N'Djamena, 2 avr 2015 (AFP) - Neuf soldats tchadiens et une centaine de membres de Boko Haram ont été tués mercredi lors de combats avec le groupe islamiste nigérian près de la ville de Malam Fatori, dans le nord-est du Nigeria, a déclaré jeudi l'état-major de l'armée tchadienne dans un communiqué.
Les soldats ont été tués après être tombés dans une "embuscade" à une dizaine de kilomètres de Malam Fatori, reprise à Boko Haram en début de semaine par les armées tchadienne et nigérienne, a précisé à l'AFP le porte-parole de l'armée, le colonel Azem.
"Les éléments de la force tchado-nigérienne sont tombés sur une poche de résistance à une dizaine de kilomètres de Malam Fatori. Après d'intenses combats, les forces armées du Tchad et du Niger ont totalement nettoyé la zone", selon le communiqué.
"Le bilan s'établit comme suit: côté ami, nous déplorons 9 morts et 16 blessés. Côté ennemi, plus d'une centaine de mort et un important lot de matériel détruit", ajoute le texte. "Ce bilan concerne uniquement les soldats tchadiens", a précisé le porte-parole de l'armée.
Lors de la prise de la ville mardi, il n'y a pas eu de combats car les islamistes avaient fui à l'arrivée de la force tchado-nigérienne, mais certains étaient restés aux alentours, a indiqué l'officier.
Mercredi, une source militaire nigérienne avait fait état d'un "violent accrochage" entre les islamistes et les forces du Tchad et du Niger près de Malam Fatori.
"Le violent accrochage" s'est produit entre Malam Fatori et la ville nigérienne frontalière de Bosso, avait indiqué un haut gradé nigérien, sans plus de précision. L'armée nigérienne devrait publier prochainement un communiqué du bilan des combats, selon cet officier.
Une source humanitaire avait fait état de "nombreux blessés côté tchadien et nigérien" ajoutant que "des morts et des arrestations" étaient à attendre parmi les combattants de Boko Haram.
La prise de Malam Fatori est importante pour la coalition régionale, qui poursuit son offensive contre le groupe armé nigérian. Cette ville frontalière du Niger avait été identifiée comme le principal lieu de repli des combattants de Boko Haram après plusieurs défaites.
Depuis leur entrée le 8 mars dans le nord-est du Nigeria, les troupes tchadiennes et nigériennes avaient fait de Malam Fatori un objectif majeur. Après la capture rapide de la ville nigériane de Damasak, les militaires de la coalition sont allées d'ouest en est, sur un axe qui longe la frontière nigérienne, reprenant les localités de Gachagar, Talagam, Abadam, puis Malam Fatori.
Des milliers de soldats nigériens et tchadiens sont impliqués dans l'offensive au nord-est du Nigeria. Le Tchad, qui intervient de part et d'autre du lac Tchad, est également actif sur un second front plus au sud, en territoire camerounais et nigérian.
CINQ AMÉRICAINS SORTIS DE L’HÔPITAL APRES AVOIR ÉTÉ SURVEILLES POUR EBOLA
Washington, 2 avr 2015 (AFP) - Cinq Américains travaillant dans le secteur de la santé et surveillés depuis trois semaines au Nebraska (centre) après avoir été exposés au virus Ebola en Afrique de l'Ouest sont sortis de l'hôpital, ont rapporté les autorités.
Ces patients travaillaient pour une association humanitaire basée à Boston (nord-est) nommée Partners in Health. Ils avaient notamment fréquenté en mars un autre professionnel de santé atteint d'Ebola, qui est actuellement soigné dans le Maryland (est) et dont l'état de santé s'améliore, avait précisé lundi les Instituts nationaux de la Santé (NIH).
Les cinq patients sortis de l'hôpital n'ont pas montré de symptômes d'Ebola et "ont terminé leur quarantaine", a expliqué mercredi soir le centre médical Nebraska Medicine situé à Omaha sur Twitter.
Quatre d'entre eux ont déjà quitté Omaha et un cinquième patient "qui a eu un problème cardiaque samedi a reçu l'autorisation de sortir et devrait bientôt quitter" l'hôpital, a-t-il précisé.
Le patient atteint d'Ebola qu'ils avaient fréquenté, et qui n'a toujours pas été identifié, avait été évacué de Sierra Leone le 14 mars et transporté dans une clinique spécialisée des NIH à Bethesda, en banlieue de Washington dans le Maryland.
Plus de 10.400 personnes sont mortes du virus Ebola depuis le début 2014, selon le dernier bilan de l'Organisation mondiale de la santé, la plupart en Afrique de l'Ouest, en Sierra Leone, en Guinée et au Liberia.
GRIPPE AVIAIRE: LA COTE D'IVOIRE INTERDIT LES IMPORTATIONS DE VOLAILLES DU BURKINA
Abidjan, 2 avr 2015 (AFP) - La Côte d'Ivoire a décidé d'interdire l'importation de volailles en provenance du Burkina Faso voisin, frappé par une épidémie de grippe aviaire, afin de prévenir le risque de propagation de la maladie, a annoncé jeudi le gouvernement ivoirien.
"Nous avons pris la décision de suspendre toute importation de volailles du Burkina", a affirmé le ministre ivoirien des Ressources animales et halieutiques, Kobenan Kouassi Adjoumani, en marge d'une rencontre internationale sur "l'éradication de la peste des petits ruminants" (PPR), regroupant près de 70 pays d'Asie, d'Europe et d'Afrique.
"La mesure va être appliquée au niveau de nos frontières, et dans tous les services de vente de volailles" dans le pays, a poursuivi M. Adjoumani. Des cas de grippe aviaire de type H5N1 ont été décelés au sein d'élevages de volaille au Burkina Faso, avait annoncé mercredi le ministre des Ressources animales burkinabè, Jean-Paul Rouamba.
"Nous sommes (...) en mesure de déclarer la circulation de la souche hautement pathogène H5N1 de l'influenza aviaire au Burkina Faso", avait-il déclaré. Près de 50.000 poulets sont morts depuis février dans une ferme privée située à Koubri, une localité située à une quarantaine de kilomètres au sud de Ouagadougou, selon un responsable du département des ressources animales.
"Des mortalités importantes de volailles ont été enregistrées courant février-mars 2015 au niveau des élevages traditionnels et modernes" de deux provinces, dont celle de Kadiogo, qui couvre la capitale et sa banlieue, a déclaré le ministre.
La Côte d'Ivoire dont les échanges commerciaux avec le Burkina, pays enclavé et pauvre sont importants, est "menacée", a averti Bernard Vallat, directeur général de l'Organisation mondiale de la Santé animale (OIE).
Le virus H5N1, propagateur de la maladie "n'est pas seulement diffusé par la volaille, il est aussi transmis par les oiseaux sauvages qui font des migrations", a souligné le Dr. Vallat.
La grippe aviaire "est transmissible à l'homme, cela justifie une action de grande ampleur", a-t-il souligné. La souche H5N1 du virus a tué plus de 400 personnes dans le monde depuis son apparition en 2003.
LIBERIA: EBOLA BAISSE, LE TRAFIC DE DROGUE REFAIT SURFACE
Zoom DOSSO, Orlind COOPER |
Publication 02/04/2015
Bo Waterside (Liberia), 2 avr 2015 (AFP) - Depuis que le Liberia a rouvert ses frontières en février, après plusieurs mois de fermeture en raison de l'épidémie d'Ebola, les trafiquants ont repris du service, constate un responsable de l'agence anti-drogue à Bo Waterside, à la frontière avec la Sierra Leone.
Dans cette localité du nord-ouest du Liberia, où hommes et marchandises circulent beaucoup avec le commerce transfrontalier, "le trafic de drogue est un défi très sérieux", affirme Octavius Manning, chef de l'antenne locale de l'agence nationale anti-drogue (DEA) à une équipe de l'AFP qui s'est rendue sur place fin mars.
"Les chauffeurs de taxis, les commerçantes et même des agents de sécurité sont impliqués", explique-t-il, les yeux rivés sur les voitures franchissant le pont qui enjambe le fleuve Mano pour rentrer au Liberia. "C'est la partie déterminante de notre travail ici.
Presque chaque jour, nous découvrons de nouvelles ruses de narcotrafiquants. Ils dissimulent les drogues dans les marchandises", poursuit Octavius Manning, qui commande une petite équipe de trois personnes, sollicitée en permanence.
Avec Foya et Ganta (nord), qui jouxtent la Guinée, Bo Waterside est un des trois importants points d'accès terrestres au Liberia, qui avait fermé ses frontières fin juillet et imposé un couvre-feu en août, entre autres mesures radicales, pour tenter d'enrayer la propagation d'Ebola.
Depuis décembre 2013, l'épidémie a fait près de 10.500 morts sur plus de 25.000 cas recensés, essentiellement en Guinée, au Liberia et en Sierra Leone, d'après un bilan de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) arrêté au 29 mars.
Dans l'ensemble, le nombre de nouveaux cas est en baisse. Si la tendance est repartie à la hausse dans certaines zones en Guinée et en Sierra Leone, le Liberia (plus de 4.300 décès sur plus de 9.700 cas) semble sur la bonne voie pour contenir le virus, n'ayant enregistré en un peu plus de cinq semaines qu'un cas positif, une femme décédée le 27 mars.
- "Un gros risque" -
Grâce à l'amélioration de la situation, les frontières libériennes ont été rouvertes le 22 février, permettant à Bo Waterside de renouer avec sa circulation intense habituelle où se mêlent simples voyageurs, commerçants, petits voleurs mais aussi contrebandiers aguerris et narcotrafiquants en réseaux, indique Octavius Manning.
Depuis, la DEA de Bo Waterside a effectué sept arrestations et saisi environ 80 kg de marijuana de "qualité supérieure", d'une valeur d'environ 10.000 dollars (9.300 euros). M. Manning montre à l'AFP diverses drogues saisies depuis juin 2014, d'une valeur globale de 75.000 dollars (près de 70.000 euros), stockées dans son bureau.
"Octavius et son équipe, nous les appelons +Les Rocs+ à cause de leur ténacité dans le travail", témoigne Sidiki Waah, un habitant. "Ils ont procédé ici à des arrestations incroyables, que personne ne pouvait imaginer!"
Le tableau de chasse de M. Manning comprend des policiers et membres des forces de sécurité indélicats, haut placés pour certains, qui sévissaient de part et d'autre de la frontière. Ces dernières années, l'Afrique de l'Ouest est devenue une zone de transit pour les drogues produites en Amérique latine et destinées à l'Europe.
Dans certains pays, des responsables politiques ou de la sécurité sont notoirement impliqués dans le narcotrafic, d'après l'Office des Nations unies contre le trafic de drogue et la criminalité (ONUDC).
Des arrestations retentissantes de barons de la drogue et le travail sur le terrain d'agents locaux sont cependant en train de changer la donne. Ainsi, selon l'ONUDC, la quantité de cocaïne écoulée en Afrique de l'Ouest a été quasiment divisée par trois en six ans, passant de 43 tonnes en 2007 à 16 tonnes en 2013.
Au Liberia, la DEA a saisi l'année dernière plus de 1,4 kg d'héroïne et près de 2,9 tonnes de marijuana ainsi que plus de 250 gr de cocaïne, selon des chiffres de l'agence. Octavius Manning regrette cependant que son équipe ne dispose pas de moyens adéquats pour sa mission dans des zones sillonnées de nombreuses pistes.
Elle n'a ni kits de test, ni balance, ni ordinateur, ni moto. Or, dit-il, "il y a plus de 50 points de passage illégaux entre le Liberia et la Sierra Leone. Pour les surveiller tous efficacement, nous devons être mobiles".
Plus inquiétant encore, les agents de la DEA ne sont pas autorisés à porter des armes, affirme-t-il, ce qui met leur vie en danger lorsqu'ils doivent affronter des trafiquants ou suspects armés. Comme le jour où lui-même est intervenu contre un Sierra-Léonais qui tentait de traverser le fleuve Mano dans une pirogue remplie de marijuana.
"Nous nous sommes battus sur le fleuve. Il avait une arme, pas moi. Il a réussi à s'échapper. J'ai saisi la pirogue", raconte-t-il. "Plus tard, j'ai réalisé que j'ai pris un gros risque. Il aurait pu me tuer."
ISAAC ZIDA ACCUSE LES GRÉVISTES DE VOULOIR INSTAURER UN "CLIMAT D'ANARCHIE"
Ouagadougou, 2 avr 2015 (AFP) - Le Premier ministre Isaac Zida a accusé les grévistes impliqués dans les nombreux mouvements sociaux des dernières semaines au Burkina Faso de vouloir instaurer un "climat d'anarchie" avant l'élection du successeur du président renversé Blaise Compaoré.
Le gouvernement qui assure la transition jusqu'aux élections prévues en octobre "s'opposera désormais" avec "fermeté et responsabilité" à "toute tentative de déstabilisation, d'où qu'elle vienne", a averti M. Zida dans une déclaration radiotélévisée dont le texte a été transmis mercredi soir à l'AFP.
Alors que le gouvernement "s'emploie à rassurer et convaincre les investisseurs de rester ou de venir s'installer dans notre pays", les grévistes veulent "saper ces efforts en installant un climat d'anarchie, comme pour défier ouvertement l'autorité de l'Etat", a ajouté le chef du gouvernement qui est aussi ministre de la Défense.
Les "mouvements de grèves désordonnées", "revendications intempestives", "occupations des lieux de travail" et autres "entraves à la liberté de circuler", "indiquent clairement que l'on veut empêcher le gouvernement de travailler et, à terme, les élections de se dérouler", a-t-il asséné.
Une grève des chauffeurs routiers lundi et mardi a bloqué l'approvisionnement en pétrole de centrales électriques, provoquant des délestages importants dans le pays. Les chauffeurs exigeaient l'application d'une convention collective censée entrer en vigueur en 2011 et qui prévoit une revalorisation salariale et leur déclaration à la sécurité sociale.
"Faire passer les intérêts individuels et corporatistes avant le bien commun, c'est faire le jeu des revanchards qui n'ont pas encore digéré la perte du pouvoir et de ceux qui s'activent à dévoyer l'insurrection populaire", a commenté M. Zida.
Il a épinglé des "revendications égoïstes, dont certaines sont manifestement surréalistes", et invité les travailleurs à "ne pas se laisser abuser". Les grèves se multiplient depuis plusieurs mois au Burkina Faso, où une insurrection populaire a poussé le président Compaoré à quitter le pouvoir fin octobre après 27 ans de règne.
Une autre grève, qui touchait depuis une semaine les Brasseries du Burkina (Brakina), est en voie de résorption après que ses agents ont accepté une augmentation de 15% en plus d'une prime, au lieu des 80% exigés, de source syndicale.
La Confédération générale du travail du Burkina, principale centrale syndicale qui contrôle l'éducation, la santé ou encore les télécoms, a annoncé une grève le 8 avril pour exiger la réduction du prix du carburant.
Abidjan, 2 avr 2015 (AFP) - Entre réformes favorables aux investisseurs, découvertes prometteuses et retour à la paix une décennie de crise, la Côte d'Ivoire, aux riches sous-sols, tente de rattraper son retard minier pour faire de ce secteur un pilier de son économie.
L'activité minière ne représente aujourd'hui guère plus de 5% du produit intérieur brut, selon les données officielles. Un pourcentage très faible pour un pays regorgeant d'or, de diamant, de fer, de nickel, de bauxite, de cuivre ou encore de manganèse.
La Côte d'Ivoire est située au coeur de la "Birmian Greenstone Belt", une ceinture de roches volcaniques sédimentaires riches en minerais qui s'étend du Sénégal au Ghana, avec des gisements d'or espérés comme les plus importants au monde.
Et "les sous-sols ivoiriens représentent à eux seuls 35% de ces roches volcaniques sédimentaires", s'émerveille Stanislas de Stabenrath, un consultant minier indépendant. La découverte de ce potentiel n'est pas récente.
La première mine d'or du pays a été ouverte en 1905, selon ce spécialiste. Une carte géologique ivoirienne assez précise est disponible depuis le début des années 1970. Mais "pendant longtemps, la Côte d'Ivoire ne s'est pas intéressée à son sous-sol.
Félix Houphouët-Boigny s'est concentré sur l'agriculture", commente M. de Stabenrath. Le "père de l'indépendance" ivoirienne a en effet misé sur le cacao pour développer son pays. Un pari qui s'est avéré gagnant, la Côte d'Ivoire vivant un "miracle économique" des années 1960 à 1980... jusqu'à l'effondrement des cours de l'or brun, qui l'a plongée dans la récession.
Ancienne 4e puissance économique d'Afrique avec un PIB proche de celui de la Corée du sud, le pays se trouve aujourd'hui au 11e rang continental, selon la Banque africaine développement (BAD). La crise politico-militaire de 2002-2011, marquée par la partition du territoire, fut dévastatrice économiquement.
L'avènement d'Alassane Ouattara en mai 2011, au terme de cinq mois de violences postélectorales qui firent plus de 3.000 morts, a inversé cette tendance. Depuis trois ans, la Côte d'Ivoire, redevenue stable, flirte avec les 9% de croissance annuelle. Les autorités veulent faire de leurs sous-sols une locomotive du développement national.
- 'Pleine expansion' -
"Le secteur minier est en pleine expansion", se félicite le Premier ministre Daniel Kablan Duncan depuis le site de Tongon (nord), où de puissants engins s'activent au fond d'un immense cratère. Avec 25.000 emplois directs et indirects, il génère un chiffre d'affaires de 301 milliards de francs CFA (env 460 millions d'euros) en 2014, selon le chef du gouvernement.
Signe du volontarisme de l'Etat, la délivrance de permis de recherche a presque triplé, bondissant de 57 en 2009 à 140 en 2014, tandis que les permis d'exploitation ont doublé, passant de 5 à 11 sur cette période, selon le ministère des Mines.
Un code minier attractif a été adopté l'an dernier pour stimuler les investisseurs. "Les avancées sont significatives", se réjouit Nohou Koné, un ancien président de la chambre des mines. "Tout cela va dans le bon sens."
Les quantités extraites s'envolent. La production de manganèse a été multipliée par neuf (40.000 tonnes contre plus de 360.000) entre 2011 et 2014, selon le ministère des Mines. Celle de l'or a quadruplé en cinq ans, passant de 4,6 tonnes en 2010 à 18,6 en 2014.
Et quatre nouvelles mines d'or devraient ouvrir d'ici 2017. "Mais il ne faut pas verser dans la satisfaction béate. 18 tonnes, c'est juste une étape", tempère M. Koné, qui souhaite voir la Côte d'Ivoire "rattraper" le Ghana voisin, 2e producteur d'or d'Afrique, où 96 tonnes de ce métal précieux ont été extraites en 2014.
Un pari pour l'instant ambitieux vu les disparités entre les deux pays. Au Ghana, la "tradition minière" est ancrée et les investisseurs bien accueillis, quand la bureaucratie ivoirienne est source de tracas, peste un expert.
"Le traitement des dossiers n'avance pas très vite. Certains perdent patience", observe-t-il, citant l'entreprise canadienne Newmont, géant du secteur, qui "voyant que ni ses permis, ni ceux de ses partenaires n'étaient acceptés, a fermé ses bureaux en Côte d'Ivoire" en 2012.
Si les "majors" du secteur manquent encore à l'appel, les acteurs de moindre taille, eux, répondent présents. A l'instar de Randgold, qui exploite la mine d'or de Tongon.
"La Côte d'Ivoire est un pays où nous nous sentons très bien", s'enthousiasme son PDG Mark Bristow, qui investira 6 millions de dollars en 2015 dans l'exploration en Côte d'Ivoire, soit "plus que dans d'autres pays africains" du fait du potentiel ivoirien "sous-exploité".
SRAJ : DES DÉFIS A RELEVER CHEZ LES JEUNES DE ZIGUINCHOR
Ziguinchor, 2 avr (APS) - L'accès des jeunes à l'information et aux services relevant de la santé reproductive demeure problématique dans la région de Ziguinchor (sud) dont la plupart des communes font face à de nombreux handicaps dans ce domaine, a constaté l'APS.
Ce constat a été fait par une équipe de journalistes sénégalais en déplacement dans cette région, pour des observations de terrain sur le thème de la Santé de la reproduction des adolescents et des jeunes (SRAJ) et de l'accès des jeunes aux services de planification.
Scolarisés, actifs ou en apprentissage d'un métier, les jeunes de Ziguinchor semblent avoir commun un même problème d'accès à l'information et aux services de santé adaptées à leur âge et à leurs besoins.
Interrogés dans leurs établissements, les rues de la capitale du sud, au marché devant leurs étals ou au cours d'entretiens dans les points de stationnement de motos-taxis, garçons et filles âgés de 13 à 18 ans ont confessé les mêmes difficultés.
Ils disent avoir du mal à accéder à des informations et des services conviviaux qui leur permettraient d'appréhender les problèmes liés à leur santé sexuelle et reproductive.
Des clubs d'éducation à la vie familiale (EVF) en léthargie dans les collèges d'enseignement, permettent de confirmer cela, de même que le manque de professeurs ou de maîtresses d'économie familiale, l'inexistence d'espaces-jeunes, entre autres situations.
Ziguinchor ne compte par ailleurs qu'un seul centre conseil adolescents (CCA), en "état de délabrement total", alors que les différentes structures de santé ne disposent pas d'espace dédié à l'accueil et la prise en charge de la santé reproductive des jeunes.
Dans la commune de Niaguiss, à 18 km de Ziguinchor, en passant par Fanda et Djifangor, le CEM de Agnack, par exemple, fait état de "difficultés énormes pour les jeunes élèves" en quête d'information sur leur santé sexuelle et sur les services disponibles pour se protéger des maladies sexuellement transmissibles.
"On ne sait pas où se tourner lorsqu'on a besoin de se confier ou d'avoir des informations sur les services disponibles en matière de santé reproductive", a confié Aliou Kama, élève en 3e et président du gouvernement scolaire.
Porte-parole du jour du groupe, il a expliqué que les informations disponibles pour les jeunes proviennent du professeur de Sciences de la vie et de la terre qui consacre des minutes de son cours à leur prodiguer des connaissances sur la santé reproductive.
Timides face au groupe de journalistes venus de Dakar accompagnés de quelques confrères de la région, ces élèves de 3e se sont confiés beaucoup plus facilement lors d'entretiens groupés qui ont suivis la rencontre avec le principal et quelques professeurs dans la bibliothèque de l'école.
Manque d’informations, non-accompagnement des parents sur les questions de sexualité et de santé reproductive, nombre élevé de grossesses précoces, autant de problèmes qui sont revenus constamment dans les échanges.
"Les parents sont les premiers responsables, puisque rares sont ceux qui discutent avec leurs enfants en âge de puberté sur les questions liées à la sexualité pour les protéger contre les grossesses précoces, source de déperdition scolaire", a soutenu Maimouna Coly.
Depuis le retrait d'un programme de l'USAID sur les violences basées sur le genre en 2009, toutes les activités de sensibilisation sur la santé sexuelle et reproductive ont cessé dans cet établissement.
Même situation au CEM Tété Diadhiou, à Escale, un quartier de Ziguinchor dont l'établissement compte un Club d'éducation à la vie familiale (EVF).
"Aujourd'hui, le rôle longtemps joué par ces clubs dans la conscientisation des jeunes et des adolescents, n'est plus le même du fait d'un manque de moyens pour dérouler les activités de sensibilisation et de mobilisation sociale", a expliqué Ady Diankha, coordonnateur régional des clubs EVF.
Les Leaders élèves-animateurs (LEA) formés à intervenir auprès de leurs pairs par les professeurs relais-techniques (PRT), essaient avec les moyens du bord de mener des activités d'information et de sensibilisation sur la santé sexuelle et reproductive.
Selon Rougyiatou Sarr, LEA dans le club EVF, élèves et professeurs sont obligés de cotiser "pour faire une mobilisation, louer un matériel de sonorisation, inviter un groupe de danse ou de théâtre afin de faire passer les messages de prévention"
Sans animation, les élèves ne répondent pas aux conférences, expositions ou autres activités de sensibilisation et d'information organisées par le club, a-t-elle renseigné.
Les élèves du CEM Baïla, situé dans la commune de Bignona, à une cinquantaine de kilomètres de Ziguinchor, disent également être confrontés aux mêmes problèmes.
"Nous n'avons pas d'espaces jeunes ou de centre-conseils où des services liées à la santé de la reproduction sont offerts en toute confidentialité, comme le dépistage, la planification entre autres", a souligné Djibril Bodian devant ses camarades.
Pour sa camarade de classe Khady Coly, les parents accompagnent rarement leurs enfants dans leur éducation sexuelle, considérant "toujours tabou les échanges sur ce sujet entre adultes et jeunes", alors qu'une bonne de la tranche d'âge (15-24 ans) est active sexuellement). Selon la dernière Enquête démographique (EDS) de 2013, 30% des jeunes sont actifs sexuellement dès l'âge de 15 ans.
ABDOU FALL : ''LE GOUVERNEMENT A BESOIN D’ÊTRE ACCOMPAGNE"
Dakar, 2 avr (APS) - Les Sénégalais doivent s'unir autour du gouvernement pour la mise en œuvre des réformes engagées dans le cadre du Plan Sénégal émergent (PSE), dans le but de changer de visage du pays "dans les 20 ans à venir", a soutenu, jeudi à Dakar, l'ancien ministre libéral Abdou Fall, qui vient de rejoindre les rangs de l'Alliance pour la République (APR, au pouvoir). "Il y a une situation politique nouvelle", a fait observer, au cours d'une conférence de presse, le président du mouvement Alternative citoyenne/ Andu Nawlé.
"Le pays est dans un processus de recomposition politique très importante. À côté du pôle socialiste qui a été défait et du pôle libéral qui a été défait, il y a un nouveau pôle républicain qui a émergé et qu'on doit consolider autour du PSE pour que dans les 20 ans à venir, notre pays ait un autre visage", a-t-il déclaré.
"Notre responsabilité nous commande d'inscrire notre action politique dans une perspective qui permet à notre nation de faire face à des devoirs en matière de sécurité, de stabilité, de démocratie et de développement", a-t-il dit.
Les membres du mouvement Alternative citoyenne/Andu Nawlé ont été convaincus par les réformes engagées par le gouvernement, dont le PSE, ce qui les a motivés à rejoindre l'APR, a indiqué Abdou Fall.
Le PSE est un programme de développement censé conduire le Sénégal à l'émergence à l'horizon 2035.
Le gouvernement actuel "propose un programme de développement fondé sur une vision claire, rassemblons nos visions autour de ce programme pour changer les conditions de vie des Sénégalais", a lancé Abdou Fall.
Cette vision se fonde "sur un futur que nous souhaitons construire ensemble afin de conduire le pays à l'émergence. Notre responsabilité nous commande de nous mettre résolument au service d'une telle ambition (…)", a-t-il dit.
40 MILLIONS DE FRANCS PARTIS EN FUMÉE
Incinération de drogue et médicaments contrefaits saisis entre 2012 et 2014 à Louga
Louga, 2 avr (APS) – La Direction régionale des douanes de Saint-Louis (nord) a procédé jeudi à l'incinération de drogue et de médicaments contrefaits d'une valeur de quarante millions de francs CFA saisis entre 2012 et 2014 dans la région de Louga, a constaté l'APS.
L'opération s'est déroulée sur un terrain vague, situé sur la route de Coki, dans la comme de Louga, en présence du directeur régional des douanes de Saint-Louis, Babacar Mbaye, du gouverneur Ange Faye et d'autres responsables de la sécurité publique et de la Brigade des sapeurs-pompiers.
"Il s'agit d'un important lot de produits pharmaceutiques, de médicaments contrefaits et d'une centaine de kilogrammes de chanvre indien d'une valeur d'une quarantaine de millions de francs. Leur incinération entre dans le cadre de la mission dévolue à la Douane", a déclaré à l'APS, le colonel Babacar Mbaye, directeur régional des douanes.
"Nous remercions le gouverneur de la région de Louga dont la réaction a été déterminante dans la mise en oeuvre rapide de cette action, et les responsables de la police, de la gendarmerie. La collaboration avec leurs services est déterminante dans la réussite de nos actions", a souligné le colonel Mbaye.
"C'est une saisie qui est là depuis deux ans. Dès que nous avons été saisis par la Direction régionale des douanes, nous avons fait le nécessaire pour que ces produits soient incinérés. C'est une action normale de l'Etat qui contribue à lutter contre les trafics qui ont une conséquence négative sur la vie des populations", a pour sa part déclaré le gouverneur de Louga.
Le chef de l'exécutif régional de Louga est également président de la Commission régionale de lutte contre la drogue et la stupéfiants.
Des détenus de la Maison d'arrêt et de correction de Louga ont assisté à l'opération. "Il s'agit de les sensibiliser davantage sur les méfaits de la drogue et des trafics qui valent à plusieurs pensionnaires un séjour carcéral", a expliqué Ange Faye.
La Direction régionale des douanes de Saint-Louis est chargée de la protection de l'économie et de la lutte contre ce trafic illicite dans les régions de Saint-Louis, Matam et Louga.
"C'est un vaste territoire qui représente le tiers du pays. C'est une zone immense à contrôler. Les agents font de très bons résultats en dépit des moyens humains et logistiques limités. Des efforts sont en train d'être faits par les pouvoirs publics et nous attendons la sortie prochaine d'une nouvelle promotion pour renforcer les ressources humaines", a dit le colonel Mbaye.
HISSÈNE HABRÉ SERA JUGÉ PAR UN MAGISTRAT BURKINABÉ
Dakar, 2 avr (APS) – L'Union africaine (UA) a désigné un magistrat burkinabè pour faire juger au Sénégal l'ancien président tchadien Hissène Habré, selon BBC Afrique.
Ce juge, ancien président d'une cour d'assises du Burkina Faso, a été choisi à la suite d'un appel à candidatures de l'UA et sera assisté d'assesseurs sénégalais, précise la radio.
Elle signale que les magistrats sénégalais et tchadiens n'étaient pas autorisés à postuler, par souci d'impartialité de la juridiction chargée de juger l'ex-président tchadien.
Hissène Habré, 73 ans, s'est réfugié au Sénégal depuis le renversement de son régime en 1990 par l'actuel président tchadien, Idriss Déby. Accusé de milliers d'assassinats, il est arrêté depuis 2013, à Dakar.
Le tribunal spécial créé par l'UA en vue de la tenue de son procès au Sénégal a rendu le 13 février dernier une ordonnance le renvoyant devant une cour d'assises spéciale, afin qu'il soit jugé pour crimes contre l'humanité, crimes de guerre et de torture.