On a comme l’impression que la vie, la nôtre, la vôtre aussi, s’arrêterait à cette fameuse date du 23 mars, suspendus que nous serions à l’épilogue d’un procès, celui du détenu Karim Wade jugé pour enrichissement illicite supposé, et quasi superstar d’une sorte de feuilleton judiciaire qui s’impose à nous. Entre ces témoins plus ou moins «crédibles», ces vrais ou faux prête-noms, cet ancien président de la République métamorphosé en père inconsolable, son combat pour faire libérer son fils bien-aimé, cette « suspecte » Cour de répression de l’enrichissement illicite(Crei), cette accusation «instrumentalisée» ou ces avocats de la défense convaincus que leur client est entre le détenu politique, le bouc émissaire et la victime d’un simulacre de justice qu’ils condamnent avec passion etc.
En début de semaine, Me Amadou Sall, l’un des avocats de Karim Wade, prononçait d’ailleurs, et en toute irresponsabilité, des mots d’une bassesse indigne d’un ancien ministre de la Justice (fonction qu’il occupera sous le régime d’Abdoulaye Wade), au mépris des institutions, au mépris de la Nation, et surtout au mépris de citoyens qu’il n’hésitera pas à mettre en danger, comme si leur vie se monnayait au rabais.
Puisqu’il leur demandera, alors qu’il participait à une manifestation de soutien à Karim Wade dans la banlieue de Dakar, d’être les bras armés d’une résistance populaire accrochée à ses gourdins, ses pilons et ses écumoires dérisoires, si et seulement si Karim Wade devait rester en prison après le 23 mars. Se contentant de n’être que des marionnettes déguisées en boucliers. Pas un mot sur les éventuelles conséquences de cette « résistance » comme il dit, ni sur la probable riposte des forces de l’ordre, rien sur les pots cassés, et à quel prix d’ailleurs ? Non, les citoyens ne sont pas de la chair à canon, qu’on ne les prenne pas en otage !
Que Me Amadou Sall puisse douter de la crédibilité de la Crei, c’est son droit le plus absolu. Et rien ne l’empêche non plus de penser que ses arguments juridiques ne serviront à rien ou de penser que son combat est perdu d’avance : «Karim Wade sera emprisonné le 23 mars», disait-il. Idem s’il veut faire de cette affaire la triviale revanche de Macky Sall contre le Parti démocratique sénégalais(Pds) et contre la famille Wade.
On peut aussi comprendre ses prises de position braquées, son indéfectible soutien à Karim Wade, ou ses combats politiques, mais on avale difficilement que l’ancien garde des Sceaux puisse se moquer de nos institutions et des valeurs de la République. Ni qu’il puisse menacer la stabilité de l’Etat du Sénégal, que l’on donne d’ailleurs l’impression de vouloir pousser à la faute : à lui de prendre de la hauteur, et de ne pas réprimer pour réprimer.
Me Amadou Sall déclarait à qui voulait l’entendre que Macky Sall ne passerait « pas une seule nuit au Palais » s’il venait à « emprisonner Karim Wade ». Des propos qui lui ont valu d’être envoyé à la prison de Rebeuss comme son client, mais pour « atteinte à la sûreté de l’Etat » et « offense au chef de l’Etat ». La vie ne s’arrête pourtant pas au 23 mars !
IVRE DE POUVOIR
DR. YAYA ABDUL-AZIZ JAMUS JUNHUNG BABILI MASSA JAMMEH
Dans la capitale gambienne, il est partout. Son Excellence le professeur, Cheikh, El Hadji, Dr. Yaya Abdul-Aziz Jamus Junhung Babili Massa Jammeh est «momifié» à travers des posters géants. C’est le culte de la personnalité. Et c’est le point de ressemblance de toutes les dictatures. Contrairement aux autres autocrates qui sombrent dans des réalisations démesurées, lui est juste obnubilé par le rêve de conserver son pouvoir.
On ne peut pas échapper à cette tyrannie iconographique. Banjul. Serrekunda. Bakau. Senegambia. Kololi. Partout, on marche sous le regard accompagné du sourire de Yaya Jammeh. Dans toutes les artères, les affiches géantes, célébrant l’hyper puissance de Yaya Jammeh, sont placardées.
Elles chantent ses réalisations et mettent en relief le culte de personnalité commun à toutes les dictatures. Elles font foison : «Nous vivons mieux qu’il y a 20 ans». «Consommons ce que nous produisons. Produisons ce que nous consommons.» «A true brother». Le chauffeur de taxi sourit de dépit : «A f.. brother. Yes»
Pour approcher l’œuvre de Son Excellence le professeur, Cheikh, El Hadji, Dr. Yaya Abdul-Aziz Jamus Junhung Babili Massa Jammeh, il faut remonter l’avenue Independance drive. Le minuscule stade de foot, témoin de la célébration de ses 20 ans, fait partie de sa collection de réalisations.
«Mais, personne ne va jouer au foot dans ce stade malgré la qualité de la pelouse. Il dit que c’est pour la célébration des activités de l’Etat», explique-t-on à Banjul. Et les locaux de l’Assemblée nationale étincelants de blancheur. La State house, là où il régente en maître absolu, se trouve aussi dans ce périmètre ultra-sécurisé. On aperçoit le Palais présidentiel au fond d’une impasse versant sur la route qui mène au marché central de Banjul. Mais, il est impossible de s’approcher de ce cadre idyllique de l’extérieur.
Dans ce lot d’affiches géantes, il y a une qui chante la gloire de ses réalisations. Pourtant, il ne fait pas partie de la race de ces autocrates qui construisent des infrastructures gigantesques. Ou des autoroutes à quatre voies et des canaux d’irrigation. En prenant soin d’ajouter une panoplie de monuments épais à leur gloire. «Il aurait pu construire des hôpitaux. A Serrekunda, il n’y a pas d’infra
structures sanitaires de renom. Parce que les populations sont obligées de rejoindre Banjul ou Kanifo. Voilà la réalité des faits...», avance un homme, croisé à Sayeer Jobe avenue située dans la deuxième ville gambienne.
En Gambie, la vie tourne, bien sûr, exclusivement autour du natif de Kanilaï. Dans certains foyers, on raille la diffusion en boucle sur la Gamtel (télévision gambienne) de ses périmètres champêtres. Après, on se rabat sur les chaînes de télévision sénégalaises pour suivre l’actualité et des programmes de divertissement. Car, les médias gambiens sont occupés à diffuser la «propagande» de Yaya Jammeh ou à mettre en boucle de la musique. Ou les miracles de sa science médicinale.
«Il nous prend pour des ignorants. Quand on a arrêté les auteurs du putsch aux Etats-Unis, il était venu à la télévision pour dire que les Etats-Unis respectent la Gambie. Quand ils ont été libérés, par contre, il n’est pas revenu nous parler. Personne ne peut censurer les infos», raille dans un éclat de rire un contempteur de Son Excellence.
Le silence est brisé.... Jusqu’ici, on entendait juste les bruits des activistes qui ont réussi à gagner la diaspora et y ont trouvé un exil à perpétuité. Eux ont choisi de dénoncer les crimes commis dans leur pays même s’ils voient toujours resurgir les fantômes de Jammeh. Au sein de cette jeunesse ravagée par la drogue, il y a des hommes qui mesurent l’étendue des efforts à faire. Même si le système mis en place ne permet pas l’aménagement de quelques plages de contestation.
«Ce pays n’est pas encore béni... Depuis 20 ans, on est sous le joug du Dr. Un jour, ça va changer parce qu’il n’y a que le pouvoir divin qui est éternel. Mais, si on me sponsorise, je suis capable de le renverser», disserte un jeune homme. Lui voit l’exemple derrière Amdallaï. Comme plusieurs de ses copains. Certains ont été subjugués par leur séjour au Sénégal.
L’un d’eux : «Quand j’ai vu à Dakar des gens manifester pour réclamer l’augmentation des salaires, c’était comme un rêve. Quand j’ai vu les élèves affronter les Forces de l’ordre sans peur, c’était un nouveau monde que je découvrais. On est encore loin du Sénégal.»
«C’est la démocratie. On est encore loin de ce niveau. En Gambie, pas de grève. Pas de marche. Pas de job. A moins d’être Nia ou un soldat. Ce sont les chouchous du Président», renchérit quelqu’un d’autre. «Il ne reste plus de bœuf parce qu’on en abat chaque jour dans les camps», poursuit-il.
Culte de la personnalité
Aujourd’hui, le pays est obligé de faire face à une situation économique tendue. Car, le Dalasi est en chute libre par rapport au Franc Cfa qui fait partie évidemment des habitudes commerciales des Gambiens. Selon les popula
tions, l’introduction des billets de 200 et 500 Dalasi est imminente pour faire face à l’inflation. Un commerçant : «Et il paraît qu’il va pousser le chauvinisme jusqu’au bout en mettant sa photo dans ces billets de banque. Alors que le Président soutenait que la Gambie appartient aux Gambiens et que les attributs de l’Etat ne doivent pas être personnalisés. Que de paroles en l’air...»
Mise en circulation des billets de 200 et 500 Dalasi
En tout cas, cette situation économique pousse les jeunes à continuer à entretenir leur rêve suprême : Rallier l’Eldorado européen pour «échapper» à cette ambiance de «terreur».
«On va tous partir et laisser la Gambie à Jammeh. Et si on peut amener nos mamans à Karang, on le fera parce qu’on n’est pas ses esclaves. En faisant le recensement, on remarquera qu’il y a plus d’étrangers que de Gambiens dans ce pays. Tout le monde est parti en England (Angleterre), Germany (Allemagne) ou en Turquie et aux Etats-Unis.»
En attendant, Yaya Jammeh n’a pas réussi à confisquer à ces jeunes leur rêve... européen ou américain. La plupart chassent l’âme sœur le long des plages de Kololi qui ressent... les coûts de la dégradation des droits de l’Homme. C’est déjà une victoire contre lui. Dans ce huis clos.
IVRE DE POUVOIR
DR. YAYA ABDUL-AZIZ JAMUS JUNHUNG BABILI MASSA JAMMEH
Dans la capitale gambienne, il est partout. Son Excellence le professeur, Cheikh, El Hadji, Dr. Yaya Abdul-Aziz Jamus Junhung Babili Massa Jammeh est «momifié» à travers des posters géants. C’est le culte de la personnalité. Et c’est le point de ressemblance de toutes les dictatures. Contrairement aux autres autocrates qui sombrent dans des réalisations démesurées, lui est juste obnubilé par le rêve de conserver son pouvoir.
On ne peut pas échapper à cette tyrannie iconographique. Banjul. Serrekunda. Bakau. Senegambia. Kololi. Partout, on marche sous le regard accompagné du sourire de Yaya Jammeh. Dans toutes les artères, les affiches géantes, célébrant l’hyper puissance de Yaya Jammeh, sont placardées.
Elles chantent ses réalisations et mettent en relief le culte de personnalité commun à toutes les dictatures. Elles font foison : «Nous vivons mieux qu’il y a 20 ans». «Consommons ce que nous produisons. Produisons ce que nous consommons.» «A true brother». Le chauffeur de taxi sourit de dépit : «A f.. brother. Yes»
Pour approcher l’œuvre de Son Excellence le professeur, Cheikh, El Hadji, Dr. Yaya Abdul-Aziz Jamus Junhung Babili Massa Jammeh, il faut remonter l’avenue Independance drive. Le minuscule stade de foot, témoin de la célébration de ses 20 ans, fait partie de sa collection de réalisations.
«Mais, personne ne va jouer au foot dans ce stade malgré la qualité de la pelouse. Il dit que c’est pour la célébration des activités de l’Etat», explique-t-on à Banjul. Et les locaux de l’Assemblée nationale étincelants de blancheur. La State house, là où il régente en maître absolu, se trouve aussi dans ce périmètre ultra-sécurisé. On aperçoit le Palais présidentiel au fond d’une impasse versant sur la route qui mène au marché central de Banjul. Mais, il est impossible de s’approcher de ce cadre idyllique de l’extérieur.
Dans ce lot d’affiches géantes, il y a une qui chante la gloire de ses réalisations. Pourtant, il ne fait pas partie de la race de ces autocrates qui construisent des infrastructures gigantesques. Ou des autoroutes à quatre voies et des canaux d’irrigation. En prenant soin d’ajouter une panoplie de monuments épais à leur gloire. «Il aurait pu construire des hôpitaux. A Serrekunda, il n’y a pas d’infra
structures sanitaires de renom. Parce que les populations sont obligées de rejoindre Banjul ou Kanifo. Voilà la réalité des faits...», avance un homme, croisé à Sayeer Jobe avenue située dans la deuxième ville gambienne.
En Gambie, la vie tourne, bien sûr, exclusivement autour du natif de Kanilaï. Dans certains foyers, on raille la diffusion en boucle sur la Gamtel (télévision gambienne) de ses périmètres champêtres. Après, on se rabat sur les chaînes de télévision sénégalaises pour suivre l’actualité et des programmes de divertissement. Car, les médias gambiens sont occupés à diffuser la «propagande» de Yaya Jammeh ou à mettre en boucle de la musique. Ou les miracles de sa science médicinale.
«Il nous prend pour des ignorants. Quand on a arrêté les auteurs du putsch aux Etats-Unis, il était venu à la télévision pour dire que les Etats-Unis respectent la Gambie. Quand ils ont été libérés, par contre, il n’est pas revenu nous parler. Personne ne peut censurer les infos», raille dans un éclat de rire un contempteur de Son Excellence.
Le silence est brisé.... Jusqu’ici, on entendait juste les bruits des activistes qui ont réussi à gagner la diaspora et y ont trouvé un exil à perpétuité. Eux ont choisi de dénoncer les crimes commis dans leur pays même s’ils voient toujours resurgir les fantômes de Jammeh. Au sein de cette jeunesse ravagée par la drogue, il y a des hommes qui mesurent l’étendue des efforts à faire. Même si le système mis en place ne permet pas l’aménagement de quelques plages de contestation.
«Ce pays n’est pas encore béni... Depuis 20 ans, on est sous le joug du Dr. Un jour, ça va changer parce qu’il n’y a que le pouvoir divin qui est éternel. Mais, si on me sponsorise, je suis capable de le renverser», disserte un jeune homme. Lui voit l’exemple derrière Amdallaï. Comme plusieurs de ses copains. Certains ont été subjugués par leur séjour au Sénégal.
L’un d’eux : «Quand j’ai vu à Dakar des gens manifester pour réclamer l’augmentation des salaires, c’était comme un rêve. Quand j’ai vu les élèves affronter les Forces de l’ordre sans peur, c’était un nouveau monde que je découvrais. On est encore loin du Sénégal.»
«C’est la démocratie. On est encore loin de ce niveau. En Gambie, pas de grève. Pas de marche. Pas de job. A moins d’être Nia ou un soldat. Ce sont les chouchous du Président», renchérit quelqu’un d’autre. «Il ne reste plus de bœuf parce qu’on en abat chaque jour dans les camps», poursuit-il.
Culte de la personnalité
Aujourd’hui, le pays est obligé de faire face à une situation économique tendue. Car, le Dalasi est en chute libre par rapport au Franc Cfa qui fait partie évidemment des habitudes commerciales des Gambiens. Selon les popula
tions, l’introduction des billets de 200 et 500 Dalasi est imminente pour faire face à l’inflation. Un commerçant : «Et il paraît qu’il va pousser le chauvinisme jusqu’au bout en mettant sa photo dans ces billets de banque. Alors que le Président soutenait que la Gambie appartient aux Gambiens et que les attributs de l’Etat ne doivent pas être personnalisés. Que de paroles en l’air...»
Mise en circulation des billets de 200 et 500 Dalasi
En tout cas, cette situation économique pousse les jeunes à continuer à entretenir leur rêve suprême : Rallier l’Eldorado européen pour «échapper» à cette ambiance de «terreur».
«On va tous partir et laisser la Gambie à Jammeh. Et si on peut amener nos mamans à Karang, on le fera parce qu’on n’est pas ses esclaves. En faisant le recensement, on remarquera qu’il y a plus d’étrangers que de Gambiens dans ce pays. Tout le monde est parti en England (Angleterre), Germany (Allemagne) ou en Turquie et aux Etats-Unis.»
En attendant, Yaya Jammeh n’a pas réussi à confisquer à ces jeunes leur rêve... européen ou américain. La plupart chassent l’âme sœur le long des plages de Kololi qui ressent... les coûts de la dégradation des droits de l’Homme. C’est déjà une victoire contre lui. Dans ce huis clos.
NOYÉS À JAMMEH
REPORTAGE - AU CŒUR DU QUOTIDIEN TOURMENTÉ DES GAMBIENS
Plus de deux mois après le putsch manqué, la Gambie est toujours dans un climat de terreur et de peur qui anesthésie les populations avides de liberté. Et de changement. Mais, Yaya Jammeh, qui a vacillé le 30 décembre dans son fauteuil de dictateur, a remis le couvercle dans ce pays abandonné à son triste sort.
Le temps n’a pas mangé l’affiche. Sourire ravageur, chapelet autour de la main, canne en l’air, Yaya Jammeh invite l’Afrique à respecter les droits de l’Homme. C’est le vestige du dernier Sommet de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples tenu à Banjul. C’était en 2013. L’usure a curieusement épargné le poster géant implanté à l’entrée de la capitale gambienne. Mais, la vérité n’a jamais quitté Jammeh qui confine son peuple dans un huis clos pernicieux.
Plus de deux mois déjà... Mais la traque des putschistes est-elle vraiment finie ?
Pas pour leurs parents. Ni pour les citoyens. Les cauchemars, les souvenirs atroces, les questions sans réponses continuent de tourmenter la vie des Gambiens qui portent encore le deuil d’un pays perdu entre les mains d’un homme régnant en maître absolu dans cette enclave abandonnée à ellemême. A Jammeh !
Aujourd’hui, les populations sont emmurées dans un silence conditionné par la peur d’un homme qui a préféré mythifier et mystifier son histoire plutôt que de l’écrire avec l’encre de la démocratie. Faisant du combat pour la pérennisation de son pouvoir qui est fait d’affrontements internes et de purges sanglantes, dont l’écho ne s’est pas tout à fait dissipé.
Vingt ans après son accession à la tête de l’Etat, il n’est pas encore temps pour lui de regarder l’histoire en face. Toute l’histoire. Sans peurs ni tabous. Mais le poids de la peur, qui a longtemps étouffé les témoignages, se fissure. «Les morts ne font pas de mal... Pourquoi, il continue de traquer les gens après le coup d’Etat. C’est étouffant», chiale un commerçant.
Depuis le coup d’Etat avorté du 30 décembre 2014, la chasse à l’homme n’a pas connu de répit. Il a déclenché une purge dévastatrice au sein de l’Armée. Et les civils ne sont pas épargnés. Jusqu’à présent, les parents, les amis des personnes impliquées dans le coup d’Etat sont embrigadés et jetés en prison.
«Oui ! ça ne connaît pas de répit. Pourquoi ? Les Papas et mamans des putschistes n’ont rien fait. Mais, le Président maintient la pression sur les gens pour décourager ceux qui risqueraient à tenter un autre putsch. Ce sont des exactions et des arrestations arbitraires. De toute façon, personne n’ose le dénoncer...», regrette un quinqua.
Un autre : «Regardez l’histoire d’un élément du putsch qui a été tué deux mois seulement après son mariage. Il est venu de Londres. Heureusement que sa femme vit en Angleterre. Mais, les Nia ont arrêté son frère et un de ses amis. Comme s’ils étaient responsables de ses actes. C’est du n’importe quoi. Malheureusement, il n’y a personne pour dénoncer cette situation.»
Aujourd’hui, le sujet est évoqué du bout des lèvres. Depuis deux mois, les agents de la National intelligence agency (Nia) sont lâchés pour retrouver les complices des effrontés putschistes. Fondée en 1995, la Nia, bras... secret du pouvoir de Yaya Jammeh, procède encore «arbitrairement», sans respecter les droits de l’Homme, et jette à la sinistre prison Milles 2 et sans acte d’accusation, les personnes citées dans le coup d’Etat.
En cette matinée du mardi, les soldats suent sous un soleil accablant même si leurs visages ne dégagent aucune expression. Ils filtrent la circulation sur l’axe Banjul-Serrekunda : Car, il faut traverser six barrages de police et de l’Armée alternés le long du trajet.
Peur au ventre, les passagers et les chauffeurs sont obligés d’emprunter plusieurs fois le chemin de la... «mort». C’est le nom donné à cette minuscule autoroute à deux voies. Toute la zone est intoxiquée par les «soldiers». Ils sont redoutés : visages brûlés par le soleil, regards noirs et perçants, ils sont les piliers du régime de Jammeh. Chat échaudé...
Check-points : Passage de tous les dangers
Les consignes sont strictes : il faut mettre les mains en évidence, garder les mobiles (portables) à l’intérieur des poches et afficher un calme olympien. Doigts sur les Kalachnikov, les soldats, sur les dents, fouillent les véhicules de fond en comble. Ensuite, ils donnent l’ordre de passer les barrières ou acheminent le véhicule au poste de contrôle.
Pas de bol : de retour de Serrekunda, après un premier passage sans anicroche, le taxi est immobilisé devant le poste de contrôle improvisé à quelques mètres de cette route crevassée. On fouille les passagers, les malles arrières. Et même les portefeuilles. La peur anesthésie le plus intrépide. «Remontez ! Vous pouvez partir», ordonne le chef de poste. C’est la délivrance.
Dans le quotidien tourmenté des Gambiens, ces instants peuvent devenir fatals. N’est-ce pas ? «Il y a deux semaines (Ndlr : Trois semaines), les soldats ont tiré sur un driver (chauffeur) de taxi et son épouse parce qu’il a dépassé le check-point en ne comprenant pas une consigne du soldat. Et ils ont péri comme ça...», révèle le chauffeur.
Malgré la vague de répression, les infos circulent sous le manteau. Un interlocuteur : «Les gens suspects ou qui tentent de résister sont arrêtés et menottés avant d’être conduits à la police ou directement à Milles 2. C’est une situation horrible.»
Et pourtant... Ces dernières semaines, il aurait levé quelques restrictions. Les check-points ont été réduits sur l’axe Banjul-Serrekunda-Bakau. «Au lendemain du coup d’Etat, il fallait traverser une dizaine de barrages. En fin de compte, les chauffeurs refusaient d’aller à Banjul ou dans les autres villes parce qu’ils passaient la journée dans la circulation. C’est au moins, un acquis», sourit-on.
Il est vrai qu’il faut affronter un mur de protection jalonné sur un terrain soigneusement arasé pour dégager l’angle de tir. Il est aussi vrai qu’on ne croise pas des chars dans les rues gambiennes. Mais, les imposants bus des Gambian forces armed (Forces armées gambiennes) et des Gambian forces police (Forces de police gambienne) sillonnent la capitale sans arrêt.
Sans oublier la procession de policiers et de militaires qui circulent sans destination dans les entrailles d’une capitale qui ploie sous le poids de ces habitations en décrépitude.
Ces images sont le reflet d’un régime dictatorial ou rongé par la peur et qui traque un ennemi invisible. Et elles ne sont pas visibles uniquement dans le cœur de la Gambie. De Borra à Amdallaï, située dans le district du Lower Niumi de la région North Bank du pays, à la frontière avec le Sénégal et inversement-, les states gardes sont les sentinelles d’un Etat de terreur.
Enlèvements et arrestations
Dès l’entrée dans le territoire gambien, un véhicule de l’Armée prend en filature le vieux minibus. Ce jour-là, le chauffeur s’est rendu coupable d’un délit de «surcharge». Sans aucune retenue ou formule convenue, le conducteur sort précipitamment de son véhicule, gronde et insulte le vieux driver qui se confond en excuses.
«Si tu n’exécutes pas mes ordres, je te mets au gnouf...», enrage-t-il en réajustant son treillis flambant neuf. Et il poursuit son chemin comme... si de rien n’était. Partout, on y échappe pas : Il faut traverser les check-points, affronter le regard des militaires qui tiennent sans frémir leurs armes.
Et c’est immuable : Le véhicule est fouillé. Les passagers montrent leurs pièces d’identité. Et parfois, les sacs passés au peigne fin. «On dirait une prison. Quel pays», soupire, à travers sa bouche édentée, un sexagénaire. L’expression de ce dépit n’est pas suivie de commentaires. «C’est la première fois que tu vas en Gambie ? Fais attention aux commentaires dans les véhicules ou avec les chauffeurs de taxi. La plupart sont des espions», avait prévenu un habitué du pays croisé à la frontière.
La peur des Nia
Mercredi de chaleur à Banjul. On tourne sur Wellington liberation avenue, Nelson Mandela street et Didier Goddar street. Il flotte un air de suspicion autour du rendezvous. Etreints par la peur de la Nia, deux interlocuteurs, qui maîtrisent les réalités gambiennes, savent que la capitale est infestée de ces agents. Ils vont, ils viennent, ils tournent, ils errent et rodent avec leurs armes cachées.
Il dit: «La Gambie est un petit pays. On se connaît tous. On connaît les Nia parce qu’on est habitués à vivre avec eux. Ce sont les agents les plus dangereux parce qu’ils sont à la base de tous les enlèvements. Et il n’y a pas de procès. Par contre, personne ne comprend le silence de la communauté internationale par rapport à ce qui se passe dans ce pays qui abrite paradoxalement le siège de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples. D’autre part, ça se comprend parce que la Gambie ne présente aucun enjeu pour les grandes démocraties.»
L‘autre renchérit : «Personne n’ose remettre en cause ses décisions. C’est dieu sur terre. Récemment, il a interdit les cousinages à plaisanteries. Récemment, Dj Lama Lama, célèbre animateur, a été mis en quarantaine dans un camp parce qu’il a joué à ça. Les gens sont venus le cueillir à la radio. La Gambie est une prison à ciel ouvert même pour ceux qui sont en liberté.» Mais, l’espoir fait vivre : Car, le temps, qui a épargné cette affiche géante du natif de Kanilaï, lui jouera un sale tour un jour. «Peut-être bien sama bro (mon frère)...», répond-il.
Le sourire est, par contre, figé dans l’optimisme.
UNE SOMMATION INTERPELLATIVE POUR MOUSTAPHA NIASSE
L’action judiciaire sera lancée si Moustapha Niasse, le leader de l’Alliance des forces de progrès (Afp) ne répond pas dans les délais requis à la sommation interpellative de l’avocat du n°2 du parti, Malick Gackou et Cie, lui demandant de notifier l’exclusion de ces derniers. Le groupe des douze exclus (Malick Gackou et onze autres responsables de l’Afp) soutient que la décision d’exclusion n’a pas été notifiée aux concernés. Par conséquent, ils se considèrent membres de l’Afp et agissent en cette qualité.
Le groupe des douze membres de l’Alliance des forces de progrès (Afp) exclus par voie de presse, le vendredi 13 mars dernier, par le Comité ad hoc de ladite formation, vient de poser un premier jalon dans la préparation de sa riposte par rapport à une décision qu’il juge «arbitraire». Malick Gackou et cie ont pris avant-hier un avocat qui doit envoyer, par le biais d’un huissier, une sommation interpellative au secrétaire général de l’Afp, Moustapha Niasse lui demandant de notifier l’exclusion des responsables de son parti cités dans le communiqué envoyé à la presse vendredi 13 mars dernier.
Si Moustapha Niasse ne donne pas suite à leur requête, Malick Gackou et cie vont intenter une action judiciaire contre le patron de l’Afp aux fins d’annuler la décision du Comité Ad hoc du parti d’exclure son n°2 et onze autres membres et responsables «progressistes » Les exclus, jusqu’à preuve du contraire, se considèrent membres et responsable de l’Afp et agissent en cette qualité, tant que leur exclusion ne leur sera pas notifiée.
Au plan politique, Malick Gackou et cie sont en train, avec leur base, de mettre en place des stratégies de riposte. « Et nous nous ferons entre bientôt » soulignent nos sources. Les exclus se voient régulièrement pour décider de la conduite à tenir.
Rappelons que le N°2 de l’Afp et les onze membres et responsables «progressistes» exclus par le Comité Ad Hoc ont contesté la décision de Moustapha Niasse de ne pas présenter un candidat du parti à la prochaine présidentielle et de soutenir le Président sortant, Macky Sall.
«Je ne crains aucun lutteur, sinon je n’allais jamais faire carrière dans l’arène ». C’est la réponse de Gouye Gui aux questions des journalistes lors de l’open presse qui s’est tenu à son lieu d’entrainement habituel à l’école Diakhaye de Guédiawaye. Le poulain de Mor Fadam qui a trois défis à relever dans ce tournoi est décidé à battre Tapha Tine. Il retrouvera sur son chemin deux anciens adversaires dans la suite du tournoi, Zoss et Ama Baldé.
C’est un Gouye Gui des grands jours et surexcité que l’on a retrouvé dans son fief à Guédiawaye à l’occasion de l’open presse organisé par la RDV en vue de son combat face à Tapha Tine. Comme à son habitude le poulain de Mor Fadam n’y est pas allé par quatre chemins pour répondre aux questions des journalistes.
Interpellé sur son état de forme à quelques jours de cette affiche face au géant du Baol Gouye, il assure qu’il est enfin prêt à en découdre avec celui qui est annoncé comme le favori du grand tournoi de la TNT. « Aucun lutteur ne peut m’intimider, me demander si je e crains Tapha Tine c’est mal me connaitre. Il n’y a aucun lutteur que je crains dans l’arène.
Le jour du combat vous verrez s’il est plus fort que moi, j’y laisserai ma vie, ce ne sera pas une partie de plaisir pour mon adversaire. Cela je vous le garanti » a fait savoir Gouye Gui. Entouré de ses fans venus en masse à son lieu d’entrainement, il affirme qu’il est dans les bonnes dispositions pour gagner ce combat parce que ses coachs Mor Fadam et Ngaye Loum se sont bien occupés de lui, durant la préparation.
Ce dernier assure que « Gouye Gui a bossé très dur pour arriver à ce niveau aujourd’hui. S’il a l’opportunité de participer à ce tournoi c’es parce qu’il l’a bien mérité, on ne lui a pas fait de cadeau, il a le mérite d’en faire parti ».
Ngueye Loum soutient que son poulain n’est pas dans ce tournoi pour faire de la figuration mais bien pour gagner précisant que les combats vont être gérés les un après les autres ». Interpellé sur son état de forme Gouye Gui soutient être dans de bonnes dispositions pour gagner ce combat.
« Si vous regardez bien, j’ai diminué mon poids par rapport à mon dernier combat contre Zoss. Je suis bien dans ma peau, je ne me suis pas ménagé parce que ce combat représente beaucoup pour moi » a-ti dit. Non sans se soucier de la réputation de grand cogneur qu’est son adversaire du 4 avril, Gouye Gui rassure ses supporters et promets de répondre présent le jour du combat.
« On dit que Tapha Tine est un grand cogneur, j’espère qu’il va en donner le jour du combat. Ce ne sont pas des coups de poings qui vont me tuer ». Interpellé sur les enjeux de ce premier combat qu’il doit éviter de perdre pour bien se lancer dans le tournoi, Gouye répond :
« Il y a quatre lutteurs engagés, et ils font partis des meilleurs puisqu’ils ont fait leurs preuves, moi aussi. Je suis déjà dans la cour des grands je n’ai pas besoin de m’affirmer encore j’ai déjà prouvé que je méritais bien ma place dans ce tournoi et de figurer parmi les ténors. Je veux être le vainqueur avec l’aide de dieu. J’aborde les combats un à un. Je ne me fais pas de fixation sur les adversaires que je dois rencontrer. Chaque combat avec ses réalités. Je mettrai tous les atouts de mon coté pour remporter la victoire le jour du combat. Je me suis bien préparé pour gagner ce duel. Certains observateurs déclarent que la bagarre ne sera pas profitable à Gouye Gui n’en n’est pas si sur.
En effet il soutient que « vous ne verrez jamais Gouye Gui reculer devant un adversaire, bagarre ou lutte pure je répondrai présent, seule la victoire m’intéresse peu importe la manière. Dieu seul et plus fort que tout le monde, j’ai diminué mon poids c’est la stratégie de mes coach et je respecte leurs consignes. C’est ce qu’ils ont décidé qui est mieux pour moi, comme je vous l’ai souligné, on s’est préparé comme il faut pour faire face à l’adversaire ».
Un combat d’une grande importance pour nous. Sa Cadior est l’idole de Gouye Gui c’est grâce à lui qu’il est devenu lutteur. La défaite de Sa Cadior il y a 5 ans Gouye Gui veut prendre la revanche. Sa Cadior a été battu il y a 5 ans.
Le 4 avril sera historique pour Gouye Gui, ce duel face à Tapha Tine est le plus important parmi les combats du tournoi. Tapha n’est pas un grand bagarreur comme le prétendent certains observateurs, nous sommes parés à tout pour gagner ce combat. Je n’ai pas de problème de vivacité au coup de sifflet de l’arbitre vous verrez si je suis rapide ou pas ».
LA SIXIÈME EDITION DE "LA GRANDE NUIT DU MANDING" REPORTÉE EN MAI
Dakar, 19 mars (APS) - La sixième édition de "La grande nuit du Manding", initialement prévue le 3 avril, est reportée au 13 mai prochain, a annoncé à l'APS la chanteuse Mariétou Cissokho.
La manifestation se tiendra au Théâtre national Daniel Sorano, à Dakar. Elle est dédiée à Fatou Cissokho, une ancienne pensionnaire de cet établissement culturel, a-t-elle indiqué.
Lors de cette soirée culturelle prévue le 13 mai, à 20h, Mariétou Cissokho va lancer l’association "Anga Mousso Démé" (Soutenons les femmes, pour le bambara).
"Je compte travailler avec toutes les femmes pour combattre les violences faites aux femmes, en espérant que toutes les bonnes volontés se joindront à nous", a-t-elle expliqué.
"Je suis sensible à la cause des femmes et la mise sur pied de cette association en est là preuve. J'espère que durant cette soirée, mon message sera bien entendu par le public, pour une meilleure sensibilisation sur ces violences", a ajouté Mariétou Cissokho.
Elle dit vouloir faire, avec l’association "Anga Mousso Démé", en sorte que les femmes "victimes de violences" puissent "retrouver leur dignité".
Native de Tambacounda (est), Mariétou Cissokho a collaboré avec de nombreux musiciens, dont son frère koriste Baboulaye Cissokho, le claviste du ''Raam Daan'' Papis Ndiaye et l'ancien soliste du Super Diamono, Doudou Konaré.
En 2008 et 2009, elle s'est produite plusieurs fois au Théâtre national Daniel Sorano et a participé à des festivals, dont celui d’"Africa Fête".
Elle a aussi effectué des tournées à l'étranger, notamment dans les pays de la sous-région ouest-africaine, mais aussi en Europe et en Irlande, précisément au Festival of Word Cultures de Dublin.
L’arrestation à tous azimuts des responsables libéraux serait un piège pour le régime de Macky Sall. À en croire Momar Diongue, directeur de publication du magazine Visions Mag, de même que son confrère Momar Seyni Ndiaye, journaliste formateur, en procédant à ces arrestations en cascade, Macky Sall et régime sont tout simplement en train de tomber dans le piège du Parti démocratique sénégalais (Pds) qui voudrait que le verdict du procès de Karim Wade prévu pour le 23 mars prochain ne soit pas rendu dans un climat de sérénité, mais plutôt que de tension.
Interpellé sur les arrestations en cascade des responsables du Parti démocratique sénégalais (Pds), le journaliste, directeur de publication du magazine Visions Mag, Momar Diongue estime que l’actuel régime, avec ces interpellations, réagit conformément à la stratégie mise en place par le Pds. Il n’y a rien de surprenant, dit-il, dans ce qui se passe hormis le fait que le pouvoir est en train de tomber dans le piège du Pds qui voudrait donner une connotation entièrement politique à cette affaire. «Dès qu’il y’a eu le déclenchement par le pouvoir de Macky Sall, de ce qu’on appelle communément la traque des biens supposés mal acquis, et qui a suscité la réaction de la Cour de l’enrichissement illicite (Crei), Abdoulaye Wade avait dit à son parti qu’il fallait se battre sur trois niveau : judiciaire, politique et sur le plan médiatique. Le judicaire est derrière nous, parce que le procès a eu lieu, même s’il y’avait beaucoup de péripéties et aujourd’hui, on attend le verdict. Par contre, la bataille que le Parti démocratique sénégalais compte mener et poursuivre est celle sur le plan politique et médiatique. Et, c’est ce, à quoi on assiste aujourd’hui», argumente Momar Diongue.
Jugeant «légers» les arguments avancés pour justifier l’arrestation de certains responsables libéraux, le directeur de publication du magazine Visions Mag précise par ailleurs que la multiplication des arrestations ainsi que la sortie des jeunes de l’Alliance pour la République (Apr) illustrent à juste titre que le régime marche tout droit vers le piège tendu par le Pds. Ce dernier voudrait que le verdict ne soit pas rendu dans un climat de sérénité mais plutôt dans un climat fait de tension. «Autant moi, je peux comprendre l’arrestation de Me Amadou Sall qui a quasiment appelé à l’insurrection à Guédiawaye où il appelait la population à prendre des gourdins et pilons pour faire face aux forces de l’ordre le 23 mars prochain.
Autant je comprends son arrestation du fait des propos outrageants à l’endroit du chef de l’État dont –il dira, qu’il ne passera pas une nuit au Palais si jamais Karim était condamné. Mais je ne peux comprendre l’arrestation de responsables libéraux sur la base de simples suspicions et de suppositions. Je pense exactement le cas de ce maire, arrêté, parce que simplement, on a trouvé dans les locaux de sa municipalité des pneus destinés, dit-il, à entourer et à protéger les plants dans le cadre d’une opération de reboisement», déplore –t-il. Non sans mettre en garde la logique revancharde des jeunes « aperistes » qui disent qu’ils vont apporter la réplique aux libéraux. Car, dit-il, en procédant ainsi, les poulains de Macky Sall sortent carrément de leur rôle.
Abondant dans le même sens, le journaliste et formateur, Momar Seyni Ndiaye, pense que le pouvoir est dans une sorte de psychose. Estimant que la violence appelle la violence, le journaliste formateur a déploré la façon dont la Cour de l’enrichissement illicite (Crei) a conduit ce dossier.
Selon lui, tout ce qui se passe aujourd’hui trouve son origine dans la façon dont les poursuites ont été menées par cette juridiction spéciale. «Le procès Karim Wade est la base de cette tension. Car tous les actes que la Crei a eu à poser dans le cadre de la traque confortent la thèse disant que ce dossier est politique. Sur la liste de la Crei, il y’avait 25 personnes, il est quand même étonnant que seul Karim Wade puisse être arrêté, jugé et probablement condamné. Je ne cherche pas à disculper Karim Wade, mais le gouvernement doit savoir qu’il y’a eu trop de violence dans la démarche de la Crei vis-à-vis de Karim Wade. Car, de mon point de vue, c’est ça l’origine de la situation que nous vivons aujourd’hui. Car, malheureusement comme on le dit, la violence appelle la violence et le Pds est tombé un peu dans l’excès verbal grave et inacceptable à l’endroit du chef de l’État».
A l’en croire, le pouvoir actuel est tout simplement pris dans son piège. «Quand vous créez une situation, il faut savoir la gérer. Aujourd’hui, on va tout droit vers l’escalade. Je pense que le pouvoir a un peu des craintes par rapport à son avenir. Le pouvoir est dans une sorte de psychose du fait de la perte de la plupart des grandes capitales régionales lors des dernières locales. Cela lui fait penser à ce qui est arrivé au Pds en 2009. Les mesures économiques et sociales n’arrivent pas encore à régler la crise que traversent les Sénégalais. À cela s’ajoute le taux de croissance encore au bas de l’échelle comparé aux autres États de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa)».
LE MAIRE DÉPLORE LE RATTACHEMENT DU MARCHÉ CENTRAL À LA PRIMATURE
Les conseillers municipaux de Pikine ont voté, avant-hier, le budget de la ville fixé à 5 milliards 600 francs. Le premier magistrat de la ville, Abdoulaye Timbo, a saisi l’occasion pour déplorer le rattachement du marché central au poisson à la Primature.
La ville de Pikine va changer de visage. L’information a été donnée, avant-hier, en marge du vote de budget de la mairie par l’édile de la cité, Abdoulaye Timbo, par ailleurs, coordonnateur des responsables de l’Alliance pour la République (Apr) du département.
Le maire soutient compter sur l’appui de partenaires et surtout sur le concours des forces vives de la ville pour relever le défi. D’emblée, le premier magistrat s’est réjoui du climat convivial du vote empreint de sérénité et de sens de responsabilité, entre autre.
Aussi, il décline le caractère participatif du budget et énumère les objectifs de l’équipe municipale. «Nous allons travailler à faire des investissements dans la ville. D’ailleurs, on a prévu d’injecter 1 milliard de francs dans la cité.
Ce n’est e sera pas un chiffre prévisionnel, mais quelque chose de réalisable. 0n a voulu être réaliste. D’autant que nous avons un budget très réaliste battu autour d’émissions. Il n’y a pas eu de projections ni de spéculations», a déclaré, mardi, le maire apériste. …réclame le retour du marché central au poisson à la ville Il a déploré le rattachement du marché central au poisson à la primature et promet de porter la doléance des membres du conseil municipal auprès des autorités étatiques aux fins de ramener le marché à la ville.
«C’est tout fait normal que les conseiller municipaux aient soulevé la nécessité de voir le marché central revenir à la ville», fait remarquer l’édile de Pikine. Il a pris l’engagement de rénover le complexe culturel Léopold Sédar Senghor avec l’érection d’une bibliothèque municipale de grande dimension de niveau 1 constituée de salle informatique bien équipée.
«La réfection du complexe culturel pourrait ne pas être pris en compte par la mairie de la ville. Nous avons déjà des partenaires qui sont dans une dynamique très forte de nous appuyer dans le sens de la rénovation du complexe.
Ce qui sera tout bénéf’ pour la ville. Outre le pavage des artères, on va également travailler sur le volet assainissement. On a soumis une délibération pour l’intercommunalité avec la ville de Guédiawaye.
Cela va nous permettre de travailler en parfaite synergie. On envisage l’installation d’un parc artisanal qui prendra en compte les menuisiers et des tôliers, entre autres, avec l’accompagnement de l’Etat», dit-il
LE PS FAIT SON PETIT BONHOMME DE CHEMIN
AU MOMENT OU LE PDS ET L’APR SE CREPENT LE CHIGNON
Le climat délétère que connait l’espace politique, avec les attaques et contre-attaques tous azimuts dont font l’objet le parti présidentiel, à savoir l’Alliance pour la République (Apr), et le Parti démocratique sénégalais (Pds), ne perturbe en rien l’élan du Parti socialiste (Ps). Dans la dynamique de la reconquête du pouvoir, Ousmane Tanor Dieng et compagnie, sans tambour ni trompette, redonnent un nouveau souffle au parti dans l’ensemble du territoire sénégalais, à travers la mise sur pied des bureaux de l’union des coordinations communales.
Décidemment, la fin de la récréation est sonnée dans le camp du parti politique de feu le président Léopold Sédar Senghor. Le Parti socialiste (Ps), ne lésine pas sur les moyens pour se donner un nouveau souffle en prélude de l’élection présidentielle prochaine. Cela, en dépit du climat tendu que connait l’espace politique, ces derniers temps, surtout avec l’approche de la date du délibéré du procès contre Karim Wade et co-prévenus, le lundi 23 mars. En effet, au moment où le parti présidentiel, notamment l’Alliance pour la République (Apr), cherche à légitimer les poursuites judiciaires contre Karim Wade et co-prévenus, le Parti démocratique sénégalais (Pds) et ses alliés pour leur part, remuent ciel et terre pour faire libérer le fils de l’ancien chef de l’Etat. En même moment, le Ps fait son petit bonhomme de chemin tout tranquillement.
En réalité, depuis l’appel lancé à l’ensemble des composantes du parti pour relever ensemble les défis, par Ousmane Tanor Dieng, secrétaire général des ‘’Verts de Colobane’’, le samedi 20 décembre dernier à Dakar, lors de la session inaugurale de son Comité Central, le Ps semble prendre un sérieux élan vers la «reconquête du pouvoir». Un peu partout dans le pays, le parti de feu Léopold Sédar Senghor sonne la remobilisation. Hier seulement, à savoir le mardi 17 mars dernier, des délégations du Ps et de la Ld, conduites par leurs deux secrétaires généraux, Ousmane Tanor Dieng et Mamadou Ndoye s’étaient rencontrées, au siège de la formation socialiste, à Dakar, pour «un large échange de points de vue sur la situation nationale et internationale». Pas plus tard que le wee-kend dernier, le Ps a procédé à l‘installation du bureau de l’union des coordinations communales de Ziguinchor (Sud). Le président de la section de Boucotte Nord- Kobiténe, Joseph Mendy, a été porté à la tête de ce bureau, en présence des militants des 14 sections réunies dans les 3 coordinations communales que compte la région de Ziguinchor.
Par ailleurs, Ousmane Tanor Dieng a tenu à préciser, le samedi dernier à Mbour, en marge d’une réunion avec les sections socialistes de la coordination départementale, que son parti «a un agenda que personne ne pourra troubler». Même s’il se refuse de se prononcer sur la candidature du Ps à l’élection présidentielle prochaine, arguant qu’il y a un temps pour travailler et un autre pour battre la campagne, M. Dieng a fait savoir que «la structure appropriée va être mise en branle, mais ce qui est le plus important c’est d’être prêt pour tous les cas de figure possible. Nous, nous avons appris, auprès de Senghor et de Diouf, l’organisation et la méthode». Ce qui prouve à satiété la sérieuse dynamique de «reconquête du pouvoir» entreprise par le Ps.
En outre, le patron des socialistes a saisi l’occasion lors de la cérémonie d’installation du nouveau bureau du Mouvement des élèves et étudiants socialistes (Mees), le samedi 14 mars dernier, pour appeler la jeunesse socialiste à descendre à la base pour massifier le parti. Pour lui, le mot d’ordre au niveau du Parti socialiste, c’est la sensibilisation, l’animation, la mobilisation et la massification. Un mot d’ordre, vraisemblablement pris très au sérieux par les militants, que se soit à Ziguinchor, Saint Louis, Thiès, Mbour, etc. Partout au Sénégal les instances départementales et les Unions régionales se réorganisent. En tout cas, le Ps est dans l’optique «d’ouvrir une nouvelle page de l’histoire de notre Parti», pour reprendre Tanor Dieng. Les socialistes comptent élargir leurs bases au Sénégal et à l’Extérieur, occuper le terrain politique, tout comme former leurs militants.