Jadis exclusivement réservés aux noctambules et aux Sénégalais lamda, les tanganas sont aujourd’hui fréquentés par de nouveaux types de clients. Les filles ne se gênent plus à user un peu de charme et des coudes pour déguster ces délices culinaires assez particulières des chefs cuisiniers innovants communément appelés les «Maïgas».
L’effet «tanguisch» est en marche. Et les défilés de jeunes filles dans ces lieux en disent long. Elles n’hésitent plus à soulever les rideaux des «Maïgas» pour goûter au tangana. Aux ææHlm Grand-Yoff, à quelques encablures de la mairie de ladite localité, une trentaine de personnes attendent, groupées, qu’un client termine de manger pour que l’une d’entre elles puisse prendre sa place.
Parmi ces dernières, plus d’une quinzaine de filles essayent de se frayer un chemin pour entrer à l’intérieur du tangana. «Ma commande est-elle prête ? », lance l’une d’elle qui commence à s’impatienter. Elle se fraye un chemin et interpelle une nouvelle fois l’un des faiseurs de ces plats à base d’omelettes, de spaghetti, de pommes de terre, de frites accompagnés de brochettes de viande selon la gourmandise du client.
«Je suis là depuis un bon moment et des gens qui viennent d’arriver sont servis avant moi. Prépares ma commande sinon je ne bouge pas», menace la demoiselle. Sourire aux lèvres, le «Maïga» écrase avec la manière 2 œufs pour en faire des omelettes. Un jeune homme qui a fini de manger cède sa place à la fille. Elle s’appelle Mariama, elle fré- quente les tanganas depuis 3 mois. «Je viens souvent ici. Il y a un an, je ne pensais pas entrer dans un tangana.
Maintenant, je suis devenue accro de ces mets qui sont simples à faire mais qui ont un goût assez spécial», a-t - elle expliqué, la mine joyeuse. Des cadres d’entreprises chez «tanguisch» Mariama est une jeune cadre dans une entreprise de la place. Tous les jours, à 22 heures, elle quitte son domicile en voiture pour venir déguster ces plats. Elle avoue:
«Au delà de l’aspect culinaire, c’est aussi l’ambiance qui règne dans ce lieu qui m’attire. Ici, les gens sont parfois d’une approche facile et on ne sent pas la différence du niveau de vie social. Qu’on soit riche ou pauvre, on est traité de la même façon. Les gens vous parlent sans détours comme si vous vous connaissiez depuis longtemps. Tu peux crier pour faire ta commande comme je viens de la faire ça ne dérange personne».
Avec agilité, elle attrape le plat que le «Maïga» vient de lui servir, réajuste ses cheveux naturels et invite tout le monde à manger en ces termes : «kaaye lééne niou xeewelou». De l’autre coté, des adolescents discutent de l’issue du combat entre Balla Gaye 2 et Eumeu Séne en attendant d’être servis. Quatre d’entre eux sont des filles.
Aicha qui visiblement semble être la plus âgée explique leur présence dans les lieux. «On vient ici presque tous les jours parce que le coût de la restauration est beaucoup plus abordable. Là, on mange des dé- lices en qualité et en quantité et à des prix imbattables. Par exemple, ce soir, avec 2000 fcfa, mes amis et moi, nous allons manger à notre faim», argueelle.
Assis à côte d’elle, Moussa, l’un des garçons, soutient son argumentaire: «On ne se plaint pas parce que dans les tangana avec 700 fcfa, tu peux manger avec ta copine». Avant d’ajouter: «Je n’ai plus besoin d’économiser toute une semaine durant pour inviter ma copine au restaurant le samedi».
Chez «Mathiou», un tangana, sis aux Parcelles assainies, un groupe de filles aux habillements très sexy, attire l’attention. Elles s’apprêtaient à prendre un taxi pour une soirée mais elles n’ont pas su résister à l’odeur épicée et piquante qui s’échappe des rideaux noircis par la fumée des poêles de cuisson.
L’endroit est étroit et malgré la chaleur exécrable et étouffante, ces filles se sont entassées aux cotés des hommes pour faire leurs commandes. L’air taquin, un jeune garçon propose de payer la commande de Khoudia qui accepte. La discussion est lancée ouvrant ainsi la voie aux autres qui essayent de draguer le reste de la bande de Khoudia.
Les débats font rage. On parle de tout et de rien. Les éclats des rires fusent de partout et étouffent le craquement des œufs que Mathiou écrase. D’un coup de maître, il bat le blanc et le jaune des œufs qu’il mélange avec une poignée de main d’oignons tranchés et du poivre avant de verser le tout dans de l’huile chauffé pour en faire des omelettes.
Le reste, c’est un jeu d’enfant pour ce jeune cuisinier. Qui, en quelques minutes sert ses clientes. Ces dernières y ajoutent de la moutarde, du poivre, du ketchup et du piment à volonté. Avec deux fourchettes Khoudia mélange le contenu de son plat et le met dans la bouche. Une première bouffée, elle s’exclame :«Humm, c’est bon !». Sans complexe, ces filles mangent chacune à sa manière. «Maintenant, on peut aller danser et après la soirée, on va revenir prendre une autre dose avant de se coucher», disent-elles, en chœur.
Cette entrée inopinée de ces belles créatures importune les habitués de ces lieux comme ce vieux taximan âgé d’une cinquantaine d’années. «Elles commencent à nous envahir », se plaint-il.
Les cheveux blancs, Seydina Fall pense que depuis que l’un des «Maïga» a joué un rôle dans une série télévisée, les filles coquettes ont pris d’assaut les tanganas. Ils sont parfois obligés d’attendre qu’elles partent pour pouvoir savourer les plats comme avant, a-t-il fait savoir, sous le rire moqueur de ces belles filles. Comme pour dire le temps passe les habitudes demeurent. Babacar BADJI
DES RESPONSABLES DE L’APR RAPPELLENT AU PRESIDENT SES ENGAGEMENTS
FINANCEMENT DES FEMMES ET ERECTION DE BOUNE EN COMMUNE…
Déception et colère. Ce sont les sentiments qui animent les militants et responsables de l’Alliance pour la République (Apr) de Boune village situé dans la commune de Keur Massar. Ces derniers ont organisé, hier, un point de presse à l’école élémentaire de la localité pour crier leur ras-le-bol face aux difficiles conditions de vie de la population.
Selon Karfa Diouf, responsable de l’Apr de la zone, par ailleurs, adjoint au maire de la commune, les habitants de Boune village sont laissés à eux-mêmes. «On n’a ni poste de responsabilités étatiques ni financements pour les femmes de la cité.
Et pourtant on a bataillé ferme pour permettre au chef de l’Etat de gagner les différentes élections dans la localité qui dispose du centre de vote le plus important en termes d’électeurs dans la commune», a déclaré, hier, l’adjoint au maire « apériste ».
Qui demande au président Macky Sall d’honorer ses engagements vis-à-vis des habitants de la bourgade. A l’en croire, le chef de l’Etat leur avait promis des postes de ministre, de directeur général ou de président du conseil d’administration de société.
S’y ajoutent l’érection de Boune village en commune, l’emploi pour les jeunes, l’éclairage public, l’éradication de l’insécurité et des financements pour les femmes.
Et d’avertir, «si les promesses restent en l’état jusqu’aux prochaines échéances électorales, le parti risque d’essuyer une cinglante défaite dans le quartier.
D’ici là nous avons décidé de nous faire entendre, à travers des actions de rue, notamment des marches et des sit-in», a-t-il laissé entendre. M. Diouf et ses camarades de parti ont décrié la transhumance politique des pontes libéraux et interpellent le président de la République.
«On fustige le ralliement par vagues d’anciens dignitaires du régime d’Abdoulaye Wade qui sont reçus d’abord par le chef de l’Etat au palais avant d’officialiser leur retournement de veste ou adhésion à l’Apr. Nous peinons au même moment à obtenir une audience», soutiennent-ils.
"LA MAJEURE PARTIE DES TRANSHUMANTS N'ONT PAS LES MAINS PROPRES"
Macky Sall a enclenché la même procédure de dégénérescence qui a perdu le Parti démocratique sénégalais (Pds). Le constat est de Papa Fara Diallo, enseignant-chercheur en science politique à l'Université Gaston Berger de Saint-Louis. Dans cet entretien accordé à EnQuête, l'analyste politique estime que si le chef de l'Apr n'y prend garde, il risque de subir les contrecoups de la vague de transhumance. Car, dit-il, la majeure partie des transhumants n'ont pas les mains propres.
L'espace politique sénégalais est marqué depuis quelques jours par une vague de transhumance d'anciens dignitaires du régime défait d'Abdoulaye Wade. Comment analysez-vous ce phénomène ?
Le mot transhumant est un terme péjoratif qui est transposé dans le champ politique pour désigner les hommes politiques qui, pour quelques raisons, décident de quitter leur parti pour regagner d'autres formations politiques supposées être beaucoup plus favorables pour satisfaire leurs besoins en termes de statut social ou autres. Ce sont des hommes politiques qui décident en général de rejoindre le parti qui est au pouvoir et qui détient les ressources dont ils veulent bénéficier.
Globalement, c'est cette catégorie de personnalités politiques qu'on qualifie de transhumants. Des hommes politiques de cette espèce ne sont pas assez rares dans l'histoire politique du pays. Ils sont assez nombreux dans le champ politique. Mais le phénomène s'est accentué après les élections de 2000 avec le régime d'Abdoulaye Wade qui avait commandité des audits et a utilisé des rapports de ces audits comme une épée de Damoclès sur la tête des barons du Parti socialiste. C'était comme une sorte de chantage qui n'en disait pas moins : "Venez avec nous, auquel cas vous allez bénéficier de pas mal de largesses du pouvoir, au cas contraire, nous allons activer le levier de la justice en ce qui concerne les audits."
Le régime de Macky Sall n'est-il pas aujourd'hui dans cette même dynamique ?
Le régime de Macky Sall est un peu plus subtil sur cette question. Mais le phénomène revêt les mêmes habits. Le président Sall est un pur produit du Parti démocratique sénégalais. Dès lors que l'Alliance pour la République (Apr) est née des flans du Pds, les gens peuvent considérer que si on quitte ce parti pour rejoindre le "frère" Macky, ce n'est pas de la transhumance. Nous, on considère que la transhumance politique dénote d'un manque de conviction et de loyauté envers le parti d'origine.
Qu'est-ce que cette vague de transhumants peut apporter au président Sall ?
Le président de la République a un parti politique qui n'est pas encore très bien structuré. Après trois ans de gouvernance, l'Apr est toujours en train de chercher à se massifier et à se redynamiser. C'est un parti qui n'est pas encore très bien structuré au niveau de la base. Ainsi, si un ancien responsable du Pds, du Ps ou de l'Afp, qui est bien implanté à Linguère, à Kolda, à Ziguinchor, ou dans une autre localité du pays, décide de regagner le parti au pouvoir, le président de la République n'a pas d'autre choix que de l'accueillir en ce sens qu'il est dans une dynamique de massification.
Macky Sall est dans une logique de reconquête du pouvoir en 2017 ou en 2019. Il veut massifier son parti, faire un maillage très solide du territoire national avec des barons et des responsables qui maîtrisent leurs bases dans chaque localité du pays. Donc si d'anciens responsables, de quelque parti que ce soit, décide de regagner son parti, il ne peut pas dire non. Parce que le Pds s'est construit une nouvelle virginité politique après l'alternance de 2000, avec la vague massive de transhumants venant du Ps. Quelque part, Abdoulaye Wade avait enclenché le processus de liquidation du Ps. Mais les socialistes ont su résister. Donc c'est le président Macky Sall qui y gagne.
Est-ce à dire que le patron de l'Apr n'encourt aucun risque en accueillant dans son parti des transhumants.
Il y a un piège à mon avis. Si le président Macky Sall accepte d'ouvrir les portes de son parti à d'anciens dignitaires du Pds, certes cela peut lui permettre de prendre sa revanche sur ce parti qui l'a exclu. Maintenant s'il est dans une logique de démanteler le Pds, il ne va pas fermer ses portes aux responsables qui décident de venir le rejoindre. Mais là où se trouve le problème, c'est que la majeure partie de tous ceux qui veulent transhumer n'ont pas les mains propres.
Le fait de s'allier avec des gens qui n'ont pas les mains propres ne risque-t-il pas de discréditer Macky Sall ?
Justement c'est là où se trouve le piège dont je parlais tantôt. Le président Macky Sall doit être très sélectif dans sa manière de massifier son parti politique. S'il ne fait pas attention, il va créer le même syndrome qui a enclenché le processus de dégénérescence du Pds qui, à un moment de son cheminement, a accueilli toute sorte de militants et mouvements de soutien. Aujourd'hui, il a enclenché une procédure qui, comme un effet boomerang, risque de se retourner contre lui. Il est en train de faire les mêmes erreurs que le Pds sous le magistère d'Abdoulaye Wade.
Parce qu'il est en train de récupérer en son sein d'anciens dignitaires libéraux qui ont été épinglés par des rapports d'audits à plusieurs reprises. Il y en a même certains qui ont fait l'objet d'information judiciaire qui sont en train de se trouver une nouvelle virginité politique en entrant dans le parti présidentiel. Ce qui va se passer, c'est que le Sénégalais va se demander comment le président de la République qui nous invite à plus de sobriété, à plus d'éthique et de morale dans la manière de faire de la politique, peut abriter en son sein certains transhumants pour les dédouaner de leurs péchés originels.
Les exemples foisonnent et montrent que c'est la ruée vers l'Apr de gens qui veulent se cacher derrière le manteau protecteur du président de la République pour échapper à la justice. Le peuple sénégalais ne va pas cautionner une telle pratique d'autant que c'est lui, le président de la République, qui a ouvert la boîte de Pandore, avec la traque des biens mal acquis. C'est aussi Macky Sall qui a invité les Sénégalais à une gouvernance sobre et à une gestion vertueuse des biens de l'État. Si aujourd'hui il accueille en son sein des gens qui ont été épinglés par des rapports d'audits, il y a un paradoxe, un problème de cohérence qui se pose.
Est-ce que cela ne risque pas de lui porter atteinte en perspective de 2017 ?
Le problème qui va se poser, c'est que le président Sall, s'il accepte cet entrisme non contrôlable au sein de son parti, risque d'en payer les pots cassés. Les deux alternances que le Sénégal a connues, qui sont des alternances pacifiques, ont montré que les citoyens sénégalais sont assez conscients. Le Sénégal peut se targuer d'avoir une société civile assez performante qui joue son rôle de conscientisation de l'opinion. Actuellement il suffit d'écouter les émissions "Wax sa xalaat" et lire les contributions dans la presse écrite, pour se rendre compte que les populations ont compris que d'anciens responsables du Pds, qui ont été suspectés de malversations et épinglés par beaucoup de rapports d'audits, sont en train d'être couvés par l'actuel chef de l'État.
Les Sénégalais risquent de le prendre comme quelqu'un qui n'est pas en phase avec ses idéaux et ce qu'il est en train d'imprimer à travers la traque des biens mal acquis. La dernière chose est que, lors de la prochaine campagne électorale, les adversaires politiques de Macky Sall vont se faire plaisir en essayant de montrer les contradictions et le manque de cohérence dont il a fait preuve, en acceptant de recevoir au sein de son parti des transhumants qui ont fait l'objet de poursuite judiciaire.
LA GAUCHE DE THIÈS DEMANDE L’ABROGATION DU DÉCRET D’OBAMA
Une abrogation du décret, c’est ce que sollicitent les membres du forum du réseau de la gauche Africaine au président des États-Unis, Barack Obama contre la menace qui pèse sur le Venezuela.
Lors de la visite de l’ambassadeur au Sénégal, Eddy José Cordova Cortège à Thiès, hier, à ces membres du forum, le diplomate vénézuélien a, dans ses propos, fait savoir que leur pays ne constituait aucunement une menace pour les Usa.
Mieux, poursuit le diplomate : «nous avons raison de garder notre souveraineté et les Usa font une ingérence dans notre territoire. Cette situation date de longtemps. Des conspirations de faire un coup d’État ont été dévoilées.
L’implication de militaires et civils ont été dénoncée. Nous avons porté plainte contre les États-Unis et nous attendons la suite. Nous n’avons pas d’armes nucléaires. La menace des Usa est là. Étant donné la fermeté avec laquelle nous sommes soutenus par les pays latino américains et le monde entier qui ont dit clairement à travers le réseau international qu’ils se trompent, que le Venezuela ne constitue aucune menace pour les Usa. Nous sommes plutôt un peuple de paix et d’espoir ».
Sur un registre tout autre, le coordonnateur du forum du réseau de la gauche Africaine Alnef, Amath Camara manifestera la solidarité des membres de leur forum au peuple Vénézuélien, particulièrement à l’ambassadeur venu les voir, non sans faire noter qu’ils vont engager le combat à leur côté.
Un combat qu’ils ont d’ailleurs commencé par la signature d’une pétition qui sera soumis à 10 000 personnes pour faire abroger le décret par Barack Obama. M. Camara laissera entendre : «Nous condamnons la décision du Président Barack Obama de vouloir faire passer le Venezuela pour une menace directe pour les Usa. Nous lui demandons d’abroger ce décret qui constitue non seulement une menace pour le peuple véné- zuélien mais pour tout le peuple de l’Amérique Latine.
Le peuple Vénézuélien est un peuple de paix, qui a le droit à l’autodétermination mais de conduire et définir comme tous les autres pays du monde ses politiques publiques. Le peuple Vénézuélien n’a pas les capacités d’exercer des menaces sur les EtatsUnis d’Amérique. C’est un peuple de liberté et de dignité.
Le décret doit être abrogé car sa mise en œuvre mettrait le monde dans le chaos et personne ne serait épargné. Nous n’avons pas besoin de violences dans les pays d’Amérique Latine et des Caraïbes. On n’a pas besoin de violence. Regardez ce qui se passe au Proche Orient, en Syrie, Libye, Mali, Niger, Nigéria et au Cameroun. Nous n’avons pas besoin de ça. Nous avons besoin de paix. On a qu’à abroger le plus rapidement possible ce décret porteur de danger. C’est ce décret qui constitue non seulement une menace sur le Venezuela mais sur toute l’Amé- rique Latine et les Caraïbes.»
Les sorties de plus de plus fréquentes des responsables apéristes invitant leur mentor, le chef de l’État, Macky Sall à revenir sur son engagement de réduire son mandat présidentiel de 7 à 5 ans n’est pas du goût de certains alliés. Interpellés sur la campagne pour le «wax waxett» de Macky Sall de responsables de l’Alliance pour la République(Apr), les porte-paroles du Parti socialiste (Ps) et de la Ligue démocratique (Ld) sont presque unanimes : la parole publique d’un président doit avoir un sens. Et les responsables de l’Apr doivent savoir raison garder.
«Nous devons tous savoir raison garder concernant cette question. Le président de la République a publiquement dit qu’il veut réduire son mandat de 7 à 5 ans. Pour cela, il va proposer au peuple sénégalais cette volonté qui est de faire 5 ans et d’organiser la présidentielle en 2017. J’estime donc, lorsqu’une autorité, investie de la confiance du peuple, donne sa parole, elle doit la respecter. Car, la parole donnée est sacrée», lance Moussa Sarr, porte-parole de la Ligue démocratique (Ld). Répondant hier, mercredi 10 avril à une interpellation sur la campagne pour le «wax waxett» de Macky Sall de certains responsables de l’Alliance pour la République (Apr), le «Jallarbiste» va même plus loin en estimant que ceux qui invitent Macky Sall à suivre les pas de Me Wade ne travaillent pas dans le sens de ces intérêts.
«Il faut éviter que le président revienne sur son engagement. Puisque cela sera non seulement mal apprécié mais également, risque de renvoyer une mauvaise image du président et de notre coalition Benno Bokk Yakaar (Bby). Je crois que l’exemple le plus récent, c’est le «wax waxett» de Me Abdoulaye Wade. Cet exemple doit nous inspirer, nous les membres de la coalition, actuellement au pouvoir. Le respect de la parole donnée est extrêmement important dans notre pays», renseigne Moussa Sarr. Qui ajoute, «voilà pourquoi, je pense que les responsables de l’Alliance pour la République (Apr) qui demandent au président de revenir sur son engagement, ne travaillent pas dans le sens des intérêts de Macky Sall. Les intérêts du président, c’est encore une fois de travailler à ce que non seulement le peuple continue à avoir confiance au président mais aussi de travailler de sorte que celui-ci puisse respecter tous ses engagements notamment sur la question des 5 ans».
En outre, le porte-parole de la LD, a également plaidé pour le partage des questions qui seront soumises au référendum entre les membres de Bby avant la convocation de la population sénégalais.
Abondant dans le même sens, le secrétaire national à la communication et porte-parole du Parti socialiste (Ps), Abdoulaye Wilane a indiqué qu’ils n’ont pas autre information que l’annonce faite par Macky Sall lui-même de passer par ce référendum pour réduire son mandat. «Jusqu’au moment où on vous parle, tout ce que l’on sait, c’est que le président Macky Sall envisage d’utiliser la voie référendaire pour soumettre à la sanction du peuple souverain, sa volonté de réduire son mandat en cours et d’engager désormais notre pays sur la voie des mandats de cinq ans renouvelable une seule fois. Au-delà de cela, nous n’avons pas d’informations supplémentaires sur d’autres questions ou sujets qui feront partis des questions qui seront soumises au peuple».
S’agissant de la campagne contre cette volonté chef de l’État, Abdoulaye Wilane a souligné l’importance de la parole publique d’un président qui selon lui, doit avoir un sens mais aussi suivi d’effet». «Je n’ai pas de jugement à faire parce que, ce qu’ils font, c’est des déclarations publiques par voie de presse avec des arguments qui laissent penser qu’ils ont accès à des informations dont moi, je ne dispose pas. Pour cela, je ne pourrais pas donc me prononcer sur ce qu’ils disent. Sinon rappeler tout simplement les faits qui ne sont rien d’autres que le président lui-même l’a rappelé à plusieurs reprises, sa volonté de réduire son mandat par voie référendaire. Qu’est-ce qu’il va proposer ? Je ne le sais pas non plus. Cependant, il faut cas même que, dans notre pays, la parole publique d’un président ait un sens et que cela soit suivi d’effets. Je voudrais donc l’encourager et le féliciter. C’est un acte de courage politique qu’il a posé», déclare le maire socialiste de Kaffrine.
Une violente dispute suivie de bagarre a opposé un vendeur de carburant du nom d’A. Fall au taximan K. Baldé, dit Diola, à l’unité 11 des Parcelles assainies de Dakar. Celui-ci a été interpellé puis déféré, hier, au parquet par le commissariat de police de la commune pour coups et blessures volontaires contre le marchand de gasoil.
Il a fallu un seul uppercut de Diola-taximan au vendeur de carburant, A. Fall, pour que celui-ci s’effondre brusquement au sol et perde connaissance. Et malgré l’état d’inconscience du marchand, le conducteur de taxi a continué à s’acharner sur lui au point de lui causer de graves blessures sur le corps.
Des passants interviennent et sauvent in extremis l’évanoui de la mort certaine. Dimanche 22 mars, A. Fall, vendeur de carburant, reçoit la visite du taximan K. Baldé, dit Diola, qui demande de lui vendre 10 litres de gasoil à 5500 francs. Mais, alors que le vendeur s’exécute, il fait tomber, contre son gré, une partie du liquide inflammable au sol. Un geste qui suscite la colère du taximan.
Lequel se garde toutefois d’interpeller le marchand et attend d’être servi pour lui cracher à la figure ceci : «je ne te paie pas. Tu as fait exprès de renverser une bonne partie du carburant au sol». Le vendeur, croyant avoir affaire à un client farceur, lui rit au nez, referme le réservoir du véhicule, s’essuie les mains avec un torchon et temporise.
Le taximan jouant la parole à l’acte, monte dans son véhicule, démarre et manœuvre pour partir. Fall s’y oppose, empoigne fortement le chauffeur, l’extirpe de force de la cabine du clando et lui ré- clame son argent.
Diola-taximan se rebiffe, échange des insultes avec le vendeur de gasoil et le charge. Une rixe éclate. Des gens arrivent et sé- parent les deux bagarreurs. Mais, se sentant offensé, le conducteur de taxi surprend par-derrière Fall et lui donne un autre coup de poing. Tel un forcené, il se jette à bras raccourcis sur son vendeur de gasoil au noir et continue à le rudoyer.
Le jeune homme saigne, craque et tombe dans les vapes. Il a été sauvé de justesse de la mort par des passants qui forcent le chauffeur de taxi à évacuer d’urgence l’évanoui auprès des sapeurs pompiers. Là, il l’abandonne sur place dans un piteux état et disparait.
Les soldats du feu acheminent alors le jeune Fall au centre de santé Abdoul Aziz Sy Dabakh de la localité où il a été réanimé par les blouses blanches qui lui ont établi un certificat médical de 20 jours d’incapacité temporaire de travail. Muni du document médical, il dépose une plainte au commissariat de police et livre le nom de son agresseur au chef de service.
Ce dernier lâche ses éléments de la brigade de recherches qui parviennent à localiser le taximan au coup de ravageur. Ils le conduisent au commissariat et informent le plaignant. Le mis en cause a reconnu en partie les accusations et justifie son geste par le souci de se défendre des coups du vendeur de carburant.
«C’est bien lui (le plaignant) a ouvert les hostilités. Il m’a donné un violent coup de poing. Je me suis retrouvé avec un œil enflé. Par instinct de survie, j’ai alors répliqué à ses assauts en lui occasionnant des blessures. Je n’ai cependant jamais eu l’intention de lui faire du mal. Je lui devais 5500 francs.
Mais, vu qu’il avait renversé une bonne partie du carburant au sol, j’ai décidé de lui donner que cinq mille francs. Ce qu’il a catégoriquement refusé. On s’est disputés, et il m’a violement attaqué et traîné dans la boue», déclare le chauffeur de taxi qui affirme avoir regretté son geste et sollicite la clémence de la justice.
Dans le secret le plus absolu, la Cour martiale établie par Yahya Jammeh pour juger les putschistes et autres suspects du coup d'État manqué contre son régime, le 30 décembre dernier à Banjul, a prononcé ce lundi ses verdicts d'une sévérité comme seul le régime de Jammeh sait en infliger à ses contempteurs.
Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'elles n'offrent aucune chance aux sept militaires traduits devant cette juridiction qui opère dans l'opacité la plus totale. Deux prévenus ont été condamnés à mort tandis que les cinq autres obtiennent la réclusion à perpétuité.
Présidée par le juge Emmanuel Amadi, la cour martiale établie à la caserne militaire de Fajara Barracks pour juger le soldat de première classe Modou Njie, les lieutenants-colonels Sarjo Jarju et Buba Sanneh, les capitaines Buba K Bojang et Abdoulie Jobe ainsi que les lieutenants Ansumana Sanyang et Amadou Sowe, a prononcé le lundi 30 mars des verdicts que tous les observateurs craignaient.
Tous sont condamnés pour leur rôle supposé dans leur tentative ratée de coup d'État au cours de laquelle un ancien commandant de la garde présidentielle gambienne et deux autres putschistes ont été abattus. Leurs corps qu’on refuse de restituer à leurs familles sont encore entre les mains du dictateur de Kanilai.
Blessé lors de cet assaut, le soldat de première classe Modou Njie a été condamné à mort pour haute trahison, tentative de coup d'État et participation à un groupe terroriste, par le tribunal militaire créé à cet effet. Idem pour le lieutenant-colonel Buba Sanneh, lui aussi condamné à mort pour les mêmes motifs. Le lieutenant-colonel Sarjo Jarju, les capitaines Buba K Bojang et Abdoulie Jobe ainsi que les lieutenants Ansumana Sanyang et Amadou Sowe sont quant à eux condamnés à la prison à perpétuité.
Les conditions opaques dans lesquelles se sont déroulées les audiences de ce tribunal laissent peu de doute sur le manque de garantie d'un procès équitable opposé à ces soldats. En effet, l'existence de ce tribunal militaire ne s’est éventée que le lundi 9 février dernier, lorsq ue le juge Emmanuel Amadi qui préside la Haute Cour de justice de Banjul a été déclaré indisponible à une audience où devait comparaître Momodou Sabally, l'ancien Secrétaire général à la présidence gambienne.
C’est là que les journalistes à l’affût de faits divers ont appris que le juge Amadi était allé présider le procès en cour martiale de sept soldats arrêtés pour leur rôle supposé dans le coup d'État manqué du 30 décembre 2014.
Ni les parents des accusés ou encore les journalistes n'ont été autorisés à assister aux audiences. Mieux, aucun avocat n'a pu défendre les accusés comme le stipule la loi gambienne. Officiellement, une trentaine de personnes ont été arrêtées par l'armée et l'agence des renseignements de la NIA après le coup d'État.
Il s'agit essentiellement de proches des présumés putschistes. Mais aucun d’entre eux n’a jusqu'ici été présenté à un juge. La vieille mère du lieutenant Lamine Sanneh, un des putschistes décédés, est toujours en détention dans un lieu inconnu tout comme le fils, âgé de neuf ans, de Bai Lowe, un autre putschiste qui s'est exfiltré de Banjul après l'assaut.
«UNE NOUVELLE ETAPE DANS LA QUÊTE DE UNIVERSALITÉ DU STATUT DE ROME»
ADMISSION DE LA PALESTINE A LA COUR PENALE INTERNATIONALE (CPI)
La Cour pénale internationale (CPI) a célé- bré, hier, à son siège de La Haye (Pays-Bas) l’admission de l’Etat de Palestine en tant que 123ème État partie au Statut de Rome, le traité fondateur de la Cpi. Pour le président de l’Assemblée des États Parties, Sidiki Kaba, cette adhésion « constitue une nouvelle étape dans la quête de l’universalité du Statut»
La Palestine devient le 123ème Etat partie du Statut de Rome, le traité fondateur de la Cour pénale internationale (Cpi). La Cérémonie marquant l’entrée en vigueur dudit Statut à l’égard de ce pays s’est tenue à La Haye (Pays-Bas), hier.
En fait, la Palestine a déposé son instrument d’adhésion, le 2 janvier 2015. «L’adhésion de la Palestine comme 19ème Etat partie de l’Asie Pacifique, et deuxième du Moyen-Orient, constitue une nouvelle étape dans la quête de l’universalité du Statut de Rome. Nous espérons qu’elle ouvrira la voie à d’autres pays du Moyen-Orient qui, en adoptant ledit Statut, viendront renforcer la Cour pénale internationale dans sa lutte contre l’impunité pour les crimes de masse», a déclaré le ministre de la Justice du Sénégal et non moins président de l’Assemblée des États parties, Sidiki Kaba, à travers un communiqué.
Avant de soutenir: «Nous l’en félicitons et l’invitons, par ailleurs, à incorporer les crimes figurant dans le Statut de Rome, à savoir le génocide, le crime contre l’humanité, le crime d’agression et le crime de guerre, dans sa législation nationale, gage de l’effectivité de son adhésion».
Pour Sidiki Kaba, « cet engagement, des plus symboliques, vient encore une fois confirmer que partout à travers le Monde, les peuples épousent les nobles idéaux de la Cpi, ceux d’un monde de paix et de justice pour tous».
Pour sa part, la seconde vice-présidente de la Cpi, la juge Kuniko Ozaki, a renseigné que «du fait de l’entrée en vigueur du Statut de Rome pour l’État de la Palestine aujourd’hui, la Palestine acquiert tous les droits ainsi que les responsabilités découlant du fait d’être un Etat partie au Statut. Ce sont des engagements de fond, qui ne peuvent pas être pris à la lé- gère».
Quand au ministre des Affaires étrangères de la Palestine Dr Riad Al-Malki, il a fait savoir qu’: «aujourd’hui, alors que la Palestine devient officiellement un État partie au Statut de Rome, le monde a fait un pas de plus vers la fin d’une longue ère d’impunité et d’injustice. En effet, ce jour nous rapproche de nos objectifs communs de justice et de paix».
Le débat sur la réduction du mandat présidentiel refait surface dans l’espace politique, avec les sorties controversées du parti présidentiel, à savoir l’Alliance pour la République (Apr). Si d’aucuns estiment que Macky Sall doit revenir sur son engagement, d’autres en revanche, soutiennent le Chef de l’Etat, dans sa volonté de ne pas se dédire sur le quinquennat promis aux sénégalais. Du côté de certains analystes politiques, notamment Moustapha Samb et Ndiaga Sylla, la constance de Macky Sall sur sa détermination à respecter son engagement ne laisse apparaitre aucun doute sur un possible «wax waxeet».
La polémique sur la réduction du mandat présidentiel, de 7 à 5 ans par voie référendaire, refait surface au sein même du parti présidentiel, à savoir l’Alliance pour la République (Apr). Si certains camarades et collaborateurs du président Macky Sall, notamment Moustapha Cissé Lô et Jean Paul Dias, estiment que le président doit revenir sur son engagement, d’autres en revanche, comme Abdou Mbow et Moustapha Diakhaté, soutiennent le Président dans son engagement de faire un quinquennat. Un débat remis au goût du jour alors qu’à moult sorties, Macky Sall a toujours réitéré sa volonté de respecter son engagement pris devant le peuple sénégalais.
Si les positions contradictoires des partisans même du président peuvent porter à confusion chez certains observateurs, tel n’est pas le cas pour Moustapha Samb, professeur au Cesti, non moins analyste politique. De l’avis de M. Samb, «les positions individuelles des partisans et camarades de parti du président n’engagent personne. Ce sont des gens qui disent ce qu’ils pensent et ça ne peut pas influencer le cours des choses». Pour lui, le comportement du président sur la question, à savoir son discours univoque, cohérent et très engagé sur cette logique, n’offre pour le moment aucun doute possible sur une reculade sur l’engagement. Il y aurait pu avoir des suspicions «si par exemple le président avait émis un discours qui va en porte-à-faux ou qui sème le doute par rapport à la tenue de cet engagement», soutient-il. Il a ainsi trouvé normal qu’il y ait dans un parti des gens qui dégagent des positions «extrémistes».
Une position qui semble rejoindre celle de Ndiaga Sylla, consultant et analyste politique, qui a trouvé qu’il est normal que «compte tenu des enjeux, que certains collaborateurs du président de la République, relativement aux chantiers qu’il a ouverts, avec notamment le Pse, trouvent qu’il ne serait pas du tout logique que le président procède à la réduction de son mandat avant de pouvoir cueillir les fruits de cet émergence».
A l’en croire, leur position est aussi fondée sur le fait que, du point de vue juridique, le président est élu pour un mandat de 7 ans. Toutefois, M. Sylla a estimé «qu’aujourd’hui les choses semblent se préciser d’autant plus que le président a annoncé la tenue de ce référendum au mois de mai 2016».
Ce qui rejoindrait d’ailleurs, selon lui, la position que lui même a tenu à l’époque, sur la nécessité de se pencher dans les meilleurs délais sur la question fondamentale de la réforme des institutions.
Cependant, le frère de Talla Sylla est d’avis qu’il ne serait pas judicieux d’amener les sénégalais à se prononcer uniquement sur la réduction ou non du mandat présidentiel. Pour lui, il faudrait, pour permettre aux sénégalais de se prononcer sur plusieurs questions, y intégrer la question du renouvellement du mandat. «Si on se lançait dans cette perspective du mandat unique, cela allait non seulement permettre au président de ne plus se focaliser dans une dynamique politique, mais aussi cela allait permettre une certaine stabilité, ne serait ce que par rapport à la réduction du nombre d’élection», a-t-il suggéré.
AÏDA NDIONGUE ET KHALIFATOULAYE COULIBALY JOUENT LE SECOND ROUND
COUR D’APPEL : VOIES DE FAIT, INJURES ET MENACES DE MORT
L’ex- sénatrice libérale, Aïda Ndiongue a comparu, hier, devant la Cour d’appel de Dakar pour voies de fait, injures et menaces de mort au préjudice de Khalifatoulaye Coulibaly. Ce dernier réclame 20 millions à titre de dommages et intérêts au lieu de 30 mille FCfa comme prononcé par le tribunal correctionnel de Dakar. L’affaire sera vidée au 13 mai prochain.
En première instance, l’ex-sé- natrice libérale, Aïda Ndiongue a été relaxée du délit de menace de mort. Cependant, elle a été reconnue coupable pour violences et voies de faits au préjudice de Khalifatoulaye Coulibaly et à payer 20 mille Fcfa en guise d’amende et 30 mille FCfa à titre de dommages et intérêts. Toutefois, le plaignant demande plus.
Ainsi, Khalifatoulaye Coulibaly a interjeté appel. Et hier, la prévenue a comparu devant la Cour d’appel de Dakar. Selon l’avocat de la partie civile, Me Assane Dioma Ndiaye, l’attitude de l’ancienne sénatrice libérale qui a giflé son client dans les locaux de la gendarmerie est à déplorer. A l’en croire, la gendarmerie devait même porter plainte contre elle.
D’après la robe noire, ce qu’Aïda Ndiongue a fait, participe «à la dé- sacralisation des institutions du pays». Ainsi, il a réclamé 20 millions de FCfa en guise de dommages et intérêts. « Mon client n’a pas un problème d’argent parce qu’il a des villas à Paris et un partout à Dakar. Mais, nous sommes contre la banalisation et la stigmatisation.
Il faut qu’on lui rétablisse dans sa dignité en rendant une décision juste. Le juge de la première instance a banalisé cette affaire et s’est complètement gouré en allouant 30 mille FCfa à mon client», a lancé Me Ndiaye. Khalifatoulaye Coulibaly, en pleurs, laisse entendre:
« Elle a proféré de toutes sortes d’injures et de menaces à mon encontre avant de la gifler. Elle m’a humilié en donnant cette gifle. Je veux que cette humiliation soit ré- parée. Je ne suis pas là pour battre monnaie, mais si je demande réparation c’est parce que cette demande n’a pas regretté son acte. Elle s’en glorifie même».
Le parquet général a dénoncé l’acte. « Ce qu’elle a fait est très grave. C’est un acte qui humilie la personne. Il y a des gens qui préfè- rent des insultes à la place d’une gifle. C’est une affaire qu’il ne faut pas minimiser d’autant qu’Aïda Ndiongue en commettant cet acte devant les gendarmes voulait tout simplement remettre en cause toutes les institutions du pays», déclare-t-il, tout en se rapportant à la sagesse de la Cour.
Toutefois, l’ex-sénatrice libérale s’est défendue. « Je l’ai giflé, mais je ne l’ai jamais menacé. En ce qui concerne les menaces, je n’en suis pas sure car j’étais en colère. Donc, je ne pouvais pas me maîtriser. J’étais hors de moi.
Lors de ma convocation, Coulibaly m’a traité de grande voleuse. J’ai été atteinte dans ma chair par ces propos et je lui ai administré une gifle que je regretterais jamais de ma vie», affirme la prévenue.
A leur tour, les avocats de la défense ont plaidé l’excuse de provocation. « On ne doit pas traiter une femme de voleuse dans la société africaine. Le plaignant s’est acharné contre la dame. Si elle l’a giflé c’est parce qu’il l’a mérité », indique Me Mbaye Jacques Ndiaye avant de demander que la partie civile soit déboutée de sa requête de dommages et intérêts.
Me Abdou Dialy Kane note que leur cliente a réagi sous le coup de la colère. Et de préciser que : « si les gendarmes n’ont pas porté plainte contre la dame c’est parce qu’ils savent que Khalifatoulaye Coulibaly a commis un flagrant délit pour recevoir cette gifle».
Cette procédure est différente de celle où l’ex- sénatrice libérale croupit en prison depuis le 17 décembre 2013 pour escroquerie portant deniers publics à hauteur de plusieurs milliards. L’histoire remonte au 1er juillet 2013 dans les locaux de la Section de recherches de la gendarmerie de Colobane.
En fait, l’adjudant Malick Ngom a convoqué Aïda Ndiongue pour le compte dossier des produits phytosanitaires du Plan Jaxaay. Une confrontation avec elle et Kalifatoulaye Coulibaly, cité comme témoin dans cette affaire, s’en est suivie. La cour d’appel va rendre sa décision au 13 mai prochain.
En attendant, Aïda Ndiongue sera jugée prochain devant la 3ème Chambre correctionnelle de Dakar, le 9 avril prochain, pour dé- tournement de deniers publics, faux et usage de faux entre autres.