Ziguinchor, 22 mars (APS) – Le Grand Serigne de Dakar, Abdoulaye Makhtar Diop, a appelé à l'apaisement en attendant que la justice prononce lundi son verdict dans le procès pour enrichissement illicite présumé visant l'ancien ministre Karim Wade, fils de l'ex-président Abdouulaye Wade.
Le fils de l'ancien président de la République est poursuivi pour enrichissement illicite portant sur un patrimoine évalué à 117 milliards de francs CFA, parmi d'autres délits présumés. La Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI) doit rendre public lundi son verdict dans cette affaire.
"Aujourd'hui, notre pays doit jouer la carte de l'apaisement social, la carte de la tranquillité et attendre que la justice se prononce" dans cette affaire, a-t-il plaidé, samedi à Bignona (sud), lors de la cérémonie officielle de la deuxième édition du Gamou du Blouf, en présence de l'imam du département de Bignona, El Hadji Fansou Bodian.
Etaient également présents, le préfet de Bignona, Fary Sèye, le chef de cabinet du président de la République, Abdoulaye Badji, et le secrétaire d'Etat chargé des organisations paysannes, Moustapha Lô Diatta, ont pris part à la cérémonie.
"Nous sommes aujourd'hui au bout d'un processus qui nous a valu beaucoup de tensions. Pour ceux qui ont suivi la chronique judiciaire, il y a eu beaucoup de virulence et beaucoup d'actes que certains ont véritablement déplorés", a-t-il rappelé.
"Aujourd'hui, nous sommes au bout de ce processus judiciaire. Il faut attendre dans la sérénité que le jugement soit rendu", a déclaré le Grand Serigne de Dakar.
Après cela, "les facilitateurs déclarés pourront jouer un rôle auprès des autorités, parce que le président de la République ne détient pas le pouvoir judiciaire, mais il détient le pouvoir de grâce", a-t-il dit, ajoutant : ''Il faut que tous ensemble, nous travaillions dans cette direction".
Il a appelé les libéraux à faire preuve de calme, estimant qu'ils ont une responsabilité dans la construction de l'Etat.
"Après avoir pris le pouvoir en 2000, ils ont participé à la fortification de l'Etat et participé dans la mesure de leurs moyens et du contexte au développement du pays. Il ne faudrait pas que tout cela s'écroule comme un château de cartes", a-t-il fait valoir.
"Le président Macky Sall est aujourd'hui au pouvoir. C'est une évidence. Il faudrait que nous fassions en sorte qu'il puisse conduire son mandat jusqu'aux prochaines élections, et nous laisserons au peuple sénégalais décider", a poursuivi Abdoulaye Makhtar Diop.
Le Grand Serigne de Dakar a invité les acteurs politiques à tirer la conséquence de "la fragilité de la géopolitique" liée au voisinage, à la porosité des frontières sénégalaises et à "la complexité des problèmes de sécurité".
"Il ne faudrait pas aujourd'hui que nous en rajoutions", a-t-il insisté, avant d'ajouter : "Je suis prêt à rencontrer le président Abdoulaye Wade".
"Je suis prêt à rencontrer tous les autres responsables et à demander une audience au président Macky Sall après que le verdit soit rendu’’, a insisté le Grand Serigne de Dakar.
UN EXPERT SOULIGNE LA PART DES FORETS DANS LA SÉCURITÉ ALIMENTAIRE
Fimela (Fatick), 22 mars (APS) - Les forêts renferment plus de 80% de la biodiversité terrestre de la planète, un potentiel qui contribue à la protection des bassins versants, essentiels à l'approvisionnement en eau propre de la majorité de l'humanité, selon Cheikh Guèye, assistant chargé de programme au bureau de la FAO à Dakar.
Les forêts servent également d'abri à au moins 1,3 milliard de personnes soit, 18% de la population mondiale, a-t-il rappelé samedi à Fimela (Fatick, ouest), où se tenait la cérémonie officielle de la Journée mondiale des forêts.
"Forêts, arbres, changement climatique", thème générique de l'édition 2015, a été réadapté au contexte national pour permette aux experts et environnementalistes, d'échanger sur "le rôle des forêts et des arbres dans la restauration des sols salées".
"Les forêts constituent le plus grand gisement de diversité biologique terrestre dans le monde. Elles jouent aussi un rôle vital dans l'atténuation du changement climatique mondial et participent à la conservation des sols et de l'eau dans plusieurs écosystèmes fragiles", a expliqué M. Guèye.
Selon l'assistant chargé de programme au bureau de la FAO à Dakar, les forêts contribuent largement à la sécurité alimentaire et nutritionnelle. "Des millions de personnes dépendent des aliments et du combustible ligneux provenant des forêts et des arbres hors forêt, pour améliorer la qualité nutritionnelle et la diversité de leur régime alimentaire", a signalé Cheikh Guèye.
"Les forêts, par le biais de la production de biens et services, qui est une source d'emplois, génèrent des moyens d'existence dans les zones rurales et réduisent la pauvreté", a-t-il insisté.
AQMI DÉCAPITE UN MALIEN ACCUSÉ DE TRAVAILLER POUR LA FRANCE
Bamako, 22 mars 2015 (AFP) - Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) a tué par balle puis décapité jeudi un civil malien qu'elle accusait de travailler pour les forces françaises au Mali, a-t-on appris dimanche auprès de sources sécuritaires.
"Un civil malien accusé de collaborer avec les forces françaises de l'opération Barkhane (anti-jihadiste) a été tué par balle et décapité par Aqmi cette semaine", a déclaré à l'AFP une source militaire africaine au sein de la Minusma, la force de l'ONU au Mali.
Les faits se sont produits "en public lors de la foire de la localité de Tichift au nord de Tombouctou", une des principales villes du nord du Mali, a indiqué la même source. "A Tichift, situé à 120 km au nord de Tombouctou, le 19 mars, les combattants d'Aqmi ont fait venir en plein marché un homme, Mohamed Mahmoud Ag Oumar.
Il était accusé de travailler pour les forces françaises. Il a été exécuté et décapité", a affirmé à l'AFP une source sécuritaire régionale. Elle a ajouté que les combattants d'Aqmi ont, sur les mêmes lieux, distribué un communiqué pour "mettre en garde" les autres "informateurs" des forces françaises.
Dans ce communiqué, l'organisation jihadiste menace d'"appliquer le même (traitement) à tous les autres traîtres qui travaillent contre l'islam pour le compte des forces étrangères dans le (...) nord du Mali", a dit la même source, rapportant à l'AFP des extraits du texte.
Aqmi a déjà exécuté dans cette zone des hommes travaillant, selon elles, pour les forces françaises et leurs alliés. Le nord du Mali est tombé au printemps 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda, dont Aqmi.
Ils ont été en grande partie chassés par l'opération Serval, lancée à l'initiative de la France en janvier 2013, à laquelle a succédé en août 2014 l'opération Barkhane, dont le rayon d'action s'étend à l'ensemble de la zone sahélo-saharienne. Mais des zones entières du nord du Mali échappent encore au contrôle du pouvoir central.
Ndiack Fall, enseignant à la faculté des Sciences Juridiques et Politiques de l’UCAD, est au micro de Baye Omar Gueye de (Sud Fm) dans l'émission Objection. Écoutez !
Thérèse Diouf Faye, présidente de la Convergence des jeunes républicains (Cojer) est au micro d’Elhadji Malick Ndiaye dans l'émission dominicale "Diano-bi" (Wolof) sur Sud Fm. Écoutez !
ABDOULAYE WADE REMUE CIEL ET TERRE POUR LIBÉRER SON FILS KARIM
Dakar, 22 mars 2015 (AFP) - Passage en force d'un barrage de police, outrances verbales, appel aux grands de ce monde : à bientôt 89 ans, l'ex-président sénégalais Abdoulaye Wade fait feu de tout bois pour sortir de prison son fils et héritier politique présomptif.
Abdoulaye Wade "veut brûler le pays pour faire libérer son fils" Karim Wade, accuse le porte-parole du parti présidentiel, Seydou Guèye. Karim Wade, 46 ans, en détention préventive depuis avril 2013, est jugé pour enrichissement illicite depuis le 31 juillet 2014 par une cour spéciale, la CREI.
A deux jours du verdict, "Gorgui" (le vieux) a fait monter la pression samedi, avec la désignation à une majorité écrasante de son fils comme candidat du Parti démocratique sénégalais (PDS), dont il est toujours secrétaire général, à la prochaine présidentielle.
"A lundi devant la CREI", a-t-il lancé à ses partisans à l'issue de la réunion de son parti, tout en souhaitant qu'après s'être exprimé sur le verdict "chacun rentre chez lui tranquillement sans casse et sans violence".
Un appel au calme loin d'être superflu dans ce pays à la culture démocratique pourtant solide, tant la tension monte à l'approche de la sentence. L'ancien ministre de la Justice et avocat de Karim Wade, El Hadj Amadou Sall, a ainsi été emprisonné pour offense au président Macky Sall et atteinte à la sûreté de l'Etat après des propos tenus lors d'un rassemblement le 15 mars.
"Si Macky Sall fait emprisonner Karim Wade (à l'issue de son procès), il ne passera pas une seule nuit de plus au palais" présidentiel, avait déclaré Me Sall. Abdoulaye Wade lui-même a donné l'exemple de cette phraséologie quasi insurrectionnelle, qu'il assume sans complexe: le procès est "politique et un procès politique, ça se gagne dans la rue", martèle cet ancien avocat.
Juste après le réquisitoire du parquet réclamant sept ans de prison ferme et la privation des droits civiques contre Karim Wade, l'ex-chef de l'Etat (2000-2012) traite Macky Sall de descendant d'"esclaves" et d'"anthropophages", faisant fi des critiques qui s'expriment jusque dans son propre parti.
"Je ne permettrai pas à ce tribunal, ce machin, de (le) juger. Je suis prêt à donner ma vie" pour l'empêcher, affirmait-il lors d'un meeting de l'opposition le 4 février à Dakar, ajoutant: "celui qui ne se bat pas lorsqu'on arrête son fils est un lâche".
- 'Dernier combat' -
Karim Wade a été conseiller de son père puis "ministre du Ciel et de la Terre", selon le surnom que lui avaient donné les médias sénégalais, en raison de ses nombreux portefeuilles et prérogatives (infrastructures, transport aérien, coopération internationale, aménagement du territoire...).
Le 31 janvier dans la capitale, Abdoulaye Wade force un barrage de police lors d'une manifestation non autorisée. Il appelle ensuite à braver les interdictions des rassemblements de l'opposition organisés en faveur de la libération de Karim Wade.
Pour l'analyste politique Babacar Justin Ndiaye, il joue un "coup de poker infernal" dont "l'objectif évident est de contraindre" le président Macky Sall "à desserrer l'étau judiciaire autour de Karim Wade et de ses co-accusés".
Abdoulaye Wade "jette littéralement ses dernières forces dans son dernier combat", affirme le journaliste Mame Less Camara. Dans une lettre au ton apocalyptique le 10 février, il demande même aux présidents français François Hollande et américain Barack Obama d'"émettre un avis" sur le procès de son fils afin de permettre au Sénégal de "sortir d'une dangereuse impasse qui risque de déboucher sur une confrontation".
Son successeur, "obnubilé par sa réélection", a entrepris "un projet de destruction de Karim Wade qu'il considère comme le seul qui pourrait être un adversaire sérieux", assure-t-il dans cette missive.
Peu de temps auparavant, il se prévalait du soutien des influents présidents ivoirien Alassane Ouattara et congolais Denis Sassou Nguesso, intervenus selon lui auprès de Macky Sall pour la libération de Karim Wade.
Pour Mame Less Camara, le combat de l'ancien président "n'est pas politique. Il en a l'apparence, mais c'est un combat affectif, émotionnel, irrationnel. C'est un père qui veut faire libérer son fils".
GRAND-MESSE POUR L'INVESTITURE DU CANDIDAT OUATTARA
Abidjan, 22 mars 2015 (AFP) - Une dizaine de milliers de sympathisants étaient réunis dimanche pour l'investiture du président ivoirien Alassane Ouattara comme candidat de son parti à la présidentielle d'octobre, cruciale pour ce pays sortant d'une décennie de crise politico-militaire.
Le palais des sports de Treichville, un quartier d'Abidjan, a été pris d'assaut pour ce congrès extraordinaire du Rassemblement des républicains (RDR) aux allures de plébiscite: Alassane Ouattara, 73 ans, n'a pas de concurrent au sein du RDR et, face à une opposition divisée, part grand favori du scrutin d'octobre.
Il doit être officiellement investi dans l'après-midi. "Je suis venu apporter un soutien à mon candidat pour un second mandat", clame Coulibaly, qui arbore un tee-shirt à l'effigie du président et fait le V de la victoire.
La grande façade du palais des sports est ornée de larges banderoles: "Tous rassemblés autour d'ADO" (initiales d'Alassane Dramane Ouattara), "Pour une Côte d'ivoire qui gagne", ou encore "Mobilisons-nous pour un second mandat".
"Ce congrès va sonner le départ d'une large campagne, pour la réélection du président Alassane Ouattara dès le premier tour à un taux de 75%", assure le député RDR Adama Bictogo, président du comité d'organisation.
Le président ivoirien, arrivé aux affaires au terme d'une crise postélectorale sanglante causée par le refus de son prédécesseur Laurent Gbagbo de reconnaître sa défaite à la présidentielle de novembre 2010, s'est fixé 2020 comme horizon.
"J'ai trouvé un pays complètement en ruine, effondré, qui avait et a besoin d'être reconstruit", expliquait-il à l'AFP en juin 2013. "J'ai indiqué clairement que je ne suis pas sûr de pouvoir finir ce travail dans le temps qui me reste et que vraisemblablement je briguerai un second mandat".
Après une décennie de crise politico-militaire marquée par une partition du pays, cet ancien haut responsable du Fonds monétaire international (FMI) peut se vanter d'une vraie réussite économique en quatre ans de règne.
Sous sa houlette, la Côte d'Ivoire, premier producteur mondial de cacao, a retrouvé une forte croissance, d'environ 9% annuels entre 2012 et 2014, soutenue par un investissement public fort.
Le troisième pont enjambant la lagune d'Abidjan, chantier monumental, symbolise son premier mandat. Ses soutiens l'encensent: le ministre du Plan, Albert Toikeusse Mabri, louait mardi le "leadership éclairé" de cet "homme providentiel".
Alassane Ouattara a fait de l'"émergence" - qui doit permettre au pays de passer de la pauvreté à un fort développement économique et social - son objectif pour la Côte d'Ivoire en 2020. Ce dont se gausse l'opposition, qui critique une mauvaise répartition des fruits de la croissance.
- 'Justice des vainqueurs' -
Le président peut également se flatter d'avoir accompagné l'apaisement de la Côte d'Ivoire. Plus de 3.000 personnes étaient mortes dans les violences postélectorales de décembre 2010-mai 2011. Mais son bilan en matière de réconciliation reste critiqué.
La commission "Vérité et réconciliation", censée provoquer une catharsis par l'audition de victimes et de leurs bourreaux, n'a débouché sur rien de concret. De même, aucun cadre pro-Ouattara n'a été inquiété pour son rôle dans la récente crise alors que les deux camps ont commis des exactions, nourrissant les accusations de "justice des vainqueurs".
L'ex-Première dame Simone Gbagbo a été condamnée le 10 mars à 20 ans de prison pour "attentat à la sûreté de l'Etat", au terme d'un procès dont la Fédération internationale des droits de l'Homme (FIDH) a pointé les "insuffisances", notamment l'"absence d'éléments de preuve probants".
Alassane Ouattara est également accusé par ses détracteurs de "verrouiller" le processus électoral, selon les termes de l'ex-président de l'Assemblée nationale sous l'ère Gbagbo, Mamadou Koulibaly, qui dénonce une volonté de "se garantir une victoire trop facile".
Le Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI), allié du RDR, a décidé de ne pas présenter de candidat en octobre pour garantir la victoire du président sortant, au nom d'un hypothétique renvoi d'ascenseur lors de la présidentielle de 2020, provoquant la colère de certains de ses cadres.
Quant au Front populaire ivoirien (FPI), le parti de Laurent Gbagbo dont des cadres sont inquiétés par la justice, on ne sait s'il présentera un candidat. L'ancien président se trouve, lui, dans une cellule à La Haye, où il attend son procès à la Cour pénale internationale (CPI), qui l'accuse de "crimes contre l'humanité".
Au micro de Dame Babou sur African Time, comme chaque semaine, Pape Ndao fait un tour d'horizon de l'actualité de la semaine dernière en wolof pour vous. Écoutez.
Dakar, 21 mars (APS) - Chérif Sidi Brahim Tidjani, expert en soufisme authentique et contemporain, a souligné samedi à Dakar, l'importance de l'éducation spirituelle et culturelle dans la lutte contre l'extrémisme qui passe selon lui par la mise en place d'un modèle d'éducation spirituelle dans le domaine de la recherche.
"Lorsqu'il s'agit de lutter contre l'extrémisme dans notre société, il faut bien sûr partir du plus jeune âge, l'âge de tous les possibles, l'âge de toute les émotions, l'âge aussi de toutes les curiosités", a-t-il déclaré à l'ouverture de la huitième édition du colloque international sur la Tijaniya et les défis du XXIème siècle (21-22 mars) dont il est le président.
"La jeunesse est une priorité pour nous", a dit ce consultant marocain, fondateur de Cercles Souffles, mouvement spirituel et solidaire dédié au soufisme et lié à la Tijania.
Selon M. Tidjani, "parler d'éducation spirituelle et culturelle au sein de notre communauté, cela relève d'une vision extrêmement volontariste et cela implique bien sûr de faire face à la lourdeur de certains stéréotypes'' et "de de faire face aussi à des blocages et fractures de la société elle-même".
"Ce sont des enjeux sociétaires qui sont à l'œuvre, des enjeux identitaires et existentiels de notre communauté. C'est pourquoi il faut travailler avec les organismes internationaux, mais avoir aussi une forte impulsion nationale, parce que pour lutter contre les extrémistes, nous avons besoin de toutes les énergies, de toutes les mobilisations", a ajouté l'expert marocain.
La spiritualité ne doit selon lui pas être un entre-soi, mais "une expérience collective. Nous en avons la responsabilité, il faut créer un changement profond, indispensable auquel nous aspirons tous : celui d'une culture spirituelle en partage. Nous devons prendre nos responsabilités".
A travers l'éducation soufie, a-t-il analysé, "il y a bien sûr la culture islamique en général, l'acquisition de connaissances qui sont nécessaires à la compréhension du monde mais il y a aussi l'expression de soi, la capacité à traduire ses émotions, ses sentiments ou ses idées à travers autre chose que les mots".
"Pour cela, la mise en place d'un modèle d'éducation spirituelle à travers le domaine de la recherche nourrit la formation" et "produit les outils intellectuels et pédagogiques (…)" nécessaires, a souligné l'expert.
De l'avis de Chérif Sidi Brahim Tidjani, "il est indispensable de fédérer les compétences scientifiques qui existent et de faire en sorte que la recherche dans ce domaine soit plus structurée, capitalisée et mieux diffusée".
Il a annoncé que dans cette perspective, "un conseil scientifique, un +Tidjani Think Tank+ sera mis sur pied, qui aura pour mission de mobiliser les chercheurs qui permettront à cette question si importante d'émerger tous ces travaux des laboratoires de recherche, afin d'enrichir notre réflexion, d'améliorer et faire avancer le débat".
EBOLA : LA SIERRA LEONE CONFINE SA POPULATION, UN NOUVEAU CAS AU LIBERIA
Rod Mac JONHSON, Zoom DOSSO |
Publication 22/03/2015
Freetown, 21 mars 2015 (AFP) - La Sierra Leone a annoncé samedi un confinement de toute sa population du 27 au 29 mars pour endiguer l'épidémie d'Ebola, au lendemain de la découverte au Liberia voisin d'un nouveau cas, le premier depuis un mois.
En dépit d'un recul de l'épidémie ces dernières semaines et de l'objectif affiché par les trois pays les plus touchés - Liberia, Sierra Leone et Guinée - d'éradiquer l'épidémie d'ici mi-avril, ces nouveaux développements viennent rappeler la difficulté de la tâche et font écho aux déclarations mardi du président guinéen Alpha Condé: "Ebola n'est pas fini".
Les six millions de Sierra-Léonais "devront rester à la maison du vendredi 27 mars à 06H00 (GMT et locale) jusqu'au dimanche 29 mars à 18H00", a annoncé le président Ernest Koroma dans un message à la nation.
Cette campagne anti-Ebola se poursuivra ensuite les samedis 4, 11 et 18 avril. Une précédente mesure, annoncée jeudi, limitait ce confinement à la région de Freetown et à des zones du nord du pays. Une campagne de porte-à-porte sera menée pendant ces journées de confinement, "l'occasion pour les communautés de participer directement à la lutte pour obtenir zéro cas" d'Ebola, a dit M. Koroma.
"Je me suis personnellement engagé à faire tout ce qu'il faudra pour arriver à zéro cas d'Ebola et j'appelle tous les Sierra-Léonais, quelle que soit leur communauté, à agir de concert pour cet effort final", a-t-il ajouté.
"Aucune activité commerciale ne sera autorisée durant cette période", pendant laquelle les restaurants et les bars seront fermés et les activités sur les plages interdites.
Un allègement des restrictions est prévu de 07H00 à 14H00 dimanche 29 mars, qui coïncide avec une fête chrétienne, le Dimanche des Rameaux, dans ce pays majoritairement musulman mais où sont célébrées les fêtes chrétiennes.
Le confinement concerne aussi les régions où des cas d'Ebola n'ont pas été récemment découverts. "Le développement économique de notre pays et la vie de ses populations continuent d'être menacés par cette épidémie.
Le futur de notre pays et les aspirations de ses enfants sont en jeu", a expliqué M. Koroma. Lors d'une visite dans le sud et le sud-est vendredi, il avait évoqué le risque d'un retour du virus par les frontières avec la Guinée, d'où est partie l'épidémie en décembre 2013, et le Liberia.
Ces deux pays forment avec la Sierra Leone les trois les plus touchés par le virus et où ont enregistrées l'essentiel des plus de 10.200 décès provoqués par cette maladie.
La Sierra Leone, qui a en enregistré plus de 3.700, avait imposé un confinement à toute sa population du 17 au 19 septembre 2014, trois jours durant lesquels plus de 28.000 volontaires avaient été mobilisés pour une campagne de porte-à-porte géante, selon les autorités.
- 'Situation sous contrôle' au Liberia -
Au Liberia, au lendemain de la découverte d'une nouvelle contamination dans la capitale, le porte-parole du gouvernement Lewis Brown a assuré que la situation était "sous contrôle". "Nous sommes en train d'enquêter et nous avons tous les contacts possibles (de la patiente).
Celle-ci affirme qu'elle n'a pas voyagé récemment. Parfois, dans une telle situation, les patients mentent mais notre enquête permettra d'établir les faits. Il n'y a pas de raison de s'inquiéter" pour la population, a renchéri un responsable de la lutte contre Ebola au sein du ministère de la Santé, Francis Karteh.
Une source proche du dossier avait sous couvert de l'anonymat affirmé vendredi à l'AFP qu'il s'agissait de l'épouse d'un patient guéri d'Ebola. La découverte de ce nouveau cas "montre que le Liberia a un niveau élevé de vigilance et une bonne surveillance", a noté la porte-parole de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), Fadela Chaib.
"L'important, a-t-elle poursuivi, c'est de suivre tous les contacts. (...) Un ou plusieurs cas doivent être attendus à ce stade de l'épidémie. C'est pourquoi la surveillance est essentielle pour détecter tous les cas."
Il n'existe ni traitement ni vaccin contre le virus Ebola. Il se transmet par contact direct avec le sang, les secrétions corporelles (sueur, selles...), par voie sexuelle et par la manipulation sans précaution de cadavres contaminés.
Selon l'OMS, le sperme pourrait continuer de transmettre le virus Ebola jusqu'à 82 jours après la guérison clinique du patient, soit près de 12 semaines.
La dernière malade d'Ebola au Liberia, Beatrice Yordoldo, avait quitté son centre de traitement à Monrovia le 5 mars, deux jours après un second test négatif. Le Liberia envisageait la fin de l'épidémie d'ici mi-avril. rmj-zd/mrb/dom/fal