Dans son adresse à la nation, ce jeudi 3 avril, veille de la fête de l'Indépendance, le chef de l'État a annoncé un certain nombre de mesures parmi lesquelles celles destinées à booster le secteur du tourisme. Ainsi à partir du 1er mai prochain, annonce Macky Sall, le visa pour les touristes sera supprimé. Entrée en vigueur au mois d ejuillet dernier, cette mesure était pour de nombreux acteurs du tourisme un frein au flux de visiteurs attirés par le Sénégal.
Autres mesures annoncées par Macky Sall et destinées à soutenir le secteur du tourisme, la suppression du droit de timbre et la réduction de la surtaxe sur le carburant pour les compagnies aériennes. Ce qui devrait faire baisser le prix des billets d'avion.
Cette bonne nouvelle pour les acteurs du secteur s'ajoute à d'autres initiatives comme la baisse de 50% de la parafiscalité sur le billet d'avion et la mise en place d'un fonds de 5 milliards de francs pour soutenir le secteur hôtelier.
Le Sénégal fête ce samedi le 55e anniversaire de son accession à l'indépendance.
L'INTÉGRALITÉ DU DISCOURS DU PRÉSIDENT MACKY SALL
République du Sénégal
Un Peuple - Un But - Une Foi
MESSAGE A LA NATION DE SON EXCELLENCE
MONSIEUR LE PRESIDENT MACKY SALL
A L'OCCASION DE LA FETE DE L'INDEPENDANCE
Dakar, 3 Avril 2015
Mes chers compatriotes,
Je suis heureux de m’adresser à vous, à l’occasion de la célébration du 55e anniversaire de l’indépendance de notre pays, demain, 4 avril 2015.
En gardant toute sa solennité, l’évènement sera marqué, cette année, par une prise d’armes que je présiderai à la Place de l’indépendance.
La fête nationale, symbole de notre liberté retrouvée, est toujours un moment fort de rassemblement autour des valeurs cardinales qui forment le socle de la Nation sénégalaise : valeurs de paix, de solidarité, de fraternité humaine et de cohésion sociale.
Fête de la jeunesse, le 4 avril porte aussi le souvenir inaltérable des sacrifices que nos vaillants résistants et nos braves anciens combattants ont consentis pour la défense de la liberté.
Au nom de la Nation, je vous salue avec respect, chers anciens combattants. Puissent le courage et la dignité que vous avez toujours incarnés servir de viatique aux générations actuelles et futures.
A vous, Officiers, Sous-officiers et militaires du rang, je renouvelle ma confiance et celle de la Nation.
J’exprime toute notre fierté et notre reconnaissance à nos Forces de défense et de sécurité, engagées en opérations, au service de la Nation et de la paix, en Afrique et dans le monde.
Où que vous soyez, gardez toujours le sens de l’honneur qui s’attache à la devise de notre Armée : « On nous tue, on ne nous déshonore pas ».
Dans l’esprit des mesures déjà prises pour la revalorisation des conditions de vie du militaire et de sa famille, je tiens, particulièrement, à la poursuite du programme de réinsertion des militaires libérés et des blessés de guerre.
De même, l’Agence pour le logement des Forces armées, mise en place en 2014, devra pleinement s’acquitter de sa mission. A cette fin, en dehors de la vie en caserne, le logement doit être envisagé comme un facteur de stabilité sociale du militaire et de renforcement de la quiétude d’esprit indispensable au succès de son engagement.
Dans la bonne disposition des choses, c’est l’esprit, en effet, qui commande l’action. Il est heureux, par conséquent, que le thème de la fête nationale porte, cette année, sur « La formation dans les Forces de défense et de sécurité : focus sur les Ecoles ».
En raison des mutations profondes dans le monde et des nouveaux paradigmes sécuritaires de notre environnement immédiat, la formation revêt un rôle tout particulier.
Au-delà de leur diversité et de leurs spécialités, il est donc essentiel que nos Ecoles de formation militaire continuent de transmettre aux futurs cadres de l’Armée les connaissances et aptitudes que requiert la conduite de leur carrière et de leur vie de citoyens accomplis et disciplinés.
La discipline, justement, est aussi la règle d’or des Nations qui marchent résolument vers le progrès.
Comme le suggère le thème de cette édition de la fête nationale, il sied de rappeler à notre conscience collective les propos du Président Léopold Sédar Senghor à la cérémonie de distribution des prix à l’Ecole militaire préparatoire, le 27 juin 1968. « La discipline, disait-Senghor, c’est l’obéissance à une règle de conduite établie en vue du bien commun et qui, partant, s’impose à tous les membres de la communauté … Ce qui est vrai de l’Ecole et de l’Armée l’est, encore, beaucoup plus, de la Nation ».
Cette vérité garde toute son actualité.
C’est pourquoi, mes chers compatriotes, nous devons tous cultiver la mystique du travail et du civisme, veiller à l’égalité de tous devant la loi, concilier la liberté et la responsabilité et allier l’exercice des droits à l’observance des devoirs citoyens.
En définitive, dans une société qui se veut libre, démocratique et prospère, c’est ce corpus de valeurs qui fonde et sacralise le contrat social entre citoyens d’une même Nation, égaux en droits et dignité.
Aujourd’hui que notre destin est entre nos mains, c’est sur nous-mêmes que nous devons gagner les batailles futures de notre indépendance. Car, à l’évidence,
l’indépendance politique n’est ni une fin en soi, ni un état statique, mais une dynamique en construction, dont les flux et les reflux se mesurent à l’aune de nos propres efforts, de notre génie créateur et de notre esprit de dépassement.
Je salue, à cet égard, le consensus réussi autour de la Loi-cadre sur les universités. Je félicite l’ensemble des acteurs et partenaires sociaux qui ont rendu possible cet Accord historique, qui contribuera, sans doute, à l’évolution qualitative de l’enseignement supérieur sénégalais. Le Gouvernement reste tout aussi disposé au dialogue, s’agissant du secteur scolaire.
Mes chers compatriotes,
Dans mon message à la Nation à l’occasion du nouvel an, je vous avais entretenu des projets et programmes, déjà achevés ou en cours, après l’adoption, en février 2014, du Plan Sénégal Emergent, le PSE.
Le Gouvernement continue d’œuvrer à la réalisation du PSE. En attestent les projets que j’ai inaugurés lors de ma tournée économique dans les régions sud en février.
Entre temps, nous avons lancé le projet d’autoroute Thiès-Touba et celui de la deuxième université publique de Dakar, dénommée Université Amadou Makhtar MBOW.
Au cours de ma tournée économique durant ce mois d’avril, je procèderai au lancement du projet d’université du Sine Saloum à Kaolack, qui comptera, en plus de Kaolack, des campus à Diourbel, Kaffrine, Toubacouta et Fatick.
Le rythme des réalisations du PSE sera maintenu, d’autant plus que le contexte macroéconomique y est favorable.
En effet, en plus de la réduction progressive du déficit budgétaire, la bonne tenue des finances publiques, la maîtrise de l’inflation et une gestion prudente de la dette publique, nos recettes budgétaires ont connu une nette amélioration, passant de 1464 milliards de FCFA en 2012, à 1673 milliards en 2014.
De 1,7% en 2011, notre croissance économique devrait s’établir à 5,4% en 2015.
Cette bonne assise macroéconomique de notre pays inspire confiance et lui permet désormais de mobiliser des ressources sur les marchés internationaux pour investir dans des secteurs stratégiques. De nouvelles opportunités s’offrent à nous. Ainsi, le Sénégal a réalisé en 2014 sa première opération de mobilisation de ressources dans la finance islamique à hauteur de 100 milliards de Fcfa ; ce qui a valu à notre pays le Prix du meilleur projet africain pour l’année 2015 de la finance islamique.
De même, le renouvellement prévu de l’Instrument de Soutien à la Politique Economique, en collaboration avec le FMI, constitue un gage de crédibilité de notre engagement auprès de nos partenaires techniques et financiers, pour la préservation de la qualité de notre environnement macroéconomique.
Je me réjouis, également, de la vision dynamique et de l’action efficace de notre diplomatie, dont la voix est écoutée et respectée dans la promotion de nos idéaux en Afrique et dans le monde.
Mes chers compatriotes,
Notre défi pour le présent et l’avenir, c’est de gagner notre indépendance économique en nous libérant du besoin de l’aide et de la dépendance de l’extérieur pour tout ce que nous pouvons produire par nous-mêmes.
Atteindre l’autosuffisance alimentaire, faire reculer la pauvreté, combattre le chômage, réduire les inégalités, faciliter à tous l’accès au logement et aux soins de santé, construire des écoles et des forages, réaliser des infrastructures structurantes : voilà les fronts sur lesquels nous devons nous battre pour consolider notre indépendance.
C’est tout le sens de notre objectif d’autosuffisance en riz dès 2017, en produisant 1.600.000 tonnes dans le cadre du Programme de Relance et d’Accélération de la Cadence de l’Agriculture Sénégalaise (PRACAS). Nous sommes sur la bonne voie avec les 559.021 tonnes de riz paddy, produites pour cette première année de mise en œuvre du PRACAS soit une croissance de 28% par rapport à 2013, et des rendements moyens jamais atteints de 7,5 tonnes à l’hectare, avec des pics de 10 à 12 tonnes à l’hectare.
En outre, l’accord du 20 mars 2015, entre les producteurs, les industriels riziers, les importateurs, les commerçants de l’UNACOIS, les banques et le Gouvernement, confirme la mobilisation de tous les acteurs concernés par la production et la commercialisation du riz local.
Si j’insiste tant sur l’agriculture, c’est qu’elle constitue, avec l’élevage et la pêche, les leviers indispensables de l’autosuffisance alimentaire, premier jalon de l’émergence.
Mais le Sénégal émergent, c’est aussi celui des entreprises et des travailleurs, qui créent la richesse et portent le progrès social. C’est dire que tout ce qui concourt à la vitalité de l’entreprise est pour moi une priorité nationale.
Voilà pourquoi j’ai décidé de mesures incitatives pour la relance du secteur touristique et l’allègement des frais de voyage de nos compatriotes de la diaspora. Ainsi, le visa payant pour l’entrée au Sénégal sera supprimé à compter du 1er mai 2015. La parafiscalité sur le billet d’avion sera réduite de 50%, pour baisser le prix du billet. Seront concernées la redevance passager et la taxe de sûreté, dont le cumul s’élève à 8,4 milliards par an. Ces mesures s’ajoutent à la suppression du droit de timbres sur les billets d’avion. En outre, le Gouvernement engagera des consultations avec les compagnies aériennes à l’effet d’examiner la possibilité de réduire la surcharge carburant.
Enfin, nous mettrons en place un crédit de 5 milliards de fcfa, en soutien au secteur hôtelier.
Mes chers compatriotes,
A l’échelle de l’histoire, une Nation est encore jeune à 55 ans, aux prises avec les incertitudes et les turbulences de son âge.
Notre chance, c’est la sagesse de nos anciens, qui nous ont légué une Nation ayant muri avant l’âge, unie par un passé, un vécu quotidien et un destin partagés.
Notre devoir, le mien en premier, c’est de nous rassembler et de travailler à la consolidation de l’œuvre de construction nationale, au-delà de toutes les contingences. J’y invite toutes les forces vives de la Nation. Chaque citoyen a sa place dans l’édification de cette œuvre.
Car, en définitive, si cette Nation n’est certes pas la plus grande en étendue et en richesses, pour nous, c’est la plus chère au monde. Parce que c’est elle qui nous couve ; parce que c’est elle qui nous protège. Et dans le même élan affectif, c’est elle que nous aimons ; c’est son amour indéfectible qui résonne dans nos cœurs.
Ce soir, alors que nous nous apprêtons à raviver la flamme de notre désir commun de vie commune, souvenons-nous de l’héritage de paix, de fraternité, de tolérance et de respect de la diversité que les anciens nous ont légué.
Ayons surtout à l’esprit que ce legs met à notre charge l’obligation impérieuse de tenir à l’endroit des générations futures les mêmes promesses que les anciens ont tenues à notre endroit.
Ensemble, mes chers compatriotes, j’ai confiance que nous garderons cette Nation toujours libre, unie et conviviale, dans notre marche résolue vers nos fins communes.
Je continuerai, pour ma part, d’y consacrer toute mon attention, toutes mes forces et toute mon énergie.
Bamako, 3 avr 2015 (AFP) - Un homme a été tué vendredi dans une explosion survenue dans un domicile privé à Bamako, a indiqué à l'AFP la police, affirmant avoir ouvert une enquête mais estimant d'ores et déjà qu'elle est d'origine "criminelle".
"A l'intérieur de la maison, il y avait plusieurs détonateurs (...) L'explosion a été causée par la manipulation de ces détonateurs", a expliqué à l'AFP Moussa Diallo, inspecteur de police présent sur les lieux.
L'explosion a en grande partie détruit cette maison située dans le quartier de Sirakoro Meguetana, dans la périphérie sud-est de la capitale. Le secteur a été bouclé par les forces de l'ordre, a constaté un journaliste de l'AFP qui s'est rendu sur place.
Elle a tué "le gardien de la maison", qui appartient à un commerçant de nationalité burkinabè absent des lieux au moment des faits, selon la police et des riverains.
"L'enquête va déterminer exactement l'intention des auteurs. Mais c'est sûr, c'est une explosion criminelle", a assuré l'inspecteur Diallo.
Selon une source sécuritaire et des riverains, le domicile où l'explosion s'est produite fait face à celui d'une ressortissante française, qui a été évacuée des lieux.
Mais aucun lien ne permettait immédiatement d'affirmer qu'elle était visée.
Bamako a été le théâtre d'un attentat le 7 mars qui a fait cinq morts - trois Maliens, un Français et un Belge - au bar-restaurant La Terrasse, haut-lieu de la vie nocturne de la capitale.
L'assaut, le premier à frapper des Occidentaux à Bamako, a été revendiqué par le groupe jihadiste Al-Mourabitoune de l'Algérien Mokhtar Belmokhtar.
Le 13 mars, un suspect présenté comme un des auteurs présumés de l'attentat a été abattu par les forces spéciales de la police dans un quartier de la périphérie de Bamako et de nombreuses armes et munitions saisies dans l'appartement qu'il louait, selon les forces spéciales et les autorités.
Et le 19 mars, les forces de sécurité ont annoncé avoir arrêté à Bamako trois complices présumés des assaillants.
D'après des sources proches du dossier, les investigations ciblaient au total une dizaine de personnes, qualifiées par les mêmes sources de "véritables terroristes organisés".
LA JUSTICE INVALIDE LA SUSPENSION DU PRESIDENT DU PARTI PRO-GBAGBO
Abidjan, 3 avr 2015 (AFP) - La justice ivoirienne a annulé vendredi la suspension du président du Front populaire ivoirien (FPI) prononcée par une faction rivale, dernier épisode de la lutte fratricide au sein du parti de Laurent Gbagbo à six mois de la présidentielle d'octobre. Le tribunal "annule toutes les résolutions", a déclaré le juge Ahmed Coulibaly.
"La fronde est déboutée", s'est réjoui Mamadou Sanogo, un proche du président du FPI, Pascal Affi N'Guessan, qui avait saisi la justice pour invalider cette décision.
La suspension de M. N'Guessan avait été prise en mars, lors d'un comité central extraordinaire réuni alors que M. N'Guessan comparaissait aux côtés de l'ex-Première dame Simone Gbagbo et de 77 co-accusés devant la cour d'assises d'Abidjan pour atteinte à la sûreté de l'État commise durant la crise post-électorale de 2010-2011.
"Interdiction" est faite aux "frondeurs" "d'utiliser le logo et le sigle du FPI et de poser tout acte au nom du FPI sous peine d'amende de 10 millions de francs CFA (15.000 euros)" à chaque infraction, a poursuivi M. Sanogo.
"Oh honte! Affi n'a qu'aller prendre sa carte au RDR" (le parti au pouvoir, NDLR) ont réagi en choeur une centaine de militants, après la décision de la justice qui selon eux, "ne juge pas, mais exécute des ordres".
"La décision est immédiatement exécutoire nonobstant l'appel", a commenté Michel Sery Gouagnon, un opposant de M. N'Guessan, qui en a confirmé les dispositions. M. Gouagnon a également dénoncé une justice politique oeuvrant au profit du "boy du roi", le président du FPI, qui est accusé par ses adversaires de collusion avec le pouvoir.
Principal parti d'opposition, le FPI est divisé en deux camps : le premier veut concourir à la présidentielle d'octobre derrière M. N'Guessan, quand le second refuse un tel scénario et fait de la libération de l'ex-président Laurent Gbagbo "le coeur de la stratégie de lutte du parti".
Les deux factions se sont déjà affrontées en justice en décembre, déjà à l'avantage de M. N'Guessan. En février, une rencontre de la jeunesse du FPI s'est terminée en pugilat entre des pro-Affi N'Guessan et des pro-Gbagbo.
Laurent Gbagbo est écroué depuis fin 2011 à La Haye, où il doit être jugé en juillet par la Cour pénale internationale pour des "crimes contre l'humanité" présumés commis lors de la crise née de son refus de céder le pouvoir à l'actuel président Alassane Ouattara.
BURKINA : GRÈVE GÉNÉRALE ANNONCÉE LE 8 AVRIL APRES DES PROPOS VÉHÉMENTS DE ZIDA
Ouagadougou, 2 avr 2015 (AFP) - Une "grève générale" a été annoncée jeudi pour le 8 avril au Burkina Faso alors que le Premier ministre burkinabè a accusé mercredi les grévistes impliqués dans les récents mouvements sociaux de vouloir instaurer un "climat d'anarchie" dans le pays.
Réunis au sein de la Coalition nationale contre la vie chère (CCVC), la quasi-totalité des syndicats ont appelé à "une grève générale de 24 heures des travailleurs du public et du privé, ainsi que des élèves et étudiants" à cette date, selon le président de la CCVC, Chrysogone Zougmoré.
Seule une organisation syndicale avait jusqu'alors appelé à une grève le 8 avril pour exiger la réduction du prix du carburant. La CCVC exige également qu'un mandat d'arrêt international soit lancé contre Blaise Compaoré et son frère François pour leur implication présumée dans des crimes économiques et de sang, a poursuivi M. Zougmoré lors d'une conférence de presse.
Blaise Compaoré a été chassé du pouvoir fin octobre après 27 ans de règne par la rue qui dénonçait notamment son népotisme. Un binôme composé du président Michel Kafando et du Premier ministre Isaac Zida dirige le pays jusqu'aux élections présidentielle et législatives d'octobre.
Mercredi soir, M. Zida a accusé les grévistes impliqués dans les fréquents mouvements sociaux des dernières semaines de chercher à "saper" les efforts du gouvernement en "installant un climat d'anarchie, comme pour défier ouvertement l'autorité de l'Etat".
Les "mouvements de grèves désordonnées", "revendications intempestives", "occupations des lieux de travail" et autres "entraves à la liberté de circuler" "indiquent clairement que l'on veut empêcher le gouvernement de travailler et, à terme, les élections de se dérouler", a-t-il asséné.
Le gouvernement "s'opposera désormais" avec "fermeté et responsabilité" à "toute tentative de déstabilisation, d'où qu'elle vienne", a averti le Premier ministre. Des propos qualifiés de "révoltants" et d'"insultants" par le secrétaire général de la Confédération générale du travail du Burkina (CGT-B), Bassolma Bazié.
"Nous devons rappeler au Premier ministre Zida qu'il occupe ce poste grâce aux sacrifices de (la rue)", a-t-il souligné, ajoutant que "le mouvement syndical continuera de se battre quelles que soient les menaces proférées".
"Même sous la dictature de Blaise Compaoré, nous menions nos activités sans problème", a remarqué de son côté le secrétaire général de la Confédération syndicale du Burkina (CSB) Paul Ouédraogo, dénonçant une "menace contre les libertés syndicales et de grève".
Une grève des chauffeurs routiers lundi et mardi a bloqué l'approvisionnement en pétrole de centrales électriques, provoquant des délestages importants dans le pays. Les chauffeurs exigeaient l'application d'une convention collective censée entrer en vigueur en 2011 et qui prévoit une revalorisation salariale et leur déclaration à la sécurité sociale.
"Faire passer les intérêts individuels et corporatistes avant le bien commun, c'est faire le jeu des revanchards qui n'ont pas encore digéré la perte du pouvoir et de ceux qui s'activent à dévoyer l'insurrection populaire", a commenté M. Zida.
Il a épinglé des "revendications égoïstes, dont certaines sont manifestement surréalistes", et invité les travailleurs à "ne pas se laisser abuser". Les grèves se multiplient au Burkina Faso.
Un autre mouvement, qui touchait depuis une semaine les Brasseries du Burkina (Brakina), est en voie de résorption après que ses agents ont accepté une augmentation de 15% en plus d'une prime, au lieu des 80% exigés, de source syndicale.
L'ONU RETIRE QUELQUE 700 HOMMES DE SA MISSION AU LIBERIA
Nations unies (Etats-Unis), 2 avr 2015 (AFP) - Les Nations unies ont décidé jeudi de retirer environ 700 soldats de leur mission au Liberia, pays qui se remet lentement de l'épidémie d'Ebola ayant causé la mort de milliers de personnes ces derniers mois.
Le Conseil de sécurité a voté à l'unanimité ce retrait de la mission des Nations unies au Liberia, dont les effectifs passeront de 5.800 à 5.105 hommes d'ici septembre.
Cette mission de l'ONU a été mise en place au Liberia en 2003, lorsque le pays sortait d'une guerre civile, et n'est pas liée spécifiquement à l'épidémie d'Ebola. Les 15 membres ont adopté une résolution qui prévoit que le Liberia puisse assurer pleinement sa propre sécurité d'ici au 30 juin 2016.
Le Liberia est le pays le plus touché par l'épidémie qui a débuté en décembre 2013 et fait plus de 10.400 morts à travers le monde, très majoritairement au Liberia, en Guinée et en Sierra Leone, trois pays voisins qui comptent plus de 99% des victimes dans le monde.
Une femme est encore morte du virus fin mars après un mois sans contamination au Liberia, une situation qui a donné l'espoir d'une fin d'épidémie dans les prochains mois dans ce pays qui a récemment rouvert ses frontières. Les Etats-Unis ont mis un terme fin février à leur opération militaire spécifique pour combattre l'épidémie au Liberia.
BUHARI DEVRA "GAGNER LA PAIX" FACE À BOKO HARAM
MARC-ANTOINE PÉROUSE DE MONTCLOS
Phil HAZLEWOOD, Joris FIORITI |
Publication 03/04/2015
Lagos, 3 avr 2015 (AFP) - Mohammadu Buhari, le nouveau président nigérian, va devoir "gagner la paix" en développant le nord du Nigeria et non avoir une approche strictement militariste de la lutte contre Boko Haram, actuellement en perte de vitesse, affirment des analystes.
"La force militaire ne suffira pas pour annihiler le mouvement" qui, même s'il est "aux abois", "n'est pas cliniquement mort" et dispose d'une "résilience forte", remarque Marc-Antoine Pérouse de Montclos, chercheur à l'Institut royal de relations internationales de Chatham House.
Plutôt que de "gagner une bataille", Mohammadu Buhari va devoir s'employer à "gagner la paix", affirme-t-il. "Le terreau sur lequel a fleuri Boko Haram est toujours présent: la région du nord est en déshérence", avec un accès très faible de la population à l'éducation ou à la santé, un chômage élevé et un sous-développement réel, relève Antoine Glaser.
"La vraie bataille doit se faire au plan social et économique", poursuit cet analyste spécialiste de l'Afrique. Car sans nouveau projet politique pour le nord nigérian, Boko Haram, même battu militairement, "pourra attendre 10 ans ou 20 ans", mais il "se réactivera", assure-t-il.
Le groupe islamiste nigérian, après une extension continue pendant six ans, semble actuellement sur le recul. Ses attaques, attentats-suicides et enlèvements dans le nord-est du Nigeria, ont fait plus de 13.000 morts depuis 2009.
Ses combattants ont en outre tué plus de 1.000 civils sur les trois premiers mois de 2015, selon l'ONG Human Rights Watch. Longtemps cantonnés au territoire nigérian, où leur avancée paraissait un moment inexorable, les islamistes ont également multiplié les exactions au Cameroun et Niger voisins, auparavant considérés comme leurs bases de replis.
- Revers -
Mais l'engagement de ces deux pays, et surtout du Tchad, dans une coalition militaire très active semble avoir stoppé net cette progression. Ces dernières semaines, Boko Haram a subi revers sur revers.
"Qu'ils soient affaiblis sur le plan militaire, c'est une certitude", observe Antoine Glaser. L'armée nigériane, passée à l'offensive après des années de recul, assure être le principal artisan de la contre-offensive, devant les militaires de la coalition régionale, qui ne se battent selon elle qu'aux frontières.
Les soldats nigérians ont de fait infligé un camouflet à Boko Haram en s'emparant à la veille des élections de son quartier général de Gwoza, d'où le chef des islamistes Abubakar Shekau avait proclamé en août 2014 son "califat" sur le nord-est nigérian.
Les Nigérians ont ensuite voté en masse samedi et dimanche pour élire Muhammadu Buhari, un musulman du nord du pays, à l'issue d'un scrutin pacifique que Boko Haram, malgré ses menaces, n'a pas été en mesure de perturber.
Les premiers mots après son sacre de ce général retraité de 72 ans, qui a lui-même réchappé l'an passé à un attentat - attribué tantôt aux islamistes, parfois à ses rivaux politique - ont pourtant pris un fort accent militaire.
- 'Méthode douce'-
"Je peux vous assurer que Boko Haram va vite mesurer la force de notre volonté collective et de notre engagement à débarrasser la nation de la terreur et pour ramener la paix", a-t-il averti.
Et de s'interroger ensuite, plus posément, dans une interview à la BBC: si en six ans de combats les forces nigérianes n'ont pu anéantir les islamistes, "comment puis-je promettre un miracle en arrivant au pouvoir?"
Interrogé jeudi par l'AFP, son porte-parole de campagne, Shehu Garba a promis une "réponse militaire plus efficace" à venir, mais également une "méthode douce" via des programmes de développement.
Seule une plus grande présence de l'Etat détournera définitivement la population de Boko Haram, qui en marge de ses exactions, a mis en place "des réseaux de financement" et autres "associations de bienfaisance", souligne Antoine Glaser.
Le groupe armé nigérian a en outre prêté allégeance début mars à l'organisation jihadiste Etat islamique, qui a appelé les musulmans à "se rendre en Afrique de l'ouest afin de rejoindre nos frères combattants sur place".
Les islamistes ont "plus à craindre d'un Muhammadu Buhari, qui connaît le terrain et sera perçu comme légitime par les musulmans du nord", tranche M. Pérouse de Montclos, que de Goodluck Jonathan, son prédécesseur, critiqué pour son trop long attentisme face aux massacres, ce qui lui a sans doute coûté sa réélection.
NIGERIA : 10 MORTS DANS UNE EXPLOSION PRES D'UNE GARE ROUTIÈRE A GOMBE
Kano (Nigeria), 3 avr 2015 (AFP) - 10 personnes ont été tuées et huit blessées jeudi dans une explosion près d'une gare routière de Gombe, dans le nord-est du Nigeria, ont indiqué à l'AFP des sources médicales locales, fournissant un nouveau bilan.
"Nous avons reçu les corps de 10 victimes de la gare routière", a précisé sous couvert d'anonymat un médecin de l'hôpital municipal de Gombe. "Les familles ont emporté les corps de cinq victimes et nous en avons cinq autres à la morgue.
Huit autres personnes sont en ce moment même soignées aux urgences", a-t-il ajouté, sans préciser le degré de gravité de leurs blessures. Une autre source médicale a confirmé le bilan de 10 morts et précisé que les blessés souffraient notamment de brûlures.
L'attentat, qui porte la marque du groupe islamiste armé Boko Haram, a eu lieu jeudi à 20H30 (19H30 GMT) par une femme qui a laissé son bagage à main à côté d'un autocar prêt à partir avec ses passagers pour la ville de Jos (centre), selon Muhammad Garkuwa, un responsable du syndicat des chauffeurs de bus.
"Personne ne la soupçonnait. Les gens pensaient qu'elle téléphonait avant que le bus ne se remplisse", a t-il dit. "Alors qu'elle parlait au téléphone, elle s'est éloignée du bus vers des échoppes, comme si elle voulait acheter quelque chose, en laissant son sac là où il était".
"Elle a disparu et le sac a explosé peu après, enflammant le bus", a t-il ajouté. L'explosion est la dernière en date d'une série d'attaques similaires menées par Boko Haram ces six dernières années dans des gares routières et des marchés bondés dans le nord du pays.
Le groupe islamiste, repoussé depuis février par une coalition militaire de ses fiefs des Etats d'Yobe, de Borno et de l'Adamawa, est revenu à des tactiques de guérilla, y compris les attentats-suicides et les attaques contre des civils dans les centres urbains.
Le leader de l'écurie Tay Shinger fera face ce dimanche à Balla Gaye 2 de l'école de lutte Balla Gaye pour un combat revanche. En effet, après une première victoire d'Eumeu Sène sur le Lion de Guédiawaye en 2009, ce dernier aura à cœur de se venger.
"Le plus futé des deux gagnera ce combat", l'analyse est de Abdoulaye Léon Ndoye, de Walf quotidien. De l'avis du journaliste, "il faudra allier des qualités techniques, stratégiques pour gagner ce combat". Dans tous les cas, ce combat ne sera pas évident pour Balla Gaye 2.
En effet, le fils de Double Less relève d'une défaite amère face à Bombardier. Une chute qui lui a coûté la couronne de roi des arènes. Pour rebondir, il lui faudra battre Eumeu Sène, celui-là même qui avait freiné son ascension fulgurante en 2009 par une défaite mémorable qui lui est toujours restée en travers de la gorge.
Lors de leurs face-à-face, on a vu un Balla Gaye 2 énervé par Eumeu Sène, sûr de lui. Et qui fait de sa victoire de 2009 sur le champion de Guédiawaye un levier dans la bataille psychologique. "Ce combat sera très dur parce que Balla veut coûte que coûte laver son honneur. On peut même dire sans risque de se tromper que la pression est plus de son côté que du côté de son adversaire", analyse pour sa part Ablaye Marone.
En effet, le chroniqueur de lutte à Siweul Fm pense que Balla Gaye 2 "ne doit pas faire dans la précipitation. "Il doit faire un round d'observation, provoquer son adversaire par la bagarre pour le toucher par un crochet qui pourrait le déstabiliser ; c'est un combat tactique avant d'être technique", croit-il savoir.
Entre les deux lutteurs, il y a une nette différence d'âge. Si Balla Gaye 2 a 29 ans, Eumeu Sène en a quant à lui 34. "La différence d'âge peut jouer puisque le plus jeune a toujours plus de force, mais l'expérience aussi peut être un atout de taille dans cette confrontation. C'est ce qui explique d'ailleurs pourquoi Eumeu cherche toujours à énerver Balla. C'est pour le pousser dans la précipitation. Il téléguide son adversaire et le commande de loin", explique toujours Ablaye Marone.
En cas de victoire de Balla Gaye 2, les deux lutteurs seront désormais à égalité et le fils de Double Less 2 pourra préparer sereinement sa reconquête du Titre de Roi des arènes perdu au profit du lutteur de Mbour Bombardier. Mais si le Lion de Guédiawaye sort vaincu de ce choc, il verra non seulement son cachet revu à la baisse, mais il sera défié par les jeunes loups qui frappent à la porte des ténors. Il lui faudra faire un détour long pour atteindre encore une fois son niveau d'avant et ses faveurs royales.
Quant à Eumeu Sène, il a toujours aspiré à devenir roi des arènes, sa défaite contre Modou Lo a été une catastrophe et a quelque peu failli détruire ses rêves. Mais cette brèche qui lui est offerte pourrait lui sauver la mise.
En effet, il lui restait une carte à jouer, accorder sa revanche à Balla Gaye 2, un combat qu'il a intérêt à gagner parce qu'une deuxième défaite successive risque de lui coûter cher. Il sera carrément rétrogradé. Sur la forme physique des deux lutteurs, Abdoulaye Marone confie :
"Eumeu Sène, lors de son combat contre Modou Lo, a augmenté sa force sans travailler l'endurance, ce qui lui a valu cette défaite. Il lui faudra de la résistance pour contrer Balla Gaye 2 et à ce dernier, il faudra de la puissance pour imposer sa force à Eumeu".
Les dés sont jetés et après-demain, dimanche 5 avril 2015, l'arène rendra son verdict. Et entre une confirmation d'Eumeu Sène avec une deuxième victoire ou la revanche de Balla Gaye 2, les paris restent ouverts.
CARLOU D TOUJOURS MARQUE PAR L’OPÉRA ''BINTOU WÉRÉ''
Dakar, 3 avr (APS) - Le musicien sénégalais Carlou D affirme être toujours marqué par sa participation en 2006 à l'opéra "Bintou Wéré", une expérience à l'origine, selon lui, de son option d'intégrer les instruments traditionnels dans le hip-hop qu'il pratique.
Avec cet opéra, "j'ai beaucoup appris, au niveau de la voix, de la puissance. Et aussi à intégrer les instruments traditionnels de chez nous dans le monde moderne où j'évoluais, c'est-à-dire le hip-hop", déclare-t-il dans une interview parue sur le site rfimusique.
"Ça m'a appris à rester moi-même. Avant, je me cherchais, j'avoue. Vouloir toujours sortir ce qui est le plus parfait en moi, c'est ce qui m'intéresse. Mais la curiosité nous met parfois sur de bons ou de mauvais chemins", dit-il.
Cette œuvre, dont la première mondiale avait eu lieu à Bamako le 17 février, s'inscrivait dans une politique d'ouverture du Théâtre du Châtelet à Paris. Elle consistait en un spectacle musical né de la collaboration d'artistes originaires des pays du Sahel.
La direction musicale est assurée par le chanteur sénégalais Wasis Diop, les costumes et décors relèvent de sa compatriote Oumou Sy et les compositions du Bissau-guinéen Zé Manel Fortes.
Le livret, en quatre langues (wolof pour le Sénégal, bambara pour le Mali, malinké pour la Guinée et créole africain pour la Guinée-Bissau et les anciennes colonies portugaises), est l'œuvre du Tchadien Koulsy Lamko.
L'idée de ce ''premier opéra africain'', avait été émise par le prince Claus des Pays-Bas (1926-2002), lors de la création de sa Fondation pour la culture et le développement en 1996.
"Bintou Wéré", également appelé ''opéra du Sahel'', s'inspire des multiples traditions musicales du Sahel et s'ancre également dans l'actualité du continent noir, à travers le thème de l'émigration des Africains en Europe.
Son héroïne, Bintou Wéré, interprétée par la Malienne Djénéba Koné, est une ancienne enfant soldat qui fait partie d'un groupe d'émigrants prêts à traverser le désert pour rallier l'Europe.
Peu après son accouchement, elle sera confrontée à un choix cornélien: assurer à son nouveau-né un droit d'asile en Europe ou le garder avec elle en Afrique.
Le tournoi de lutte de la télévision Rdv démarre ce samedi au stade Demba Diop de Dakar. A cette occasion, EnQuête a accroché l'ancien champion de Fass Moustapha Guèye, pour une analyse des chocs de ce tournoi.
Dans le cadre du tournoi de la Rdv qui démarre ce samedi, des affiches alléchantes sont au programme : Zoss contre Ama Baldé et Tapha Tine face à Gouye-Gui. Quelle analyse technique faites-vous de ces deux affiches ?
Je tiens d'abord à encourager la Rdv pour cette organisation. Je pense que c'est une initiative à multiplier pour le développement de la lutte. Un lutteur doit lutter au minimum trois fois dans l'année. D'habitude, les ténors n'ont qu'un combat dans la saison et ce n'est pas intéressant. Donc avec ce tournoi, Tapha Tine, Zoss, Gouye-Gui et Ama Baldé ont la chance de lutter au moins trois fois cette saison. C'est dire que nous, les anciens, nous commençons à voir le fruit du long travail qu'on a effectué dans l'arène. On ne peut avoir un plateau aussi relevé que celui-là. S'agissant de la première affiche, Zoss / Ama Baldé, c'est une aubaine pour le dernier nommé. Une perche qui lui est tendue pour s'exprimer. Zoss a plus d'expérience que lui dans la lutte. Si ce n'était pas ce tournoi et la manne financière que cela implique, Zoss n'aurait jamais accepté ce combat. Donc c'est à Ama Baldé de faire le plus gros effort pour sortir vainqueur de ce combat. Par contre, Zoss, s'il perd ce combat, sera démoralisé pour le reste du tournoi. Il est dans une très belle lancée et s'il gagne ce combat, il sera le champion des espoirs.
Et pour le second combat ?
Pour l'affiche entre Gouye-Gui et Tapha Tine, le pensionnaire de l'école de lutte Mor Fadam a eu à défier son adversaire de demain à plusieurs reprises avant que ce tournoi ne soit mis en place. Tapha Tine ne doit pas sous-estimer Gouye-Gui dans ce combat, cela risque de lui coûter cher. Gouye-Gui est un très bon lutteur. C'est un gars qui fait rigoler les gens mais cela n'empêche pas que c'est un vrai lutteur qui ne néglige rien. Même pour son fameux "simpi" les gens ne savent pas, mais la morphologie de Gouye-Gui lui permet de soulever n'importe quel gabarit si réellement il est en forme et n'a pas pris quelque chose, ou n'a pas de surpoids. Tapha Tine ne doit pas aussi compter que sur ses coups de poing pour gagner le combat. Je pense qu'il va venir à ce tournoi pour s'exprimer et montrer qu'il est l'un des meilleurs techniciens de l'arène. De beaux combats en perspective.
Mais selon vous, qui est le favori dans ce tournoi ?
Le favori d'après la hiérarchie, ne peut être que Tapha Tine. Parce qu'il a lutté avec les deux derniers rois des arènes. Il a plus d'expériences que ses trois adversaires. Et il a eu plus de combats de choc que tous les trois réunis. Par son expérience, mais aussi par son gabarit et sa taille.
Et qui est l'outsider, selon vous ?
A mon avis, c'est Ama Baldé l'outsider dans ce tournoi. Mais il peut créer la surprise. Il ne faut pas oublier qu'il a gagné en maturité, en force et en gabarit. En plus, il est le plus jeune. Il n'a rien à perdre et à tout à gagner dans cette compétition.
Comment voyez-vous l'avenir dans l'arène du vainqueur de ce tournoi ?
Gagner ce tournoi, c'est avoir directement son ticket chez les Vip. C'est affronter par la suite Balla Gaye 2, Bombardier, Modou Lo, Yékini entre autres. C'est un accès à la loge présidentielle.
Et le dernier de ce tournoi, quel sort lui sera réservé ?
Il sera recalé derrière et devra affronter les Siteu, les Diène Kairé et autres espoirs. C'est irrémédiable. On peut même tolérer le deuxième et le troisième, mais celui qui perd ses trois combats dans ce tournoi risque gros. On ne peut pas perdre trois combats en une seule saison, pour un grand lutteur qui aspire à être ténor. Ce sera du jamais vu. Perdre trois combats en cinq ans, c'est acceptable. Et je ne crois pas qu'il y aura un lutteur qui perdra ses trois combats. S'il y a un lutteur qui peut gagner tous ses combats, c'est peut-être Tapha Tine. Et cela reste à voir, il peut y avoir des surprises.