Abuja, 5 avr 2015 (AFP) - Les dirigeants d'Afrique de l'Ouest et centrale vont se réunir mercredi en sommet à Malabo pour adopter une "stratégie commune de lutte" contre le groupe islamiste nigérian Boko Haram, a annoncé dimanche l'organisation régionale ouest-africaine, la Cédéao.
"Devant les attaques de plus en plus nombreuses et sanglantes des intégristes contre le Nigeria, le Niger, le Cameroun et le Tchad, avec leurs graves conséquences sur ces pays et le risque réel de déstabilisation qu'elles induisent pour l'Afrique de l'Ouest et du Centre, les deux communautés économiques régionales ont décidé de faire face", précise un communiqué.
Le texte ajoute que les chefs d'État de la Cédéao et de la Communauté économique des États de l'Afrique centrale (CEEAC) se réuniront le 8 avril dans la capitale de la Guinée équatoriale "en vue de l'adoption d'une stratégie commune de lutte contre le groupe terroriste Boko Haram".
Le Nigeria a lancé début février une offensive militaire de grande envergure contre Boko Haram, avec l'aide du Tchad, du Niger et du Cameroun voisins. Cette opération régionale a permis de chasser le groupe islamiste de la plupart des localités qu'il occupait depuis plusieurs mois, dans le nord-est du pays.
Le chef d'état-major de l'armée tchadienne a même considéré, cette semaine, que "la capacité de nuisance de Boko Haram" avait été "réduite au maximum".
Cependant, selon le chef d'état-major de l'armée nigérienne, Seyni Garba, le groupe islamiste dispose encore de capacités suffisantes pour continuer à mener une "guerre asymétrique" à travers "des actions kamikazes et la pose de mines ou d'IED (engins explosifs improvisés)", d'où la nécessité d'un "ratissage" de nombreuses zones du nord-est par les forces armées, pour y déloger les dernières poches de résistance.
Les pays voisins ont beaucoup reproché aux autorités d'Abuja de ne pas assez coopérer et se sont plaints du manque de coordination entre armées sur le terrain.
Le sommet de Malabo a pour but de "présenter le mécanisme de coordination entre les présidents en exercice" de ces pays mais aussi de déterminer "comment articuler cette stratégie au niveau opérationnel", avec pour objectif à terme "l'éradication du groupe Boko Haram", précise le communiqué.
L'insurrection islamiste et sa répression par les forces nigérianes ont fait plus de 15.000 morts au Nigeria en six ans, selon le dernier bilan de l'ONU.
Le Nigeria, gouverné par Goodluck Jonathan depuis cinq ans, vient d'élire un nouveau président, Muhammadu Buhari, ancien putschiste et général à la retraite, qui a promis de faire de la lutte contre Boko Haram et du développement économique du Nord, où pauvreté et chômage font le terreau de l'extrémisme, les priorités de son mandat.
Les présidents tchadien et camerounais, Idriss Deby et Paul Biya, tous deux très critiques vis-à-vis de M. Jonathan dans la lutte contre Boko Haram, ont chaleureusement félicité M. Buhari pour son élection, cette semaine.
Le premier renouvelant son "ferme engagement à oeuvrer davantage pour la restauration de la paix" dans la région, le second assurant de sa "disponibilité constante" pour consolider les relations bilatérales - tendues ces dernières années -entre le Nigeria et le Cameroun.
M. Buhari n'étant pas investi avant le 29 mai, le président Jonathan devrait assister au sommet de Malabo en tant que président en exercice du Nigeria. Vingt-et-un pays d'Afrique de l'Ouest et centrale devraient être représentés au sommet de Malabo, selon le communiqué.
MGR NDIAYE PRÊCHE LE PROGRÈS SOCIAL ET LE MEILLEUR-VIVRE ENSEMBLE
Dakar, 5 avr (APS) – Le progrès social, la paix, la justice, le meilleur-vivre ensemble étaient au cœur de l’homélie prononcée en la Cathédrale Notre Dame des Victoires de Dakar par l'Archevêque Mgr Benjamin Ndiaye lors de la messe de la nuit de Pâques.
''(…) Prions avec ferveur le Christ Seigneur, vainqueur du péché et de la mort, de nous soutenir dans notre participation au progrès de notre société'', a dit Mgr Ndiaye dans sa première homélie en tant qu’Archevêque de Dakar.
Il a invité les uns et les autres à être ''dans ce Sénégal qui vient juste de célébrer l’anniversaire de son indépendance, des artisans de justice et de paix, pleinement engagés à promouvoir l’accroissement de la cohésion sociale, pour le bien des populations''.
Mgr Benjamin Ndiaye a prié pour que la lumière pascale ''contribue à l’amélioration de nos comportements, dans une conscience citoyenne plus concrète, au-delà des discours et des bonnes intentions''.
L’Archevêque de Dakar a abordé les ''profonds changements'' qu’il faut opérer au sein de la société ''toutes confessions confondues'' en vue d’un ''meilleur-vivre ensemble''.
''Que nos prédications et nos enseignements, dans le domaine de la foi et de la pratique religieuse, toutes confessions confondues, aient plus d’impact dans les changements profonds que nous devons opérer, individuellement et collectivement, pour un meilleur vivre-ensemble, qui respecte les personnes, le cadre de vie et le bien commun'' a dit Mgr Ndiaye.
DJIBO KA SALUE LE RENFORCEMENT DES MOYENS DU COMMANDEMENT
Dakar, 5 avr (APS) – La mise à la disposition du Commandement de tous les moyens nécessaires pour la sécurisation des personnes et des biens est ''une bonne décision'', selon le député Djibo Ka, estimant toutefois qu’il faut aller ''plus loin'' à cause de la réalité de la menace terroriste.
Le président de la République a assuré samedi qu'il mettra à la disposition du Commandement militaire tous les moyens nécessaires pour la réussite de la mission de sécurisation des personnes et des biens.
''Plus que par le passé, je mettrai à la disposition du grand commandement tous les moyens nécessaires pour la réussite de la mission qui vous a été confiée. Mission de paix, mission de sécurisation de personnes et des biens, mission de promotion de la paix à travers le monde'', a-t-il dit au terme de la cérémonie de prise d’armes.
Commentant la déclaration du chef de l’Etat dimanche dans l’émission Grand Jury de la RFM, Djibo Ka a dit : ''C’est une bonne décision. Je la salue''.
Pour le Secrétaire général de l’Union pour le renouveau démocratique (URD) et ancien ministre, ''le pays est menacé (par le terrorisme) malgré la bonne volonté'' du ministre de l’Intérieur (Abdoulaye Daouda) Diallo qui, dit-il, est ''mal inspiré''.
Les frontières sénégalaises ''sont poreuses'', a relevé Djibo Ka, estimant que ''l’on ne sait pas ce qui se passera demain sur ces frontières''.
Il est longuement revenu sur les actions terroristes qui frappent le Mali, la Tunisie, le Nigeria, le Kenya, et l’enlèvement, samedi, d’un Européen au Burkina Faso, soulignant que l’Afrique ''est à la croisée des chemins''.
Ainsi, pour Djibo Ka, c’est bien de dire qu’on le mettra à la disposition du Commandement tous les moyens nécessaires, mais ‘''il faut aller plus loin'' face à la réalité de la menace terroriste.
AHMED SALOUM DIENG APPELLE A ''CORRIGER LES FAUSSES IDÉES VÉHICULES SUR L’ISLAM''
Thiès, 5 avr (APS) – Le président de l’Union de la Jeunesse musulmane du Sénégal (UJMS), Ahmed Saloum Dieng, a appelé dimanche à Thiès à une mobilisation des musulmans visant à ''corriger les fausses idées véhiculées sur l’islam''.
Ahmed Saloum Dieng s’exprimait dans le cadre de la 12eme édition du forum de la jeunesse musulmane du Sénégal, qui se tient samedi et dimanche. La rencontre a pour thème : ''Ensemble pour la lutte contre le terrorisme et la violence en Afrique''.
Il a souligné la nécessité d’une ''vulgarisation'' des enseignements des grands soufis de la Ummah '''pour ainsi donner un écho'' au message du prophète Mohamed (PSL) et ''corriger les fausses idées véhiculées sur l’islam, qui ont pour noms, l’extrémisme, le fondamentalisme et le terrorisme''.
Le président de l’UJMS a exhorté les chefs d’Etat, les organisations non gouvernementales, les savants, oulémas et guides religieux à jouer pleinement leur rôle à travers ''des messages de paix, de tolérance et d’unité pour une stabilité en Afrique et dans le monde''.
La cérémonie d’ouverture du forum a été présidée par le gouverneur de la région de Thiès, Amadou Sy, en présence de Serigne Cheikh Abdoul Ahad MBACKE Gaindé Fatma, président de la commission culture et communication du grand magal de Touba.
Etaient aussi présents l’ambassadeur d’Iran au Sénégal, des représentants des ambassadeurs de l’Arabie Saoudite, du Pakistan, des autorités locales et des guides religieux.
Le président l’UJMS a également félicité le chef de l’Etat, Macky Sall, qui lors de sa visite en Arabie Saoudite, s’est résolument engagé à défendre la paix en Afrique et dans le monde, mais aussi à combattre le terrorisme dans toutes ses formes.
Selon lui, ''la position du président Macky Sall est très salutaire, car il a réaffirmé le +soutien total+ du Sénégal à la coalition internationale dirigée par l’Arabie Saoudite pour combattre'' les rebelles houthis, au Yémen.
L’ambassadeur d’Iran au Sénégal, M. Hassan Alibakhshi, a de son coté, relevé que l’islam ''est une religion de paix, de solidarité et de tolérance''. Il a souligné que ''nul n’a le droit de perpétrer des actes de terrorisme et de barbarie au nom de l’islam en tuant d’innocents citoyens''.
Les tueries et barbaries, en Lybie, Syrie, Palestine, Irak, Nigeria, Mali et récemment au Kenya, ''commises par des extrémistes qui se voilent derrière l’islam, sont inacceptables''.
La communauté internationale doit se lever pour ''les combattre et mettre fin au terrorisme'', a-t-il dit. Le forum de Thiès a été marqué par des communications sur ''l’islam, religion de paix, d’amour et de dialogue'', ''le rôle des medias dans la mise en exergue de l’universalité de l’islam'', etc.
Les pieds nus ou mal chaussés dans des chaussettes trouées, hommes, femmes et enfants pataugent sous le chaud soleil dans les tannes. A grandes enjambées ils se tuent à la tache pour extraire l’or blanc du Sine : Le sel. Devenant de plus en plus la principale ressource génératrice de revenue de la région de Fatick le sel engendre une ruée des populations à la quête d’un meilleur niveau de vie social acceptant de travailler dans des conditions très très difficiles. En 24 images Seneplus.com a fait une immersion dans les eaux salées des mines de sel du Sine.
UN MORT ET TROIS BLESSÉS
DERNIÈRE MINUTE – TIRS DE ROQUETTE À GAO DANS LE NORD DU MALI
Bamako, 5 avr 2015 (AFP) - Un civil a été tué et trois autres membres de la même famille ont été blessés dimanche matin par des tirs de roquettes sur Gao, principale ville du nord du Mali, selon des sources hospitalière et policière.
"Nous avons reçu quatre blessés par les tirs de roquettes. L'une des personnes, âgée de 27 ans, vient de mourir de ses blessures", a déclaré à l'AFP un responsable de l'hôpital de Gao. Selon la même source, un enfant de trois ans figure parmi les blessés.
"La personne décédée et les blessés sont de la même famille, et tous dormaient quand la roquette est tombée dans leur maison", a précisé une source policière sur place jointe par téléphone.
Un peu plus tôt dimanche matin, un habitant de la ville avait annoncé à l'AFP qu'"au moins trois roquettes ont été tirées dimanche sur la ville de Gao par les ‘terroristes’".
Un responsable de la gendarmerie locale a précisé que "les tirs des ‘terroristes’" provenaient de l'extérieur de Gao.
Il a confirmé qu'une roquette était tombée sur le nord de Gao dans la maison familiale, ajoutant qu'une autre était tombée en plein centre, non loin d'un dispensaire, et la troisième dans le sud de la ville, vers le fleuve, dans un champ. Ces deux dernières n'ont pas fait de victimes.
Ces tirs ont eu lieu six jours après la mort, dans une attaque jihadiste près de Gao, d'un conducteur d'un camion du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) qui avait quitté la ville pour Niamey, au Niger voisin.
L'attaque a été revendiquée auprès de l'AFP par le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao).
Depuis, plusieurs attaques se sont produites dans les régions du centre et du nord du Mali.
Mercredi, trois "bandits armés" ont été tués dans un accrochage avec des soldats maliens dans une localité à la lisière du nord, près de la frontière avec le Burkina Faso.
Deux civils ont été tués vendredi au cours de l'attaque de Boni, un village du centre du Mali menée par des hommes armés circulant à moto, selon des responsables locaux.
Samedi, des hommes armés ont enlevé un Roumain, responsable de la sécurité d'une mine du nord du Burkina Faso, dans une région proche du Mali voisin vers lequel ils se sont dirigés ensuite avec leur otage.
Les groupes jihadistes ont été chassés en grande partie des régions centre et nord par une intervention militaire internationale lancée en janvier 2013 par la France mais des islamistes restent actifs dans ces zones où opèrent également diverses bandes armées.
Enfin, vendredi également, un homme a été tué dans l'explosion d'une maison à Bamako, la capitale. Le gouvernement malien a parlé d'un "événement malheureux" tandis que la gendarmerie a évoqué la découverte d'un projet d'"attentat de grande envergure".
Le 7 mars, Bamako avait été le théâtre d'un attentat contre un bar qui avait fait cinq morts : trois Maliens, un Français et un Belge.
Au micro de Dame Babou sur African Time, comme chaque semaine, Pape Ndao fait un tour d'horizon de l'actualité de la semaine dernière en wolof pour vous. Écoutez.
Retrouvez la chronique hebdomadaire de Khadim Samb diffusée en Wolof dans l'émission radiophonique de African Time à New York.
PAR NAYÉ BATHILY
UN GÉANT TIRE SA RÉVÉRENCE
Père fondateur et Premier ministre de Singapour pendant 31 ans, Lee Kwan Yu aura transformé son pays en puissance économique. Le gérant comme une entreprise privée avec comme moteurs la responsabilité et la culture du résultat pour tous
Pluie de témoignages. L’architecte du miracle économique de Singapour, Lee Kwan Yu, s’est éteint laissant derrière lui un peuple orphelin mais des plus prospères. En une génération, Singapour est devenue l’une des économies les plus florissantes du monde.
Lee Kwan Yu fut un géant aussi bien de la politique que de l’économie asiatique, un stratège hors pair «possédant à la fois des valeurs orientales et une vision internationale». Il transforma ce petit territoire de 800 kilomètres carrés, pour cinq millions d'habitants, en une véritable puissance économique.
Père fondateur et Premier ministre de Singapour (1959-2011), il aura dirigé son pays d’une main de fer pendant 31 ans, sans interruption. Veillant minutieusement à la préservation et à la valorisation des «valeurs asiatiques» fondées sur l’ancrage de l’individu dans le culte filial et familial, en opposition aux principes occidentaux jugés liberticides, individualistes et dilettantes.
Il bâtit la transformation spectaculaire de son territoire sur les principes du travail bien fait, de la discipline, de l’effort, de l’épargne, du bien-être commun et surtout du savoir et de la loyauté familiale. Il s’attelle tout d’abord à cimenter une société hétéroclite composée d’immigrants chinois, malais, et indiens, autour de ces valeurs fortes et du partage.
En l’espace de trois décennies, Lee Kwan Yu aura transformé ce petit comptoir britannique en géant économique. Le pays est géré comme une entreprise privée avec comme moteurs la responsabilité et la culture du résultat pour tous.
Conscient très vite que Singapour ne dispose d’autre atout que sa localisation, il le transforme en centre logistique et de production. L'archipel deviendra une incontournable plateforme régionale, financière et touristique, réputée tant pour ses hautes technologies que pour son inventivité dans le secteur de la santé. Parcs industriels et ceinture verte se développent. L’île-Etat deviendra le 1er producteur de disques durs en plus des services. La clé de cette réussite réside avant tout dans le choix d’un «pragmatisme décomplexé» et d’un rejet total des idéologies.
Singapour, une référence ? Il n’y a pas de doute. Les chiffres sont on ne peut plus éloquents : avec un climat des affaires des plus favorables au monde, il occupe sans interruption la première place au classement Doing Business depuis 2004.
L’île se hisse à la place enviable de la plus importante richesse individuelle d'Asie, la 8ème mondiale à égalité avec la Suisse et les Etats-Unis, et devant l'Allemagne ou le Japon.
En quarante ans le revenu par tête est multiplié par 100, passant de 512 dollars à 56.000 dollars par habitant ! Le taux de chômage n’atteint pas 2% et 90% des Singapouriens sont propriétaires de leur logement.
Vision, rigueur et développement endogène, accompagné de partenariats hautement stratégiques, sont la marque de fabrique de Lee Kwan Yu, qui transformera son pays en un «tigre asiatique», misant sur la qualité de l’éducation et la formation d’une administration composée de professionnels de haut niveau. L’anglais y est obligatoire tandis que la corruption est totalement endiguée, notamment grâce à un système généreux de rémunérations des fonctionnaires, meilleur bouclier, selon lui, contre les pots-de-vin, la «kleptocratie» et la gabegie. Ce qui vaut à Singapour d’occuper la place enviable de 7ème au classement mondial selon Transparency International.
Lee Kwan Yu transforme le pays en un hub de l’enseignement supérieur de qualité ; l’université de Singapour figure dans le top 10 mondial. Les grandes universités occidentales se bousculent pour y délocaliser des campus.
La grande force de Lee Kwan Yu réside dans sa capacité à anticiper les évènements et à créer et saisir les opportunités en se positionnant très tôt sur des secteurs prometteurs. Il réussira la prouesse de bâtir une proximité aussi bien avec les États-Unis qu’avec la Chine dont il avait prédit le décollage économique. Le modèle de développement de Singapour sera en effet la principale source d’inspiration et d’émulation de Deng Xiao Ping, l’artisan du miracle économique de la Chine à partir des années 80.
«Nous décidons de ce qui est bien, sans s’occuper de ce que les gens pensent.» Cette maxime résume la pensée philosophique et politique de Lee Kuan Yew, qui lui vaudra le sobriquet de «despote éclairé». Pour lui, contrôle des libertés et développement économique étaient intimement liés. La discipline et l’ordre sont cultivés et incarnés par un ensemble de lois qui régentent les comportements, limitant «au besoin» les libertés individuelles.
Les interdits sont précis et nombreux : mentir, cracher, mâcher de la gomme, jeter des ordures, uriner dans la rue, critiquer les religions... sont des écarts passibles de lourdes amendes, voire de peines d’emprisonnement. La presse est également étroitement surveillée.
Malgré ces contraintes, interdits et restrictions, les Singapouriens dans leur très grande majorité approuvent leur gouvernement depuis plus d’un demi-siècle.
Pour Lee Kuan Yew, un peuple prospère ne se révolte pas. À sa mort, ils sont en effet plusieurs milliers d’inconsolables à faire la queue pendant des heures pour se recueillir sur son cercueil et lui rendre un dernier hommage.
Le modèle singapourien peut-il s’essouffler ? Certainement. Il piétinerait, selon des observateurs. Le taux de croissance, certes honorable, valse autour de 3-4% cette année bien loin de ceux à deux chiffres des décennies passées. Les inégalités qui se creusent et la population vieillissante sont des défis sérieux pour le futur.
L’opposition a récolté 40% des suffrages aux élections de 2011, un score historique qui témoigne des aspirations d’une partie de la société à une gouvernance politique moins dirigiste et moins paternaliste. Une alternance devient donc envisageable et menace le Parti au pouvoir qui règne sans interruption depuis plus de 50 ans.
La démocratie contrôlée, même dans un environnement prospère, connait des limites. Des nations de la région comme Taïwan, la Corée du Sud ou encore l’Indonésie démontrent que démocratie et développement économique sont tout à fait compatibles.
On ne peut non plus passer sous silence le «syndrome dynastique» : c’est le fils de Lee Kuan Yew- certes réputé très compétent- qui succède à son père en 2004 et l’épouse de ce dernier qui gère le Temasek, puissant fonds souverain national de plus de deux milliards dollars d’actifs.
Une nouvelle ère s’ouvre pour le régime actuel à Singapour, tenu de s’adapter à un nouveau monde sans frontières, sous l’emprise des réseaux sociaux, un monde pour lequel les principes de liberté et de démocratie ne sont plus négociables.
Le champion Lee Kwan Yu quant à lui peut reposer en paix après une mission exceptionnellement bien accomplie et un riche héritage, source d’inspiration pour tous les leaders animés de volonté de transformation de leur société. Au soir de sa vie il affirmait sans aucun regret «avoir tout donné à son pays» et certainement rien à sa vie personnelle.
Bamako, 4 avr 2015 (AFP) - Deux civils ont été tués au cours de l'attaque d'un village du centre du Mali menée par des hommes armés circulant à moto, ont annoncé samedi des responsables locaux.
"Il était 20H00 vendredi quand des hommes armés, certains à moto, sont arrivés pour semer la terreur à Boni. Ils ont tiré vers la gendarmerie, vers la mairie. Deux civils ont été tués", a déclaré à l'AFP un élu de la localité, souhaitant l'anonymat.
Selon Souleymane Diko, un enseignant de Boni, trois heures avant l'attaque "un mouvement suspect" de deux hommes à moto avait été signalé. "On comprend maintenant qu'ils faisaient une reconnaissance des lieux".
"L'Etat doit assurer notre sécurité. Au nord, ce sont les forces étrangères qui font ce qu'elles peuvent. L'Etat malien, l'armée malienne doivent assurer notre sécurité dans le reste du territoire", a-t-il exigé.
Selon une source sécuritaire malienne contactée par téléphone à Mopti (centre, et chef lieu de région), un renfort de l'armée malienne est parti samedi matin pour Boni.
"Nous ne savons pas encore qui sont ces hommes armés, mais nous nous interrogeons sur leurs liens avec les +bandits armés+ défaits il y a quelques jours par l'armée malienne vers la frontière avec le Burkina, pratiquement dans le même secteur".
Mercredi, trois "bandits armés" ont été tués dans un accrochage avec des soldats maliens dans une localité à la lisière du nord du pays, près de la frontière avec le Burkina Faso, selon le ministère malien de la Défense.
La région de Mopti se situe dans le centre du Mali, à la limite d'une zone où opèrent les groupes armés dans le vaste Nord qui a été contrôlé pendant près de dix mois - entre 2012 et début 2013 - par divers mouvements dont certains liés à Al-Qaïda.
Les groupes jihadistes ont été chassés en grande partie de ces régions par une intervention militaire internationale lancée en janvier 2013 par la France mais des islamistes restent actifs dans ces zones où opèrent également diverses bandes armées qui se sont également affrontées dernièrement.