Wade fait immoler des taureaux
Dire que Wade est très préoccupé par le sort de son fils, poursuivi pour enrichissement illicite portant sur 117 milliards, serait une lapalissade. Nos radars qui suivent le Pape du Sopi ont intercepté une délégation de Gorgui envoyée dans les régions de l’intérieur du pays. Renseignement pris, c’est Gorgui himself qui a ordonné le sacrifice d’un taureau dans chacune des capitales régionales du pays. Cela s’est passé mardi dernier et la viande fraîche a été distribuée aux populations en guise d’offrande.
Macky offre dix millions
Comme Gorgui, Macky Sall a présenté ses condoléances à la Famille Sy suite au rappel à Dieu de Sokhna Oumou Kalsoum Sy, fille aînée de Serigne Babacar Sy. Niangal a été reçu par le porteparole du Khalife général des Tidianes, Serigne Abdoul Aziz Sy «Al Amine». Niangal était accompagné de Makhtar Cissé, Aly Ngouille Ndiaye, Mansour Sy, Mor Ngom, Cheikh Mbacké Sakho, Khadim Diop, a offert à la famille du défunt, en guise de contribution aux funérailles, la somme de 10 millions de francs.
Wade à la Médina
Suite au décès de la doyenne de la famille Sy, Me Wade s’est rendu, hier, à la Médina Rue 14, ans la maison mortuaire pour présenter ses condoléances à la famille de la défunte. C’était en début d’après-midi et Gorgui a été reçu avec les honneurs par la famille Sy représentée au plus haut niveau par Junior qui a remercié Me Wade avant de rappeler ses relations amicales avec Gorgui. Avant de prendre congé, Me Wade a laissé une enveloppe, sans doute pour le fameux Jaxal.
Serigne Assane Mbacké nouvel imam de la prison
Serigne Assane Mbacké, placé sous mandat de dépôt, lundi dernier, par le juge Makha Barry pour incendie volontaire du domicile de Cissé Lô, est devenu l’imam de la prison de Diourbel. Le présumé pyromane a dirigé la prière du vendredi à la prison de Diourbel, devant un grand nombre de détenus. Serigne Assane Mbacké, qui selon nos sources garde le moral intact depuis son déferrement, passe le plus clair de son temps à prier, lire le Saint Coran et les enseignements de son illustre grand-père Cheikh Ahmadou Bamba. Pour rappel, Serigne Assane Mbacké présumé cerveau des incendies chez «El pistolero», est poursuivi pour les délits d’incendie volontaire de maisons habitées, vol en réunion avec effraction et escalade. Lesquels délits sont punis par les articles 364, 366, 368 et 406 du Code de procédure pénale. À en croire certains professionnels du droit, il risque tout bonnement d’être renvoyé aux assises.
Conseiller spécial
N’en déplaise à la coalition Macky2012, le chef de l’État va continuer à recevoir des transhumants et même à les recaser. Le maire libéral de la commune de Vélingara, Woury Baïlo Diallo, a été reçu en audience, il y a quelques jours au Palais et a décidé de rejoindre Macky. Et cerise sur le gâteau, il a été nommé conseiller spécial du président de la République. Démarché au début par le député Amadou Tidiane Talla, il avait exigé une audience en tête à tête avec le chef de l’État. Et c’est finalement le ministre de la Justice, Sidiki Kaba, qui l’a conduit au Palais.
Audience avec le Boundou
Hier, le chef de l’État a reçu en audience une forte délégation du Boundou conduite par le chef du village de Sendébou, Anoune Sy. Les hôtes du chef de l’État lui ont présenté leurs doléances qui sont, entre autres, l’enclavement du Sénégal oriental qui manque cruellement de pistes de production, le chômage des jeunes, la non adduction d’eau etc. Pragmatique, Niangal a annoncé le début du bitumage des pistes du département de Bakel et Kidira pour le mois d’avril prochain.
20 briques
La rencontre avait démarré sans la télévision, mais dès que Koli Ndiaye a commencé à parler de l’histoire du Boundou et surtout de la place des ethnies et le rôle joué par les Sébékoliyaabé, classe sociale à laquelle appartient le Président, Macky Sall a demandé à la télévision d’immortaliser l’événement. Qui disait que Niangal est insensible aux flagorneries ? Au terme de l’audience, il a dégainé 20 millions de francs, soit dix millions pour le transport de ses hôtes, mais aussi dix autres destinés à la mosquée omarienne de Kidira.
Ahmed Susanne Camara tacle Kalidou Diallo
Après la parution de l’interview que Kalidou Diallo a accordée à «L’As», Ameth Suzanne Camara nous a saisi pour apporter un cinglant démenti à l’ancien ministre de l’Éducation. Ce dernier disait, en effet, qu’après la suspension du salaire de Ahmed Suzanne Camara, c’est lui qui remettait chaque mois une somme équivalente à « l’apériste » dans son bureau. «Tout ce que Kalidou Diallo a dit est faux, ce sont des mensonges. Vu les responsabilités qu’il a eues dans ce pays, il ne devrait pas avoir un tel comportement», tonne le Secrétaire général du Syndicat des enseignements du préscolaire et de l’élémentaire. Il rappelle que c’est Kalidou Diallo qui l’a renvoyé de la fonction publique, mis en prison et coupé son salaire pendant plusieurs mois. Et aujourd’hui il revient à la charge pour «raconter des contre-vérités sur lui». À propos du coup de fil de Macky Sall au ministre de l’Éducation de l’époque pour plaider sa cause, Suzanne Camara répond que Kalidou n’a pas présenté les faits tels qu’ils se sont passés.
Suzanne Camara recadre Kalidou Diallo
«C’est vrai que le président l’avait appelé pour s’enquérir de notre situation dans un premier temps. Ensuite quand j’étais dans son bureau avec un autre syndicaliste, Souleymane Diallo, pour discuter des questions du syndicat Kalidou m’a dit : «Mais toi, il paraît que ton président m’a appelé», je lui ai dit oui. Il a rappelé le président Macky Sall et est entré dans les toilettes parce qu’il ne voulait pas que Souleymane Diallo et moi entendions ce qu’il disait. C’est ça, mais il ne m’a jamais remis de salaire en main propre et durant tout son passage à la tête du ministère de l’Éducation, je n’ai jamais reçu l’intégralité de mon salaire. Quand il a fait faire un rapport pour me radier, je suis resté 3 mois sans salaire et jusqu’à présent je n’ai pas eu le rappel de ces salaires. Je vivais des situations difficiles avec ma famille et c’était à cause de Kalidou Diallo». Poursuivant, il considère que Kalidou Diallo fait des sorties dans la presse pour se positionner en vue d’un éventuel remaniement, pensant qu’avec les problèmes de l’école, il peut remplacer Serigne Mbaye Thiam ; mais c’est peine perdue, car il ne peut pas tromper le président Macky Sall comme il l’a fait avec Me Wade. Très remonté contre l’ancien ministre de l’Éducation, Ahmed Suzanne Camara demande à Kalidou Diallo «d’être digne et de soutenir Karim Wade au lieu d’attaquer ce dernier qui est en prison et de faire les yeux doux à Macky Sall».
Prolongation du 8 mars à la gendarmerie de Thiès
La célébration de la journée du 8 mars par les femmes de l’Alliance pour la République (Apr) de Thiès s’est prolongée, hier, à la gendarmerie de Nguinth. En effet, mécontente d’avoir été privée de parole, Ndèye Soukèye Guèye responsable Apr de Thiès- Est avait boycotté l’évènement pour ensuite tenir un point de presse pour asséner ses vérités. Ce qui n’avait pas plu à certains cercles de l’Apr à Thiès et elle a même reçu sur son téléphone portable des messages d’intimidation. Pour parer à toute éventualité, elle avait nommément porté plainte contre Martial Ndione, chef de cabinet du Dr Augustin Tine et Abel Tine, chef du village de Fandène, auprès du Procureur de la République près le Tribunal régional de Thiès. Eh bien, Ndèye Soukèye Guèye a été convoquée hier par la gendarmerie pour les besoins de l’enquête et ce sera certainement après au tour des autres.
Mame Mbaye Niang
Le ministre de la Jeunesse est en train d’étendre ses tentacules politiques à travers un mouvement regroupant des femmes. La Convergence des femmes Mackystes (Cofem) va lancer ses activités dimanche au Grand Théâtre. Aïny Mbodj de la Rts fait partie des animatrices de ce mouvement proche du ministre Mame Mbaye Niang.
Barth parle cet après-midi
Face au retour de flammes contre Khalifa Sall dans l’affaire du blocage de l’emprunt obligataire de la ville de Dakar, le député-maire socialiste de la commune de Sacré coeur-Mermoz va claquer la langue aujourd’hui. Désigné Secrétaire adjoint à la vie politique du Parti socialiste (Ps), à la faveur du dernier congrès dudit parti, Barthélémy Dias va faire face à la presse dans les locaux de sa mairie. Des flèches acerbes y sont attendues.
500 000 F Cfa de faux billets
Marabout qui formulait des prières pour aider ses «clients» à avoir un meilleur sort, Assane Fadiga n’a pas vu venir. Il a été arrêté et déféré devant le procureur par les limiers du commissariat des Parcelles Assainies pour détention et tentative d’écoulement de faux billets de banque. Dans la chambre qu’il louait à l’Unité 9 des Parcelles Assainies, il a été découvert un lot de papiers découpés en format de billets de 10 000 F Cfa, des seringues, flacons d’encre noire (pour lavage). Interrogé, il a servi une histoire cousue de fil
blanc en soutenant être victime d’un multiplicateur de faux billets qui lui aurait joué un sale coup. Il y a deux mois, raconte-til, il a reçu un client qui sollicitait des prières de sa part. Pour le remercier, ce dernier il lui a promis de le rendre riche comme Crésus. C’est ainsi que le marabout soutient avoir remis à son «client» 250 000 F Cfa en espérant récolter 500 000 F Cfa. Il a oublié que le matériel de lavage a été trouvé dans sa chambre. Comme quoi, un crime n’est jamais parfait.
Dr Cheikh Dieng libéré
Le maire de Djedah Thiaroye Kaw, le Dr Cheikh Dieng, qui a été arrêté lundi dernier par les hommes du commissaire Diarra à cause d’une centaine de pneus découverts dans sa mairie, a finalement été libéré hier. Toutefois, il devra se présenter devant le juge mardi prochain au lendemain du délibéré de l’affaire Karim Wade. Le Karimiste a toujours soutenu qu’il faisait l’objet d’une arrestation politique et que les pneus, qu’il gardait depuis novembre, étaient destinés à une campagne de reboisement.
Y en a marre en Gambie ?
Y en a marre au pays de Yaya Jammeh. Ce n’est pas pour maintenant. «Nous avons échangé avec la jeunesse gambienne dans beaucoup d’ateliers et de rencontres. On a même lancé une chanson. Même si l’organisation se préoccupe de la situation de la démocratie en Gambie. Nous ne pouvons pas aller faire la révolution à leur place», tente de botter en touche Fadel Barro. En outre, pour Malal Talla, alias Fou Malade, «il faut que les dynamiques viennent même des sociétés civiles des pays concernés. Si les jeunes gambiens ne se lèvent pour dire non à ce qui se passe dans leur pays, Y en a marre ne peut rester que dans l’attente et examiner la situation. Ce n’est pas à nous de porter leur lutte», précise le rappeur. Pourtant lors de son passage sur Rfm, Simon avait révélé que Yen a marre s’est rendu en Gambie et il avait même promis de diffuser les photos.
Sauvageons
Le Mouvement des étudiants et élèves républicains est au bord de l’implosion depuis la nomination de sa coordonnatrice Thérèse Faye Diouf à la tête de la Cojer. D’après nos radars, Moustapha Sall de la Cojer de Mbacké et Moussa Sow de Linguère se livrent actuellement une bataille acharnée pour la succession de Thérèse Faye Diouf, en attendant la décision du président Macky Sall. Si le premier nommé s’est auto- proclamé coordonnateur du Meer en organisant une conférence de presse jeudi, au siège de l’Apr, le second qui ne veut pas se laisser faire a pondu un document destiné à la presse en signant noir sur blanc :«le nouveau coordonnateur du Meer national».
Cheikh Yérim est papa
Notre confrère Cheikh Yérim Seck a toutes les raisons d’être aux anges. En effet, son épouse lui a donné un mignon garçon, lundi dernier. Cheikh Yérim s’est fait discret depuis les dernières locales où il avait lancé un mouvement politique et citoyen. L’As souhaite longue vie au bébé et à sa maman.
KARIM, C'EST SHOW
Serigne Mbacké Ndiaye, Habib Sy et Aïda Ndiongue votent pour l’ancien ministre
FRÉDÉRIC ATAYODI DE SENEPLUS |
Publication 21/03/2015
De huit au départ, ils sont passés à cinq. Trois candidats pour les primaires du Pds, qui tient son Bureau politique ce samedi à la permanence Oumar Lamine Badji, se sont désistés au profit de Karim Wade. Il s’agit de Serigne Mbacké Ndiaye, Habib Sy et Aïda Ndiongue qui, comme le fils de Wade, est en détention préventive dans le cadre de la traque aux biens mal acquis.
Au terme de ses retraits, la course oppose désormais Karim Wade donc, Doudou Dieng, Amadou Seydi, Mountaga Guèye et Amadou Kane Diallo. En ce moment, les votes ont débuté à la permanence du Pds où le Bureau politique a été transformé en congrès. Lequel est présidé par Abdoulaye Wade, entouré du coordonnateur du parti, Oumar Sarr, et d’autres responsables libéraux.
Plus de 13 ans après l’adoption du protocole portant sur la lutte contre la corruption, le gouvernement du Sénégal vient d’introduire un projet de loi autorisant le président de la République à ratifier cet important instrument. Ledit projet a été adopté, avant-hier, en Conseil des ministres. Le ministre de l’Intégration africaine, du Nepad et de la Promotion de la Bonne gouvernance a salué cette initiative de haute portée symbolique du président Macky Sall.
Adopté le 22 décembre 2001 ici même à Dakar, le protocole a/p3/12/01 portant sur la lutte contre la corruption va entrer en vigueur sous peu de temps après son examen et vote par l’Assemblée nationale. Dans un communiqué de presse, le ministre de l’Intégration africaine, du Nepad et de la Promotion de la Bonne gouvernance, Khadim Diop a salué
« cette avancée majeure qui illustre, une fois de plus, la ferme résolution du président de la République de lutter, sans relâche, contre la corruption et toutes les formes de prévarication des deniers publics. »
Khadim Diop a précisé que même si ce texte adopté depuis décembre 2001 n’avait pas fait l’objet de ratification, le Sénégal n’a pas attendu pour appliquer ses directives. Le communiqué souligne que « le Sénégal, sous la bienveillante direction du président Macky Sall, est en avance sur le protocole. »
Cet instrument qui fait obligation aux Etats-parties « de prendre des mesures pour connaître le patrimoine des dirigeants d’une part, et d’autre part de créer des structures chargées de lutter contre la corruption. ».
Khadim Diop rappelle que « les instruments et mesures préconisés par le protocole sont déjà mis en œuvre à travers l’institutionnalisation de la déclaration de patrimoine et la création de l’Office national de Lutte contre la Fraude et la Corruption (Ofnac) ».
Il a aussi révélé, dans la même dynamique, que son département a inscrit, dans l’agenda 2015, le projet de ratification de la charte africaine de la démocratie, des élections de la gouvernance adoptée le 30 janvier 2007 à Addis-Abeba.
Un septième titre pour le Nigeria ou une première couronne pour le Sénégal ? La question trouvera sa réponse dimanche en début de soirée, l’issue de la finale du 19ème Chan des – 20 ans qui opposera au stade L.S. Senghor, les Flying Eagles et les Lionceaux.
Si le passé récent (victoire en ouverture, 3 – 1) et le palmarès global plaide pour le Nigeria, ce n’est cependant pas gagné d’avance pour les garçons du coach Manu Garba. Certes, c’est la même équipe du Sénégal qu’ils avaient battue, il y a deux semaines, au premier jour de cette compétition.
Mais depuis, les Lionceaux se sont bonifiés au point de se retrouver à la dernière étape où absolument personne ne les attendait. Surtout, ils semblent s’être décomplexés par rapport à l’enjeu et à la pression, grandement aidés qu’ils ont été par leur qualification historique en demi-finales et au Mondial juniors de mai – juin 2015 en Nouvelle Zélande.
D’avoir atteint leur objectif (passer le premier tour) ne les a donc pas rassasiés, comme l’on aurait pu le craindre. Au contraire, cela leur a donné les crocs, ainsi que les Aiglons du Mali l’ont vérifié à leurs dépens, jeudi dernier. Et c’est gonflés à bloc qu’ils retrouveront, demain, les Flying Eagles pour solder leurs comptes.
Mais, attention à ne pas tomber dans les mêmes travers qui, heureusement, ont été sans conséquence en demi-finale face au Mali : dans ses moments faibles, l’équipe du Sénégal a trop tendance à se faire transpercer de part en part par les raids individuels adverses ou les combinaisons du vis-à-vis.
Au lieu de constituer un bloc et de resserrer les rangs, le temps de retrouver leur influx et leur jeu, les joueurs de Joseph Koto ont trop tendance à distendre les lignes. Il est vrai que le Nigeria procède moins par attaques placées que la Côte d’Ivoire, le Mali ou le Congo, mais il a une arme offensive de destruction massive en ce colosse de Taiwo Micheal (voire en Usman Sale) qui adore jouer dans le dos des défenses.
Couper la ligne de transmission entre les « archers » et cette « réincarnation » du grand Rashidi Yekini, son prédécesseur nigérian au poste, sera l’une des clefs pour contenir les offensives de l’équipe de Manu Garba. Les Lionceaux qui ont encaissé au moins un but à chacun de leurs quatre matches, ont là un sérieux challenge. Ce qui peut rassurer un tant soit peu, c’est la défense sénégalaise qui a été plus imperméable que jamais, lors de la demi-finale face au Mali.
Conséquence de la titularisation d’Ibrahima Sy, dans la cage ? Peut-être bien, puisque le « petit » gardien de but a sauvé au moins deux situations chaudes qui, en d’autres temps, auraient certainement coûté des buts. Cependant, face aux malabars de l’attaque nigériane, il lui faudra soigner ses sorties aériennes et éviter de trop s’aventurer loin de sa surface de but.
Et en attaque, la moindre occasion qui se présentera devra être convertie en but pour éviter les mauvaises surprises.
On le voit donc, cette équipe du Sénégal a beau être en finale, elle traîne encore quelques tares. Les Nigérians en avaient largement profité au match inaugural. Cette finale est donc l’occasion pour les Lionceaux qu’ils ont appris de leurs erreurs et qu’ils ont grandi
L’ETAT SIGNE UN ACCORD AVEC LES ACTEURS DE LA FILIÈRE RIZ
En procédant hier, à la signature du protocole d’accord, pour la commercialisation du riz local, le ministre du Commerce, Alioune Sarr, a rassuré les producteurs de l’appui de l’Etat, mais aussi, invité les populations à faire la promotion du consommer local.
«La question de la commercialisation devra nécessairement être réglée en amont, car les exigences du marché d’aujourd’hui prouvent qu’il faut bien vendre avant de produire », a soutenu, hier, le ministre du Commerce, du Secteur informel, de la Consommation, de la Promotion des produits locaux et des Pme, Alioune Sarr. Le protocole d’accord qui a été signé permettra, selon le ministre, de réguler les importations du riz au Sénégal et d’aménager un marché tourné vers l’offre locale.
Le protocole précise les engagements et les obligations des différentes parties en l’occurrence les importateurs, la Saed, la Bnde, et les riziers. De l’avis de M. Sarr, du respect des engagements de chaque partie dépendra la réussite du mécanisme qui sera profitable à tous les acteurs.
Rappelant l’ambition de l’Etat d’atteindre l’autosuffisance en riz, en 2017, grâce à une production de 1,6 millions de tonne de riz paddy, soit l’équivalent de 1 million de riz blanc, le ministre a souligné que les importateurs distributeurs de riz se sont engagés à accompagner l’Etat. Déjà, a indiqué M. Sarr, le comité technique regroupant l’ensemble des acteurs a matérialisé les engagements pris par les différentes parties, dans le protocole d’accord, signé le 30 janvier 2015 à Saint-Louis, pour l’écoulement du stock en souffrance dans les rizeries, évaluées à 8400 tonnes.
Près de 2160 tonnes (équivalent à 485 millions de FCfa) qui étaient déjà certifiées conformes par une tierce partie ont été payées et enlevées. Les commerçants ont partagé le stock résiduel estimé à 3375 tonnes. Il a, par ailleurs, souligné que le marché du riz sénégalais, estimé à plus d’un million de tonne par an, constitue le plus grand marché des produits alimentaires en volume au Sénégal.
Pour cette année, le quota des importations est fixé à 500 000 tonnes. Ce quota sera réduit à la baisse au fur et mesure que la production nationale va augmenter.
De l’avis du ministre, avec un chiffre d’affaires annuel de près de 200 milliards de FCfa, l’option de régulation des importations est synonyme de croissance économique, de création d’emplois, de souveraineté alimentaire et de stabilité sociale.
De l’avis du ministre, les fortes productions attendues durant les prochaines campagnes de saison chaude et pluviale nécessitent une bonne planification des conditions de mise en marché. C’est pourquoi il a invité les banques à s’inscrire dans la dynamique de la Banque nationale de développement économique du Sénégal (Bnde), mais aussi, a demandé aux populations de consommer le riz local qui, comparativement au riz importé, a une qualité organoleptique et nutritionnelle sans commune mesure.
Pour sa part, le directeur général de la Société nationale d'aménagement et d'exploitation des terres du Delta du fleuve Sénégal (Saed), Samba Kanté, a ajouté que leur structure va apporter son soutien technique aux producteurs.
Du côté de l’Unacois/Jappo, le président Idy Thiam a invité le gouvernement à respecter ses engagements. «La balle est désormais dans le camp des producteurs », estime M. Thiam.
Le président du Comité interprofessionnel du riz (Ciriz), Saliou Sarr, a exhorté les producteurs à produire du riz en quantité et en qualité pour le vendre aux industriels. Le secrétaire général de la Bnde, Moustapha Diop, a indiqué que la banque est disposée à prêter de l’argent aux producteurs pour un taux d’intérêt de 7%. «La Banque a accepté de sortir un financement de 864 millions pour soutenir les producteurs.
Cette démarche est nouvelle », a-t-il avancé. Le secrétaire général de l’Unacois/Jappo, Ibrahima Lo, a qualifié d’historique cet accord signé. A son avis, les 200 milliards de FCfa que l’Etat dépensait, chaque année, pour l’importation du riz seront désormais orientés vers des secteurs essentiels comme l’éducation, la santé, etc.
‘’L’ETAT ASSURERA LA SÉCURITÉ DES BIENS ET DES PERSONNES’’
Délivrance d’actes administratifs : Des services extérieurs inaugurés au Palais de justice de Dakar
Le Garde des Sceaux, ministre de la Justice, Me Sidiki Kaba, a procédé hier à l’inauguration des services extérieurs du Palais de justice de Dakar. Ces services construits en face du bâtiment du Palais de Justice constituent un jalon dans le rapprochement de la justice au justiciable. La délivrance du casier judiciaire, du permis de visite et du certificat de nationalité se font désormais dans ces nouveaux locaux.
Le Garde des Sceaux, ministre de la Justice, Me Sidiki Kaba, a procédé hier à l’inauguration de la première structure des services extérieurs du Palais de justice de Dakar. Le mobile office installé est estimé entre 60 et 100 millions FCfa, selon le ministre de la Justice. Il sera certainement étendu aux autres régions du Sénégal.
Le goulot d’étranglement a été identifié à travers la présence massive des personnes dans les halls du tribunal. Cette présence créait une situation d’insécurité, cela faisait qu’il y avait beaucoup de rabatteurs qui déroutaient les justiciables par moment. Toutes ces conditions réunies ont poussé les autorités à initier la mise en place ces centres délocalisés.
« Ce qu’il faut retenir, c’est que c’est un bel édifice qui a une fonctionnalité qui répond essentiellement aux demandes pressantes des justiciables. Notre souci, c’est que les usagers de la Justice puissent avoir une bonne qualité de service », a confié Sidiki Kaba.
Le nouveau bâtiment abrite trois grands services : un bureau de permis, le bureau du casier judicaire et celui des nationalités. Le bureau de permis de visite s’occupe essentiellement de la délivrance des documents de permis de visite destinés aux familles ou connaissances des détenus.
Initiative à étendre à d’autres villes
« On pourra, dans des délais très réduits, gérer et remettre les permis de visite aux personnes qui désirent voir les détenus. C’est un droit qu’il faut respecter. C’est pour faciliter les procédures que nous l’avons fait pour les familles des détenus », indique le garde des Sceaux.
Il y a également un bureau du casier judicaire qui draine énormément de personnes, plus particulièrement les jeunes qui ont besoin de faire des concours, de s’inscrire, d’intégrer l’administration. Il y a aussi le bureau des nationalités qui reçoivent beaucoup de monde.
« Les personnes qui ne peuvent accéder au bâtiment central peuvent se procurer ces documents ici. C’est une première expérience à Dakar, mais nous allons sans doute essayer de l’expérimenter dans les autres régions. Le coût du financement est estimé entre 60 et 100 millions de FCfa. C’est une initiative qui sera répandue dans les autres endroits du pays où le besoin se fait sentir», annonce le ministre de la Justice.
''L’Etat va assurer la sécurité des citoyens et des biens''
Le garde des Sceaux, Me Sidiki Kaba, a indiqué hier, au ministère de la Justice, que l’Etat va assurer la sécurité des citoyens et des biens. « La libre expression sera respectée, mais dans le cadre de la loi », fait-il savoir.
Sidiki Kaba a également rappelé que le ministère de la Justice n’à rien avoir avec le procès de Karim Wade. Selon le garde des Sceaux, «la Cour de la Crei est souveraine et le ministre n’a aucune décision à prendre sur ce dossier ou sur tout autre».
« A l’image de tous les citoyens sénégalais, nous attendons le verdict avec sérénité. La décision qui sera rendue sera celle de la Cour, une juridiction indépendante », a-t-il précisé. «Les concernés auront toujours des voies de recours prévues par la loi», a-t-il ajouté.
Plein de joie de vivre, l'esprit vif et "jeune", actif, le Xalam 2 n'est âgé que dans l'esprit des gens. Ces musiciens restent jeunes et pleins de vie. Henry Guillabert, Ibrahima Koundoul dit Brams et Baye Babou le talentueux bassiste du groupe ont accordé une interview à EnQuête dans le studio de Guillabert aux Almadies. Une occasion pour retracer certaines grandes lignes de l'épopée Xalam 2 et de parler de leur dernière production.
L'actualité de Xalam, c'est votre dernier album, pouvez-vous nous le présenter brièvement ?
Henry Guillabert : On rêvait de réaliser cet album depuis plus de 15 ans. On voulait surtout le faire au Sénégal. De toute notre carrière, c'est le deuxième album que nous faisons ici. Le premier, c'était aux débuts des années 1970. Nous avons fait cet album pour prouver qu'on a gardé cet esprit, ce son. On est des rescapés du Xalam. On était huit. Certains sont morts, d'autres ont arrêté. Il fallait qu'on fasse un album qui soit dans l'esprit de ce qu'on a toujours voulu montrer. Cet esprit de reprendre des chansons traditionnelles et de retravailler les textes et les sonorités.
Cet album est composé musicalement pour le public nostalgique de Xalam ou pour la jeune génération ?
Baye Babou : C'est surtout pour la jeune génération que nous avons fait cet album-là. Il y a un titre "tagouti" qui rassemble tous les grands rappeurs, ceux qui sont au top. Nous nous sommes ouverts à ces jeunes-là. Il y a des jeunes qui ont toujours entendu le Xalam sans avoir jamais vu les membres du Xalam. On s'est ouvert à eux pour les attirer dans ce que nous faisons. C'est une ouverture pour cette génération.
H.B : On avait un véritable dilemme. Il fallait satisfaire les gens qui sont des inconditionnels de Xalam. Parce que le plus grand fan club de Xalam est constitué par des gens du deuxième et troisième âge. On a commencé très tôt. Ces gens sont les gardiens du son de Xalam. Ils ne tolèrent même pas qu'on dévie un peu. On a voulu satisfaire cette génération et celle de nos enfants aussi qui écoutaient nos chansons. Alors comme le dit Baye, il fallait trouver un compromis. L'idée, c'était de recomposer des morceaux dans l'esprit de Xalam et d'inviter des générations. On a fait un morceau dans lequel le refrain est un peu notre hymne. On a invité des rappeurs dans cette chanson comme Awadi, Dug E Tee, Simon, Xuman et Bakhaw. Ils se sont approprié le morceau comme s'ils étaient des musiciens de Xalam. Ils ont grandi avec notre musique. Du coup, on a trouvé un bon équilibre. Depuis que l'album est sorti, on a un feed back génial.
Ibrahima Koundoul : Il y a 10 ou 15 ans, on avait un truc qui s'appelait "Dooley mboolo". On avait invité des groupes traditionnels. Donc, c'est la continuité avec ce featuring avec les rappeurs dans ce que nous faisons. C'est nous qui étions allés voir ces gens-là à l'époque de "Dooley mbolo". La Xalam a toujours fait ça.
"Dooley mbolo" était un laboratoire musical. Qu'en reste-t-il aujourd'hui ?
H.G : Le Xalam a vécu. Mais quand on est revenu, on a retrouvé notre place. Cela veut dire qu'il n'y a pas eu une sorte de révolution qui a pu nous reléguer dans les maisons de retraite. Il y a eu un progrès musical, c'est vrai. Mais il n'a pas été significatif dans la mesure où on devait tant soit peu nous effacer, même s'il y a toujours des nostalgiques. Si aujourd'hui on arrive encore à remplir les salles et avoir des dates, c'est parce qu'il y a certains qui nous suivent encore. Il y a des musiciens, je ne parle même pas de groupes, mais des musiciens qui ont grandi dans cet esprit Xalam. Et ce sont les virtuoses qu'on voit actuellement. Ils ont grandi sous la houlette de Xalam. Des groupes, il n'y en a presque pas. C'est pourquoi, on existe. Il y a eu un vide qui n'a pas été comblé. C'est dommage. L'esprit de "Dooley Mboolo", c'était de pouvoir réunir différents artistes autour des projets. Les Américains le réussissent bien en faisant travailler des artistes de diverses générations autour d'un seul et même projet.
B.B : Je crois qu'ils n'ont pas cette culture. Il y a plutôt un esprit de concurrence entre les artistes.
H.G : Il faut voir quelle musique on fait ici. On a pris des risques dans la mesure où on faisait ce que tout le monde aimait ici. Et après de la variété à côté. On joue notre musique. Peu importe qu'elle soit du jazz ou autre chose. Aujourd'hui, cette musique existe. Il faut oser. Mais nos artistes n'osent pas prendre des risques. Ils devraient essayer d'élaborer leur musique afin qu'elle soit plus audible et puisse être écoutée partout.
Donc pour vous, la jeune génération devrait avoir plus de courage pour innover ?
H.G : Je dirais plus d'audace. Il faut savoir serrer la ceinture. Nous, quand on a décidé de faire cette musique-là, on a eu faim. Et ce ne sont pas des blagues.
Quel a été votre plus grand calvaire en ces temps-là ?
H.G: C'est quand on a joué à un concert après deux ans de travail sur notre nouvelle musique. On était très enthousiaste à l'idée de la faire découvrir au public. On a commencé à jouer un morceau, deux et les gens ont commencé à partir. Imaginez dans une salle où il y avait pas moins de mille places, il n'y a plus que 30 ou 40 personnes. C'est un calvaire.
B.B : Cela nous a affectés. On en était malade.
I.K : C'était vers la fin de 1976. Ndiaga Mbaye avait joué en première partie. Et quand on a commencé, les gens se demandaient : mais qu'est-ce que c'est que ça. Ils sont partis.
Cela ne vous a-t-il pas découragé ?
Non, on est un groupe. L'esprit de groupe nous a sauvés. On est sorti de ce concert complètement désemparés et stressés. On s'est dit qu'un jour, on sera compris mais que ce ne sera pas ici. La chance qu'on a eue, c'est quelque temps après. Un très grand musicien, You Masekela, est passé par là par hasard alors qu'il était en tournée et nous a entendus. Il a été séduit par ce que nous faisions. C'est ce monsieur-là qui nous a sorti du “guerté thiaff” pour nous amener au “poulet rôti”. Il a parlé de nous à tous les grands musiciens qu'il rencontrait. Ce qui fait que quand nous sommes partis en Europe en 1980, tous les grands artistes savaient qu'il y avait un groupe sénégalais qui avait imaginé une musique de synthèse qui allait bombarder le monde.
Donc c'est cette incompréhension du public qui explique votre longue absence de la scène musicale sénégalaise en ces temps-là ?
H.G : On a été piégé. Parce que je crois si c'était à recommencer, on ne resterait pas aussi longtemps en Europe. Le problème, c'est que quand vous arrivez et que vous êtes adulé, les managers vous prennent. On devait faire trois mois au départ. Au bout des trois mois, on s'est retrouvé avec des cartes de séjour. On n'a pas arrêté de tourner pendant très longtemps. On a enchaîné des dates. Donc, on n'a pas eu le temps de réfléchir sur ce qu'on devait faire. Quand on est revenu en 1984, on a fait une tournée. Et c'est là qu'on devait rester. C'était le moment idéal. On est reparti parce qu'on avait des dates déjà calées. On était venu jouer au Sénégal, mais c'était des concerts de prestige. On était arrivé à un stade où payer le Xalam, c'étaient des sommes importantes. On a fait des concerts un peu partout mais il n'y avait pas de cachets.
Peut-on dire que c'est l'innovation dans votre musique qui vous a valu une invitation au festival de Woodstock ?
H.G : Ohh ! Woodstock!
B.B : Oui ! Woodstock !
I.K : Ohh ! Woodstock !
Il y a quoi de particulier qui explique toutes ces exclamations et cet air nostalgique ?
H.G : Woodstock, c'est un lieu mythique. Nous, quand on voyait le film Woodstock, on se disait : c'est le lieu où il faut aller. Toutes les grandes stars ont explosé là-bas. Quand on partait aux USA, à l'aéroport quand les gens voyaient nos badges avec Woodstock écrit dessus, ils étaient éblouis. C'est un festival de rock mais on nous a invités quand même. C'est vrai que notre musique est très rythmée mais ce n'est pas du rock. Les gens voyaient en notre musique un soupçon de rock, de jazz, etc. Mais toujours avec une base africaine. C'est cela qui nous réconfortait.
Comment définissez-vous votre musique ?
I.K : On dirait que c'est une musique africaine. On y met beaucoup de sauce.
H.G : Papa Wemba a dit dans un article qu'il n'y a pas un grand musicien qui n'a pas un album de Xalam. On n'est pas prophète chez nous. On est presque prophète seulement.
C'est quoi le génie de Xalam ?
H.G : On est audacieux. On aime prendre des risques. Mais des risques calculés. On a toujours eu comme référence les artistes qui ont réussi. On se demandait si on pouvait être au niveau de ces artistes. Et le jour où on a rencontré nos points de mire, on a été surpris. Eux, il nous regardait jouer et nous disaient à la fin qu'on jouait dix mille fois mieux qu'eux. Cela nous motivait. Si on pouvait faire que ce style soit un standard ici, on serait heureux.
B.B : Il faut aussi dire qu'on a été à bonne école. On s'essayait à des standards de jazz très compliqués. On arrivait à les faire en une journée. Chacun faisait sa partie correctement. C'est une bonne école. Cela nous a permis de faire des clubs de jazz. Ce que personne n'a fait ici.
Le Xalam, c'est aussi l'engagement. Vous avez participé à la caravane Gerico pour la libération de Féla Kuti
H.G : (il coupe) Hiii vous ! Vous avez un bon cerveau (rires). J'avais complètement oublié Gerico. Mais, avant même qu'on parte, certaines de nos chansons étaient censurées ici au Sénégal. C'est vrai aussi que hormis cette marche pour Féla, il y avait aussi celle de Mandela. On a même fait Emmaüs pour l'Abbé Pierre. On était le seul groupe à oser titrer notre album “apartheid” en Europe en ces temps-là. C'est pour cela que notre album n'a jamais eu de gros échos. Chaque fois qu'on faisait un concert, il y avait un monsieur qui venait avec sa colombe quand on jouait ce morceau. C'est en ces temps qu'on a permis à Johny Clegg (ndlr alias le Zoulou Blanc) de jouer en première partie de Xalam. Il n'avait pas de scène. C'était au cercle d'hiver.
On dit que l'âme du Xalam, c'était Prosper Niang ; que retenez-vous de lui aujourd'hui ?
B.B : Prosper était un combattant, un rassembleur. Il était toujours devant. Il avait une curiosité insatiable. Il essayait toujours de rassembler d'autres musiciens autour de nous. Il aimait ce qu'il faisait.
H.G : Pros était le fouineur. Nous, on était là mais lui, il sortait et allait vers les gens. Quand il savait qu'il y a un musicien qui est là, il faisait tout pour le trouver et l'amener vers nous. Il était notre porte-parole parce que c'est lui qui allait vers le public. Il était dans les médias et tout. Il cherchait toujours de nouveaux contacts pour nous. Des fois même, on le grondait pour ça en lui disant : Pros, tu sors trop, viens travailler. Pour lui, on faisait des choses merveilleuses qui méritaient d'être partagées. Pros a ruiné sa santé pour ça. Il ne dormait pas à cause de ca. Le public ne voyait que Pros. C'est pour cela qu'on dit qu'il est l'âme du Xalam. Mais Xalam, c'est plusieurs cœurs.
Vous l'avez dit tout à l'heure, vous êtes les rescapés de Xalam. Qu'est-ce qui explique les départs successifs de Ansoumana, Georges Dieng ou encore Yoro Guèye ?
H.G : On ne peut pas expliquer cela en fait. Des fois, c'est lourd de rester en communauté. A un certain moment, on n'a même pas de vie de famille. Yoro, à un certain moment, a eu envie de vivre sa vie en solo. Il s'est marié et cela tombait bien. Il voulait être indépendant et tester sa valeur hors Xalam. Tant qu'on est ensemble on est puissant. Mais des fois, on a envie de se tester soi-même. C'est comme ça dans tous les groupes. Si vous regardez bien, chacun d'entre eux a tenté, après avoir quitté Xalam, de faire un album. Je les condamne un peu parce que je me dis que l'un n'empêche pas l'autre. Je pense que dans leur for intérieur, ils doivent regretter ça.
B.B : Comme dit Henry, on ne peut expliquer ces départs. C'est la vie. Il n'y a pas d'animosité entre nous. S'ils souhaitent jouer avec nous, ils peuvent le faire. D'ailleurs, on leur a adressé des notes de remerciements. Leurs noms sont inscrits sur la pochette de l'album.
Revenons à l'histoire de Xalam, pourquoi l'album Xarit sorti en 1989 n'a pas eu de tournée promotionnelle ?
H.G : Parce que les bandes originales ont brûlé. L'album n'est même pas sorti en France. Tous les morceaux sortis sont des copies. Après cet incident, Pros est décédé. On avait la guigne. Après, Souleymane Faye a dit qu'il rentrait. Alors la vérité est que cet album n'est jamais sorti. Ce qui est sorti ici, ce sont des copies de copies piratées. On ne peut même pas le retravailler. C'est terrible.
I.K : On devait normalement signé avec BMG avec cet album. On les avait rencontrés au cours d'une tournée aux USA. Mais tout est parti en fumée. Il ne restait que deux ou trois titres qu'on ne pouvait pas exploiter. On avait tout pour réussir cet album. Il y avait un gros boulot derrière. On avait osé des choses.
Les allers et retours de Souleymane Faye ne vous handicapent pas ?
H.G : Cela ne nous handicape pas. Parce que très tôt, après Xarit, on a réellement compris certaines choses. Souleymane Faye est un fan de Xalam. Le problème est que Diego nous a montré d'autres visages au fur et à mesure de notre compagnonnage. Souleymane Faye, on l'a accueilli parce que Prosper avait un coup de cœur pour lui. Il l'a vu et l'a fait rapidement venir à Paris. Pros a débarqué avec lui et on l'a testé le même jour. Il connaissait Xalam et a du génie. Il s'est intégré facilement. On l'a mis à l'aise. On a conçu des chansons pour lui. Souleymane Faye, c'était comme un diamant brut comme ça. Nous, on l'a taillé. Ça, on peut le dire. On a du métier et on l'a mis en valeur. Il a adopté divers comportements. C'est après Xarit qu'on a vraiment compris. Maintenant, quand on a besoin de lui, on le paie et il vient jouer. On est en de bons termes avec lui. Mais il n'est pas un musicien du Xalam. Il a eu une période avec Xalam. Il faut que les gens comprennent ça. Il joue ses morceaux qui sont devenus des morceaux cultes. Il en a cinq.
Quelles sont vos perspectives ?
I.K : On a prévu de faire une soirée à Sorano. On veut faire une tournée sénégalaise. On a pour l'instant ciblé quatre régions que sont Dakar, Kaolack, Saint-Louis, Thiès et éventuellement Tamba.
Pourquoi pas le Grand-théâtre ?
I.K : On sent plus Sorano. A Sorano, il y a l'acoustique. C'est une salle de spectacles. Et Sorano est historique. On y a fait de bons concerts. Alors que là-bas, c'est un théâtre, ne l'oubliez pas, construit par des Chinois. C'est une salle de théâtre, donc il y a une sorte de réverbérations. On doit y faire de la symphonie, du ballet et du théâtre.
L’Agence d’assistance à la sécurité de proximité (ASP) veut être encore plus efficace dans sa mission de soutien à l’Etat pour la sécurisation des populations. Hier, elle a lancé le programme "Quartiers sûrs".
L'Agence d’assistance à la sécurité de proximité (ASP) se rapproche davantage des populations. Elle a lancé hier, à Sacré-Cœur 3, la phase pilote du programme "Quartiers sûrs". Ce nouveau concept de sécurisation s’inscrit dans le cadre d’un partenariat entre l’ASP et ledit quartier, à travers l’Association des résidents et propriétaires des logements de Sacré-Cœur 3 VDN (Areprolos).
Les deux acteurs ont officialisé leur collaboration par la signature d’une convention mettant à la disposition du quartier 24 agents de sécurité de proximité (ASP). Au-delà de leur rôle de surveillance, d’information, d’assistance et de secours, ceux-ci ont pour mission d’alerter les forces de police ou de gendarmerie après avoir identifié la présence d’individus suspects dans le quartier ou constaté la commission d’infractions.
Ce programme "Quartiers sûrs" tire son fondement du Code des Collectivités locales, en ces articles 118 à 127, délimitant les compétences du maire en matière de police municipale. Il s’inscrit dans le cadre des Contrats locaux de sécurité (CLS) et des Comités départementaux de prévention et de lutte contre la délinquance.
A ce titre, il prend en charge les problèmes de sécurité de proximité des communautés de base. Il vise ainsi à faire contribuer les populations à la gestion de la sécurité, en relation avec les collectivités locales et les forces de défense et de sécurité. "C’est un maillon important du dispositif sécuritaire fondé sur la citoyenneté, et dont le délégué de quartier est acteur de base", a déclaré le directeur général de l’ASP, Papa Khaly Niang.
A ses yeux, le programme va permettre de pallier l’absence de la police municipale disparue il y a quelques années. "Avec le programme "Quartiers sûrs", le maire aura à sa disposition des acteurs pour exercer ses pouvoirs d’attribution", a-t-il indiqué. A en croire le DG, le programme sera élargi aux autres quartiers, dans les prochains jours, pour mettre fin au sentiment d’insécurité des populations. "Nous allons l’évaluer, d’ici un mois, pour pouvoir aussi l’étendre aux quartiers de la banlieue", a-t-il poursuivi.
Pour sa part, le délégué du quartier fonde beaucoup d’espoir sur la signature de cette convention. Lamine Ndiaye espère que ce programme permettra de réduire la violence et la délinquance dans son quartier. Il compte ainsi sur le soutien de la population pour une meilleure exécution de la nouvelle approche sécuritaire.
"Nous invitons les résidents du quartier à adhérer massivement au projet pour le bien être de tous et à collaborer avec les ASP en leur fournissant toutes les formations utiles pour la bonne exécution de leur mission", a appelé le délégué de Sacré-Cœur 3.
FADEL BARRO ET CIE DEMANDENT LA LIBÉRATION DES CONGOLAIS
Invités au Congo par le mouvement citoyen Filimbi, trois membres de 'Y en a marre' ont été arrêtés puis expulsés. De retour au Sénégal, ils ont donné une conférence de presse pour réclamer la libération de leurs camarades congolais et comptent mener de loin le combat.
Retenus depuis dimanche dernier dans les geôles kinoises et libérés mercredi, les trois 'Y en a marristes' s'en font maintenant pour leurs frères congolais restés en prison.
"On se fait du souci pour les membres de la Lucha, de Filimbi et les autres jeunes retenus au niveau de l'agence de renseignement", a dit hier le coordonnateur du mouvement 'Y en a marre' Fadel Barro. C'était au cours d'une conférence de presse tenue au niveau de leur quartier général aux Parcelles Assainies. Y en a marre et le mouvement burkinabé Balai Citoyen comptent continuer le combat pour la libération de leurs pairs. La conférence de presse tenue
hier est le premier acte de la stratégie qu'ils comptent dérouler. Car les Burkinabés ont eux aussi fait face à leur presse dans l'après-midi du même jour pour joindre leurs voix à celles de leurs frères sénégalais. "On ne sait pas s'ils ont mangé ou pas. Il faut qu'ils soient libérés", a soutenu Fadel Barro.
Même s'ils ont été arrêtés en même temps que les Congolais, Fadel Barro, Aliou Sané et Malal Talla ignorent les conditions de détention des animateurs de Filimbi.
"Quand on est arrivé au siège de l'agence de renseignement, on a organisé les gens suivant des groupes. On a mis les Sénégalais d'un côté, les Burkinabés de même, etc. Et de là où on était, il était impossible de savoir ce qui se passait de l'autre côté", a informé le porte-parole du jour.
Pourtant, avant leur arrivée à Dakar, des rumeurs ont couru sur des tortures qu'auraient subies des gens arrêtés, ce fameux dimanche au cours d'un point de presse. "On a été bien traité. Quand le chef de l'agence de renseignement militaire est arrivé, la première question qu'il nous a posée, c'est si on a été frappé ou torturé. Rien de tout cela ne nous a été fait. Une fois encore, on a été bien traité", a indiqué Malal Talla alias Fou Malade.
"Je ne sais pas pourquoi mais ils ont fouillé nos valises..."
Les jeunes Sénégalais ont dû répondre à un interrogatoire de 5h de temps. Et au moment où ils demandaient à leurs "hôtes" quelles charges pesaient sur eux, une conférence de presse était donnée par le porte-parole du gouvernement congolais.
"On a demandé quelles charges pesaient sur nous. On ne nous a dit rien. Alors qu'au même moment, le porte-parole du gouvernement congolais donnait une conférence de presse pour nous présenter comme 4 commandos venus de l'Afrique de l'ouest pour déstabiliser le Congo", a fait savoir Fadel Barro.
En effet, ils ont été accusés d'être des activistes militaires venus appeler les Congolais à l'insurrection et comptant leur apprendre à préparer des cocktails molotov. Pourtant, à aucun moment de leur interrogatoire, il n'a été question de ça. Cependant, des actes posés laissent penser que les autorités congolaises croyaient vraiment à leur thèse.
"Je ne sais pas pourquoi, mais ils ont fouillé nos valises. Dans celle de Malal, ils ont trouvé une de ses tenues de scène, un treillis, ils l'ont confisquée. Moi, j'avais un livre sur le jihadisme, ils l'ont pris. Aussi, ils ont confisqué l'ordinateur portable d'Aliou Sané, sans raison", selon Fadel Barro.
Ce dernier a confirmé les dires de Thiat sur la détermination de 'Y en a marre' à continuer son combat. "Cet épisode au Congo n'est qu'une parenthèse. On va continuer à répondre aux invitations de nos frères africains", a argué Fadel Barro.
"Avant de partir au Congo, on s'est assuré que les manifestations étaient autorisées. Quand on est arrivé pour la conférence de presse qui devait être suivie d'un concert, on a vu qu'il y avait la police sur place. On était rassuré. Rien n'a été dit ou fait qui explique notre arrestation. C'est le gouvernement qui est fébrile", a constaté Fadel.
"Plus on nous brûle, plus on brille"
Des Sénégalais ont reproché à 'Y en a marre' de balayer devant la case d'autrui, alors que la leur est sale. Pour leur dire qu'ils sont allés aider les Congolais à résoudre leurs problèmes, alors qu'au Sénégal, il se passe certaines choses qui méritent leur attention.
"Juste avant le voyage au Togo, on a lancé la série sur la citoyenneté et le civisme "Dox ak sa gox" a répondu Fadel Barro au cours de la conférence de presse. "Nous avons été à Nganda pour échanger avec les cultivateurs. On a lancé le projet "Wax ak sa député", pour sensibiliser les élus du peuple sur les problèmes du peuple", a ajouté dans la même veine Fou Malade.
Il n'a pas manqué de lancer des piques à la presse sénégalaise. "La presse sénégalaise ne s'intéresse pas à ces actes citoyens que nous menons. Intéressez-vous un plus à ça et les gens sauront que 'Y en a marre', ce n'est pas que la mobilisation populaire qui est une partie infime de notre mouvement", a lancé Malal Talla. A ceux qui parlent "d'ingérence", ils disent être loin de cette logique. Pour eux, c'est la "solidarité africaine et l'envie de construire une citoyenneté sans violence" qui les a menés au Congo.
Concernant les accusations sur le financement de Filimbi et du voyage de 'Y en a marre', ils ont répondu : "Filimbi a contacté des ONG pour financer les activités qui nous ont mené au Congo. Parmi celle-ci, l'USAID qui a bien voulu les soutenir. Maintenant, comme 'Y en a marre', on mettra tout et rien sur le dos de Filimbi. Mais sachez qu'il n'en est rien", a balayé Fadel Barro.
Mieux encore pour lui, ces accusations ne font que les fortifier dans leur combat. Pour lui, la relation qui lie 'Y en a marre' à ces détracteurs est comme celle liant l'or au feu. "C'est comme l'or et le feu. Plus on nous brûle, plus on brille. Nous sommes forts dans nos convictions. Nous ne sommes pas manipulables", a-t-il tonné.
"IL EST TEMPS DE DOTER LE SÉNÉGAL D'UNE MAISON DES ARCHIVES"
FATIMATA CISSÉ DIARRA, DIRECTRICE DES ARCHIVES DU SÉNÉGAL
Fermée depuis le 24 octobre dernier, la Direction des Archives du Sénégal est sur le point d'établir ses nouveaux quartiers au Central Park (les 4C) en raison de la réhabilitation du Building administratif. Dans cet entretien accordé à EnQuête, la directrice Fatimata Cissé Diarra revient sur les modalités du déménagement, sur le projet de numérisation des Archives nationales et invite l'Etat à concrétiser le projet de construction d'une maison des Archives.
Vos locaux ne sont plus ouverts au public depuis quelques mois. Qu'en est-il exactement ?
La réalité, c'est que depuis le 24 octobre dernier, les archives nationales du Sénégal, qui un service dans les archives du Sénégal en opposition avec les services régionaux des archives, sont fermées au public pour cause de réhabilitation du building administratif qui abrite ce service depuis 1954. La fermeture des archives depuis 4 mois pose problème à la communauté des chercheurs nationaux comme étrangers. Parce que nous recevions au moins 30 à 35 chercheurs par jour. Depuis la fermeture, nous ne cessons de recevoir des demandes de communication et des interpellations de partout.
On parle de plus en plus de délocalisation. Où en êtes-vous avec ce projet ?
Nous avons toujours pensé quitter le building administratif pour déménager dans la maison des archives. C'est le vœu le plus cher de la communauté archivistique nationale. Tous les autres ministères qui occupaient le bâtiment sont partis vers d'autres lieux à l'exception du service des archives nationales. La cause de notre présence toujours dans les lieux est due à la spécificité des archives. Ce n'est pas du jour au lendemain qu'on peut les transférer d'un local à un autre.
Est-ce qu'il n'y a pas un risque de perte de documents ?
C'est un grand défi qui nous est lancé et que nous essaierons de relever. Nous avons préalablement défini un plan de déménagement. Ce plan a été élaboré et nous y travaillons depuis des mois. Depuis la semaine ayant suivi la fermeture du building, nous avons procédé à des activités de recollement des fonds pour recenser l'ensemble des collections conservées aux archives nationales. Nous travaillons également à l'identification des documents les plus fragiles pour nous permettre, une fois dans les nouveaux locaux, d'être opérationnels.
Ces nouveaux locaux dont vous parlez sont-ils déjà disponibles ?
Ils sont disponibles depuis le 8 août dernier. Nous avons reçu une notification de l'affectation de locaux d'une superficie de 2 500 mètres carrés à Central Park communément appelé le centre commercial les 4C. Nous avons effectué des visites sur les lieux à maintes reprises. Nous avons lancé un dossier de renseignement des prix le 31 janvier dans le journal L'Observateur.
Concrètement qu'est-ce qui retarde le déménagement ?
Ce sont les lenteurs administratives qui posent problème. Parce qu'après avoir reçu la notification de l'affectation de ces locaux, des crédits ont été mis à notre disposition. Mais il faut suivre les règles du code des marchés publics. Depuis le 30 janvier, un avis public a été publié en procédure d'urgence pour 15 jours. Au 15e jour, nous avons procédé à l'ouverture des plis. Après cela, nous avons procédé à la publication des attributions provisoires parues le 6 mars dernier. A ce jour, nous avons reçu quelques recours auxquels nous avons apporté des réponses. Je me refuse de me fixer des délais parce que tout ne dépend pas de moi-même. Mais nous serons fin prêts dès que le marché sera attribué.
En attendant, les usagers doivent donc prendre leur mal en patience ?
Oui. Ils doivent encore patienter. Ils n'ont pas le choix, nous non plus. Cela nous fait mal parce que nous ne connaissons que les archives. Nous avons même perdu l'âme de nos locaux parce que chaque matin, on était envahi par des dizaines de chercheurs qui venaient régulièrement. Maintenant, nous nous rendons compte que nous sommes seuls dans ce building administratif.
Le personnel des archives nationales est-il en chômage technique ?
Nous continuons de travailler. Tous les jours nous sommes là pour faire du recollement. Ça nous permet de revisiter nos fonds et collections, de fond en comble, de numériser nos collections qui sont en état de détérioration ou de restaurer certains documents. Nous avons une grande conscience du patrimoine archivistique national conservé ici. J'ai même consigné le personnel à venir régulièrement et d'éviter les absences sauf en cas de force majeure. Cela afin de veiller sur une partie de ce riche patrimoine qu'on partage avec d'autres pays. C'est la raison de notre présence massive dans ces locaux en chantier malgré les désagréments.
L'actualisation des archives pose problème. Selon certaines indiscrétions, le service public ne fait plus de versement. Qu'en pensez-vous ?
Le problème de l'actualisation des archives n'est pas nouveau. C'est une situation malheureuse que nous vivons parce que depuis plus d'une décennie, les archives publiques ne sont plus versées aux archives nationales du fait de la situation des locaux. C'est pourquoi nous appelons les pouvoirs publics à doter le Sénégal d'une maison des archives moderne et fonctionnelle qui puisse prendre en charge correctement l'immense patrimoine archivistique national.
Quelles dispositions comptez-vous prendre pour que les documents restent intacts ?
Nous allons procéder à une DRP pour le transfert des documents, du mobilier et des collections de la bibliothèque dans les conditions les plus idoines. Nous avons convenu de mettre à la disposition du déménageur des archivistes professionnels de l'institution nationale d'archives. Les archivistes de la maison superviseront le déménagement et le transfert des documents. Du chargement des documents à leur déchargement au 4C en passant par leur transfert dans les camions. La plupart des gens me posent la question en terme global de numérisation des archives nationales. Et là je leur réponds tout de go que ce sont pratiquement des profanes qui raisonnent de la sorte. Tous mes prédécesseurs ont eu leur propre projet spécifique de numérisation. Que ce soit pour les journaux anciens comme Paris-Dakar, Dakar Matin, pour des fonds spécifiques, ou pour des rapports politiques de l'époque coloniale, tous ces projets sont tombés à l'eau.
Pourquoi ces projets n'ont pas abouti ?
Parce qu'il faut des fonds, des moyens matériels et humains. La numérisation a un coût. C'est certes une opportunité qui se présente aux professionnels de l'information documentaire à l'époque moderne mais elle a ses coûts. Le dernier projet en date est celui de numérisation des archives de l'AOF. Un projet que la France a initié et que je copilote avec mon homologue des archives de France. C'est un projet qui est à son début. Nous allons nous y lancer. Il sera peut-être un peu freiné par ce déménagement des archives. Encore une autre contrainte. Une équipe venant de France a séjourné pendant une semaine aux archives pour procéder avec leurs homologues sénégalais à l'évaluation du projet.
Donc c'est le Sénégal qui retarde ce projet ?
Non. Il faut qu'on soit clair. Tous les crédits ne sont pas disponibles pour le moment. Donc le Sénégal n'a rien à voir dans les lenteurs notées dans la mise en œuvre du projet en question.
Qui doit financer les crédits ?
C'est la France, même si elle a fait un appel à contribution aux différentes parties prenantes dans ce projet. Si les Etats impliqués n'y consentent pas, la France le fera, pour un meilleur accès de ce fonds, qui est très usité par la communauté internationale.
Peut-on avoir une idée du montant financier de ce projet ?
C'est un projet qui est en train d'être monté. Pour le coût financier, c'est la seconde étape. La première étape, c'est la faisabilité. On y travaille. Le Sénégal en a assez fait parce que depuis la décolonisation, c'est le gouvernement du Sénégal qui met à disposition des locaux, du personnel et qui entretient les locaux des archives. Donc, le Sénégal en a assez fait pour la conservation des fonds d'archives. Mais moi, mon combat le plus grand reste et demeure l'édification d'une maison des archives, à mesure de prendre en charge correctement le patrimoine archivistique national aussi bien ancien que moderne. Car, notre déménagement au 4 C n'est que provisoire. Nous lançons un cri du cœur pour que vivement, à l'issue de la réhabilitation du building administratif, que nous puissions disposer d'une maison des archives apte à nous accueillir ou à défaut, voir le démarrage des constructions de cette maison des archives. Nous avons bon espoir du fait que pour la première fois dans l'histoire des discours de politique générale, le Premier ministre a parlé de la construction prochaine de la maison des archives.
Quels sont les actes que vous avez eu à poser depuis que vous êtes à la tête des Archives du Sénégal ?
Il est difficile de parler de soi-même. Nous avons eu à organiser un colloque scientifique sur les archives du Sénégal. Nous avons aussi organisé la prestation de serment de 44 archivistes. Nous avons formé une commission qui travaille étroitement sur les projets de décret d'application de la loi d'archives, la loi relative aux archives et aux documents administratifs. Nous avons en charge ce grand défi que constitue ce déménagement. Chaque année, depuis 3 ans, j'organise la journée internationale des archives. Je travaille avec une superbe équipe. Je serais aux anges si on arrivait à réaliser la maison des archives. Néanmoins, après édification de la maison des archives, je voudrais voir la valorisation de la fonction archives pour inviter la communauté nationale à mieux sensibiliser sur la fonction archives. J'invite les patrons de presse, les chefs d'entreprise à constituer des services d'archives avec l'aide des professionnels diplômés de l'école. C'est un grand vœu que je chéris.
Avez-vous les moyens pour réussir votre mission ?
Nous avons un budget convenable. Je n'irais pas jusque dans les détails. Mais Je lance un plaidoyer à l'endroit des autorités pour le recrutement massif d'archivistes diplômés parce que nous avons des gab de classements qui ne peuvent se faire qu'avec des archivistes qui ont été formés à bonne école. Des techniciens également, nous en avons aussi besoin aux archives nationales. D'ailleurs l'atelier de restauration et l'unité audiovisuelle risquent d'être fermés faute de techniciens. Celui qui y officiait est parti à la retraite. Il est le seul restaurateur professionnel de l'AOF.
Est-ce à dire que l'Ebad ne joue pas son rôle ?
L'EBAD sert à former les archivistes, bibliothécaires, documentalistes. Ces métiers sont des métiers auxiliaires. Le restaurateur, il est formé ailleurs.