Le temps semble s'être arrêté au Parti démocratique sénégalais (Pds) depuis qu'il doit envisager un avenir sans Me Wade. En fin de semaine dernière, il y a eu une restructuration de la commission chargée de désigner le nouveau patron de ce qui reste le premier parti de l'opposition.
L'avocat, Me Madické Niang, dans un premier temps, présenté comme le plénipotentiaire de l'organisation chargée de livrer le principal parti d'opposition à Karim Wade, s'est déchargé. Selon des sources sûres, c'est lui-même qui aurait insisté pour ne plus faire partie de la task-force chargée de conduire les renouvellements chez les libéraux.
Mais il y a un grand malaise qui habite la principale formation de l'opposition. On a installé l'ancien député Sada Ndiaye à la tête de la commission. Quoi comprendre ? Ce dernier a été à la tête du combat qui a amené à faire tomber l'actuel président de la République Macky Sall de son piédestal de l'Assemblée nationale. En tant que député en fin 2008, il a été au cœur de l'initiative qui fera partir Macky Sall, à la fois du Pds et des démembrements de l'Etat, pour trois ans.
Sada Ndiaye est surtout l'homme qui va diriger la dernière grande bataille du principal chef de l'opposition, à savoir se faire remplacer à la tête de son parti par son fils. L'instance que dirige l'ancien Dg controversé du Coud est composée de quatre hommes et autant de femmes. Et c'est un "pro-Karim" qui la dirige. On dit dans les milieux libéraux que tous ceux qui en sont membres ne pourront prétendre au "Graal". C'est sans doute ce qui explique qu'on n'y voit pas siéger les principaux responsables qui pourraient prétendre au "siège".
Mais l'homme que Me Wade a choisi pour conduire la révolution qu'il entend mener au Pds n'est pas n'importe qui, et il semble que tout concorde. Il a été installé pour conduire une mission bien précise. Me Madické Niang, ancien garde des sceaux, devenu bras droit du "Pape du Sopi", une fois annoncé à la tête de la structure, a démissionné ou s'est fait démissionner vingt-quatre heures plus tard.
Quand on décide de changer l'organigramme d'une structure, en disant que quiconque a été à sa tête ne peut plus envisager de truster la direction de pourquoi elle a été mise sur pied, il faut bien se poser des questions. Par exemple, celle qui consiste à se demander si celui qui a été démis ne l'a pas été à cause de graves dysfonctionnements sur la chaîne.
Tous ceux qui ne figurent pas dans la commission de contrôle des candidatures du Pds sont donc candidats. Et cela ouvre un boulevard à tous les absents sérieux. Ce sera surtout une bataille du pour le Pds ou contre les Wade, car il est évident que le dilemme, pour les militants libéraux, sera de savoir si leur engagement militant et leurs convictions se résument en un combat pour Karim Wade.
Les masques tombent, car, pour la première fois, Me Wade avoue que le Pds est un projet personnel auquel ont adhéré des milliers de Sénégalais. A-t-il seulement compris que les temps ont changé et que, sans doute, des gens qu'il croyait acquis à sa cause vont lui dire non. Les candidats ne manqueront pas.
JEAN FÉLIX PAGANON, LES WADE ET LA SUBVENTION SUR L'ÉLECTRICITÉ
PASSAGE DE L'AMBASSADEUR DE FRANCE AU GRAND JURY DE LA RFM
Un non-lieu pour Karim Wade serait étonnant. Les propos sont de l'ambassadeur de la France au Sénégal, Jean Félix Paganon. De la même manière, qu'il y ait une insurrection à l'issue du verdict du procès du fils de Wade serait une autre surprise. Pas autant que ça cependant, si la subvention à l'électricité venait d'être supprimée.
Si Abdoulaye Wade avait une liste rouge où il inscrirait les noms de ceux qui ne sont pas ses amis, le nom de Jean Félix Paganon y figurerait certainement. L'ambassadeur français au Sénégal a déclaré hier qu'il ne serait pas surpris que Karim Wade, le fils d'Abdoulaye Wade, soit condamné à l'issue de son procès pour des biens supposés mal acquis.
A la question de Mamadou Ibra Kane, présentateur de l'émission "Grand jury" de la RFM, de savoir s'il serait surpris de la condamnation de l'ancien ministre d'Etat, le diplomate répond : "Je dirais à l'inverse qu'un non-lieu serait plus étonnant. Ce n'est pas un souhait, mais c'est un sentiment quand on observe le déroulement du procès."
Et nonobstant la promesse répétée de Wade de mettre le pays dans le chaos si jamais son banquier de fils est condamné, Jean Félix Paganon ne pense pas que le pays puisse connaître une crise. Il estime plutôt qu'il pourrait y avoir des partisans de Karim et de son père qui manifestent leur désapprobation. Mais de là à installer le pays dans une situation d'insurrection, non. "Des troubles avec des milliers de gens dans la rue et un pays à feu et à sang, je n'y crois pas", tempère-t-il.
Toujours sur ce même dossier Karim Wade, le diplomate a fait savoir que la coopération judiciaire entre le Sénégal et la France a bien fonctionné, contrairement à ce qu'on dit. Il y a eu bien échanges d'informations entre les ministères de la justice des deux pays. "La coopération a cessé à partir du moment où l'instruction a été close au Sénégal". Cela parce que, explique-t-il, toute autre pièce qui sortirait des enquêtes menées en France serait nulle dès l'instant que le dossier est transmis au parquet. "C'est le droit qui fonctionne comme ça.
L'autre point qui concerne toujours Abdoulaye Wade est lié à sa récente sortie dans laquelle il a qualifié le président Macky Sall de descendant d'esclaves et d'anthropophage. L'ambassadeur estime que par ces propos, l'ancien chef de l'Etat a "ramené le débat politique au niveau zéro, et même au dessous de zéro".
Il se dit triste car cette déclaration n'est pas conforme de l'image du pays. N'empêche, ce n'est pas ce qu'il y a de plus grave aux yeux de l'ancien représentant de Laurent Fabius (ministre français des Affaires étrangères) au Sahel. "Ce qui est plus grave, c'est l'appel à l'insurrection, à la désobéissance civile, l'invite lancée aux Forces Armées."
C'est une drôle de façon de saisir les diplomates
Le dernier aspect relatif à Wade est son courrier adressé aux représentations diplomatiques. Celle de la France particulièrement, son patron trouve que "c'est une drôle de façon de saisir" les ambassadeurs. "Nous l'avons lu d'abord dans la presse. Nous l'avons reçu presque une semaine après." Pour cette raison, il n'a pas jugé nécessaire de répondre à la correspondance du chef de l'opposition, par ailleurs secrétaire général du parti démocratique sénégalais Pds.
A propos de l'économie, l'ambassadeur est presque sur la même ligne que les institutions de Bretton Woods. Il est lui aussi favorable à la suppression de la subvention sur l'électricité, même s'il ne l'envisage pas à court terme du fait de ses possibles conséquences sociales et même politiques.
"Les subventions ont un effet négatif sur l'économie. Elles font peser un poids énorme sur le budget sans créer de la richesse. Cela ne veut pas dire qu'il faille supprimer brutalement". Et pour donner crédit à ce qu'il avance, il n'a pas oublié de préciser que le ratio de la dette sur le PIB a tendance à s'accroître et mérite d'être surveillé.
Même si l'ambassadeur de la France au Sénégal a voulu faire preuve de prudence, il s'est quand même exprimé avec aisance sur les questions politiques au Sénégal. Ce qui ne semble pas être le cas sur ce qui ressemble à un pacte franco-français entre Orange, Eiffage et Total et cela, au détriment de la concurrence. Jean Félix Paganon n'a pas trouvé une meilleure explication, si ce n'est de dire que "c'est un sujet microscopique".
Il a estimé qu'en attribuant la station-service sur l'autoroute à péage à Total, l'entreprise de BTP française a choisi sans doute le partenaire qui a présenté la meilleure offre. "Ils sont des hommes d'affaires. Ils ne sont pas des poètes."
A son avis, ce marché attribué à Total ne doit pas faire l'objet de soupçons, car l'entreprise de distribution des hydrocarbures n'est pas n'importe laquelle mais plutôt la meilleure dans son domaine au Sénégal. Peut-être faut-il lui rappeler qu'Eiffage a retenu des critères internationaux pour une autoroute qui n'est fréquentée majoritairement que par des véhicules sénégalais.
Par ailleurs, le diplomate a confirmé ce que d'aucuns avaient constaté et même dénoncé : le retour en force des entreprises françaises à la faveur de l'arrivée de Macky Sall au pouvoir. M. Paganon a fait savoir que les entreprises françaises sont les bienvenues. Elles sont même "souhaités et bienvenues dans une vision prioritaire". Bolloré et Nécotrans en sont une preuve !
LANDING SAVANÉ MET EN JEU SON POSTE DE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL
A l'issue de son bureau politique tenu ce week-end à son siège sis aux Hlm Grand Yoff à Dakar, le parti de Landing Savané, And Jëf/Parti africain pour la démocratie et le socialisme-Authentique (Aj/Pads-A) a pris la décision de convoquer un congrès au mois de décembre prochain. Landing Savané met en jeu son poste de secrétaire général qu'il occupe depuis la création du parti en 1973.
And Jëf/Parti africain pour la démocratie et le socialismeAuthentique (Aj/Pads-A) ira en congrès au mois de décembre 2015 prochain. La décision émane de son bureau politique qui s'est réuni ce week-end au siège du parti sis aux Hlm Grand Yoff à Dakar.
Le bureau politique a ainsi instruit le secrétariat exécutif du parti de mettre en place une commission avec des termes de référence pour préparer ce congrès. Qui, selon Mamadou Moustapha Dieng, secrétaire national à l'organisation du parti, "sera un grand moment de communion des militants et de renouvellement des instances dirigeantes du parti avec sans doute une arrivée massive de jeunes et de femmes".
En convoquant ce congrès, le bureau politique de Aj/Pads-A introduit la question de la succession de Landing Savané à la tête de ce parti depuis sa création en 1973. Lors de ce congrès qui intervient dans un contexte où la plupart des leaders de sa génération politique à savoir Amath Dansokho (PIT) et Abdoulaye Bathily de la LD ont cédé leurs places, l'avenir de Savané à la tête d'AJ est crucial.
Il faut noter que la convocation de ce congrès procède d'un état des lieux "exhaustif" de la situation du parti et de son animation, à en croire Mamadou Moustapha Dieng selon qui, "Landing Savané a à cet effet remercié l'ensemble des responsables et des militants du parti pour leur constance, leur engagement au service des causes justes du parti et du peuple sénégalais".
Il a aussi magnifié leur abnégation et leur capacité à relever les défis pendant tout le temps qu'a duré la crise qui a secoué le parti jusqu'aux dernières élections locales. En outre, le leader "Folliste" a profité de l'occasion pour lancer un appel solennel à tous les responsables et militants à travailler à une meilleure organisation pour une plus grande implantation du parti en direction des batailles futures.
A propos de ces batailles futures, le leader "Folliste" a donné mandat au secrétariat exécutif de son parti pour entamer des discussions approfondies avec la direction de l'Alliance pour la République (Apr, au pouvoir) en vue d'une alliance électorale en perspective de l'élection présidentielle de 2017, afin de garantir les acquis et de poursuivre le combat pour un Sénégal émergent.
En demandant ce week-end aux jeunesses de son parti de se préparer pour sa succession, le secrétaire général de l’Alliance des forces de progrès (Afp), Moustapha Niasse, semble vouloir mettre en jeu le fauteuil qu’il occupe depuis 1999, date à laquelle son parti a été créé. Sauf s’il s’agit d’une opération de diversion pour desserrer l’étau autour de sa personne, après les vives critiques contre le positionnement actuel de l’Afp au sein de la majorité présidentielle...
Venu assister à la réunion du Mouvement national des jeunesses de son parti tenue ce week-end à Dakar, le secrétaire général de l’Alliance des forces du progrès (Afp) Moustapha Niasse a annoncé sa retraite politique pour bientôt.
Le leader progressiste qui fait face depuis un certain temps à une fronde dirigée par son ex-dauphin Malick Gackou et son camarade de parti, Malick Guèye, a demandé aux jeunes de son parti de se préparer à sa succession à la tête de l’Afp.
"Préparez-vous à prendre la relève le plus rapidement possible. Ma carrière est derrière moi. Je l’ai faite en ayant la tête haute. Je vois dans cette assemblée plus de 30 personnes qui peuvent me remplacer, préparez-vous donc", a-t-il lancé devant un parterre de militants progressistes. Qui ont manifesté leur adhésion à cette idée par une salve d’applaudissements.
Cependant, si le leader progressiste a beaucoup insisté sur sa succession, il a tenu tout de même à lever une équivoque sur une probable fusion de son parti avec le parti présidentiel, l’Alliance pour la République (Apr)."L’Afp ne va jamais se fondre dans un autre parti politique, ni aujourd’hui, ni demain, encore moins après-demain", a-t-il tenu à préciser pour couper court aux rumeurs.
Il faut souligner, qu’en marge de cette rencontre, les membres du Mouvement national des jeunes de l’Alliance des forces de progrès (MNJAFP) ont proposé au bureau politique de l’Afp d'exclure du parti leur ex-secrétaire général Malick Guèye. Cette proposition formulée par les jeunes a toutes les chances d’aboutir.
Avant même qu’elle ne soit exprimée publiquement, Moustapha Niasse avait fait un bon clin d’œil dans ce sens, manifestant toute la disponibilité du bureau politique d’approuver toutes les décisions proposées par le MNJAFP. "Je serai d’accord avec tout ce qui sera décidé par le mouvement des jeunes", a-t-il déclaré auparavant.
L’Alliance des forces du progrès (Afp) traverse une crise profonde née d’une mésentente sur les options pour la prochaine présidentielle de 2017. Des responsables du parti dont Malick Gackou, Malick Guèye, entre autres, se sont opposés à la décision du Secrétariat général et du bureau politique de l’Afp de ne pas présenter un candidat contre celui de Benno Bokk Yaakaar en l’occurrence Macky Sall, à la prochaine élection présidentielle de 2017.
Nous écrivions dans ces colonnes que la France n'allait pas répondre à la missive que Me Wade avait envoyée au Président français François Hollande pour dénoncer de multiples violations des droits humains, particulièrement ceux de son fils Karim Wade, dans la cadre de la procédure spéciale enclenchée contre lui.
C'est maintenant limpide que la France a choisi de s'éloigner d'Abdoulaye Wade dans son combat paternaliste pour obtenir la libération de son fils Karim. Une position affirmée sans détour hier par l'ambassadeur de la France au Sénégal, Jean Félix Paganon, dans l'émission "Grand Jury de la RFM" :
les Wade n'ont plus l'agrément des têtes pensantes de la politique africaine de l'Elysée, et cela depuis 2011, au summum de la confrontation sur le projet de dévolution du pouvoir à Karim. Malheureusement pour lui, Abdoulaye Wade n'a jamais su tirer les enseignements de cet épisode et se croit jusqu'ici capable de retourner les situations complexes en sa faveur.
Visiblement, la France a très mal pris le fait que Wade veuille mettre la pression sur le président François Hollande via une lettre ouverte. C'est pourquoi Paganon a choisi délibérément de s'affranchir de l'orthodoxie diplomatique en assénant de façon bien crue ce qu'il pense de Karim Wade.
Et en poussant la galanterie jusqu'à pronostiquer une peine ferme sans risque de chaos pour le Sénégal, le message est très clairement adressé à Me Wade. Le message est aussi clair que personne ne peut accepter qu'on installe le Sénégal dans un tourbillon en pleine guerre contre le terrorisme au moment où Bamako a encore du mal à tenir en équilibre.
Il faut savoir que la France n'est pas seule dans cette position. Les Etats-Unis aussi, sans le dire, suivent la situation avec beaucoup d'attention. Déjà, il y a quelques jours, lorsque Me Wade s'est fendu d'une sortie bien volcanique, les Américains sont restés très attentifs aux mouvements de l'opinion.
La saisine de la France et des Etats-Unis fait suite au lobbying intense enclenché par Gorgui au niveau africain, aussi bien en Afrique de l'ouest (le président Ouattara) qu'en Afrique centrale et australe. Mais cela n'a pas empêché la machine judiciaire de s'enclencher.
PAR L'ÉDITORIALISTE DE SENEPLUS, MOMAR SEYNI NDIAYE
CHRONIQUE D’UNE CRISE INFERNALE
Après une série d’années académiques tronquées, le système éducatif retrouve à nouveau ses vieux démons, un cycle interminable de grèves qui débouche sur la violence, souvent avec mort d’hommes - PAR L'ÉDITORIALISTE DE SENEPLUS, MOMAR SEYNI NIDAYE
Momar Seyni Nidiaye, Editorialiste de SenePlus |
Publication 09/03/2015
Dans son ensemble, notre système éducatif traverse une crise suffisamment profonde pour qu’on doive sortir de l’émotion et entrer résolument dans la résilience. Il est à ce point affecté qu’on se demande quel antidote, il faudra lui administrer pour lui redonner une nouvelle santé. Pour la première depuis des décennies, le mal a atteint tout le corps.
En effet, il est rare que tous les ordres d’enseignement fussent concomitamment touchés par la grève qui le paralyse complètement. Le supérieur, le moyen secondaire, le primaire, les syndicats historiques et ceux des corps émergents, tout le monde est pour ainsi dire entré dans la danse.
Après une série d’années académiques bancales et tronquées, le système éducatif retrouve à nouveau ses vieux démons, un cycle interminable de grèves qui débouche sur la violence, souvent avec mort d’hommes. Hystérie collective, déchirements sociaux, sempiternelles enquêtes, tous les ingrédients d’une crise de valeurs qui dénantissent notre système éducatif, et ses acteurs de ce rôle essentiel de socialisation, de moyen d’ascension sociale et de levier de promotion économique, sont alors rassemblés.
Cette embardée incontrôlée installe la spirale dépressive et une situation de confusion récurrente. À son tour, elle altère dangereusement l’école sénégalaise dans sa complétude avec toutes les conséquences socioéconomiques qu’on peut imaginer.
Il n’y a rien d’excessif ou caricatural à ce descriptif. Seulement voilà, les journées de réflexion qui succèdent aux séminaires, produisent des rapports parfaits dans leur conception, des accords idéaux et des pactes subliminaux que personne, au bout du compte, ne respecte. Les déclarations de bonne intention se multiplient. Elles n’endiguent en rien les dysfonctionnements qui entravent la bonne marche et la crédibilité de nos enseignements et formations.
L’État, quel que soit le régime, commet les mêmes péchés : il tarde à réagir devant des revendications récurrentes et parfois désespérées des enseignants, tous ordres confondus. L’administration, ministères de tutelles et fonction publique, peinent à harmoniser ses procédures. Compartimentée, instable, victime de ses changements institutionnels constants, l’administration oublie ou feint d’oublier souvent ses engagements, changent les règles du jeu, diabolisent ses partenaires sociaux, faute d’arguments sérieux à leur opposer et surtout faute de réponses crédibles aux questions structurelles.
Agissant souvent sous la pression du temps, elle promet l’impossible pour calmer le front social, crée des commissions à n’en plus finir, sachant au bout du compte que, ses promesses resteront mirifiques et sans lendemain.
Discours incantatoire et d’autoglorification, sur la prétendue priorité accordée à l’éducation, confortable inaction durant les périodes de pré-crise, les gouvernements pratiquent la politique de l’autruche, avant de pousser des cris d’orfraie quand la tension est à son paroxysme. Et quand vient l’heure des négociations, le même cycle infernal reprend. Invariablement ! Désespéramment !
Les enseignants dans leur globalité, ne sont pas hors de cause dans ce cycle schizophrénique. Ils sont plus 90 000 sur les 150 000 fonctionnaires, un poids démographique démentiel et surréaliste, dont ils usent et abusent à satiété. Facteurs de stabilité ou d’instabilité sociale, ils sont partagés entre leurs missions basiques et leurs activités pratiques, productives et rémunératrices privées.
Ils ne laissent passer aucune faille dans le dispositif gouvernemental, pour déposer des préavis de grèves et déclencher les hostilités. Légitimés par l’inconséquence de l’administration, ils concentrent leur tir groupé sur le ministre, subjectivise les problèmes, pour tenter de prendre l’opinion à témoin. Non sans vaquer le plus clair du temps à dispenser des cours à domicile ou dans le privé où ils assument (surtout les professeurs du supérieur) des fonctions stratégiques régulières dans les conseils académiques et pédagogiques. La moindre ponction des salaires (normale pour des grévistes) soulève leur ire et corse les plates-formes.
Cette duplicité, quasi généralisée, touche tous les corps d’enseignants, du primaire au supérieur. Il arrive (surtout les professeurs du supérieur) qu’on les croise dans les universités privées de la sous-région (Togo, Bénin, Côte d’Ivoire, Mali, Mauritanie), en Afrique centrale (Gabon, Cameroun, Congo) et en Europe (France, Belgique). Classes délaissées, corrections précipitées, cours bâclés, regroupés en quelques heures, polycopies à l’appui, l’appât du gain est assurément plus aguichant que l’accomplissement de ce devoir sacerdotal, enseigner, ce fétichisme dont se gargarisent beaucoup d’entre eux. Hormis quelques-uns, viscéralement attachés à cette vocation, comme à un legs atavique.
Quid des sureffectifs, du manque et défaillance de matériel pédagogique, des blocs scientifiques éventrés et nids de cafards, des abris provisoires persistants ? Crise de vocation ? Crise de valeurs ?
Victimes inconscientes, les étudiants et élèves ne se ménagent aucun stratagème, pour tirer profit des dysfonctionnements du système administratif (retard de paiement des bourses, mauvaises conditions d’études, grèves persistantes des enseignants) et se donner des jours de vacances.
Les vacances de Noël, de Pâques, l’approche des examens sont particulièrement propices pour arrêter les cours. Faute de feedback de l’administration, la violence s’enclenche avec la lapidation et l’incinération des locaux, des bus, les agressions physiques, fruit des rivalités- attisées parfois par les enseignants-, entre les amicales entretenues par les partis politiques et les milieux religieux. Dès que les bourses sont payées, les activités reprennent, en attendant l’autre source de vacances, la prochaine grève des enseignants.
Quid du quantum et des crédits horaires, qui se situent entre 1000 et 1300 heures par an entre l’Europe et les pays asiatiques- fixés entre 800 et 900 heures par an-, et qui tardent à franchir, depuis plus d’une décennie, la barre des 500 heures ? Quelle crédibilité peut-on accorder à nos enseignements et nos institutions scolaires et universitaires ?
Cette description est le lot quotidien de notre système éducatif. Ce n’est un secret pour personne. Les autres acteurs de la communauté éducative, parents d’élèves et autres ONG, eux sont gagnés par le désespoir et ont fini par baisser les bras pour retomber dans l’atonie et la résignation. Ils recourent aux écoles privés, sources d’autres dysfonctionnements. Le recours aux ressorts sociologiques (cercles confessionnels et traditionnels) pour rapprocher les acteurs et les raisonner, constitue en soi un autre signe de désespoir. Faute d’autre alternative, cette forme d’alternative vaut bien son pesant d’or.
Comment se sortir de ce cycle infernal ? La réponse est d’ordre plus éthique qu’institutionnel ou pédagogique. Quand des enseignants monnayent leur ardeur, leur talent et leur temps ailleurs qu’aux institutions qu’ils ont choisi de servir. Quand, ils brûlent la loi, l’autodafé d’une œuvre littéraire. Quand l’État ne respecte plus sa parole et joue sur la division des enseignants qu’il instrumentalise. Quand les élèves et étudiants n’ont d’autre recours que la violence verbale et physique.
La déliquescence du système et de la société est l’effroyable menace qui nous guette. C’est comme si, faute d’autre alternative, on s’adonnait au plaisir du fiel pour prolonger cette crise structurelle en prétendant la résoudre.
Dans le cadre des activités de la journée internationale de la femme, des jeunes leaders congolaises de divers secteurs d’activités ont tenu une rencontre de partages de leurs expériences sous le thème ‘’Produire au féminin’’
Cette rencontre d'échanges et de partage a pour but d'inciter les femmes congolaise à éclore le potentiel dormant qu’elles portent en elles afin de pouvoir s’affirmer sur le plan professionnel et donner un coup de pouce au leadership féminin. Le résumé de la rencontre dans cette vidéo signée Africa24.
L'ONU CONDAMNE L'ATTAQUE "HAINEUSE" CONTRE LES CASQUES BLEUS AU MALI
Nations unies (Etats-Unis), 8 mars 2015 (AFP) - Le Conseil de sécurité de l'ONU a fermement condamné dimanche l'attaque "haineuse" d'une base de Casques bleus dans le nord du Mali et mis en garde ses auteurs qui auront à rendre des comptes.
Un Casque bleu tchadien et deux enfants ont été tués par plus d'une trentaine de roquettes tirées sur leur caserne à Kidal (nord) dimanche matin. Les 15 membres le Conseil de sécurité ont demandé au gouvernement malien de diligenter une enquête et présenter les coupables à la justice, selon un communiqué de l'organisation.
Le Conseil "a souligné que les responsables de cette attaque auront à rendre des comptes" et rappelé que les attaques visant des Casques bleus peuvent constituer des crimes de guerre.
Par ailleurs, le Conseil de sécurité a appelé toutes les parties à la retenue et à éviter des actions de nature à compromettre les efforts pour rétablir la paix. Il a également menacé de sanctions ceux qui prendraient la responsabilité de reprendre les hostilités au Mali.
L'attaque de la base de Kidal a été menée au lendemain de l'irruption dans un restaurant-bar de Bamako d'un homme masqué qui a ouvert le feu et lancé des grenades faisant cinq morts dont un Français et un Belge, et au moins huit blessés.
Elle intervient également une semaine après la signature par le gouvernement malien d'un accord avec des groupes armées nordistes qui prévoit une plus grande autonomie du nord dans le but d'apporter une plus grande stabilité à la région.
La principale alliance Touareg, connue sous le nom de Coordination, n'a pas signé l'accord et a demandé un délai pour consulter sa base. Le Conseil de sécurité et le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon ont tous deux demandé aux Touaregs de signer l'accord, estimant qu'il offrait une chance importante pour la paix.
Avec plus de 30 Casques bleus tués depuis le déploiement des forces de maintien de la paix des Nations unies dans le nord du Mali en 2013, la MINUSMA est considérée comme la plus dangereuse des missions de l'ONU.
Elle est particulièrement meurtrière pour le Tchad. Les militants islamistes ont pris le contrôle du Nord du Mali pendant plus de neuf mois jusqu'à ce qu'une intervention militaire conduite par la France ne chasse la plupart d'entre eux de la région.
LES LIONCEAUX CHUTENT À L'ENTRÉE, DEVANT LE NIGERIA
Dakar, 8 mars (APS) - L'équipe nationale des moins de 20 ans du Sénégal a chuté, 1-3, devant celle du Nigeria, à l'ouverture du Championnat d'Afrique des nations (CHAN, 8-22 mars) de cette catégorie, dimanche, au stade Léopold Sédar Senghor, à Dakar.
La fiche technique du match
- Arbitres : Rédouane Jiyed (Maroc), Berhe O'Michael (Erythrée) et Elvis Guy Nguegegoue (Cameroun)
- Buteurs : Awoniyi Taiwo Micheal (10e et 12e mn) et Ifeanji Mathew (44e mn) pour le Nigeria. Sidy Sarr pour le Sénégal(27e mn).
- Nigeria : Enaholo Joshua, Muhammed Musa, Mustapha Abdullahi, Idowu Akinjide Elijah, Bello Zaharadeen, Omego Prince Izuchukwu, Bulbwa Bernard - Jimoh Wasiu Oluwasegun, Ifeanji Ifeanji, Ifeanji Mathew, Ezech Chidera - Ibrahima Abdulahi - Obinna Nwobodo, Awoniyi Taiwo Micheal.
Entraîneur : Manu Garba.
Face à une équipe nigériane très technique et constituée de champions d'Afrique de la CAN 2013 des moins de 17 ans, les Lionceaux n'ont pas résisté à l'entame de la partie.
Les Nigérians ont déroulé un jeu vivace et organisé, qui leur a permis d'ouvrir la marque à la 10e minute, sur une action bien élaborée.
Très athlétique, Awoniyi Taiwo Micheal remporte le duel face au gardien sénégalais Seydou Sy et inscrit le premier but du tournoi. Deux minutes plus tard, il double la mise.
Devant le public moyen du stade Léopold Sédar Senghor, les Lionceaux vont tenter de réagir. Mais ils pèchent par une mauvaise organisation et les déchets techniques.
Les protégés de Joseph Koto parviennent malgré les lacunes à dominer le jeu.
A deux reprises, les attaquants Moussa Koné et Ibrahima Wadji échouent devant les cages du gardien du Nigeria, Enaholo Joshua.
A la 27e mn, Sidy Sarr va réduire l'écart. A partir de là, ses coéquipiers accentuent la domination sans pour autant égaliser.
Les Super Aiglets du Nigeria vont en profiter pour creuser l'écart par une frappe d'Ifeanji Mathew, à la 44e mn.
L'équipe la plus titrée du continent dans la catégorie part à la mi-temps, avec un avantage de deux buts.
Au retour, les Lionceaux vont tenter de pousser, mais ils trouvent devant eux un adversaire coriace. Les trois changements apportés avec les entrées d'Oumar Goudiaby, Soro Mbaye et Elimane Cissé ne vont rien changer du score.
Les Supers Aiglets, favoris de la compétition, ont font une belle entame.
ACCROC DIPLOMATIQUE RABAT-ABUJA SUR FOND D’ÉCHÉANCES ÉLECTORALES AU NIGERIA
Rabat, 8 mars 2015 (AFP) - Le Maroc a convoqué le chargé d'affaires du Nigeria pour lui signifier le refus du roi de s'entretenir avec le président Goodluck Jonathan, a indiqué dimanche une source diplomatique, déplorant une tentative de "récupération politique" sur fond d'échéances électorales à Abuja.
Selon les autorités du royaume, le président Jonathan a souhaité s'entretenir par téléphone vendredi avec Mohammed VI mais le souverain marocain n'a "pas jugé opportun d'accéder à cette demande". Cette décision "a été officiellement notifiée" le lendemain au diplomate nigérian en poste à Rabat.
Pour justifier ce refus, le ministère marocain des Affaires étrangères a évoqué dans un communiqué "le contexte électoral" au Nigeria, en référence à la présidentielle du 28 mars, ainsi que les "positions hostiles" d'Abuja sur le dossier du Sahara occidental.
M. Goodluck "est président depuis cinq ans et n'avait jusque-là effectué aucune demande de contact téléphonique. (...) On ne peut donc trouver qu'une signification à sa démarche: celle de vouloir s'afficher avec un dirigeant d'un pays arabe et musulman" à l'approche des élections, a expliqué à l'AFP une source diplomatique marocaine.
"C'est une question de principe. Nous souhaitions éviter une tentative de récupération politique", notamment vis-à-vis des populations du nord du Nigeria, à majorité musulmane, a-t-elle ajouté.
Le Maroc reproche en outre au Nigeria d'être "à l'avant-garde du bloc hostile" au royaume sur la question du Sahara occidental, une ex-colonie espagnole contrôlée par Rabat mais revendiquée par des indépendantistes (Polisario), a avancé cette source diplomatique.
Fin 2013, le Nigeria avait notamment abrité une réunion de soutien à la "cause sahraouie", lors de laquelle le président algérien Abdelaziz Bouteflika avait appelé à la mise en place d'un mécanisme international de surveillance des droits de l'homme au Sahara occidental.
Le Maroc, qui s'oppose vigoureusement à une telle démarche, avait rappelé provisoirement son ambassadeur à Alger pour protester contre ces propos. Rabat propose un plan d'autonomie sous sa souveraineté pour ce vaste territoire de moins d'un million d'habitants. Mais il est rejeté par le Polisario, soutenu par Alger, qui réclame un référendum d'autodétermination.
. Les efforts de médiation de l'ONU sont dans l'impasse.