Goma (RD Congo), 18 mars 2015 (AFP) - Une dizaine de militants d'un mouvement congolais pro-démocratie, arrêtés mardi à Goma dans l'est de la République démocratique du Congo, ont été libérés, de même qu'un journaliste congolais à Kinshasa, a-t-on appris mercredi de source officielle et auprès de la chaîne de télévision.
Les militants du mouvement congolais Lutte pour le changement (Lucha) avaient manifesté pour demander la libération d'activistes africains arrêtés dimanche dans la capitale Kinshasa lors d'une rencontre sur la bonne gouvernance et la démocratie.
"Ils sont venus assiéger le siège de l'ANR (l'Agence nationale de renseignement)" qui les a "interpellés", mais après "vérification par les services" concernés, "les neuf (militants) ont été libérés hier (mardi) vers 17h00 (15h00 GMT)", a déclaré à l'AFP Julien Paluku, gouverneur de la province du Nord-Kivu, dont Goma est la capitale.
La Lucha a confirmé sur Twitter la libération de ses militants qui ont, selon elle, "subi la torture et du chantage par les agents de l'ANR". Leur arrestation s'était déroulée de manière brutale, selon des témoins. A Kinshasa, un journaliste de la chaîne congolaise privée Antenne A, Eric Izami, arrêté avec les militants africains ce week-end, a également été libéré mardi soir, a annoncé la chaîne.
Les militants sénégalais et burkinabè arrêtés dimanche, avec une trentaine d'autres personnes - dont des journalistes étrangers et un diplomate américain, rapidement libérés -, appartiennent aux mouvements "Y'en a marre", acteur majeur du combat contre un troisième mandat du président sénégalais Abdoulaye Wade (2000-2012), et "Balai citoyen", en pointe dans la "révolution" qui a chassé le président burkinabè Blaise Compaoré en octobre 2014.
Le gouvernement congolais les accuse de s'être livrés à la "préparation d'actes de violence". Après la libération des militants de la Lucha, la situation restait tendue à Goma. "Nous allons poursuivre des actions pacifiques jusqu'à la libération de Fred Bauma (un membre de la Lucha arrêté dimanche) et de tous les autres militants détenus à Kinshasa", a promis le mouvement sur Twitter.
L'organisation a annoncé qu'un sit-in était en cours devant le gouvernorat et qu'une "grève (était) enclenchée à l'université de Goma". "La détention d'activistes pro-démocratie (...) est le tout dernier signe alarmant de la répression de manifestations pacifiques avant le scrutin présidentiel de l'année prochaine" et "le signe d'une répression inquiétante de la liberté d'expression et de réunion en RDC", a condamné mercredi l'organisation de défense des droits de l'Homme Human Rights Watch (HRW).
L'Association congolaise pour l'accès à la justice (Acaj) a dénoncé "le resserrement des libertés publiques, les arrestations et détentions arbitraires qu'opère de plus en plus l'ANR", exigeant que "le gouvernement fasse sanctionner les responsables pénalement et/ou disciplinairement".
Lors de sa conférence de presse hebdomadaire mercredi, la Mission de l'ONU dans le pays (Monusco) a indiqué s'être mise "en relation avec les (...) institutions compétentes pour que les interpellés puissent être libérés".
"Les libertés individuelles et collectives, ainsi que d'ailleurs les libertés d'expression et de réunion, sont reconnues par la Constitution de la RDC", a souligné Charles Bambara, directeur de l'information de la mission onusienne.
Le climat s'est fortement crispé en RDC depuis des manifestations violentes du 19 au 22 janvier qui ont fait, essentiellement dans la capitale, entre 27 et 42 morts, selon les sources. Les contestataires dénonçaient un projet de révision de la loi électorale qui aurait permis de prolonger le mandat du président Joseph Kabila après la fin 2016, date de la fin de son quinquennat, alors que la Constitution lui interdit de briguer un nouveau mandat.
LES PETITS-FILS DE SERIGNE FALLOU MONTENT AU CRÉNEAU
Un groupe de petits-fils de Serigne Fallou Mbacké ont rencontré hier, dans l'après-midi, le porte-parole du khalife général des mourides, à la résidence Khadimou Rassoul, à Touba. Ils veulent l'intervention du khalife, pour sortir Serigne Assane Mbacké de prison.
Le jeune marabout est incarcéré pour l'incendie des domiciles et de la boulangerie de Moustapha Cissé Lô. La rencontre, à la résidence Khadimou Rassoul, a permis aux petits-fils de manifester leur soutien à leur frère et cousin Serigne Assane Mbacké.
Prenant la parole au nom des camarades, Serigne Ousseynou Mbacké, frère jumeau du détenu, a fustigé l'incarcération de son frère. Il juge cette détention injuste et injustifiée. Selon lui, le procureur n'a même pas donné le temps à son frère de s'expliquer. Lorsqu'il lui a demandé s'il revendique toujours l'incendie des domiciles de Moustapha Cissé Lô, Assane Mbacké a demandé à voir son avocat.
"La seule réponse du procureur a été de lui signifier son placement sous mandat de dépôt", a soutenu Serigne Ousseynou Mbaké. Il sollicite les responsables de la communauté mouride, pour la libération de son frère.
En réponse aux sollicitations du collectif des petits-fils de Serigne Fallou, Cheikh Bassirou Mbacké Abdou Khadre, peu prolixe, les a rassurés, en précisant : "C'est hier, vers 14h, que j'ai été informé. J'en ai fait mon affaire et ma responsabilité est de premier chef." Il ajoute : "Dès que j'ai été informé de l'affaire, je me suis rendu à Mbacké Kadior pour rencontrer le khalife et le mettre au courant de la situation. Le khalife a utilisé tous les moyens dont il dispose pour s'adresser à qui de droit et résoudre le problème".
Le porte-parole du khalife a aussi précisé que Serigne Mountakha Mbacké Bassirou, qui avait joué les sapeurs-pompiers, dès l'éclatement de l'affaire, a été saisi par l'entremise de Serigne Moussa Nawel, le marabout du député Moustapha Cissé Lô, pour, encore une fois, arrondir les angles.
EnQuête a toutefois appris, de sources bien informées, que pour éviter de s'immiscer dans les affaires judiciaires, les autorités religieuses de Touba n'ont pas voulu saisir le président de la République de cette affaire. "Seul Moustapha Cissé Lo, victime et plaignant, peut faire une main levée pour éteindre l'action judiciaire", affirme l'une des autorités religieuses.
Dakar, 18 mars (APS) - La Ligue démocratique (LD) et le Parti socialiste (PS) annoncent avoir décidé de la mise en place d'un comité de suivi relatif à "la création d'un grand rassemblement" politique regroupant différentes forces nationales mues par l'avènement d'un Sénégal "meilleur et prospère".
Dans un communiqué transmis à l'APS, mercredi, ces deux formations politiques se sont engagées à poursuivre leurs concertations pour arriver à cet objectif, en misant sur l'importance des "convergences de vue" auxquelles elles sont arrivées sur cette question.
Des délégations du PS et de la LD, conduites par leurs deux secrétaires généraux, Ousmane Tanor Dieng et Mamadou Ndoye, s'étaient rencontrées, la veille, au siège de la formation socialiste, à Dakar, pour "un large échange de points de vue sur la situation nationale et internationale".
"Au terme des débats larges, francs et ouverts, les deux délégations ont constaté d'importantes convergences de vue et engagent leurs partis respectifs à poursuivre, chacun en ce qui le concerne, les initiatives déjà en cours sur le terrain et qui vont dans la même direction", rapporte ce communiqué.
La délégation de la LD a rappelé que cette rencontre entrait dans le cadre des décisions de son 7-ème congrès ordinaire, concernant "la création d'un grand rassemblement politique des forces vives du pays qui partagent les mêmes valeurs et les mêmes convictions pour un Sénégal meilleur et prospère".
"Le Parti socialiste du Sénégal a, quant à lui, rappelé la résolution de son 15eme congrès qui a instruit sa direction à engager +la concertation avec les forces vives et démocratiques du pays mues par la volonté de construire ensemble des solutions consensuelles+".
Le communiqué relève que du point de vue du PS, "il est possible d'apporter des réponses appropriées et durables aux difficultés inhérentes à la conjoncture et aux pesanteurs qui affectent la marche de notre pays".
Sur cette base, la LD et le PS ont dit vouloir poursuivre leurs concertations à travers la mise en place d'un comité de suivi, renseigne le communiqué.
HISSEIN HABRÉ "DESSAISIT" LA 1ÈRE CHAMBRE CORRECTIONNELLE POUR LA 3ÈME
A cause du procès en vue de Hissein Habré, le dossier Aïda Ndiongue est désormais confié à la 3ème chambre correctionnelle. Celle-ci devra se prononcer sur la demande de liberté provisoire d'Abdoul Aziz Diop et fixer une date pour la tenue du procès en audience spéciale.
Aïda Ndiongue et ses co-prévenus devront prendre leur mal en patience, avant de pouvoir connaître la date de leur procès. La première chambre correctionnelle, qui devait, hier, fixer une date pour la tenue du procès en audience spéciale n'a pas rendu sa décision.
Le juge Moustapha Bâ, président de ladite chambre, s'est dessaisi au profit de son collègue de la 3ème chambre correctionnelle. Les raisons de ce dessaisissement s'expliquent par le procès en vue de Hissein Habré devant la Cour d'assisses des Chambres africaines extraordinaires (CAE).
En fait, le juge Bâ devra siéger comme assesseur au sein de la juridiction chargée de juger l'ancien président tchadien. Par conséquent, il a finalement renvoyé le dossier d'Aïda Ndiongue au 26 mars prochain.
Demande de Lp d'Aboul Aziz Diop en suspens
A cette date, le juge Ndary Diop et ses assesseurs devront se prononcer également sur la demande de liberté provisoire introduite hier par Me Aliou Cissé, conseil d'Abdoul Aziz Diop. Une demande à laquelle s'est opposé le parquet, qui estime que le président de la Fédération nationale des cadres libéraux (FNCL) ne remplit aucune des conditions de mise en liberté provisoire, à savoir le cautionnement ou le remboursement, ainsi que les contestations sérieuses.
L'agent judiciaire de l'Etat (AJE), Moussa Thiam, a été le premier à opposer son veto à la requête de l'avocat, en avançant les mêmes arguments que le parquet. L'AJE considère également que la requête devait plutôt être adressée à la 3ème chambre en charge désormais du dossier. Celle-ci va rendre son délibéré sur la liberté d'Abdoul Aziz Diop, le seul à en avoir formulé la demande, hier.
Il faut rappeler qu'Aïda Ndiongue et Abdoul Aziz Diop, ainsi qu'Amadou Ndiaye et Modou Sall ont été inculpés pour escroquerie portant sur des deniers publics, détournement de deniers publics, faux et usage de faux, exercice illégal du commerce et complicité.
L'accusation évalue le préjudice à 20 milliards 688 millions 638 mille 917 francs CFA, issus des marchés de produits phytosanitaires destinés au Plan Jaxaay, qui avait été lancé par le régime d'Abdoulaye Wade en 2005 pour trouver des logements à des familles victimes des inondations.
Un projet coordonné par Abdoul Aziz Diop, alors que les marchés revenaient à Aïda Ndiongue. Les deux sont en prison depuis décembre 2013, de même que l'agent comptable particulier Amadou Ndiaye. Seul Modou Sall, secrétaire général du ministère de l'Habitat au moment des faits, comparaît libre.
L'ANCIEN DG BENYAMIN DUMMAI TRADUIT TAMPIERI EN JUSTICE
Le temps est à la tempête à Senhuile Sa. La paix sociale n'est plus d'actualité dans cette entreprise, depuis plus d'un an. Les actionnaires vont vers une bataille judiciaire sans merci. Entre l'ancien directeur général Benyamin Dummai et Tampieri Financial Group, de vieux comptes, longtemps restés en suspens, ont été dépoussiérés, ce qui marque le début d'une période trouble, à l'issue incertaine.
De source sure, EnQuête a appris que la plainte à l'origine de ce bras de fer programmé émane de Benyamin Dummai, qui l'a déposée sur la table du procureur du tribunal régional Hors classe de Dakar. Il veut obtenir réparation de préjudices qu'il estime avoir subis.
L'homme d'affaire, ancien directeur général et actionnaire de Senhuile, prétend qu'il a été lésé par ses ex-partenaires, qui sont aujourd'hui à Tampieri Financial Group. Il est d'avis que ces derniers pourraient bénéficier du soutien de réseaux d'hommes d'affaires sénégalais proches du pouvoir.
Benyamin Dummai, qui contrôlait 49% du capital de Senhuile Sa, a été limogé en avril 2014 de la direction générale de l'entreprise. Un mois plus tard, il est arrêté pour détournement présumé, nonobstant la validation de son bilan par le commissaire aux comptes de Senhuile.
Une décision que M. Dummai n'entend pas encore accepter, si l'on en juge par les lourds griefs formulés dans sa plainte déposée auprès du procureur du tribunal Hors classe.
Dummai poursuit en justice Senhuile Sa et Tampieri pour augmentation fictive d'un capital social aux fins de manœuvres frauduleuses. Il leur reproche aussi d'avoir mis la main, par des artifices, sur les parts sociales d'un associé et ses biens immobiliers.
Entre autres reproches, on peut citer la privation d'un actionnaire de son droit de siéger au conseil d'administration de Senhuile, blanchiment d'argent, association de malfaiteurs, émissions fictives d'actions, faux et usage de faux en écritures privées et de commerce, abus de biens et du crédit de Senhuile, escroquerie et tentative d'escroquerie, détournement de biens de l'Etat du Sénégal... Une somme de 14 chefs d'accusation, selon une source proche du dossier.
L'ancien directeur général de l'entreprise reproche aussi au conseil d'administration d'avoir décidé d'une augmentation du capital de 10 millions de francs CFA à plus de trois milliards de francs CFA, une décision qui semblait revenir à l'Assemblée générale extraordinaire des actionnaires.
Pour défendre ses intérêts, Benyamin Dummai s'est attaché les services du cabinet de l'avocat Ciré Clédor Ly, qui ne sera pas en terrain inconnu dans ce dossier. Me Ly est déjà sur un autre front judiciaire ouvert par le management de Senhuile, qui a licencié 123 travailleurs sans autre forme de procès et demandé aux autres d'accepter un salaire mensuel de 25.000 francs CFA pour rester à leur poste.
La plainte déposée par Banyamin Dummai devrait être diligentée par la Brigade de recherches de la gendarmerie, à Dakar, même si, selon une source proche du dossier, le plaignant n'a pas encore été contacté pour faire une déposition. Une affaire à suivre...
LE SENEGAL INSTALLE UN COMITE EN VUE DE L’INTERDICTION DE FUMER DANS LES ESPACES PUBLICS
Le Sénégal vient de mettre en place son Comité nationale de veiller pour le suivi de la de lutte contre le tabagisme en vue de l’adoption des textes interdisant de fumer dans les espaces publics.
Le gouvernement du Sénégal a installé, hier, le Comité national de lutte contre le tabagisme en vue de l’adoption des textes interdisant de fumer dans les espaces publics. Conscients que son utilisation tue à peu près 6 millions de personnes par an, la société civile, l’Etat et les collectivités locales se retrouvent dans cette instance pour mener des plaidoyers envers les populations. C’est ainsi que le comité aura pour mission de faciliter la mobilisation des acteurs, d’aider à l’harmonisation des stratégies de lutte contre le tabagisme, de donner un avis sur la politique nationale de lutte contre le tabagisme, notamment sur ses instruments tels que le plan stratégique et les plans d’actions nationaux et de faire des propositions pour la mise en œuvre de la convention cadre de l’Oms pour la lutte antitabac.
Au Sénégal, la prévalence du tabagisme progresse très rapidement chez les jeunes. Un segment important de la société sénégalaise, qui constitue la principale cible de l’industrie. En effet, chez les adultes âgés de plus de 15ans, le taux de prévalence est de 19.8% du côté des hommes et de 1.5% du côté des femmes. Chez les jeunes âgés de 13 à 15ans le taux de prévalence est de 20.1% du côté des garçons et de 10.2% chez les filles. Par ailleurs, le Recensement général de la population et de l’habitat n°3 précise que «43% de notre population est âgée de moins de 15 ans».
Venu présider la rencontre, le ministre de la Santé et de l’action sociale, Awa Marie Colle Seck, de préciser qu’il s’agit d’une lutte de longue haleine. Et pour y parvenir, soutient-elle: «Il faudra travailler ensemble pour aller de l’avant d’où l’intérêt de mieux s’organiser. Les arrêtés interministériels ont permis de travailler et d’impliquer tout le monde. Un décret va passer au conseil des ministres après avoir fait tous les circuits à savoir l’Assemblée nationale, la Cour des comptes, entre autres, afin d’interdire de fumer dans les espaces publiques». Aussi, ajoute le ministre, «pour plus d’efficacité, ils vont travailler sur les autres arrêtés d’où l’intérêt d’avoir plusieurs bras pour faire le travail. D’ailleurs une étude est en cours pour savoir la réalité du tabac au Sénégal. Ce qui permettra au comité d’avoir un plaidoyer».
Par ailleurs, Awa Marie Coll Seck de soutenir qu’«il urge d’impliquer tous les acteurs dans une dynamique unitaire à respecter et appliquer la loi cadre et le décret. Et nous attendons beaucoup de ce comité. Parce qu’un décret qui n’a pas de personnes pour sa mise en œuvre, cela ne pourra pas se faire. C’est pourquoi, il faut sensibiliser les parlementaires, les journalistes, les policiers et les gendarmes afin qu’elle ne soit pas qu’une loi que de nom, mais qu’elle soit applicable».
Abondant dans le même sens, le représentant résident de l’Organisation mondiale de la santé (Oms), Alimatou Jeanne Diarra Nama, a estimé que «le Sénégal a pris l’option d’intensifier la croisade contre le fléau du tabagisme avec l’implication des principaux secteurs de développement et catégories sociales. Et nous avons bon espoir que les décrets et arrêtés d’application de la loi seront élaborés et adoptés dans les meilleurs délais afin d’assurer une meilleure protection des populations, des jeunes en particulier, contre les méfaits du tabac».
La cérémonie a pris fin avec la remise du prix Oms pour la lutte anti-tabac 2014 qui a été décerné au professeur Abdoulaye Diagne, directeur du Consortium pour la recherche économique sociale.
LE SENEGAL INVITE A RENFORCER LA MISE EN ŒUVRE DES REFORMES STRUCTURELLES
RESORPTION DES PROBLEMES STRUCTURELS DES ECONOMIES EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE
Le 3e Forum africain sur les finances publiques a débuté, hier, à Dakar. Et durant deux jours, les acteurs discuteront de la problématique de l’orientation de la politique budgétaire pour réaliser une croissance solidaire. Une question de la croissance solidaire qui est au centre des préoccupations de tous les acteurs du développement, selon le ministre délégué en charge du Budget, Birima Mangara, qui a présidé la cérémonie d’ouverture.
«L’Afrique subsaharienne est sans doute sur une bonne trajectoire. Plusieurs pays dans cette région ont accompli des progrès soutenus, ces dernières années. D’importants bonds en avant sont notés dans les infrastructures, et la situation sécuritaire est en train de s’améliorer quand bien même des foyers de tensions subsistent», a déclaré Birima Mangara qui soutient toutefois que «le cadre macroéconomique s’est aussi renforcé à la faveur des efforts d’ajustement interne des Etats, soutenus par les partenaires techniques et financiers».
Au demeurant, prévient le ministre, qui présidait, hier, le 3e Forum africain sur les finances publiques, à Dakar, «les problèmes structurels de nos économies persistent. Il en est ainsi de la faiblesse de la productivité, des problèmes pour attirer les investisseurs dans les secteurs autres que l’exploitation des matières premières, de l’insertion insuffisante dans les échanges mondiaux, etc. Des défis sont aussi à relever pour les services de base mais surtout pour l’emploi au profit de la majorité jeune». Pour cela, considérant que l’économie fonctionne sur la base des incitations à produire et à consommer, le ministre en charge du budget estime que «les politiques publiques dans la région subsaharienne doivent donc chercher à renforcer cette bonne dynamique en veillant notamment à ne pas affecter les incitations des agents privés».
Etant donné la récurrence des chocs négatifs, surtout celles de la demande, «il paraît nécessaire de mieux répartir la charge de l’ajustement entre les différentes parties prenantes dans la société (ménages, entreprises, Etat) tout en améliorant les mécanismes d’amortissement des chocs complémentaires aux stabilisateurs automatiques que sont notamment la baisse de l’impôt et les transferts sociaux», s’est-il justifié. Aussi, a-t-il ajouté: «Des politiques bien conçues sont alors nécessaires pour promouvoir une croissance inclusive. Les mesures structurelles encourageant l’emploi, en particulier dans l’agriculture, peuvent également aider à rendre la croissance plus inclusive».
Par ailleurs, le ministre en chargé du Budget pense que «le Sénégal et l’ensemble des pays africains devraient renforcer la mise en œuvre des réformes structurelles afin de maintenir la tendance à la hausse de leurs taux de croissance moyens de ces dernières années et de réduire sensiblement la pauvreté». Et pour cela, «le Forum offrira une plate-forme aux parties prenantes africaines et du monde entier (des dirigeants, des experts techniques et des universitaires) pour partager des connaissances clés et participer à plus de débats ciblés et approfondis sur les questions relatives au budget et à la croissance solidaire», indique Birima Mangara non sans soutenir qu’«il permettra d’échanger et d’harmoniser les points de vue sur cette problématique qui ne peut plus être ignorée par les différents acteurs du développement».
LA COJER PROMET D’APPLIQUER LA LOI DU TALION
MENACES DU PDS DE «BRULER» LE PAYS, SI KARIM WADE EST CONDAMNE
La toute nouvelle coordonnatrice de la Convergence des jeunesses républicaines (Cojer), Thérèse Faye, n’a pas été tendre, hier, avec l’opposition, notamment le Parti démocratique sénégalais (Pds). Face à la presse, la mairesse de Ndiarrère, dans le département de Fatick, a tiré à boulets rouges sur les libéraux et leurs alliés. Non sans appeler les populations à barrer la route aux «oiseaux de mauvais augure».
«Ils versent au quotidien dans la diversion, la diffamation, les menaces, pour bâtir un projet de déstabilisation de notre pays. Les arrestations de militants du Pds, suite à des complots, pour attenter à la vie des Sénégalais et détruire des biens publics, suffisent comme exemples», a déclaré Thérèse Faye. Très en verve, la coordonnatrice des jeunesses «apéristes» de prévenir les libéraux et leurs souteneurs que «ce sera comme à la guerre : œil pour œil, dent pour dent».
«S’il y a une jeunesse qui est armée pour aller en guerre, c’est la jeunesse de l’Apr, nous qui nous sommes battus, corps et âme, pour bouter Abdoulaye Wade hors du pouvoir. Nous n’allons pas permettre qu’un parti vomi par les populations, puisse se permettre d’installer l’instabilité dans ce pays. La jeunesse Apr est debout, comme un seul homme, pour faire face à un vieux manipulateur», a averti celle qui a pris le relais d’Abdou Mbow à la tête de la Cojer.
«Nous les attendons de pied ferme»
Thérèse Faye de souligner : «Nous allons nous organiser dans toutes les communes de Dakar pour, d’abord, alerter l’opinion nationale et la jeunesse. Parce que le combat au niveau du Pds, c’est la jeunesse inconsciente. Nous sensibilisons les chefs de famille, les foyers religieux».
S’agissant du procès de Karim Wade, la coordonnatrice des jeunesses «apéristes» a fait savoir que «le Sénégal a un Etat organisé, et que personne ne réussira à mettre le feu dans ce pays».
«Le Sénégal est un Etat de droit où tous les citoyens sont égaux devant la loi. Les Sénégalais prisonniers qui sont dans les maisons d’arrêt en attente de jugement depuis plusieurs années n’ont-ils pas les mêmes droits que le fils d’Abdoulaye Wade ? A travers leurs agissements et le mensonge, ils tentent de créer deux types de Sénégalais : l’intouchable Karim Wade et les pauvres citoyens passibles de sanctions. Ce parti a toujours excellé dans les pratiques malsaines, dans l’injustice, le vol, la violence et l’arrogance», a fulminé Thérèse Faye.
Avant d’asséner : «Nous les attendons de pied ferme sur le champ du combat pour répondre à toutes leurs provocations abusives et les démanteler. Leur stratégie de diversion ne produira pas les effets escomptés».
LES JEUNESSES DU PDS VILIPENDENT LE REGIME
ARRESTATION DE «KARIMISTES» ET DE LIBERAUX, PROCES DE L’ANCIEN MINISTRE D’ETAT
L’arrestation de «Karimistes» et de libéraux, à quelques jours du verdict du procès du fils de l’ancien chef de l’Etat, a suscité, hier, une vive réaction de la part de l’Union des jeunesses travaillistes et libérales (Ujtl). Toussaint Manga et ses «frères» - qui faisaient face à la presse, à la permanence El Hadji Omar Lamine Badji - ont condamné ces arrestations qu’ils qualifient d’«injustes» et d’«arbitraires».
«Nous clamons notre indignation face à la traque des responsables libéraux enclenchée par le procureur du gouvernement depuis 48 heures. Non satisfait d’avoir pris en otage Karim Wade, Aïda Ndiongue, Aziz Diop et compagnie, le dictateur vient d’ordonner l’arrestation de Me Amadou Sall, Amina Nguirane, Bathie Séras, Dr Cheikh Dieng, Serigne Assane Mbacké, Babacar Mbaye ‘Ngaraf’. Tous partagent le même délit, c’est d’être militant du Pds», a asséné M. Manga.
«Macky Sall et son régime sont conscients que les esprits épris de paix et de justice n’accepteront jamais la forfaiture qui se dessine à l’horizon. Le bras armé procède à des arrestations touts azimuts. Sans le savoir, il ne fait qu’envenimer la situation. Car cette logique d’intimidation et de musèlement ne fait que renforcer notre engagement militant, mais aussi notre volonté à nous dresser contre l’injustice et l’arbitraire», a renchéri le chef de file des jeunesses libérales.
Par rapport au procès du fils de l’ancien président de la République, Toussaint Manga et ses «frères» déclarent que «le verdict de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei) n’engage que Macky Sall et son régime».
«Le verdict du peuple est un non-lieu. Le verdict de Macky Sall est la condamnation de Karim Wade, mais le peuple fera face. Le 23 mars est un problème des Sénégalais. Nous ne resterons pas les bras croisés», a martelé, dans la foulée, le leader des jeunesses du Pds.
Très amer sur le coup, Toussaint Manga de tonner : «Personne n’acceptera qu’une juridiction hors norme, réactivée par un revanchard, avec un procureur très spécial, avec ses faux experts, un Président aux ordres des comploteurs, coaché par une France revancharde qui ne recule devant rien pour défendre ses entreprises qui pillent notre économie à son profit, puisse condamner un honnête citoyen qui a commis le seul tort d’être une alternative crédible à ce régime incompétent».
LE PS ET LA LD DENONCENT LA «SURENCHERE» DE ME WADE POUR LIBERER SON FILS
AGITATION DES LIBERAUX A UNE SEMAINE DU VERDICT DU PROCES KARIM WADE
Une semaine avant le verdict du procès de Karim Wade, prévu le 23 mars prochain, la situation reste tendue entre l’Etat et l’opposition emmenée par le Parti démocratique sénégalais (Pds). Une situation qui a fait réagir, hier, socialistes et «jallarbistes».
Hier, une délégation de la Ligue démocratique (Ld), conduite par son Secrétaire général, Mamadou Ndoye, a été reçue à la Maison du Parti socialiste (Ps) par celle des «Verts», dirigée par Ousmane Tanor Dieng.
Les deux délégations ont redit leur volonté de soutenir la traque des biens mal acquis. Non sans dénoncer «la situation de tension, de surenchère, que l’ancien chef de l’Etat Abdoulaye Wade est en train de faire dans ce pays, pour, coûte que coûte, libérer son fils».
«Le Ps et la Ld soutiennent le pouvoir et réaffirment que nous sommes dans un Etat de droit. Que la justice devra dire le droit. Le processus en cours doit être mené jusqu’à son terme. Et que tous les dignitaires de l’ancien régime qui ont eu à s’emparer, de façon malhonnête, des richesses de ce pays, doivent rendre compte. Il en est ainsi pour la démocratie. Et le Ps et la Ld soutiennent ce processus», a confié Moussa Sarr, porte-parole de la Ld, au sortir de la rencontre. Avant de souligner que les deux parties ont réaffirme leur ancrage, leur appartenance, à la coalition «Benno bokk yakaar» (Bby).
Sur la même lancée, le porte-parole du Ps, Abdoulaye Wilane, de fulminer : «Soyons patients. Personne n’échappera à la justice, si on est coupable. Il faut qu’on n’arrête cette méthode de Wade, consistant à dire que personne ne jugera ou ne condamnera mon fils. Celui qui vole les deniers publics doit forcément être traduit devant la justice. C’est ça l’Etat de droit. Il faut défendre la transparence. Cela est primordial dans un Etat de droit».
Le maire de Kaffrine de prévenir : «Qu’ils le sachent, leur plan ne marchera pas».
Le porte-parole du Ps a, par la suite, rappelé que son parti a engagé «la concertation avec les forces vives et démocratiques du pays mues par la volonté de construire ensemble des solutions consensuelles».
«Il est possible d’apporter des réponses appropriées et durables aux difficultés inhérentes à la conjoncture et aux pesanteurs qui affectent la marche de notre pays», a soutenu Abdoulaye Wilane qui annonce la poursuite de la concertation, à travers la mise en place d’un comité de suivi.