En détention depuis dimanche en République Démocratique du Congo (RDC), Fadel Barro, Aliou Sané et Malal Talla alias "Fou malade" ont été accueillis hier par parents, proches et amis dans la plus grande sobriété.
Ils sont de retour, mais parleront demain à leur quartier général aux Parcelles Assainies. Tels les trois mousquetaires, Fadel Barro, Fou malade et Aliou Sané sont arrivés à l’aéroport Léopold Senghor à 16 h passées.
Visiblement lessivés par leur détention dans les geôles de la RDC et un long vol, ils en portaient tous les stigmates. Fadel Barro, la mine sérieuse, les yeux rouges camouflés derrière des lunettes noires, un costume noir, une écharpe bleue entourant le cou. Fadel et son jean bleu, le regard furtif, les cheveux ébouriffés sur la tête, les joues, le menton. Fadel, légendaire porte-parole du mouvement, n’a pas parlé hier devant les journalistes et les caméras.
Malal Talla alias "Fou malade", plus "malade" que jamais, plus "fou" que d’habitude. C’est le plus petit du groupe. Difficile à repérer dans la foule. "Soulevez Fou malade pour qu’on le voie !" lance ce jeune curieux qui ne veut rien raté du spectacle. Tee-shirt noir assorti d’un pantalon kaki, avec de grosses poches vides, Malal a le bonnet bien vissé sur la tête.
Tout le contraire d’Aliou Sané qui s’est positionné hier en porte-parole du mouvement. Avec son pull noir, Aliou s’est exercé à des séries de remerciements. D’abord, le président Macky et son gouvernement, artisans de leur libération.
Ensuite, il a décerné une "mention spéciale" au Consul du Sénégal au Congo. Les remerciements sont aussi allés à leurs familles respectives, au peuple sénégalais et à tous les ‘Y’en a marristes’ à travers le monde. Aliou Sané a parlé sous le contrôle de sa mère, Ami Kanté, venue soutenir ce fils dont "l’engagement dure depuis sa tendre enfance" et dont elle est "fière".
Aliou et ses camarades donnent rendez-vous à la presse ce matin dans le quartier général du mouvement sis aux Parcelles Assainies. "Nous sommes libres certes, mais nous avons le cœur alourdi par la détention de certains de nos frères congolais", dit-il avant de prendre congé de la presse.
L’ombre du procès Karim Wade
La sobriété a été de mise, lors de cet accueil. Déjà vers 15h, de petits groupes se sont formés. Les rastas, venus nombreux, ont absolument tenu à montrer leur soutien aux leaders du mouvement ‘Y’en a marre’.
"Nous avons tenu à tout faire dans la sobriété, parce que par ces temps qui courent, les manifestations peuvent être infiltrées par les politiques. On ne sait jamais", déclare Mbaye Dieng, ami d’Aliou Sané et membre du mouvement. Les autres leaders, Thiat, Simon sont aussi là.
L’ABSENCE DES POLICIERS ET DE LA SOCIÉTÉ CIVILE DÉCRIÉE
Enrôlée hier, l’affaire de l’étudiant Mamadou Diop, tué lors des violences préélectorales de 2012, a été renvoyée au 7 mai prochain pour plaidoiries. L’absence des prévenus et des organisations de défense des droits de l’Homme a été déplorée par les proches de la victime.
La famille de feu Mamadou Diop devra encore patienter, avant de voir les présumés bourreaux de leur fils jugés. Le procès, prévu hier, a été renvoyé au 7 mai prochain pour plaidoiries. Seuls les témoins et la partie civile se sont présentés à la barre du tribunal correctionnel de Dakar. Il n’y avait pas l’ombre des policiers Tamsir Ousmane Thiam et Wagane Souaré suspectés d’avoir tué l’étudiant, le 29 janvier 2012, à la place de l’Obélisque.
D’ailleurs, le père de la victime a déploré l’absence des prévenus qui comparaissent libres. "J’ignore pourquoi les présumés coupables ne se sont pas présentés. Et aucune raison n’a été avancée pour justifier leur absence", s’est plaint Mama Diop, à la sortie de la salle d’audience.
Outre l’absence des prévenus, celle des organisations de défense des droits de l’Homme a été déplorée. "Nous déplorons le fait que d’autres organisations qui s’agitent au niveau du Sénégal et à l’extérieur, qui sont des Sénégalais qui étaient avec Mamadou Diop, ne soient pas là aujourd’hui", a fustigé le journaliste Mouhamadou Barro, cité comme témoin et porte-parole de la famille de la victime.
Le journaliste a en ligne de mire le mouvement "Y en a marre". "Si nous voulons que la mémoire de Mamadou Diop soit célébrée, si nous voulons que des meurtres de ce genre ne soient pas impunis au Sénégal, il faut que ces gens-là qui s’agitent et qui se disent souteneurs des causes nobles soient là avec les familles qui sont éprouvées. Ils sont allés se battre à l’étranger, mais il faut d’abord commencer à balayer dans sa porte".
Les autorités en ont également pris pour leur grade. "Toutes ces autorités qui étaient avec nous, avec Mamadou Diop quand il tombait. Ces organisations qui s’agitent ailleurs. Tous ceux-là devaient être là au moins pour 30 minutes pour nous témoigner leur soutien. Nous déplorons cela", a asséné M. Barro.
Incompétence du tribunal correctionnel
Par ailleurs, le père de Mamadou Diop a soulevé l’incompétence du tribunal correctionnel, arguant que les policiers doivent être traduits devant une cour d’assises. Etudiant en Master 1 de Lettres modernes, la victime avait été tuée par un dragon de la police, lors de la répression d’une manifestation de protestation contre la validation de la candidature de Me Wade à la présidentielle de 2012.
Alors que la famille de la victime voulait que les policiers soient traduits devant une Cour d’assises, Tamsir Ousmane Thiam et Wagane Souaré ont été renvoyés en audience correctionnelle. Le premier est poursuivi pour coups ayant entraîné la mort sans l’intention de la donner, le second est accusé de l’avoir assisté. Ce ne sont pas les seules infractions qui pèsent sur eux. Les prévenus sont également accusés de coups et blessures volontaires.
En fait, le député socialiste Cheikh Seck, ingénieur agro-économiste, économiste et fiscaliste, accuse les deux policiers d’avoir porté des coups sur sa personne.
Selon les termes de l’ordonnance de renvoi, Tamsir Ousmane Thiam a "volontairement porté des coups mortels sur la personne de Mamadou Diop, lesquels coups ont entraîné sa mort sans l’intention de la donner ; et d’avoir dans les mêmes circonstances de temps et de lieu porté des coups et fait des blessures sur la personne de Cheikh Seck en lui occasionnant une incapacité temporaire de travail (Itt) de 21 jours."
Son collègue Wagane Souaré, accusé de complicité, a d’après l’accusation, "avec connaissance, aidé ou assisté Tamsir Ousmane Thiam dans les faits de coups mortels sur la personne de Mamadou Diop et de coups et blessures volontaires sur la personne de Cheikh Seck".
L’accusation lui reproche de "s’être, dans les mêmes circonstances de temps et lieu, volontairement abstenu d’empêcher par son action immédiate et sans risque pour lui ou les tiers la commission d’un délit contre l’autorité corporelle des personnes".
Mama Diop demande l’inculpation d’Arona Sy et de Me Ousmane Ngom
Pour autant, la traduction de ces deux policiers est loin d’adoucir la peine du père de Mamadou Diop. Mama Diop estime que tous les coupables n’ont pas été traduits, puisque les commanditaires n’ont même pas été entendus.
"Arona Sy et Ousmane Ngom n’ont même pas été entendus dans la procédure. (...) On devrait même les inculper, parce qu’ils sont les commanditaires. Un véhicule de ce genre qui fonce dans une foule. Si ce n’était pas l’ordre reçu de ces commanditaires, il ne l’aurait pas fait", a soutenu M. Diop. Toutefois, malgré leurs inquiétudes, ces deux proches de Mamadou Diop gardent espoir et sont confiants que justice sera rendue.
NON PARTANTS
Ndéné Ndiaye, Diagne Fada et Oumar ne participent pas aux Primaires du Pds
Sur la dizaine de candidats aux primaires du Parti démocratique sénégalais, qui se sont déclarés, ne figurent pas l'ancien Premier ministre Souleymane Ndéné Ndiaye, Mamadou Diagne Fada et Oumar Sarr.
Les primaires du Parti démocratique sénégalais (PDS) cachent bien des secrets. Presque tous les potentiels candidats à la candidature du parti libéral, en perspective de l'élection présidentielle de 2017, ont fait faux bond.
Le nom de l'ancien Premier ministre Souleymane Ndéné Ndiaye ne figure pas sur la liste des candidats recensés par la Commission chargée de la supervision des primaires.
L'ex-maire de Guinguinéo, dont la candidature était très attendue, a tout simplement préféré ne pas se présenter à ces primaires. Qu'est ce qui explique cette décision ? Mystère et boule de gomme. Pour beaucoup d'observateurs, Souleymane Ndéné Ndiaye, tout comme Aïda Mbodj, est en désaccord avec ses camarades sur les conditions d'organisation de ces primaires, dont le résultat semble connu d'avance.
Il faut souligner que l'ancien Premier ministre, candidat déchu à la présidence du conseil départemental de Kaolack, a toujours exprimé ses ambitions pour la succession d'Abdoulaye Wade à la tête du PDS. Mieux, il a toujours manifesté son refus catégorique de se ranger derrière le fils de l'ancien président de la République, Karim Wade, qui, pour beaucoup, sera le candidat que le PDS choisira pour affronter Macky Sall en 2017.
Les mêmes ambitions d'hériter de la direction du PDS, Mamadou Diagne Fada les a toujours portées. Le souhait le plus ardent de l'actuel président du groupe parlementaire des "Libéraux et démocrates", c'est de succéder à Abdoulaye Wade à la tête du parti libéral, et ensuite le conduire à l'élection présidentielle de 2017, devant le candidat de Benno Bokk Yaakaar (BBY).
Itou pour le coordonnateur du PDS, Oumar Sarr, qui a toujours assuré d'une main de maître l'intérim d'Abdoulaye Wade. Mais à la différence de Souleymane Ndéné Ndiaye et de Mamadou Diagne Fada, son retrait de la course pour la direction du parti et la présidentielle de 2017 pourrait bien se comprendre en ce sens qu'il ne s'est jamais caché d'être un pro-Karim.
Récemment, dans la presse, le maire de Dagana a déclaré que Karim Wade est le candidat idéal pour conduire le parti à l'élection présidentielle de 2017, au vu du contexte actuel et de la réalité que vit le parti. Il n'empêche que certains décèlent dans cette prise de position un véritable stratagème, qui risque d'être payant une fois que le fils de l'ancien président de la République est disqualifié de la course présidentielle par une condamnation...
MBOW, UNE VIE DE COMBAT
2EME GUERRE MONDIALE, UNESCO, ASSISES NATIONALES ETC.
Où puise-t-il force et lucidité d'esprit pour tenir en équilibre malgré les nombreux soubresauts qui jalonnent sa vie ? Amadou Makhtar Mbow souffle ce vendredi 20 mars 2015 ses 94 bougies. Le poids du temps n'y fait rien, le doyen Amadou Makhtar Mbow n'a pas encore pris sa retraite. Il continue d'imprimer ses marques sur la marche du pays, de façon plutôt discrète. Le paquet de réformes de la Commission nationale de réforme des institutions (CNRI) qu'il a dirigée après les Assises nationales et la chute du régime de Me Abdoulaye Wade, le place malgré lui au cœur de l'actualité du pays. Panafricaniste, intellectuel, humaniste et homme d'action, Amadou Makhtar Mbow n'a sûrement pas encore fini de faire parler de lui.
"Qui veut aller loin ménage sa monture", dit le proverbe. Amadou Makhtar Mbow n'a pourtant pas bien ménagé sa monture. Né à Dakar en 1921, il expérimente très tôt le cauchemar douloureux de la guerre. Il n'a que 18 ans lorsqu'il s'engage dans la seconde guerre mondiale, sous le drapeau français, jusqu'à sa démobilisation en 1945. Il poursuit alors des études d'ingénieur aéronautique en France puis entre à la Sorbonne. Il y obtient une licence ès-lettres d'enseignement. Panafricaniste convaincu, Amadou Makhtar Mbow préside l'Association des Étudiants de Paris et fonde la Fédération des Étudiants africains en France. Revenu en Afrique, sa carrière d'enseignant le conduit en Mauritanie puis au Sénégal où il gagne en galon lorsqu'il devient ministre de l'Éducation et de la Culture pendant la période d'autonomie interne. Mais Amadou Makhtar Mbow reste fidèle à sa vision d'une Afrique libre et maîtresse de son destin. Il démissionne et s'engage dans la lutte pour l'indépendance du Sénégal. Celle-ci acquise, M. Mbow devient ministre de l'Education nationale (1966-1968), puis de la Culture et de la Jeunesse (19681970) et député à l'Assemblée nationale, au Conseil exécutif en 1966 et au Conseil municipal de Saint-Louis.
Une vie de combats
En 1970, il est d'abord nommé sous-directeur général de l'UNESCO pour l'éducation. Et quatre ans plus tard, Amadou Makhtar Mbow est élu à la tête de cette prestigieuse organisation et lui impulse les gènes de son combat pour l'égalité universelle des chances à travers l'éducation, la culture et les technologies. Une démarche clairement exprimée dans son discours d'intronisation prononcé le 19 novembre 1974. Amadou Makhtar Mbow dira : "L'humanité est condamnée à vivre dans l'ère de la solidarité si elle ne veut pas connaître celle de la barbarie. [...] Mais la solidarité implique plus : elle commande que, par-delà la diversité, on s'efforce de bâtir à l'échelle mondiale un ordre économique social et culturel nouveau qui transcende les égoïsmes nationaux et permet à l'homme d'organiser rationnellement l'espace de telle sorte que chacun puisse y vivre libre et heureux, dans la fraternité avec son prochain". Il est réélu à la tête de l'UNESCO en 1980. Mais son franc-parler lui vaudra beaucoup d'ennemis jusqu'à son départ de l'institution en 1987.
Au Sénégal, les jeunes générations se souviennent de ce patriarche de 87 ans appelé en 2008 pour présider, pendant près d'un an, les Assises nationales ayant réuni les principaux partis d'opposition au pouvoir du président Abdoulaye Wade et des dizaines d'organisations de la société civile. Certaines critiques sont cependant émises sur la moyenne d'âge très avancée des Assisards. Faut-il soupçonner une révolution de "papys" en quête de pouvoir ? Certains font aisément le pas mais Amadou Makhtar Mbow est tenace et déterminé à impulser une nouvelle direction à la marche du pays. Indépendant d'esprit, patriote imbu d'une démarche consensuelle, il rencontre le chef de l'État de l'époque, Me Abdoulaye Wade qu'il ne réussit cependant pas à convaincre de prendre part aux Assises. Pendant un an, les Assisards vont travailler suivant une méthode participative qui lui donnera toute sa légitimité. Alors que le Sénégal se cherche une nouvelle voie et un nouveau destin dans un bouillonnement politique indescriptible né du refus du peuple de céder aux velléités de dévolution monarchique du pouvoir prêtée à Abdoulaye Wade, le doyen Mbow est là pour baliser le chemin. Avec ses collaborateurs, il produit une charte de la bonne gouvernance devenue par la force des évènements la feuille de route de l'opposition significative au président Wade. Le 24 mai 2009, Amadou Makhtar Mbow prononce officiellement la clôture des Assises.
Le candidat Macky Sall, arrivé en deuxième position du premier tour de l'élection présidentielle de 2012, rend visite à Amadou Makhtar Mbow qui, selon les propres termes de Macky Sall, "représente moralement toutes les parties prenantes des Assises". Pourtant, M. Sall était le seul candidat à l'élection présidentielle à avoir signé, sous réserve, les conclusions des Assises nationales. Sous réserve ? Certains disent qu'il avait plutôt signé sans réserve. Mais au sortir de sa rencontre avec Amadou Makhtar Mbow, il assure qu'il veillera à ce que les conclusions des Assises nationales soient appliquées. Macky Sall espérait alors rallier à sa cause tous les candidats ayant pris part aux Assises, avec la médiation du patriarche Mbow.
Elu président de la République, le président Sall met en place une Commission nationale de réforme des institutions (CNRI) chargée de "formuler toutes propositions visant à améliorer le fonctionnement des institutions, à consolider la démocratie, à approfondir l'Etat de droit et à moderniser le régime politique". Il nomme Amadou Makhtar Mbow Président de ladite Commission. Une nouvelle fois, le Doyen se remet à la tâche pour son Sénégal. Infatigable, il produit un rapport contenant plusieurs propositions allant dans le sens de réformes en profondeur des institutions qu'il remet au président de la République.
Chantiers encore inachevés...
C'est un travail de 15 mois dans lequel Amadou Makhtar Mbow élabore un projet de constitution qui comporte un préambule et 154 articles regroupés en 14 titres. Amadou Makhtar et son équipe préconisent "des mandats à durée strictement limitée avec des possibilités de renouvellement restreintes". Ils demandent également que les dirigeants déclarent leur patrimoine, rendent compte de leur gestion et soient passibles de sanctions s'il y a lieu. Ils proposent également que les hautes fonctions de dirigeants soient régies par des incompatibilités strictes.
La Commission nationale de réformes des institutions recommande ainsi une "précision et un renforcement des missions attachées à la fonction de président de la République, une normalisation de la fonction de ministre, la réglementation du fonctionnement des institutions dans l'hypothèse du chevauchement de majorités".
Il est aussi demandé "l'élargissement de la mission du parlement, monocaméral maîtrisant mieux le travail parlementaire avec un pouvoir d'amendement renforcé, une représentation minimale garantie à la minorité, un encadrement des conditions de sa dissolution". Last but not least, il est préconisé une "réorganisation de la hiérarchie judiciaire avec, à son sommet, une Cour constitutionnelle renforcée en nombre, aux compétences élargies, au choix des membres diversifié tant par leur origine que par leur source de désignation".
Mais le président de la République, au cours d'une rencontre avec la coalition Macky 2012, le 18 septembre 2014, a profité de l'occasion pour rejeter le projet de constitution de la Commission nationale de réforme des institutions qui propose un régime parlementaire. A ce sujet, Macky Sall dit n'avoir pas commandé un projet de constitution à Mbow et Cie, mais plutôt des modifications de certains articles de l'actuelle constitution. Foncièrement opposé à l'instauration d'un régime parlementaire au Sénégal, pas du tout disposé à se décharger de ses fonctions de Président de l'Apr pour rester président de la République du Sénégal tout court, le chef de l'Etat a néanmoins salué le travail de la commission nationale de réforme des institutions pilotée par Amadou Makhtar Mbow. Ce qui n'a pas empêché certains responsables d'attaquer le doyen Mbow. Mais l'homme a la carapace dure. Et même les piques d'Abdoulaye Wade ne l'ont pas détourné de son but.
Aujourd'hui, certaines propositions connaissent un début d'examen, comme la réduction (promise) du mandat du président de la République, de 7 à 5 ans, qui sera proposée aux Sénégalais par un référendum dont Macky Sall annonce sa tenue pour le mois de mai 2016. Pour le reste, les propositions du doyen Mbow butent sur la volonté politique du pouvoir qui dit vouloir garder la Constitution du Sénégal qui est la preuve de la stabilité du pays.
Qu'importe ! Les 94 ans révolus, Amadou Makhtar Mbow peut fièrement suivre tout le reste des péripéties de son travail avec le sentiment du devoir accompli. Enseignant pendant une bonne partie de sa vie, il a eu à être au contact du peuple réel et des classes défavorisées. D'où son humanisme débordant. Meilleure reconnaissance ne saurait lui être rendue par la nation, de son vivant, en accélérant le processus d'examen et d'application des réformes (surtout celles judiciaires) utiles à la marche du pays et pour les futures générations.
Le week-end passé, les déclarations de Me Amadou Sall à Guédiawaye et la série d'arrestations effectuée à Pikine ont distendu un peu plus l'atmosphère, à quelques jours de la fin probable du procès de Karim Wade. Malgré cette agitation sociale, la jeunesse de la banlieue refuse d'être les agneaux du sacrifice du jeu politique.
"Nous disons non à la manipulation par les hommes politiques. Nous avons besoin de travailler et de faire avancer le pays". Modou Fall se dit businessman et invite ses jeunes concitoyens de la banlieue à ne pas être victimes de la situation hypertendue d'avant verdict du procès de Karim Wade.
"Il faut que la jeunesse de Pikine se réveille. Les politiques qui tirent les ficelles sont une infime minorité d'à peine 1%. Celui qui se laisse manipuler, c'est son problème. Le Sénégal ne se limite pas qu'au verdict du 23 mars ", déclare-t-il. Cet homme d'affaire établi sur l'avenue Pikine Tally boumack discute civisme, en compagnie de quatre menuisiers.
Sur notre interpellation, tout le monde se lâche dès que l'arrestation de Bathie Séras et Amina Nguirane est évoquée : "C'est notre lutteur, nous ne lui souhaitons aucun mal. Mais qu'il se défende de ces accusations car nous sommes dans un pays de droit. S'il est établi qu'il n'a rien fait, il sera libre", poursuit le jeune Fall, en ajustant ses lunettes noires bien assorties à son ensemble jean.
Sur cette grande avenue, les lits doubles en vente jalonnent les trottoirs sur une centaine de mètres. Les artisans sont à l'œuvre et la plupart de ces Pikinois veulent se départir de cette réputation de banlieue violente qui leur colle à la peau.
Ecoliers à la descente, désœuvrés, vendeurs du secteur informel..., la jeunesse de la ville la plus peuplée du Sénégal dit ne plus vouloir servir de chair à canon politique à des individus en manque de popularité. Dans ce "vivier" électoral, traditionnellement favorable au parti démocratique sénégalais (Pds), les jeunes ont toujours porté les plus âpres batailles de Abdoulaye Wade.
A titre d'illustration, l'Apr a été défait par les libéraux lors des dernières locales de 2014: 7 communes d'arrondissement contre 5 sur les 16 que compte le département. Les autorités craignent-elles que ce bastion libéral soit le point de départ d'une contestation le jour du verdict ?
En tout cas, le secrétaire général de l'Union des jeunesses travaillistes libérales (Ujtl) de Pikine nord, Cheikh Omar Talla, trouve cette série d'arrestations troublantes. Pour lui, cette rebuffade des partisans libéraux est la résultante d'une oppression politique.
"Quand l'opposition est stigmatisée et n'a pas un cadre légal, ou se voit interdire de manière systématique la parole, elle doit apporter une réponse appropriée. Toutes ces arrestations sont politiques et méritent une réponse politique", se défend-il.
Prisme déformant de la presse
Toujours est-il que la plupart des résidents se démarquent de toute marque de violence qu'on voudrait imputer à leur département. Selon eux, les quartiers de la banlieue ne serviront pas de couveuse à une quelconque contestation le jour du verdict du procès de Karim Wade.
Devant les murs "graffés" de l'école Chérif Mouhamadou Tijani, le marché de Bountou Pikine bat son plein. A l'arrêt des voitures 'clandos', un groupe de retraités discute des titres de la presse du jour. Pour eux, le fils de l'ancien président est "un justiciable sénégalais qui doit répondre de ses actes au même titre que le voleur de volaille qui croupit à Rebeuss".
A ce titre, ils ne comprennent pas la défense "politicarde" qui s'organise en sa faveur ainsi que les répliques malvenues des partisans du pouvoir.
"La force publique a bien géré la situation jusque-là. C'est leur rôle de maintenir la sécurité des personnes et des biens. Ils ont procédé à des arrestations sur la base de leurs renseignements. Il ne faut laisser personne déstabiliser le pays, qu'ils soient partisans de l'opposition ou du pouvoir ", défend Amadou Tall, en costume cravate.
Un peu plus à l'intérieur, dans les ruelles de Dagoudane, ça débat ferme entre un groupe de jeunes sur l'action d'éclat des membres de Y'en a marre. Mais le sujet change avec la série d'arrestations qu'on note depuis le week-end passé. La séance de thé en est à la deuxième cuisson devant un mur plein de graffitis, dans ce populeux quartier.
Les cris des plus jeunes fusent d'une partie animée de babyfoot. Pour ces jeunes désœuvrés, la situation n'est pas si délétère qu'elle n'y paraît car c'est le prisme déformant de la presse qui amplifie ce problème.
"A longueur de journée, on ne parle que de ça à la radio, à la télé et dans les journaux. Bathie Séras a été arrêté ; et alors ? A ce que je sache, les inculpés pour enrichissement illicite ne sont pas de la banlieue. Pourquoi donc vouloir en faire l'épicentre de la violence à Dakar ?" se demande Ibou Touré, très remonté contre l'image que les médias véhiculent sur son département.
Ramassage des pneus
"Par ces temps qui courent, même nous les vulcanisateurs avons beaucoup de problèmes avec nos pneus", confie El Hadj Tall, penché sur une grande cuvette d'eau où est plongée une chambre à air. Les autorités préfectorales prennent les devants depuis l'interpellation du lutteur pikinois Bathie Séras.
Dans les rues sablonneuses ou bitumées des quartiers, pas de pneus. Les parents interdisent même aux enfants de jouer avec depuis que les forces de l'ordre ont accentué la sécurisation de la banlieue. Mercredi, une opération de ramassage de ces objets usés a été organisée par le préfet Guedj Diouf lui-même en commençant par Thiaroye, puis Pikine Dagoudane et les Niayes. Plus de 400 pneus avaient été collectés.
Malgré une opposition ferme, Cheikh Omar Talla de l'Ujtl tient tout de même à rassurer quant au déroulement de l'audience de lundi. "Nous avons construit ce pays et nous n'avons pas intérêt à le détruire. J'appelle à la sérénité tous les Sénégalais et les hommes politiques pour qu'ils comprennent que nous devons préserver tous ces acquis démocratiques", déclare-t-il.
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LE MILITANT BURKINABÉ ARRÊTÉ EN RDC DÉNONCE A SON RETOUR DES "COMPORTEMENTS DE DICTATEUR"
Ouagadougou, 20 mars 2015 (AFP) - L'activiste burkinabé arrêté en République démocratique du Congo, puis finalement expulsé, a fustigé à son retour au Burkina Faso les "comportements de dictateur" du pouvoir congolais et appelé la jeunesse africaine à se mobiliser contre les dirigeants cramponnés au pouvoir.
"Ce sont des comportements de dictateurs et de voyous qui ont l'habitude de réagir avec des moyens de forçats pour nous obliger à obtempérer", a lancé Sibiri Ouédraogo à son arrivée à l'aéroport de Ouagadougou, au Burkina Faso, dans la nuit de jeudi à vendredi.
Une cinquantaine de membres du groupe "Balai citoyen", en pointe dans la révolution qui a chassé le président burkinabé Blaise Compaoré en octobre 2014, l'attendaient et ont entonné l'hymne national burkinabé à la vue de leur camarade.
Ils ont ensuite repris en choeur des slogans hostiles au président congolais Joseph Kabila, tels que "Kabila zéro, le peuple aura ta peau" et "Kabila, salaud, le peuple congolais aura ta peau".
"Je suis très content pour cette mobilisation pour notre liberté, je dis que je suis vivant, je suis au Burkina et je remercie tout le monde", a-t-il déclaré, tombant dans les bras de ses camarades, puis de ses parents, très émus.
Alors que le débat sur un éventuel troisième mandat du président Kabila agite la RDC, M. Ouédraogo avait été arrêté dimanche à Kinshasa en compagnie de militants sénégalais et congolais alors qu'il participait à une rencontre destinée à sensibiliser la jeunesse congolaise sur les questions de gouvernance et de démocratie.
Face aux protestations internationales, le gouvernement congolais avait expulsé mercredi soir M. Ouédraogo, ainsi que les trois militants sénégalais arrêtés avec lui. Le gouvernement congolais les accusait de préparer des "actes de violence".
"On parle du printemps arabe. Maintenant il faut parler de l'harmattan (vent chaud et sec d'Afrique de l'Ouest) africain parce que c'est le moment où le vent doit faire basculer tous ces gens", a soutenu M. Ouédraogo, qui portait un t-shirt noir sur lequel était écrit le slogan du "Balais citoyen": "Notre nombre est notre force".
Il a désigné le président Kabila (RDC), mais également le président tchadien Idriss Déby, arrivé au pouvoir par les armes en 1990, et le président camerounais Paul Biya, qui règne sans partage depuis 1982, les qualifiant de "dinosaures".
Le militant a également épinglé le président togolais Faure Gnassingbé, qui a succédé en 2005 à son père resté 38 ans au pouvoir, et le président du Congo Denis Sassou N'Guesso, au pouvoir entre 1979 et 1992, puis à nouveau depuis 2002.
"Il est évident que nous ne pouvons pas continuer à partager le même navire que des commandants aveugles", a-t-il ajouté, appelant la jeunesse africaine à agir "un peu plus que l'Union africaine, qui ne fout rien réellement pour l'unité de ce continent".
L'ACCUSATION SE POURVOIT EN CASSATION APRES LA RELAXE DE 2 MILITAIRES
Abidjan, 20 mars 2015 (AFP) - Le parquet militaire d'Abidjan s'est pourvu en cassation après la relaxe lundi de deux soldats ivoiriens accusés du bombardement d'un marché d'Abidjan lors de la sanglante crise postélectorale de 2010-2011, a-t-on appris vendredi de source judiciaire.
Le parquet avait pourtant lui-même requis la relaxe pour le commandant Dablet Gnahoua et le maréchal des logis Brice Kamalan Tanoh. "Nous avons décidé de nous pourvoir en cassation parce qu'il y a eu une faille dans le jugement qui a affaibli l'accusation", a expliqué à l'AFP le procureur militaire Ange Kessi, reprochant à la Cour d'avoir refusé "d'entendre six témoins-clés à l'audience".
Le parquet militaire "se ridiculise", a aussitôt réagi Dohora Blédé, l'un des avocats des accusés, estimant que "c'est un non-sens d'introduire un recours en cassation (...) après avoir requis la relaxe".
La crise postélectorale était née du refus du président sortant Laurent Gbagbo de reconnaître sa défaite face à son rival Alassane Ouattara à la présidentielle de 2010. Plus de 3.000 personnes sont mortes en cinq mois de violences.
Les deux accusés sont poursuivis pour "meurtre par usage d'armes lourdes", à savoir le bombardement d'un marché d'Abobo, une commune favorable à Alassane Ouattara, le 17 mars 2011.
"Nous sommes profondément dubitatifs. Il y a beaucoup de zones d'ombre", avait déclaré le procureur militaire lorsqu'il avait requis la relaxe des deux accusés. Laurent Gbagbo est écroué depuis fin 2011 à La Haye, aux Pays-Bas, où il doit être jugé par la Cour pénale internationale (CPI) pour "crimes contre l'humanité".
Son épouse Simone a été condamnée le 10 mars à 20 ans de prison pour "atteinte à la sûreté de l'Etat" par la cour d'assises d'Abidjan. Un pourvoi en cassation a été introduit. D'autres procédures doivent suivre, notamment contre Simone Gbagbo, ou sont en cours.
Mardi, 14 membres de la garde rapprochée de l'ex-président Laurent Gbagbo, arrêtés à ses côtés le 11 avril 2011 et jugés pour leur implication supposée dans la crise post-électorale, avaient été acquittés par le tribunal militaire d'Abidjan.
LE PRÉSIDENT AZIZ APPELLE A PLUS D'AIDE POUR LES RÉFUGIÉS MALIENS
Nouakchott, 19 mars 2015 (AFP) - Le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz a appelé la communauté internationale à accorder davantage d'aide aux Maliens réfugiés dans son pays, notamment au camp de Mbera (sud-est), a rapporté jeudi l'agence officielle mauritanienne.
"Je demande à la communauté internationale d'accorder davantage d'aide à ces réfugiés en vue de l'amélioration de leurs conditions de vie et de soulager leurs souffrances en attendant qu'ils puissent regagner volontairement leur pays", a déclaré M. Aziz, cité par l'Agence mauritanienne d'information (AMI).
Selon l'agence, il s'exprimait mercredi lors d'une visite à Mbera, à environ 60 km de la frontière avec le Mali, dans le cadre d'une tournée en cours depuis mardi dans des régions du sud-est du pays.
Le camp de Mbera, ouvert en 2012 et géré par le Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) de l'ONU, a compté jusqu'à 70.000 réfugiés maliens ayant fui la guerre dans le nord de leur pays, entre 2012 et 2013. Pour 2015, le HCR affirme qu'il fournira "protection et assistance à quelque 48.000 réfugiés" sur ce site.
La Mauritanie "tient à respecter ses engagements envers les frères maliens réfugiés", notamment en leur apportant "l'aide et l'appui nécessaires, en collaboration avec les organisations humanitaires, particulièrement avec le HCR", a affirmé le président Aziz, qui s'est entretenu avec les responsables du camp et les représentants des réfugiés.
Le nord du Mali est tombé à la fin du premier trimestre 2012 sous la coupe de divers groupes armés dont des rebelles touareg et des jihadistes liés à Al-Qaïda. La rébellion, d'abord alliée des jihadistes, a ensuite été évincée par eux.
Les jihadistes ont été dispersés et partiellement chassés de cette zone par une opération militaire internationale lancée en janvier 2013 à l'initiative de la France, et toujours en cours. Mais des zones entières échappent toujours au contrôle de Bamako.
Dans le nord du Mali, la situation "demeure fragile et elle ne permet pas d'envisager à court ou moyen terme le retour à grande échelle des réfugiés", indique le HCR, sur son site Internet, estimant à 24,4 millions de dollars (plus de 23 millions d'euros) les besoins financiers pour ses opérations en Mauritanie pour 2015.
Selon la même source, le gouvernement mauritanien "fournit des terres pour le camp de Mbera et assure la sécurité des réfugiés maliens et des travailleurs humanitaires".
LE CHARLATAN ACCUSE SA VICTIME ET SA FAMILLE DE L’AVOIR PASSE A TABAC A COUPS DE GOURDIN
L’adage qui dit que «tel est pris qui croyait prendre», s’applique bien au charlatan O. Ba. Ayant réussi à hypnotiser un des passants pour le dépouiller de tous ses biens, l’escroc a eu la malchance de tomber sur un dur à cuire qui lui a rendu la pièce de sa monnaie, en lui faisant passer un sale quart d’heure.
Après la mésaventure qu’il a vécue aux alentours de Soumbédioune, O. Ba réfléchira désormais à deux fois, avant de faire valoir ses talents de charlatan escroc. Pour cause, il a sévèrement été battu lors de sa dernière sortie en date. N’agissant jamais en solo, le sieur Ba qui se fait toujours accompagné par son complice a, en effet, eu moins de chance que ce dernier qui a été moins atteint.
Tout a commencé, lorsque O. Ba a croisé dans la rue un jeune homme qui revenait d’une course et s’apprêtait à rentrer chez lui. Et selon ce dernier, il était à quelques encablures de son domicile, lorsqu’il a été abordé par le mis en cause qui prétendait chercher une adresse. Tout de suite le plaignant lui a répondu par la négative, tout en tournant le dos à l’inconnu. Mais c’était mal connaître son interlocuteur qui l’a rattrapé pour insister. Moment choisi par son complice qui était dans les environs et qui épiait leurs moindres gestes, pour entrer en scène. Se portant volontaire pour indiquer à son complice, l’adresse demandée, les deux hommes ont réussi, par on ne sait quelle magie à hypnotiser le passant A. Niang. Et aux moyens de rituels mystiques, ils ont réussi à dépouiller le jeune homme de tous ses biens. Argent, Iphone, montre, bracelet, bague. . . Tout y est passé. Mais heureusement pour ce dernier, un riverain du quartier qui n’avait rien raté de la scène est tout de suite intervenu avant que les deux escrocs n’organisent leur disparition.Ce dernier a ainsi récupéré tous les biens qui ont été pris à A. Niang, avant d’ameuter le quartier. C’est ainsi que les deux mis en cause ont passé un sale quart d’heure entre les mains de ce dernier, avant de les conduire au commissariat de la Médina.
Plus touché que son complice, O. Ba, n’a pas hésité à nier les faits devant les enquêteurs. Ce, malgré la flagrance des faits. S’étant présenté comme un porteur, le mis en cause a expliqué que ce jour-là, il faisait une commission pour un client, lorsqu’à un certain moment, un homme (la victime) l’a interpellé pour l’accuser de l’avoir escroqué, il y a de cela quelques jours. Convaincu que le plaignant l’a certainement pris pour un autre individu, le charlatan a accusé ce dernier de l’avoir battu avec la complicité de sa famille, à coups de gourdin. «Il a été le premier à m’injurier et j’ai riposté. On s’est bagarré, mais tout de suite après des membres de sa famille sont venus à la rescousse, armés de gourdin», a dit le mis en cause qui dit ignorer ce que O. Diallo, (son complice) faisait dans les parages. Une brèche qui a été saisie par ce dernier qui a nié toute complicité avec lui. Malgré tout, ils ont tous les deux été déférés au parquet.
NIGERIA : UN FRÈRE DE LA PRÉSIDENTE DE L'OPEP ENLEVÉ
Port Harcourt (Nigeria), 19 mars 2015 (AFP) - Des hommes armés ont kidnappé jeudi dans l'État de Bayelsa, au sud du Nigeria, le plus jeune frère de la ministre du Pétrole et actuelle présidente de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) Diezani Alison-Madueke, a indiqué un porte-parole de la police.
Les hommes armés ont kidnappé Joseph Agama aux environs de midi (11H00 GMT) dans le quartier de Yenaka à Yenagoa, la capitale de cet État riche en pétrole, a précisé le porte-parole Asinim Butswat. "Des hommes armés non identifiés ont enlevé jeudi M. Joseph Agama, le plus jeune frère de Mme Diezani Alison-Madueke, ministre du Pétrole", a-t-il ajouté.
La police a été alertée par le père de la victime, Maxwel Agama. Aucun groupe n'a pour l'instant revendiqué ce kidnapping et une enquête a été ouverte. Les enlèvements contre rançon sont fréquents dans la région riche en pétrole du delta du Niger au Nigeria.
En octobre dernier, des hommes armés avaient enlevé la soeur de la ministre, Osiyo Agama, à Port Harcourt, la capitale de l'État voisin de Rivers.Elle avait été libérée un peu plus tard par des agents de sécurité. Mme Alison-Madueke, qui est devenue la première femme à prendre la tête de l'OPEP le 1er janvier 2015 pour un an, n'est pas la seule personnalité politique nigériane visée par les gangs.
Début 2014, Nengite Nitabai, l'oncle de 71 ans du président Goodluck Jonathan avait été enlevé dans l'Etat de Bayelsa. Il avait plus tard été secouru par la police.
La mère octogénaire de la ministre des Finances Ngozi Okonjo-Iweala avait aussi été kidnappée en décembre 2012 et relâchée cinq jours plus tard. Mmes Alison-Madueke et Okonjo-Iweala sont les deux ministres les plus influents du cabinet du président Jonathan.