Dakar, 1er avr (APS) – Le chef de l’Etat sénégalais, Macky Sall, en visite officielle en Arabie Saoudite, a reçu mercredi des mains du Roi Salman, la plus haute distinction du Royaume, le Wistam, ou décoration Roi Abdel Aziz, rapporte la présidence sénégalaise.
Macky Sall a été reçu par le Roi Salman qui l’a accueilli en personne à l’aéroport de Ryad, selon un communiqué transmis à l’Agence de presse sénégalaise (APS).
Le Souverain wahhabite a décerné le Wistam au chef de l’Etat sénégalais pour ‘’saluer le leadership du président Macky Sall et ses différents succès en Afrique et dans le monde’’, explique le communiqué.
A Riyad, le président de la République a reçu en audience plusieurs responsables saoudiens notamment, le ministre des Finances et celui du Tourisme.
Arrivé à Djeddah mardi, Macky Sall a consacré la nuit du 31 au 1er avril à la Oumra, ou petit pèlerinage à La Mecque.
MAMADOU POUYE RISQUE UNE AUTRE INCULPATION PAR LE JUGE DU 4E CABINET
Condamné à 5 ans de prison ferme et loin d’être tiré d’affaire malgré le pourvoi formulé devant la Cour suprême, Pape Mamadou Pouye voit son cas se corser, avec la procédure initiée par Coumba Diagne à son encontre. Hier, le juge d’instruction du 4e cabinet a entendu Coumba Diagne qui a confirmé sa plainte. Le Procureur a demandé une inculpation de l’ami de Karim Wade et éventuellement un mandat d’arrêt.
La machine judiciaire s’est encore enclenchée contre Pape Mamadou Pouye. Alors qu’il n’a même pas encore consommé la condamnation de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei), l’ami de Karim Wade fait face à une autre procédure initiée à son encontre par Coumba Diagne. Témoin dans le dossier de Karim Wade, Coumba Diagne avait saisi le juge d’instruction du 4e cabinet, via son avocat Me Mbaye Jacques Ndiaye, par une plainte avec constitution de partie civile. Hier, le magistrat instructeur a démarré cette procédure par la convocation de Coumba Diagne qui est revenue des États-Unis pour déférer à ladite convocation.
Selon nos informations, c’est en compagnie de son avocat Me Ndiaye que Coumba Diagne s’est rendue au cabinet d’instruction du juge. En fait, si l’on en croit toujours nos sources, Coumba Diagne devait confirmer la plainte déposée sur la table du magistrat instructeur. Ce qu’elle a fait. La balle est désormais dans le camp du juge d’instruction.
Par ailleurs, à en croire nos sources, le procureur de la République dans son réquisitoire a demandé l’inculpation de Pape Mamadou Pouye pour les chefs de faux et usage de faux, usurpation d’identité et escroquerie. Aussi, a-t-il demandé au juge d’instruction de décerner un mandat d’arrêt à l’encontre du
complice présumé de Karim Wade.
C’est à la suite de son audition devant la Crei en qualité de témoin que Coumba Diagne a enclenché sa procédure contre Mamadou Pouye, mais également contre les sociétés Afriport et Daport. Elle reproche au complice présumé de Wade-fils de s’être servie d’elle. En fait, selon Coumba Diagne, Pouye lui avait offert le poste d’administrateur de la société Daport parce qu’elle parlait l’anglais et le Français, mais c’était une chimère. Mamadou Pouye l’a envoyée travailler avec des Allemands dans le cadre de la société Daport. Elle leur servait de traductrice. Un jour, selon elle, Pouye l’a appelée pour lui faire comprendre que son nom a été enlevé de manière temporaire et qu’il allait le remettre dès que les choses iraient mieux. Mais en réalité son nom était maintenu à la tête de l’administration de Daport, à son insu. Elle était supposée être bénéficiaire des parts sociales de Daport pour 99 %. Ce qu’elle conteste.
Et c’est en 2013, lorsque la procédure contre Karim Wade a été enclenchée, qu’elle a appris par voie de presse qu’elle était le «prête nom » de Karim Wade qu’elle jure n’avoir jamais connu. En fait, lors de son témoignage devant la Crei, Coumba Diagne avait juré sur tous les saints que Pape Mamadou Pouye était Albert Paye, c’est-à-dire la personne qui l’a appelée pour lui proposer le poste ; mais Pouye a rétorqué qu’on l’appelle certes Albert, mais il n’est pas Albert Paye.
Cette nouvelle procédure constitue une autre épine au pied de l’ami de Karim Wade.
POUR 300 FRANCS, UN VENDEUR DE CASSETTES POIGNARDE A MORT SON VOISIN DE TABLE
Le boulevard Maurice Guèye de Rufisque a été le théâtre d’une scène de meurtre hier. Pour la modique somme de 300 francs Cfa, le vendeur de cassettes (CD) Oguou kanté a mortellement poignardé son voisin de table Cheikh Mbacké.
Agé de 29 ans et domicilié à Diorga Chérif, le marchand ambulant Cheikh Mbacké Ba n’imaginait certainement pas qu’il allait perdre sa vie en quittant le Baol pour venir vendre des cassettes à Rufisque. Ce natif de Mbacké a été poignardé à mort hier par son voisin de table Ogou Kanté (25 ans). Et le pire, dans cette affaire, c’est que c’est juste pour la somme de 300 francs Cfa qu’il a été tué.
Sur le déroulement du drame, une source proche du dossier révèle que c’est ce lundi que la victime Cheikh Mbacké Ba et Ogou Kanté se sont disputés avant d’en venir aux mains. Séparés par les occupants du garage de Bargny, Ogou qui avait par devers lui un couteau, l’a perdu au cours de leur altercation. Le couteau tombé a ainsi été ramassé et confisqué par un témoin de la bagarre. Mais ce mardi, en venant au travail, le meurtrier, originaire de Louga s’est de nouveau armé d’un autre couteau. Une nouvelle dispute a ainsi éclaté entre les deux voisins de table. Mais finalement les choses ont viré au drame, puisque Ogou a asséné un violent coup de couteau à Cheikh M. Ba qui est décédé sur le coup. D’après l’autopsie, l’arme du crime a sectionné le muscle du cou avant de perforer le poumon gauche de la victime. Le meurtrier est actuellement en garde à vue au commissariat de Rufisque.
« La police ne joue et ne jouera jamais avec la sécurité des personnes »
Suite au meurtre, les marchands ambulants et chauffeurs de taxi ont accusé la police d’avoir fait preuve de laxisme en prenant à la légère leurs avertissements. Ils ont, à cet effet, indexé la police de n’être pas intervenu à temps, pour éviter le drame en question.
Suite à ces accusations, le commissaire Mamadou Tendeng a été catégorique: « La police ne joue et ne jouera jamais avec la sécurité des personne. Nous n’avons jamais été informés d’une quelconque bagarre de marchands ambulants armés de couteau». Pour M. Tendeng, « cela serait insensé » puisque depuis son arrivée à Rufisque, il s’est toujours battu et cela, de jour comme de nuit, pour implanter une police de proximité et de secours 24 heures sur 24.
Le patron de la police à Rufisque de rappeler que « malheureusement, un gars qui sort de chez lui, qui cache un couteau sur lui dans l’intention de faire mal, c’est difficile que la police puisse l’empêcher de satisfaire son intention. Personne ne s’est présenté chez nous pour dénoncer qui que ce soit. Sinon, le défunt allait porter plainte lui-même depuis hier».
DES DEPUTES S’ENGAGENT A LUTTER CONTRE LA «XESSAL»
FREQUENCE DE 52 A 67% DE LA DEPIGMENTATION AU SENEGAL
Des femmes députées se sont engagées dans la lutte contre la dépigmentation en portant le combat de l’Aiida. Elles prônent d’ailleurs l’interdiction des importations des produits dermatocoïde.
Lutter contre les produits de dépigmentation est désormais un combat auquel se sont engagés des parlementaires. Sensibilisées, hier, par l’Association internationale d’information sur la dépigmentation artificielle (Aiida), ces députés comptent combattre les produits nocifs qui impactent négativement la santé des populations. Pour y arriver, ces femmes élues du peuple demandent aux autorités de veiller sur le contrôle de la circulation du corticoïde, une substance cancérigène sur le marché et qui est à la base de tous les produits pour le «xessal».
Dans sa présentation, Fatoumata Ly, présidente d’Aiida et dermatologue, a renseigné que les adolescentes et les femmes âgées sont les plus vulnérables à ce produit, avec une fréquence de 5 à 20% des dermatoses infectieuses et troubles pigmentaires. Et l’utilisation du dermatocoïde est la première cause de l’hospitalisation liée aux maladies de la peau. Alors que le traitement est très coûteux, puisque pouvant aller jusqu’à 2 millions de francs Cfa, soit 19% des revenus ménagers. Cet usage des produits de dépigmentation pour le «xessal» favorise, en outre, des maladies contagieuses comme la gale.
«De plus en plus, les hommes se dépigmentent»
Raison pour laquelle, dit-elle, «le choix des parlementaires n’est pas fortuit. Ce n’est qu’un premier pas et on espère qu’on arrivera à une loi réglementaire sur la cosmétologie. Les gens ne pensent pas qu’il y a des risques de cancer dus aux complications dermatologiques, mais ils existent», a déclaré Mme Ly qui souligne, par ailleurs, que «maintenant on se rend compte que de plus en plus, les hommes se dépigmentent. Cette dépigmentation n’est certes pas aussi massive comme les femmes, mais on sonne l’alerte avec le syndrome de l’agnelle avec 25% des cas. Il fait des ravages sous forme d’injection dont le coût du traitement est extrêmement élevé».
Pour éradiquer le produit du marché, la dermatologue invite les autorités à s'engager. «Le ministère de la Santé et l’Ordre des médecins doivent interdire aux cosméticiens de mettre l’enseigne au niveau des tableaux d’affichage ou banderoles, mais aussi les publicités mensongères qui favorisent la pratique», préconise la dermatologue.
Quant à Awa Dia Thiam, présidente de la Commission santé à l’Assemblée nationale, elle est d’avis que «la dépigmentation devient banale. Et pourtant, ajoute-t-elle, 52 à 67% des femmes la pratique. La femme sénégalaise aime se faire belle et être coquette, alors qu’elle ignore les conséquences de la pratique. Le problème, c’est on ne sait pas ce qu’on nous donne comme produit. C’est pourquoi, il est important que les députés sachent tous les méfaits de la dépigmentation, qu’ils aient toutes les informations vu que nous sommes des vecteurs diffuseurs de messages».
Le «xessal» expose à des maladies contagieuses comme la gale
«Nous allons sensibiliser sur les problèmes de la dépigmentation, mettre un frein à la circulation de la dermatocoïde. Venir vers les professionnels pour les appuyer à lutter contre ceux qui se disent cosméticiens et qui font autre chose. C’est très choquant, les fréquences montrent que c’est plus de la moitié des gens qui font la pratique», a déploré Mme Thiam qui demande de «veiller à réduire cette demande économique». Surtout que cela véhicule «des maladies contagieuses comme la gale qui est très fréquente chez les femmes qui font la dépigmentation. Il faut une synergie des actions pour aller de l’avant, pour stopper l’entrée de ces produits».
D’après la députée, «une loi, c’est bien. Mais c’est la mise en œuvre qui demeure un petit souci. Il faut boucher les failles. Mais c’est vrai que la dépigmentation est interdite au ministère de la Santé. Là, nous invitons le ministère à être plus engagé dans la lutte contre ces produits». «C’est les effets secondaires que les femmes recherchent avec cet usage des ces produits dangereux et on espère arriver à les conscientiser sur les dangers», conclut-elle.
RIDICULE !
L'État juge dérisoires les 26 milliards proposés par les opérateurs pour l'acquisition de la licence 4 G
Près d’un an après le lancement de la phase test de la 4 G, l’Etat a décidé de relancer la procédure d’attribution de la licence. En effet, il a jugé insuffisante l’offre de 26 milliards F Cfa faite par les opérateurs téléphoniques. Ainsi, il a décidé d’appeler ces derniers à une nouvelle soumission pour l’obtention de la 4G qui offre un débit de traitement numérique beaucoup plus important.
Les passionnés de high-tech et autres mordus de gadgets numériques devront prendre leur mal en patience. En effet, l’Etat a décidé de surseoir à l’attribution de la licence 4G dont la phase de test s’est achevée hier 31 mars 2015. La raison ? Une offre de 26 milliards de FCfa des opérateurs téléphoniques jugée insuffisante par le gouvernement, selon le ministre des Télécommunications et des Postes Abdoul Yaya Kane. «Le président de la République a jugé cette offre insatisfaisante par rapport au prix qui était en
vigueur dans certains pays de la sous-région. Sur ce, nous avons arrêté la phase test qui est arrivée à terme (hier)», avoue-t-il.
A l’en croire, cette décision du gouvernement est motivée par une volonté de mieux évaluer les modalités de cession de la 4G au Sénégal. «Nous avons sollicité l’expertise d’un cabinet international pour nous accompagner dans cette évaluation. Cette étude a pour objectif d’identifier les différents scénarii qui s’offrent afin de nous permettre de tirer le maximum de profits dans l’octroi de cette licence», ajoutet-il.
En outre, pour le maire de Dabia dans le département de Matam, tout ce processus a pour but de défendre au mieux les intérêts de l’Etat et des consommateurs. «Après cette expertise, nous sommes sûrs de pouvoir obtenir une réévaluation de l’offre que nous comptons relancer avec un nouvel appel à candidatures. Cette initiative a aussi pour but d’aller vers une plus grande transparence dans ce dossier, au regard des intérêts du public», précise le ministre.
Du côté des opérateurs comme «Orange», même si on se dit informé de la fin de la phase pilote depuis le 30 mars, on garde toujours confiance dans l’attribution prochaine de la licence 4G. «Nous tiendrons informée notre clientèle du lancement commercial du réseau 4G lorsque les autorités en auront fixé les prochaines modalités», précise l’entreprise dans un communiqué.
DES ACTEURS FONT LE DIAGNOSTIC ET ENVISAGENT UN PLAN DE DEVELOPPEMENT SUR 5 ANS
TAMBA : CRISE DANS LE SECTEUR EDUCATIF
Adama KONE (Correspondant) |
Publication 01/04/2015
Au moment où l’école sénégalaise traverse une zone de fortes turbulences, notamment dans la partie Est du pays, le Conseil départemental de Tamba a initié un atelier de diagnostic qui vise à élaborer un plan de développement de l’éducation à l’horizon 2020
TAMBA - Malgré les Assises nationales, tenues l’année dernière, l’éducation traverse une zone de fortes turbulences. Et pour ce qui est de la partie Est du pays, plus on s’éloigne de Tamba, plus les obstacles sont insupportables. Car, au-delà du conflit entre l’Etat et le mouvement syndical, le département de Tamba présente certaines spécificités. Elles concernent, entre autres, le quantum scolaire totalement sacrifié, un personnel enseignant relativement jeune et inexpérimenté qui enseigne à sa guise, sans inquiétude, un taux de scolarisation des jeunes filles encore très bas, la mobilité du corps de contrôle pratiquement inexistant faute de logistique, etc.
Autant de défis à relever pour un système éducatif départemental performant dans les cinq prochaines années. Dès lors, pour sortir l’éducation de ce marasme, les acteurs et partenaires du secteur viennent d’entreprendre, sur initiative du Conseil départemental, un atelier de diagnostic en vue d’élaborer un document qui reflète les préoccupations des populations. Ce document prendra en compte l’enseignement moyen, le secondaire, l’enseignement technique et la formation professionnelle, ainsi que la promotion des langues locales dans les cinq prochaines années.
Cette initiative, selon Famara Dahaba, président de la Commission éducation, entre en droite ligne avec la politique de l’Etat dans le cadre de l’Acte 3 de la décentralisation. «Car, c’est dans sa vocation de collectivité de proximité que le Conseil départemental s’est décidé, à travers cette rencontre et d’autres similaires, à prendre en compte les préoccupations des populations», explique M. Dahaba, par ailleurs président des Associations des parents d’élèves (Ape) de la commune. Pour lui, l’éducation reste un levier essentiel de développement d’un pays.
Pour Toumany Sangaré, représentant de l’Inspection d’académie, «l’autre aspect, c’est d’accompagner les chefs d’établissements, mais aussi les inciter à faire correctement leur travail. Car il y a trop de laisser-aller, tant au niveau de ces derniers que celui des enseignants. Et dans certaines zones reculées de la région, c’est le chef d’établissement qui fait office de surveillant, faute de personnel».
Raison pour laquelle M. Sangaré reste d’avis que les sanctions doivent revenir. «Tant que la culture de la sanction n’est pas instaurée, on sera les derniers de la carte», souligne-t-il, estimant qu’il faut mettre l’accent sur le contrôle, tout en équipant les inspections de matériels logistiques. Car, «il est grand temps que Tamba ait un pool d’inspecteurs pour mener à bien son travail».
Considérée comme l’une des localités du Sénégal les plus dépourvues en personnel et en logistique, avec des moyens très limitées, la région de Tambacounda pourra, enfin, avec ce document quinquennal, retrouver son lustre d’antan en termes de résultats, de l’avis du représentant de l’Inspection d’Académie. Mais pour cela, faut-il d’abord que les décideurs prennent en compte les conclusions des travaux et y apporter leurs concours.
«'TCHAD : LA MACHINATION. ACTE 2' SERA PLUS QU'UN BRULOT»
LE JOURNALISTE MORIBA MAGASSOUBA SUR L'AFFAIRE HABRE
Moriba Magassouba, journaliste sénégalo-guinéen, va mettre sur le marché, à la fin du mois de mai prochain, un nouvel ouvrage intitulé «'Tchad : la machination. Acte 2'». Dans l'entretien qu'il nous a accordé, l'ancien directeur de l'Agence Panapress pour l'Afrique de l'Ouest - qui défend le Président Habré - indique que ce livre «sera plus qu'un brûlot».
Moriba Magassouba, vous êtes journaliste, écrivain, auteur de plusieurs ouvrages, dont le fameux «L’islam au Sénégal : demain les mollahs ?», et d’une biographie du Président Hissein Habré que vous connaissez depuis longtemps. Quelle image gardez-vous de ce dernier qui est accusé de crimes de guerre et de torture ?
En plus de 40 années d’exercice de ma profession de journaliste, notamment dans la presse panafricaine, à «Africa International», «Demain l’Afrique» et «Jeune Afrique», j’ai eu à rencontrer ou à côtoyer plus d’une vingtaine de chefs d’Etat. Parmi ceux-ci, je citerai, dans le désordre, Léopold Sédar Senghor, Sékou Touré, Amadou Ahidjo, Dawda Kairaba Jawara, Gnassingbé Eyadéma, Omar Bongo Edimba, Sassou Nguesso, Nino Vieira, Moussa Traoré, Thomas Sankara, Abdou Diouf, Laurent Gbagbo, Abdoulaye Wade, Alpha Condé, Seyni Kountché, Mahamane Ousmane, Amadou Toumani Touré, Félix Malloum, Hissein Habré et Alassane Ouattara. J’avoue que dans ce lot d’hommes prestigieux qui ont eu à conduire les destinées de leur pays, avec plus ou moins de bonheur, émergent trois fortes personnalités : Alassane Ouattara, Thomas Sankara et Hissein Habré. Ces trois leaders ont en commun leur passion du devoir, du travail bien fait, leur intégrité morale et intellectuelle et leur profonde abnégation.
Plus que tout autre leader tchadien, le Président Hissein Habré a accompli une œuvre immense en tirant son pays de plus de trente années de convulsions d’une guerre civile qui a vu une dictature sanglante et ubuesque, des dizaines de mouvements de rébellion armée, sept interventions militaires françaises, un long et douloureux conflit armé interne, une occupation d’une partie du territoire par les forces expansionnistes libyennes et enfin, une guerre de libération totale contre le régime de feu du colonel Kadhafi. Installé à la tête de l’Etat tchadien, le redoutable chef de guerre qu’était Hissein Habré s’est révélé un gestionnaire hors pair qui a rebâti une administration efficiente, remis l’économie sur les rails et œuvré pour la réconciliation nationale en favorisant le retour de tous ses opposants, même ses adversaires les plus irréductibles comme le général Kamougué, et dont pas un seul, faut-il le préciser, n’a été emprisonné ou tué !
Mais, l’image que je retiens le plus du Président Hissein Habré, c’est celle de ce nationaliste authentique qui a osé tenir tête au Président François Mitterrand, lors du fameux sommet franco-africain de La Baule, en 1989, en lui jetant carrément à la face : «Comment la civilisation qui a produit la traite des Nègres, le colonialisme, le national-socialisme et hier, le fascisme et Mussolini, le franquisme et Franco, prétend-elle apporter sur un plateau d’argent la démocratie et les droits de l’Homme à l’Afrique qu’elle méprise souverainement et pille sans vergogne ?».
On sait ce que cette réplique cinglante devait coûter au chef de l’Etat tchadien qui sera victime d’une véritable machination ourdie par la France et la Libye de Mouammar Kadhafi qui, pour les besoins de la cause (se débarrasser d’une personnalité inflexible), seront des alliés de circonstance en mettant en selle un certain Idriss Deby, doté d’une nouvelle armée clés en main ! La suite, on la connaît.
Vous avez suivi Hissein Habré pendant les différentes guerres au Tchad et vous l'avez vu à l’œuvre à la tête de l’Etat tchadien. Quel jugement portez-vous sur l’homme, son action et son œuvre ?
On ne parlera jamais assez des victoires retentissantes remportées par les vaillantes Forces armées nationales du Tchad (Fant) d’Hissein Habré contre la soldatesque libyenne, soutenue par une horde de mercenaires africains regroupés au sein d’une nébuleuse «légion islamique», et cela malgré une supériorité considérable tant en effectifs qu’en équipements militaires, particulièrement sophistiqués, que le monde entier découvrira lors de la prise, par les Fant, de la base aérienne de Ouadi Doum où était stocké un arsenal militaire impressionnant !
Construite en 1985 par une firme est-allemande, la base aérienne de Ouadi-Doum était une «artère logistique», une véritable plaque tournante opérationnelle. Elle avait été conçue de façon à permettre aux avions de combat, chasseurs bombardiers de type MIG 23 de se ravitailler en carburant et de décoller en pleine charge d’armes et de munitions, même par forte chaleur. Parmi les appareils qui y stationnaient, figuraient des hélicoptères soviétiques de transport et d’assaut et des L.39 Albatros de fabrication tchèque. Cette redoutable force de frappe peu commune était renforcée par un régiment de chars d’une centaine de T.55 et par une puissante artillerie. Forte de 5 000 hommes, la garnison était totalement ceinturée par un champ de mines. En se rendant maître de cette forteresse pourtant réputée inexpugnable, David-Habré avait terrassé Goliath-Kadhafi ! Pour la petite histoire, parmi les milliers de prisonniers de guerre libyens figurait l’officier qui commandait la base, le général Khalifa Aftar, aujourd’hui l’homme fort d’une Libye en proie au chaos. Si par un de ces singuliers paradoxes dont lui seul a le secret, le hasard venait à faire du général Aftar le sauveur de la Libye, l’homme et le peuple libyen devraient en savoir gré au Président Hissein Habré qui a su préserver la vie et l’intégrité physique de son ancien prisonnier sur qui repose aujourd’hui le destin de tout un peuple et peut-être l’équilibre de toute une région.
Si le conflit tchado-libyen recoupait bien des clivages d’ordre politique, idéologique économique ou confessionnel, il restait, et cela est fondamental, l’expression achevée d’un racisme anti-noir primaire et agressif. Ainsi, lorsque le président Hissein Habré invitait ses compatriotes à la «résistance nationale contre l’invasion et l’esclavage», il ne sacrifiait pas seulement à une rhétorique guerrière destinée à galvaniser les énergies.
Pouvez-vous être plus explicite ?
Il y avait dans cet appel comme une exhortation à lever haut l’étendard de la révolte contre un ordre de valeurs donné comme immuable, par tous ceux qui, parce qu’ils ont le derme plus ou moins clair, s’obstinent à vouloir garder l’homme noir dans le carcan de l’infantilisme voire de l’infra humain. Pour cela aussi, les victoires tchadiennes avaient fait date dans les relations arabo-africaines, qui se sont toujours tenues dans une position équivoque, comme à un carrefour qui mène, également, au respect ou au mépris, à la générosité ou à la compassion compassée. Pour n’avoir pas compris que l’âme du peuple tchadien s’était forgée dans l’acier trempé de la lutte permanente contre une nature particulièrement hostile et le gigantisme effrayant d’un territoire immense, une âme dont la singularité se révèle, selon Pierre Hugot (l’un des plus fins connaisseurs du Tchad) «dans la flamme du regard, dans les visages burinés par le soleil et le vent», le colonel Kadhafi avait failli tout perdre : son honneur, et peut-être le pouvoir dans l’engrenage tchadien !
Pour camper la personnalité du Président Hissein Habré, je voudrais, pour terminer, faire appel au témoignage particulièrement éloquent de feu Kéba Mbaye, ancien juge à la Cour internationale de justice, dont l’intégrité intellectuelle et morale en fait, aujourd’hui encore, une référence de poids en Afrique et dans le monde entier, et qui, ici, apporte son témoignage sur l’ancien chef de l’Etat tchadien : «Le Président Habré a-t-il fait une erreur en privilégiant le pardon pour construire le Tchad et la réconciliation entre ses fils ? Le Président Habré a-t-il fait une erreur en s’opposant contre la Libye ? Certainement pas. Le Tchad était un pays qui a lutté pendant 6 ans sur les 8 années qu’a duré le régime du Président Habté, pour son intégrité territoriale, son indépendance et son unité. Victoires militaires d’une valeur inestimable, fruit du sacrifice de braves et intrépides combattants et de la conviction d’un homme. L’histoire écrite par les Tchadiens eux-mêmes dira un jour si l’action du président Habré, à la tête de son pays, a été positive ou non. Une chose est sûre : on ne dira jamais qu’il n’était pas patriote, qu’il a hypothéqué les intérêts de son pays, qu’il a mal géré l’Etat tchadien, qu’il a ruiné son économie, comme d’autres ont eu à le faire et le font encore aujourd’hui».
Comme disait Nelson Mandela : « Notre problème, à nous Africains, c’est que nous ignorons ce que veut dire le devoir de mémoire. Nous oublions vite. Contrairement à nous, les blancs, eux, n’oublient jamais, surtout quand il s’agit de traquer ceux d’entre nous qui leur ont tenu tête …». Des paroles pleines de vérité.
Des accusations graves sont portées contre le Président Hissein Habré, notamment des crimes de guerres et de tortures qu’on lui impute, et surtout la mort de 40 000 personnes...
Le Président Hissein Habré, ainsi que je l’ai toujours affirmé, n’est certes pas un enfant de Marie ! Mais, il a eu à mener une véritable guerre de libération nationale contre les forces d’agression libyennes soutenues par leurs supplétifs tchadiens qui constituaient une sorte de «5e colonne». Les menaces qui pesaient sur le régime du Président Habré, lorsqu’il a accédé au pouvoir, en 1982, étaient réelles. Les agents à la solde de Kadhafi étaient aussi actifs sur le territoire tchadien que dans la sous-région. C’est dire que les menaces de déstabilisation étaient fondées. Dans n’importe quel pouvoir qui fait l’objet de risques de déstabilisation, les services de renseignement jouent un rôle crucial. Il faut dire que le Tchad a vécu pendant des décennies dans une situation de quasi guerre civile et d’Etat de non droit où les chefs de guerre faisaient la loi.
Avec toutes les exactions qu’une telle situation peut engendrer. Qui ne se souvient de ce véritable début de génocide enclenché par les hommes du général Kamougué au Sud contre les populations musulmanes originaires du Nord et qui fit plusieurs milliers de morts? Et lorsque le même Kamougué déclarera, quelques années plus tard, publiquement, qu’en termes de violations de droits de l’homme «Deby a fait pire qu’Hissein Habré», on mesure l’inanité de cette accusation grotesque sur les prétendus 40 000 morts, montée de toutes pièces par l’Ong américaine Human Rights Watch (Hrw). Ce montage grossier devait se dégonfler comme une baudruche, lorsque des «experts» argentins, choisis par Hrw, conclurent dans leur rapport final, que le fameux site intitulé «Amral Goz» ou «La plaine des morts», censé être le principal charnier contenant tout ou partie des 40 000 morts n’était en fait qu’un ancien cimetière et qu’il est «impossible de dire que les ossements sont ceux d’anciens prisonniers de la Dds». Depuis, Reed Brody de Hrw, qui a fait de l’affaire Habré son principal fonds de commerce depuis quinze ans, et la Commission nationale d’enquêtes du Tchad mise en place par Idriss Deby, ont revu les chiffres à la baisse. Aujourd’hui, ils ne parlent, tout au plus, que de 12 000 morts «fantômes» que personne n’a pu identifier.
Qu'en est-il des accusations de tortures ?
Il reste évidemment les soi-disant crimes de tortures extraits du «livre blanc» de Hrw. Mais, moi, j’affirme haut et fort, qu’il ne s’agit là que d’une vaste compilation de simples déclarations non étayées par des preuves solides et émanant de personnes manifestement sollicitées pour les besoins de la cause. J’en veux pour preuve le cas, plus que symptomatique, de notre compatriote Abdourahmane Gaye, dont la présence quasi incongrue dans le lot des «plaignants» n’avait pas d’autre but que de tenter d’émouvoir les populations sénégalaises réfractaires, dans leur grande majorité, aux poursuites engagées contre le Président Hissein Habré. En donnant trois versions différentes de sa rocambolesque aventure tchadienne, ce personnage, manifestement créé de toutes pièces par ce fieffé marionnettiste qu’est Reed Brody, a ruiné tout l’édifice artificiellement construit par Hrw qui a bénéficié de moyens colossaux pour mener à bien sa traque acharnée qui dure depuis bientôt quinze longues années.
A la lumière de ce que vous venez de nous dire, pensez-vous que le Président Habré puisse être jugé seul sans qu'Idriss Deby comparaisse à ses côtés ? Quel est, selon vous, le rôle exact qu’Idriss Deby a joué dans les faits pour lesquels le Président Habré est incriminé ?
Pour moi, la place du Président Hissein Habré n’est pas en prison, et encore moins à la barre d’un tribunal qui, soit dit en passant, est une juridiction d’exception dont les avocats de l’ancien chef de l’Etat tchadien ont dénoncé, à juste titre, et preuves à l’appui, l’illégalité, parce que créée en violation de la Constitution sénégalaise. On aura tout vu dans cette affaire qui constitue, à n’en pas douter, un modèle du genre unique dans l’acharnement politico-judiciaire de tout un système contre un individu qu’on veut éliminer à tout prix : un Conseil constitutionnel incomplet qui siège, en toute illégalité, parce qu’incomplet, pour rejeter le recours pour inconstitutionnalité de l’accord du 22 août signé entre l’Union africaine et la République du Sénégal créant les Chambres africaines extraordinaires (Cae), une Cour suprême qui bloque systématiquement pendant plus de dix neuf mois le recours du Président Habré, pour permettre aux Cae d’avancer dans l’exécution de sa lettre de mission, Mme Aminata Touré, à l’époque ministre de la Justice qui a fait sciemment du faux pour couvrir sa forfaiture et qui se cache courageusement derrière son statut d’ancien Premier ministre pour ne pas déférer devant le tribunal où elle est poursuivie pour faux et usage de faux, après avoir été publiquement confondue par Me Alioune Badara Cissé, à l’époque ministre des Affaires étrangères, qui a catégoriquement démenti lui avoir donné une procuration, le successeur de Mme Touré, Me Sidiki Kaba, ci-devant ex-président de la Fédération internationale des droits de l’homme (Fidh), qui n’hésite pas à qualifier le Président Habré de «bourreau du peuple tchadien», sans que la justice sénégalaise ne pipe mot devant ce cas flagrant de violation des droits de l’accusé, enfin, et surtout, l’immixtion intolérable et inqualifiable de l’Exécutif sénégalais dans la gestion calamiteuse de cette véritable mascarade politico-judiciaire.
Est-ce à dire que vous partagez l'indignation des avocats de l'ancien homme fort de Ndjamena ?
Aux dires de Me Ibrahima Diawara, conseil du Président Habré, l’affaire Hissein Habré continue de naviguer dans les méandres nauséabonds de la négation du droit et du déni de justice continu qui ne font que confirmer la lettre de mission : «instruire à charges exclusivement, annihiler tous les recours du Président Hissein Habré, juger et condamner, quitte même à tordre le cou à l’Etat de droit». Des craintes qui viennent d’être confirmées par Reed Brody, lui-même qui, interrogé par un quotidien de la place sur le procès bidon organisé à Ndjamena, par Deby, pour juger les soi-disant complices d’Hissein Habré, n’hésite pas à laisser entendre très clairement qu’il sera condamné à perpétuité !
Et cela sans qu'Idriss Deby, qui a été le commandant en chef des Fant et responsable des services de renseignements, donc comptable à double titre de la gestion des questions sécuritaires du régime Habré, et qui, depuis son accession au pouvoir, il y a de cela bientôt vingt-cinq ans, n’a jamais été un modèle en matière de respect des droits de l’homme, ne soit appelé à la barre ! C’est une ignoble mascarade qui ne fait honneur ni au Sénégal ni à l’Afrique !
Le Président Hissein Habré a clairement exprimé son refus de comparaître devant les Cae, une juridiction qu’il ne reconnaît pas. Des rumeurs font état de la volonté du gouvernement de le forcer à comparaître, comme Karim Wade, qui a été brutalisé et conduit manu militari devant la Crei. Mais, on sait depuis, que les dispositions du Code de procédure pénale ont été explicitées par les magistrats, et permettent, sur ce cas précis, à l’ancien chef de l’Etat tchadien, de ne pas être forcé à comparaître.
Je vous avoue que je ne cache pas mon inquiétude devant ces rumeurs alarmantes. Et ce, d’autant que l’inénarrable Reed Brody, le chef d’orchestre incontesté de tout ce théâtre de marionnettes, vient d’affirmer, avec son aplomb coutumier, dans l’interview citée ci-dessus, que le ministre Sidiki Kaba a donné des instructions pour que ce simulacre de procès fasse l’objet d’une retransmission à la radio et à la télévision.
Et cela, en dépit d’une décision du Conseil national de régulation de l’audiovisuel (Cnra) qui l’interdit formellement. Nous posons la question de savoir si les décisions d’une institution comme le Cnra s’imposent oui ou non à tous, mais aussi à M. Reed Brody qui fait du forcing à outrance pour un show médiatique.
Il paraît que vous êtes en train de rééditer votre ouvrage «Tchad : la machination» paru en 1994. Peux-t-on avoir une idée du contenu de votre nouvelle œuvre? Quand est-ce qu’elle sera disponible sur le marché ?
C’est une information que je confirme. Je travaille d’arrache-pied à la mise à jour de mon premier ouvrage, paru en 1994, et intitulé «Tchad : la machination» qui sera enrichi d’une abondante documentation relative à cette seconde machination ourdie contre le Président Hissein Habré, d’où le titre : «Tchad : la machination. Acte 2», dont les auteurs sont précisément l’ancien Président Abdoulaye Wade, son successeur Macky Sall, et bien entendu, celui à qui le «crime profite» et qui n’est autre que le dictateur tchadien Idriss Deby qui, à la faveur des exploits des forces armées tchadiennes dans la lutte contre le terrorisme dans la sous-région, cherche, à peu de frais, à se faire une nouvelle virginité. Nous ferons en sorte que l’opinion publique nationale et internationale soit complètement édifiée sur ce que je n’hésiterais pas à qualifier de plus grosse escroquerie politico-judiciaire africaine. Et je pèse mes mots. Rendez-vous à la fin du mois de mai pour la sortie de ce livre qui sera plus qu'un brûlot ! Mais, d'ores et déjà, je lance un appel pressant à toutes les autorités religieuses et coutumières, ainsi qu'à tous les citoyens épris de paix et de liberté qui ont toujours soutenu le Président Habré de se mobiliser afin de s'opposer à cette volonté de défigurer le Sénégal.
LES CONDAMNATIONS A MORT EN HAUSSE DE 28% EN 2014, SELON AMNESTY INTERNATIONAL
Dakar, 1er avr (APS) - Le nombre de condamnations à mort recensées dans le monde a augmenté de 28% en 2014, en s’élevant à 2.466, contre 1.925 en 2013, selon un rapport d’Amnesty International.
Deux pays africains, l’Egypte et le Nigeria, sont les plus touchés par la peine de mort, précise cette ONG de défense des droits de l’homme. Elle parle de "recrudescence" du phénomène dans ces deux pays.
"Au Nigeria, le nombre de condamnations à mort recensées a fait un bond de plus de 500 cas, en passant de 141 en 2013 à 659 en 2014. Les tribunaux militaires ont prononcé des condamnations à mort lors de procès collectifs", affirme Amnesty International dans le rapport reçu de son bureau à Dakar.
Selon l’ONG, 70 soldats ont été condamnés à mort au Nigeria, en 2014. "Ces hommes ont été déclarés coupables de mutinerie, dans le cadre du conflit armé avec Boko Haram", précise-t-elle.
En Egypte, le nombre de condamnations à mort a augmenté de 400 au moins en 2014, pour atteindre 509, selon Amnesty International. "Lors de procès collectifs ne respectant pas les normes d’équité, 37 personnes ont été condamnées à mort en avril, et 183 en juin", souligne l’organisation de défense des droits de l’homme.
Elle constate cependant les "grandes avancées" de la lutte contre la peine de mort en Afrique subsaharienne, en 2014. "Quarante-six exécutions ont été recensées dans trois pays, contre 64 dans cinq pays en 2013, soit une diminution de 28%. A la connaissance d’Amnesty International, seuls trois pays, la Guinée Equatoriale, la Somalie et le Soudan, ont procédé à des exécutions."
SONATEL CONFIRME LA FIN DE LA PHASE EXPÉRIMENTALE DE LA 4G
Dakar, 1er avr (APS) - La Sonatel annonce, à l'endroit de ses clients, que la phase-pilote de la 4G a pris fin "mardi 31 mars à 23h59", à la suite de la décision du gouvernement sénégalais de suspendre ce processus, en attendant de meilleurs opportunités pour l'exploitation de cette technologie.
L'opérateur de téléphonie affirme dans un communiqué que cette décision gouvernementale lui a été notifiée "le lundi 30 mars 2015".
"Nous vous tiendrons informés du lancement commercial du réseau 4G d'Orange lorsque les autorités en auront fixé les modalités", assure la Sonatel, ajoutant n'avoir "pas encore été invitée à soumettre une proposition pour l'obtention d'une licence 4G".
Le gouvernement sénégalais a annoncé avoir décidé de mettre fin à la phase expérimentale de la 4G, pour se donner des chances d'obtenir "les meilleurs résultats" possibles dans l'exploitation de cette technologie correspondant à la quatrième génération des standards de la téléphonie mobile.
"Après avoir autorisé une phase expérimentale [de la 4G] d'avril 2013 au 31 décembre 2014, puis prolongé cette phase jusqu'au 31 mars 2015, le gouvernement du Sénégal a décidé de mettre fin à cette expérimentation et de se faire accompagner dans la suite du processus par un cabinet d'expertise internationale", rapportait mardi un communiqué du ministère des Postes et des Télécommunications.
Cette décision vise à "préserver les intérêts du Sénégal" et à lui "donner les chances d'obtenir les meilleurs résultats dans cet exercice d'attribution des autorisations d'exploitation de la 4G".
Le ministère des Postes et des Télécommunications affirme que "les propositions reçues des opérateurs de télécommunications présents sur le marché national ont été jugées insuffisantes et ne prennent pas en compte les préoccupations de l'Etat du Sénégal en termes d'investissements futurs".
LES LEADERS DE «BBY» ACCUSENT KARIM WADE D’AVOIR PILLE DE L’ARGENT...
REDDITION DES COMPTES
Idrissa Benjamin SANE (Correspondant) |
Publication 01/04/2015
La culpabilité de Karim Wade - qui a été condamné par la Cour de répression de l'enrichissement illicite (Crei) à 6 ans d'emprisonnement ferme - ne souffre l'ombre d'un doute aux yeux des leaders de la coalition au pouvoir.
Les leaders de la coalition «Benno bokk yakaar» (Bby) et les avocats de l’Etat étaient en conclave, hier, dans un hôtel de la place, pour faire le point sur la traque des biens mal acquis.
A l’issue de cette rencontre qui a duré quatre tours d’horloge, les ténors de la mouvance présidentielle ont fait face à la presse. Occasion qu'ils ont saisie pour se défouler sur l’ancien tout-puissant ministre d’Etat Karim Wade.
«Ce qu’on peut noter sur les informations que nous avons partagées, c’est que Karim Wade a bien pris de l’argent. Et les enquêtes qui ont été menées ont confirmé cela, à travers ses propres comptes, à travers son patrimoine personnel, mais aussi à travers toutes les sociétés écrans qui ont été créées par lui. Puisque, c’est lui qui a convoqué le notaire pour les créer, que tout cela a été établi au cours du procès, et qu’il n’existe pas de doute sur sa culpabilité», accuse Mamadou Ndoye, porte-parole du jour des leaders de «Bby».
Les alliés du chef de l'Etat ont profité de cette opportunité pour faire des précisions sur le fait que les accusations contre Karim Wade soient passées de 2000 milliards à 130 milliards de F Cfa.
«Dans les faits, il arrive que les gens disent que les accusations sont passées de 2000 milliards à 130 milliards, c'est-à-dire l’aboutissement du procès. Les avocats nous ont édifiés sur cette question en nous disant très clairement que la justice, elle-même, n’a jamais parlé de 2000 milliards. Ce sont des déclarations de politiques qui parlaient de 2000 milliards, mais la justice elle-même n’a jamais parlé de 2000milliards. Mais, cela ne justifie pas que l’on crache sur 130 milliards.130 milliards, c’est un million de bourses familiales annuelles. Donc, un million de familles recevant 25 000 F Cfa pendant quatre trimestres de l’année, un million de pauvres», explique le Secrétaire général de la Ligue démocratique (Ld).
Sur la juridiction d'exception, les leaders de la coalition «Bby» ont indiqué : «Nous pensons que la Crei est une institution opportune et adéquate. Les avocats nous ont confortés en nous démontrant la légalité de la Crei. Légalité sur le plan national, mais légalité aussi par sa conformité aux conventions des Nations-unies et de l’Union africaine, notamment la convention de Maputo qui détermine ce genre de lutte et de répression contre l’enrichissement illicite».