Quelques heures seulement après le passage de l’ambassadeur de la France sur la Rfm où il a soutenu que c’est un non-lieu qui serait surprenant lors du verdict, tant attendu, de Karim Wade, un des avocats de ce dernier, Me Elhadji Amadou Sall, membre de la direction du Parti démocratique Sénégalais (Pds), s’est fendu d’une déclaration pour lui apporter la réplique.
«Jean Félix Paganon, ambassadeur de France au Sénégal, a tenu des propos qui, incontestablement, vont contribuer à créer durablement un sentiment antifrançais tant ils sont irresponsables et irrespectueux.
Son rang et la nature même des relations entre nos deux pays et nos deux peuples auraient du lui interdire de tenir tels propos à un moment où nombreux sont les africains qui réclament des relations plus équilibrées et moins arrogantes.
Monsieur Paganon a raté une belle occasion de se taire ! Dans notre pays, même pendant la colonisation, les sénégalais ne changeaient pas de trottoirs lorsqu’ils y rencontraient un «blanc» et ce n’est pas aujourd’hui que cela va changer», mentionne Me Sall dans un document parvenu à la Rédaction de Grand’Place.
«TOUT EST POSSIBLE, NOUS SOMMES EN POLITIQUE»
FARBA NGOM SUR LES RETROUVAILLES ENTRE MACKY ET WADE
Considéré, à tort ou à raison, comme «l’homme qui murmure à l’oreille du président», le député «apériste», Farba Ngom dément et diagnostique le mal au sein de la formation politique du Chef de l’Etat, Macky Sall. Pour lui, il y a une guerre fratricide dans les rangs de son parti
Le griot du couple présidentiel, par ailleurs député, responsable de l’Alliance pour la République (Apr) dans la zone de Matam, n’exclut pas des retrouvailles ou le rapprochement entre son mentor, Macky Sall et son prédécesseur, Abdoulaye Wade.
Le maire d’Agnam l’a affirmé hier, sur la Tfm. Le député «apériste», qui s’exprimait en wolof, en répondant à une question portant sur d’éventuelles retrouvailles ou la possible restauration du dialogue entre les leaders du Parti démocratique Sé- négalais (Pds), Me Abdoulaye Wade et de l’Alliance pour la République (Apr), Macky Sall, a soutenu que «tout est possible, parce que nous sommes en politique». Farba Ngom, qui se dit meurtri par les attaques non-conventionnelles de Me Abdoulaye Wade, interpelle ce dernier sur la nécessité de porter son statut d’ancien Chef d’Etat et de sage de l’arène politique.
«Il doit savoir que le président, Macky Sall, a été choisi par Dieu. Macky Sall est un homme ouvert au dialogue. Me Wade doit également considérer que Macky Sall est son fils. Si quelqu’un n’est pas d’accord avec lui, il doit patienter jusqu’à la fin du mandat et solliciter les Sénégalais.
Qui a suivi le parcourt de Macky Sall, combattu au cœur du pouvoir et devenu aujourd’hui président de la République, tu dois savoir que tout est possible en politique», explique M. Sall.
Revenant sur la guerre fratricide qui peut, à son avis déstabiliser l’Apr, le maire d’Agnam, Farba Ngom, dénonce: «A l’inté- rieur de l’Apr même, il y a des responsables qui combattent l’Apr. Des gens qui font la guerre, par presse interposée, à d’autres responsables de l’Apr.
Ce qui n’est pas bon pour le parti, ça déstabilise le parti et ne participe pas à la consolidation du pouvoir de son leader, le président de la République, Macky Sall». Le plus grave, indique «l’homme qui murmure à l’oreille du président», comme le soutiennent certains, «cette guerre n’épargne ni les structures des jeunes encore moins celles des femmes et des cadres de l’Apr».
C’est de cette manière, dit-il, qu’il est en train d’être combattu par «ses frères» de parti qui lui attribuent le statut «d’homme qui murmure à l’oreille du président». Relativement aux affaires d’argent révélées dans la presse, à travers les gros marchés de l’Etat (Pétro-Tim, Arcelor Mittal, Africa Energy), qu’il ne cite pas, Farba Ngom est formel : «Macky Sall n’enrichira personne. Il ne créé pas de riches. Il ne connait même pas l’argent, il ne cède pas au chantage».
And Jef/ Parti africain pour la démocratie et le socialisme (Pads)/ Authentique de Landing Savané ne présentera pas de candidat, lors de la prochaine présidentielle de 2017. Les dirigeants de cette formation politique ont décidé, le samedi 07 mars, à l’issue d’une réunion du bureau politique de soutenir la candidature du président de la coalition Bennoo Bokk Yaakaar (Bby), non moins actuel chef de l’État et président de l’Alliance pour la République (Apr).
S’adressant à la presse à la sortie de cette rencontre présidée par le secrétaire général du parti, Landing Savané, Mamadou Dieng, porte-parole et également secrétaire national à l’organisation d’And Jef/Pads-Authentique a indiqué que des «succès incontestables ont été notés, aussi bien au niveau économique que sur la mise en place d’une société solidaire, dans la gouvernance actuelle des affaires publiques.
« Le BP estime que le régime du Président Macky Sall est sur la bonne voie et encourage toutes les structures (Femmes, jeunesses, Enseignants, mouvement ouvrier et syndical, cadres) du parti à être beaucoup plus offensives afin de mieux faire face aux tentatives de déstabilisation de l’opposition», a-t-il dit. Poursuivant, Mamadou Dieng a informé que le Bureau politique a par ailleurs «donné un mandat au secrétaire exécutif pour entamer des discussions approfondies avec la direction de l’Alliance pour la république (Apr) sur les modalités d’une alliance électorale afin de garantir les acquis et de poursuivre le combat pour un Sénégal émergent.
And-Jëf/Pads authentique devient ainsi la seconde formation politique à renoncer à briguer le suffrage des Sénégalais, lors de la prochaine présidentielle prévue en 2017 au profit de l’Alliance pour la république à la suite de l’Alliance des forces du progrès (Afp) de Moustapha Niasse, président de l’Assemblée nationale. En outre, Mamadou Dieng a également souligné l’ancrage inamovible de son parti dans les idéaux de la gauche (socialiste). Selon lui, le Bp salue et encourage le lancement de la Confédération pour la Démocratie et le Socialisme du fait qu’And-Jëf a toujours souhaité une unité de la Gauche Sénégalaise.
« LA CANDIDATURE DE KHALIFA SALL EST UNE DEMANDE SOCIALE»
LE MOUVEMENT «AND DOLEL KHALIFA» SUR LA PRÉSIDENTIELLE DE 2017
Le mouvement «And dolel Khalifa» (Adk)qui milite pour la participation du secrétaire général à la vie politique du Ps à la présidentielle de 2017 a plaidé pour la désignation de Khalifa Sall comme candidat du Ps. Face à la presse, le samedi 7 mars dernier, son coordonnateur Babacar Diop a indiqué que la candidature du maire de Dakar est une demande sociale.
Le débat sur la candidature du Parti socialiste (Ps) à la prochaine présidentielle prévue en 2017 est loin de connaitre son épilogue. A la suite de certains membres de l’Apr qui invitaient les Socialistes à se déterminer pour la présidentielle de 2017, c’est au tour des partisans du maire socialiste de Dakar, Khalifa Sall, réunis autour du mouvement dénommé «And dolel Khalifa» (Adk)de monter au créneau. Lors d’un face à face avec la presse, ce samedi 7 mars, les membres de ce mouvement qui militent pour la participation du Secrétaire général à la vie politique du Ps à la présidentielle de 2017, ont vanté les mérités de Khalifa Sall dont la candidature, selon eux, est une demande sociale.
Estimant que celui-ci est le candidat idéal pouvant permettre le retour du PS aux affaires, Babacar Diop, coordonnateur de ce dit mouvement et ses camarades ont indiqué que Khalifa Sall, contrairement à certains de ses camarades de parti dans le gouvernement n’a rien à voir avec le bilan du régime de Macky. «Les élections présidentielles sont des rendez-vous entre un homme et son peuple. Donc, c’est Khalifa Sall qui se présentera devant les Sénégalais pour solliciter leur voix et non le Ps. Et s’il y avait que le Ps, personne ne parlera pas de coalition. Cependant, nous sommes persuadés qu’aucune formation politique ne peut à, elle seule, obtenir la majorité des suffrages… »
Invitant les instances habilitées du Ps à valider cette candidature de leur mentor, Babacar Diop a invité par ailleurs Ousmane Tanor Dieng à tenir ses engagements de ne pas être le porte-étendard du Ps lors des consultations de 2017. «Ousmane Tanor Dieng est républicain et nous croyons fermement qu’il va respecter ses engagements pris en 2012 de ne plus se présenter à une élection présidentielle. Nous comptons sur lui pour tenir cette promesse. Et, nous pensons également qu’il est conscient que la candidature de Khalifa Sall est une demande sociale». L’occasion a été aussi saisie pour le coordonnateur du mouvement pour inviter le Ps à mettre un terme à sa collaboration avec les tenants actuels du pouvoir au sein de la coalition Bennoo Bokk Yaakaar (Bby) qui, d’après lui, n’est qu’une union de façade.
«SENEGAL BI NU BEGG», PORTE SUR FONTS BAPTISMAUX
POUR AMELIORER LA GESTION POLITIQUE ET PROMOUVOIR LES VALEURS MORALES NATIONALES…
Une nouvelle plateforme politique dénommée «Sénégal Bi Nu Begg» vient de voir le jour. Le lancement s’est effectué, ce samedi 07 mars, à Dakar. Cette organisation regroupant des membres de la société civile et d’anciens membres des Assises nationales, se fixe pour objectifs principaux d’améliorer la gestion politique du pays jugé encore néfaste, de promouvoir les valeurs morales et nationales, de consolider la nation, de reconstruire les institutions et l’Etat de droit et de consolider l’image du Sénégal à travers l’Afrique et la sous région entre autres.
Améliorer la gestion politique du Sénégal, promouvoir les valeurs morales nationales, consolider l’image du Sénégal dans l’Afrique et le monde, reconstruire les institutions de l’Etat de droit, sont les piliers fondamentaux sur lesquels veulent s’appuyer les membres de la plateforme politique «Sénégal Bi Nu Begg» qui a été lancée, ce samedi, à Dakar.
Selon Maitre Mame Adama Guèye l’un des membres dudit mouvement, la raison qui a motivé la création d’une telle structure vient du constat que le pays se trouve encore dans l’impasse totale, plus de 55 ans après l’indépendance mais aussi l’anéantissement de ses valeurs et bons comportements. Pour Me Guèye, le Sénégal ne fonctionne pas comme il faut et comme on s’y attendait du fait que la citoyenneté est devenue une simple chose virtuelle. «Il est temps de restaurer la normalité républicaine mais aussi de mettre en place une loi qui soit sacrée et respectée de tous».
Pour y arriver, a-t-il expliqué, ceux qui l’exécutent doivent d’abord donner le bon exemple en commençant par assurer l’effectivité de la séparation des pouvoirs. «La question de la séparation des pouvoirs pose encore plus de problème du moment que ce qui est remarqué aujourd’hui, dans ce pays, est que l’administration au lieu d’avoir une allégation envers la république, se trouve être à ses services. Ce qui est malheureux». Et de souligner dans la foulée, «Aujourd’hui, la rupture tant attendue et prônée par ceux qui gouvernent ce pays n’est toujours pas au rendez-vous et les mêmes pratiques qui ont voulu à Abdoulaye Wade son échec continuent d’exciter de plus belle et c’est inacceptable. Beaucoup de citoyens sont aujourd’hui frustrés à cause de la mauvaise gestion du pays».
Qui plus est, a dit Me Guèye, «actuellement, il y a une perte de crédibilité notoire des élites de ce pays et ça pose un réel problème car çà entrave la confiance qu’il devait avoir entre les dirigeants et le peuple». Pour autant, il a indiqué qu’aujourd’hui, le Sénégal a besoin d’une nouvelle république, d’une nouvelle société pour atteindre le développement, mais aussi pour faire prévaloir la compétence dans les institutions. «Il est temps qu’on cesse ce système généralisé de redistribution des privilèges pour que le pays avance». L’avocat qui a appelé toutes les populations à venir rejoindre le nouveau mouvement et à s’engager dans la bonne marche des affaires du pays car a-t-il dit, «ce n’est pas en restant dans les salons pour se plaindre ou contester que les choses vont aller de l’avant».
PAR SAMBA ALAAR
PAGANON : PAGAILLE… NON !
PROCÈS KARIM WADE : Là on est d’accord avec vous Excellence, monsieur l’Ambassadeur. Mais vous-même représentez un pays extérieur. Vous n’êtes ni Sunugaalien ni représentant des intérêts sunugaaliens -
Ah l’ambassadeur de France au Sunugaal ! Un très bon client. Sûr qu’il est une star dans un camp (le pouvoir notamment) et l’ennemi public n°1 dans un autre camp (l’opposition wadienne).
Mais ses déclarations d’hier à la Rfm ne laissent personne indifférent. Parce qu’à bien y voir Paganon a foutu une belle pagaille.
Et cela aurait pu passer pour le camp au milieu (ceux qui sont blasés et lassés de ces affaires politiques) si son Excellence ne les avait pas déroutés par une phrase qui contrevient au reste de son argumentaire.
A un moment, il balance à propos de l’appel lancé par la coalition wadienne à la communauté internationale : «C’est une affaire qui concerne les (Sunugaaliens), le débat politique sénégalais, je ne pense pas qu’il soit absolument indispensable qu’il y ait des commentaires venants des pays extérieurs».
Là on est d’accord avec vous Excellence, monsieur l’Ambassadeur. Mais vous-même représentez un pays extérieur. Vous n’êtes ni Sunugaalien ni représentant des intérêts sunugaaliens.
Et qu’en conséquence de votre raisonnement, auriez dû vous passer un scotch sur la voix officielle de la France que vous êtes pour ne pas brouiller la position de votre pays sur les affaires intérieures du Sunugaal. De la réserve, please !
PAR MADIAMBAL DIAGNE
WADE TRAVAILLE POUR MACKY
Il se voit condamner par l’opinion publique et le silence de son successeur renforce la sévérité de cette condamnation. De même, en appelant à une insurrection, il se met dans une posture de violeur des lois
La chronique médiatique l’a toujours dépeint comme un fin politique, c’est-à-dire un homme politique qui use de stratégie, d’intelligence et de ruse pour dérouter ses adversaires.
Mais au crépuscule de sa carrière politique, l’on est tenté de se demander si cette réputation n’est pas surfaite pour Abdoulaye Wade. Tous les actes qu’il pose ces derniers temps sont assurément favorables à Macky Sall contre qui il prétend consacrer ses dernières énergies. Pis, Abdoulaye Wade engrange l’effet contraire des objectifs recherchés au point qu’il dessert grandement son fils Karim Wade.
L’ancien président Abdoulaye Wade se révèle être le meilleur agent électoral pour son ennemi irréductible. Déjà que cela avait commencé en 2008, au moment où il persécutait son ancien bras droit pour lui faire quitter la présidence de l’Assemblée nationale.
La croisade contre Macky Sall a été si obstinée, si systématique et si féroce, qu’elle apparut irréfléchie et que l’opinion publique avait fini par trouver ce Macky Sall-là sympathique. Ainsi récoltera-t-il un suffrage éloquent au premier tour de la présidentielle de 2012, ce qui le mettra sur une rampe de victoire inéluctable contre Abdoulaye Wade.
Assurément, Abdoulaye Wade n’avait pas appris de ses erreurs. Le même combat à mort, ne l’avait-il pas mené, de 2004 à 2007, contre son autre ancien Premier ministre Idrissa Seck, ce qui avait permis notamment à ce dernier de gagner un poids électoral considérable qui le plaça deuxième à la présidentielle de 2007 ?
La cote de popularité de Idrissa Seck restait au plus haut, aussi longtemps que Abdoulaye Wade continuait de le traquer et que Idrissa Seck prenait ses distances de son adversaire.
Non, Abdoulaye Wade n’a pas appris de tout cela ! Ses différentes sorties constituent véritablement du pain béni pour Macky Sall. En s’attaquant à son successeur avec une vulgarité indigne de son âge et des fonctions qu’il a eu à incarner, Abdoulaye Wade absout du coup Macky Sall de tout mauvais acte qu’il aurait pu commettre.
Abdoulaye Wade se voit condamner par l’opinion publique et le silence blasé de Macky Sall renforce la sévérité de cette condamnation. De même, en bravant les institutions publiques et en appelant à une insurrection, Abdoulaye Wade se met dans une posture de violeur des lois et donc passible de condamnation.
Ainsi, Macky Sall qu’il flétrit ou cherche à gêner, apparaît comme un républicain, un homme serein, mesuré, qui ne cède pas à la provocation et qui a plus de hauteur que son contempteur. Abdoulaye Wade aura beau provoquer Macky Sall sur des travers de bonne gouvernance, ce dernier répond en posant des actes allant dans le sens de mettre en garde ses proches de faire montre de rigueur et de probité vis-à-vis des ressources publiques.
Abdoulaye Wade aura beau braver les forces de sécurité que Macky Sall répond en s’inclinant devant le drapeau national et en réaffirmant sa confiance et son soutien aux forces publiques tout en leur assurant de la reconnaissance de la Nation.
Abdoulaye Wade aura beau vilipender la justice et les magistrats, que Macky Sall répond par le renforcement des institutions judiciaires et la réaffirmation de l’indépendance de la Justice et s’interdit de s’immiscer dans le fonctionnement des institutions judiciaires au nom du principe de la séparation des pouvoirs.
L’attitude de Abdoulaye Wade en arrive à desservir grandement son fils Karim pour le compte duquel il engage un combat sans merci, à mort même, contre Macky Sall. Abdoulaye Wade a mis mal à l’aise toutes les personnes qui pouvaient manifester une sympathie pour Karim Wade.
Elles sont nombreuses, les autorités religieuses, sociales et mêmes diplomatiques qui se sont montrées révulsées par les dernières déclarations de Abdoulaye Wade. Macky Sall serait à l’aise de refuser de donner une suite favorable à toute demande de clémence quelconque en faveur d’un Karim Wade si d’aventure ce dernier était condamné par la Justice.
Qu’il ne plaise au Bon Dieu ! Mais qui pourrait reprocher à un Macky Sall de ne pas se rendre à des obsèques de Abdoulaye Wade après tout ce que ce dernier a sorti comme insanités contre lui et sa famille?
Dire que de nombreuses personnes qui travaillaient à l’élargissement de prison de Karim Wade brandissaient l’argument fort de la santé présentée comme fragile de Abdoulaye Wade. La crainte avait été que si Abdoulaye Wade, vu son âge, arrivait à connaître de gros ennuis de santé alors que son fils restait en prison !
Une telle situation pourrait être embarrassante pour le régime du président Macky Sall. On peut bien se demander si véritablement le Chef de l’Etat n’était pas sensible à un tel argument.
Et comme si tout cela ne suffisait pas, Abdoulaye Wade a décidé de faire de son fils Karim Wade, encore en détention, le candidat du Pds à la présidentielle qui se tiendrait en 2017 ou même 2019. L’objectif est clair. Il cherche simplement à présenter une éventuelle condamnation judiciaire de son fils comme un moyen pour le régime de Macky Sall de neutraliser un challenger politique.
Personne ne s’y trompe. Seulement, Abdoulaye Wade crée ainsi les conditions pour donner un bon prétexte à nombreux ténors de son parti de lui tourner le dos. On ne voit pas comment toutes les ambitions de responsables du Pds se tairont pour faire la place à un Karim Wade.
Abdoulaye Wade va donc provoquer ou exacerber les divisions au sein de son parti. Une candidature de Karim Wade ne sera pas portée par toutes les forces du Pds. Et puis, comment de tels responsables politiques pourraient- il risquer de voir le candidat de leur parti disqualifié pour cause d’inéligibilité du fait d’une condamnation pénale ?
Il reste que cette dernière trouvaille de Abdoulaye Wade conforte tous ceux qui, depuis plusieurs années, ont estimé que tous les faits et gestes de Abdoulaye Wade à la tête de son parti et même à la tête de l’Etat du Sénégal, ont toujours été pour donner le pouvoir à son fils Karim Wade.
Tous ceux qui affirmaient que les persécutions contre Idrissa Seck ou contre Macky Sall n’avaient qu’une seule justification, celle de faire l‘ascension politique de Karim Wade. Me Wade vient de donner raison à tous ses détracteurs.
‘’CELUI QUI ME FAIT DU TORD VERRA DE QUEL BOIS JE ME CHAUFFE’’
NIASSE N’A TOUJOURS PAS DIGÉRÉ L’AFFRONT DE GACKOU ET CIE AU TERROU-BI
Moustapha Niasse n’en a pas fini apparemment avec ce qui est convenu d’appeler l’affaire du Terrou-bi où des jeunes de son parti l’avaient houspillé. Lors de la réunion du Mouvement national des jeunes du progrès (Mnjp), samedi, le leader de l’Afp ne s’est pas privé aussi de faire allusion à ceux qui contestent la décision du 10 mars de ne pas présenter un candidat en 2017.
Parmi ces derniers, il y a Malick Gackou, Malick Guèye et Cie. Il ne les nomme pas, mais Niasse avertit : «On ne m’a pas entendu après ce qui s’est passé il y a quelques temps (Ndlr : au Terroubi). Celui qui me fait du tort de manière exprès, avant de s’en aller, saura qu’il m’a causé du tort. A moins que cet individu reconnaisse sa faute et me demande de lui pardonner, sinon il verra de quel bois je me chauffe.»
Et Niasse de poursuivre devant ces jeunes à qui il décerne un «zéro faute» : «Je ne connais pas les petites choses. Je ne rampe pas comme un reptile. Je ne fais pas de reptation. Je reste sur une hauteur et j’ai une vue plongeante sur mon pays, sur ses réalités sur ses ambitions, sur ses capacités et sur son histoire.»
«L’heure de me laisser me reposer a sonné»
Le secrétaire général de l’Afp invite les jeunes du parti à prendre la relève. «L’heure a sonné aujourd’hui de me laisser aller me reposer. Je ne peux pas m’empêcher de le dire. Au moins 30 ou 50 personnes qui sont dans cette salle peuvent conduire le parti. Tel est mon objectif. Qu’est ce que je vais chercher à 75 ans. Préparez-vous à prendre la relève le plus rapidement possible. Ma carrière, je l’ai faite la tête haute. Je vous accompagne simplement», leur a-t-il dit.
L’homme du 16 juin rappelle n’avoir jamais rien demandé, quoi que ce soit à qui que ce soit.
«On vient toujours me chercher pour me confier des tâches. Je n’ai jamais levé ma main pour dire que je suis candidat ou pour me tirailler pour quelque chose que ce soit», précise-t-il.
Moustapha Niasse a cependant des préoccupations quant à cette transition qu’il voudrait en douce. «Je souhaite que, le jour que vous déciderez de changer de leader, que son choix puisse se faire de la manière la plus démocratique», recommande le leader de l’Afp, qui réaffirme aux jeunes progressistes que l’Afp «n’est pas un parti qui va disparaître demain» et assure : «Le parti ne va jamais se fondre dans un autre parti politique. Il n’en est pas question. L’Afp a été créée pour qu’il survive.»
ECHOS DE LA TANIERE - WEEK-END DES LIONS : Fener et Sow s’offrent Galatasaray
Grâce à sa victoire lors du choc au sommet de la 23ème journée de la Super Lig turque contre Galatasaray (1-0), Fenerbahce de Moussa Sow a relancé la course au titre de champion. À l’occasion de cette 23ème journée de la super lig turque, Besiktas de demba Bâ (titulaire) a pris le dessus sur sivasspor (0-1) en déplacement. dans l’affiche phare de la journée, fenerbahce de Moussa sow (titulaire) s’est relancé dans la course au le titre de champion en battant le leader Galatasaray (1-0).
Pour le compte de la 28ème journée de la ligue 1 française, Nice de Souleymane Diawara (exclu 83’) et Kevin Gomis (entré 46’) s’est incliné sur le terrain de Bastia (2-1). Bordeaux de Lamine Sané (titulaire) et Henri Saivet (blessé) a remporté les 3 points de la victoire à Caen. EviantG de Modou Sougou (titulaire) a été battu à domicile par Monaco (1-3). l’attaquant sénégalais a réduit le score (78’) alors que son club était mené (3-0). Nantes d’Issa Cissokho et Papy Djilobodji (titulaires) est revenu bredouille de son déplacement à Reims (3-1). Cheikh Mbengue (titulaire) et Rennes ont dominé Metz de Guirane Ndaw (absent). Marseille de Benjamin Mendy (titulaire) a étrillé toulouse sur son propre terrain (6-1). sans Bayal Sall, Saint-Etienne a renoué avec la victoire en battant Lorient de Lamine Gassama (absent) par 2-0. Montpellier de Souleymane Camara a été étrillé (1-5) par lyon. En ligue 2 française, Sochaux de Pape Demba Camara (absent) s’est relancé dans la course pour la montée après avoir battu tours (2-1) pour le compte de la 27ème journée.
En Espagne, Levante de Pape Kouly Diop s’est défait d’Eibar (2-1) à l’occasion de la 26ème journée du championnat. le rayo Vallecano de Abdoulaye Bâ a souffert face au Barça qui s’est lourdement imposé (6-1). Pour la 28ème journée de la d2 Espagnole, Betis séville d’Alfred Ndiaye (titulaire) a réalisé la bonne opération en battant largement Valladolid (4-0).
La 26ème journée de la serie A italienne a vu Atalanta de Boukary Dramé (titulaire) revenir de parme avec le point du nul (0-0). naples de Kalidou Koulibaly a été tenu en échec (2-2) par l’inter Milan d’ibrahima Mbaye. la lazio de Baldé Diao Keita s’offre un duel de feu ce lundi contre la Fiorentina de Babacar Khouma. en serie B, trapani de Lys Gomis (absent) a été surpris par crotone (1-0).
Lors de la 24ème journée de la Bundesliga allemande, Hanovre de Salif Sané (titulaire) n’a rien pu faire à domicile face à l’armada offensive du Bayern Munich (1-3).
En match en retard de la 27ème journée de la premier league anglaise, Queens park rangers d’Armand Traoré (absent) s’est incliné à domicile face à tottenham (1-2).
En premier league russe, le lokomotiv Moscou de Baye Omar Niasse, encore laissé sur le banc, a pris les 3 points de la victoire sur le terrain de rostov (0-1), à l’occasion de la 18ème journée. kuban d’Ibrahima Baldé joue ce lundi contre saransk. pour le compte de la 29ème journée de la Jupiter league belge, Genk de Kara Mbodj a pris le dessus sur zulte-waregem grâce à un 3ème but inscrit par le défenseur sénégalais (89’). le standard de liège de Ricardo Faty a perdu son duel contre Malines (1-0).
En suisse, Sion de Moussa Konaté (titulaire) a été vaincu par young Boys (3-2). le jeune attaquant sénégalais avait réduit le score à la 69ème mn alors que son club était mené (2-0).
"AJ, UN GRAND GÂCHIS"
BASSIROU SARR, SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE "AND JERIN SENEGAAL"
Birame Faye et Hamath Kane |
Publication 09/03/2015
Bassirou Sarr n’est plus avec Landing Savané. Il conserve son «And», pas jëf. Il est leader de And Jerin senegaal qui a son récépissé depuis avril 2013. Mais peut-on dire que c’est aussi And Jerin Macky Sall ? «Non», répond-il, précisant, que «Servir le peuple», la devise de son parti, peut aussi être aux côtés du Président. L’homme qui, pendant, «38 ans», s’est battu dans la clandestinité puis dans la légalité pour les idéaux de Gauche, dit avoir été ignoré par la Confédération des forces de gauche de Momar Samb et autres.
Que vous inspirent les propos de Me Abdoulaye Wade contre le Président Macky Sall ?
Les propos du Président Wade sont regrettables et inacceptables. Nous ne pouvons donc que les rejeter. Nous sommes pour une politique faite de paix et de respect mutuel entre les différents acteurs, qu’ils soient du pouvoir ou de l’opposition.
Et c’est cette ligne qui place le parti And Jerin senegaal comme nous l’avons décidé au centre gauche. Les invectives, les injures, les menaces ne doivent pas être le lot des politiques. Les relations doivent tendre à un climat apaisé et serein pour un débat politique fécond.
Malheureusement les propos de Wade ne vont pas dans cette direction. Au contraire, ils visent à abattre un individu moralement et pour nous ce n’est pas éthique. Cela n’est d’ailleurs pas en faveur de Me Wade qui les a prononcés.
Faites-vous partie de ceux qui pensent qu’il faut comprendre le Président Wade parce que son fils est en prison ?
Même si on comprend qu’il est acculé, ses propos sont déraisonnables. Ils n’ont pas la place dans ce type de relations que nous voulons et souhaitons entre les acteurs politiques. D’ailleurs, notre peuple, qui prône le Yar (respect) et le Tegguine (décence), n’accepte pas ce genre de propos. Nous ne pouvons le comprendre, ni le cautionner.
Vous qui avez travaillé avec Wade à un moment donné, êtesvous surpris d’entendre de tels propos de lui ?
J’aurais compris Me Wade opposant jusqu’en 2000, tenir de tels propos. Mais aujourd’hui avec son âge, il est l’un des doyens de la politique au Sénégal. Il fut président de la République de ce pays ; une posture que peu de gens ont eu l’honneur au Sénégal.
Quelle devrait être l’attitude du pouvoir en place et Macky Sall en particulier ?
Nous avons invité le Président (Macky Sall) à ne pas répondre, à faire preuve de retenue et de pondération. Et je crois qu’il est allé dans cette direction.
Nous saluons cette posture qui est celle de dire : «Je ne réponds pas à Me Wade. Je le considère comme un père. Ensuite, je demande à mes collaborateurs aussi de ne pas s’immiscer dans ce débat et de voler aussi bas.»
Je crois que c’est de la sagesse de la part du Président Macky Sall. Cette posture, on l’attendait de Me Wade. Mais aujourd’hui, c’est le plus jeune, le «fils» même, qui a fait preuve de sagesse.
Est-ce qu’aujourd’hui, après ces propos, il y a possibilité de dialoguer comme Wade l’a prôné il y a quelques semaines ?
Nous sommes les hérauts du dialogue politique. Dans notre dernière déclaration, nous appelions à un dialogue politique national pour une démocratie apaisée. Et nous disions que c’est au Président Macky Sall luimême, le dépositaire de la volonté populaire, d’initier ce dialogue. Le dialogue politique dépasse la sortie de Me Wade et s’impose à tous.
Les gens vont se retrouver pour parler de quoi ?
De tout ! On peut parler par exemple du Code de la presse, de l’Acte 3 de la décentralisation, de la réforme des institutions, du Pse, de la crise scolaire et universitaire, de l’agriculture... Pour moi, c’est ce consensus fort autour de grandes questions qui serait la garantie du Plan Sénégal émergent.
Nous invitons le Président à l’initier. Quelles en seraient les formes et les modalités ? C’est à discuter dans un débat libre. Pour nous, il n’y a pas de préalables, ni de conditions ; c’est un dialogue inclusif.
Pas question de discuter d’une éventuelle libération de Karim Wade par exemple?
J’ai dit que le dialogue implique tout. C’est comme si on se disait qu’on se retrouve autour d’une table pour manger ensemble et chacun doit apporter quelque chose. On verra ce que les uns et les autres apporteront...
Y compris la libération de Karim Wade ?
Certains peuvent venir avec une telle idée. Mais ceux qui dialoguent peuvent dire que cette question relève de la justice. Mais on ne doit interdire à personne de venir avec quoi que ce soit.
Maintenant, ce sont les acteurs du dialogue qui diront : «On peut discuter de ceci ou de cela.»
Que pensez-vous de la gestion de Macky Sall ?
Comme tous les Sénégalais, nous observons. Il a fait de grands pas, de grandes réalisations que nous saluons au passage. Il y a la Couverture maladie universelle qui touche, pour le moment, les enfants de 0 à 5 ans, alors qu’avec le Président Wade, le Plan Sésame ne concernait que le 3ème âge.
Il y a aussi les bourses familiales, de nouveaux projets avec le Centre de conférence de Diamniadio qui permet au Sénégal de devenir un hub d’affaires. Bref, il a fait des choses que nous saluons. Et nous n’avons rien à dire sous ce rapport.
Et qu’est-ce que vous ne saluez pas ?
Nous ne disons pas que tout est parfait. Le parfait n’est pas de ce monde. Nous disons simplement qu’il reste beaucoup à faire. Ce qui intéresse le Sénégalais en premier, c’est le panier de la ménagère, qui n’est pas encore très bien fourni.
Nous savons aussi qu’il y a de gros efforts à faire dans le domaine de l’emploi des jeunes parce que ce pays ne décollera que lorsqu’il arrivera à gérer de manière raisonnable et acceptable les problèmes liées à cette question.
Nous avons une population de jeunes qui est de 60% de moins de 18 ans, moins de 25 ans ; c’est extraordinaire ! Certains pensent que c’est un handicap mais, mais nous disons que c’est un atout. Il faut simplement le transformer en force économique. C’est là que nous attendons le Président et nous sommes prêts à l’accompagner dans ce sens.
And Jerin senegaal, c’est aussi And Jerin Macky, non ?
Ah non ! Le Sénégal dépasse de loin le Président Macky Sall. C’est une temporalité. Il ne sera là que pour un ou deux mandats et le Sénégal sera toujours là. Je rappelle que la devise de And Jerin Senegaal, c’est d’ailleurs «Servir le peuple».
Et pour quelqu’un qui connaît notre trajectoire d’organisation, inspirée par la révolution chinoise et Mao, «Servir le peuple» est une question plus profonde et fondamentale. Maintenant, «Servir le peuple» peut se faire aux cotés du Président Macky Sall comme cela peut se faire...
Est-ce le cas ?
Nous disons très clairement que notre parti a fait campagne pour le Président Macky Sall, particulièrement au 2ème tour de la Présidentielle de 2012. Nous avons mobilisé toutes nos forces et appelé à un vote massif pour lui. Nous avons même dit qu’il était le candidat de l’unité nationale.
C’est autour de ces thèmes là que nous avons fait campagne pour lui, quand bien même nous étions dans un cadre citoyen, le M23, qui a permis de mettre en place Benno bokk yaakaar.
Il s’est avéré qu’aussitôt la victoire obtenue, cette coalition n’a roulé que pour les grands partis qui l’ont constituée, excluant, écartant ou ignorant beaucoup d’autres partis comme le nôtre. Nous faisons notre bonhomme de chemin sans Benno bokk yaakaar.
Mais vous accompagnez Macky Sall ?
Nous l’accompagnons, le soutenons et voulons qu’il réussisse son mandat et qu’il arrive même à réaliser un 2ème mandat. Mais, nous ne sommes dans aucun cadre proche du Président, ni dans Macky2012 ni dans Bby. Nous restons un parti indépendant. Nous avons participé aux dernières élections locales sous notre propre bannière, sans moyens du tout.
Et nous avons couvert 8 régions sur les 14 que compte le pays. Résultat : nous avons eu une centaine de conseillers et notre liste a remporté une mairie sous sa bannière. Il s’agit de la ville de Tassette, dans la région de Thiès.
Ailleurs, dans le Sud du pays, c’est un de nos camarades, dans le cadre de Benno bokk yaakaar, qui a été porté maire.
Vous êtes au M23 au titre de dirigeant de parti ou acteur individuel ?
J’y suis en temps que membre fondateur du M23. Il faut dire que lorsque le M23 naissait, nous étions à And jëf (Ndlr : le camp de Landing Savané) que nous représentions. Chemin faisant, les élections sont arrivées et nous avons eu une divergence politique (Ndlr : entre lui et Landing) relativement à la stratégie électorale.
Nous nous sommes démarqués et nous avons créé le mouvement And Jerin Senegaal. En janvier 2012, nous avons enclenché une démarche pour la reconnaissance politique de notre parti et depuis 2013, notre And Jerin Senegaal est un parti légal, reconnu.
Nous sommes toujours restés au M23 qui a renouvelé ses instances. J’y occupe le poste de président de la Commission orientation et stratégie.
Est ce qu’il n’y a pas de confusion à ce niveau en tant que président de parti ?
Non, il n’y a pas de confusion. C’est parce que nous sommes des politiques et nous pensons que l’action citoyenne fait partie de notre spectre d’action. Il y a d’autres partis politiques au M23, y compris celui du président de la République, de Moustapha Niasse, etc. La preuve, l’Apr était fortement représentée à la dernière activité de commémoration de la mort de Mamadou Diop et à l’inauguration de notre siège qui porte son nom.
Comment expliquez-vous qu’à chaque fois que le M23 critique le pouvoir, que des responsables de l’Apr l’attaquent ?
Cela se comprend. Ils jouent leur rôle. La démarche du M23 reste autonome et indépendante et nous l’avons signifié au Président.
A l’occasion des deux audiences qu’il nous a accordées en 2012 et 2013, nous lui avons dit clairement que notre ligne est une ligne de veille, de sentinelle par rapport à l’orientation fondamentale du M23, par rapport aux engagements du Président et aux intérêts du peuple.
Sous ce rapport, quand ça marche, nous le disons et nous applaudissons ; nous appuyons et nous relayons. Mais, quand ça ne marche pas, nous le disons aussi. Et le Président comprend parfaitement cette position-là. A notre dernière rencontre, il nous a dit clairement : «Vous êtes mes meilleurs alliés».
Certains disent que le M23 n’a pas été senti dans la manière dont le dossier les jeunes de Colobane, condamnés, a été géré...
Un dossier en justice n’est pas une question simple. C’est un agent de la police qui a été tué froidement. Donc, ce n’est pas une mince affaire. Pour les jeunes de Colobane, nous n’en savons absolument rien. Par contre, c’est en marge de cette manifestation que l’agent a été tué. La justice a fait son travail. Et nous avons soutenu les jeunes.
En quoi faisant ?
Nous leur rendons visite en prison. Nous avons été à leur procès. A chaque occasion, nous avons dépêché des personnes pour rencontrer leurs parents. Nous avons pris un avocat pour les soutenir. Nous avons fait ce que nous avons pu et nous déplorons le verdict qui a été rendu parce que 20 ans de prison pour des jeunes, c’est trop fort. Mais, nous avons fait appel et espérons qu’il y aura, peut-être, une réduction de la peine.
Le reproche que les gens font au M23, c’est qu’il y a une condamnation dans l’affaire du meurtre du policier alors que dans le dossier de Mamadou Diop, c’est une impunité.
Le dossier Mamadou Diop est aussi difficile parce qu’il n’est pas individuel. Il y a eu beaucoup d’autres morts que nous gérons aussi. Nous avons obtenu des avancées avec l’ancienne ministre de la Justice, Aminata Touré et avec le Président dans le cadre de la compensation et de la réparation. Malheureusement, le comportement des uns et des autres n’aident pas à la solution du problème.
Qu’est-ce que vous voulez dire parlà?
Non, c’est par rapport aux réparations. Il y a certains qui ont accepté et d’autres qui ont refusé. Donc, c’est difficile.
Des compensations ont été payées ?
Je ne peux aller plus loin dans le dossier pour ne pas blesser certaines personnes. Mais, nous avons été très loin avec le Président pour qu’il trouve une solution à cette situation. Evidemment, nous disons que la famille de Mamadou Diop attend toujours que ses enfants soient déclarés pupilles de la Nation.
Vous avez parlé de «divergence profonde» avec Landing Savané. Pourquoi vous n’étiez pas d’accord avec son soutien à Tanor en 2012 ?
Je me permettrais tout simplement de dire que ceci relève maintenant du passé. Nous nous tournons vers l’avenir. A l’époque, nous avions sanctionné cela et nous avions pris nos responsabilités. Maintenant, on est dans une nouvelle situation. And Jëf de Landing Savané est devenu, entre temps, And Jëf/Pads Authentique. Nous sommes devenus And Jerin Senegaal.
Voudriez-vous soutenir Macky Sall plutôt que Tanor.
Peut-être dans le cadre d’un mémoire nous pourrions revenir sur cette question.
Mais la «divergence profonde», elle est intéressante.
Très franchement, je ne veux pas remuer le couteau dans la plaie. Pour nous, cela relève de l’histoire.
And Jëf, maintenant, c’est quatre entités. Qu’est ce que cela vous fait aujourd’hui ?
Ce qui s’est passé (Ndlr : la crise à And jëf), je dis que c’est un grand gâchis. J’étais, peut-être, parmi les plus jeunes membres fondateurs de And jëf. Pourtant, j’ai fait 38 ans dans ce parti. Et je ne le ferai plus dans un autre parti. Nous avons donné notre jeunesse à ce parti-là avec tous les sacrifices que cela implique, par rapport à nos études, nos carrières.
Certains d’entre nous auraient pu devenir des professeurs agrégés, aller en France avec une bourse mais ils ont refusé. Maintenant quand l’affaire se casse pour des raisons politiques, stratégiques, de positionnement politique, nous disons que c’est malheureux.
On aurait pu ne pas en arriver là. Ou ceux qui prennent la responsabilité du départ sont excessifs dans leur position ou la mesure prise par le parti de les exclure l’est aussi. Il y a aussi qu’un pouvoir politique ne laisse jamais ce genre de parti libre ou indépendant. Il a toujours envie de les contrôler.
Vous avez prêté le flanc ?
Nous avons résisté pour sauvegarder notre parti au moment où d’autres sont allés se livrer au parti au pouvoir.
Il faut citer les gens à qui vous faites allusion. Vous étiez avec Landing quand il y a eu fissure ?
Comme je vous l’ai dit, je ne veux pas remuer le couteau dans la plaie. Peut-être qu’on l’écrira mieux un jour.
And Jëf était sorti de sa ligne politique, c’est ça ?
Oui, quelque part.
De la ligne de gauche aussi ?
Pourquoi on parle de la Gauche aujourd’hui. Et And Jëf n’y est pas. C’est ça qui est extraordinaire.
Ni And Jerin Senegaal. Et pourquoi vous n’avez pas été làbas ?
Parce qu’on n’a pas été associés.
Vous en avez été exclus ?
Non, nous avons été ignorés.
Momar Samb l’explique par le fait que tous ces partis de la Confédération pour le socialisme et la démocratie étaient membres des Assises nationales...
Mais And jëf a rattrapé les Assises nationales en 2009 et c’est à partir de là qu’il a fréquenté aussi Benno siggil Senegaal et a signé la Charte de gouvernance démocratique. Donc, il est aussi légitime que n’importe quel membre fondateur des Assises.
Que vous inspire cette Confédération des forces de gauche ?
Rien du tout ! Tout ce que je peux dire, c’est que la démarche est biaisée dès le départ parce que je puis vous dire que certains, sans les nommer, ne sont pas plus à gauche que d’autres. Alors, on ne peut pas aller jusqu’au milieu du gué et dire aux gens «venez !».
J’ai été invité à la rencontre de l’Endss le 21 février et il était même dit qu’on devait donner la parole à tous les invités présents. Finalement, ils ont décidé de ne donner la parole qu’à ceux qui ont participé jusqu’à la dernière réunion. Nous avons dit que nous n’avons plus notre place là-bas et nous sommes partis.
Est-ce que vous diriez que c’est voué à l’échec comme avec le Mouvement des assises de la gauche ?
Je ne prédis rien. Je leur souhaite même de réussir. Mais certainement, ils auront aussi d’autres gens qui se retrouveront pour un rassemblement de gauche. D’ailleurs, j’ai entendu dans la presse un certain Camara de Thiès dire qu’il est en train d’initier avec d’autres le regroupement des partis de la gauche africaine et ce qu’ils font n’a rien à voir avec ce qui se fait avec cette Confédération des forces de gauche.
Il y a un troisième groupe avec l’Initiative pour la refondation de la gauche. Avec eux, nous avons créé And jëf à l’époque. Ces gens-là n’ont pas été associés à cette confédération de gauche.
Est-ce que, à votre avis, c’est la gauche qui est au pouvoir qui organise cette confédération ?
Je n’ai pas encore ce sentiment-là.
Qu’est-ce qui explique que vous glissiez un peu vers le centre puisque vous dites que vous n’êtes ni de gauche ni de droite ?
Vous savez, tôt au tard, les gens se retrouveront vers le centre. Mao TséTung lui-même, président du Parti communiste chinois, dans un célèbre livre intitulé La Construction du socialisme en Chine, dit : «On gouverne au centre.»
Nous partons de là et nous rajoutons : «On rassemble au centre.» Lorsque vous voulez rassembler des gens, il faut être sur une position du centre pour y arriver parce que chacun va devoir laisser quelque chose pour accepter l’autre.
Ça n’a rien à voir avec le Centrisme de Abdoulaye Baldé ou du Bcg de Jean Paul Dias.
Non. Evidemment notre centrisme sera un centrisme de gauche. Notre histoire, notre culture et notre trajectoire nous placeront toujours à gauche.
Alors peut-on s’attendre à des retrouvailles And jëf avec vous qui êtes au centre ?
Pour moi, c’est un vœu que And jëf puisse se retrouver un jour, qu’il y ait un grand parti de la gauche...
C’est un idéal ?
C’est un vœu.
Est-ce possible ?
Je ne dis pas que c’est impossible.
On constate que les jeunes ne sont pas attirés par les partis de gauche et, par conséquent, il y aura un problème de relève. Comment l’expliquez-vous ?
Je vous assure que lorsque j’ai été à la rencontre du 21 février à l’Endss, j’ai dit que la moyenne d’âge tournait autour de 45 à 50 ans. Quelqu’un m’a dit : «Tu es généreux ; la moyenne d’âge ici c’est entre 50 et 55 ans.» Cela veut dire que nous avons raté quelque chose qui était pourtant la marque distinctive de nos différents partis : la formation de la jeunesse. Ces jeunes que nous formions sont devenus aujourd’hui des quadragénaires.
Après un tel constat, peut-on dire que la Gauche n’a pas d’avenir ?
Elle peut se rattraper si elle en prend conscience. Nous avions des cadres politiques hommes et femmes ...
Qui ont été récupérés par les différents pouvoirs qui se sont succédé. Est-ce que vous n’avez pas finalement formé pour les autres.
Mais bien sûr !
Il y a l’exemple de Macky Sall...
Oui, mais pour revenir à 2000, il y avait les ministres des Finances, des Affaires étrangères, de la Santé, de l’Industrie, de la Communication, du Budget, qui ont été tous de And jëf. Et aujourd’hui, il y a le président de la République (Macky Sall), son frère (Aliou Sall), son ex-Premier ministre (Mimi Touré), certains de ses conseillers et ministres-conseillers qui ont été également de And jëf. C’était le cas aussi avec le régime socialiste. Donc, quelque part, nous savons former, organiser, éduquer, mais nous ne savons pas retenir.