Dakar, 2 avr 2015 (AFP) - Trois soldats accusés d'être impliqués dans un coup d'Etat manqué fin décembre 2014 en Gambie ont été condamnés à mort, et trois à la prison à vie après leur procès tenu en secret devant un tribunal militaire, selon Amnesty International et des militaires gambiens jeudi.
Annoncés par Amnesty dans un communiqué diffusé par son bureau pour l'Afrique de l'Ouest et du Centre, basé à Dakar, le procès et les condamnations ont été confirmés à l'AFP par des militaires à Banjul joints jeudi soir.
"Un tribunal militaire a condamné trois soldats à mort et trois autres à la réclusion à perpétuité à l'issue d'un procès ayant eu lieu lundi 30 mars", a affirmé Amnesty. Le procès "s'est déroulé en secret, les médias et des observateurs indépendants se sont vu interdire d'y assister".
Les militaires joints, ayant tous requis l'anonymat, ont confirmé les six condamnations qui, selon l'un d'eux, ont été "prononcées lundi matin (30 mars)" lors d'une audience placée sous forte surveillance sécuritaire.
Parmi les accusés, figuraient Modou Njie, Saikou Jarju et Lamin Sanneh, qui "ont écopé de la peine de mort". Trois autres, Abdoulie Jobe, Amadu Sow et Buba Bojang, "ont été condamnés à la prison à vie", a précisé la même source.
Modou Njie, blessé lors du coup d'Etat manqué de fin décembre 2014, ne "semblait pas avoir complètement recouvré la santé", a-t-elle indiqué, sans plus de détails. Un proche d'un des condamnés à mort a indiqué à l'AFP que sa famille n'a pas été autorisé à le voir depuis le 30 mars.
Amnesty a indiqué que d'après ses informations, "il est possible que les soldats aient été déclarés coupables de trahison, de conspiration, de mutinerie et d'aide à l'ennemi".
- "Doutes" sur l'équité du procès -
A Banjul, le palais présidentiel a été attaqué le 30 décembre 2014 par des hommes armés, en l'absence du chef de l'Etat Yahya Jammeh, alors en séjour privé à l'étranger. Les autorités gambiennes ont annoncé avoir identifié une quinzaine de participants à l'attaque, dont certains ont été tués durant les combats.
M. Jammeh, qui dirige la Gambie d'une main de fer depuis le coup d'Etat qui l'a porté au pouvoir en 1994, a déclaré vouloir "faire un exemple, "promettant de se "débarrasser" des meneurs de l'attaque "un par un, jusqu'au dernier".
Selon Amnesty, "en janvier, au moins 30 proches" des suspects identifiés "ont été incarcérés sans inculpation et privés de la possibilité de s'entretenir avec des avocats et avec leur famille. Beaucoup ont été remis en liberté depuis lors, mais un certain nombre sont toujours détenus au secret trois mois plus tard".
L'ONG "demande que les condamnations à mort soient commuées en peines d'emprisonnement, en attendant l'ouverture d'un nouveau procès respectant les normes internationales d'équité en la matière sans que la peine de mort ne puisse être requise".
"Le système gambien de justice présente de graves déficiences et l'équité de ce procès nous inspire des doutes, étant donné qu'il s'est tenu en secret", a déclaré Stephen Cockburn, un responsable adjoint du bureau régional d'Amnesty à Dakar.
Le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme est "profondément préoccupé" par ces condamnations en Gambie, à l'issue d'un procès tenu en secret qui jette par ailleurs des doutes sur le respect des droits de la défense, selon porte-parole, Rupert Colville.
"Nous espérons que les six détenus seront autorisés à faire appel, comme c'est leur droit, et nous appelons le gouvernement gambien à maintenir son moratoire sur l'application de la peine de mort", a déclaré M. Colville à Genève. Neuf prisonniers, dont deux Sénégalais, qui étaient dans le couloir de la mort en Gambie y ont été exécutés en août 2012.
Rebondissement dans l’affaire opposant le député, Mamadou Lamine Diallo et le Directeur général du Port de Dakar. La justice qui a tranché hier, à condamné le parlementaire
Le verdict concernant l’affaire Nécotrans qui opposait le Directeur général du Port, Dr Cheikh Kanté au député du Mouvement «Tekki », Mamadou Lamine Diallo, vient d’être vidé.
«Le tribunal a condamné le député, Mamadou Lamine Diallo, à payer 200 000 francs et 1 franc symbolique au Directeur général du Port de Dakar, Cheikh Kanté. Mieux, le juge a estimé que les informations qui avaient été diffusées par le représentant du peuple, concernant la perte de quelques 3000 emplois dans cette affaire Nécotrans, ne sont pas fondées.
Suffisant pour que le juge ordonne dans sa décision que le parlementaire, Mamadou Lamine Diallo, refasse le tour des rédactions de la place qui l’avait diffusé (L’Observateur, Le Soleil, L’As et la Tribune), pour rétablir la vérité dans cette affaire Nécotrans.
Quant au Directeur de publication du Journal La Tribune, qui avait été attrait à la barre en même temps que le dé- puté, Mamadou Lamine Diallo, il a lui aussi été condamné à 1 mois avec sursis», mentionne un communiqué rendu public par le cabinet politique du Dr Cheikh Kanté.
Toutes choses, dit la même source, qui font dire aux partisans du Directeur général du Port de Dakar, que «cette décision de justice doit servir de leçon à des parlementaires ayant intégré, l’Assemblée nationale par le biais du plus fort reste.
Une manière de stopper le chantage que certaines personnalités exercent maladroitement et honteusement sur le Directeur général du Port de Dakar.»
Fort de cette décision de justice, les compagnons de Cheikh Kanté interpellent le président du groupe parlementaire de la majorité, Moustapha Diakhaté, «pour qu’il recadre ces collègues qui sont dans la dérive.»
La guéguerre politique à Grand Yoff risque de rendre le goût du ngalakh amer dans plusieurs maisons de la dite localité car la mairie, qui comptait sur une subvention de 35 millions de francs pour aider 1000 chefs de familles, n’a reçu que le tiers de cette somme. Ce qui met les autorités locales dans une position inconfortable .
Beaucoup de familles chrétiennes résidents à Grand Yoff risquent de passer les fêtes de Pâques sans gouter à la saveur de la traditionnelle ngalakh parce que la mairie, qui avait promis d’aider 1000 chefs de familles, est presque dans l’impossibilité de tenir cette promesse.
Apres avoir estimé à 35 millions fcfa la somme nécessaire pour aider une bonne partie de sa population, le maire Pape Madiop Diop n’a reçu que 15 millions fcfa. Pourtant, la commission sociale, à la suite d’une réunion avec le précepteur, avait validé le budget, renseigne Bassirou Samb, chef de cabinet du maire.
Et c’est en fonction de cette décision, qu’ils avaient, au niveau de la mairie, fait leur estimation sur le nombre de bénéficiaires. «Avec 15 millions fcfa, on ne peut plus assurer l’aide à 1000 chefs de familles», se désole t-il. Conscient que les populations comptent énormément sur cette aide pour préparer un bon ngalakh de Pâques M. Samb appelle à la compréhension.
«Nous appelons la population à la collaboration et à la compréhension. Il est vrai qu’il nous sera difficile de satisfaire tout le monde mais actuellement nous nous sommes en train de dé- ployer tous les moyens pour combler le vide avec la distribution des denrées alimentaires», rassure Samb qui craint la réaction des populations qui ont cru en leur parole.
«Nous avions prévu 1000 personne et il y’a déjà 2500 sur liste d’attente», conclut-il. Contrairement à Grand-Yoff, les Catholiques de Keur Massar n’ont pas connu de problème. Ils ont reçu un appui du directeur général du port.
«L’Amicale des jeunes de Saint-Michel de Keur Massar, qui regroupe environ 500 jeunes, remercie, à traverser le mouvement que je coordonne le Dr Cheikh Kanté pour son appui. Il n’a ménagé aucun effort pour contribuer à la réussite de la fête. Une manière pour lui de renforcer le dialogue Islamo-Chrétien», s’est réjouie Lydie Clarisse Djiba.
Qui met en garde les détracteurs du patron du port: «Le mouvement se constitue en bouclier pour défendre le docteur Cheikh Kanté contre tous ceux qui, jaloux de sa générosité à l’égard de toutes les religions, s’attaquent à lui».
ABDOU FALL FAIT LE GRAND SAUT DANS LES PRAIRIES MARRON BEIGE
ACCÉLÉRATION DE LA CADENCE DE LA TRANSHUMANCE POLITIQUE
L’ancien ministre et directeur de cabinet politique du Président Abdoulaye Wade, Abdou Fall, a dissout son mouvement «Andu Nawlé» dans l’Alliance pour la République (Apr). Il l’a officialisé hier, au cours d’une conférence de presse.
L’accélération de la cadence des ralliements d’anciens dignitaires du Pds et d’autres formations politiques vers l’Alliance pour la République (Apr) se poursuit dans un rythme frénétique.
Abdou Fall vient d’ajouter son nom sur la liste des transhumants vers les prairies de l’Apr. Se disant «parfaitement à l’aise en rejoignant le parti au pouvoir», Abdou Fall s’érige en donneur de leçons à ceux qui critiquent la transhumance.
Pour lui, «le concept de transhumance est un peu dur à l’endroit de la classe politique. Il faut être humain avec les hommes politiques.
On peut avoir des points de vue différents, mais il faut qu’on apprenne à se respecter». Justifiant son adhésion, l’ancien ministre de santé sous Wade soutient «jamais le Sénégalais n’a eu un plan aussi révolutionnaire que le Plan Sénégal émergent depuis le régime Senghor-Dia».
Poursuivant dans ses envolées lyriques à l’endroit du patron de la prairie marron beige, Abdou Fall d’indiquer, «Macky Sall a la force de gérer les situations, c’est un leader fédérateur et modérateur et j’ai envie de contribuer sa vision avec dans sa force politique».
Toujours dans ses justifications, il renchérit : «aujourd’hui il n’a rien a partagé à Apr car tous les postes sont occupés, que se soit des postes ministériels, de parlementaires ou de direction, tout est occupé. Donc, je vois mal les gens dire que je suis venu pour avoir un poste».
DANSOKHO A FRÔLÉ LA PRISON
Reconnu coupable de diffamation dans le procès l'opposant à Abdoulaye Wade, le ministre d'État est condamné à trois mois avec sursis
L’ancien président de la République du Sénégal, Me Abdoulaye Wade sera certainement content en apprenant la nouvelle. Il a eu gain de cause sur le ministre d’Etat, par ailleurs président d’honneur du Parti de l’indépendance et du travail (Pit).
Le tribunal correctionnel de Dakar a rendu, hier, le délibéré du procès en diffamation opposant le leader du Parti démocratique Sénégalais (Pds), Me Abdoulaye Wade et le ministre d’Etat auprès du président de la République, Amath Dansokho.
Ce dernier, prévenu dans cette affaire, a été condamné à une peine de 3 mois assorti de sursis. En sus, il doit payer la somme de 10 millions de francs en guise de dommages et intérêts à Me Wade.
Me Abdoulaye Wade avait envoyé une citation directe à Amath Dansokho à la suite des déclarations que celui-ci avait faites, à Vélingara, sur les fuites de capitaux à l’étranger et dont Abdoulaye Wade serait l’auteur.
«Wade et son régime ont dilapidé tout l’argent du pays. A chacun de ses voyages, il ne portait pas moins de 6 milliards dans la soute de l’avion», avait déclaré Dansokho.
Le correspondant du journal « Le quotidien » à Vélingara, Abdoulaye Camara et Mohamed Guèye, le Directeur de publication ont été également condamnés. Ils ont écopé respectivement des peines de 3 et de 6 mois avec sursis.
PAPE DIOP INDIQUE LA VOIE
Le leader de "Bokk Gis Gis" suggère à Macky Sall de réduire son mandat en organisant une élection anticipée plutôt qu'un référendum
Le débat autour du référendum envisagé par le président de la République, Macky Sall pour réduire son mandat n’a pas laissé indifférent le leader de Bokk Giss-Giss, Pape Diop.
Si Moustapha Cissé Lô a proposé au Chef de l’Etat, Macky Sall de faire du «wax waxèt» au moment où Youssou Touré soutient que «seul Dieu ne fait pas du wax waxèt », l’ancien président du sénat se démarque totalement de cette position en rejetant l’idée d’organisation d’un référendum que nombre d’observateurs n’admettent pas à cause du coût de 8 milliards de francs qu’il va engendrer.
Selon Pape Diop, ce référendum ne fera pas économiser de l’argent au Sénégal. Pour la réduction du mandat présidentiel, Pape Diop qui s’exprimait sur la Rfm, interpelle Macky Sall sur ses promesses de campagne.
«C’est une promesse qu’il avait faite aux populations sénégalaises, une promesse qu’il doit tenir », a martelé Pape Diop. Selon ce dernier, pour économiser les ressources du pays, il faut passer par élection présidentielle anticipée.
Pour lui, «on n’a pas besoin d’un référendum. Il aurait suffi que le président de la République, Macky Sall prenne la décision d’organiser une élection anticipé pour que son mandat soit réduit». L’ancien maire de Dakar, Pape Diop s’est par ailleurs prononcé sur une éventuelle retrouvaille de la famille libérale pour une alliance en direction des prochaines élections présidentielles.
«Nous sommes de la même famille libérale. Nous avons partagé beaucoup de choses. Et ce qui nous lie est plus important que ce qui nous divise aujourd’hui. Nous sommes appelé un jour à nous retrouver, impérativement », a expliqué Pape Diop.
Relativement à son absence à la Présidence de la République, lors de la cérémonie de décoration dédiée aux anciens Premiers ministres et autres présidents d’Institutions au rang de Grand officier de l’Ordre national du lion, Pape Diop dit n’avoir «aucun commentaire à faire».
«QUAND, JE VOIS DÉFILER CES ANCIENS COMBATTANTS, C’EST UN PROBLÈME»
Me MBAYE JACQUES DIOP, ACTEUR DE LA MARCHE VERS INDÉPENDANCE
Témoin et acteur de l’histoire, Me Mbaye Jacques Diop est resté égal à lui-même. Le 55e anniversaire de l’accession du Sénégal à la souveraineté internationale a été l’occasion pour le président de l’Association des porteurs de pancartes, de prendre l’ascenseur, avec l’équipe de Grand-Place, pour remonter le temps. Dans cette première partie de l’entretien, l’ancien maire de Rufisque a donné sa position sur la place qu’on doit accorder aux anciens combattants sénégalais. Mbaye Jacques Diop en a profité pour analyser l’actualité politique du pays.
Grand-Place: Nous préparons la fête de l’indépendance du Sénégal, pouvez revenir sur les grandes étapes de la marche vers l’indépendance ?
Vous me donnez l’occasion de rendre hommage aux hommes et aux femmes qui, dans les années 50, un peu avant dans l’année 40, ont prit conscience leur situation colonisée et se sont battus pour arriver à l’indépendance. C’était une longue marche. D’abord, il fallait avoir la conscience que nous étions dans une situation de colonisé avec des colonisateurs. Car le système colonial français était fait de telle sorte qu’on avait l’impression que nous étions des citoyens français. Alors et que nous avons les mêmes droits et devoirs que les français pour les quatre communes.
Les sujets français, les autres étaient «commandés» par les commandants de cercle qui étaient des Sénégalais. Alors, il fallait démonter tout cela. Et on est arrivé à une prise de conscience collective pour savoir que nous sommes colonisés. Alors de grands hommes, des militants obscurs ont participé à l’indépendance. Ils ont commencé après la 2e guerre mondiale 39-45. C’est en ce moment qu’on a commencé à prendre compte de notre situation. Souvenez-vous qu’il y a eu en mai 1947, la révolte des malgaches à Madagascar et Houphet Boigny a crée la Rda en 1948.
Un peu avant, le Bds de Senghor, Lamine Gueye, grand patron de la Sfio, en Afrique, s’est battu aussi contre l’indigénat. Ces trois grands hommes ont apporté beaucoup au déclanchement de l’éveil de la conscience. Mais, c’est après les années 50 que véritablement la prise de conscience est née. C’est dans cette sale de classe qu’on s’est réuni pour harmoniser les positions, on a dit qu’on va voter pour l’indépendance immédiate. Nous étions 13, les 7 étaient pour l’indépendance et les 6 pour la fédération franco-africaine. Senghor était dans les 6. Senghor nous rappeler qu’il était sur les 6 mais il a accepté la majorité, c’est un grand démocrate, Abdoulaye ne l’aurait pas accepté.
Abdoulaye Ly propose que Mamadou Dia doit le rapporte du Sénégal, Mamadou Dia accepte alors qu’il était avec Senghor dans les 6, grand démocrate. Maintenant le 26 aout c’était un mardi, De gaulle arrive chez le gouverneur de l’époque. Nos demandes d’indépendance pour rester fidèle à la décision qu’on avait prise depuis Cotonou. Ce jour là était mémorable, j’ai dis que les algériens avait eu l’indépendance avec les armes à la main. Le Gabon avait négocié, la Tunisie avait négocié et pour le Sénégal c’était la première fois qu’on voyait tout le monde debout pour réclamer l’indépendance, un jour mémorable avec notre volonté d’arracher notre souveraineté internationale. Alors le général De gaule arrive et accueilli comme il devait être accueilli et quand Valdiodio Ndiaye a parlé, et son discours au nom de l’Ups et Pra en tant secrétaire général. Et De Gaulle de nous lancer: «A vous porteurs de pancartes, vous voulez l’indépendance? Prenez-là». C’était déjà une grande victoire.
Malgré cette première satisfaction, «l’injustice» a continué, après cette indépendance, car la reconnaissance n’était pas au rendez-vous, pourquoi ?
C’est vrai. Mais, c’est parce que si vous regardez bien la situation, nous étions des militants avec un bagage intellectuel pas très élevé. C’est le niveau Brevet-élémentaire, comme on disait à l’époque. Quand l’indépendance est survenue, Senghor et Mamadou Dia ont fait appel, naturellement, aux Sénégalais diplômés. Même si à partir de 1960, on a envoyé beaucoup de jeunes pour faire des formations en Trésor, Finances etc. Nous, on nous a envoyés en 1961 faire l’Inspectorat de la jeunesse et des sports pour deux ans.
«Il faut arrêter cette histoire de ’les gens de mon parti’»
Mais, Senghor a nommé avec Mamadou Dia, les Abdou Diouf, Babacar Bâ et les autres. Donc, nous avons été snobés, nous les militants. Il faut le dire et le reconnaître. C’est comme aujourd’hui, ceux qui disent, nous, on a crée l’Apr et on ne va pas accepter que les transhumants viennent entre autres. Nous aussi, nous disions à l’époque, «mais, c’est grâce à nous que tout cela est arrivé et maintenant, on a plus rien. Ce n’est pas juste». Et ça était un problème et je dois dire que moi en ce qui me concerne, c’est ce qui a fait en 1969, j’ai rompu les amarres. Je suis allé faire le Baccalauréat avant d’aller à l’Université. Car, si tu n’a pas de diplôme, tu n’as rien. Je suis allé en chercher.
Mais, il faut aussi que les gens soient dirigés par les gens compétents et capables. C’est ça aussi. Nous avons retrouvé notre dignité avec l’indépendance. Aujourd’hui, nous sommes à 55 ans de cette date mémorable. Mais, est ce que ce pourquoi nous nous battions est aujourd’hui au rendez-vous ? Peut- être, on dira à moitié parce que la pauvreté, le sous développement, même la faim et la soif sont encore là. Or, nous nous battions pour éradiquer tout cela. Pour avoir la liberté certes, mais d’entreprendre, d’agir, de faire-faire et d’être nousmêmes, en pleine expansion culturel, spirituel et social. Donc, il y a encore des progrès à faire. Après 55 ans d’indépendance, on a fait des progrès, mais il y a encore beaucoup à faire.
Vous avez l’habitude d’assister à de grands défilés et aujourd’hui, on parle de prise d’armes. Qu’est-ce que cela vous fait ?
D’abord, le premier défilé post indépendance, moi je l’ai organisé à Thiès. J’ai été nommé par Mamadou Dia, commissaire à la gestion basée dans cette ré- gion au quartier Diamaguène en face du camp Tropical. C’est Doudou Wagué qui avait une maison de 12 pièces. J’organisais avec les éclaireurs, les scouts, les âmes et les cœurs vaillants, les écoles etc. Il n’y avait pas de prise d’armes, presque.
C’était le défilé de la jeunesse. Quelques gens en caftan et chemises. C’était un grand moment avec le drapeau du Sénégal. Alors quand je revois ces moments là, aujourd’hui il y a un changement. Le défilé a pris de l’importance, de la grandeur. Il est devenu somptueux. C’est bien, on honore l’Armée et la jeunesse. Mais, est ce que faire un défilé pour honorer la date de notre indépendance est nécessaire ?
Je me pose des questions parce qu’une prise d’armes pour moi, ça suffit. C’est un symbole, on rappelle une date de notre histoire. Comme nous commémorons chaque année, le 26 août 1958. Là aussi, c’est l’indépendance de notre pays qui est proclamée, qui est fêtée. Il faut associer les segments de notre pays. L’Armée, les grands corps, mais je crois qu’une prise d’armes suffit. Même pour l’avenir. En France, le 14 juillet est fêté comme ça. Alors que ce pays a plus de moyens que nous.
Lors de la guerre du Vietnam et de la défaite de la France Dien Bien Phu, nos parents militaires sénégalais et africains, ils étaient dans les rangs de l’armée française et c’est encore eux qu’on a retrouvé dans les rangs de l’armée française en Algérie. Ils se sont battus contre les Vietnamiens et contre les Algériens. Donc, quand, je vois défiler ces anciens combattants, c’est un problème. Que l’on voit ceux qui ont fait la 2e guerre mondiale 39- 45 d’accord, mais qu’on fasse défiler ceux qui ont combattu les Vietnamiens, le Algériens, c’est un problème.
Autrement dit, vous préfériez qu’on les installe au niveau de la tribune officielle ?
Même pas ! Il ne devrait même pas défiler parce qu’ils étaient avec les colonialistes. Ils ont tiré au nom et pour le compte du Colon. Ils ont des médailles en France.
Vous êtes contre leur décoration ?
Non, je ne suis pas contre leur décoration. Ils ont été reconnus par la France pour services rendus. Mais, ils ne doivent pas participer à notre commémoration de notre indé- pendance. Ils n’ont pas été des artisans. Au contraire, si ça ne dépendait que d’eux, nous ne serions jamais indépendants. Et, je dis cela au nom des anciens que nous sommes. Nous, qui étions des anticolonialistes. On a souffert de cela. On s’est battu. Quand, au mois de mai 1954, il n’y avait pas de télévision comme ça. Quand, nous avons appris par la radio que Dien Bien Phu était tombé, mais nous avons fait la fête ici, même si nous n’étions pas nombreux.
Qu’est ce que vous conseillez au président Macky Sall pour aller dans ce sens parce qu’il a besoin de votre expertise?
Macky Sall est à encourager parce qu’après tout c’est un jeune. Il est né après l’indépendance et c’est pour nous, c’est un symbole fort. Il n’aura que 53 ans dans quelques mois. Ensuite, il a le tempérament, le calme, l’écoute pour pouvoir réussir. Maintenant, est ce qu’il est bien entouré ? Est ce qu’il a une bonne équipe ?
Parce qu’un président, quelles que soient ses qualités intellectuelles, morales et tout, il doit avoir une bonne équipe. C’est l’équipe qui fait pousse le président à gagner. Donc, Macky Sall doit réussir en rassemblant d’abord mais surtout aussi en cherchant à avoir une équipe performante. Nombreux sont les Sénégalais compétents et amoureux de leur pays qui peuvent lui apporter beaucoup. Et c’est le moment pour nous de lui dire qu’il faut arrêter cette histoire de «les gens de mon parti».
Il faut chercher, partout, de bons éléments. Je ne parle de pas de transhumants ou autres. Mais, il faut qu’il cherche dans ce pays, des élé- ments qui peuvent lui apporter quelque chose. Sinon, moi mon parti, le Ppc, il le soutient. La coalition Defar sa rew (Cdr) dont je suis le président et qui comprend 11 partis politiques, va être reçu par Macky Sall dans les prochains jours. Il nous a dit après le 4 avril et je crois que la position que nous prendrons est de le soutenir. Mais, nous ne sommes pas pour une fusion, ni pour être absorbé ni pour être intégré ou je ne sais quoi. Non. Nous allons le soutenir à chaque fois que de besoin et quand il fera quelque chose de bien, nous l’applaudirons.
«Mon parti a fusionné avec le Pds et il l’a regretté»
Mais vous aviez fusionné avec le Pds, pourquoi pas avec l’Apr ?
Non. Non. Moi, mon parti a fusionné avec le Pds et il l’a regretté. Nous l’avons fait dans un moment d’euphorie. A un moment où on me faisait la cour. Et notre parti s’est réuni et ceux, qui étaient euphoriques, étaient plus nombreux que les autres et la majorité l’a remporté comme avec Senghor. Mais, si c’était à recommencer, on n’allait pas le faire. Pour toute cette expérience, nous avons dit plus de fusion. Heureusement que le Ppc a su renaître de ces cendres parce que cette fusion n’avait pas été enregistrée au ministère de l’Intérieur.
Mais sans quoi, nous serions morts totalement. Ou alors reprendre un autre nom pour le parti. C’est une occasion de dire à l’opinion publique qu’en 2000, nous avons quitté le Ps au grand jour en dé- missionnant publiquement avec une lettre adressée à Abdou Diouf. Nous n’avons pas rejoints le Pds du tout. Nous n’avons pas rejoint la majorité qui est restée. Nous avons crée un parti immédiatement qui est allé aux Elections et qui gagné. J’ai été député de mon parti. Donc, nous n’avons jamais été transhumants.
Qu’est ce qui vous a poussé à soutenir Macky Sall ?
Macky Sall a beaucoup de qualités pour réussir. Même si les défauts ne manquent pas et comme nous ne sommes pas candidats à son poste, donc, on le soutient.
Etes-vous pour ou contre la réduction du mandat présidentiel ?
Moi, je suis sûr que pour le référendum, qui sera organisé en 2016 pour demander aux Sénégalais, s’ils sont pour ou contre la réduction de son mandat de 7 à 5 ans, ces derniers voteront, dans leur grande majorité, contre.
Pourquoi ?
Parce que les Sénégalais en toute conscience l’ont élu sur la base du mandat de 7 ans. Bien que 5 ans est la norme dans beaucoup de pays démocratiques. Des mandats de 5 ans, ça suffit. Il faudrait mieux avoir des mandats de 7 et 5 ans, plutôt faire 5 et 5 ans. Mais, moi ça m’est égal. Je suis un démocrate, je suis pour le mandat de 5 ans personnellement, mais dès lors que le peuple votera, on va être édifié. Mais, je dis qu’une voix, c’est une majorité. Les Sénégalais voteront à bon escient et le résultat ne sera mauvais car je suis sûr que les Sénégalais ne voteront pas pour la réduction du mandat.
Certains responsables de son parti disent que les 5 ans ne suffisent pas pour terminer les réalisations de Macky Sall…
Dans ce pays, on a trop tendance à dire réalisations et on oublie qu’on est un pays sous développé, un pays pauvre. L’important dans nos pays africains, c’est d’avoir une bonne conduite dans la gestion des affaires de l’Etat. Il vaut mieux une bonne gestion vertueuse que de parler d’infrastructures. On va s’endetter pour ces routes. Mais aussi, il faut savoir que le seuil qu’on ne pourra pas dépasser pour porter face à la demande sociale.
L’école, aujourd’hui, est presque en crise. Les parents, qui n’ont pas d’argent pour emmener leurs enfants dans les écoles privées. Mais, leurs enfants risquent d’avoir des problèmes. Ici, on ne se soigne pas comme il faut. Le chômage est endémique. Les gens sont presque tous au chô- mage. Voilà, les questions essentielles et sur lesquelles Macky Sall doit apporter des solutions. Inaugurer, c’est bien mais, il faut d’abord que les gens soient dans les bonnes conditions pour vivre.
«Je crois que c’est un peu suicidaire d’être avec une équipe et de travailler à sa chute»
Vous dites que vous ne lorgnez pas le fauteuil de Macky, que vous voulez juste le soutenir. Que dites-vous de ses alliés qui visent son fauteuil et qui l’accompagnent toujours malgré l’approche de l’Election présidentielle ?
Je donne un exemple. La France, qui est notre pays de ré- férence, aujourd’hui il y a une crise dans le parti socialiste. Il y a ce qu’on appelle les frondeurs en France. C’est la même chose qu’ici. On ne peut pas vouloir quelque chose et son contraire. C’est une logique mathématique en même temps applicable en politique. On est avec une personne ou on n’est pas avec lui. La politique n’a pas tellement de secret. Maintenant, s’il y a des désaccords, ça aussi, ça se règle et on avance. Mais, je crois que c’est, quand même, un peu suicidaire d’être avec une équipe et de travailler à sa chute.
Me MBAYE JACQUES DIOP, ACTEUR DE LA MARCHE VERS L’INDEPENDANCE : «Quand, je vois défiler ces anciens combattants, c’est un problème»
Témoin et acteur de l’histoire, Me Mbaye Jacques Diop est resté égal à lui-même. Le 55e anniversaire de l’accession du Sénégal à la souveraineté internationale a été l’occasion pour le président de l’Association des porteurs de pancartes, de prendre l’ascenseur, avec l’équipe de Grand-Place, pour remonter le temps. Dans cette première partie de l’entretien, l’ancien maire de Rufisque a donné sa position sur la place qu’on doit accorder aux anciens combattants sénégalais. Mbaye Jacques Diop en a profité pour analyser l’actualité politique du pays.
AFFAIRE NECOTRANS : Le tribunal condamne Mamadou Lamine Diallo
Rebondissement dans l’affaire opposant le député, Mamadou Lamine Diallo et le Directeur général du Port de Dakar. La justice qui a tranché hier, à condamné le parlementaire.
ESPACE AUTO A LA RESCOUSSE DE L’ARENE : Un «guichet unique» pour la retraite privée des lutteurs
Bonne nouvelle pour les lutteurs en activité. Désormais, ils pourront compter sur le Pdg du groupe Ccbm qui est en train de réfléchir pour trouver des voies et moyens permettant à ces derniers d'avoir des lignes de crédits aux lutteurs, une assurance, en sommes une retraite privée à travers un guichet unique. Serigne Mboup a fait l'annonce en marge du face-àface de Papa Sow et Lac2 à Espace auto.
LUTTE - DRAPEAU DU PRESIDENT LAMINE DIACK CE DIMANCHE A DEMBA DIOP : Balla Gaye 2-Eumeu Sène, un choc à quitte ou double
Balla Gaye 2 et Eumeu Séne seront en vedette ce dimanche 5 avril au stade Demba Diop à l’occasion du gala de lutte organisé par la structure GFM Entertainement à l’honneur de Lamine Diack président de l’Iaaf. Cette confrontation sera inscrite sous le signe de la relance pour les deux «monstres sacrés» de l’arène qui reviennent de défaites au cours de la dernière saison. L’enjeu sera de taille pour Balla Gaye 2 alias le Lion de Guédiawaye qui rumine encore cette défaite concédée en 2009 devant le chef de file de l’écurie Tay Shinger
SUCRE FRAUDULEUX AU PORT DE DAKAR : La douane saisit encore 270 tonnes
Encore une nouvelle saisie de sucre frauduleux. La douane sénégalaise a mis la main sur 270 tonnes de sucre en provenance de Dubaï hier, jeudi 2 avril. Ce qui correspond à une valeur, sur le marché intérieur, de près de 300 millions de F Cfa.
YEMEN - PARTICIPATION DU SENEGAL A LA COALITION INTERNATIONALE : Macky Sall met les Jambaars en alerte
On peut s’attendre à un déploiement de forces Armées sénégalaises au Yémen. Le Président Macky Sall a donné sa parole au roi Salman pour se joindre à la coalition internationale qui est en train de se mettre en place pour combattre les groupes chiites qui ont pris le pouvoir au Yémen
EFFONDREMENT D’UN BATIMENT A THIAROYE : 2 corps sans vie évacués à l’hôpital Le Dantec
Hier, certaines personnes n’ont pas manqué de verser des larmes sur les lieux de la tragédie de l’écoulement de la bâtisse sise à Poste Thiaroye. Les populations de cette partie du département de Pikine n’oublieront pas de sitôt cet accident qui restera toujours gravé dans leur mémoire.
INFRASTRUCTURES - MALGRE SON LANCEMENT EN GRANDE POMPE : La route Fatick-Kaolack bloquée faute d’argent
Macky Sall voudrait bien, la semaine prochaine, se vanter d’avoir réussi à lancer les travaux de réfection de la route Fatick-Kaolack. Mais cela sera bien difficile, car Ageroute ne parvient pas à sortir l’argent à payer à l’entrepreneur Bara Tall, dont la compagnie a obtenu le marché. La faute à un Acp très à cheval sur les textes.
REVELATIONS - SOULEYMANE NDENE NDIAYE, ANCIEN PM : Macky a failli rire quand il me remettait la médaille»
Souleymane Ndéné Ndiaye s’est vraiment lâché, mercredi, à l’émission Faram facce de la Tfm. En wolof bien sûr. L’ancien Premier ministre ne confirme pas la thèse du forcing de Wade pour se maintenir au pouvoir. Mais au moins, il révèle que le candidat ortant a rêvé de voir son adversaire au second tour, Macky Sall, se désister. Le désormais ex-responsable du Pds revient également sur la médaille que son «ami» lui a accrochée lundi dernier. Macky Sall a failli rire de la mine sérieuse et solennelle de Ndéné. C’aurait été sûrement un croustillant livre-mémoires épicé de petits secrets du Palais avec Wade, d’anecdotes et de coulisses de la Présidentielle de 2012.