Dakar, 22 mars (APS) - L'entraîneur de l'équipe nationale des moins de 20 ans, Joseph Koto, a déclaré n'avoir rien à reprocher à ses joueurs, après la défaite enregistrée par les Lionceaux face au Nigeria, dimanche en finale du Championnat d'Afrique des nations (CHAN) de la catégorie.
"Mon seul regret est d'avoir raté le titre ce soir, mais sur le plan du jeu, je n'ai rien à reprocher aux joueurs qui ont fait un bon match", a déclaré le technicien sénégalais en conférence de presse, peu après le sacre nigérian.
Selon Joseph Koto, le Sénégal a "eu les meilleures occasions" de la rencontre. "L'équipe était bien en place et a fait plus que jeu égal avec le Nigeria", une équipe bien "plus professionnelle" et dont les joueurs ont "l'habitude de jouer ensemble", a-t-il analysé.
Sur le but, "on ne pouvait rien faire parce que le joueur a eu l'audace et la chance d'avoir pu marquer sur cette position", a-t-il dit, non sans rappeler que c’est pendant le temps fort du Sénégal que le Nigeria avait pu marquer.
"C'est dommage de n'avoir pas réussi à décrocher ce trophée", a déclaré Joseph Koto, selon qui l'équipe sénégalaise a besoin de travailler davantage et de se remettre en question.
Aussi l'ancien ailier international a-t-il félicité la Fédération sénégalaise de football (FSF), "les joueurs et surtout les supporteurs" venus massivement apporter leur soutien à leur équipe.
OUATTARA, PRÉSIDENT DE LA RELANCE CRITIQUE SUR LA RÉCONCILIATION
Abidjan, 22 mars 2015 (AFP) - Authentique démocrate et artisan du renouveau économique pour ses partisans, rebelle installé par la France et promoteur d'une "justice des vainqueurs" selon ses détracteurs: le président ivoirien Alassane Ouattara incarne une Côte d'Ivoire déchirée entre blessures du passé et quête de prospérité.
Grand favori à sa propre succession, M. Ouattara a été officiellement désigné dimanche pour représenter son parti, le "Rassemblement des républicains", à la présidentielle d'octobre qui clôturera un premier mandat contrasté, ses ratés sur les questions de justice et réconciliation ternissant ses succès économiques.
Premier ministre du "père de la Nation" Félix Houphouët-Boigny, haut dirigeant du Fonds monétaire international, chef de l'Etat... : ce CV en or ne dit rien de la vie tumultueuse qu'a vécue ce technocrate policé de 73 ans au fil des convulsions ivoiriennes de ces deux dernières décennies.
Le 11 avril 2011, cet économiste à la voix traînante et au style mesuré, marié à une Française, accède enfin au pouvoir après sa victoire à la présidentielle de 2010.
Mais le refus du président sortant Laurent Gbagbo de se retirer après sa défaite provoque une crise qui a fait plus de 3.000 morts et réveillé les démons ivoiriens, politiques, ethniques et religieux.
Ouattara vit alors quatre mois reclus avec les siens au "Golf Hôtel" d'Abidjan, sous blocus des forces pro-Gbagbo, avant de s'installer au palais présidentiel grâce aux ex-rebelles descendus du nord, vainqueurs d'une guerre de deux semaines avec l'appui décisif de l'ONU et surtout de l'ex-puissance coloniale française.
- 'Emergence' -
Aux commandes du pays, M. Ouattara se pose comme celui qui restaure l'Etat de droit et remet la Côte d'Ivoire au travail, avec le plein soutien de partenaires internationaux qu'il connaît bien.
En plus d'une carrière au FMI, ponctuée par le poste de directeur général adjoint entre 1994-1999, ce titulaire d'un doctorat en économie obtenu aux Etats-Unis a été vice-gouverneur, puis gouverneur, de la Banque centrale des Etats d'Afrique de l'Ouest.
S'appuyant sur une croissance d'environ 9% par an entre 2012 et 2014, le président assène ses slogans sur "l'émergence", à laquelle la Côte d'Ivoire aspire à l'horizon 2020. Le président Ouattara peut en outre se flatter d'avoir accompagné l'apaisement de la Côte d'Ivoire après la crise.
Il s'est attaché à normaliser le pays, et les multiples check-points qui rendaient Abidjan invivable ont ainsi disparu. Chantre d'une Côte d'Ivoire "qui gagne", il n'hésite pas à surfer sur le succès de l'équipe nationale à la Coupe d'Afrique des Nations 2014, s'affichant de nombreuses fois aux côtés des footballeurs victorieux.
Mais ce premier mandat est terni par le bilan, décrié par l'opposition et la société civile, de son régime en termes de justice et de réconciliation. Seuls les partisans de l'ancien régime ont jusqu'à présent été poursuivis pour les crimes commis durant la crise de 2010-2011 alors des ex-rebelles accusés de tueries durant le conflit ont été promus aux plus hautes fonctions dans les forces de sécurité.
Auparavant, des années de polémiques ont fait d'Alassane Dramane Ouattara, dit "ADO", issu du nord majoritairement musulman, le symbole de la crise identitaire qui déchire le pays.
Né le 1er janvier 1942 à Dimbokro (centre), il accomplit la majorité de sa scolarité au Burkina Faso voisin. Il reconnaîtra lui-même avoir occupé plusieurs postes au titre de l'ancienne Haute Volta, ce qui va alimenter l'interminable débat sur sa nationalité.
- 'Ivoirité' -
En 1990, il devient Premier ministre d'Houphouët-Boigny jusqu'à la mort du "Vieux" en 1993. Redoutant ses ambitions, le camp d'Henri Konan Bédié, successeur d'Houphouët, alimente le débat sur les origines de Ouattara et joue sur l'"ivoirité", concept nationaliste qui va exacerber les tensions dans ce pays de forte immigration. Sa candidature à la présidentielle de 2000 est rejetée pour "nationalité douteuse".
Après le putsch manqué de 2002, la fracture ivoirienne s'aggrave. Le régime Gbagbo, qui tient le sud, accuse M. Ouattara d'être le "cerveau" ou le "parrain" de la rébellion au nord du pays.
L'intéressé a toujours démenti. Finalement, sous la pression internationale, la candidature de Ouattara est validée en 2005, mais le scrutin présidentiel sera sans cesse reporté jusqu'en 2010. Ironie de l'histoire, M. Ouattara est allié pour la présidentielle d'octobre à... Henri Konan Bédié, dont le parti a décidé de ne pas présenter de candidat pour garantir la victoire du président sortant.
Ziguinchor, 22 mars (APS) – Le Grand Serigne de Dakar, Abdoulaye Makhtar Diop, a appelé à l'apaisement en attendant que la justice prononce lundi son verdict dans le procès pour enrichissement illicite présumé visant l'ancien ministre Karim Wade, fils de l'ex-président Abdouulaye Wade.
Le fils de l'ancien président de la République est poursuivi pour enrichissement illicite portant sur un patrimoine évalué à 117 milliards de francs CFA, parmi d'autres délits présumés. La Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI) doit rendre public lundi son verdict dans cette affaire.
"Aujourd'hui, notre pays doit jouer la carte de l'apaisement social, la carte de la tranquillité et attendre que la justice se prononce" dans cette affaire, a-t-il plaidé, samedi à Bignona (sud), lors de la cérémonie officielle de la deuxième édition du Gamou du Blouf, en présence de l'imam du département de Bignona, El Hadji Fansou Bodian.
Etaient également présents, le préfet de Bignona, Fary Sèye, le chef de cabinet du président de la République, Abdoulaye Badji, et le secrétaire d'Etat chargé des organisations paysannes, Moustapha Lô Diatta, ont pris part à la cérémonie.
"Nous sommes aujourd'hui au bout d'un processus qui nous a valu beaucoup de tensions. Pour ceux qui ont suivi la chronique judiciaire, il y a eu beaucoup de virulence et beaucoup d'actes que certains ont véritablement déplorés", a-t-il rappelé.
"Aujourd'hui, nous sommes au bout de ce processus judiciaire. Il faut attendre dans la sérénité que le jugement soit rendu", a déclaré le Grand Serigne de Dakar.
Après cela, "les facilitateurs déclarés pourront jouer un rôle auprès des autorités, parce que le président de la République ne détient pas le pouvoir judiciaire, mais il détient le pouvoir de grâce", a-t-il dit, ajoutant : ''Il faut que tous ensemble, nous travaillions dans cette direction".
Il a appelé les libéraux à faire preuve de calme, estimant qu'ils ont une responsabilité dans la construction de l'Etat.
"Après avoir pris le pouvoir en 2000, ils ont participé à la fortification de l'Etat et participé dans la mesure de leurs moyens et du contexte au développement du pays. Il ne faudrait pas que tout cela s'écroule comme un château de cartes", a-t-il fait valoir.
"Le président Macky Sall est aujourd'hui au pouvoir. C'est une évidence. Il faudrait que nous fassions en sorte qu'il puisse conduire son mandat jusqu'aux prochaines élections, et nous laisserons au peuple sénégalais décider", a poursuivi Abdoulaye Makhtar Diop.
Le Grand Serigne de Dakar a invité les acteurs politiques à tirer la conséquence de "la fragilité de la géopolitique" liée au voisinage, à la porosité des frontières sénégalaises et à "la complexité des problèmes de sécurité".
"Il ne faudrait pas aujourd'hui que nous en rajoutions", a-t-il insisté, avant d'ajouter : "Je suis prêt à rencontrer le président Abdoulaye Wade".
"Je suis prêt à rencontrer tous les autres responsables et à demander une audience au président Macky Sall après que le verdit soit rendu’’, a insisté le Grand Serigne de Dakar.
UN EXPERT SOULIGNE LA PART DES FORETS DANS LA SÉCURITÉ ALIMENTAIRE
Fimela (Fatick), 22 mars (APS) - Les forêts renferment plus de 80% de la biodiversité terrestre de la planète, un potentiel qui contribue à la protection des bassins versants, essentiels à l'approvisionnement en eau propre de la majorité de l'humanité, selon Cheikh Guèye, assistant chargé de programme au bureau de la FAO à Dakar.
Les forêts servent également d'abri à au moins 1,3 milliard de personnes soit, 18% de la population mondiale, a-t-il rappelé samedi à Fimela (Fatick, ouest), où se tenait la cérémonie officielle de la Journée mondiale des forêts.
"Forêts, arbres, changement climatique", thème générique de l'édition 2015, a été réadapté au contexte national pour permette aux experts et environnementalistes, d'échanger sur "le rôle des forêts et des arbres dans la restauration des sols salées".
"Les forêts constituent le plus grand gisement de diversité biologique terrestre dans le monde. Elles jouent aussi un rôle vital dans l'atténuation du changement climatique mondial et participent à la conservation des sols et de l'eau dans plusieurs écosystèmes fragiles", a expliqué M. Guèye.
Selon l'assistant chargé de programme au bureau de la FAO à Dakar, les forêts contribuent largement à la sécurité alimentaire et nutritionnelle. "Des millions de personnes dépendent des aliments et du combustible ligneux provenant des forêts et des arbres hors forêt, pour améliorer la qualité nutritionnelle et la diversité de leur régime alimentaire", a signalé Cheikh Guèye.
"Les forêts, par le biais de la production de biens et services, qui est une source d'emplois, génèrent des moyens d'existence dans les zones rurales et réduisent la pauvreté", a-t-il insisté.
AQMI DÉCAPITE UN MALIEN ACCUSÉ DE TRAVAILLER POUR LA FRANCE
Bamako, 22 mars 2015 (AFP) - Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) a tué par balle puis décapité jeudi un civil malien qu'elle accusait de travailler pour les forces françaises au Mali, a-t-on appris dimanche auprès de sources sécuritaires.
"Un civil malien accusé de collaborer avec les forces françaises de l'opération Barkhane (anti-jihadiste) a été tué par balle et décapité par Aqmi cette semaine", a déclaré à l'AFP une source militaire africaine au sein de la Minusma, la force de l'ONU au Mali.
Les faits se sont produits "en public lors de la foire de la localité de Tichift au nord de Tombouctou", une des principales villes du nord du Mali, a indiqué la même source. "A Tichift, situé à 120 km au nord de Tombouctou, le 19 mars, les combattants d'Aqmi ont fait venir en plein marché un homme, Mohamed Mahmoud Ag Oumar.
Il était accusé de travailler pour les forces françaises. Il a été exécuté et décapité", a affirmé à l'AFP une source sécuritaire régionale. Elle a ajouté que les combattants d'Aqmi ont, sur les mêmes lieux, distribué un communiqué pour "mettre en garde" les autres "informateurs" des forces françaises.
Dans ce communiqué, l'organisation jihadiste menace d'"appliquer le même (traitement) à tous les autres traîtres qui travaillent contre l'islam pour le compte des forces étrangères dans le (...) nord du Mali", a dit la même source, rapportant à l'AFP des extraits du texte.
Aqmi a déjà exécuté dans cette zone des hommes travaillant, selon elles, pour les forces françaises et leurs alliés. Le nord du Mali est tombé au printemps 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda, dont Aqmi.
Ils ont été en grande partie chassés par l'opération Serval, lancée à l'initiative de la France en janvier 2013, à laquelle a succédé en août 2014 l'opération Barkhane, dont le rayon d'action s'étend à l'ensemble de la zone sahélo-saharienne. Mais des zones entières du nord du Mali échappent encore au contrôle du pouvoir central.
Ndiack Fall, enseignant à la faculté des Sciences Juridiques et Politiques de l’UCAD, est au micro de Baye Omar Gueye de (Sud Fm) dans l'émission Objection. Écoutez !
Thérèse Diouf Faye, présidente de la Convergence des jeunes républicains (Cojer) est au micro d’Elhadji Malick Ndiaye dans l'émission dominicale "Diano-bi" (Wolof) sur Sud Fm. Écoutez !
ABDOULAYE WADE REMUE CIEL ET TERRE POUR LIBÉRER SON FILS KARIM
Dakar, 22 mars 2015 (AFP) - Passage en force d'un barrage de police, outrances verbales, appel aux grands de ce monde : à bientôt 89 ans, l'ex-président sénégalais Abdoulaye Wade fait feu de tout bois pour sortir de prison son fils et héritier politique présomptif.
Abdoulaye Wade "veut brûler le pays pour faire libérer son fils" Karim Wade, accuse le porte-parole du parti présidentiel, Seydou Guèye. Karim Wade, 46 ans, en détention préventive depuis avril 2013, est jugé pour enrichissement illicite depuis le 31 juillet 2014 par une cour spéciale, la CREI.
A deux jours du verdict, "Gorgui" (le vieux) a fait monter la pression samedi, avec la désignation à une majorité écrasante de son fils comme candidat du Parti démocratique sénégalais (PDS), dont il est toujours secrétaire général, à la prochaine présidentielle.
"A lundi devant la CREI", a-t-il lancé à ses partisans à l'issue de la réunion de son parti, tout en souhaitant qu'après s'être exprimé sur le verdict "chacun rentre chez lui tranquillement sans casse et sans violence".
Un appel au calme loin d'être superflu dans ce pays à la culture démocratique pourtant solide, tant la tension monte à l'approche de la sentence. L'ancien ministre de la Justice et avocat de Karim Wade, El Hadj Amadou Sall, a ainsi été emprisonné pour offense au président Macky Sall et atteinte à la sûreté de l'Etat après des propos tenus lors d'un rassemblement le 15 mars.
"Si Macky Sall fait emprisonner Karim Wade (à l'issue de son procès), il ne passera pas une seule nuit de plus au palais" présidentiel, avait déclaré Me Sall. Abdoulaye Wade lui-même a donné l'exemple de cette phraséologie quasi insurrectionnelle, qu'il assume sans complexe: le procès est "politique et un procès politique, ça se gagne dans la rue", martèle cet ancien avocat.
Juste après le réquisitoire du parquet réclamant sept ans de prison ferme et la privation des droits civiques contre Karim Wade, l'ex-chef de l'Etat (2000-2012) traite Macky Sall de descendant d'"esclaves" et d'"anthropophages", faisant fi des critiques qui s'expriment jusque dans son propre parti.
"Je ne permettrai pas à ce tribunal, ce machin, de (le) juger. Je suis prêt à donner ma vie" pour l'empêcher, affirmait-il lors d'un meeting de l'opposition le 4 février à Dakar, ajoutant: "celui qui ne se bat pas lorsqu'on arrête son fils est un lâche".
- 'Dernier combat' -
Karim Wade a été conseiller de son père puis "ministre du Ciel et de la Terre", selon le surnom que lui avaient donné les médias sénégalais, en raison de ses nombreux portefeuilles et prérogatives (infrastructures, transport aérien, coopération internationale, aménagement du territoire...).
Le 31 janvier dans la capitale, Abdoulaye Wade force un barrage de police lors d'une manifestation non autorisée. Il appelle ensuite à braver les interdictions des rassemblements de l'opposition organisés en faveur de la libération de Karim Wade.
Pour l'analyste politique Babacar Justin Ndiaye, il joue un "coup de poker infernal" dont "l'objectif évident est de contraindre" le président Macky Sall "à desserrer l'étau judiciaire autour de Karim Wade et de ses co-accusés".
Abdoulaye Wade "jette littéralement ses dernières forces dans son dernier combat", affirme le journaliste Mame Less Camara. Dans une lettre au ton apocalyptique le 10 février, il demande même aux présidents français François Hollande et américain Barack Obama d'"émettre un avis" sur le procès de son fils afin de permettre au Sénégal de "sortir d'une dangereuse impasse qui risque de déboucher sur une confrontation".
Son successeur, "obnubilé par sa réélection", a entrepris "un projet de destruction de Karim Wade qu'il considère comme le seul qui pourrait être un adversaire sérieux", assure-t-il dans cette missive.
Peu de temps auparavant, il se prévalait du soutien des influents présidents ivoirien Alassane Ouattara et congolais Denis Sassou Nguesso, intervenus selon lui auprès de Macky Sall pour la libération de Karim Wade.
Pour Mame Less Camara, le combat de l'ancien président "n'est pas politique. Il en a l'apparence, mais c'est un combat affectif, émotionnel, irrationnel. C'est un père qui veut faire libérer son fils".
GRAND-MESSE POUR L'INVESTITURE DU CANDIDAT OUATTARA
Abidjan, 22 mars 2015 (AFP) - Une dizaine de milliers de sympathisants étaient réunis dimanche pour l'investiture du président ivoirien Alassane Ouattara comme candidat de son parti à la présidentielle d'octobre, cruciale pour ce pays sortant d'une décennie de crise politico-militaire.
Le palais des sports de Treichville, un quartier d'Abidjan, a été pris d'assaut pour ce congrès extraordinaire du Rassemblement des républicains (RDR) aux allures de plébiscite: Alassane Ouattara, 73 ans, n'a pas de concurrent au sein du RDR et, face à une opposition divisée, part grand favori du scrutin d'octobre.
Il doit être officiellement investi dans l'après-midi. "Je suis venu apporter un soutien à mon candidat pour un second mandat", clame Coulibaly, qui arbore un tee-shirt à l'effigie du président et fait le V de la victoire.
La grande façade du palais des sports est ornée de larges banderoles: "Tous rassemblés autour d'ADO" (initiales d'Alassane Dramane Ouattara), "Pour une Côte d'ivoire qui gagne", ou encore "Mobilisons-nous pour un second mandat".
"Ce congrès va sonner le départ d'une large campagne, pour la réélection du président Alassane Ouattara dès le premier tour à un taux de 75%", assure le député RDR Adama Bictogo, président du comité d'organisation.
Le président ivoirien, arrivé aux affaires au terme d'une crise postélectorale sanglante causée par le refus de son prédécesseur Laurent Gbagbo de reconnaître sa défaite à la présidentielle de novembre 2010, s'est fixé 2020 comme horizon.
"J'ai trouvé un pays complètement en ruine, effondré, qui avait et a besoin d'être reconstruit", expliquait-il à l'AFP en juin 2013. "J'ai indiqué clairement que je ne suis pas sûr de pouvoir finir ce travail dans le temps qui me reste et que vraisemblablement je briguerai un second mandat".
Après une décennie de crise politico-militaire marquée par une partition du pays, cet ancien haut responsable du Fonds monétaire international (FMI) peut se vanter d'une vraie réussite économique en quatre ans de règne.
Sous sa houlette, la Côte d'Ivoire, premier producteur mondial de cacao, a retrouvé une forte croissance, d'environ 9% annuels entre 2012 et 2014, soutenue par un investissement public fort.
Le troisième pont enjambant la lagune d'Abidjan, chantier monumental, symbolise son premier mandat. Ses soutiens l'encensent: le ministre du Plan, Albert Toikeusse Mabri, louait mardi le "leadership éclairé" de cet "homme providentiel".
Alassane Ouattara a fait de l'"émergence" - qui doit permettre au pays de passer de la pauvreté à un fort développement économique et social - son objectif pour la Côte d'Ivoire en 2020. Ce dont se gausse l'opposition, qui critique une mauvaise répartition des fruits de la croissance.
- 'Justice des vainqueurs' -
Le président peut également se flatter d'avoir accompagné l'apaisement de la Côte d'Ivoire. Plus de 3.000 personnes étaient mortes dans les violences postélectorales de décembre 2010-mai 2011. Mais son bilan en matière de réconciliation reste critiqué.
La commission "Vérité et réconciliation", censée provoquer une catharsis par l'audition de victimes et de leurs bourreaux, n'a débouché sur rien de concret. De même, aucun cadre pro-Ouattara n'a été inquiété pour son rôle dans la récente crise alors que les deux camps ont commis des exactions, nourrissant les accusations de "justice des vainqueurs".
L'ex-Première dame Simone Gbagbo a été condamnée le 10 mars à 20 ans de prison pour "attentat à la sûreté de l'Etat", au terme d'un procès dont la Fédération internationale des droits de l'Homme (FIDH) a pointé les "insuffisances", notamment l'"absence d'éléments de preuve probants".
Alassane Ouattara est également accusé par ses détracteurs de "verrouiller" le processus électoral, selon les termes de l'ex-président de l'Assemblée nationale sous l'ère Gbagbo, Mamadou Koulibaly, qui dénonce une volonté de "se garantir une victoire trop facile".
Le Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI), allié du RDR, a décidé de ne pas présenter de candidat en octobre pour garantir la victoire du président sortant, au nom d'un hypothétique renvoi d'ascenseur lors de la présidentielle de 2020, provoquant la colère de certains de ses cadres.
Quant au Front populaire ivoirien (FPI), le parti de Laurent Gbagbo dont des cadres sont inquiétés par la justice, on ne sait s'il présentera un candidat. L'ancien président se trouve, lui, dans une cellule à La Haye, où il attend son procès à la Cour pénale internationale (CPI), qui l'accuse de "crimes contre l'humanité".
Au micro de Dame Babou sur African Time, comme chaque semaine, Pape Ndao fait un tour d'horizon de l'actualité de la semaine dernière en wolof pour vous. Écoutez.