Boy Faye / Soundiata le 24 avril
Le vendredi 24 avril 2015, le promoteur Fallou Ndiaye revient à la charge pour organiser le combat entre Boy Faye (Bathie Séras) et Soundiata (Bosco Sow). Le patron de Ndiaye productions offre là un vrai duel d’espoirs qui promet.
Pakala attend toujours
Champion d’Afrique et du Sénégal, leader de l’écurie Mbour montagne, une seule défaite en douze combats, Pakala attend toujours un combat pour nouer son nguimb et éviter une deuxième année blanche. Et ce ne sont certainement pas les adversaires qui manquent.
Alioune Sar r en point de presse ?
Cela fait maintenant très longtemps que le président du CNG de lutte n’a pas fait de sortie dans la presse. Et ce ne sont pas les sujets à suspense qui manquent. Mais, selon nos radars, Dr Alioune Sarr serait en train de préparer un point de presse pour revenir sur l’actualité de la lutte. Ce sera pour quand M. Sarr ?
Papa Sow 2 / Seulou Bou Ndaw ficelé
La structure Baol Productions New Look a décroché une belle affiche. Deux espoirs de la place à savoir Papa Sow 2 de Keur Mbaye Fall et Seulou Bou Ndaw des HLM vont s’expliquer le samedi 2 mai 2015 au stadium Iba Mar Diop. Ce sera en lever de rideau du combat entre Assurance et Garga 2.
Djiby Mboté défie Dieuf Dieul et Gaal Ndiaye
Présent dimanche dernier au stadium Iba Mar Diop à l’occasion du grand combat ayant opposé Cobra 2 et Alioune Diop 2, le lutteur Djiby Mboté de l’écurie Boul Faalé n’a pas manqué de défier énergiquement Dieuf Dieul et Gaal Ndiaye : «Je veux les affronter à tout prix. S’ils osent prendre mon avance, je les transforme en chèvre.»
Nass avec une canne
Pour les besoins de l’open presse de Gouye Gui avant-hier à Guédiawaye, Nass a débarqué sur les lieux avec une canne. Mystique ou pas, beaucoup de personnes ne cessaient de se poser des questions sur cette canne qui mesure 5 m. L’agent de Gouye Gui ne cessait d’exhiber la canne en direction du public.
Mor Fadam, pile à l’heure de la prière
Alors que muezzin appelait les musulmans à la prière de Timis, le coach de Gouye Gui n’a pas tardé à répondre à l’app el . Mor Fadam, chapelet à la main, s’est levé avec son mento r Pape Mbaye pour effectuer la prière. Pendant ce temps, Gouye Gui répond ai t aux ques tions des journalistes. Plus pieux que Mor Fadam, tu meurs.
Narou Ghetto / Boy Socé, ce samedi
Le promoteur Serigne Modou Niang convie le public à son grand gala de lutte de ce samedi 21 mars doté du drapeau des amateurs. Le combat choc opposera Narou Ghetto de Xam Sa Cossan et Boy Socé de l’école de lutte Ndiaga Sarr. Un duel qu’il ne faudrait manquer sous aucun prétexte.
ONCAV et non ODCAV pour Matar Bâ
«Quand j’étais président de l’ODCAV, j’avais comme sponsor Orange. Ce que les gens ont compris, c’est que les sponsors sont partis car dans le milieu de la lutte il y avait beaucoup de problèmes», écrivait-on hier dans Sunu Lamb. Mais le ministre des Sports a voulu préciser que c’est ONCAV à la place de ODCAV. Matar Bâ s’est par ailleurs félicité de l’entretien publié par Sunu Lamb. Merci monsieur le ministre.
Nébuleuse autour…
Une affaire - on ne peut plus nébuleuse - et qui risque d’avoir, dans les jours à venir, des rebondissements à cause de la gravité des faits. Elle se passe du côté de Diourbel où nos radars, malgré le verrouillage de l’info, nous rapportent que deux containers de 27 tonnes de sucre chacun appartenant à deux grands commerçants à Touba, habitant au quartier Darou Khoudouss, ont été saisis à Diourbel. C’était à la mi-février et le coup a été réalisé par le service régional du commerce. Mais ce qui est curieux et grave dans tout ça, c’est que les deux containers, bourrés de sucre, selon nos machins, sont sortis librement du Port de Ndakaaru, sans aucune vérification.
…De containers de…
C’est seulement à hauteur de Diourbel que le service régional du commerce à eu l’audace de procéder à la visite, avant de les immobiliser. Pourtant, nos machins nous signalent que les deux commerçants interpellés au départ avaient brandi l’argument selon lequel les deux containers étaient remplis de jouets. Mais malgré cet acte frauduleux, les deux commerçants ont réussi à se tirer d’affaire, après plusieurs tractations et coups de fils. Puisque nos capteurs nous rapportent que de gros bonnets sont derrière cette affaire. Finalement, les commerçants ont transigé. Mais l’affaire est loin d’être classée.
…Sucre à Touba
Nos radars nous soufflent d’ailleurs que cette saisie de containers n’est que la face visible de l’iceberg. Parce que «nak», un réseau intense de fraudes de sucre venant de Dubaï est développé sur cet axe, à telle enseigne qu’on ne peut plus trouver le sucre de la Css dans la capitale du mouridisme. En clair, Touba est inondée de sucre venant de Dubaï. Une affaire qui commence à faire couler beaucoup d’encre et à livrer ses secrets. D’ailleurs, une réunion s’est tenue, hier, à Diourbel, pour tenter d’élucider ce scandale. Affaire à suivre…
Les commerçants…
Les commerçants du marché de Tilène de la Médina sont en grève depuis hier. Un mouvement d’humeur pour dire non à la mairie de la Médina qui veut imposer une hausse de taxe aux commerçants. En effet, alors qu’ils paient déjà 5000 francs pour les taxes mensuelles de salubrité du marché, les commerçants se sont vu imposer une augmentation de 1000 francs Cfa sur l’ancien prix. Cette mesure a suscité l’ire des commerçants qui ont décidé de baisser rideaux, hier. Et le mouvement de grève n’est pas prêt de s’estomper. Car il va durer encore au moins 48 heures, selon les commerçants qui refusent de se plier à la volonté de la mairie. Et Dieu sait que la grève a été bien suivie.
…Du marché Tilène…
Car le marché Tilène est depuis ce mercredi au ralenti. C’est presque «opération marché mort». Car rien ou presque ne marche dans ce marché depuis hier. Et pour montrer qu’ils n’ont pas froid aux yeux, les commerçants, en particulier les jeunes, ont investi la rue. Ils ont, en effet, brûlé des pneus et des troncs d’arbres sur l’avenue Blaise Diagne, bloquant ainsi la circulation pendant un bon moment. Il a fallu une intervention énergique de la police, avec une charge en règle des Gmi à coup de grenades lacrymogènes pour rétablir l’ordre. Pour les commerçants, cette réaction est justifiée, car la mairie a pris une décision sans au préalable se concerter avec les principaux concernés, à savoir les vendeurs.
…En grève
Ils refusent par conséquent de se plier à la décision du maire Bamba Fall. D’ailleurs, ils disent ne plus le considérer comme un interlocuteur et en appelle à l’arbitrage du préfet de Ndakaaru. Du côté de la mairie de la Médina, le deuxième adjoint, Ablaye Matar Sambou, souligne que cette mesure est totalement justifiée. Car la mairie a engagé un personnel de nettoiement pour balayer le marché et elle paye ces agents avec les recettes tirées des taxes. Pour lui, il est donc logique que les commerçants contribuent financièrement pour le ramassage des ordures. Et il prévient que la mairie ne cédera pas.
Budget…
Le Conseil municipal de la commune de Sicap-Liberté, présidé par le maire Santi Sène Hagne, a voté à l’unanimité et sans abstention son budget 2015. Budget qui a été arrêté à la somme de 692 733 480 francs Cfa. Il ressort que les recettes prévisionnelles vont connaître une hausse sensible par rapport à l’année 2014, compte tenu notamment des nouvelles dispositions du Code des impôts sur les produits des recettes fiscales qui vont être recouvrées. Et il y a aussi les ristournes accordées par l’Etat, ainsi que la répartition annuelle du Fonds de dotation de la décentralisation…
…Sicap-Liberté
Les dépenses les plus significatives seront orientées principalement vers la préservation de l’environnement et du cadre de vie, l’appui à l’éducation, l’appui à la formation des jeunes dans des secteurs porteurs, l’octroi de bourses d’études pour les jeunes des familles démunies, etc. La réfection de l’hôtel de ville, de la salle de Conseil et de l’état civil de la mairie a été budgétisée, tout comme l’acquisition de véhicules et motocyclettes pour les services techniques. Les charges liées à la dévolution du personnel de la ville de Ndakaaru et autres ont aussi été validées. Il est à noter qu’après le vote, l’ensemble du Conseil a tenu à remercier le maire Santi Sène Hagne pour son management de l’équipe municipale, sa disponibilité et sa simplicité.
Tivaouane
La ville du tidianisme,Tivaouane, est en deuil. En effet, Sokhna Oumou Kalsom Sy Bint Serigne Babacar Sy, a été rappelée à Dieu, hier, à l’Hôpital général de Grand-Yoff. Sokhna Oumou Kalsom était la doyenne de la famille Sy. Grande sœur du Khalife général des Tidianes, Serigne Cheikh Ahmed Tidiane Sy Al Maktoum, elle a été inhumée à Tivaouane, hier, en fin de journée. La rédaction du «Pop» présente ses condoléances à l'ensemble de la famille de Seydi Hadj Malick Sy (Rta).
Rencontre
Selon nos capteurs, 3W rencontre, cet après-midi, à partir de 17 heures, les membres du Front patriotique pour la défense de la République (Fpdr). Ce sera, à en croire nos machins, pour «poser le dernier jalon dans leur combat pour la défense la République. Qu’est-ce que 3W va mijoter encore, à quelques jours du verdict du procès de son fils ? En tout cas, pour qui connaît le père de Rimka, ça promet. Il faut dire qu’il y a de l’animation chez les libéraux et leurs alliés.Aujourd’hui au même moment où 3W taille bavette avec ses souteneurs, les femmes de la Fédération Pds de Ndakaaru feront face à la presse à partir de 16 h 30, à la permanence nationale Oumar Lamine Badji, pour se prononcer sur la situation du pays et celle du Parti (ex) «dolécratique» sunugaalien. Messieurs du pouvoir, bouchez-vous les oreilles.
Ralliement
La permanence départementale de l’Alliance pour la République de Thiès vient d’abriter le premier ralliement de son histoire. Le jeune wadiste Gilbert Samb membre l’Union des jeunesses travaillistes et libérales vient de déposer ses baluchons dans les prairies marron de l’Apr aux cotés du Directeur général de la Poste Pape Siré Dia. Désormais Gilbert et sa base vont côtoyer les républicains afin de travailler pour la réélection de SMS en 2017. Seulement, le terrain dans lequel débarque Gilbert Samb semble glissant quand on sait que l’Apr de Thiès est plus désunie qu’unie. D’après les observateurs de la scène politique, même s’ils ont été bien accueillis par le camp du Directeur général de la Poste, Gilbert Samb et sa base vont devoir se retrousser les manches et travailler davantage pour être acceptés par les autres républicains qui clament leur droit d’ancienneté. En tout cas, pour montrer son engagement dans l’Apr, l’ex-wadiste a décidé de contrecarrer ses désormais anciens frères de parti le 23 mars prochain, date à laquelle les libéraux ont programmé de manifester si leur frère Rimka est condamné.
Affaire Assane Mbacké…
L’Alliance pour la République s’est gardée de se prononcer sur l’affaire Assane Mbacké, celui qui a été placé sous mandat de dépôt pour avoir réclamé l’incendie de la maison d’El Pistolero à Mbacké arguant que le dossier est pendant devant la justice. «Il a publiquement revendiqué l’incendie du domicile de notre frère Cisse Lo, plus grave il l’a même accusé de voleur alors qu’il a des enfants, une famille, son honneur a été atteint. Il (ndlr : le pyromane) n’a qu’à l’assumer devant le juge, ce n’est pas notre problème», précise Gabane Touré dès l’entame de son propos. En conférence de presse, hier, à la permanence de l’Apr à Mbacké, la frange proche de Moustapha Cissé Lo s’en est cependant vivement prise au parti (ex) «dolécratique» sunugaalien qu’elle accuse de financer le jeune marabout qui anime un mouvement de soutien à Rimka Wade.
…Les apéristes de Mbacké…
«Nous avons identifié des responsables du Pds devant la brigade de gendarmerie de Touba. Ils faisaient semblant de soutenir Assane Mbacké alors qu’ils incitaient en même temps les populations à faire des actes de vandalisme et à s’attaquer au domicile de Moustapha Cissé Lo. Nous avons déjà identifié deux d’entre eux Il faut qu’ils arrêtent», clame Gabane Touré le porte-parole local de l’Alliance pour la République à Mbacké. Très remonté contre les libéraux, Gabane Touré entouré des invités de Benno Bokk Yakaar et des maires des communes rurales proches du vice-président de l’Assemblée nationale de mettre en garde : « Le Pds est averti, son plan de déstabilisation qu’il compte dérouler à Touba et dans le reste du pays est voué a l’échec, nous leur ferons face politiquement».
…Accusent le Pds
Selon lui, «le Khalife sera informé, ainsi que toutes les populations, sur les réelles intentions de ce parti qui pense qu’il peut revenir au pouvoir par la violence et la manipulation de l’opinion. Ils se trompent». Tour à tour les invités et autres responsables lui ont emboîté le pas pour tirer sur les libéraux. «Le Pds nous trouvera sur son chemin s’il touche à un seul bien de Cissé», s’écrie Matar Diop qui appelle les responsables à la vigilance : «le peuple a tourné le dos à ces voleurs depuis très longtemps. Ils cherchent maintenant à plonger ce pays dans l’instabilité pour le fils d’un ancien président, on verra». Il faut noter qu’une motion de soutien à El Pistolero a été prononcée devant une foule en extase. «Ton combat n’est pas religieux, mais il est politique et une réponse politique sera opposée aux personnes encagoulées qui se cachent derrière l’affaire Assane Mbacké», ont-ils ajouté.
Volte-face
Après trois jours passés en taule, Assane Mbacké, auteur des revendications de l’incendie du domicile d’El Pistolero, commence-t-il à subir les rigueurs carcérales ? En tout cas, hier, les avocats du jeune mara, venus s’enquérir de son état d’incarcération à la prison de Diourbel cherchent à tirer d’affaires leur client. Me Adama Fall a clairement dit qu’Assane Mbacké n’a jamais assisté à l’incendie du domicile de Cissé Lo et que personne ne peut en apporter la preuve. Il renseigne d’ailleurs qu’un pool d’avocat est en train d’être formé pour la défense de son client poursuivi, entre autres, pour incendie volontaire, destruction de biens appartenant à autrui. Quant aux conditions d’incarcération de son client, l’avocat dit qu’elles sont bonnes. Il en profite d’ailleurs pour remercier le chef de l’administration pénitentiaire à Diourbel
PAR L’ÉDITORIALISTE DE SENEPLUS, IBE NIANG ARDO
FAUX DÉVOTS
Faire mendier un enfant n'a rien à voir avec une bonne éducation, qui plus est, se réclamant religieuse. Les conservateurs qui défendent ce fléau de nos temps, sont dans la bigoterie et non la dévotion
Ibe Niang Ardo, Éditorialiste de SenePlus |
Publication 19/03/2015
Deux ans se sont passés, depuis l'abominable incendie qui a emporté la vie de neufs petits mendiants dans une maison de la Médina. La communauté est unanime à constater que rien n'a changé en vue de prévenir une répétition de ce malheur. Bien au contraire, il y a eu recrudescence de mendiants dans les rues de Dakar, malgré la démonstration de compassion des autorités qui avait suivi et l'expression d'une prise de conscience et de responsabilité de leur part.
Il y a quelques jours, un matin de grand froid à Dakar, alors qu'après l'office matinal j'étais à ma fenêtre, à l'étage, observant la ville s'éveiller. Mon attention fut captée par les errances dans la rue d'un tout-petit de l'âge où ma mère ne m'autorisait pas à m'éloigner de son regard, pas même dans l'étroite cour de notre maison. Cet enfant n'avait pas cinq ans et ne savait même pas encore à qui tendre opportunément la main.
En vue du cortège présidentiel qui devait passer plus tard dans la journée pour se rendre à l'aéroport, une voiture pick up pleine de gendarmes vint à se garer le long du trottoir pour y déposer en jalonnement l'un d'eux. Je vis le tout-petit grelottant, s'empresser d'aller lui tendre la main et le gendarme surpris, de lui intimer l'ordre de s'éloigner illico de lui. Il se tourna alors vers deux petits écoliers que leur maman accompagnait à l'arrêt du bus scolaire. Lui, à seulement cinq ans, mal fagoté et pieds nus, un seau en plastique vide au bout du poignet, allant solliciter d'aussi jeunes que lui en tenue d'écolier, sac au dos, en partance pour l'école. J'ai pu mesurer tout le drame qui se jouait sous mes yeux.
Confronté ainsi à l'innocence indiscutable de cet enfant, si tôt dénué du moindre droit, attention et compassion, jeté à peine sevré, pieds et poings liés, aux mains de cupides imposteurs. Avec la kyrielle de zélateurs qui polluent les média pour des causes fallacieuses, qu'est-ce qui fait que ces malheureux innocents n'aient personne pour prendre leur défense ? Pour un drame si évident que celui de ces enfants mendiants, seule la voix des tartuffes qui les exploitent tonne avec un infâme euphémisme sur leur sort, pour mieux le sceller en l'associant à la sacralité des daaras.
Faire mendier un enfant de cet âge n'a rien à voir avec une bonne éducation, qui plus est, se réclamant religieuse. Les conservateurs qui défendent ce fléau de nos temps, sont dans la bigoterie et non la dévotion. A bien les écouter l'on constate que leur argumentaire fourbe est un tissu de déni d'évidences et abus de bon sens, qu'il s'agit de mettre à nu, si l'on veut régler le problème de la mendicité dont ils font leurs choux gras.
Fioritures et faits inopportuns
Prenons l'argument qui donne pour prémisses des faits historiques comme quoi ceux que l'on vénère dans ce pays sont passés par les daaras. Les talibés de ces daaras mendiaient. Alors par voie de déduction, mendier serait une bonne valeur éducative de notre société, à perpétuer. L'imposture consiste à nier toutes spécificités à la mendicité actuelle, avec son cortège de malheurs et, nous faire croire qu'elle est identique dans ses formes et fond à ce qu'auraient vécu tel et tel vénérables dans le passé.
Les talibés mendiants d'aujourd'hui seraient par conséquent les vénérés de demain. L'évidence du contraire de ce qu'ils veulent nous faire croire, illustrée récemment avec la mort tragique dans la Médina des tout-petits, est totalement niée dans ces arguments. Ils ne se fondent que sur des allégations hors propos du genre : «ils veulent éliminer les daaras et nous imposer l'école du colonisateur», «le président est contre l'islam», «sans mendicité on ne s'en sortira pas, à moins que l'Etat ne finance directement les maîtres de daaras», etc.
Darra (rien) et daara
Que de faux dévots veuillent nous faire croire qu'il est absolument nécessaire de faire subir la mendicité à des enfants de bas âge, cela ne m'émeut pas, ils sont dans leur rôle. Mais pour la République le devoir envers ces enfants est de préserver leurs droits et veiller à ce qu'ils ne subissent en toute impunité de préjudices des adultes. La déclaration universelle des droits de l'homme consacre que tous les enfants ont droit à l'éducation élémentaire gratuite. Qu'à huit heures du matin, il y ait plus de tout-petits et d'adolescents qui tendent la main dans les rues de la capitale, que d'écoliers qui vont en classe, est très inquiétant pour l'avenir de ce pays.
Les autorités ne peuvent démissionner devant ce fléau, parce que simplement intimidées par des dévots qui n'entendent par le terme "avenir" qu'une seule chose, l'au-delà. Les attentes de notre nation ne seront satisfaites que si l'État prend ses responsabilités vis-à-vis de ces jeunes qui ont droit à une éducation. Cet Etat n'a pas vocation à nuire à quelque organe du système éducatif que ce soit ce faisant et surtout pas aux daaras. Proclamer que la lutte contre la mendicité des enfants est une atteinte grave à l'enseignement de l'islam dans notre pays, relève d'une duperie grotesque de conservateurs, motivée par la phobie de changement.
L'on a guère plus de foi parce qu'on a été mendiant dans sa vie, non plus ne connait-on mieux le Coran pour ça. A la place d'arguments consistants l'on ne nous sert que davantage d'amalgames, de leurres habituels, de calomnies personnelles et de menaces apocalyptiques. Il faut arrêter. L'État n'a aucun problème avec ceux qui enseignent l'islam, bien au contraire, il cherche à leur faire rattraper le retard qu'ils ont sur l'école française, en proposant une modernisation avec des financements à la clé. Par contre il aurait un problème avec d'obscurs maîtres coraniques, certains bigots, d'autres pédophiles ou trafiquants occasionnels, qui exploitent les enfants et les torturent sous nos yeux.
Comment se fait-il qu'avec tant d'enfants mendiant dans les rues, le spectacle d'enfants assis à psalmodier le Coran sous l'œil d'un maître, soit devenu si rare de nos jours? Ce paradoxe est révélateur. Il faut sauver ces enfants de la nation. Les honnêtes et sincères Oustaz de daaras sont attendus dans cette lutte contre l'imposture. Un dévot, c'est quelqu'un qui au nom de sa foi, ne transige pas avec la vérité.
DERNIÈRE MINUTE - Sous pression internationale, la RDC expulse les membres de "Y’en a marre" ainsi que les activistes burkinabè arrêtés sur son sol ce weekend
Kinshasa, 18 mars 2015 (AFP) - Face aux protestations internationales, les militants pro-démocratie sénégalais et burkinabè arrêtés ce week-end ont été expulsés par avion mercredi soir de République démocratique du Congo (RDC), a constaté un journaliste de l'AFP, dans une affaire qui illustre la crispation du climat politique dans le pays.
Les militants sénégalais ont décollé de Kinshasa à 21H30 (20H30 GMT) sur un vol Brussels Airlines et les militants burkinabè à 21H50 (20H50 GMT) sur un vol Turkish Airlines, selon un journaliste de l'AFP présent à l'aéroport.
Un peu plus tôt dans la journée, Lambert Mende, porte-parole du gouvernement congolais, avait déclaré à l'AFP que ces militants arrêtés dimanche à Kinshasa allaient "être expulsés du pays". "C'est la meilleure solution que nous avons trouvée", avait-il ajouté.
Répondant à un "vœu" de son homologue sénégalais Macky Sall, le président congolais Joseph Kabila avait décidé "d'ordonner l'arrêt des poursuites contre les quatre sujets sénégalais et burkinabè", avait-il précisé lors d'une conférence de presse.
Tout est parti d'une conférence organisée samedi dans la capitale sur la bonne gouvernance et la démocratie par des militants du mouvement congolais Lutte pour le changement (Lucha) et de célèbres organisations de la société civile venues du Sénégal et du Burkina Faso.
Selon l'ambassade des Etats-Unis, pays qui a parrainé en partie la rencontre, "certains" membres ou proches du pouvoir congolais étaient également "présents".
Alors que le débat sur un éventuel troisième mandat du président Kabila agite la RDC, les militants étrangers arrêtés dimanche appartenaient à "Y'en a marre", acteur majeur du combat contre un troisième mandat du président sénégalais Abdoulaye Wade (2000-2012), et au "Balai citoyen", en pointe dans la "révolution" qui a chassé le président burkinabè Blaise Compaoré en octobre 2014.
Un journaliste aussi arrêté, Eric Izami, de la chaîne congolaise privée Antenne A, a été libéré mardi soir.
"Actes de violence"
Le pouvoir congolais avait rapidement accusé les militants étrangers de préparer des "actes de violences" dans le pays. M. Mende a affirmé que les enquêteurs ont trouvé des "tenues militaires" et une "documentation assez intéressante dans (les) valises" des militants arrêtés, comme un livre intitulé "Le retour des jihadistes".
Il a aussi expliqué que "100.000 dollars" avaient été trouvés "dans un établissement bancaire de Kinshasa pour payer les différents frais" liés à leurs activités, une "cagnotte" constituée selon lui grâce à "certains pays qui ont pignon sur rue ici".
Qualifiant face à la presse les militants à d'"apprentis exportateurs de révolution", il a souligné que "les enquêtes continuent".
"Il est considéré que aussi bien les journalistes, les diplomates, tous ceux qui étaient là doivent coopérer avec la justice pour qu'on comprenne exactement les tenants et les aboutissants de ce qui s'est passé, qu'est-ce que ces gens venaient chercher", a-t-il insisté.
Revenant sur l'appui des Etats-Unis à la rencontre, il a souligné que, pour la RDC, "c'est un acte totalement inacceptable et (...) que le gouvernement a des explications à recevoir".
Le climat s'est fortement crispé en RDC depuis des manifestations du 19 au 22 janvier qui ont fait, essentiellement dans la capitale, entre 27 et 42 morts, selon les sources.
Les contestataires dénonçaient un projet de révision de la loi électorale qui aurait permis de prolonger le mandat du président Kabila après la fin 2016, date de la fin de son quinquennat, alors que la Constitution lui interdit de briguer un nouveau mandat.
Certains manifestants disaient vouloir s'inspirer de la "révolution" anti-Compaoré au Burkina.
Mardi matin, à Goma, dans l'est de la RDC, des jeunes de Lucha, mouvement qui revendique une meilleure gouvernance et le respect de la démocratie, avaient manifesté pour obtenir la libération des militants arrêtés dans la capitale.
Leur manifestation a été brutalement réprimée par la police, qui a arrêté une dizaine de militants, dont une femme. Tous ont été libérés mardi soir mais ils ont "subi la torture et du chantage par les agents de l'ANR", l'Agence nationale de renseignement, a accusé Lucha.
Avant l'expulsion, la mobilisation internationale n'avait cessé de s'accentuer.
Le Burkina et le Sénégal sont montés au créneau, et la Mission de l'ONU en RDC (Monusco) a dit avoir contacté les "institutions compétentes pour que les interpellés puissent être libérés".
La Belgique, ancienne puissance coloniale, s'est inquiétée d'un "resserrement de la liberté d'expression et de l'usage disproportionné de la force, ainsi que du risque de détentions arbitraires".
L'arrestation des militants est le "tout dernier signe alarmant de la répression de manifestations pacifiques" et "le signe d'une répression inquiétante de la liberté d'expression et de réunion en RDC", a condamné l'organisation de défense des droits de l'Homme Human Rights Watch (HRW).
ET ARCELOR PROMIT LA LUNE
Contre l’autorisation d’exploitation du gisement du Falémé, le groupe sidérurgique s’engageait à construire un port minéralier à Bargny-Sendou, à ériger un chemin de fer Tamba-Diamniadio, à créer 10 000 emplois…
IBRAHIMA FALL DE SENEPLUS |
Publication 18/03/2015
Dans un courrier adressé au Président Abdoulaye Wade (alors au pouvoir), le 2 février 2007, ArcelorMittal promettait monts et merveilles à l’État du Sénégal. D’abord, le groupe sidérurgique, par le biais du vice-président de son département des Mines, MP Singh, situe les réserves du Falémé à plus de 750 millions de tonnes. Un chiffre à donner le tournis. Tous les rêves fleuris étaient permis pour le régime de Wade, souligne La Lettre du Continent dans son édition de ce mercredi.
Et ce n’était pas tout. Pour étoffer sa correspondance, histoire d’attirer le chaland, Singh a sorti la calculette. Époustouflant ! "Sur la base des hypothèses retenues, les revenus pour le gouvernement (sénégalais) augmenteront de 2 milliards $ (1000 milliards de francs Cfa) à 2,9 milliards $ (environ 1500 milliards de francs Cfa) sur les vingt années de production, soit une moyenne de 150 millions $ (75 milliards de francs Cfa) par an au lieu de 100 millions $ (50 milliards de francs Cfa) par an comme indiqué dans le cadre du plan d’investissement précédent."
Et à en croire La Lettre du Continent ArcelorMittal s’engageait à construire un nouveau port minéralier à Bargny-Sendou, à ériger un chemin de fer entre Tamba et Diamniadio, à augmenter la redevance minière de 3% à 5% et à créer 10 000 emplois "lorsque le projet fonctionnera en pleine capacité".
Les années passent et aucune de ses promesses n’est réalisée. Wade se fâche et porte plainte contre le groupe sidérurgique devant la Chambre arbitrale internationale de la CCI de Paris. Entretemps, le pouvoir change. Macky Sall, nouvellement élu président de la République, accepte la main tendue d’ArcelorMittal. Qui, pour échapper à une condamnation, accepte de débourser 150 millions de dollars (75 milliards de francs Cfa).
Des broutilles comparées aux 5 milliards de dollars (2500 milliards de francs Cfa) que l’aciériste aurait dû payer au Sénégal, selon le cabinet américain Gustavson Associates. Et surtout à ses promesses écrites noires sur blanc.
On connaît la suite- tollé général, la société civile réclame une enquête, cafouillage du gouvernement-, mais pas la fin.
Historien de formation et ancien ministre de l’Education nationale sous le régime de Me Abdoulaye Wade, Kalidou Diallo n’est pas un homme à user de la langue de bois. A cœur ouvert avec "L’As", il est revenu sur son militantisme politique, ses rapports avec Karim Wade et Me Wade. Homme du sérail, l’ancien ministre de l’Education nationale s’est aussi prononcé sur les mouvements d’humeur des enseignants, du primaire au supérieur.
L’As : Etes-vous toujours au parti démocratique sénégalais ?
Kalidou Diallo : J’ai quitté le parti démocratique sénégalais (Pds) depuis mars 2013.
Vous êtes un ancien communiste aussi ...
En 1989, j’étais en Union Soviétique en tant que membre du Bureau politique du Pit pour voir l’impact de Gorbatchev et de la Perestroïka sur l’évolution du communisme et les fondements historiques de cette situation. De retour de Moscou, j’ai présenté un rapport pour dire que le communisme tel que je le concevais est dépassé parce que l’Urss qui en était le modèle est presque en lambeaux. J’ai fait un rapport pour dire que le communisme est condamné à se démocratiser et que le capitalisme est contraint à se socialiser et il y aura une rencontre des valeurs universelles de deux systèmes et qu’on va vers un système de valeurs mondiales.
Dans ce cas, comment êtes vous devenu libéral alors ?
Abdoulaye Wade m’a décelé en 2006. Il m’a adressé un courrier pour dire qu’il a décidé de me nommer membre de l’administration générale du Pds, chargé des questions syndicales, universitaires. Et qu’il a instruit Abdoulaye Faye pour que le parti ne réfléchisse plus sur ces questions sans se référer à mes analyses. J’étais une sorte d’expert pour le Pds sur les questions de l’université. C’est de là d’ailleurs que j’ai travaillé avec la crème actuelle de la jeunesse de Macky Sall : Thérèse Faye, Abdou Mbow, Birame Faye, Moise Sarr. C’est après que Me Wade a décidé d’institutionnaliser nos relations parce qu’il disait qu’il voulait créer un nouveau type de syndicalisme au Sénégal. Un syndicalisme de développement et non de grève. J’ai beaucoup travaillé à ce que Me Wade accepte la Cnts et se rapproche de Modou Guiro. Il avait une certaine conception de la Cnts qui, pourtant, n’était plus affiliée à un parti politique. Le grand paradoxe du Pds, c’est que tout en étant anti-syndicat, il a favorisé la création de syndicats et entretenu des syndicats qui ne sont pas très représentatifs. Or les syndicats dans lesquels se trouvent les travailleurs ont l’impression que le régime leur est hostile.
En septembre 2007, le Président Wade m’a demandé de venir le voir dans sa seconde résidence. Il me dit : "professeur, j’ai appris que vous êtes un grand spécialiste des questions syndicales en Afrique. Depuis que je suis là en 2000, j’ai augmenté les salaires, amélioré les statuts et la formation, mais aucun syndicat ne m’a jamais félicité. Je veux savoir pourquoi et aidez-moi à le comprendre". Je lui ai dit qu’il est responsable de cette situation. Il me répondit : "ah bon" ! Je lui ai dit : "Oui, vous entretenez des syndicats qui ne sont pas représentatifs et votre option idéologique est contre le syndicalisme. Donc, c’est normal que les syndicats se méfient de vous. Et le syndicat que vous entretenez n’ose pas vous féliciter, sinon ses membres vont quitter parce qu’il y a une culture de participation et de contribution qui a changé les choses". Il m’a demandé de lui faire un rapport dans deux jours. Je lui ai proposé un délai de deux semaines.
Le lendemain, par hasard, le Président Macky Sall, Abdou Fall et Ablaye Faye sont venus le voir. Il leur a raconté les détails de nos échanges et émis le souhait que je l’accompagne en Arabie Saoudite où il était invité par le Roi pour faire le pèlerinage. Quand Me Wade m’a appelé, je lui ai dit que je ne pouvais pas partir parce que je devais terminer ma thèse de doctorat d’Etat. Macky Sall a pris le téléphone pour me dire en puular : "Quand un Président a besoin de toi pour le pays, il faut l’accepter car le jour qu’il te tournera le dos, ce sera fini". Alors je suis parti avec lui. Au retour, il m’a nommé ministre-conseiller et après, ministre de l’Education nationale en 2009. Je n’avais pas encore pris la carte du Pds. J’ai pris la carte du Pds en 2011 en même temps que Karim Wade. Nous sommes entrés le même jour au comité directeur du Pds. Le Pds était un peu hostile à nous.
En 2009, après les élections locales, le Président Wade a convoqué Karim Wade et moi. Il a dit à Karim Wade : "Beaucoup de gens se sont plaint en disant que la Génération du Concret a gêné le Pds lors des élections. Il faut donc que tu dissolves la structure". Karim a répondu à Me Wade : "M. le Président, je dis non parce que la Génération du concret, c’est mon bébé comme le Pds est le vôtre. Moi je considère que le Pds et le Ps, c’est la même chose du point de vue des pratiques et des hommes. Avec la Génération du Concret, je veux créer une structure qui voit la politique autrement". On s’est séparé dans le désaccord. Me Wade lui a dit : "Tu penses que tu peux réussir en politique sans le Pds et les hommes qui ont été toujours avec moi ?". Karim Wade répond : "Oui, je peux réussir en politique avec les gens de ma génération, de ma vision, qui sont dans tous les partis d’ailleurs. On va se retrouver en tant que nouvelle génération". C’est pourquoi parfois, j’étais très mal à l’aise quand j’entendais les gens parler de dévolution monarchique.
En fin 2010, j’étais avec Karim Wade et Robert Bourgi à Téhéran. On était parti pour négocier le financement des Daaras modernes. Bourgi a dit à Karim : "Pour la présidentielle de 2012, le Président Wade par rapport à son âge et tout ce bruit-là, je pense que ce n’est pas évident. Tu dois prendre tes responsabilités et te présenter candidat de la Génération du Concret. Si tu ne passes pas, tu le seras la prochaine fois. Tu pourras réussir à deux conditions : que tu fasses le terrain pour connaître le Sénégal et que tu parles une langue locale". Karim a promis que dès son retour il le fera.
La veille du second tour, des membres de la Commission Européenne m’ont demandé s’il y a une relève au Pds. Je leur ai répondu que je ne vois pas de relève dans le Pds parce que le Pds est managé et structuré de telle sorte qu’il n’y a pas de relève. Mais je sais que Karim peut l’être. Parce qu’il est le bras constructeur et investisseur des réalisations de Wade. S’il accepte de s’investir dans la Génération du Concret, il aura de l’avenir. Et 48 h après la défaite de Me Wade, j’ai envoyé à Karim un long email pour dire qu’on a perdu la présidentielle, mais qu’on aille aux législatives sous la bannière de la Génération du Concret. Et si on obtient un député, ce sera lui et on aura un noyau de base pour l’avenir. Karim Wade ne m’a pas répondu jusqu’à ce jour.
Et lorsque j’ai décidé de quitter le Pds, Karim m’a appelé (c’est à 10 jours de son emprisonnement). Ce jour-là, je suis allé chez lui au Point E et on a eu une discussion pendant une heure. A un certain moment, on s’est chamaillé et j’ai boudé pour retourner dans ma voiture. Il m’a suivi et m’a tiré de la voiture et il me dit : "Kalidou honnêtement, maintenant je t’écoute et dis-moi ce que tu attends de moi". Je lui ai répondu que je lui ai toujours conseillé de prendre ses responsabilités à travers la Génération du Concret, mais que cela n’a jamais été son option. Qu’il a opté d’intégrer et de travailler dans le Pds. Lorsqu’il prendra le pouvoir au Pds, on dira que c’est une dévolution monarchique. Je considère que mon option est meilleure. Il me dit d’accord. Je lui réponds : "mais c’est trop tard parce que j’ai décidé de quitter et même de travailler avec le Président Macky Sall à travers le mouvement que j’ai créé".
Vous faites croire à Karim Wade qu’il a de l’avenir avec la Génération du concret et vous le lâchez pour Macky Sall. pourquoi cette attitude ?
Karim et Me Wade ne m’ont jamais parlé de la dévolution monarchique du pouvoir. Ce n’était pas dans leurs intentions. Cela n’a jamais été l’option de Me Wade. Je ne sais pas ce qui s’est passé pour qu’il y ait cette idée dans la tête des Sénégalais. Mais lui aussi (Ndlr, Karim) qui est une forte personnalité n’a pas contribué à dissiper cette idée. En privé, il n’a jamais montré qu’il est soumis à son père, mais de l’extérieur les gens pensent le contraire.
Selon vous, pourquoi Karim Wade a hésité à prendre son destin en main ?
D’abord, il ne voulait pas gêner son père. Son père ne voulait pas non plus. Ensuite, il était conscient que l’entourage politique de son père n’était pas favorable. C’est très difficile dans la pratique de faire face au parti de son père. La Génération du Concret n’était pas politique, elle n’était pas structurée et il n’y avait pas de réunion. Avec des gens comme Assane Ba, Abdoulaye Baldé, Cheikh Diallo etc, nous n’avons jamais tenu une réunion ensemble.
Avez-vous rendu visite à Karim Wade en prison ?
Non, je ne suis pas allé le voir. Et j’ai expliqué une fois les raisons. Lorsque j’ai perdu mon fils aîné, tout le Sénégal est venu me présenter des condoléances sauf lui et d’autres. Mais je dis toujours que je suis de tout cœur avec lui.
Qu’est-ce qui vous a poussé à soutenir le président Macky Sall ? vous êtes donc un transhumant ?
C’est lui qui m’a appelé. Dans l’histoire politique du Sénégal, les hommes politiques ont la culture de s’opposer et de se retrouver. C’est le cas de Galandou Diouf et Lamine Guèye, Lamine Guèye et Senghor, Senghor et Abdoulaye Wade, Abdou Diouf et Abdoulaye Wade et pour Macky Sall, regardons l’avenir. Quand vous regardez l’histoire des bureaux politiques et des directions politiques, vous verrez que c’est un brassage.
Même lorsque Macky Sall était dans l’opposition, à chaque fois qu’il avait besoin de moi en tant que ministre de l’Education nationale pour intervenir dans un collège, un lycée, je l’ai aidé. Les Youssou Touré et Ameth Suzanne Camara, on a été des amis jusqu’à ce que cette histoire éclate. Ce sont des mesures administratives qui ont été prises contre eux et je ne le regrette pas. Si c’était à refaire, j’allais le faire. Ameth Suzanne Camara avait abandonné sa classe du mois d’octobre à mars et son directeur d’école a fait un rapport. Son inspecteur a coupé son salaire. Et Dieu m’est témoin, chaque mois il venait dans mon bureau et je lui donnais son salaire. Je lui disais que c’est mon soutien. Ses frères et sœurs en sont témoins. Il a même été arrêté un jour pour être envoyé en prison, c’est moi qui suis intervenu. Jusqu’à présent, je ne sais pas pourquoi il m’attaque.
Pour Youssou Touré, je peux dire que nous sommes restés des amis dans le syndicat, même en tant que ministre on a beaucoup travaillé. Lui aussi, ce qui s’est passé n’était pas de ma responsabilité. Un rapport de l’Inspection d’académie de Dakar a démontré les pratiques qu’il faisait dans l’école. C’est l’inspecteur qui l’a suspendu. Malgré cela, on continuait à collaborer. Lorsqu’ils ont eu des difficultés, le Président Macky Sall qui était dans l’opposition m’a appelé pour me dire : "j’ai deux enseignants qui ont perdu leur situation de salaire". Je lui ai répondu : "M. le Président, si vous me donnez des instructions, même en dehors du gouverne ment, je l’applique". D’ailleurs, lorsque Macky Sall m’appelait, Ameth Suzanne Camara était dans mon bureau. J’ai appelé l’inspecteur pour lui demander d’arrêter la sanction. Et Ameth Suzanne Camara a réclamé un rappel de son salaire.
Quels sont vos rapports avec me Wade ?
Abdoulaye Wade continue à être mon maître, mon papa, ainsi que Mme Wade. Je leur suis reconnaissant pour tout ce qu’ils ont fait pour moi. Wade est d’une générosité inégalable. Même le jour où je devais rencontrer Macky Sall, je l’ai averti et il m’a appelé pour me dire : "Vas-y et s’il te demande de travailler avec lui pour le Sénégal, il faut accepter. Mais s’il te demande d’intégrer son parti, il faut être prudent". On échangeait des email jusqu’à un moment. Une fois à Paris, je l’a appelé pour lui rendre visite, mais j’ai eu l’impression qu’il ne voulait que je vienne.
Quelle appréciation faites-vous des attaques de me Wade contre la famille de Macky Sall ?
J’ai fait mon mémoire de maîtrise sur les grandes familles du Fouta. Donc je connais l’histoire des grandes familles. Je sais que par sa famille le Président Macky Sall appartient au Sébbékoliyabé et je connais ce qu’ils représentent dans le Fouta. C’étaient des collaborateurs de l’armée de Koly et même lorsque l’Almamiya est venu, il était obligé de collaborer avec eux. Donc, ils sont des torodos. Maintenant, le fait que le Président Wade le dise, on peut considérer que c’est un père qui s’adresse à son fils. Et je comprends également l’attitude d’un père qui a été déçu par le comportement de son fils par rapport à l’affaire Karim Wade.
Est-ce une raison d’arrêter la traque des biens mal acquis ?
Est-ce que vous connaissez le général Pétain ? C’est lui qui avait livré la France à l’Allemagne lors de la Seconde Guerre mondiale. Au nom de ce qu’il avait fait pour la France, après les procès de la Seconde Guerre mondiale, on n’a pas appliqué la justice sur lui au nom de ce qu’il avait fait pour son pays. Le Président Wade, au nom de ce qu’il a fait pour le Sénégal, pour moi la justice peut être faite. Je souhaite que le Président Macky Sall prenne la mesure de ses responsabilités et qu’il dépasse cette situation. En tant que président de la République, il aura plus de sérénité dans sa gouvernance.
Dans quelle mesure les syndicats sont-ils responsables de la politisation de l’école ?
Je vais inverser la question. Parce que la vocation de tout syndicat, c’est la défense des intérêts des travailleurs. Par exemple, la grève du Saes. Il ne s’agit pas de questions salariales, mais institutionnelles parce que c’est un problème d’orientation majeure. Aux Etats Unis, les universités sont autonomes et sont considérées comme des associations. Et il y a des conseils d’administration où il y a une représentation extérieure, mais partout il y a l’autonomie. En France, la loi Savary en 1984 a créé des conseils d’administration, mais ce sont les universitaires qui étaient toujours majoritaires. C’est à partir de 2010 avec Sarkozy qu’il y a eu des modifications très fortes et le ministre de l’Enseignement supérieur nomme le recteur, oriente et fixe les frais d’inscription. Alors, la réforme actuelle au Sénégal, c’est à peu près la même chose. Je pense que le Saes et les autres syndicats ont raison. Hier (Ndlr, vendredi), ils ont fait de grandes avancées. D’après les informations que j’ai eues, le gouvernement est prêt à revoir les textes. Et s’ils n’ont pas signé hier un protocole d’accord, c’est que le Saes a introduit une nouvelle revendication, c'est-à-dire les accords de 2011 sur par exemple la réforme des grades. Le Saes veut profiter de la situation pour en faire un accord unique. J’espère bien qu’ils trouveront un accord lundi. Donc, on ne peut pas dire que ce sont les syndicats qui sont responsables de cette situation.
Je pense que de plus en plus la politisation syndicale a diminué, même si les partis politiques tenteront toujours de contrôler les syndicats. Maintenant, c’est aux syndicats de montrer qu’ils ont la force de ne pas être politisés. Aujourd’hui, tous ces syndicats qui étaient proches des partis politiques sont ouverts aux nouveaux corps de l’enseignement qui sont devenus majoritaires dans le système et qui ont créé un syndicat de type "alimentaire", parce qu’ils étaient sacrifiés. Ils n’avaient pas de salaire et n’avaient pas le droit d’aller en grève, il fallait qu’ils se battent pour être reconnus.
Quelle solution aux grèves cycliques ?
On ne peut pas faire des omelettes sans casser des œufs. Il faut voir d’abord ce qui provoque les grèves. Moi-même, j’ai été victime des grèves, pourtant je suis de la famille.
Est-ce les ponctions de salaires qui ont fait peur aux enseignants ?
Si j’avais été suivi, il n’y aurait pas autant de grèves. Parce que les textes sont très clairs. Le salaire, c’est après service fait. Et aucune organisation syndicale dans le monde ne peut soutenir des mois de grève sans salaire. Au Sénégal, si on applique les textes, il y aura des grèves, mais pas d’une telle ampleur. Mais les situations politiques sont telles que les régimes ont peur de mécontenter les syndicats. C’est la puissance de l’éducation dans le pays qui fait que les gouvernements sont obligés de faire avec les syndicats, malgré les critiques et les grèves.
Vous semblez imputer la responsabilité au ministre de l’Enseignement supérieur. Est-ce sa vision qui pose problème ou y a-t-il un manque d’implication des syndicats ?
Le Pr Mary Teuw Niane a la vocation, l’engagement et normalement il doit réussir. Mais je lui reproche deux choses. Du fait de son volontarisme et de son engagement, j’ai eu le sentiment qu’il n’a pas suffisamment collaboré avec le syndicat. Or, la structuration est faite de telle sorte qu’on ne peut rien faire à l’université sans le Saes, le Sudes et les étudiants. Dans le comité de réflexion sur l’enseignement supérieur que dirigeait le Pr Souleymane Bachir Diagne, il n’y avait aucun syndicat. Cela a été une erreur de départ. Le fait de voter la loi cadre sans revenir aux enseignants a été une erreur de coaching. Donc, il a eu un excès de confiance par rapport à la force de la loi, or ça ne marche pas avec les enseignants du Supérieur. Les hautes autorités ont compris cette situation.
Que pensez-vous de la loi sur les daaras modernes, qui est récusée par certains maîtres coraniques ?
Pour l’essentiel, je suis l’auteur du texte. L’inspection des Daaras modernes, la fédération des associations des maîtres coraniques et tout le processus pour recenser les daaras, j’en suis l’auteur. Nous avions organisé un congrès présidé par le Premier ministre et on a signé une convention. Les 10 milliards pour le financement des daaras, c’est également nous qui avions négocié cela et Karim Wade avait signé la convention. Mais j’ai eu l’impression qu’il y a eu un problème de coaching du nouveau ministre de l’Education par rapport à cette question. Les personnalités fortes qui soutenaient le projet se sont senties délaissées au profit d’autres. Même le fait d’aller voir directement les Khalifes généraux ne règle pas les problèmes. C’est comme en politique, les "ndigeul" ne sont pas toujours respectés. C’est la Ligue des maîtres coraniques qui est allée voir le Khalife général des mourides pour lui exprimer son désaccord. Je pense qu’il sera très difficile, avec ces contestations, de revenir à quelque chose de sérieux. Quand il y a un mauvais coaching, c’est fini. Les gens interprètent très mal les choses alors que c’était un projet noble, mais mal expliqué.
Que pensez-vous de l’appel à candidatures au pds pour la présidentielle de 2017 ?
Je comprends parfaitement qu’à la veille d’un verdict on change de stratégie, pour qu’on dise que c’est un candidat qui a été condamné. Pour moi, Karim Wade n’a pas besoin de ces coups de pouce là. Il a suffisamment de personnalité, de force et de vision pour voler de ses propres ailes. Je sais qu’il n’est pas demandeur, mais on ne peut empêcher des militants de l’exprimer.
Jusque tard dans la nuit, les trois "y en a maristes" étaient encore dans les locaux de l'Agence nationale des renseignements de la Rdc où ils sont retenus depuis trois jours, en même temps que d'autres jeunes venus du Burkina et des journalistes venus des EtatsUnis. Malgré l'intense lobbying du ministère des Affaires étrangères, ils ne sont pas encore tirés d'affaire. Madame Reyhane Sow Thimbo, le consul honoraire du Sénégal, est en train de tout faire pour les tirer d'affaire. Hier, son fils Ibrahim Thimbo et son chargé d'affaires leur ont apporté à diner. Une fois dans les lieux austères, les visiteurs sont privés de leurs téléphones, d'où l'impossibilité pour eux d'entrer en contact avec l'extérieur. Hier donc, Malal Talla, Aliou Sané et Fadel Barro ont communiqué les numéros de téléphone de leurs proches pour que le gouvernement puisse les rassurer qu'ils se portent bien.
Un conseiller dépêché de Libreville
Instruit par le Président Macky Sall, Mankeur Ndiaye a écrit une lettre d'excuses dans laquelle il rappelle les relations cordiales entre nos deux pays, qu'il a déposée à l'ambassade de la Rdc à Dakar. Mais le gouvernement congolais qui les considère comme des terroristes n'avait pas encore lâché du lest, jusqu'au moment où nous mettions sous presse. Les autorités congolaises se sont réunies longuement hier soir au niveau de l'agence, mais nos sources ne sont pas en mesure de révéler les décisions sorties de la réunion. Mais, selon nos informations, un diplomate sénégalais venu de Libreville est attendu aujourd'hui à Kinshasa pour prêter main forte à Reyhane Sow qui est née et a grandi dans ce pays où elle a été nommée en 2010 par Me Wade, en remplacement de Abou Thimbo, son défunt époux qui est aussi oncle du Président Macky Sall.
Un conseiller dépêché de Libreville (bis)
La crainte des autorités consulaires sénégalaises, d'après nos informations, est justement la durée de la garde-à-vue qui peut être prolongée infiniment. Car, selon des sources congolaises, malgré la fin de la durée légale de la garde-à-vue ils peuvent rester encore dans les locaux de l'Aner, si la carte diplomatique ne réussit pas. Quid de leur état de santé ? "Ils sont avec des Burkinabé, mais c'est le Sénégal qui a réagi avec plus de vigueur. Ils ont eu de la chance car le quartier Massina où ils se produisaient est réputé dangereux. Mais Dieu merci, ils n'ont pas été brutalisés et ils sont sains et saufs. Maintenant la diplomatie est en action pour les libérer", a affirmé le Consul honoraire.
Y en a marre
Interpellée sur l'arrestation de trois membres du mouvement "Y en a marre" au Congo, Thérèse Faye a marqué sa solidarité à ces derniers qui, indique-t-elle, sont des jeunes Sénégalais, même si leurs positions sont contraires. Cependant, elle révèle que cette arrestation prouve l'avancée de la démocratie sénégalaise. " Ce qu'on peut dire au Sénégal en toute liberté, dans la paix et la tranquillité, n'est pas valable ailleurs ", révèle la patronne de la Cojer qui rappelle que le Sénégal est un Etat de droit qui vit la liberté d'expression. "Le Sénégal est un Etat démocratique et ses responsables incarnent cette démocratie, et au premier chef le président de la République ", souligne Mme Faye.
Mamadou Sèye libre
Pendant que des membres de la famille libérale ont passé hier leur première nuit en prison, l'ancien directeur général du quotidien "Le Soleil", Mamadou Sèye, en est sorti hier. Il était en détention depuis presque 15 mois pour un présumé détournement de fonds à hauteur de 339 millions de FCfa. Il a été arrêté sur la base d'un rapport de la Cour des comptes pour sa gestion courant 2006.
Renvoi
Restons dans le monde judiciaire pour dire que l'affaire Aida Ndiongue et cie, examinée hier par le tribunal régional hors classe de Dakar, a de nouveau fait l'objet d'un renvoi. Le juge a demandé à se dessaisir du dossier qui sera renvoyé à la troisième chambre. Selon certaines indiscrétions, le magistrat a reçu notification pour siéger au niveau des chambres africaines extraordinaires. Notre source a estimé qu'il était sage que le juge prenne cette décision.
Manœuvres
Macky Sall doit bien surveiller ses arrières. Hier, une délégation du Parti socialiste conduite par son boss Ousmane Tanor Dieng a rencontré des émissaires de la Ligue démocratique (Ld) conduite par son secrétaire général Mamadou Ndoye. Même si pour le moment rien n'a filtré des débats, il y a de quoi avoir peur de l'autre côté quand on sait que les deux formations sont souvent en phase sur bien des questions d'ordre national car en 2007 les deux partis avaient appelé au boycott des législatives, puis en 2009 avec une participation remarquée aux Assises nationales, ils ont cheminé ensemble pour porter Khalifa Sall à la mairie de Dakar avec comme premier adjoint Cheikh Guèye de la Ld. Les deux délégations, ayant d'importantes convergences de vue, engagent leurs partis respectifs à poursuivre, chacun en ce qui le concerne, les initiatives communes déjà en cours sur le terrain.
Les populations de Médina Fall extension râlent
Les populations de Médina Fall à Thiès ne sont pas du tout contentes et elles l'ont exprimé de vive voix. Les raisons de leur courroux, les zones réservées dans le plan de masse du tout nouveau quartier, pour abriter en cas de besoin des infrastructures sociales de base comme un hôpital, un terrain de sport, un château d'eau, etc., sont en train d'être morcelées en parcelles et vendues à d'autres personnes qui sont en train d'y construire. Selon Moussa Sarr du collectif des habitants de Médina Fall extension, le plus grave est que ceux qui construisent sur ces sites sont incapables de montrer un titre de propriété. Il s'y ajoute, à l'en croire, que les populations vivent également le calvaire du manque d'eau et d'électricité avec son corollaire l'insécurité. Et comme si cela ne suffisait pas, se désole-t-il, une fonderie est en train de s'installer, avec tous les risques qu'elle comporte sur la santé des populations en général et des enfants en particulier.
Les populations de Médina Fall extension râlent (bis)
Selon Moussa Sarr, le cadre de vie dans le quartier est ainsi fortement agressé et même les zones réservées à des espaces verts sont occupées de façon irrégulière et anarchique. Il renseigne que les populations n'entendent plus baisser les bras devant un tel sinistre. Selon lui, toutes les autorités compétentes ont été saisies par voie épistolaire. Il s'agit du Gouverneur de la région, du Sous-préfet, du maire de Thiès-Nord, du service de l'urbanisme, du cadastre, etc. Mais malheureusement, se désolet-il, les correspondances sont restées jusqu'ici sans aucune réponse. A la suite d'une quatrième réunion qui a regroupé toutes les populations de Médina Fall Extension, dit-il, "nous avons décidé, après avoir averti les autorités, de nous opposer désormais à toute construction sur ces sites bien identifiés dans le plan de masse".
Saint-Louis
Les membres du mouvement citoyen Andandoo Défar Ndar (Adn) de Saint-Louis ont renouvelé leurs instances. Ils ont renouvelé leur confiance à leur coordonnateur Adama Kane Diallo qui a rempilé. Suite à cela, le patron des jeunes de l'Adn a fait face à la presse. Il dénonce ce qu'il considère comme "informel". Il dresse un tableau noir de l'équipe dirigée par Amadou Mansour Faye. "La ville est devenue plus sale qu'elle ne l'était dans le passé ; l'insécurité règne partout, l'assainissement de certains quartiers comme les Hlm, Léona, Darou et Diamaguène laisse à désirer. Tout le monde sait qu'il n'a pas beaucoup plu à Saint-Louis. Pourtant, cette équipe avait fait de ces fléaux une promesse électorale qu'elle allait régler dans les six premiers mois. Que nenni ! Saint-Louis attend toujours malheureusement", regrette Adama Kane Diallo qui dénonce aussi l'occupation anarchique des grandes artères comme l'avenue Général De Gaulle où les marchands ambulants dictent leur loi. Cette même situation, selon le leader des jeunes du mouvement mis sur pied par Abd'El Kader Ndiaye, est perceptible au niveau du cimetière Thiacka Ndiaye. "La gestion de la mairie est négative et SaintLouis ne manque pas de cadres compétents qui peuvent la sortir de l'ornière, du sous-développement et des maux qui la gangrènent tous les jours", soutient M. Kane Diallo. L'équipe municipale et les jeunes de la Cojer apprécieront.
Les acteurs du "mono filament" crient leur désarroi
Les professionnels de la pêche ont déploré avec amertume l'attitude de certaines forces de l'ordre qui confisquent leur matériel de pêche en leur interdisant formellement de pratiquer cette technique de pêche qui leur rapporte beaucoup. Face à cette situation qu'ils décrient, ils sont résolument engagés à poursuivre le combat jusqu'au bout, tout en invitant le chef de l'Etat Macky Sall à intercéder en leur faveur en vue de les aider à résoudre ce problème, face à ces opérations récurrentes de saisie de leur matériel de pêche. Venus de la Langue de Barbarie, du Gandiolais, de la zone de Diama Yélaar et autres localités de la région Nord, ils ont tenu un sit-in. Pour les contestataires, de nombreuses familles dépendent de cette technique de pêche pour survivre et résoudre leurs problèmes économiques et sociaux.
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DERNIÈRE MINUTE - L'attaque d'un musée de Tunis fait vingt deux morts dont vingt touristes étrangers - Deux individus armés de Kalachnikov identifiés comme les auteurs de la tuerie
Vingt deux personnes, dont vingt touristes étrangers, ont été tuées mercredi dans une attaque menée par des hommes armés contre le musée du Bardo, à Tunis, la première attaque meurtrière à viser des étrangers depuis la révolution tunisienne.
Cette "attaque terroriste", selon le porte-parole, touche le pays pionnier du Printemps arabe qui, contrairement aux autres Etats ayant vécu des mouvements de contestation en 2011, a jusqu'ici échappé à une vague de violences ou de répression.
Une centaine de touristes se trouvaient dans le musée lorsque "deux hommes ou plus, armés de Kalachnikov" ont attaqué le musée du Bardo, le plus célèbre de la capitale.
La "majorité des touristes ont été évacués" et "les unités anti-terroristes sont entrées dans le musée", a précisé le porte-parole, en précisant que le quartier était bouclé.
Une touriste française évacuée par les forces de sécurité a raconté à la chaîne française i-Télé qu'elle avait dû avec un groupe de touristes français se "retrancher" dans une salle du premier étage du musée quand les tirs ont éclaté. Elle a fait état dans un premier temps de tirs à l'intérieur du musée, puis ensuite à l'extérieur.
Les autorités tunisiennes n'ont pas dévoilé la nationalité des morts.
Le ministère italien des Affaires étrangères, cité par les agences italiennes, a indiqué que deux Italiens avaient été blessés et une centaine mis en sécurité par les forces de l’ordre tunisiennes après l’attaque contre le musée à Tunis. Des touristes présents voyageaient avec le croisiériste Costa.
La panique est énorme
Le président de la République, Béji Caïd Essebsi, va s'adresser aux Tunisiens, a indiqué à l'AFP le porte-parole de la présidence, Moez Sinaoui. Le Premier ministre Habib Essid s'est de son côté réuni avec les ministres de l'Intérieur et de la Défense.
Cette attaque "vise notre économie", a déclaré sur la radio Mosaïque FM Mohsen Marzouk, le conseiller politique du président, en faisant allusion à l'importance du secteur du tourisme pour la Tunisie. "Mais il ne faut pas que nous laissions ce coup nous affecter. Et je suis sûr que le monde gardera sa confiance en nous", a-t-il ajouté.
Selon des journalistes de l'AFP, d'importants renforts policiers ont pris place autour du Parlement et du musée.
La télévision nationale montrait des images de l'évacuation de Tunisiens et d'étrangers courant sous la protection des forces de l'ordre.
Le musée du Bardo, qui abrite une exceptionnelle collection de mosaïques, est mitoyen du Parlement, où les travaux ont été suspendus après les tirs.
"La panique est énorme", a écrit la députée Sayida Ounissi sur Twitter, en précisant que la fusillade est intervenue "en pleine audition des forces armées sur la loi antiterroriste.
"En plus des députés, le ministre de la Justice, des juges et plusieurs cadres de l'armée étaient sur place", a-t-elle précisé.
Depuis la révolution de janvier 2011, la Tunisie a vu émerger une mouvance jihadiste responsable de la mort de dizaines de policiers et de militaires, selon les autorités.
Liée au réseau Al-Qaïda, la Phalange Okba Ibn Nafaâ est considérée comme le principal groupe jihadiste de Tunisie, actif dans la région du mont Chaambi, à la frontière avec l'Algérie.
De 2 000 à 3 000 Tunisiens combattraient par ailleurs dans les rangs des jihadistes à l'étranger, en Syrie, en Irak et en Libye. Cinq cents autres jihadistes tunisiens sont pour leur part rentrés au pays, selon la police, et sont considérés comme l'une des plus grandes menaces pour la sécurité de la Tunisie.
Des Tunisiens combattant avec le groupe Etat islamique (EI), très actif en Syrie et en Irak, ont par ailleurs menacé leur patrie ces derniers mois.
Selon l'EI, un Tunisien a participé à l'assaut contre l'hôtel Corinthia à Tripoli qui a fait 9 morts en janvier, et un autre a mené un attentat suicide à Benghazi, deuxième ville de Libye.
Des Tunisiens combattant avec l'EI ont par ailleurs menacé leur patrie ces derniers mois.
En avril 2002, un attentat suicide contre une synagogue à Djerba (sud) avait fait 16 morts parmi les étrangers --14 Allemands et deux Français -- ainsi que cinq Tunisiens. En juin, le porte-parole d'Al-Qaïda avait revendiqué l'attentat.
LES VÉRITÉS DE KHALIFA SALL
Emprunt obligataire de la ville de Dakar - Lettre du maire socialiste au ministre de l'Économie et des Finances
Le bras de fer qui oppose la mairie de Dakar et le gouvernement n’a pas encore livré tous ses secrets. Les deux camps, aussi bien la mairie de Dakar que le ministère de l’Economie et des Finances affûtent leurs armes. EnQuête qui avait ébruité cette affaire, a pu parcourir les dernières réponses livrées par le maire de Dakar, Khalifa Sall, à la lettre du ministre de l’Economie et des Finances. Une missive bien salée...
Le ton est polémique et les arguments visiblement travaillés par une armada de conseillers. Dans cette correspondance qui répond à la lettre N°00205 du 27 février 2015, mais qui n’est parvenue à son destinataire que le 3 mars 2015 à 16 heures 45 minutes, le maire de Dakar, Khalifa Sall affûte son angle d’attaque pour sans doute mieux se libérer de l’étau des Finances.
Si en effet "la Ville s’en remet définitivement au Conseil régional de l'épargne publique et des marchés financiers (CREPMF) et s’attend à la confirmation de la décision autorisant l’émission de l’emprunt obligataire, décision fondée sur l’instruction N°36/2009 du 23 novembre 2009", elle s’empresse d’attirer l’attention de l’Etat sur les "risques" de voir le Sénégal perdre sa "crédibilité", s’il persiste dans la voie empruntée.
"Votre décision risque d’entacher la réputation de notre pays, notamment dans sa capacité à respecter sa signature et ses engagements internationaux", écrit en effet le maire de Dakar. Dans cette lettre dont l’identité des "ampliataires" renseigne sur la stratégie choisie, les bailleurs de fonds occupent une place centrale.
La lettre-réponse de Khalifa Sall est adressée au Fonds monétaire international (FMI), à la Banque mondiale (BM), à l’USAID et à la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest (BCEAO). L’Agence française de développement est citée dans l’argumentaire du maire de Dakar, dans la partie relative aux aspects financiers de l’emprunt obligataire, du fait que sur les 19,7 milliards retenus comme encours de la dette envers le secteur bancaire, les 16,3 milliards concernent l’Agence française de développement (AFD) et la Banque ouest africaine de développement (BOAD).
Et ce n’est sans doute pas un hasard si on retrouve encore l’Agence française et la Fondation Bill Gates ensemble dans beaucoup d’initiatives comme cet "atelier sur les conditions pour favoriser l’accès des collectivités africaines aux marchés obligataires (Lab municipal bond markets)", qui se tiendra le 27 mars prochain au siège de l’AFD à Paris.
Officiellement, c’est un atelier, qui "s’insère dans un mandat donné par le Gouvernement éthiopien à la Fondation Bill Gates pour préparer un rapport sur les financements innovants assis sur les marchés de capitaux à présenter à Addis Adéba". Comme par hasard, "il est vivement souhaité une présentation par Monsieur le Maire de l’expérience de la Ville de Dakar dans la préparation d’un emprunt obligataire", selon les termes du document parcouru par EnQuête.
Eléments de réponse
La lettre-réplique de Khalifa Sall au ministère de l’Économie et des Finances Amadou Bâ s’intéresse aux arguments juridiques et financiers avancés par les services du ministre de l’Économie, des Finances et du Plan pour disqualifier la procédure d’emprunt obligataire.
L’aspect financier de la structure de l’endettement de la mairie de Dakar est une mine d’informations. "Le tableau fait ressortir une moyenne annuelle de remboursement de 3,5 milliards en 2015 et 2016", alors que "ce montant est ramené à 1,6 milliard pour la période allant de 2017 à 2024 et moins de 400 millions pour la période allant de 2025 à 2034.
Ce qui fait dire à Khalifa Sall que "la ville de Dakar, au regard du niveau actuel de ses recettes, n’aura aucune difficulté pour honorer ses engagements financiers envers le secteur bancaire". Ce, d’autant plus que "le montant de la patente collectée par la ville ne va pas subir de modification substantielle". C’est "sous cet angle que la Ville de Dakar a élaboré son budget de l’année 2015".
Ne tiennent pas non plus la route, dans la logique de la Mairie de Dakar, les arguments consistant à dire que 6,2 milliards de francs Cfa ont été décaissés par l’Etat "pour apurer des factures d’électricité de la ville de Dakar". Réponse : "depuis 2004, l’Etat s’est engagé à payer les factures d’éclairage public de toutes les collectivités locales" et que "la convention que l’Etat a signée avec la Senelec dans le cadre du règlement des dettes croisées ne concerne pas spécifiquement la ville de Dakar, mais toutes les collectivités locales du Sénégal".
Dans la même veine, il est relevé, que la participation de l’Etat dans la gestion des ordures "ne bénéficie pas à la ville de Dakar, mais à l’Entente Cadak Car". Mieux, "la ville de Dakar prend en charge, chaque année sur son budget à hauteur de deux milliards, la gestion des autres déchets qui ne sont pas pris en compte par l’Entente Cadak Car".
Dans tous les cas, relève Khalifa Sall, "depuis l’indépendance de notre pays, les charges relatives à la gestion des ordures ménagères sont supportées par l’Etat qui, sous une forme ou une autre, s’est toujours substitué aux collectivités locales". A suivre...