Dakar, 3 avr (APS) - Le Comité régional de solidarité des femmes pour la paix en Casamance/ USOFORAL présente en avant-première, le mardi 14 avril, une compilation musicale sur laquelle cette organisation compte s'appuyer dans sa "démarche de sensibilisation et de mobilisation" en faveur d'une solution au conflit casamançais, apprend-on de ses responsables.
Cette œuvre musicale sera présentée pour la première fois, lors d'une conférence de presse prévue à 11h au centre culturel Douta Seck de Dakar, précise un communiqué.
Ce CD réunit des chansons d'artistes sénégalais de renom (Touré Kunda, Didier Awadi, Daby Baldé, l'Ucas Jazz Band, etc.), pour une démarche visant à appeler la population sénégalaise à se mobiliser "davantage pour la résolution de ce conflit" vieux de 32 ans, souligne le communiqué.
"Les morceaux chantés dans différentes langues nationales portent essentiellement sur les conséquences du confit et traitent du thème de la paix (..)", explique le communiqué.
Il signale que ce CD "se termine par une chanson commune réunissant des artistes de tout le Sénégal qui mettent l'accent sur la nécessité de l'implication citoyenne face au conflit".
"Trois séries de concerts avec de nombreux artistes (Daby Baldé, Didier Awadi, Ombre Zion, Simon, Guéréti…)" auront lieu à Dakar, Ziguinchor et Saint-Louis, après la présentation de cette œuvre musicale, annonce le communiqué.
Le premier concert est prévu au centre culturel Douta Seck, le 7 avril, le second à la place de Gao de la capitale sud du pays, le 25 avril. Le dernier sera organisé le premier mai, place Faidherbe, dans l'ancienne capitale du Sénégal.
"Ces concerts se dérouleront avant les manifestations de masse organisées dans ces 3 villes par les OSC de la région en coopération avec USOFORAL. Des marches citoyennes ainsi que des opérations pour la paix sont prévues dans chaque capitale régionale du 17 avril au 2 mai 2015", rapporte ce communiqué.
Selon cette source, ces opérations visent à "susciter davantage l'implication de la population sénégalaise et des jeunes en particulier dans la construction de la paix", dans le but de mettre fin aux violences à travers "un coup de projecteur sur les conséquences du conflit, en particulier sur les femmes".
Elle ajoute que ces opérations visent à "susciter davantage l'implication de la population sénégalaise et des jeunes en particulier dans la construction de la paix", afin de mettre fin aux violences en mettant à "un coup de projecteur sur les conséquences du conflit, en particulier sur les femmes.
De cette manière, le Comité régional de solidarité des femmes pour la paix en Casamance compte par ailleurs "mettre en avant la résilience des femmes et leur rôle d'actrice et bâtisseuse de paix".
USOFORAL veut également "exiger des négociations inclusives et transparentes, le droit à l'information pour la population sénégalaise sur l'état d'avancement du processus et les contenus des rencontres préalables".
Le président du comité du dialogue social dans le secteur de l'éducation a présidé, hier, le premier congrès ordinaire de l'organisation pour la promotion des enseignants du Sénégal affilié au grand cadre des syndicats d'enseignants. Une occasion pour Mamadou Diop Castro de revenir sur l'épineux dossier de la crise de l'éducation.
Castro n'a pas fait dans la langue de bois dans sa communication sur le thème : "Dialogue social : enjeux et perspectives pour le mouvement syndical enseignant", hier, au cours du congrès ordinaire de l'organisation pour la promotion des enseignants du Sénégal (Opes).
Selon Mamadou Diop "Castro", le constat sur la crise scolaire est que les autorités sont indisponibles pour les organisations syndicales et pour le comité du dialogue social. Son comité n'a pu rencontrer le ministre de l'Education nationale que quand la grève a été déclarée en février, un an après leur première rencontre. "Nous l'avons toujours dénoncé. On nous a octroyé un siège qui n'était pas encore équipé suffisamment. Nous n'avions pas de budget de fonctionnement. Une ligne de crédit vient d'être inscrite dans le budget de l'Etat et voté en décembre, mais non encore disponible". Son comité a pu commencer le travail le 25 mars, grâce à une cotisation annuelle de 25 000 F CFA des syndicats. "Jusque-là, j'étais resté en retrait parce que je n'avais pas les moyens pour financer un comité", a-til fulminé.
"Nous n'avons pas rencontré le Premier ministre pour le sensibiliser sur la question. C'est seulement après la grève que nous avons rencontré les ministres de l'Education, de la Fonction publique et du Budget. Mais, nous n'avons pas pu rencontrer le ministre de la Formation professionnelle et encore moins le ministre de l'Urbanisme et de l'Habitat, et cela fait plus de 15 jours que nous courons après ces autorités. C'est inacceptable et incompréhensible, alors que nous faisons de la médiation, de la régulation", s'est insurgé le syndicaliste. A son avis, "le dialogue social n'est pas encore intériorisé dans l'agenda gouvernemental et les syndicats aussi ne se l'ont pas encore approprié conséquemment. Parce que les règles du jeu ne sont pas respectées de part et d'autre. C'est cela la difficulté".
Profiter des fêtes pour faire des avancées
"Cette année, ça passe ou ça casse. Les enseignants ont décidé de faire cesser ces grèves et nous avons comme slogan : "Cette année ou jamais." Car nous voulons en finir avec cette longue décennie de crise de l'école sénégalaise et nous voudrions vraiment que cette parenthèse soit fermée pour attaquer les vraies questions de l'école, même si nous devons sacrifier une génération pour en sauver d'autres. Il n'est plus question de sacrifier chaque année des générations", a ajouté Seydou Abou Sy, le secrétaire général national de l'Opes. Mamadou Castro de dire qu'ils sont en train de prendre des initiatives en direction des organisations syndicales, de la partie gouvernementale et de l'Assemblée nationale, du Conseil économique social et environnemental et beaucoup d'autres médiateurs qui s'activent sur la question. "Nous pensons qu'avec ces fêtes, nous aurons une accalmie et beaucoup plus de sérénité pour faire des consultations et développer des concertations, afin d'arriver à des stratégies qui devront nous permettre d'agir sur les difficultés".
La crise qui sévit depuis 2002 à la Suneor n'affecte pas seulement les travailleurs de cette boîte. Le consommateur sénégalais n'est pas non plus épargné, puisque l'huile Niinal qu'il utilisait au quotidien a disparu du marché depuis longtemps.
En début d'après-midi au marché Tilène, les clients font encore leurs achats sous une forte chaleur accompagnée d'un vent de poussière qui pollue Dakar ces derniers jours. Malgré tout, les commerçants continuent d'installer les nouveaux produits qu'ils viennent de se procurer, pendant que les clients font leurs choix sur les étals. Ils semblent tous se connaître. Ce qui crée une ambiance générale sympathique et familiale. On commence à déambuler dans les allées.
A côté des bijoutiers où se trouve sa cantine, Birane Ndiaye vend toute sorte de produits y compris toutes les variétés d'huile présentes sur le marché. Sauf, que le sachet d'huile "Niinal" n'est pas visible. "Elle était très prisée mais je pense que c'est parce que l'usine a des problèmes qu'on ne la trouve plus sur le marché", dit-il derrière son comptoir où il était en train d'observer une pause. Ne sachant pas quand ils seront approvisionnés en "Niinal", le jeune commerçant trouve plus sûr de commander les autres huiles qu'il écoule actuellement.
Voir le sachet d'huile "Niinal" au marché Tilène, c'est comme chercher une aiguille dans une botte de foin. Il y a bien longtemps que les commerçants qui se sont rabattus sur presque une dizaine d'huiles qui coûtent moins cher, ne cherchent plus à savoir ce qui est arrivé à cette huile. Les clients non plus ne s'en préoccupent pas pour la plupart.
"Il sera difficile pour Niinal de revenir sur le marché"
En attestent les dires de cette mère de famille trouvée non loin des vendeurs de poulets. "Cela fait au moins 5 mois que je n'ai pas vu les sachets Niinal qui pourtant inondaient le marché. Mais puisque les autres huiles nous donnent de la satisfaction, nous les consommons", déclare Diéwo Guèye, une femme de taille moyenne, de teint clair avec une forte corpulence.
Pape Samba, un commerçant dont la cantine se trouve en face des bouchers, est en train de découper avec une hachette des poulets. Il a l'air très compétent dans ce qu'il fait même s'il montre des signes d'empressement. Selon lui, les clients achètent maintenant les autres huiles et même l'huile qui gèle. "Je commande maintenant pour mes clients les autres huiles, parce qu'on ne sait plus où trouver Niinal". Pour Pape Samba, l'huile qui caille se vend même mieux que les autres huiles, raison pour laquelle il est convaincu qu'il sera très difficile pour "Niinal de reprendre sa place après cette très longue absence". Ce commerçant fonde également son argument sur le fait qu'ils gagnent sur le carton de 5L des autres huiles, comparé à celui de Niinal, 500 F CFA, et sur le carton de 1L 200 F CFA.
Quelques mètres à peine, des sachets de Niinal se signalent. Oumou Salamata Ba, une commerçante, est la seule de tous les commerçants que nous avons rencontrés au marché Tilène à avoir encore ce produit de la Suneor. Il lui reste encore dans son stock
19 sachets qu'elle a du mal à écouler. "Mes clients sénégalais sont maintenant habitués aux autres huiles, raison pour laquelle ils ne demandent presque plus Niinal. Il n'y a que les étrangers qui me la réclament ", affirme-t-elle. En face d'elle, une cliente en train de s'approvisionner. Préférant garder l'anonymat, elle a voulu ajouter qu'elle préfère acheter désormais l'huile qui gèle parce qu'elle est plus accessible à sa bourse. Mais qu'elle doute de la qualité quand bien même on leur dit qu'elle est bonne. La commerçante confirme à son tour en confiant que le sachet de l'huile qui caille coûte 225 F CFA tandis que le sachet Niinal coûte 300 F CFA. Les 75 F CFA de différence peuvent acheter des condiments, selon sa cliente qui affiche un large sourire.
A quelques kilomètres de Tilène,
plus précisément au marché Castor, c'est un univers plus ou moins différent. Le marché est très animé à cette heure. Ici, les gens sont moins bavards et sont très évasifs quand on aborde la disparition des sachets de l'huile Niinal sur les étagères des boutiquiers et autres commerçants. "Je ne sais pas, je pense que c'est parce que l'usine n'en produit plus", nous lance un vieux trouvé dans son magasin se trouvant au cœur du marché. Comme s'ils s'étaient passé le mot, ils répondent à peine aux salamalecs d'usage et disent ne pas pouvoir parler du sujet.
Au détour d'un étal où sont exposés des légumes très frais, Cheikh Diaw, un jeune commerçant, y tient une boutique. Voulant donner son avis, il dit qu'il y a bien longtemps qu'il ne s'approvisionne plus en Niinal, car ne le trouvant nulle part. Pourtant, "beaucoup de mes clients me la réclament. Ils disent que Niinal coûtent certes plus cher que les autres huiles, mais c'est elle qui est de meilleure qualité. Si elle est sur le marché, les clients n'achètent pratiquement pas les autres huiles", atteste-t-il.
La mauvaise politique de la Suneor dénoncée
Si le sachet Niinal est aux abonnés absents, c'est parce que la Suneor est en crise. Voilà la véritable raison, si l'on se fie à Thiambaye Ndiaye délégué syndical à la Suneor. Joint par nos soins, M. Ndiaye a martelé que c'est la "mauvaise politique" qui a conduit à cette malencontreuse situation. Explications : "Il y a une absence de fonds de roulement pour faire fonctionner l'usine. Aujourd'hui, on fait face à des ruptures de matières premières. Et on est endetté chez nos fournisseurs." Le syndicaliste pense foncièrement que cette situation a été sciemment provoquée pour vendre la Suneor. L'air très affecté par la durée de la crise qui leur fait très mal, il ne désespère pas pour autant puisque l'Etat a entamé des négociations avec l'actionnaire majoritaire de la Suneor à la recherche de solutions idoines. Ce qui fait que certains travailleurs pensent que la Suneor va rebondir un jour.
Et dès que Niinal qui a été supplantée par beaucoup d'autres huiles reviendra sur le marché, cela ne fait aucun doute qu'elle reprendra naturellement sa place, selon Thiambaye Ndiaye.
Les autres huiles sont de bonne qualité aussi
Ousmane Sy Ndiaye le Secrétaire général de l'Unacois juge "pénible" la situation que traverse la Suneor. Et si Niinal est de bonne qualité, les huiles qu'on trouve actuellement sur le marché respectent certainement, selon lui, les normes établies. Au cas contraire, elles ne seraient pas autorisées à y être.
Un avis que partage un représentant de l'Etat qui a voulu s'exprimer sous le couvert de l'anonymat. A l'en croire, puisque les huiles importées font l'objet de contrôle, "alors il n'y a aucune crainte à se faire", dit-il pour rassurer les clients qui doutent de la qualité des huiles importées, surtout celle qui gèle. Pour notre interlocuteur qui souhaite que Suneor sorte de cette crise, l'essentiel pour l'Etat est d'approvisionner le marché d'huiles de qualité similaires à Niinal et capables de répondre aux besoins de consommation des Sénégalais.
L'espoir est certes permis, mais, faut-il juste rappeler que le chiffre d'affaires de la Suneor est passé entre 2011 et 2012 de 100 milliards à 57 milliards. En 2013, deux de ses cinq sites industriels à Diourbel et Louga sont restés fermés toute l'année. Donc, il est logique que Niinal soit introuvable sur le marché en attendant un règlement de la crise qui secoue la Suneor depuis un certain temps.
LES DÉPUTÉS ADOPTENT UN PROJET DE LOI RELATIF AU STATUT DES FONCTIONNAIRES
Dakar, 3 avr (APS) - Les députés ont voté vendredi à l’unanimité un projet de loi complétant la loi relative au statut général des fonctionnaires, a constaté l’APS.
Cette décision parlementaire va permettre aux agents de l’Etat reclassés de "valider une partie de leur expérience professionnelle acquise" durant une période de volontariat, de vacation et de contractualisation, a expliqué la ministre de la Fonction publique, de la Rationalisation des effectifs et du Renouveau du service public, Viviane Laure Elisabeth Bampassy.
Selon un document de l’Assemblée nationale, lors des travaux de la commission parlementaire compétente pour ce projet de loi, Mme Bampassy avait signalé que le projet de devrait servir à "corriger un déséquilibre" concernant les "corps émergents", c’est-à-dire les enseignants ayant eu les statuts de volontaire/vacataire – c’est l’un ou l’autre - et de maître contractuel.
"Devant satisfaire les besoins en éducation et en formation altérés par les politiques d’ajustement structurel, l’Etat avait initié un programme de recrutement d’enseignants par la formule du volontariat et du vacatariat. Ces personnels recrutés par voie de concours ou sur la base de dossiers qu’ils ont présentés ont été affectés dans les territoires des inspections d’académie", a rappelé la ministre de la Fonction publique.
"Ils ont obtenu leur diplôme professionnel et ont intégré les corps de la Fonction publique", a-t-elle ajouté en guise de rappel.
A la suite des négociations avec les syndicats d’enseignants, le gouvernement s’est engagé, dans le cadre des accords signés le 17 février 2014, à valider une partie de leur expérience professionnelle acquise dans la période de volontariat/vacation et de contractualisation.
"Afin de conférer un cadre juridique légal à cette situation professionnelle, le gouvernement a souhaité insérer de nouvelles dispositions à l’article 22 de la loi N° 61-33 du 15 juin 1961 relative au statut général des fonctionnaires", a expliqué Mme Bampassy.
"Les intéressés nommés dans un corps de l’administration bénéficient, dans des conditions bien définies, d’un rappel d’ancienneté civile acquise en qualité de volontaire/vacataires et de contractuel", a-t-elle indiqué.
La ministre de la Fonction publique précise que "le projet de texte fixe à titre transitoire les conditions de rappel d’ancienneté civile aux fonctionnaires qui, avant leur nomination dans un corps de l’administration, remplissent les conditions requises avant la date d’entrée en vigueur".
"Le projet de loi qui rétablit l’équité dans la carrière de ces enseignants, qui ont aidé à relever le taux de scolarisation dans les ordres d’enseignement", a-t-elle souligné devant les députés.
Ces derniers espèrent que l’adoption du projet de loi permettra d’"apaiser" le climat social dans le secteur de l’éducation.
Ils ont invité le gouvernement à respecter les accords signés avec les syndicats d’enseignants.
"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années". Il fait sans doute partie des voix les plus "jeunes" du paysage musicale sénégalais. Mais fort de son expérience déjà bien consistante dans ce domaine, Ablaye Mbaye, non voyant, suit son chemin avec… une grande clairvoyance. Endurant, il garde encore, foi en bandoulière, un grand espoir dans la musique, un art qui le passionne, même s'il reste assez critique sur la musique telle qu'elle se pratique au Sénégal, le mbalax, le milieu du show bizz, l'homo senegalensis etc. En toute liberté avec un musicien pas comme les autres.
Où en êtes-vous, côté carrière?
Je suis toujours dans la musique, c'est ce que je fais et que je sais faire aussi. Maintenant, ce qui me tient le plus à cœur actuellement, c'est la réalisation de mon album. Il me reste juste un morceau à terminer pour le sortir. Et là, il me faut le faire le plus rapidement possible parce que les Sénégalais ont hâte de l'avoir. C'est cela mon projet.
Et vous voulez le sortir quand exactement ?
Dès que les enregistrements se terminent. J'ai souvent donné des dates que je n'ai pu respecter car l'homme propose et Dieu dispose. Tout ce que je peux dire, c‘est que sa sortie est imminente. J'attendrai juste le moment propice pour cela. Je ne veux pas aussi sortir un album juste pour qu'on dise que j'en ai sorti un. Il faut que je trouve des gens professionnels qui puissent le faire. Il me faut un support médiatique qui puisse porter le produit et lui assurer une bonne promotion.
Peut-on avoir une idée de ce que sera l'album ? La thématique et le côté instrumental…
Il y a beaucoup de thèmes qui y sont développés. Il y a un morceau titré "Parfum". Ça devait même être le titre éponyme. Mais les données ont changé même si je n'ai pas encore totalement renoncé à donner ce nom à l'album. Seulement, je me dis qu'il est possible que je trouve un nom plus adéquat.
Pourquoi "Parfum" ?
Parce que chacun sait que le parfum est au centre de la vie. Que l'on ait un bon ou mauvais souvenir, le parfum est là pour nous le rappeler. L'odeur d'un parfum reste toujours même si la personne qu'elle nous rappelle n'est pas là ou même n'est plus de ce monde. On se souviendra toujours d'elle dès qu'on sent les effluves de son parfum.
Peut-on retenir que "Parfum", ce sont vos souvenirs et vos senteurs personnels en tant que personne non voyante ?
Un chanteur raconte très souvent son vécu dans ses chansons et celui de ses proches. Peut-être aussi que "Parfum" est mon histoire personnelle. Qui sait ?
A vous entendre, on sent comme des parfums qui vous manquent, des parfums de personnes que vous avez connues ?
C'est vrai qu'il y a des odeurs de parfum qui me rappellent des souvenirs, des anecdotes. Il y a des senteurs bonnes comme il y en a de mauvaises vraiment. Mauvais et bons, c'est toujours relatif aux souvenirs associés à cela. Mais c'est la vie qui est comme cela, il y a des hauts et des bas… Mais bon, il n'y a pas que les "Parfums" dans mon album. Dans l'album, vous retrouverez différents titres dont "mane", "xamante", "su doon dëgg", sama goro". Il y a plein de thèmes qui y sont développés. Il y a également une reprise de "nii la démé" et de "sopé yi". Ce sont des titres qui m'ont marqué et ont marqué mon public.
L'on peut retenir aussi que le thème amour est très présent dans ce disque ?
Oui, vous retrouverez au minimum deux titres qui parlent d'amour. "Parfum" parle d'amour tout comme "xamante".
Avec qui avez-vous travaillé ? Avez-vous travaillé avec des personnes de qualité pour assurer un retour réussi ?
Oui, même si au début j'ai voulu précipiter les choses pour le sortir. Après, je me suis dit que cela fait déjà un bon moment que je n'ai pas sorti de produit, donc rien ne sert de courir et qu'il vaut mieux faire un produit de qualité. Maintenant, il y a des supports médiatiques qui accompagnent les productions musicales dans leur promotion. Je suis en train d'étudier les différentes offres qui me sont soumises. Je suis en pourparlers et je suis en train de voir à qui donner l'album. J'ai beaucoup travaillé avec Baba Hamdy sur cette production. Mais là, on est en stand by. Je suis en train de voir si je dois le continuer avec lui ou seul. Je suis très ouvert. J'écoute tout le monde. Mais la dernière décision m'incombe.
On a l'impression que le show-business est un milieu de requins où il manque de solidarité. N'avez vous pas la même impression que moi ?
J'avoue que cela est vrai. Je ne peux parler qu'à mon nom propre. Alors je sais que moi Ablaye Mbaye, je suis plus ami avec les instrumentistes qu'avec les chanteurs. Cela ne veut pas dire que je ne suis pas avec les chanteurs. Mais il est clair que les instrumentistes sont plus sincères avec moi dans nos rapports. Je l'ai senti et je le sens encore. Je ne dirais pas qu'ils sont tous mes amis mais j'en compte des proches, de bons amis et des camarades. Les instrumentistes me disent souvent qu'ils veulent jouer avec moi parce que quand ils le font, ils sentent qu'ils sont avec un vrai chanteur. Il y a beaucoup de trahison et de tromperie dans notre milieu. C'est un milieu "sale".
Personnellement avez-vous été victime de ça ?
Oui, je l'ai vécu personnellement. J'ai vécu des trahisons avec des chanteurs qui m'ont fait de sales coups. J'ai une philosophie qui m'aide à avancer devant ces situations. Je me dis toujours que pire m'arrivera demain. La musique m'a appris beaucoup de choses...
Qu'avez-vous appris ?
J'ai appris qu'une personne, quoi qu'elle fasse, doit y croire avant tout. Il ne faut jamais baisser les bras. Même si tu dois te faire des ennemis pour ça, poursuis ton chemin même si ta logique n'est pas fondée pour les autres. Comme ça, quand tu réussis, tant mieux, dans le cas contraire, tant pis. Moi, en tout cas, je n'ai encore aucun regret. Je prends la vie comme elle vient. Je reste endurant et cela, c'est la musique qui me l'a appris. Mais le jour où je me rendrais compte que je ne pourrai pas réussir dans la musique, je laisserai tomber sans hésiter. J'organiserai une conférence de presse pour l'annoncer. Même si je vis des fois des choses qui me découragent, je reste quand même optimiste. J'ai toujours la force de continuer.
Que pensez-vous aujourd'hui de la musique sénégalaise ?
Mon métier m'a permis de savoir que les Sénégalais aiment la musique mais ne savent pas ce que c'est. Ils ne font pas la distinction entre les rythmes et les paroles. Pour moi, maintenant les mélomanes imposent leur volonté. C'est eux qui dirigent les chanteurs alors que ce devait être le contraire. Les Sénégalais nous poussent de plus en plus à arrêter de faire de la vraie musique. Les gens préfèrent de plus en plus un morceau de “taasu” avec des paroles sans aucun sens qu'un opus avec de la bonne musique et un texte riche. Ce sont ces chansons qu'on passe à la radio et à la télé. Je trouve que les mélomanes aiment la musique mais la tue en même temps.
Les animateurs y ont une part de responsabilité ?
Oui parce que nous partageons ce métier. C'est nous qui faisons la musique et c'est eux qui la promeuvent. Si on prend notre courage à deux mains, on pourrait renverser cette tendance. C'est vrai que les six premiers mois seraient difficiles, mais après ils s'habitueraient. Je ne suis pas d'accord avec ce qui se fait. Les mélomanes mènent la danse et ce n'est pas normal. Je pense que le moment est arrivé de tirer les choses vers le haut, vers plus de raffinement, plus de qualité. Je m'excuse mais c'est ce que je pense.
Comment voyez-vous donc l'avenir de la musique au Sénégal ? On a l'impression qu'après la génération des Baaba Maal, Ndiaga Mbaye et autres, c'est la décadence ?
Ces gens-là ont commencé un travail que nous devons continuer. Mais au lieu de ça, nous nous reposons sur ce qu'ils font. Ce qui n'est pas normal. Eux, avaient une radio pour la promotion et une chaîne de télévision. En décembre, ils sortaient tous un produit et c'était de la qualité. Chacun se disait que l'autre ne devait pas me ravir la vedette. Aujourd'hui, on a beaucoup de radios et de télés. Je me dis que même si on fait un peu moins que ces grands-là, on peut s'en sortir parce qu'on a plus d'opportunités qu'eux. Aujourd'hui, ce qui nous manque, c'est de travailler. Le temps que nos aînés consacraient à leur travail, nous ne le faisons pas. Les technologies avancées nous ont rendus paresseux. Si on avait travaillé, tant soit peu, on serait meilleur qu'eux. Ils ont beaucoup donné pour nous laisser quelque chose sur laquelle nous baser. On doit leur rendre la pièce de leur monnaie en faisant mieux qu'eux.
Vous ne semblez pas trop optimiste ?
Si vous faites attention, le couper-décaler est récent. Mais on met ça dans tous les clubs. La musique que font les Nigérians marche. Le ndombolo est bien vendu. Mais pour nous, le mbalax ne se vend pas aussi bien. Quand on va à l'étranger, c'est la communauté sénégalaise qui vient nous voir. Les Toubabs ne prennent en tournée que Baaba Maal, Youssou Ndour, Ismaïla Lô, etc. Mais les autres, ce sont les Sénégalais qui nous engagent pour qu'on joue pour eux. Maintenant si on va en Europe pour jouer la musique sénégalaise pour des Sénégalais, c'est qu'on n'a pas encore réussi à l'exporter. C'est possible avec notre musique mais il faut que le mbalax soit révolutionné.
C'est possible, Youssou Ndour l'a essayé ?
Youssou le tente mais lui-même quand il joue à l'extérieur, après de bonnes sonorités, il plonge son public dans le mbalax. Il les attire dans son monde. Il les rejoint d'abord dans leur style avant de les plonger dans ce qui lui appartient. Les Sénégalais savent bien jouer des musiques à la couleur acoustique. On n'a qu'à le faire. Des gens comme El hadji Diouf réussissent. Quand il a sorti son album, le parlement canadien l'a invité. Heureusement qu'Akon ne fait pas du mbalax mais réclame sa sénégalité. Il rehausse l'image des Noirs. Il paraît que Youssou va sortir un album avec Akon où il y aura du mbalax et du R'N'B. j'attends de l'écouter et de voir ce que ça donne. Il faut qu'on travaille notre musique. Ceux qui font de l'acoustique réussissent à l'étranger, c'est le cas de Dioguel Sakho, Wasis Diop, Yoro Ndiaye et tant d ‘autres. Ils exploitent cette musique. Cheikh Lô a pu jouer devant des centaines de milliers de personnes en Angleterre.
Au-delà de l'aspect musique, quel regard portez-vous sur la société sénégalaise ?
Je pense qu'on doit calmer les ardeurs et on doit être moins agités. J'entends tout le temps à la radio des gens proférer des menaces. Ce n'est pas bien. Je me dis que ces gens-là ne savent pas. Rien ne vaut la paix. Il faut que les gens se parlent. On ne peut rien avoir par la force. Quand il y a des guerres entre deux pays, les gens qui règlent les choses se retrouvent dans des salles climatisées pour trouver une solution. Ce ne sont pas les hommes armés qui règlent les choses. Donc la diplomatie doit être de rigueur en chacun de nous. Le dialogue est important. Ce Sénégal est le Sénégal de tous.
En tant que personne vivant avec un handicap, vous ne sentez pas une certaine violence venant de la société ?
Si, des fois je la sens. C'est quand je vois quelqu'un qui a pitié de moi. Celui-là ne m'aide pas, il m'enfonce. Quand on a pitié de quelqu'un, on ne voit jamais ses erreurs. On doit nous considérer comme tout être humain. On doit nous critiquer positivement ou négativement. C'est selon. On ne doit pas avoir pitié de nous. Les Sénégalais font la confusion entre la pitié et le soutien. Je suis contre cette pitié.
Venu présenter ses condoléances à son camarade socialiste Yaya Diallo, qui a perdu son père à Tivaouane, le secrétaire général national du parti socialiste Ousmane Tanor Dieng a répondu aux multiples attaques contre son parti.
Ousmane Tanor Dieng n'a pas mâché ses mots pour répondre aux attaques répétitives contre son parti dont les dernières en date sont celles du ministre d'État, Mbaye Ndiaye. Ce dernier avait invité les parties alliées dans le cadre de la coalition Benno Bokk Yaakaar à se déterminer par rapport à leur compagnonnage avec le parti au pouvoir en vue de la prochaine présidentielle.
Des déclarations qui, selon le socialiste en chef, ne les intéressent pas. "Nous sommes des partenaires, nous avons signé un partenariat avec le président Macky Sall et nous pensons que lorsque les choses viendront de lui, nous allons réagir mais tant que les attaques ne viennent que de militants de l'Apr, nous n'interviendrons pas", a dit OTD. Et d'ajouter :
"Ce que nous sommes en train de faire ou ce que nous voulons dire, c'est à Macky Sall que nous le disons. Mais nous reconnaissons que tout militant a le droit d'avoir un point de vue sur la manière dont nous fonctionnons et la manière dont nous gérons les questions politiques, mais les décisions que nous prendrons, nous les prendrons souverainement. C'est ainsi que ça va marcher."
Accompagné d'une forte délégation pour présenter ses condoléances à leur camarade Yaya Diallo, par ailleurs responsable des jeunesses féminines, qui a perdu son père, Ousmane Tanor Dieng s'est également prononcé sur la traque des biens supposés mal acquis. Et c'est pour dire :
"C'était un engagement de tous les candidats et de la coalition Benno Bokk Yaakaar, donc ce qui est en train d'être fait, c'est le respect de nos engagements. Mais dans le cadre de la séparation des pouvoirs, du respect de l'État de droit et du droit de la défense, il faut que la reddition des comptes soit assurée, que tout le monde sache que demain il doit rendre compte de sa gestion".
Interpellé sur le dialogue politique, il fera savoir que cela est consubstantiel à la démocratie. "Je pense que s'il y a une séparation des pouvoirs, que la justice s'occupe de la traque des biens mal acquis, l'exécutif aussi doit prendre des initiatives pour nouer un dialogue politique entre le pouvoir et l'opposition. Le dialogue est indispensable et incontournable pour alimenter et nourrir notre démocratie et nous l'avons montré lorsque nous étions aux responsabilités", fait-il noter.
19% DES FEMMES OPTENT POUR L’ESPACEMENT DES NAISSANCES ET 6% POUR LA LIMITATION
L’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd), a publié, hier, les résultats de la deuxième année d’une enquête sur la planification familiale exécutée de janvier à octobre 2014. Ils révèlent ainsi qu’une femme sur 4 accouche par césarienne au Sénégal.
Il ressort de l’enquête de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd), publiée, hier, sur la planification au Sénégal, que la proportion de femmes en union qui ont des besoins non satisfaits en matière de planification est estimée à 25%, soit 19% pour l’espacement des naissances et 6% pour la limitation. Ajoutée à la proportion d’utilisatrices actuelle (22%), la demande totale en planification familiale atteint 47%, soit 35% pour espacer et 13% pour limiter. La quasi-totalité de cette demande est satisfaite (47%).
Pour les seules méthodes modernes, la demande est satisfaite dans 43% des cas. Il ressort de l’étude que la demande totale en services de planification familiale varie avec l’âge des femmes en union. Elle passe de 33% pour les femmes âgées de 15-19 ans à 55% pour celles âgées de 30-34 ans. Le pourcentage de demandes satisfaites varie aussi avec l’âge des femmes. Il passe d’un minimum de 38% chez les femmes de 15-19 ans à un maximum de 57% chez les femmes de 35-39 ans.
En outre, les résultats montrent que la demande en planification familiale est plus élevée en milieu urbain qu’en milieu rural (54% contre 42%). En milieu urbain, 59% de la demande est satisfaite, contre seulement 35% en milieu rural. Les régions Centre (41%) et Sud (43%) enregistrent les proportions de demandes en matière de planification familiale les plus faibles. Par contre, la proportion la plus élevée est observée dans la zone Ouest (56%). La proportion de demandes satisfaites est assez faible dans toutes les grandes régions, en particulier dans les zones Centre et Nord (35%). Par ailleurs, la demande totale en service de planification familiale augmente avec le niveau d’instruction. En effet, plus le niveau d’instruction de la femme est élevé plus la demande est forte.
1 femme sur 5 ne désire plus d’enfants
Le rapport souligne aussi que selon le nombre d’enfants vivants, une femme sur cinq (20%) ne désire plus d’enfant. Ces résultats révèlent également que parmi les 76% de femmes qui désirent avoir des enfants supplémentaires dans l’avenir, plus de la moitié (44%) souhaitent espacer la prochaine naissance de deux ans ou plus. Au total, près des deux tiers (64% de femmes), regroupant celles ne voulant plus d’enfants (20%) et celles désirant espacer pour une période d’au moins deux ans la naissance de leurs prochains enfants (44%), peuvent être considérées comme des candidates potentielles à la planification familiale. Ces niveaux sont voisins de ceux enregistrés dans les enquêtes précédentes.
Et comme on pouvait s’y attendre, la proportion de femmes qui ne veulent plus d’enfants augmente régulièrement avec le nombre d’enfants actuellement en vie. Elle passe de moins de 1% chez les femmes qui n’ont aucun enfant à 12% chez celles qui en ont 3 et à 62% chez celles qui en ont au moins 6. On note également que la totalité des femmes nullipares (99%) souhaitent avoir un enfant et la grande majorité (81%) désire une naissance dans les deux années à venir.
En ce qui concerne les hommes de 15-49 ans actuellement en union, on constate que seulement 3% ont déclaré ne plus vouloir d’enfants et, à l’inverse, 93% en désiraient davantage. Les hommes en union souhaitant avoir d’autres enfants sont proportionnellement plus nombreux que les femmes en union. Comme chez les femmes, la proportion d’hommes désirant avoir des enfants diminue avec le nombre d’enfants vivants, passant de 99% à la parité 1, à 94% à la parité 3 et à 80% au rang 6 ou plus. Environ un homme en union sur deux (51%) peut être considéré comme ayant des besoins en matière de planification familiale, soit 3% qui ne souhaitent plus d’enfants et 48% qui souhaitent espacer de 2 ans la venue du prochain enfant.
1 femme sur 4 accouche par césarienne au Sénégal
Dans la stratégie pour la maternité sans risque, la césarienne est un des moyens préconisés pour réduire la mortalité maternelle et périnatale. Pour 4% des naissances, on a pratiqué une césarienne. Cette proportion varie peu avec l’âge. Par contre, cette intervention est plus fréquente pour les naissances de rang 1 que pour les autres (9% contre 2% pour celles de rangs 4 et plus). La gravido-puerpéralité chez les adolescentes et les primipares est souvent émaillée de complications. Cette gravido-puerpéralité est liée aux anomalies du bassin en rapport avec la nuptialité et la maternité précoce. Des précautions comme un suivi prénatal régulier et de qualité et une bonne prise en charge de la grossesse et de l’accouchement sont à entreprendre pour amoindrir ce risque.
Les césariennes se pratiquent dans un environnement médico-chirurgical. Elles sont exclusivement pratiquées dans les structures de santé (6%), et sont, de ce fait, plus fréquentes en milieu urbain que rural (7% contre 2%). Ce type d’intervention qui n’est réalisable que dans les formations sanitaires suffisamment équipées et dotées de personnels qualifiés n’est pas à la portée des couches les plus défavorisées (moins de 2% contre 8% dans les classes aisées) et touche plus les régions les plus urbanisées telles que l’Ouest constitué de Dakar et de Thiès (8%). Il convient de signaler que la fréquence de la césarienne chez les plus instruites (12%) pourrait être liée à la maternité tardive qui les expose à des complications obstétricales telles que les mort-nés et un accouchement bloqué (la dystocie) nécessitant une intervention chirurgicale.
25% des femmes de 15-49 ans excisées
Pour ce qui est de l’excision, il s’avère que la quasi-totalité des femmes (92%) a déclaré connaître l’excision. Chez les hommes, cette proportion est un peu plus faible (89%). Au Sénégal, 25% des femmes de 15-49 ans ont déclaré avoir été excisées. Dans plus de la moitié des cas, les femmes n’ont pas subi d’ablation, mais une simple entaille (51%). Cependant, 5% des filles de moins de 15 ans qui ont été excisées ont eu le vagin fermé et cousu, pratique plus répandue dans les ethnies Mandingue et Soninké qu’ailleurs. C’est parmi les musulmanes, dans le Sud et le Nord, et dans les ethnies Poular, Mandingue, Diola et Soninké que l’excision est le plus fréquemment pratiquée.
La majorité des femmes (79%) et des hommes (75%) pensent que l’excision n’est pas une pratique exigée par la religion. Dans la majorité des cas (81% pour les femmes et 79% pour les hommes), les femmes et les hommes ne sont pas favorables au maintien de cette pratique.
Après Sitor Ndour et Bécaye Diop, Abdou Fall roule pour l'Apr. Le leader du mouvement Alternative citoyenne Andu Nawlé vient grossir les rangs du parti présidentiel déjà bien garni. Intégration dans le parti, refus du terme transhumant, défense du Pse..., l'ex-responsable libéral a donné les gages de son partenariat politique avec les 'apéristes'.
"Le processus est arrivé à maturité après un partenariat stratégique", lance d'emblée Abdou Fall. Son ralliement à l'Apr fait suite à la longue série de défections notée dans les rangs de l'opposition. Mais, pour couper court au débat sur les fluctuations politiques notées ces derniers jours, le transfuge refuse d'être estampillé transhumant. Un terme qu'il trouve inadéquat.
"C'est un concept un peu trop dur. Je pense qu'il faut faire l'effort d'être un peu plus humain avec les hommes politiques et respecter la dignité des uns et des autres. Je ne me sens pas concerné par ce débat du tout. Réduire la politique à des jugements sur les personnes ne me paraît pas la meilleure formule", se défend l'ex-ministre d'État sous le régime précédent face aux nombreuses critiques et questionnements sur l'inconstance des acteurs politiques.
Revenant sur sa rupture avec le Pds, Abdou Fall a déclaré qu'un divorce à l'amiable a été organisé entre Wade et son mouvement "à cause de divergences", avant le second tour de la présidentielle. "L'adhésion à un parti politique est un acte volontaire et individuel qui engage tout citoyen qui décide de rejoindre les rangs d'une formation politique", poursuit-il.
La jonction entre les deux groupes est effective et le nouvel allié entend soutenir l'Apr dans la recomposition du paysage politique. Ainsi, un troisième pôle politique, républicain, s'invite dans le duel entre les deux autres que sont le groupe socialiste (Ps) et libéral (Pds).
"Ne nous faisons pas d'illusions"
L'objectif de ce cadre est "d'évoluer d'une alliance électorale à une alliance politique. Et que les acteurs qui gouvernent le Sénégal puissent s'entendre sur un programme minimal et planifier la prise en charge des problèmes de développement", déclare l'ancien ministre de la Santé et porte-parole du gouvernement sous Abdoulaye Wade. L'Apr qui phagocyte une frange de l'opposition ne l'inquiète pas outre mesure pour la vitalité du jeu démocratique. Le conseiller départemental de Thiès trouve que c'est de bonne guerre que le parti continue son expansion. "Ne nous faisons pas d'illusions. La vocation première de l'Apr est de se doter des moyens d'une majorité qui lui donne
la latitude de gouverner et de s'y adosser largement pour conduire sa politique avec efficacité. Macky doit concilier la tâche d'une politique gouvernementale et de poursuite de construction de son parti. Et on lui demande de ne pas s'enrichir de forces nouvelles ?" défend-il. Ayant pourtant perdu les élections à Thiès, son fief, il se montre optimiste sur la plus-value qu'il peut apporter à son nouvel allié. Mais la condition pour aller au succès, "c'est que les responsables restent unis et travaillent main dans la main. Les chances de Macky Sall y sont intactes s'il y a une bonne dynamique unitaire entre responsables", analyse-t-il.
"Rassemblons-nous autour du Pse"
Après le volet politique, l'ancien ministre d'État sous Wade s'est fait le défenseur des programmes économiques du président Sall. Invitant les acteurs à dépasser le temps de la compétition électorale pour se consacrer aux défis de l'heure, il s'est fait l'avocat du Pse. "A travers les réformes engagées dans sa mise en œuvre et celle de l'acte 3 de la décentralisation, notre pays dispose des éléments d'une plate-forme qui peut constituer le socle d'un projet politique porteur de développement, de progrès et de justice sociale", avancet-il.
Poursuivant son propos, Abdou Fall estime que 40 ans après la conception du programme de développement, inachevé, de Mamadou Dia et du Père Lebret, le Pse est le premier plan élaboré et planifié et fondé sur une vision claire depuis lors. "Rassemblons-nous autour de ce programme pour régler le seul problème qui compte, à savoir le bienêtre des populations, tout le reste est dérisoire", a conclu le nouveau militant de l'Apr.
VERS UN NOUVEAU CODE DE LA PECHE POUR DURCIR LES SANCTIONS
L’Etat du Sénégal entend se donner tous les moyens nécessaires pour la protection des ressources halieutiques du pays. Pour se faire, il va se doter d’un nouveau Code de la pêche qui va durcir les sanctions.
Mbodiène, Mbour - L’Etat du Sénégal est déterminé à relever les défis actuels de la pêche, notamment la pêche illicite, non déclarée et non réglementaire. S’exprimant hier, à l’occasion de l’inauguration des infrastructures réalisées à Mbodiène et à Pointe Sarène dans le département de Mbour par le Projet régional des pêches en Afrique de l’Ouest (Prao-Sénégal), le ministre de la Pêche et de l’économie maritime, Oumar Guèye, a annoncé le projet d’adoption d’un nouveau Code de la Pêche.
«Le nouveau Code la pêche sera bientôt à l’Assemblée nationale parce que programmé en quelques jours en conseil des ministres. Et ce nouveau code va avoir une particularité d’augmenter de manière considérable les sanctions à l’endroit de la pêche illégale», a renseigné le ministre qui souligne que le Prao Sénégal a mis en place, en partenariat avec le Crédit mutuel du Sénégal, un fonds de 500 millions de francs Cfa destinés à financer les projets de reconversion des pêcheurs. Et dans la même dynamique, il y a un fonds de subvention d’un montant de plus de 600 millions de francs Cfa destinés à financer des activités génératrices de revenus.
D’après le ministre, le succès de toutes ces réformes, l’exploitation efficace et durable de ces investissements impliquent la limitation ou l’interdiction de l’accès à une ressource à de nombreux acteurs et aux familles de pêcheurs. Mais et surtout la nécessité de trouver des alternatives à une surexploitation des ressources halieutiques.
Auparavant, le ministre de la Pêche a réceptionné la ferme avicole de Mbodiène d’une superficie de 1200 m2, composé de 4 grand poulaillers d’une superficie de 126,48m2 chacun, 2 bureaux, 2 magasins de stockage, un réservoir d’eau raccordé à un puit d’une capacité de 8,49 m2, un réseau d’électricité de 20 panneaux solaires, avec une capacité de 5000 poulets de chair/démarrage avec 2500 poussins. Celle de Pointe Sarène est bâtie sur 344 m2, de 2 magasins, 4 stockages secondaires, 20 boxes de stabulation entravée d’une capacité de 20 bœufs. Soit un coût global de 121 millions de francs Cfa. Aussi, 9 fermes avicoles dans les mêmes régions sont en cours de finalisation estimés à 608,9 millions de francs Cfa. A cela il y a des matériels de surveillance côtière d’un montant global de 251,5 millions de francs Cfa et la réhabilitation de 4 stations de surveillance côtière d’un coût de 82, 2 millions de francs Cfa ont été aussi réalisés par le Prao-Sénégal, a confié Mariama Dalanda Barry, coordonnatrice de l’unité de mise en œuvre du Prao-Sénégal.
De son côté, la directrice des opérations de la Banque mondiale, Vera Songwe, est d’avis qu’il est possible de gérer cette réduction de la pression sans porter préjudice à l’emploi des gens. Mieux, elle entraîne la création de nouvelles opportunités dans un secteur qui génère, en Afrique, des bénéfices additionnels de l’ordre de 50 à 100 milliards de dollars par an. «136.000 personnes travaillent dans le secteur de la pêche au Sénégal dont 59% sont des pêcheurs et 41 sont des salariés. Dans ce lot, 73% sont des femmes». «Il y a 21.000 pêcheurs avec des bateaux, Il faudrait que nous réussissions à immatriculer, avant la fin de cette année, tous les bateaux de pêche, pour pouvoir contrôler la gestion de la pêche», a-t-elle recommandé au ministre de la Pêche.
«MACKY 2012» EN PHASE AVEC CISSE LO ET CIE
CAMPAGNE CONTRE LA REDUCTION DU MANDAT PRESIDENTIEL
La bataille contre la réduction du mandat du chef de l’Etat de 7 à 5 ans sera menée par de larges franges du pôle présidentiel. La coalition «Macky 2012» soutient la position des «apéristes» qui comptent battre campagne pour que le «non» triomphe, lors du référendum de mai prochain.
Moustapha Cissé Lo et ses camarades «apéristes» qui ont décidé de lancer une campagne pour inciter les Sénégalais à voter contre la réduction du mandat présidentiel ne seront pas seuls dans leur combat.
En effet, ils pourront compter sur le soutien des alliés de la première heure du chef de l’Etat.
Dans un entretien qu’il nous a accordé, hier, Mohamed Diagne, porte-parole de la coalition «Macky 2012», indique : «Je voudrais revenir sur la volonté du président de la République de réduire son mandat. Je ne suis pas convaincu que cela soit une bonne chose pour le pays. Pour la seule bonne et simple raison que nous avons un pays à construire. Les pays développés sont des pays à gérer». Et de préciser sa pensée : «Dans un pays à construire, où tout est sur priorité, nous ne pouvons pas nous permettre d’organiser six élections en cinq ans. Nous avons voté deux fois en 2012, une fois en 2014, et nous allons voter, si nous suivons le président de la République, en 2016, et deux fois en 2017. Je pense que ce n’est pas supportable pour un pays sous-développé». Par conséquent, M. Diagne estime que «c’est le Pse qui est menacé par la perspective de la réduction de ce mandat».
Mohamed Diagne : «Nous ne pouvons pas nous permettre d’organiser six élections en cinq ans»
«On ne peut pas tous les ans utiliser 15 milliards pour organiser des élections, alors que nous avons à construire des routes, des écoles, des hôpitaux. Certains diront que c’est du ‘Wax waxeet’. Mais, je pense que ça n’a rien à voir avec du ‘Wax waxeet’, parce qu’il ne s’agit pas de s’octroyer des choses indues. On ne parle pas de 3e mandat, Je pense que Macky Sall ne prendra que ce que les Sénégalais lui ont donné. Ensuite, le peuple n’a jamais demandé au président de la République de réduire son mandat. Ce n’est pas une commande publique du peuple», tonne le Secrétaire général de Synergie républicaine.
Pour Mohamed Diagne, «dire que dans le monde, on n’a des mandats de 5 et de 6 ans, ça n’a rien à voir avec nos réalités. C’est le discours d’individus pressés de devenir président de la République».
«Maintenant, le président de la République peut respecter sa parole, mais je dis que cette parole-là ne lie pas le peuple sénégalais. C’est une proposition qu’il va nous soumettre, et nous devrons nous prononcer dans l’intérêt du Sénégal. La plupart des Sénégalais, réalistes, savent où se trouvent les intérêts du Sénégal. Nous ne pouvons pas nous payer une instabilité, parce que toute élection, quelle que soit la nature de la transparence, crée une instabilité. Là, je crois que pour les besoins de la stabilité du pays, il est temps qu’on s’arrête pour travailler. Une élection par an n’est pas soutenable», souligne le porte-parole de «Macky 2012».
A l’en croire, ils vont s’organiser, et au moment opportun, ils battront campagne pour que le «non» puisse l’emporter sur le «oui», lors du référendum prévu en mai 2016.
«L’élection présidentielle doit être organisée en 2019, puisque, dans tous les cas, en 2017, il y aura des élections législatives. Le Sénégal a besoin de stabilité. Nous sortons de l’affaire Karim Wade. Il faut maintenant arrêter cette politique politicienne quotidienne, pour nous consacrer à la réalisation des projets du Pse. C’est la seule voie par laquelle nous pouvons passer pour avoir un pays qui se mette sur les autoroutes de l’émergence. Sinon, bonjour l’instabilité et au revoir le Pse», conclut Mohamed Diagne.