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18 mars 2025
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DERNIÈRE MINUTE - L'attaque d'un musée de Tunis fait vingt deux morts dont vingt touristes étrangers - Deux individus armés de Kalachnikov identifiés comme les auteurs de la tuerie
Vingt deux personnes, dont vingt touristes étrangers, ont été tuées mercredi dans une attaque menée par des hommes armés contre le musée du Bardo, à Tunis, la première attaque meurtrière à viser des étrangers depuis la révolution tunisienne.
Cette "attaque terroriste", selon le porte-parole, touche le pays pionnier du Printemps arabe qui, contrairement aux autres Etats ayant vécu des mouvements de contestation en 2011, a jusqu'ici échappé à une vague de violences ou de répression.
Une centaine de touristes se trouvaient dans le musée lorsque "deux hommes ou plus, armés de Kalachnikov" ont attaqué le musée du Bardo, le plus célèbre de la capitale.
La "majorité des touristes ont été évacués" et "les unités anti-terroristes sont entrées dans le musée", a précisé le porte-parole, en précisant que le quartier était bouclé.
Une touriste française évacuée par les forces de sécurité a raconté à la chaîne française i-Télé qu'elle avait dû avec un groupe de touristes français se "retrancher" dans une salle du premier étage du musée quand les tirs ont éclaté. Elle a fait état dans un premier temps de tirs à l'intérieur du musée, puis ensuite à l'extérieur.
Les autorités tunisiennes n'ont pas dévoilé la nationalité des morts.
Le ministère italien des Affaires étrangères, cité par les agences italiennes, a indiqué que deux Italiens avaient été blessés et une centaine mis en sécurité par les forces de l’ordre tunisiennes après l’attaque contre le musée à Tunis. Des touristes présents voyageaient avec le croisiériste Costa.
La panique est énorme
Le président de la République, Béji Caïd Essebsi, va s'adresser aux Tunisiens, a indiqué à l'AFP le porte-parole de la présidence, Moez Sinaoui. Le Premier ministre Habib Essid s'est de son côté réuni avec les ministres de l'Intérieur et de la Défense.
Cette attaque "vise notre économie", a déclaré sur la radio Mosaïque FM Mohsen Marzouk, le conseiller politique du président, en faisant allusion à l'importance du secteur du tourisme pour la Tunisie. "Mais il ne faut pas que nous laissions ce coup nous affecter. Et je suis sûr que le monde gardera sa confiance en nous", a-t-il ajouté.
Selon des journalistes de l'AFP, d'importants renforts policiers ont pris place autour du Parlement et du musée.
La télévision nationale montrait des images de l'évacuation de Tunisiens et d'étrangers courant sous la protection des forces de l'ordre.
Le musée du Bardo, qui abrite une exceptionnelle collection de mosaïques, est mitoyen du Parlement, où les travaux ont été suspendus après les tirs.
"La panique est énorme", a écrit la députée Sayida Ounissi sur Twitter, en précisant que la fusillade est intervenue "en pleine audition des forces armées sur la loi antiterroriste.
"En plus des députés, le ministre de la Justice, des juges et plusieurs cadres de l'armée étaient sur place", a-t-elle précisé.
Depuis la révolution de janvier 2011, la Tunisie a vu émerger une mouvance jihadiste responsable de la mort de dizaines de policiers et de militaires, selon les autorités.
Liée au réseau Al-Qaïda, la Phalange Okba Ibn Nafaâ est considérée comme le principal groupe jihadiste de Tunisie, actif dans la région du mont Chaambi, à la frontière avec l'Algérie.
De 2 000 à 3 000 Tunisiens combattraient par ailleurs dans les rangs des jihadistes à l'étranger, en Syrie, en Irak et en Libye. Cinq cents autres jihadistes tunisiens sont pour leur part rentrés au pays, selon la police, et sont considérés comme l'une des plus grandes menaces pour la sécurité de la Tunisie.
Des Tunisiens combattant avec le groupe Etat islamique (EI), très actif en Syrie et en Irak, ont par ailleurs menacé leur patrie ces derniers mois.
Selon l'EI, un Tunisien a participé à l'assaut contre l'hôtel Corinthia à Tripoli qui a fait 9 morts en janvier, et un autre a mené un attentat suicide à Benghazi, deuxième ville de Libye.
Des Tunisiens combattant avec l'EI ont par ailleurs menacé leur patrie ces derniers mois.
En avril 2002, un attentat suicide contre une synagogue à Djerba (sud) avait fait 16 morts parmi les étrangers --14 Allemands et deux Français -- ainsi que cinq Tunisiens. En juin, le porte-parole d'Al-Qaïda avait revendiqué l'attentat.
LES VÉRITÉS DE KHALIFA SALL
Emprunt obligataire de la ville de Dakar - Lettre du maire socialiste au ministre de l'Économie et des Finances
Le bras de fer qui oppose la mairie de Dakar et le gouvernement n’a pas encore livré tous ses secrets. Les deux camps, aussi bien la mairie de Dakar que le ministère de l’Economie et des Finances affûtent leurs armes. EnQuête qui avait ébruité cette affaire, a pu parcourir les dernières réponses livrées par le maire de Dakar, Khalifa Sall, à la lettre du ministre de l’Economie et des Finances. Une missive bien salée...
Le ton est polémique et les arguments visiblement travaillés par une armada de conseillers. Dans cette correspondance qui répond à la lettre N°00205 du 27 février 2015, mais qui n’est parvenue à son destinataire que le 3 mars 2015 à 16 heures 45 minutes, le maire de Dakar, Khalifa Sall affûte son angle d’attaque pour sans doute mieux se libérer de l’étau des Finances.
Si en effet "la Ville s’en remet définitivement au Conseil régional de l'épargne publique et des marchés financiers (CREPMF) et s’attend à la confirmation de la décision autorisant l’émission de l’emprunt obligataire, décision fondée sur l’instruction N°36/2009 du 23 novembre 2009", elle s’empresse d’attirer l’attention de l’Etat sur les "risques" de voir le Sénégal perdre sa "crédibilité", s’il persiste dans la voie empruntée.
"Votre décision risque d’entacher la réputation de notre pays, notamment dans sa capacité à respecter sa signature et ses engagements internationaux", écrit en effet le maire de Dakar. Dans cette lettre dont l’identité des "ampliataires" renseigne sur la stratégie choisie, les bailleurs de fonds occupent une place centrale.
La lettre-réponse de Khalifa Sall est adressée au Fonds monétaire international (FMI), à la Banque mondiale (BM), à l’USAID et à la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest (BCEAO). L’Agence française de développement est citée dans l’argumentaire du maire de Dakar, dans la partie relative aux aspects financiers de l’emprunt obligataire, du fait que sur les 19,7 milliards retenus comme encours de la dette envers le secteur bancaire, les 16,3 milliards concernent l’Agence française de développement (AFD) et la Banque ouest africaine de développement (BOAD).
Et ce n’est sans doute pas un hasard si on retrouve encore l’Agence française et la Fondation Bill Gates ensemble dans beaucoup d’initiatives comme cet "atelier sur les conditions pour favoriser l’accès des collectivités africaines aux marchés obligataires (Lab municipal bond markets)", qui se tiendra le 27 mars prochain au siège de l’AFD à Paris.
Officiellement, c’est un atelier, qui "s’insère dans un mandat donné par le Gouvernement éthiopien à la Fondation Bill Gates pour préparer un rapport sur les financements innovants assis sur les marchés de capitaux à présenter à Addis Adéba". Comme par hasard, "il est vivement souhaité une présentation par Monsieur le Maire de l’expérience de la Ville de Dakar dans la préparation d’un emprunt obligataire", selon les termes du document parcouru par EnQuête.
Eléments de réponse
La lettre-réplique de Khalifa Sall au ministère de l’Économie et des Finances Amadou Bâ s’intéresse aux arguments juridiques et financiers avancés par les services du ministre de l’Économie, des Finances et du Plan pour disqualifier la procédure d’emprunt obligataire.
L’aspect financier de la structure de l’endettement de la mairie de Dakar est une mine d’informations. "Le tableau fait ressortir une moyenne annuelle de remboursement de 3,5 milliards en 2015 et 2016", alors que "ce montant est ramené à 1,6 milliard pour la période allant de 2017 à 2024 et moins de 400 millions pour la période allant de 2025 à 2034.
Ce qui fait dire à Khalifa Sall que "la ville de Dakar, au regard du niveau actuel de ses recettes, n’aura aucune difficulté pour honorer ses engagements financiers envers le secteur bancaire". Ce, d’autant plus que "le montant de la patente collectée par la ville ne va pas subir de modification substantielle". C’est "sous cet angle que la Ville de Dakar a élaboré son budget de l’année 2015".
Ne tiennent pas non plus la route, dans la logique de la Mairie de Dakar, les arguments consistant à dire que 6,2 milliards de francs Cfa ont été décaissés par l’Etat "pour apurer des factures d’électricité de la ville de Dakar". Réponse : "depuis 2004, l’Etat s’est engagé à payer les factures d’éclairage public de toutes les collectivités locales" et que "la convention que l’Etat a signée avec la Senelec dans le cadre du règlement des dettes croisées ne concerne pas spécifiquement la ville de Dakar, mais toutes les collectivités locales du Sénégal".
Dans la même veine, il est relevé, que la participation de l’Etat dans la gestion des ordures "ne bénéficie pas à la ville de Dakar, mais à l’Entente Cadak Car". Mieux, "la ville de Dakar prend en charge, chaque année sur son budget à hauteur de deux milliards, la gestion des autres déchets qui ne sont pas pris en compte par l’Entente Cadak Car".
Dans tous les cas, relève Khalifa Sall, "depuis l’indépendance de notre pays, les charges relatives à la gestion des ordures ménagères sont supportées par l’Etat qui, sous une forme ou une autre, s’est toujours substitué aux collectivités locales". A suivre...
LES FEMMES NE VEULENT PLUS "JOUER LES POM-POM GIRLS"
Lagos, 18 mars 2015 (AFP) - "Nous avons assez joué les pom-pom girls! Les femmes ne peuvent pas continuer à n'être que des supportrices dans ce pays!", s'écrie Remi Sonaiya.
Cette universitaire est la première candidate à l'élection présidentielle au Nigeria, qui aura lieu le 28 mars. La scène se passe dans une salle chic de Lagos, la capitale économique, devant un parterre de femmes d'affaires venues discuter de la place des femmes dans le débat politique, à l'initiative du très select "Cosmopolitan Women's club".
Les deux principaux candidats au poste de gouverneur de l'Etat de Lagos, dont l'élection doit avoir lieu le 11 avril, se sont succédé sur l'estrade pour convaincre ces décideuses de voter pour eux, en multipliant les promesses, de l'instauration d'un quota de 35% de femmes dans l'équipe dirigeante de l'Etat à des mesures pour l'éducation des jeunes filles.
Quand Mme Sonaiya traverse la salle pour prendre la parole, elle est ovationnée pendant plusieurs minutes. Si les femmes sont très nombreuses à la tête de grandes entreprises et à des postes clés dans l'administration, la politique reste un monde d'hommes au Nigeria, dans lequel bien peu d'entre elles osent s'aventurer.
Le président Goodluck Jonathan s'est certes entouré de deux femmes à la tête de ministères stratégiques: les finances pour l'ancienne directrice générale adjointe de la Banque mondiale, Ngozi Okonjo-Iweala, et le pétrole pour Diezani Alison-Madueke, première femme à accéder à la présidence de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep).
D'autres hauts postes de l'administration ont été confiés à des femmes à poigne, comme Arunma Oteh. Elle fut à la tête de la Commission de régulation des marchés, d'où elle a tenté, non sans mal, de lutter contre la corruption, endémique dans la première puissance économique d'Afrique.
Mais, selon un rapport du British Council datant de 2012, seulement 9% des candidats aux dernières législatives étaient des femmes. Et ce n'est guère mieux en 2015. Le Nigeria n'est pas un cas isolé en Afrique, qui ne compte que deux présidentes en exercice:
la Libérienne Ellen Johnson Sirleaf et Catherine Samba-Panza, présidente de la transition en Centrafrique. Au Nigeria, les hommes "ont dicté les règles: ils nous ont fait comprendre que c'était un monde dégoûtant, que la politique n'était pas pour les femmes. (...)
Les femmes ont donc pris peur", explique l'avocate Ebere Ifendu, à la tête de l'ONG locale "Forum pour les femmes en politique".
- Ni 'parrain' ni jet privé -
Carrure imposante et franc-parler, Remi Sonaiya ne s'est pas découragée. Cette professeure de français à la retraite, âgée de 60 ans, n'est pas seulement la première et l'unique femme candidate à la présidentielle.
Elle et son parti, KOWA, veulent prouver qu'il est possible de faire campagne sans "parrain" ni jet privé, dans un pays où les hommes politiques ont coutume de dépenser des fortunes dans des meetings gigantesques et de distribuer les cadeaux.
"La politique a mauvaise réputation au Nigeria. Encore récemment, un gouverneur a déclaré qu'on ne pouvait pas faire de politique sans être un menteur", déplore-t-elle lors d'un entretien dans le lobby d'un hôtel de Lagos.
Petit budget et équipe de campagne réduite, Mme Sonaiya voyage donc à travers le Nigeria --en classe économique-- pour transmettre les valeurs de son parti, "l'honnêteté, la vérité, l'efficacité, le dur labeur, la transparence", lors de réunions de quartier.
Avec ses 10 à 15.000 membres, le KOWA fait figure de poids-plume par rapport aux énormes machines électorales qui oeuvrent pour le président-candidat Jonathan et son principal rival, l'ancien général Muhammadu Buhari.
Mais, pour les femmes d'affaires du "Cosmopolitan Women's Club", Mme Sonaiya aura eu le mérite de faire entendre une voix différente. "La plupart des femmes continuent à voir la politique comme un monde de coups bas...
On a besoin que des femmes de qualité s'y impliquent", estime Amodugbe Okanlawon, une dirigeante d'entreprise de 54 ans. Pour Ebere Ifendu, dont l'ONG milite pour la mise en place de quotas afin de faciliter l'accès des femmes à des fonctions électives, des étapes restent à franchir avant qu'une femme puisse diriger le pays le plus peuplé d'Afrique (173 millions d'habitants).
"Si nous arrivons à rompre ce cycle infernal et à élire une femme gouverneure à la tête d'un Etat au Nigeria en 2015, dit-elle, je vous assure qu'assez rapidement nous pourrons avoir une femme vice-présidente ou même présidente" du pays.
LA COTE D'IVOIRE VISE UNE CROISSANCE À DEUX CHIFFRES POUR 2015
Genève, 18 mars 2015 (AFP) - La Côte d'Ivoire, premier producteur mondial de cacao dont la campagne 2014 s'est soldée par des récoltes historiques, devrait connaître une croissance à deux chiffres cette année, a assuré le Premier ministre ivoirien Daniel Kablan Duncan à l'AFP.
Deuxième économie d'Afrique de l'Ouest, le pays a traversé une longue crise politico-militaire et des violences postélectorales meurtrières entre 2002 et 2011, mais il a renoué avec une très forte croissance (d'environ 9% annuels de 2012 à 2014) portée par les investissements publics, via la construction d'infrastructures notamment.
Cette année, "nous voulons atteindre une croissance à deux chiffres", a déclaré M. Duncan, en marge de son passage à l'Africa CEO Forum, qui a réuni lundi et mardi à Genève de nombreux dirigeants d'entreprises, banquiers et financiers venus de pays africains.
"Nous sommes ambitieux en Côte d'Ivoire", a-t-il poursuivi, précisant que la croissance de son pays devrait rester élevée ces prochaines années. Pour y parvenir, la Côte d'Ivoire, qui est également le deuxième producteur mondial de noix de cajou, mise sur une importante transformation de son économie et une diversification de son secteur agricole, qui représente environ un tiers de son produit intérieur brut.
La Côte d'Ivoire entend accroître sa capacité de broyage de la fève de cacao, pour passer de 35% du cacao transformés localement à "au moins 60% avant 2020", a expliqué le Premier ministre, en poste depuis fin 2012.
Le pays aspire aussi à relancer son secteur minier, a-t-il dit, expliquant notamment que la production annuelle d'or était déjà passée de 8 tonnes fin 2012 à 18 tonnes en 2014. Les autorités veulent en outre renforcer la production de pétrole offshore.
La Côte d'Ivoire, qui produit actuellement 40.000 barils par jour, encourage les compagnies pétrolières à prospecter dans ses eaux, dans l'espoir qu'elles y découvrent des réserves voisines de celles trouvées au large du Ghana.
Dans le secteur pétrolier, le gouvernement a "plus que triplé les permis depuis son arrivée au pouvoir", a affirmé M. Duncan. Depuis l'arrivée au pouvoir du président Alassane Ouattara en 2011, la Côte d'Ivoire a aussi mis en place une politique ambitieuse de construction d'infrastructures, illustrée par la mise en service fin décembre du troisième pont enjambant la lagune abidjanaise.
Des chantiers qui ont entraîné un besoin accru en électricité. Le gouvernement vise une puissance installée de 2.000 mégawatts (MW) cette année (contre 1.650 en 2014) et de 4.000 MW vers 2020, avec pour objectif de devenir alors un important exportateur d'électricité dans la région.
- Des investissements financés à crédit -
Autant d'investissements massifs qui sont largement financés à crédit. M. Duncan a expliqué que la Côte d'Ivoire s'apprêtait à obtenir de la Chine un prêt de 800 millions de dollars (754 millions d'euros) pour moderniser son réseau électrique.
Abidjan a par ailleurs souscrit en février un emprunt obligataire d'au moins 1 milliard de dollars en eurobonds, ou euro-obligations, après en avoir récolté pour 750 millions de dollars en juillet dernier sur les marchés financiers internationaux.
Cet important accroissement de la dette a été sévèrement critiqué par les membres de l'opposition, dont l'ancien ministre des Finances de l'ex-président Laurent Gbagbo, Mamadou Koulibaly. "Le poids de la dette par habitant n'arrête pas d'augmenter.
Au lieu d'avoir de la consommation en hausse ou la productivité des entreprises en hausse, on a simplement la dette qui croît", a-t-il dit à l'AFP. M. Duncan a balayé ces critiques, assurant qu'un comité spécial se charge de garantir "la durabilité de la dette" ivoirienne qui est aussi surveillée de près par le Fonds monétaire internationale (FMI) et la Banque mondiale.
"Nous ne prenons que ce dont nous avons besoin", a assuré le dirigeant ivoirien, soulignant que sur les près de 4 milliards de dollars de facilités d'emprunts obtenus en 2013, 750 millions avaient été utilisés. Et sur les 3,7 milliards obtenus en 2014, seul 1 milliard a été utilisé.
DES DROITS-DE-L’HOMMISTE APPELLENT À LA RESPONSABILITÉ DE LA JUSTICE
Les arrestations tous azimuts de membres de l’opposition, notées depuis un certain temps, sont contre les règles d’un Etat de droit, de l’avis des défenseurs des droits humains qui en appellent à la responsabilité de la Justice.
Ce n’est pas bien pour une démocratie comme celle du Sénégal, les multiples arrestations enregistrées dernièrement dans les rangs de l’opposition, selon les défenseurs des droits humains, qui semblent s’être passés le mot.
A leur avis, la Justice doit rester lucide face à la situation tendue suscitée par l’attente du verdict du procès de Karim Wade. "Une justice qui doit faire beaucoup preuve de responsabilité en jouant son rôle pour se retrouver au-dessus de la mêlée", souligne Me Assane Dioma Ndiaye, président de la Ligue sénégalaise des droits de l’homme (LSDH).
D’ailleurs une synergie d’action est en train de se réaliser entre la LSDH, la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’homme (RADDHO) et Amnesty International. L’idée est de "rappeler aux politiques que ces arrestations vont négativement déteindre sur l’image de la démocratie. Surtout qu’elles sont purement politiques, parce que visiblement elles visent un seul parti", souligne le président de la LSDH. Il estime que ces vagues d’interpellations pourraient faire réfléchir à deux fois ceux qui voudraient investir dans le pays.
De l’utilisation du génie sénégalais pour surmonter la pente
Oumar Diallo, Directeur exécutif de la Société internationale des droits de l’homme (SIDH/Sénégal), s’indigne de toute arrestation dont la motivation est purement politique. En outre, il se dit foncièrement contre toute action visant à déstabiliser l’Etat. Ce dernier, note Oumar Diallo, doit avant de sévir, disposer de preuves "suffisantes" et "plausibles".
Mais il précise que tout doit se faire dans le respect strict d’un Etat de droit. "Il faut un débat politique responsable. Le problème est politique, car le procès qui suscite ces tensions est éminemment politique. Il faut élever le débat, car nous trouvons irresponsable d’utiliser des armes non conventionnelles pour mener un combat. Il faut utiliser les voies de recours permises par la loi et non la violence", déclare le directeur exécutif de la SIDH/Sénégal.
Me Assane Dioma Ndiaye annonce que les "organisations de défense des droits humains vont prendre des décisions dans les jours à venir, car manifestement, la fracture sociale est en train de se creuser dangereusement". Pour pallier le phénomène, les organisations font également appel au génie sénégalais, qui a toujours su prendre le dessus sur les passions.
SIERRA LEONE : LIMOGEAGE DU VICE-PRÉSIDENT, QUI AVAIT DEMANDE L'ASILE AUX ÉTATS-UNIS
Freetown, 18 mars 2015 (AFP) - Le président sierra-léonais Ernest Bai Koroma a limogé son vice-président Samuel Sam-Sumana, mettant fin à une crise au sommet de l'Etat ouverte par l'exclusion du parti au pouvoir de M. Sam-Sumana, qui avait demandé l'asile aux Etats-Unis, se disant en danger.
Dans un communiqué lu à la radio dans la nuit de mardi à mercredi, M. Koroma annonce "relever Samuel Sam-Sumana de ses fonctions de vice-président, avec effet immédiat", précisant être en discussion avec son parti pour lui désigner "rapidement" un successeur.
Le chef de l'Etat motive cette décision par l'exclusion du vice-président le 6 mars du Congrès de tout le peuple (APC, au pouvoir) et le fait qu'il avait demandé le 14 mars "l'asile auprès d'une ambassade étrangère, manifestant ainsi sa volonté d'abandonner ses fonctions".
Ce dénouement a été précédé mardi de l'arrivée à Freetown, la capitale, d'une très importante délégation de l'APC en provenance de la province de Kono, dans l'est du pays, limitrophe de la Guinée, dont M. Sam-Sumana est originaire.
Le chef du parti dans cette région, Francis Bondo, a réclamé mardi dans un discours au siège de l'APC à Freetown "la démission immédiate" du vice-président. M. Sam-Sumana était réapparu lundi soir à sa résidence, assurant ne "pas se sentir menacé", après s'être mis en lieu sûr, avait-on appris samedi dans son entourage, en attendant une réponse de l'ambassade américaine à sa demande d'asile.
Ce coup de théâtre faisait suite au déploiement de militaires autour de sa résidence, où ils avaient saisi des documents, et désarmé ses gardes. Les autorités sierra-léonaises avaient cependant affirmé garantir sa sécurité.
Selon des commentaires publiés dans les médias et sur les réseaux sociaux sierra-léonais, M. Sam-Sumana se serait alarmé du remplacement la semaine dernière de ses gardes attitrés par un nouveau dispositif de sécurité.
Il a été exclu le 6 mars du parti au pouvoir après une enquête interne lancée en novembre pour "mensonges" sur ses diplômes et sa religion, et agressions sur des membres de l'APC dans sa région, des accusations qu'il a récusées.
Cette exclusion avait été prononcée lors d'une réunion à laquelle il n'a pu assister, s'étant placé lui-même en quarantaine en raison de la mort d'un de ses gardes, décédé d'Ebola.
RÉTROPÉDALAGE
Pour booster le tourisme, Macky Sall envisage de supprimer le visa d'entrée au Sénégal
Le Président Macky Sall vise la suppression du visa d’entrée au Sénégal. Le chef de l’Etat l’a fait savoir hier, au Palais, au cours d’une audience avec les correspondants de la presse étrangère.
Après les annonces favorables au Tourisme faites en Casamance, le chef de l’Etat vient d’en ajouter une autre qui sera sans nul doute bien accueillie par le patronat du secteur. Recevant hier, les correspondants de la presse étrangère, le président de la République a exprimé sa volonté de supprimer le visa d’entrée au Sénégal. «Je ne suis plus très loin de proposer la suppression pure et simple du visa vers le Sénégal. Je le pense sérieusement», a-t-il déclaré.
Le Président Sall explique qu’à l’origine, l’instauration de la réciprocité en matière de visa avait deux objectifs principaux. Le premier c’était de rehausser la dignité des Sénégalais, dont l’accès à l’espace Schengen ou à l’Amérique du Nord est devenu, au cours des deux dernières décennies, un véritable parcours du combattant. Le deuxième objectif consistait à offrir aux caisses de l’État une manne financière bienvenue.
Et estime-t-il, son ambition de développer le tourisme, qui est un principal apport de devises avec la pêche, dans le cadre du Plan Sénégal émergent (Pse), ne peut aboutir avec l’instauration des visas qui a eu deux répercussions néfastes, dont le pouvoir semble finalement avoir tiré les leçons.
Combinée à l’effet désastreux de l’épidémie d’Ebola sur le tourisme, qui s’est révélé en 2014, elle aboutissait à faire du Sénégal une destination onéreuse. Pour une famille de deux adultes et deux enfants, le budget visa est actuellement de 208 euros, environ 136240 francs Cfa.
«Vu les contraintes posées par cette mesure et la mauvaise perception qu’elle a reçue, une évaluation très ferme est en cours. Il ne faudrait pas que la destination Sénégal se retrouve handicapée par des contraintes bureaucratiques», a indiqué Macky Sall.
Pour les acteurs du tourisme le visa est synonyme de suicide pour une destination comme le Sénégal. Raison pour laquelle ils ont toujours exigé sa suppression.
Pour rappel Macky Sall a proclamé, lors de sa dernière tournée au Sud, la Casamance «zone de priorité nationale touristique».
Ainsi, il a promis des exonérations fiscales aux promoteurs touristiques opérant dans cette partie sud du Sénégal, et proposera à l’Assemblée nationale de voter une loi en vertu de laquelle tout opérateur touristique qui s’installera en Casamance ou qui s’y est déjà installé, sera exonéré de toute charge fiscale et sociale pendant 10 ans.
Saluant cette décision, les industriels du tourisme demandent son extension aux autres zones touristiques du Sénégal.
LIBERATION DES MILITANTS PRO-DÉMOCRATIE ARRÊTÉS À GOMA ET D'UN JOURNALISTE À KINSHASA
Goma (RD Congo), 18 mars 2015 (AFP) - Une dizaine de militants d'un mouvement congolais pro-démocratie, arrêtés mardi à Goma dans l'est de la République démocratique du Congo, ont été libérés, de même qu'un journaliste congolais à Kinshasa, a-t-on appris mercredi de source officielle et auprès de la chaîne de télévision.
Les militants du mouvement congolais Lutte pour le changement (Lucha) avaient manifesté pour demander la libération d'activistes africains arrêtés dimanche dans la capitale Kinshasa lors d'une rencontre sur la bonne gouvernance et la démocratie.
"Ils sont venus assiéger le siège de l'ANR (l'Agence nationale de renseignement)" qui les a "interpellés", mais après "vérification par les services" concernés, "les neuf (militants) ont été libérés hier (mardi) vers 17h00 (15h00 GMT)", a déclaré à l'AFP Julien Paluku, gouverneur de la province du Nord-Kivu, dont Goma est la capitale.
La Lucha a confirmé sur Twitter la libération de ses militants qui ont, selon elle, "subi la torture et du chantage par les agents de l'ANR". Leur arrestation s'était déroulée de manière brutale, selon des témoins. A Kinshasa, un journaliste de la chaîne congolaise privée Antenne A, Eric Izami, arrêté avec les militants africains ce week-end, a également été libéré mardi soir, a annoncé la chaîne.
Les militants sénégalais et burkinabè arrêtés dimanche, avec une trentaine d'autres personnes - dont des journalistes étrangers et un diplomate américain, rapidement libérés -, appartiennent aux mouvements "Y'en a marre", acteur majeur du combat contre un troisième mandat du président sénégalais Abdoulaye Wade (2000-2012), et "Balai citoyen", en pointe dans la "révolution" qui a chassé le président burkinabè Blaise Compaoré en octobre 2014.
Le gouvernement congolais les accuse de s'être livrés à la "préparation d'actes de violence". Après la libération des militants de la Lucha, la situation restait tendue à Goma. "Nous allons poursuivre des actions pacifiques jusqu'à la libération de Fred Bauma (un membre de la Lucha arrêté dimanche) et de tous les autres militants détenus à Kinshasa", a promis le mouvement sur Twitter.
L'organisation a annoncé qu'un sit-in était en cours devant le gouvernorat et qu'une "grève (était) enclenchée à l'université de Goma". "La détention d'activistes pro-démocratie (...) est le tout dernier signe alarmant de la répression de manifestations pacifiques avant le scrutin présidentiel de l'année prochaine" et "le signe d'une répression inquiétante de la liberté d'expression et de réunion en RDC", a condamné mercredi l'organisation de défense des droits de l'Homme Human Rights Watch (HRW).
L'Association congolaise pour l'accès à la justice (Acaj) a dénoncé "le resserrement des libertés publiques, les arrestations et détentions arbitraires qu'opère de plus en plus l'ANR", exigeant que "le gouvernement fasse sanctionner les responsables pénalement et/ou disciplinairement".
Lors de sa conférence de presse hebdomadaire mercredi, la Mission de l'ONU dans le pays (Monusco) a indiqué s'être mise "en relation avec les (...) institutions compétentes pour que les interpellés puissent être libérés".
"Les libertés individuelles et collectives, ainsi que d'ailleurs les libertés d'expression et de réunion, sont reconnues par la Constitution de la RDC", a souligné Charles Bambara, directeur de l'information de la mission onusienne.
Le climat s'est fortement crispé en RDC depuis des manifestations violentes du 19 au 22 janvier qui ont fait, essentiellement dans la capitale, entre 27 et 42 morts, selon les sources. Les contestataires dénonçaient un projet de révision de la loi électorale qui aurait permis de prolonger le mandat du président Joseph Kabila après la fin 2016, date de la fin de son quinquennat, alors que la Constitution lui interdit de briguer un nouveau mandat.
LES PETITS-FILS DE SERIGNE FALLOU MONTENT AU CRÉNEAU
Un groupe de petits-fils de Serigne Fallou Mbacké ont rencontré hier, dans l'après-midi, le porte-parole du khalife général des mourides, à la résidence Khadimou Rassoul, à Touba. Ils veulent l'intervention du khalife, pour sortir Serigne Assane Mbacké de prison.
Le jeune marabout est incarcéré pour l'incendie des domiciles et de la boulangerie de Moustapha Cissé Lô. La rencontre, à la résidence Khadimou Rassoul, a permis aux petits-fils de manifester leur soutien à leur frère et cousin Serigne Assane Mbacké.
Prenant la parole au nom des camarades, Serigne Ousseynou Mbacké, frère jumeau du détenu, a fustigé l'incarcération de son frère. Il juge cette détention injuste et injustifiée. Selon lui, le procureur n'a même pas donné le temps à son frère de s'expliquer. Lorsqu'il lui a demandé s'il revendique toujours l'incendie des domiciles de Moustapha Cissé Lô, Assane Mbacké a demandé à voir son avocat.
"La seule réponse du procureur a été de lui signifier son placement sous mandat de dépôt", a soutenu Serigne Ousseynou Mbaké. Il sollicite les responsables de la communauté mouride, pour la libération de son frère.
En réponse aux sollicitations du collectif des petits-fils de Serigne Fallou, Cheikh Bassirou Mbacké Abdou Khadre, peu prolixe, les a rassurés, en précisant : "C'est hier, vers 14h, que j'ai été informé. J'en ai fait mon affaire et ma responsabilité est de premier chef." Il ajoute : "Dès que j'ai été informé de l'affaire, je me suis rendu à Mbacké Kadior pour rencontrer le khalife et le mettre au courant de la situation. Le khalife a utilisé tous les moyens dont il dispose pour s'adresser à qui de droit et résoudre le problème".
Le porte-parole du khalife a aussi précisé que Serigne Mountakha Mbacké Bassirou, qui avait joué les sapeurs-pompiers, dès l'éclatement de l'affaire, a été saisi par l'entremise de Serigne Moussa Nawel, le marabout du député Moustapha Cissé Lô, pour, encore une fois, arrondir les angles.
EnQuête a toutefois appris, de sources bien informées, que pour éviter de s'immiscer dans les affaires judiciaires, les autorités religieuses de Touba n'ont pas voulu saisir le président de la République de cette affaire. "Seul Moustapha Cissé Lo, victime et plaignant, peut faire une main levée pour éteindre l'action judiciaire", affirme l'une des autorités religieuses.
Dakar, 18 mars (APS) - La Ligue démocratique (LD) et le Parti socialiste (PS) annoncent avoir décidé de la mise en place d'un comité de suivi relatif à "la création d'un grand rassemblement" politique regroupant différentes forces nationales mues par l'avènement d'un Sénégal "meilleur et prospère".
Dans un communiqué transmis à l'APS, mercredi, ces deux formations politiques se sont engagées à poursuivre leurs concertations pour arriver à cet objectif, en misant sur l'importance des "convergences de vue" auxquelles elles sont arrivées sur cette question.
Des délégations du PS et de la LD, conduites par leurs deux secrétaires généraux, Ousmane Tanor Dieng et Mamadou Ndoye, s'étaient rencontrées, la veille, au siège de la formation socialiste, à Dakar, pour "un large échange de points de vue sur la situation nationale et internationale".
"Au terme des débats larges, francs et ouverts, les deux délégations ont constaté d'importantes convergences de vue et engagent leurs partis respectifs à poursuivre, chacun en ce qui le concerne, les initiatives déjà en cours sur le terrain et qui vont dans la même direction", rapporte ce communiqué.
La délégation de la LD a rappelé que cette rencontre entrait dans le cadre des décisions de son 7-ème congrès ordinaire, concernant "la création d'un grand rassemblement politique des forces vives du pays qui partagent les mêmes valeurs et les mêmes convictions pour un Sénégal meilleur et prospère".
"Le Parti socialiste du Sénégal a, quant à lui, rappelé la résolution de son 15eme congrès qui a instruit sa direction à engager +la concertation avec les forces vives et démocratiques du pays mues par la volonté de construire ensemble des solutions consensuelles+".
Le communiqué relève que du point de vue du PS, "il est possible d'apporter des réponses appropriées et durables aux difficultés inhérentes à la conjoncture et aux pesanteurs qui affectent la marche de notre pays".
Sur cette base, la LD et le PS ont dit vouloir poursuivre leurs concertations à travers la mise en place d'un comité de suivi, renseigne le communiqué.