats de la lutte contre l'enrichissement illicite au Sénégal. Après audition des avocats de l'État pendant plus de deux tours d'horloge, ils sont arrivés à la conclusion que Karim Wade est fautif. Commentant l'après-procès, M. Ndoye s'est appesanti sur les retombées avantageuses de cette affaire. Pour le secrétaire général de la Ligue démocratique (Ld), l'enjeu principal de ce procès "est le développement et la survie des peuples africains. Tant qu'il y aura une élite qui prend le pouvoir pour s'enrichir, pour piller les ressources au lieu de les investir, nos pays n'iront pas loin", soutient-il.
A ce titre, l'institution qu'est la Cour de répression de l'enrichissement illicite est "opportune et adéquate, en concordance avec des conventions internationales comme celles de Maputo", soutient-il en réponse aux critiques sur la Crei. "Il n'y a pas de possibilité d'amalgame de la justice. Les avocats, d'un côté comme de l'autre, défendent un dossier", poursuit le porte-parole.
130 milliards d'amende
En vertu d'une amende sur la peine, les 69 milliards retenus par la Cour sont doublés à 130 milliards, renseigne le leader de la gauche. Pour qui le jugement ne peut faire l'objet de doute puisque les fluctuations dans les sommes annoncées çà et là ne sont pas l'œuvre de la Crei. "La justice n'a jamais parlé de 2 000 milliards, ce sont des déclarations politiques. Ce qui ne justifie pas qu'on crache sur 130 milliards. Avec cette somme, un million de bourses peuvent être distribuées pendant 4 trimestres", a conclu Mamadou Ndoye.
LES NOUVEAUX LIONS, SYMBOLE DE L'APRES-CRISE AU ZOO D'ABIDJAN
Abidjan, 1 avr 2015 (AFP) - "Bonjour Madame la lionne !" Un peu patauds dans leurs uniformes bleus et blancs, une trentaine de jeunes écoliers, mi-émerveillés mi-effrayés, contemplent les trois nouveaux félins du zoo d'Abidjan, qui remplacent les six lions morts de faim durant la crise postélectorale de 2010-2011.
"Les lions mangent quoi ?", les questionne une guide. "Du foutou" - une purée de manioc consommée en Afrique de l'ouest -, répond d'une voix fluette une fillette de 5 ans tout au plus, provoquant le sourire de l'accompagnatrice.
La marmaille s'éparpille ensuite, terrorisée, quand l'un des carnivores s'approche du grillage. Depuis une semaine, le zoo d'Abidjan exhibe fièrement trois nouveaux pensionnaires, deux lionnes et un lion, âgés de 2 à 3 ans, qui n'ont pas encore été baptisés.
L'arrivée des félins, encore dépourvus de crinières, relève d'un joli clin d'oeil animalier à la sauce ivoirienne : six de leurs congénères n'ont pas survécu à la crise postélectorale de 2010-2011, qui ravagea le pays.
Les lions sont morts sous nos yeux parce qu'on n'avait pas de quoi leur donner à manger. Ils ne mangent que de la viande. Or nous-mêmes, on ne savait pas comment se nourrir", se souvient le soigneur Alexis Oulaye.
Plus de 3.000 personnes périrent en cinq mois et des dizaines de milliers d'autres durent fuir de chez eux en raison des troubles nés du refus de l'ex-président Laurent Gbagbo de reconnaître sa défaite à la présidentielle de novembre 2010 face à l'actuel chef de l'Etat Alassane Ouattara.
La santé des animaux n'était alors pas une priorité. CAN, l'éléphante du zoo, ainsi baptisée car elle est née en 1992, année où la Côte d'Ivoire remporta sa première Coupe d'Afrique des nations de football - le second sacre a eu lieu début février - a pu être préservée.
Tout comme l'hippopotame ou les singes. "Nous venions très tôt le matin pour couper l'herbe et les régimes de banane à donner aux animaux. C'est comme ça qu'on a sauvé les herbivores", raconte M. Oulaye.
Le quartier du zoo, pendant la bataille d'Abidjan, fut l'un des points les plus chauds de la ville. Les deux hyènes ont survécu en étant nourries au "pain pourri", selon le soigneur. "Mais les lions sont morts de faim", s'attriste-t-il.
- 'Symbole de la reprise' -
La dernière lionne, Lala, éthiopienne d'origine, a tenu jusqu'au lendemain de la crise en avril 2011. Pour s'éteindre après avoir été enfin alimentée. L'arrivée de trois félins sud-africains relève dès lors du "symbole de la reprise, du repeuplement du zoo", se félicite Samouka Kané, son directeur.
"C'est d'une importance capitale, affirme-t-il. Cet outil sera utilisé pour rehausser l'image de marque du zoo. Sans fauve, il n'y a pas de zoo". L'achat et le transport des lions a coûté 50 millions de francs CFA (environ 76.000 euros), selon le ministre des Eaux et forêts, Mathieu Babaud Darret, qui espère "des bébés" lionceaux sous peu, vu qu'ils sont "dans leur période de maturité sexuelle".
D'autres animaux devraient suivre. Trois zèbres sont annoncés en avril, puis des girafes et d'autres félins à une date non précisée par le ministre, afin de créer un "mini-safari" au coeur de la capitale économique ivoirienne.
Le zoo d'Abidjan, le seul du pays et l'un des plus importants d'Afrique de l'ouest, est "pour l'instant" davantage "une ménagerie", constate son directeur. "Il deviendra un zoo quand nous l'aurons porté aux normes internationales, c'est-à-dire quand les animaux qui sont en cage quitteront ces dernières pour aller dans des espaces semi-naturels, clôturés, qui ne donneront pas l'impression qu'un chimpanzé est en prison", ajoute-t-il.
En attendant ce moment, les premiers spectateurs se ravissent du spectacle des trois lions. Venue tout spécialement pour les contempler, la jeune Honorine se dit "en joie". "Les lions, je les vois tout le temps à la télé mais je n'en avais jamais vus en vrai. Je suis bénie", sourit-elle.
L'UNION AFRICAINE FÉLICITE BUHARI POUR SA VICTOIRE
Addis Abeba, 1 avr 2015 (AFP) - La présidente de la Commission de l'Union africaine, Nkosazana Dlamini-Zuma, a félicité mercredi Muhammadu Buhari pour sa victoire à l'élection présidentielle nigériane, et complimenté le chef de l'Etat sortant battu, Goodluck Jonathan, d'avoir "accepté avec élégance les résultats".
"Le résultat des élections démontre clairement la maturité de la démocratie, non seulement au Nigeria, mais sur le continent dans son ensemble", souligne Mme Dlamini-Zuma, dans ce court communiqué publié à Addis Abeba, siège de l'organisation panafricaine.
La Commission électorale nationale indépendante (Inec) nigériane a annoncé tôt mercredi la victoire, avec 53,95% des voix, de M. Buhari, ancien général putschiste de 72 ans qui dirigea le Nigeria à la tête d'une junte entre 1983 et 1985.
Ce résultat, lors de la présidentielle la plus serrée de l'histoire du pays le plus peuplé d'Afrique, marque un tournant majeur dans l'histoire politique agitée du Nigeria, qui a connu six coups d'Etat militaires depuis l'indépendance, en 1960, et qui était gouverné par le Parti démocratique populaire (PDP) depuis la fin des dictatures militaires, en 1999.
Alors que les élections précédentes avaient été entachées par des affrontements meurtriers, aucune violence majeure n'a jusqu'ici été signalée. Chassés ces dernières semaines d'une partie de leurs fiefs, les islamistes de Boko Haram, qui ont fait début mars allégeance à l'organisation.
Etat islamique après avoir multiplié depuis un an attaques spectaculaires, attentats suicide et enlèvements au Nigeria et dans les pays voisins, n'ont pas réussi à perturber le scrutin malgré leurs menaces.
PAPE DIOP, CLIENT «SPECIAL» DU PROCUREUR SPECIAL PRES LA CREI
ÉLEVÉ AU RANG D’ORDRE NATIONAL DU LION PAR MACKY SALL
Si le leader de Bokk Giss-Giss, Pape Diop et ancien Président de l’Assemblée nationale et du Sénat n’avait pas brillé par son absence à la cérémonie de décoration initiée par le Président de la République, Macky Sall de personnalités ayant occupé de hautes fonctions de l’Etat, le nombre de bénéficiaires serait de huit.
Puisqu’elles ont été sept à avoir été élevées au très prisé de Commandeur de l’ordre national du lion. Ayant le profil de la distinction pour avoir occupé les plus hautes fonctions dans ce pays en l’occurrence, Président de l’Assemblée nationale et Président du Sénat, deuxième personnalité de l’Etat, Pape Diop n’en garde pas moins la particularité de figurer sur la liste initiale d’Alioune Ndao, le procureur spécial près la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei), élément «incontrôlable» qui avait été remercié en pleine audience par la hiérarchie.
Il a été cité par le maître des poursuites, parmi les 25 dignitaires de l’ancien régime du président Wade, à devoir répondre devant cette juridiction tant crainte pour le délit d’enrichissement illicite. Dans ce sens même, il a été auditionné à deux reprises à la Section de recherches de la gendarmerie. Il a également fait face à la Commission d’instruction de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei) du temps d’Alioune Ndao.
D’ailleurs, la volonté de se dernier de le convoquer en même temps que d’autres dignitaires comme Abdoulaye Baldé, ancien ministre des forces armées et Abdoulaye Diop, ministre de l’économie, à la veille du 15e Sommet de la Francophonie, a été agitée parmi les raisons ayant motivé son limogeage et son remplacement par le magistrat, Cheikh Tidiane Mara.
Hissé sur un autre piédestal beaucoup plus imposant et plus symbolique, par la prestigieuse distinction de Commandeur d’ordre national du lion, Pape Diop ne va-t-il pas passer pour un client bizarre de la Crei?
D’autant que le Président de la République avait clairement indiqué dans son allocution lors de la cérémonie de décoration, qu’elle : «répare une anomalie et une injustice subies jusque là par de hautes personnalités sénégalaises au parcours professionnel exceptionnel qui se retrouvent sans aucune décoration à la fin de leur activité du fait de leur statut».
D’où sa demande a-t-il ajouté, «au Grand chancelier, de voir comment corriger ces incohé- rences, avant de lister les nouvelles mesures prises pour rétablir l’équité et la justice».