Ouagadougou, 20 mars 2015 (AFP) - L'activiste burkinabé arrêté en République démocratique du Congo, puis finalement expulsé, a fustigé à son retour au Burkina Faso les "comportements de dictateur" du pouvoir congolais et appelé la jeunesse africaine à se mobiliser contre les dirigeants cramponnés au pouvoir.
"Ce sont des comportements de dictateurs et de voyous qui ont l'habitude de réagir avec des moyens de forçats pour nous obliger à obtempérer", a lancé Sibiri Ouédraogo à son arrivée à l'aéroport de Ouagadougou, au Burkina Faso, dans la nuit de jeudi à vendredi.
Une cinquantaine de membres du groupe "Balai citoyen", en pointe dans la révolution qui a chassé le président burkinabé Blaise Compaoré en octobre 2014, l'attendaient et ont entonné l'hymne national burkinabé à la vue de leur camarade.
Ils ont ensuite repris en choeur des slogans hostiles au président congolais Joseph Kabila, tels que "Kabila zéro, le peuple aura ta peau" et "Kabila, salaud, le peuple congolais aura ta peau".
"Je suis très content pour cette mobilisation pour notre liberté, je dis que je suis vivant, je suis au Burkina et je remercie tout le monde", a-t-il déclaré, tombant dans les bras de ses camarades, puis de ses parents, très émus.
Alors que le débat sur un éventuel troisième mandat du président Kabila agite la RDC, M. Ouédraogo avait été arrêté dimanche à Kinshasa en compagnie de militants sénégalais et congolais alors qu'il participait à une rencontre destinée à sensibiliser la jeunesse congolaise sur les questions de gouvernance et de démocratie.
Face aux protestations internationales, le gouvernement congolais avait expulsé mercredi soir M. Ouédraogo, ainsi que les trois militants sénégalais arrêtés avec lui. Le gouvernement congolais les accusait de préparer des "actes de violence".
"On parle du printemps arabe. Maintenant il faut parler de l'harmattan (vent chaud et sec d'Afrique de l'Ouest) africain parce que c'est le moment où le vent doit faire basculer tous ces gens", a soutenu M. Ouédraogo, qui portait un t-shirt noir sur lequel était écrit le slogan du "Balais citoyen": "Notre nombre est notre force".
Il a désigné le président Kabila (RDC), mais également le président tchadien Idriss Déby, arrivé au pouvoir par les armes en 1990, et le président camerounais Paul Biya, qui règne sans partage depuis 1982, les qualifiant de "dinosaures".
Le militant a également épinglé le président togolais Faure Gnassingbé, qui a succédé en 2005 à son père resté 38 ans au pouvoir, et le président du Congo Denis Sassou N'Guesso, au pouvoir entre 1979 et 1992, puis à nouveau depuis 2002.
"Il est évident que nous ne pouvons pas continuer à partager le même navire que des commandants aveugles", a-t-il ajouté, appelant la jeunesse africaine à agir "un peu plus que l'Union africaine, qui ne fout rien réellement pour l'unité de ce continent".
L'ACCUSATION SE POURVOIT EN CASSATION APRES LA RELAXE DE 2 MILITAIRES
Abidjan, 20 mars 2015 (AFP) - Le parquet militaire d'Abidjan s'est pourvu en cassation après la relaxe lundi de deux soldats ivoiriens accusés du bombardement d'un marché d'Abidjan lors de la sanglante crise postélectorale de 2010-2011, a-t-on appris vendredi de source judiciaire.
Le parquet avait pourtant lui-même requis la relaxe pour le commandant Dablet Gnahoua et le maréchal des logis Brice Kamalan Tanoh. "Nous avons décidé de nous pourvoir en cassation parce qu'il y a eu une faille dans le jugement qui a affaibli l'accusation", a expliqué à l'AFP le procureur militaire Ange Kessi, reprochant à la Cour d'avoir refusé "d'entendre six témoins-clés à l'audience".
Le parquet militaire "se ridiculise", a aussitôt réagi Dohora Blédé, l'un des avocats des accusés, estimant que "c'est un non-sens d'introduire un recours en cassation (...) après avoir requis la relaxe".
La crise postélectorale était née du refus du président sortant Laurent Gbagbo de reconnaître sa défaite face à son rival Alassane Ouattara à la présidentielle de 2010. Plus de 3.000 personnes sont mortes en cinq mois de violences.
Les deux accusés sont poursuivis pour "meurtre par usage d'armes lourdes", à savoir le bombardement d'un marché d'Abobo, une commune favorable à Alassane Ouattara, le 17 mars 2011.
"Nous sommes profondément dubitatifs. Il y a beaucoup de zones d'ombre", avait déclaré le procureur militaire lorsqu'il avait requis la relaxe des deux accusés. Laurent Gbagbo est écroué depuis fin 2011 à La Haye, aux Pays-Bas, où il doit être jugé par la Cour pénale internationale (CPI) pour "crimes contre l'humanité".
Son épouse Simone a été condamnée le 10 mars à 20 ans de prison pour "atteinte à la sûreté de l'Etat" par la cour d'assises d'Abidjan. Un pourvoi en cassation a été introduit. D'autres procédures doivent suivre, notamment contre Simone Gbagbo, ou sont en cours.
Mardi, 14 membres de la garde rapprochée de l'ex-président Laurent Gbagbo, arrêtés à ses côtés le 11 avril 2011 et jugés pour leur implication supposée dans la crise post-électorale, avaient été acquittés par le tribunal militaire d'Abidjan.
LE PRÉSIDENT AZIZ APPELLE A PLUS D'AIDE POUR LES RÉFUGIÉS MALIENS
Nouakchott, 19 mars 2015 (AFP) - Le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz a appelé la communauté internationale à accorder davantage d'aide aux Maliens réfugiés dans son pays, notamment au camp de Mbera (sud-est), a rapporté jeudi l'agence officielle mauritanienne.
"Je demande à la communauté internationale d'accorder davantage d'aide à ces réfugiés en vue de l'amélioration de leurs conditions de vie et de soulager leurs souffrances en attendant qu'ils puissent regagner volontairement leur pays", a déclaré M. Aziz, cité par l'Agence mauritanienne d'information (AMI).
Selon l'agence, il s'exprimait mercredi lors d'une visite à Mbera, à environ 60 km de la frontière avec le Mali, dans le cadre d'une tournée en cours depuis mardi dans des régions du sud-est du pays.
Le camp de Mbera, ouvert en 2012 et géré par le Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) de l'ONU, a compté jusqu'à 70.000 réfugiés maliens ayant fui la guerre dans le nord de leur pays, entre 2012 et 2013. Pour 2015, le HCR affirme qu'il fournira "protection et assistance à quelque 48.000 réfugiés" sur ce site.
La Mauritanie "tient à respecter ses engagements envers les frères maliens réfugiés", notamment en leur apportant "l'aide et l'appui nécessaires, en collaboration avec les organisations humanitaires, particulièrement avec le HCR", a affirmé le président Aziz, qui s'est entretenu avec les responsables du camp et les représentants des réfugiés.
Le nord du Mali est tombé à la fin du premier trimestre 2012 sous la coupe de divers groupes armés dont des rebelles touareg et des jihadistes liés à Al-Qaïda. La rébellion, d'abord alliée des jihadistes, a ensuite été évincée par eux.
Les jihadistes ont été dispersés et partiellement chassés de cette zone par une opération militaire internationale lancée en janvier 2013 à l'initiative de la France, et toujours en cours. Mais des zones entières échappent toujours au contrôle de Bamako.
Dans le nord du Mali, la situation "demeure fragile et elle ne permet pas d'envisager à court ou moyen terme le retour à grande échelle des réfugiés", indique le HCR, sur son site Internet, estimant à 24,4 millions de dollars (plus de 23 millions d'euros) les besoins financiers pour ses opérations en Mauritanie pour 2015.
Selon la même source, le gouvernement mauritanien "fournit des terres pour le camp de Mbera et assure la sécurité des réfugiés maliens et des travailleurs humanitaires".
LE CHARLATAN ACCUSE SA VICTIME ET SA FAMILLE DE L’AVOIR PASSE A TABAC A COUPS DE GOURDIN
L’adage qui dit que «tel est pris qui croyait prendre», s’applique bien au charlatan O. Ba. Ayant réussi à hypnotiser un des passants pour le dépouiller de tous ses biens, l’escroc a eu la malchance de tomber sur un dur à cuire qui lui a rendu la pièce de sa monnaie, en lui faisant passer un sale quart d’heure.
Après la mésaventure qu’il a vécue aux alentours de Soumbédioune, O. Ba réfléchira désormais à deux fois, avant de faire valoir ses talents de charlatan escroc. Pour cause, il a sévèrement été battu lors de sa dernière sortie en date. N’agissant jamais en solo, le sieur Ba qui se fait toujours accompagné par son complice a, en effet, eu moins de chance que ce dernier qui a été moins atteint.
Tout a commencé, lorsque O. Ba a croisé dans la rue un jeune homme qui revenait d’une course et s’apprêtait à rentrer chez lui. Et selon ce dernier, il était à quelques encablures de son domicile, lorsqu’il a été abordé par le mis en cause qui prétendait chercher une adresse. Tout de suite le plaignant lui a répondu par la négative, tout en tournant le dos à l’inconnu. Mais c’était mal connaître son interlocuteur qui l’a rattrapé pour insister. Moment choisi par son complice qui était dans les environs et qui épiait leurs moindres gestes, pour entrer en scène. Se portant volontaire pour indiquer à son complice, l’adresse demandée, les deux hommes ont réussi, par on ne sait quelle magie à hypnotiser le passant A. Niang. Et aux moyens de rituels mystiques, ils ont réussi à dépouiller le jeune homme de tous ses biens. Argent, Iphone, montre, bracelet, bague. . . Tout y est passé. Mais heureusement pour ce dernier, un riverain du quartier qui n’avait rien raté de la scène est tout de suite intervenu avant que les deux escrocs n’organisent leur disparition.Ce dernier a ainsi récupéré tous les biens qui ont été pris à A. Niang, avant d’ameuter le quartier. C’est ainsi que les deux mis en cause ont passé un sale quart d’heure entre les mains de ce dernier, avant de les conduire au commissariat de la Médina.
Plus touché que son complice, O. Ba, n’a pas hésité à nier les faits devant les enquêteurs. Ce, malgré la flagrance des faits. S’étant présenté comme un porteur, le mis en cause a expliqué que ce jour-là, il faisait une commission pour un client, lorsqu’à un certain moment, un homme (la victime) l’a interpellé pour l’accuser de l’avoir escroqué, il y a de cela quelques jours. Convaincu que le plaignant l’a certainement pris pour un autre individu, le charlatan a accusé ce dernier de l’avoir battu avec la complicité de sa famille, à coups de gourdin. «Il a été le premier à m’injurier et j’ai riposté. On s’est bagarré, mais tout de suite après des membres de sa famille sont venus à la rescousse, armés de gourdin», a dit le mis en cause qui dit ignorer ce que O. Diallo, (son complice) faisait dans les parages. Une brèche qui a été saisie par ce dernier qui a nié toute complicité avec lui. Malgré tout, ils ont tous les deux été déférés au parquet.
NIGERIA : UN FRÈRE DE LA PRÉSIDENTE DE L'OPEP ENLEVÉ
Port Harcourt (Nigeria), 19 mars 2015 (AFP) - Des hommes armés ont kidnappé jeudi dans l'État de Bayelsa, au sud du Nigeria, le plus jeune frère de la ministre du Pétrole et actuelle présidente de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) Diezani Alison-Madueke, a indiqué un porte-parole de la police.
Les hommes armés ont kidnappé Joseph Agama aux environs de midi (11H00 GMT) dans le quartier de Yenaka à Yenagoa, la capitale de cet État riche en pétrole, a précisé le porte-parole Asinim Butswat. "Des hommes armés non identifiés ont enlevé jeudi M. Joseph Agama, le plus jeune frère de Mme Diezani Alison-Madueke, ministre du Pétrole", a-t-il ajouté.
La police a été alertée par le père de la victime, Maxwel Agama. Aucun groupe n'a pour l'instant revendiqué ce kidnapping et une enquête a été ouverte. Les enlèvements contre rançon sont fréquents dans la région riche en pétrole du delta du Niger au Nigeria.
En octobre dernier, des hommes armés avaient enlevé la soeur de la ministre, Osiyo Agama, à Port Harcourt, la capitale de l'État voisin de Rivers.Elle avait été libérée un peu plus tard par des agents de sécurité. Mme Alison-Madueke, qui est devenue la première femme à prendre la tête de l'OPEP le 1er janvier 2015 pour un an, n'est pas la seule personnalité politique nigériane visée par les gangs.
Début 2014, Nengite Nitabai, l'oncle de 71 ans du président Goodluck Jonathan avait été enlevé dans l'Etat de Bayelsa. Il avait plus tard été secouru par la police.
La mère octogénaire de la ministre des Finances Ngozi Okonjo-Iweala avait aussi été kidnappée en décembre 2012 et relâchée cinq jours plus tard. Mmes Alison-Madueke et Okonjo-Iweala sont les deux ministres les plus influents du cabinet du président Jonathan.
LE SAES VA TRADUIRE LES RECTEURS DES UNIVERSITES EN JUSTICE
SUITE AU BLOCAGE DE LEURS SALAIRES DU MOIS DE MARS
Une action en justice contre les recteurs des Universités du Sénégal pour avoir opérer le blocage des salaires du mois du mars des enseignants membres des Saes et qui ont suivi le mot d’ordre de grève du syndicat. Voilà la décision prise par le Saes pour solder ses comptes avec les recteurs.
Le Syndicat autonome des enseignants du supérieur (Saes) en veut à mort aux recteurs des universités du Sénégal. Et pour cause, ces derniers ont bloqué les salaires de ces syndicalistes membres dudit syndicat. Et pour montrer son désarroi, le Saes a décidé de porter plainte contre les recteurs qui auraient fait de son point de vue, «obstruction à la loi en posant un tel acte».
D’après le coordonnateur du campus de Dakar, Yankhoba Seydi, «les recteurs devaient plutôt prendre une ponction de leurs salaires, parce que c’est que dit la loi. Et au lieu de ça, ils ont bloqué nos salaires. Certains ont eu à retirer leurs salaires et d’autres n'ont pas eu cette chance. Ce qui constitue un acte illégal». Et à cause de cette situation, avertit M. Seydi, «nous n’allons pas laisser passer cela. Il ne manque qu’une pièce au dossier, une fois obtenue, nous allons enclencher la procédure en portant plainte». «Contrairement à ceux qui pensent qu’on agit parce qu’il s’agit d’un retard accusé dans le virement des salaires, ce n’est pas le cas. Il s’agit plutôt d’un acte illégal posé par un homme illégal», peste M. Seydi très remonté contre l’attitude des recteurs.
Contestant la légitimité du recteur du l’Université de Dakar, il soutient qu’ «il ne devait pas être recteur, car il n’a pas de thèse d’Etat et cette obstruction à la loi régissant les universités, témoigne les actes illégaux qu’il pose. Il a la volonté manifeste d’appliquer une loi méconnue. Mais nous n’entendons pas reculer quand il s’agit de respecter la loi».
Abondant dans le même sens, le secrétaire général du Saes, Seydi Ababacar Ndiaye, d’annoncer que «la coordination de chaque université du Sénégal va porter plainte contre les recteurs pour non-respect des lois. Car ayant refusé de payer les salaires des collègues sous prétexte qu’une loi l’interdit, ce qui n’est pas le cas. C’est pourquoi, nous jugeons qu’il faut régler le compte de ces administrateurs». Et pour que pareille situation, qui pourrait être source de tensions dans l’espace universitaire, ne se répète plus, M. Ndiaye d’inviter le chef de l’Etat à choisir des personnes qui ont le profil, le cursus et les compétences requises pour administrer l’Université.
Revenant sur le point de discorde avec le gouvernement concernant l’article 3 de la Loi cadre sur les universités consacrée à l’orientation des bacheliers, Moustapha Sall, chargé des revendications du Saes, dit:«Il s’agit d’une violation de la loi sur le diagnostic de l’orientation des bacheliers. Et les commissions ont reconnu qu’il y avait des dysfonctionnements et qu’il va falloir revoir les modalités d’orientation des bacheliers. Car l’Etat, dans sa politique, veut orienter tous les bacheliers et pose le problème des amphithéâtres et de salles de cours, alors que, pour nous, il s’agit de la question de la capacité d’accueil. D’où la tenue d’un atelier afin de faire une étude exhaustive de la question».
Toutefois, les syndicalistes ont tenu à préciser que l’issue trouvée avec le gouvernement ne constitue guère une victoire pour eux, mais plutôt un succès pour le Sénégal. Et ils espèrent que le gouvernement respectera ses engagements et entendent rester vigilants par rapport à l’évolution de la situation.
«IL FAUDRA DES ETUDES D’IMPACTS SERIEUSES POUR NE PAS FAVORISER LA REMONTEE DE LA LANGUE SALEE DANS NOS RIZIERES»
Au-delà de la fluidité de la navigation, le dragage du fleuve Casamance est nécessaire pour aussi limiter les impacts de la remontée de la langue salée dans les rizières. C’est là le point de vue du Directeur général de la Société de développement agricole et industriel (Sodagri), Moussa Baldé. Dans l’entretien qu’il nous accordé, il recommande par conséquent une étude sérieuse d’impact environnemental. M. Baldé dévoile aussi les grands projets de la société qu’il dirige depuis 2 ans.
Depuis 2013, vous êtes à la tête de la Sodagri. Qu’est-ce que vous avez fait durant ces deux années ?
Quand j'ai pris service et fait ma première tournée dans le bassin de l'Anambé, j'ai pris deux engagements. D’abord réunir, dans les meilleurs délais, les conditions techniques et organisationnelles pour une exploitation optimale des périmètres aménagés. Ensuite, faire de la Sodagri une société de développement rural pour tout le Sud et le Sud-Est du Sénégal. Pour cela, il fallait réhabiliter l'existant, réorganiser les producteurs locaux, ramener la Cncas (Caisse nationale de crédit agricole du Sénégal) pour financer la production et envisager d'autres aménagements pour améliorer la base productive des centaines de vallées et bas-fonds dont disposent ces zones. Grâce à Dieu, nous avons aujourd'hui fait des avancées significatives sur chacun de ces aspects. En effet, trois cinquièmes du bassin sont en cours de réhabilitation et seront disponibles pour cet hivernage. Pour le reste, les marchés sont lancés et nous pouvons dire aujourd'hui que, d'ici à fin 2016, tous les périmètres seront réhabilités, les pistes de productions refaites, les stations de pompage électrifiées et les barrages fonctionnels. La Cncas quant à elle a financé la campagne hivernale précédente à hauteur de 200 millions de francs Cfa pour marquer son retour dans le bassin qu’il avait déserté depuis 2005. Aux dernières nouvelles, la banque est très satisfaite de sa collaboration avec la Fédération des producteurs du bassin de l’Anambé (Feproba) et compte poursuivre et augmenter le financement. Mieux, la Cncas envisage d’ouvrir une agence sur les rives de l’Anambé, à Kounkané. Je dois à la vérité de dire que le renouvellement du bureau de la Fepropa a contribué pour beaucoup à l’amélioration des relations entre la Cncas et nos producteurs. En ce qui concerne l’aménagement des vallées et bas-fonds, nous avons entamé l’aménagement de 500 ha dans la région de Kolda et nous comptons nous rapprocher de tous les projets et programmes du Maer (Ndlr : ministère de l'Agriculture et de l'équipement rural) qui interviennent en Casamance et au Sénégal Oriental pour harmoniser nos efforts, mutualiser et optimiser les ressources disponibles. Enfin, toute cette dynamique sera plus perceptible lorsque le chantier du siège de la Sodagri sera achevé, je l’espère avant fin 2016.
En dehors du programme du gouvernement pour l’autosuffisance en riz en 2017, quelle est la mission de la Sodagri ?
La vocation de la Sodagri, c’est la promotion du développement rural intégré dans sa zone d’intervention. Elle a comme missions principales l’aménagement de l’espace rural, l’appui au développement local, la préservation de l’environnement, l’appui conseil et la formation, la promotion de l’entreprenariat rural. Autrement dit, nous devons cultiver l’autosuffisance, la pérenniser et impulser l’émergence dans notre zone d’intervention.
Y a-t-il un système efficace pour accompagner la commercialisation de la production agricole ?
Le meilleur atout pour une bonne commercialisation, c’est une bonne transformation du paddy. Conformément aux directives du chef de l’Etat, lors de son passage à Anambé, la Sodagri va tout faire pour installer des unités performantes de transformation en Casamance. Pour le reste, le Président Macky Sall est en train de prendre des mesures sans précédent pour faire du consommer local une réalité.
Le ministre de la Pêche et des affaires maritimes, Oumar Guèye, a annoncé le démarrage, sous peu, du dragage du fleuve Casamance. Kolda est-t-il prévu si l’on sait que son lit est devenu un dépotoir d’ordures ?
Je n’imagine pas un dragage du fleuve qui exclurait la haute Casamance. Nous comptons sur ce projet que le défunt Conseil régional de Kolda a toujours porté et défendu pour profiter du fait que la capitale du Fouladou soit traversée par un fleuve. Cela dit, il faudra des études d’impacts sérieuses pour ne pas par exemple favoriser la remontée de la langue salée dans nos rizières.
Vous êtes également le président du Conseil départemental de Kolda. Est-ce qu’il y a des projets communs avec la mairie dirigée par le ministre de l’Environnement et du développement durable, Abdoulaye Baldé, pour sortir le département de la pauvreté ?
Comme vous le savez sans doute, nous avons élaboré notre programme de campagne ensemble et nous avons battu campagne ensemble. Donc, cela va s’en dire que nous avons des projets communs, comme nous avons des projets communs avec les 14 collectivités rurales du département de Kolda. Je rappelle aussi que le ministre et maire de Kolda, Abdoulaye Baldé est conseiller départemental.
Vous êtes aussi le coordonnateur national du Réseau des universitaires de l’Apr. L’enseignement supérieur est traversé par une grave crise, depuis le début de l’année. Que proposez-vous pour sortir de cette situation ?
Disons que suite au vote de la loi cadre organisant le fonctionnement de nos universités publiques, des perturbations ont commencé au sein de l’espace universitaire. Le Réseau des universitaires républicains (Rur) a toujours offert ses bons offices pour un pacte de stabilité entre toutes les composantes du monde universitaire et le gouvernement. Le président de la République, à la suite des concertations nationales qu’il avait commandées, a montré toute sa volonté de moderniser notre enseignement supérieur pour que notre pays puisse jouer pleinement son rôle de leader en matière de formation universitaire dans notre sous-région voire dans toute l’Afrique francophone. Ce n’est pas un hasard si la formation est un des piliers du Plan Sénégal émergent (Pse). Je pense que nous devons reconnaître également au Syndicat autonome de l’Enseignement supérieur (Saes) d’avoir, depuis sa création, œuvré pour une amélioration de l’environnement et des conditions de travail dans nos universités. Donc, il ne peut pas y avoir de problème insurmontable entre le Saes et le gouvernement du Sénégal. Au Rur, nous avons toujours prôné un dialogue permanent entre l’Etat et le Saes. C’est pour cela que nous saluons la mise en place d’une commission technique entre le gouvernement et le Saes.
Quel bilan tirez-vous de la tournée économique du chef de l’Etat dans la partie sud du pays ?
Je pense que nous, en Casamance, on a définitivement compris que Macky Sall n’a pas juste déclaré la Casamance comme zone prioritaire, mais qu’il est en train de poser des actes qui vont radicalement changer notre région sous peu. En effet, en plus des deux bateaux, le pont de Kolda et la réhabilitation de la RN6, il a pris trois décisions fortes. Le dragage du fleuve Casamance, la diminution, voire l’annulation des taxes sur les billets d’avion sur la destination Casamance, l’extension de la Sodagri dans toutes les cinq régions du Sud et du Sud-Est du pays et même celle de Fatick et de Kaffrine. C’est l’occasion de féliciter le président de la République pour les efforts qu’il ne cesse de fournir depuis qu’il a créé l’Apr pour rester au contact des populations de nos villes et villages pour un échange permanent entre lui et le Sénégal. J’espère que bientôt, il nous rendra encore visite pour qu’on renouvelle une fois de plus les moments de communion que nous avons vécus pendant une semaine dans notre belle Casamance.
FADEL BARRO ET CIE SALUENT L’INTERVENTION DE MACKY SALL
Les 3 membres de «Y en a marre» qui avaient été mis aux arrêts en République démocratique du Congo (Rdc) avant d’être libérés sont rentrés, hier, au bercail.
C’est aux environs de 17 heures, hier, que les trois militants de «Y en a marre», expulsés de Kinshasa, en République démocratique du Congo (Rdc), où ils étaient placés en détention, après avoir assisté à un atelier sur l'engagement civique des jeunes dans les processus politiques, ont foulé le tarmac de l’aéroport de Dakar.
Sourires aux lèvres, Fadel Barro, Aliou Sané et Malal Talla alias Fou Malade, affichent la grande forme. Au grand bonheur des dizaines de «Y en a marristes» qui sont venus les accueillir à l’aéroport.
Sans épiloguer sur leurs conditions de détention à Kinshasa, leur porte-parole Aliou Sané, a déclaré : «Nous remercions le peuple sénégalais qui nous a soutenus à des milliers de kilomètres. Nous avons senti le Sénégal avec nous».
Et de poursuivre : «Nous remercions également le président de la République, Macky Sall, qui a pris toutes les dispositions nécessaires pour entrer en contact avec l’autorité congolaise. Et mention spéciale au consulat du Sénégal au Congo qui a été là dès le début».
Non sans remercier leurs familles, les «Y en a marristes » et toutes les organisations «qui ont contribué, de près ou de loin, pour que l’injustice soit levée».
Il faut relever que le gouvernement congolais a décidé de maintenir en prison les jeunes congolais de la Lutte pour le changement (Lucha) en prison.
Ce qui fera dira à Aliou Sané que, malgré leur libération, l’heure n’est pas encore au sourire : «Comme vous l’avez tous constaté, il y a de l’amertume, parce qu’il y a des frères d’armes qui sont restés au Congo et qui sont actuellement en prison. Donc, ce n’est pas la joie»,.
M. Sané adonné rendez-vous à la presse, aujourd’hui, au quartier général du mouvement sis aux Parcelles assainies pour revenir sur les détails de leur voyage
NOMINATION D'UN NOUVEAU VICE-PRÉSIDENT APRÈS LE LIMOGEAGE DE M. SAM-SUMANA
Freetown, 19 mars 2015 (AFP) - Le chef de l'État sierra-léonais Ernest Bai Koroma a nommé un nouveau vice-président, après le limogeage de Samuel Sam-Sumana, a annoncé jeudi la présidence.
Selon un communiqué de la présidence, M. Koroma a désigné Victor Bockarie Foh comme vice-président "en raison de la vacance du poste". M. Bockarie Foh, un baron du parti au pouvoir, le Congrès de tout le peuple (APC), était jusqu'alors ambassadeur de son pays en Chine.
Dans un communiqué lu à la radio dans la nuit de mardi à mercredi, M. Koroma avait annoncé le limogeage de M. Sam-Sumana. Il avait motivé sa décision par l'exclusion de M. Sam-Sumana de l'APC le 6 mars et le fait qu'il ait demandé le 14 mars "l'asile auprès d'une ambassade étrangère, manifestant ainsi sa volonté d'abandonner ses fonctions".
M. Sam-Sumana avait contesté cette décision un peu plus tard dans la journée, estimant que le chef de l'État n'en avait pas le droit puisqu'ils ont été élus conjointement sur un "ticket" présidentiel. Il avait annoncé qu'il allait saisir la Cour suprême.
Réélu en 2012 pour un second mandat avec M. Sam-Sumana, le président Koroma ne pourra pas se représenter à sa propre succession en 2017, en vertu de la Constitution. La nomination d'un nouveau vice-président est le dernier épisode en date de cette crise au sommet de l'État.
La semaine dernière, M. Sam-Sumana avait demandé l'asile politique aux États-Unis, se disant en danger. Il s'était mis en lieu sûr, avait-on appris samedi dans son entourage, en attendant une réponse de l'ambassade américaine.
Une demande qui faisait suite au déploiement de militaires samedi autour de sa résidence, où ils ont saisi des documents, et désarmé ses gardes. Les autorités sierra-léonaises avaient cependant affirmé garantir sa sécurité.
Selon des commentaires publiés dans les médias et sur les réseaux sociaux sierra-léonais, le vice-président se serait alarmé du remplacement la semaine dernière de ses gardes attitrés par un nouveau dispositif de sécurité.
M. Sam-Sumana est pourtant réapparu lundi soir à sa résidence, assurant ne "pas se sentir menacé". M. Sam-Sumana a été exclu le 6 mars du parti au pouvoir après une enquête interne lancée en novembre pour "mensonges" sur ses diplômes et sa religion, et pour avoir fomenté des agressions sur des membres de l'APC dans la province diamantifère de la Kono, dans l'est du pays, limitrophe de la Guinée, dont il est originaire.
Des accusations qu'il a récusées. Cette exclusion avait été prononcée lors d'une réunion à laquelle il n'a pu assister, s'étant placé lui-même en quarantaine en raison de la mort d'un de ses gardes, décédé d'Ebola.
LE PRÉSIDENT DIT ESPÉRER SE DÉBARRASSER DE BOKO HARAM D'ICI UN MOIS
Lagos, 20 mars 2015 (AFP) - Le président nigérian a affirmé, dans une interview diffusée vendredi, avoir bon espoir de déloger d'ici un mois le groupe islamiste armé Boko Haram de toutes les localités qu'il occupe dans le nord-est du Nigeria.
"Je suis très optimiste: nous n'aurons pas besoin de plus d'un mois pour reprendre tous les territoires qui étaient tombés entre leurs mains" (des islamistes), a-t-il déclaré à la BBC. L'armée nigériane, très critiquée pour n'avoir pas su juguler l'insurrection islamiste qui a fait plus de 13.000 morts en six ans, a annoncé des victoires sans précédent contre Boko Haram ces dernières semaines dans le Nord-Est.
Jusqu'ici, les soldats nigérians, mal équipés et peu motivés, étaient régulièrement accusés par les populations locales de fuir dès l'arrivée des assaillants, souvent mieux armés.
L'opération militaire lancée en février avec le soutien du Tchad, du Cameroun et du Niger voisins, et avec l'aide de mercenaires étrangers, a permis, selon l'armée nigériane, de chasser les islamistes de deux des trois Etats où ils étaient présents dans le Nord-Est: Yobe et Adamawa.
Ces informations n'ont cependant pas pu être vérifiées de sources indépendantes. L'Etat de Borno, fief historique de Boko Haram, le plus touché par l'insurrection, doit aussi être libéré "prochainement", selon l'armée.
"Boko Haram s'affaiblit de jour en jour", a affirmé M. Jonathan à la BBC. Le président nigérian, candidat à sa réélection le 28 mars, a été très critiqué pour ne pas avoir donné les moyens à son armée de combattre le groupe islamiste dès le début de l'insurrection, en 2009.
L'armée et l'entourage présidentiel ne cessent d'affirmer qu'ils vaincront Boko Haram dans de très courts délais. Le groupe islamiste a cependant démontré, mercredi et jeudi, qu'il était toujours capable de mener des attaques meurtrières en lançant l'assaut sur la ville de Gamboru, où 11 civils ont été abattus.
Cette ville de l'est de l'Etat de Borno, très proche de la frontière camerounaise, avait été reprise des mains de Boko Haram par l'armée tchadienne, mais les troupes se sont retirées la semaine dernière sans qu'elles ne soient remplacées par des soldats nigérians, selon les habitants.
Cet incident laisse craindre des problèmes de coordination entre les diverses armées engagées dans le conflit, à cause notamment de la méfiance du Nigeria anglophone envers ses voisins francophones, et des tensions préexistantes entre ces pays.