AFP) - Des proches d'étudiants de l'université kényane de Garissa où les shebab ont tué 148 personnes cherchaient toujours désespérément des nouvelles de leurs enfants vendredi, alors que des détails du massacre commençaient à émerger et que Nairobi redisait sa détermination à combattre les islamistes somaliens.
L'attaque, qui a duré toute la journée jeudi, est la plus meurtrière sur le sol kényan depuis celle perpétrée par Al-Qaïda contre l'ambassade américaine en 1998 (213 morts). Mais le ministre kenyan de l'Intérieur, Joseph Nkaissery, a promis que le pays ne se laisserait pas "intimider par les terroristes".
Le président américain Barack Obama a appelé vendredi son homologue kényan Uhuru Kenyatta pour lui apporter son soutien face au "fléau du terrorisme".
"Je connais l'extraordinaire ténacité du peuple kényan", a indiqué M. Obama dans un communiqué, évoquant la terre natale de son père où il doit se rendre en juillet.
Les shebab, affiliés à Al-Qaïda, ont pris d'assaut jeudi à l'aube le campus de l'université de Garissa (située à environ 150 km de la frontière somalienne), qui hébergeait des centaines d'étudiants originaires de différentes régions. L'attaque s'est terminée dans la soirée par la mort des assaillants, dans des échanges nourris de tirs et des explosions.
Au total, 142 étudiants ont péri durant l'attaque, ainsi que trois policiers et trois militaires, et 104 personnes ont été blessées, a indiqué vendredi soir dans la capitale M. Nkaissery, annonçant la fin des opérations de ratissage du campus. "Tous les corps ont été retirés des lieux et transférés à Nairobi", a-t-il indiqué.
Les corps de "quatre terroristes" ont également été récupérés, selon le ministre.
Nairobi a offert une récompense d'environ 200.000 euros pour la capture d'un chef shebab présumé, Mohamed Mohamud, ex-professeur kényan d'une école coranique, supposé passé en Somalie, et présenté comme le cerveau de l'attaque.
Vendredi, des survivants ont raconté comment les shebab se sont amusés avec leurs otages, les faisant ramper dans des mares de sang ou téléphoner à leurs parents pour leur demander de réclamer le retrait des troupes kényanes de Somalie, avant de les tuer.
Des étudiants se sont barbouillés du sang de leurs amis exécutés afin de passer pour morts, alors que les islamistes cherchaient, pièce après pièce, des personnes à abattre.
"+Nous ne craignons pas la mort, cela va être de bonnes vacances de Pâques pour nous+, criaient les assaillants en swahili, avant de tirer", a raconté Salias Omosa, 20 ans, un étudiant traumatisé hébergé dans un camp militaire proche de l'université.
Vendredi, des centaines de survivants et des proches d'étudiants se sont massés devant les grilles de l'université, bouclée par les forces de l'ordre.
"Je suis tellement inquiet, j'ai un fils qui faisait partie des étudiants piégés dans l'université et depuis hier, je suis sans nouvelles", a expliqué Habel Mutinda, en larmes.
"J'ai essayé d'identifier son corps parmi les tués", a ajouté cet homme âgé. "J'ai campé toute la nuit, c'est vraiment dur".
A la morgue de Nairobi, où les corps ont été acheminés, une centaine de personnes, sans nouvelles elles non plus de leurs proches, ont attendu longuement et dignement d'examiner des photos des visages des dépouilles, puis les corps eux-mêmes pour pouvoir les identifier.
Avertissements ignorés
Avant de quitter Garissa vendredi, le ministre de l'Intérieur a promis de combattre les "terroristes", confiant dans la capacité du pays à "gagner cette guerre".
Les shebab, affaiblis militairement par la force de l'Union africaine (Amisom) déployée en Somalie, ont mené des opérations de guérilla dans leur pays, mais aussi une série d'attentats au Kenya, en représailles à la participation d'un contingent kényan à l'Amisom.
Parmi elles figurent la tuerie du centre commercial Westgate de Nairobi (67 morts) en septembre 2013, mais aussi de meurtriers raids et attentats le long des 700 km de frontière entre le Kenya et la Somalie ou encore à Mombasa, premier port régional sur l'océan Indien.
Jeudi, les shebab ont surpris les étudiants dans leur sommeil. Lançant des grenades et tirant à l'arme automatique, ils ont exécuté des dizaines d'entre eux avant de laisser partir les musulmans et de garder les non-musulmans en otage.
Maureen Manyengo, étudiante de 21 ans, s'est cachée dans un placard. "J'ai entendu les assaillants dire à mes amis: +Ne vous inquiétez pas, nous allons vous tuer mais nous allons mourir aussi+", a-t-elle raconté. "Je les ai aussi entendus dire: +Vous ne serez en sécurité que le jour où votre président retirera les soldats de Somalie+".
De Rome, le pape François a dénoncé un acte d'une "brutalité insensée".
Les quotidiens kényans ont eux appelé à l'"unité", pour ne pas laisser les shebab diviser le pays sur des lignes religieuses. Le Kenya se revendique à 80% chrétien mais comprend aussi une forte communauté musulmane, essentiellement sur la côte et dans les régions somali.
"Nous devons prendre conscience de ce que l'ennemi veut atteindre", a lancé le Standard, "ils veulent une guerre interne au Kenya".
Des journaux déploraient aussi qu'une nouvelle fois, des avertissements des services de renseignement aient été ignorés, comme lors de l'attaque du Westgate.
"L'attaque a été précédée d'un certain nombre d'avertissements", affirmait le Star, réclamant que ces alertes soient enfin suivies d'effet.
MACKY SALL VEUT RASSEMBLER ''AU-DELÀ DE TOUTES LES CONTINGENCES’’
Dakar, 3 avr (APS) – Le chef de l’Etat, Macky Sall, a appelé vendredi soir au rassemblement et à ‘’la consolidation de l’œuvre de construction nationale, au-delà de toutes les contingences’’.
''Notre devoir, le mien en premier, c’est de nous rassembler et de travailler à la consolidation de l’œuvre de construction nationale, au-delà de toutes les contingences. J’y invite toutes les forces vives de la nation. Chaque citoyen a sa place dans l’édification de cette œuvre’’, a-t-il dit, lors de son adresse à la nation, pour le 55ème anniversaire de l’accession du Sénégal à l’indépendance.
''Car, en définitive, a souligné le chef de l’Etat, si cette nation n’est certes pas la plus grande en étendue et en richesses, pour nous, c’est la plus chère au monde. Parce que c’est elle qui nous couve, parce que c’est elle qui nous protège. Et dans le même élan affectif, c’est elle que nous aimons, c’est son amour indéfectible qui résonne dans nos cœurs’’.
Dans son message, Macky Sall a invité les Sénégalais à se souvenir ‘’de l’héritage de paix, de fraternité, de tolérance et de respect de la diversité que (leur ont légué) les anciens’’.
''Ayons surtout à l’esprit que ce legs met à notre charge l’obligation impérieuse de tenir à l’endroit des générations futures les mêmes promesses que les anciens ont tenues à notre endroit’’, a dit le président de la République.
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MACKY SALL INVITE À CULTIVER LA MYSTIQUE DU TRAVAIL
Dakar, 3 avr (APS) - Le chef de l’Etat Macky Sall invite les Sénégalais à ''cultiver la mystique du travail et du civisme'', de veiller à l’égalité de tous devant la loi, de concilier la liberté et la responsabilité et ''allier l’exercice des droits à l’observance des devoirs citoyens''.
Dans son adresse à la nation à l’occasion de la fête de l’Indépendance du Sénégal, il a indiqué que ''dans une société qui se veut libre, démocratique et prospère, c’est ce corpus de valeurs qui fonde et sacralise le contrat social entre citoyens d’une même Nation, égaux en droits et dignité''.
‘’Aujourd’hui que notre destin est entre nos mains, c’est sur nous-mêmes que nous devons gagner les batailles futures de notre indépendance, car à l’évidence, l’indépendance politique n’est ni une fin en soi, ni un état statique'', a-t-il dit.
Mais, a-t-il ajouté, c'est ''une dynamique en construction, dont les flux et les reflux se mesurent à l’aune de nos propres efforts, de notre génie créateur et de notre esprit de dépassement''.
A ce propos, il a salué le consensus réussi autour de la loi-cadre sur les universités, avant de féliciter l’ensemble des acteurs et partenaires sociaux qui ont rendu possible cet accord historique''.
Selon le Président Sall, ''c’est cet accord, qui contribuera, sans doute, à l’évolution qualitative de l’enseignement supérieur sénégalais. Il a précisé que le gouvernement reste disposé au dialogue, s’agissant du secteur scolaire.
DES DÉPUTÉS VEULENT EMPÊCHER LES PRO-COMPAORE DE PARTICIPER AUX ELECTIONS D'OCTOBRE
Ouagadougou, 3 avr 2015 (AFP) - De nombreux députés burkinabè souhaitent exclure des élections nationales d'octobre prochain les proches de l'ex-président Blaise Compaoré, chassé par la rue fin octobre après 27 ans de règne, ont-ils indiqué vendredi à l'AFP.
La rédaction d'un nouveau code électoral encadrant la présidentielle et les législatives, prévues le 11 octobre, génère de fortes tensions entre l'ex-opposition à Blaise Compaoré et son ancienne majorité.
Un projet de loi sur ce thème doit impérativement être adopté avant le 11 avril, les textes de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'ouest (Cédéao), dont le Burkina est membre, n'autorisant la modification d'une loi électorale que jusqu'à six mois avant la date d'un scrutin.
Plusieurs députés issus de la société civile et de l'ex-opposition ont indiqué à l'AFP avoir proposé un amendement pour "exclure de toutes les élections tous les membres du dernier gouvernement du président Compaoré et toute personne qui a soutenu ouvertement ou publiquement la modification de l'article 37 de la Constitution".
Blaise Compaoré, par sa volonté de réviser cet article - fixant à deux le nombre de mandats présidentiels - afin de se maintenir au pouvoir, avait provoqué fin octobre une insurrection populaire qui l'avait contraint à démissionner.
"Si j'étais de ceux qui ont la prétention de se présenter en ayant assumé les charges jusqu'à la chute de Blaise Compaoré, je prendrais un peu de recul. Il ne faut pas forcer le destin", a conseillé l'ancien opposant Ablassé Ouédraogo.
Les "braises" de la révolution burkinabè "sont encore en train de couver et tout peut arriver dans notre pays", a-t-il estimé. Aucun des membres du gouvernement joints par l'AFP n'a souhaité confirmer que le projet de code électoral déposé par l'exécutif inclurait les amendements contestés.
La "charte de la transition", sorte de Constitution intérimaire régissant le Burkina jusqu'aux élections d'octobre, prévoit un processus électoral "inclusif", qui ne peut donc exclure aucune tendance. Le président Michel Kafando, qui quittera le pouvoir après les résultats des scrutins, a rencontré les différentes parties vendredi.
"Nous (lui) avons indiqué notre préoccupation. (...) Il nous a assuré que la volonté du gouvernement demeure de faire en sorte que les élections soient inclusives", a raconté à la presse Léonce Koné, le patron du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), le parti créé par Blaise Compaoré.
Les députés de l'ex-opposition et de la société civile veulent également modifier le Code militaire burkinabè. Pour faire acte de candidature à une élection, un membre de l'armée devra en avoir "démissionné cinq ans auparavant", ont-ils affirmé à l'AFP.
Cette mesure vise explicitement le général Djibrill Bassolé, ancien chef de la diplomatie de Blaise Compaoré, qui s'est récemment mis en disponibilité de l'armée pour se présenter à la présidentielle.
M. Bassolé, très apprécié de la population, serait un candidat de taille pour ce scrutin. L'opposition et la société civile, avec 55 sièges sur les 90 que compte la Conseil de transition, sont majoritaires à l'assemblée nationale intérimaire.
"LA CAPACITE DE NUISANCE DE BOKO HARAM RÉDUITE AU MAXIMUM", SELON LE CHEF D’ÉTAT-MAJOR TCHADIEN
Malam Fatori (Nigeria), 3 avr 2015 (AFP) - La "capacité de nuisance" de Boko Haram a été réduite "au maximum" après la prise par les forces tchado-nigériennes de Malam Fatori dans le nord-est du Nigeria, a déclaré vendredi le chef d'état-major de l'armée tchadienne, Brahim Seid, qui s'est rendu sur place.
Reprise mardi par la coalition, cette ville était "le plus grand fief de Boko Haram au nord du Nigeria et qu'il fallait absolument détruire", a affirmé le général Seid à des journalistes qui l'avaient accompagné à Malam Fatori avec son homologue nigérien, à leur retour à la base aérienne de Diffa (Niger).
Neuf soldats tchadiens et une centaine de membres de Boko Haram ont été tués mercredi à une dizaine de kilomètres de Malam Fatori, lors d'une embuscade tendue par Boko Haram, qui avait fui la ville sans combattre la veille et pris position dans les alentours, selon l'armée tchadienne.
Selon le chef d'état-major tchadien, les "grandes villes (nigérianes) occupées par Boko Haram sont désormais entre les mains des forces armées régulières" du Tchad, du Niger ou du Nigeria.
"La capacité de nuisance de Boko Haram est réduite, je ne dirais pas à néant mais réduite au maximum", a-t-il ajouté: "la première phase qui est la plus dure est presque finie".
Mais selon le chef d'état-major de l'armée nigérienne, Seyni Garba, "ça ne veut pas dire que la menace est écartée totalement": si Boko Haram est suffisamment "désorganisé" pour mener des "attaques massives", il continue à mener une "guerre asymétrique" à travers "des actions kamikazes et la pose de mines ou d'IED (engins explosifs improvisés)".
"Il y a encore des groupuscules dans certaines localités", notamment dans les îles du lac Tchad et dans la forêt de Sambisa où certains islamistes peuvent "se cacher" et où "il faudra aussi aller les chercher", a-t-il ajouté.
La deuxième phase de l'opération menée par les forces de la coalition consistera donc à faire "du ratissage" afin de "débusquer" les insurgés, selon les deux responsables militaires.
Depuis leur entrée le 8 mars dans le nord-est du Nigeria, les troupes tchadiennes et nigériennes avaient fait de Malam Fatori un objectif majeur, cette ville frontalière du Niger ayant été identifiée comme le principal lieu de repli des combattants de Boko Haram après plusieurs défaites.
Après la capture rapide de la ville nigériane de Damasak début mars, les militaires de la coalition sont allées d'ouest en est, sur un axe qui longe la frontière nigérienne, reprenant les localités de Gachagar, Talagam, Abadam, puis Malam Fatori.
L'armée tchadienne, qui intervient de part et d'autre du lac Tchad, est également active sur un second front plus au sud, en territoire camerounais et nigérian, où elle a repris les villes de Gamboru et Dikwa. L'armée nigériane a quant à elle déclaré avoir chassé les islamistes des villes de Bama et Gwoza, près de la frontière camerounaise.
PÉTROLE : FACE À LA CHUTE DES COURS, LES PAYS AFRICAINS PRÔNENT UNE BAISSE DE LA PRODUCTION
Abidjan, 3 avr 2015 (AFP) - Les pays africains producteurs de pétrole ont appelé vendredi à Abidjan à une baisse globale de la production de l'or noir afin de stabiliser les cours sur le marché mondial, dont la chute impacte négativement leurs économies.
Au terme de deux jours de réunion, les ministres des 18 pays membres de l'Association des producteurs du pétrole africain (APPA) ont dans une déclaration finale "soutenu la création d'une plateforme (...) afin de réduire la production pétrolière et de stabiliser le marché pétrolier".
Exprimant sa "profonde préoccupation face à la chute des cours du pétrole brut", l'APPA a "exhorté" les pays membres à adhérer à cette initiative lancée par l'Angola et l'Algérie, respectivement deuxième et troisième producteur de pétrole en Afrique derrière le Nigeria.
La chute des cours "met à mal les économies des pays, avec des risques de crise sociale, si elle devait se poursuivre encore longtemps", a déclaré Ousmane Doukouré, un cadre du ministère ivoirien du Pétrole, qui a lu la déclaration finale.
"Les prix actuels sont injustes", a déploré le ministre libyen du Pétrole et du Gaz, Mashala Saïd, qui assure la présidence de l'APPA. "Nous allons faire part à l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), au Venezuela et à la Russie des effets néfastes de cette chute sur nos économies", a poursuivi M. Mashala.
Les cours du pétrole sur le marché mondial ont perdu environ 60% de leur valeur depuis juin en raison d'une surabondance de l'offre et d'une baisse de la demande mondiale.
Le prix du baril était inférieur à 50 dollars jeudi à la clôture sur le New York Marcantine Exchange (Nymex). Créé en 1987 à Lagos, l'APPA compte 18 pays membres, qui détiennent la quasi-totalité des réserves et de la production de pétrole et de gaz du continent.
GHANA: LE FMI ACCORDE PRES D'UN MILLIARD DE DOLLARS D'AIDE CONTRE DES REFORMES
Washington, 3 avr 2015 (AFP) - Le Fonds monétaire international (FMI) a accordé vendredi au Ghana un prêt d'environ un milliard de dollars échelonné sur trois ans en contrepartie de réformes économiques destinées, selon l'institution, à retrouver une "forte croissance".
Affaibli par un ralentissement économique, le pays ouest-africain va immédiatement recevoir un premier prêt de quelque 115 millions de dollars, a annoncé le conseil d'administration du FMI, qui représente ses 188 Etats-membres.
Au total, le Fonds s'est engagé à prêter 918 millions de dollars au cours des trois prochaines années à Accra à condition que les autorités mettent en oeuvre un plan de rigueur budgétaire, prévoyant notamment une baisse des dépenses publiques.
"Le programme vise à rétablir la viabilité de la dette et la stabilité économique afin de renouer avec une forte croissance tout en protégeant les dépenses sociales", assure le FMI dans son très bref communiqué. Conformément aux procédures du Fonds, les prochains prêts seront déboursés après des audits destinés à vérifier si ces réformes sont mises en oeuvre.
Selon le FMI, la croissance économique ghanéenne devrait encore ralentir en 2015 "pour la quatrième année successive" alors que les déficits publics et l'inflation augmentent.
Après avoir connu une croissance économique rapide au cours des dernières années grâce aux exportations d'or, de cacao et de pétrole, le Ghana a dû faire face à une chute du cours des matières premières.
EXPLOSION MORTELLE À BAMAKO, LES ENQUÊTEURS ÉVOQUENT UN "PROJET D'ATTENTAT"
Bamako, 3 avr 2015 (AFP) - Un homme a péri vendredi dans l'explosion d'une maison à Bamako, selon le gouvernement malien qui parle d'un "événement malheureux", tandis que la gendarmerie évoque la découverte d'un projet d'"attentat de grande envergure".
Le 7 mars, la capitale malienne a été le théâtre d'un attentat qui a visé un bar très fréquenté par les locaux et les expatriés, faisant cinq morts sur place et dans les environs : trois Maliens, un Français et un Belge.
Cette attaque a été revendiquée par le groupe jihadiste Al-Mourabitoune de l'Algérien Mokhtar Belmokhtar. Les forces maliennes ont depuis tué un suspect présenté comme un des auteurs de l'attaque. Par ailleurs, trois complices présumés ont été arrêtés.
Selon des sources proches du dossier, les recherches ciblaient au total une dizaine personnes qui seraient de "véritables terroristes organisés". Vendredi matin, "une forte explosion s'est produite (...) dans une maison à usage d'habitation à Sirakoro Meguétana, dans la périphérie de Bamako", tuant le gardien de la résidence, un homme de 22 ans, a affirmé le porte-parole du gouvernement malien, Choguel Maïga, dans un communiqué.
Le secteur a été bouclé par les forces de l'ordre, ont constaté des journalistes de l'AFP, qui ont également vu sur place des experts de la Mission de l'ONU au Mali (Minusma), dont des démineurs.
Quatre personnes ont été blessées par la déflagration, qui a aussi détruit en partie la résidence et causé "d'importants dégâts sur les maisons voisines", a précisé M. Maïga.
"Des équipes sécuritaires, judiciaires et médicales ont été dépêchées sur les lieux pour situer les causes réelles de cet accident", le gouvernement assurant que "toute la lumière sera faite sur cet événement malheureux".
- "Acte terroriste en préparation" -
Plus alarmiste, un responsable de la gendarmerie évoque de son côté un projet d'"attentat de grande envergure" découvert par les enquêteurs après l'explosion et l'arrestation du propriétaire de la maison, un commerçant burkinabè. Interpellé, l'homme a "commencé à donner des détails. (...)
C'est un attentat de grande envergure qui se préparait" dans cette maison, a déclaré ce responsable. "La police et la sécurité de la Minusma se sont rendues sur les lieux. Pour nous, il s'agit clairement d'un acte terroriste (qui était) en préparation" sur place, a aussi affirmé à l'AFP une source sécuritaire au sein de la mission onusienne.
Selon la police, l'explosion a été causée par la manipulation d'engins explosifs. "D'ores et déjà, les services spécialisés ont relevé dans les décombres la présence de composants explosifs dont les origines et la nature seront déterminées" ultérieurement, a précisé le porte-parole du gouvernement.
Le propriétaire de la maison faisait "commerce de composants chimiques utilisés dans l'orpaillage" et il avait "des antécédents judiciaires au Mali", a encore indiqué M. Maïga. Selon une source sécuritaire et des riverains, le lieu de l'explosion fait face à la maison d'une ressortissante française, qui a été évacuée.
Mais rien ne permettait dans l'immédiat d'affirmer qu'elle était visée. "Nous nous interrogeons sur le lien possible entre cette maison de Sirakoro et le camp de Samanko, où des armes ont été découvertes (début mars, ndlr) avant l'attentat" du 7 mars, a affirmé le responsable de la gendarmerie.
A Gao, la plus grande ville du nord du Mali, une explosion dans un domicile privé avait tué deux personnes le 23 mars. Selon la gendarmerie, elle a été causée par la manipulation d'engins explosifs dans le but de commettre des attentats.
Les propriétaires de cette maison sont soupçonnés d'être proches du Mujao, un des groupes jihadistes ayant contrôlé pendant près de dix mois entre 2012 et début 2013 le vaste Nord malien, avant d'en être chassés en grande partie, à partir de janvier 2013, par une intervention militaire internationale toujours en cours.
LE RYTHME DES RÉALISATIONS DU PSE SERA MAINTENU, ASSURE MACKY SALL
Dakar, 3 avr (APS) - Le gouvernement va profiter du contexte macroéconomique ''favorable'' pour assuer le maintien du rythme des réalisations du Plan Sénégal émergent (PSE), a soutenu vendredi le président Macky Sall lors de son adresse à la Nation pour le 55ème anniversaire de l’accession du Sénégal à l’indépendance.
''Le rythme des réalisations du PSE sera maintenu, d’autant plus que le contexte macroéconomique y est favorable'', a notamment dit le président Sall mettant en avant des données économiques de l'Etat du Sénégal.
''En plus de la réduction progressive du déficit budgétaire, la bonne tenue des finances publiques, la maîtrise de l’inflation et une gestion prudente de la dette publique, nos recettes budgétaires ont connu une nette amélioration, passant de 1464 milliards de FCFA en 2012, à 1673 milliards en 2014'', a fait observer Macky Sall.
Selon lui, la croissance économique devrait s’établir à 5,4% en 2015 contre 1,7% en 2011.
''Cette bonne assise macroéconomique de notre pays inspire confiance et lui permet désormais de mobiliser des ressources sur les marchés internationaux pour investir dans des secteurs stratégiques'', a-t-il fait valoir.
CRISE SCOLAIRE : LES NÉGOCIATIONS ACHOPPENT SUR ''CINQ QUESTIONS MAJEURES''
Dakar, 3 avr (APS) - ''Cinq questions majeures'' cristallisent les négociations entre le gouvernement et les syndicats d’enseignants, a déclaré, vendredi à Dakar, le ministre de la Fonction publique, de la Rationalisation des effectifs et du Renouveau du service public, Viviane Laure Elisabeth Bampassy.
''Il s’agit de la question de la validation qui a trouvé son épilogue aujourd’hui (vendredi) avec le vote de la loi (sur le statut général des fonctionnaires) et les lenteurs administrateurs’’, a-t-elle dit devant les députés.
Les députés ont voté vendredi à l’unanimité le projet de loi complétant la loi relative au statut général des fonctionnaires, qui permettra aux enseignants de valider leurs années de volontariat, vacatariat et de contractualisation.
Selon Viviane Laure Elisabeth Bampassy, les lenteurs retardent le déroulement normal des avancements des agents de l’Etat et des enseignants en particulier qui constituent plus de 60 % du personnel de l’Etat.
''Ces lenteurs concernent pour l’essentiel la délivrance des actes administratifs (intégration, avancement, radiation). Ce retard s’explique par les mouvements d’intégration universelle que nous avons connus à partir de 2008'', a-t-elle relevé.
''A partir de cette année-là, a-t-elle expliqué, les enseignants étaient intégrés dès lors qu’ils ont leur diplôme professionnel. Ce qui fait qu’au ministère de la Fonction publique, il y a un flux important d’actes à traiter’’, a dit le ministre en charge de la Fonction publique.
''Nous avons mis en place un Plan de résorption des actes administratifs appelé opération coup de poing qui a mobilisé l’essentiel des agents de la Direction de la Fonction publique. Celui-ci s’est déroulé du 9 au 31 mars . Au 1er avril, nous avons 3 310 projets élaborés et qui concernent 26 319 agents’’, a-t-elle indiqué.
Viviane Laure Elisabeth Bampassy a assuré que ses services vont mettre à profit le mois d’avril pour procéder à la signature de l’ensemble de ces actes.
''Et nous espérons qu’à la fin du mois d’avril, cette préoccupation sera vraiment derrière nous.Ces lenteurs administratives trouveront bientôt une solution définitive et pérenne avec la dématérialisation de ces actes'', a souligné le ministre.
''Nous avons un calendrier de mise en œuvre qui va nous permettre de numériser toutes les données du fichier central. Ce fichier en voie d’être numériser au plus tard le 17 avril 2015, nous aurons fini de reprendre toutes les données’’, a-t-il promis.
Le ministre de la Fonction publique a souligné que le troisième point qui cristallise l’attention des syndicats d’enseignants est lié à l’habitat.
''Le Premier ministre a donné des instructions au ministre de l’Habitat pour identifier, avec les syndicats et les coopératives des espaces qui leur seront alloués (...)'’, a soutenu le ministre.
Il a ajouté que le paiement des rappels est aussi une des causes des lenteurs administratives.
''Pour cela, le ministre du Budget a été instruit de prendre toutes les dispositions. A partir du mois de mai, les rappels seront payés progressivement au ministère de l’Economie et des Finances. Le ministre du Budget a pris cet engagement’’, a précisé Viviane Laure Elisabeth Bampassy.
Le secteur de l’éducation est perturbé depuis février par une série de grèves des syndicats d’enseignants.
Les syndicats d’enseignants ont déroulé plusieurs plan d’action dont des grèves, débrayages et marches pour amener le gouvernement à l’application effective des points de revendications inscrits dans le protocole d’accords signé le 14 février 2014.
Les syndicats d’enseignants dénoncent également ‘’les lenteurs administratives’’ dans le traitement de leurs dossiers administratifs et exigent l’alignement de l’indemnité de logement.
Des députés et des membres du Conseil économique, social et environnemental (CESE), des dignitaires religieux mènent des médiations depuis quelques semaines pour l’apaisement du climat social dans le secteur de l’enseignement.