Dans le cadre de la célébration de la Journée internationale de la femme hier, un rapport sur la situation des droits des femmes dans les lieux de détention au Sénégal a été présenté. Les conclusions d’une année d’enquêtes ont été déroulées lors d’une cérémonie présidée par le ministre de la Justice, Garde des sceaux à la Maison d’arrêt des femmes de Liberté VI.
D’après le dernier rapport de l’administration pénitentiaire, les femmes détenues représentent 4,32% des 36 028 prisonniers du Sénégal. Mais du fait de leur minorité, leurs besoins spécifiques ne sont pas pris en compte, a relevé le rapport sur la situation des droits des femmes dans les lieux de détention signé par l’Association des juristes sénégalaises, l’Observatoire national des lieux de privation de liberté et le bureau régional des Nations-Unis pour les droits de l’Homme.
Présenté hier, lors de la célébration internationale de la femme à la Maison d’arrêt des femmes de Liberté VI, le document résume les enquêtes effectuées pendant un an dans les prisons pour femmes de Liberté VI, Rufisque, Thiès, Kaolack et Tambacounda.
«Ce que nous avons vu, c’est que les femmes sont surtout en prison parce que ce sont des femmes. Elles sont victimes de marginalisation dans la société parce que l’Etat n’a toujours pas reconnu leurs droits fondamentaux tels qu’ils sont énoncés à la fois dans la Constitution du Sénégal et dans la Convention pour l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes dans le Protocole de Maputo. Et aussi parce que l’on ne prend pas en compte leur spécificité et qu’elles sont majoritairement pauvres et illettrées dans ce pays», a partagé la présidente de l’Association des juristes sénégalaises, Fatou Kiné Camara.
Au-delà de la question de la marginalisation basée sur le genre, la première cause de détention chez la femme est le trafic de drogue avec un taux de 31%. Ensuite, elles sont détenues pour infanticide. 16% de la population carcérale féminine sont accusés de ce crime.
Le troisième motif, qui est souvent lié à la pauvreté, c’est le vol avec 11%. Le niveau d’instruction est aussi pris en compte dans le rapport. Il apparaît que les 34% des femmes détenues ne sont pas instruites, 32% ont le niveau du primaire. Celles qui ont le niveau du secondaire sont 20% et elles sont 14% à avoir un niveau supérieur.
Dans ce lot, deux situations se distinguent : les détentions préventives et les condamnations. La proportion des détenues en préventive est de 72% contre 28% pour les condamnées. Les longues détentions préventives qui sont de six mois en matière délictuelle et illimitées pour les crimes en sont la cause.
72% de la population carcérale en détention préventive
La présidente de l’Association des juristes sénégalaises demande à ce que l’on revoit la loi sur la drogue et que l’on permette «au juge de moduler les peines en fonction de l’accusé qu’il a en face de lui». Pour réduire le nombre de femmes détenues pour infanticide, Fatou Kiné Camara demande l’application des dispositions du Protocole de Maputo signé par le Sénégal.
Cette convention stipule que la femme peut avoir accès à l’interruption volontaire de grossesse en cas de viol ou en cas d’inceste ou lorsque la grossesse met en danger la santé mentale et physique et lorsqu’on ça peut mettre en danger la vie du fœtus.
Les rédacteurs de ce rapport se sont aussi arrêtés sur la situation des femmes enceintes dans les établissements de privation de liberté.
«Il n’est pas normal que l’on trouve en prison des femmes enceintes, des femmes allaitantes et des femmes avec des enfants à bas âge. En plus, c’est interdit dans la Charte africaine des droits et du bien-être de l’enfant. Nous demandons à l’Etat de respecter les conventions qui posent les droits des femmes et d’avoir des mesures alternatives à l’emprisonnement des femmes en général et en particulier des femmes qui ont des enfants ou des femmes enceintes et évidemment de revoir sa législation», a plaidé la juriste.
Le Représentant du bureau régional des Nations-Unis pour les droits de l’Homme a résumé les recommandations faites aux responsables du système judiciaire et pénitentiaire sénégalais.
Andrea Ori a appelé à «l’harmonisation de la législation sénégalaise avec les engagements internationaux et régionaux pour éliminer les motifs d’inculpation discriminatoires et attentatoires aux droits humains des femmes». Ensuite, il a invité à «humaniser les lieux de privation de liberté» et à «prévoir des peines de substitution à l’incarcération pour les femmes».
Enfin, M. Ori a recommandé de «fixer un délai limité à la durée de la détention préventive».
A ces préoccupations, le ministre de la Justice a répondu en rappelant les réformes envisagées dans le système judiciaire et pénitentiaire. «La réforme du Code de procédure pénale est en train de prendre cela en charge pour limiter les détentions préventives et c’est un grand problème pour les femmes parce que la majorité des femmes qui sont en détention sont en détention préventive», a dit Sidiki Kaba.
Avec la suppression des assises et la création des chambres criminelles dans des Tribunaux de grande instance, les détentions préventives vont être écourtées, at-il ajouté. Les réformes prévoient une indemnisation des victimes des longues préventives acquittées.
En ce qui concerne la loi Latif Guèye qui criminalise le trafic de drogue, le Garde des sceaux a souligné que le texte a été voté au ministère de l’Intérieur et a informé qu’une évaluation est faite.
‘’UN NON-LIEU SERAIT PLUS ÉTONNANT’’
JEAN FÉLIX PAGANON, SUR LE SORT DE KARIM LE 23 MARS
L’ambassadeur de la France au Sénégal s’étonnerait que Karim Wade obtienne un non-lieu le 23 mars au vu du déroulement du procès. Jean Félix Paganon qui était à Grand jury hier s’est dit «attristé» par les propos de Wade contre Macky Sall et qualifie de «grave» l’appel de l’ancien Président à l’Armée.
L’ambassadeur de la France au Sénégal semble bien s’intéresser au sort de Karim Wade. Le verdict de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei) est attendu le 23 mars prochain.
Invité de l’émission Grand jury de la Rfm hier, Jean Félix Paganon répond à la question suivante : «Au regard du déroule-ment du procès, une condamnation de Karim Wade ne vous étonnerait pas ?»
Il observe un long silence d’hésitation, puis il lâche : «Je dirais, à l’inverse, qu’un non-lieu (sic) serait plus étonnant.»
Il s’empresse de préciser cependant que «ce n’est pas un souhait, mais seulement un sentiment».
«Quand on est binational, il n’y a pas de protection consulaire»
Quid des menaces de violences brandies par les soutiens de l’ancien ministre, poursuivi pour enrichissement illicite présumé si celui-ci venait à être condamné ? Le diplomate français dit : «Un Sénégal à feu et à sang, avec des milliers de gens dans les rues pour défendre Karim Wade, je n’y crois pas.»
Sur une éventuelle protection consulaire de Karim Wade par la France, il est clair pour M. Paganon que «Karim est un citoyen français comme il est tout aussi un Sénégalais».
Sous ce rapport, il rappelle que «la règle est simple : quand on est binational, on est dans le niveau des deux pays. Il n’y a pas de protection consulaire».
Jean Félix Paganon se dit, en outre, «attristé» par les propos de l’ancien président de la République accusant Macky Sall de «descendant d’esclave» et d’«anthropophagie».
Tout comme il trouve «encore plus grave l’appel à l’insurrection, aux Forces armées, à la désobéissance de la police» par Abdoulaye Wade. Voilà un ensemble de réponses qui pourraient soulever l’ire de Wade et ses hommes surtout venant d’un étranger et d’un diplomate.
FARBA NGOM SUR LES RETROUVAILLES ENTRE MACKY ET WADE : «Tout est possible, nous sommes en politique»
Considéré, à tort ou à raison, comme «l’homme qui murmure à l’oreille du président», le député «apériste», Farba Ngom dément et diagnostique le mal au sein de la formation politique du Chef de l’Etat, Macky Sall. Pour lui, il y a une guerre fratricide dans les rangs de son parti.
CRIME ODIEUX SUR L’AUTOROUTE : Un homme égorgé
Le sang a encore coulé à Colobane, ce week-end. Une découverte macabre a été faite par un passant. Le procureur de la République a ordonné une enquête.
ME SIDIKI KABA AUX DETENUES DU CAMP PENAL : «La prison peut ouvrir le palais
C’est à quelques semaines du verdict du procès de l’ancien ministre d’Etat, Karim Meïssa Wade, détenu depuis presque 3 ans à la Maison d’arrêt et de correction (Mac) de Rebeuss, pour enrichissement illicite, que le garde des sceaux, ministre de le Justice, Me Sidiki Kaba, a fait une déclaration qui peut susciter l’espoir chez les «Karimistes».
Tahibou Ndiaye
Le procès pour enrichissement illicite de l’ancien directeur du Cadastre s’ouvre ce matin au Palais de Justice Lat Dior. Tahibou Ndiaye qui trône sur un patrimoine de quelques milliards est sommé par la Cour de répression de l’enrichissement illicite de prouver qu’il a gagné ces milliards de manière licite. Lors de sa première comparution, ses avocats avaient soulevé des exceptions de nullité, mais le juge Henry Grégoire Diop les avait jointes au fond. En principe, la Cour va débord vider les exceptions avant d’entamer les auditions. Après Karim Wade, c’est le tour de Tahibou.
Moustapha Niass
Revoilà Moustapha Niass, l’insulteur public numéro 2 après Abdoulaye Wade. Ce week-end, il a présidé la réunion du Mouvement national des jeunesses progressistes qui a décidé naturellement de soutenir la candidature de Macky Sall en 2017 et de suspendre les frondeurs dirigés par Malick Guèye. Après avoir insulté ceux qui ont exprimé leur désapprobation à sa ligne politique, il a réitéré dans un discours aux allures de menaces qu’il ne se laissera pas marcher dessus et que ceux qui ont tenté de l’humilier le payeront cash.
Un jeune égorgé sur l’autoroute
Découverte macabre sur l’autoroute, samedi dernier au petit matin. Il s’agit du corps sans vie d’un jeune âgé entre 17 et 18 ans, dont l’identité n’a pas encore été découverte par les hommes du commissaire Ibrahima Diop chargée de l’enquête. Selon nos informations, la Sûreté urbaine a trouvé par devers lui une somme de 1350 francs. Les témoins ont trouvé le corps à côté d’un puits tôt le matin du samedi, ainsi que le couteau ayant servi à l’égorger. Et c’est en début de matinée que les sapeurs pompiers et la police ont débarqué sur les lieux pour effectuer les prélèvements et déposer la dépouille à la morgue, en attendant que ses parents se signalent.
Légalisation de l’avortement volontaire
L’Association des juristes du Sénégal (Ajs), pilotée par la très féministe Fatou Kiné Camara, a jeté son dévolu sur la prison des femmes pour commémorer la Journée du 8 Mars dédiée aux femmes. A cet effet, elle a rendu public un rapport selon lequel 31 % des femmes en prison sont détenues pour trafic de chanvre indien, 16% pour infanticide et 70% d’entre elles sont en détention préventive. Fatou Kiné Kamara a plaidé pour la légalisation de l’interruption volontaire de grossesse en conformité avec la conférence de Maputo, notamment pour les cas de viol, d’inceste, etc.
Sada Ndiaye en action
Alea jacta est. La course est officiellement lancée au Pds pour le choix du candidat à la présidentielle de 2017. La commission dirigée par Sada Ndiaye a reçu sa lettre de mission ce week-end et elle est en train de dérouler son programme. Pour faire acte de candidature, les prétendants ont jusqu’au 14 mars pour déposer leur dossier composé de la copie de la pièce d’identité, d’un formulaire dûment rempli, d’une fiche de renseignements, d’une photo format pièce d’identité et d’une lettre de motivation. La commission respecte aussi la parité car elle est constituée de 4 hommes et 4 femmes représentant toutes les structures du Pds. Ils sont ainsi chargés de recevoir les candidatures qui seront validées par le Bureau Politique du 20 mars prochain.
L’Ujtl flingue Me Ngom
La jeunesse féminine de l’Ujtl sous la houlette de Fatou Thiam se dit indignée de «certaines prises de position lâches et suspectes » de quelques responsables du Pds contre Me Wade. En effet, disent-elles, en s’attaquant vertement «et toute honte bue au frère secrétaire général national, certains responsables dont Ousmane Ngom, ont cherché à plaire à celui qui depuis 3 ans ne cherche qu’à détruire Wade et sa famille». En réalité, ajoutentelles, «ces opportunistes armés de bombes, qui ont atteint le summum de la déloyauté envers celui qui leur a tout donné, auraient commis des fautes de gestion et épinglés, ils sont obligés de danser la musique du régime actuel. Quand Ousmane Ngom défend Macky et s’en prend à Wade, l’opinion publique s’étonne et se pose des questions ; mais ce qu’elle a oublié, c’est que cet homme a toujours été le symbole de la traîtrise et de la versatilité».
Procès politique
La jeunesse féminine condamne aussi «l’instrumentalisation à outrance de la justice» pour solder des comptes politiques. En effet, d’après elle, «de nombreux responsables libéraux sont arbitrairement arrêtés et emprisonnés par le biais d’une juridiction d’exception, exclusivement réactivée pour démanteler l’opposition. Et aujourd’hui, sur la base d’un compte bancaire fictif créé par les comploteurs, et des biens qui lui sont arbitrairement attribués, Henry Grégoire compte exécuter la sentence donnée par Macky Sall, en infligeant à Wade fils une peine ferme de sept ans, qui va le priver de ses droits civiques». La jeunesse féminine exige-t-elle par conséquent la libération de «tous les otages politiques comme Aïda Ndiongue, Aziz Diop, Karim Wade, Victor Diouf, Mouhamadou Lamine Massaly, etc».
Fatick
La journée du 08 mars a été fêtée en grande pompe dans la ville du chef de l’Etat. Au menu, plusieurs activités ont été menées pour donner une dimension à cette journée où la femme est célébrée. Ndèye Khady Diamé du Réseau des femmes pour l’émergence et ses soeurs, venues des différentes collectivités locales de la région de Fatick, se sont réunies au Conseil départemental pour réfléchir sur la manière de rendre la femme fatickoise autonome. Une rencontre qui, selon Mme Diamé, permettra aux femmes de se prendre en charge et de refuser toute exploitation ou désunion. Au croisement TP, le patron de la Snr Me Boubacar Diallo s’est retrouvé avec des femmes pour lesquelles il a construit un local devant abriter les machines offertes par la Première dame Marième Faye Sall. Le Syndicat des Enseignants Libres du Sénégal (Sels) quant à lui s’est réuni la mairie pour discuter du maintien des filles à l’école. Quant à Sory Kaba, le Dg des Sénégalais de l’exetérieur, il a rendu un hommage aux femmes regroupées dans «Initiatives femmes».
Actions citoyennes
Bamba Fall qui avait pris l’engagement de changer le visage de la Médina au lendemain des élections locales entreprend depuis samedi des actions d’envergure. Le maire accompagné de l’équipe municipale et de beaucoup de fils de la Médina dont Paco Jackson Thiam (invité d’honneur), a sillonné samedi dernier les quartiers de la Médina, dans le cadre de l’opération dite Médina 7 (Set) ou cent jours d’actions
citoyennes. Concept de l’autorité locale adopté par le Conseil municipal, le programme «un mois un quartier» vise à concentrer les actions de la commune dans les différents quartiers regroupés en secteurs ou zones pour une durée d’un mois. L’approche consiste à impliquer directement les Asc à travers une subvention de 1 000 000 de nos francs.
Actions citoyennes (bis)
Avec l’appui des partenaires, un accent particulier sera mis sur l’assainissement avec le curage des égouts, la pose des dalles et grilles avaloirs. Il en sera de même avec l’éclairage public, le désensablement et désencombrement des rues, l’élagage des arbres, le saupoudrage et la désinfection des quartiers. Ce n’est pas tout. Sur le plan économique, il sera alloué aux mouvements de femmes et associations de jeunes une subvention de 50 000 000 de nos francs destinée au financement de projets sous la supervision et l’encadrement d’un comité d’experts en gestion des projets. Au plan religieux, il est également prévu des actions dans les mosquées et églises de la Médina. Des opérations de nettoiement seront menées suivies d’actions telles que le renouvellement des moquettes, la sonorisation, la peinture et l’entretien des toilettes, la climatisation des morgues. C’est dire qu’avec l’ambition de faire de la Médina la commune la plus propre, le Conseil municipal cassera forcément sa tirelire avec un budget de 10 à 17 millions par quartier.
Budget de la mairie
Le conseil municipal de Saint- Louis a voté son budget 2015, le premier sous le magistère du maire Amadou Mansour Faye. Ce budget qui s’élève à 2.281. 562.658 FCfa a été voté à l’unanimité par les 63 conseillers présents dans la salle de délibérations de la mairie. Les fonds de fonctionnement s’élèvent à 1.914.097.658 FCfa
8 mars à Ndar
La journée internationale de la Femme a été célébrée à Saint- Louis à l’instar des autres localités du Sénégal et du monde. Dans la capitale du nord, elle a été marquée par un vaste rassemblement à la salle Prosper Dodds, à l’initiative des femmes de l’Alliance pour la République qui ont battu le rappel des troupes. Loin de tout folklore, elles ont passé en revue les maux auxquels elles font face présentement,
avec l’aide des professionnelles de la société civile et des services techniques de l’Etat. Par ailleurs, si à Saint-Louis la fête a été célébrée, à Louga elle a été reportée par le maire Moustapha Diop à la semaine prochaine à cause du décès de l’ancienne secrétaire municipale Thioro Fall.
APRÈS TOUBA ET TIVAOUANE, PARIS SE BRAQUE : Le lobbying perdant de Me Wade
Nous écrivions dans ces colonnes que la France n’allait pas répondre à la missive que Me Wade avait envoyée au Président français François Hollande pour dénoncer de multiples violations des droits humains, particulièrement ceux de son fils Karim Wade, dans la cadre de la procédure spéciale enclenchée contre lui. C’est maintenant limpide que la France a choisi de s’éloigner d’Abdoulaye Wade dans son combat paternaliste pour obtenir la libération de son fils Karim. Une position affirmée sans détour hier par l’ambassadeur de la France au Sénégal, Jean Félix Pagano, dans l’émission “Grand Jury de la RFM” : les Wade n’ont plus l’agrément des têtes pensantes de la politique africaine de l'Elysée, et cela depuis 2011, au summum de la confrontation sur le projet de dévolution du pouvoir à Karim. Malheureusement pour lui, Abdoulaye Wade n’a jamais su tirer les enseignements de cet épisode et se croit jusqu’ici capable de retourner les situations complexes en sa faveur. Visiblement, la France a très mal pris le fait que Wade veuille mettre la pression sur le président François Hollande via une lettre ouverte. C’est pourquoi Paganon a choisi délibérément de s’affranchir de l’orthodoxie diplomatique en assénant de façon bien crue ce qu’il pense de Karim Wade. Et en poussant la galanterie jusqu’à pronostiquer une peine ferme sans risque de chaos pour le Sénégal, le message est très clairement adressé à Me Wade. Le message est aussi clair que personne ne peut accepter qu’on installe le Sénégal dans un tourbillon en pleine guerre contre le terrorisme au moment où Bamako a encore du mal à tenir en équilibre. Il faut savoir que la France n’est pas seule dans cette position. Les Etats-Unis aussi, sans le dire, suivent la situation avec beaucoup d’attention. Déjà, il y a quelques jours, lorsque Me Wade s’est fendu d’une sortie bien volcanique, les Américains sont restés très attentifs aux mouvements de l’opinion. La saisine de la France et des Etats-Unis fait suite au lobbying intense enclenché par Gorgui au niveau africain, aussi bien en Afrique de l’ouest (le président Ouattara) qu’en Afrique centrale et australe. Mais cela n’a pas empêché la machine judiciaire de s’enclencher.
ME SALL DANS TOUS SES ÉTATS
“Jean Félix PAGANON, ambassadeur de France au Sénégal, a tenu des propos qui, incontestablement, vont contribuer à créer durablement un sentiment antifrançais tant ils sont irresponsables et irrespectueux”. C’est le commentaire fait par Me El hadj Amadou Sall, avocat de Karim Wade et membre du Pds. “Son rang et la nature même des relations entre nos deux pays et nosdeux peuples auraient du lui interdire de tenir de tels propos à un moment où nombreux sont les Africains qui réclament des relations plus équilibrées et moins arrogantes.” Pour lui, “Monsieur PAGANON a raté une belle occasion de se taire ! Dans notre pays, même pendant la colonisation, les Sénégalais ne changeaient pas de trottoir lorsqu'ils y rencontraient un “blanc” et ce n'est pas aujourd'hui que cela va changer...”. No comment !
SIDY LAMINE NIASS
“Sauf changement de dernière minute, les membres du Pds devraient entériner le nom de Karim Wade. Un scénario qui devrait être maintenu même si le fils (et exministre) d'Abdoulaye Wade, en détention provisoire depuis deux ans pour enrichissement illicite présumé, est entre- temps déchu de ses droits civiques”. Lu dans la Lettre du Continent qui confirme ainsi ce que la presse sénégalaise a déjà écrit. Mais il y a quelqu’un qui n’est pas d’accord avec cette tendance qui semble se dessiner. Et il s’agit de Sidy Lamine Niasse Pour lui, les primaires que le Parti démocratique sénégalais (Pds) compte organiser pour désigner son prochain candidat à la présidentielle de 2017, sont une façon pour Wade d’imposer son fils à la tête du parti libéral. Le patron du groupe Walfadjri se prononçait sur la question, en marge du ziarra annuel de Léona niassène. Pour Sidy Lamine Niass, Abdoulaye Wade doit laisser son fils se débrouiller tout seul et non essayer de l'imposer. “Abdoulaye Wade veut nous imposer son fils mais ce n'est pas possible. C'est à Karim Wade de descendre dans l'arène politique et de rencontrer les populations pour se faire apprécier ou gagner la confiance des Sénégalais”, a-t-il soutenu. Il a invité Karim Wade à emprunter le même parcours que son père qui a lutté pendant 26 ans avant de gagner le pouvoir. Sur sa lancée, il a appelé “solennellement” Abdoulaye Wade à changer sa stratégie qui, dit-il, “se résume à imposer son fils Karim à la tête du Pds”. Le mieux pour Wade, dit-il, c’est de laisser les responsables du parti choisir “en toute indépendance leur candidat à l'issue des primaires”.
TAHIBOU NDIAYE
Suspendu depuis le 15 décembre dernier, le procès de Tahibou Ndiaye reprend aujourd’hui, devant la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI). Sauf renvoi de dernière minute du fait du délibéré du dossier Karim Wade et Cie, le président Henri Grégoire Diop devrait rendre le délibéré sur les exceptions soulevées par la défense. Les conseils de l’ancien directeur général du Cadastre et ses coprévenues, notamment sa femme Ndèye Aby Diongue et ses deux filles Mame Fatou et Ndèye Rokhaya Thiam, avaient demandé que toute la procédure soit déclarée nulle. Non seulement ils jugent que l’instruction a dépassé le délai légal de six mois mais que les éléments de la section de recherches de la gendarmerie n’étaient pas habilités à mener l’enquête. L’agent judiciaire de l’Etat, les conseils de l’Etat et le parquet spécial avaient tous rejeté les arguments de la défense sous le prétexte que Tahibou Ndiaye est jugé dans un délai raisonnable. La Cour peut également joindre les exceptions au fond et entamer l’ouverture des débats. Ainsi Tahibou Ndiaye et sa famille devront s’expliquer sur les faits d’enrichissement portant sur 3,4 milliards de francs CFA.
COUR SUPRÊME
Restons avec la CREI mais c’est pour parler du dossier Karim Wade dont le délibéré est prévu le 23 mars prochain. D’après nos confrères de La Lettre du continent, les avocats du fils de l’exprésident Wade ne sont pas contents de la Cour suprême. D’après la même source, les six avocats sénégalais de Karim Wade ont écrit, le 6 février, au premier président de la Cour suprême du Sénégal. Ils s’étonnent qu’aucun des cinq recours déposés en faveur de leur client, depuis deux ans, n’ait été examiné. Or, poursuivent- ils dans leur courrier, une éventuelle décision de la juridiction suprême aurait pu changer le cours du procès devant la CREI. Pour les avocats, cette lenteur est “l’illustration d’un traitement injuste et discriminatoire” car, arguent-ils, “au même moment, une procédure diligentée par l’Etat contre Karim Wade auprès de la même Cour suprême a été traitée en moins de 84 jours”. Allusion faite au rabat d’arrêt introduit par le parquet général lorsque la Chambre criminelle de la Cour suprême avait déclaré recevable l’un des recours de la défense. “Les délais habituels de votre haute juridiction sont largement dépassés en ce qui concerne les recours de Karim Wade contre l’Etat du Sénégal, ce qui lui est fort préjudiciable dans le cadre de sa défense, notamment dans son procès devant la CREI”, fustigent les avocats de Karim Wade.
SAES
En mouvement d’humeur depuis plusieurs jours, le Syndicat autonome des enseignants du supérieur (SAES) a décidé hier de suspendre sa grève pour une semaine. Ce, note une déclaration parvenue à EnQuête, “pour démontrer sa bonne volonté et mener des négociations apaisées avec le gouvernement”. Cette décision intervient après une réunion du Bureau national élargi aux bureaux de sections. Le bureau national élargi encourage ainsi le bureau national à continuer à mener les négociations jusqu’à la plénière prévue le vendredi 13 mars 2015 pour la satisfaction de ses revendications. Tout en invitant toutes les bonnes volontés à peser de tout leur poids pour défendre et sauver l’enseignement supérieur public, le SAES dit prendre acte de l’engagement dûment notifié par le gouvernement de modifier les dispositions de la loi sur lesquelles un accord aura été trouvé.
SAES (SUITE)
Il demande ainsi au bureau national de ne pas prononcer de mot d’ordre de grève jusqu’à la plénière du 13 mars 2015 pour donner une chance aux négociations. Aussi, donne-t-il mandat à son bureau national d’aller à la rencontre de toutes les couches de la population, durant la semaine prochaine, pour expliquer pourquoi la loi-cadre en certaines dispositions est liberticide, “autonomicide”, dangereuse et met en péril la stabilité des universités publiques. En outre, le SAES a demandé à ses membres d’ester en justice contre tous les recteurs qui ont eu à bloquer et à suspendre les salaires du personnel enseignants et de recherches des universités de Dakar, Thiès, Saint-Louis, Bambey et Ziguinchor et d’attaquer la nomination du recteur de Dakar qui viole le décret 70-1135 du 13 octobre 1970 notamment en son article 12, alinéa 1. Enfin, le bureau national élargi a appelé tous les militants du SAES, de l’USEQ, de l’UNSAS et les démocrates de tous bords à se lever comme un seul homme pour défendre un Enseignement supérieur public sénégalais de qualité accessible à tous ceux qui le méritent
MAUVAISE ALIMENTATION, MANQUE DE LOISIR, DEFAUT DE PRISE EN CHARGE SANITAIRE, TRAUMATISME : La piètre vie des détenues au Sénégal
En présence du Garde des Sceaux, ministre de la Justice, Sidiki Kaba, l’Association des juristes sénégalaises (Ajs), le bureau régional du Haut commissariat des Nations unies pour l’Afrique de l’Ouest (Hcdh) et l’Observatoire national des lieux de privations de liberté (Onlp) ont publié hier,dimanche 8 mars, journée dédiée à la femme, les résultats d’une enquête réalisée entre mars et juillet 2014 dans les maisons d’arrêt et de correction (Mac) pour femme de Liberté VI, Thiès, Kaolack, Tambacounda et Rufisque. Les réponses des 152 détenues interrogées intègrent la mauvaise alimentation, le défaut de prise en charge sanitaire et le traumatisme, autant de faits qui nuisent aux femmes privées de liberté.
PRÉSIDENTIELLE DE 2017<APRES MOUSTAPHA NIASSE : Landing Savané «vote» Macky
And Jef/ Parti africain pour la démocratie et le socialisme (Pads)/ Authentique de Landing Savané ne présentera pas de candidat, lors de la prochaine présidentielle de 2017. Les dirigeants de cette formation politique ont décidé, le samedi 07 mars, à l’issue d’une réunion du bureau politique de soutenir la candidature du président de la coalition Bennoo Bokk Yaakaar (Bby), non moins actuel chef de l’État et président de l’Alliance pour la République (Apr).
SEDHIOU : 27E ÉDITION DU PÈLERINAGE MARIAL DE TÉMENTO : Paix, développement et promotion de la femme
Le pèlerinage annuel interdiocésain au sanctuaire Notre dame de la paix de Témento a pris fin hier, dimanche 8 mars , sous l’égide de la paix, du développement et de la célébration de la femme en ce jour qui lui est dédié. Les fidèles sont venus des diocèses de Kolda, Ziguinchor et des pays voisins comme la Guinée Bissau et la Gambie, en présence de nombreuses autorités administratives de la région de Sédhiou
CHAN U-20 : Les Lionceaux sombrent d’entrée
L’équipe nationale des moins de 20 ans a chuté d’entrée face au Nigéria pour le compte du match d’ouverture du Championnat d’Afrique des nations (Chan 2015, 8 au 22 mars). Les poulains de Joseph Koto, ont perdu sur la marque de trois buts à un devant les Flying Eagles, dont l’attaquant nigérian, Awoniyi Taiwo Micheal, a permis à son équipe de se mettre à l’abri en réalisant un doublé
AVIS JEAN FELIX PAGANON, SUR LE SORT DE KARIM LE 23 MARS : «Un non-lieu serait plus étonnant»
L’ambassadeur de la France au Sénégal s’étonnerait que Karim Wade obtienne un non-lieu le 23 mars au vu du déroulement du procès. Jean Félix Paganon qui était à Grand jury hier s’est dit «attristé » par les propos de Wade contre Macky Sall et qualifie de «grave» l’appel de l’ancien Président à l’Armée.
NIASSE N’A TOUJOURS PAS DIGERE L’AFFRONT DE GACKOU ET CIE AU TERROU-BI : «Celui qui me fait du tort verra de quel bois je me chauffe»
Moustapha Niasse n’en a pas fini apparemment avec ce qui est convenu d’appeler l’affaire du Terrou-bi où des jeunes de son parti l’avaient houspillé. Lors de la réunion du Mouvement national des jeunes du progrès (Mnjp), samedi, le leader de l’Afp ne s’est pas privé aussi de faire allusion à ceux qui contestent la décision du 10 mars de ne pas présenter un candidat en 2017. Parmi ces derniers, il y a Malick Gackou, Malick Guèye et Cie. Il ne les nomme pas, mais Niasse avertit : «On ne m’a pas entendu après ce qui s’est passé il y a quelques temps (Ndlr : au Terroubi). Celui qui me fait du tort de manière exprès, avant de s’en aller, saura qu’il m’a causé du tort. A moins que cet individu reconnaisse sa faute et me demande de lui pardonner, sinon il verra de quel bois je me chauffe.»
DAKAR 20 ANS APRES LA CONFERENCE DE BEIJING : Les femmes syndicalistes ne retiennent que paroles et promesses
Le 8 mars a été célébré hier, à travers le monde. Les femmes du Sénégal qui n’ont pas été en reste, ont voulu marquer la journée de leur sceau. Plusieurs manifestations ont eu lieu un peu partout dans le pays. Des dépistages gratuits, en passant par les mobilisations sociales, les femmes ont été à la hauteur de l’évènement. Si à Dakar, les femmes syndicalistes regrettent encore les promesses non tenues, issues de la Conférence de Beijing (1995), à Kédougou c’est l’accès à la terre, qui demeure la principale préoccupation.
DEÇUE DE N’AVOIR PAS PU OBTENIR L’ETALON D’OR DE YENNENGA : Dyana Gaye remporte la palme des caprices de star
A l’heure des proclamations des résultats finaux, la Sénégalaise Dyana Gaye, en compétition officielle avec son film Des Etoiles semblait super persuadée de remporter l’Etalon de Yennenga. Son comportement après la remise de la récompense suprême au réalisateur marocain Hicham Ayouch est plus que surprenant
Le Saes suspend…
Le Saes a décidé de suspendre sa grève, pendant une semaine, pour «démontrer sa bonne volonté et mener des négociations apaisées avec le gouvernement». C’est la principale décision qui est sortie de la rencontre du Bureau national élargi aux bureaux de sections qui s’est tenue samedi dernier à l’Ecole polytechnique de Thiès (Ept). Ainsi prenant «acte de l’engagement dûment notifié par le gouvernement de modifier les dispositions de la loi sur lesquelles un accord aura été trouvé», le Saes compte «mener les négociations jusqu’à la plénière prévue le vendredi 13 mars 2015 pour la satisfaction de ses revendications». Le syndicat «encourage les bonnes volontés à peser de tout leur poids pour défendre et sauver l’enseignement supérieur public».
…la grève, mais…
Et pendant ce temps, le Saes s’abstient de prononcer un mot d’ordre de grève jusqu’à la plénière du 13 mars 2015 «pour donner une chance aux négociations», mais ira «à la rencontre de toutes les couches de la population, durant la semaine prochaine, pour expliquer pourquoi la loi-cadre en certaines dispositions est liberticide, ‘autonomicide’, dangereuse et met en péril la stabilité des universités publiques». Par ailleurs, le Saes a décidé d’«ester en justice contre tous les Recteurs qui ont eu à bloquer et à suspendre les salaires du personnel enseignant et de recherches des universités de (Ndakaaru), Thiès, Saint louis, Bambey et Ziguinchor». Il va aussi «attaquer la nomination du Recteur de (Ndakaaru) qui viole le décret 70-1135 du 13 octobre 1970 notamment en son article 12, alinéa 1».
Marche
Les membres de la section Saes (Syndicat autonome de l’enseignement supérieur) de l’Université Alioune Diop de Bambey battent le macadam ce matin pour protester contre la suspension des salaires. La manif qui démarre à 10h au niveau du nouveau bâtiment de l’Uadb se terminera devant le Rectorat où une déclaration sera lue puis remise au Recteur. Ce dernier d’ailleurs est dans le viseur des manifestants qui l’incriminent d’avoir exécuté la suspension des salaires ordonnée par le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche Mary Teuw Niane.
La jeunesse féminine de l’Ujtl…
Les sorties récentes de certains responsables libéraux se démarquant de la position de «Wax waxeet Wade» irritent au plus haut niveau la Jeunesse féminine de l’Union des jeunesses travaillistes et libérales (Ujtl). Dans une déclaration rendue publique, la députée Fatou Thiam et ses soeurs s’indignent contre ces prises de position «lâches et suspectes» et, qui à leurs yeux «sont en parfaite contradiction avec la loyauté, la morale et la décence». En effet, soulignent-elles «en s’attaquant vertement et sans honte bue au frère Secrétaire général national, certains responsables dont (Ousou Bébé), ont cherché à plaire à celui qui, depuis 3 ans, ne cherche qu’à détruire (3W) et sa famille». En réalité, poursuivent-elles, «ces opportunistes armés de bombes, qui ont atteint le summum de la déloyauté envers celui qui leur a tout donné, auraient commis des fautes de gestion, et épinglés, ils sont obligés de danser la musique du régime actuel».
…Lâche ses bombes
Selon les compagnes de Fatou Thiam, quand Ousou Bébé défend SMS et s’en prend à 3W, «l’opinion publique s’étonne et se pose des questions» parce que «(Ousou bébé) a toujours été le symbole de la traîtrise et de la versatilité». Même s’ils sont dans un parti démocratique où «chacun est libre de donner son opinion en interne», la députée et ses sœurs, estiment que «personne n’a le droit de tirer publiquement à boulets rouges sur (3W), uniquement pour plaire à (SMS). La jeunesse féminine dénonce fermement cette démarche vile, et témoigne tout son soutien à (son) leader, et réaffirme (sa) détermination à l’accompagner dans tous les combats». Avant d’ajouter : «Nous mettons aussi en garde les charognards du régime qui, comme leur mentor, sont en panne d’idées et sont incapables de mener à bien les affaires publiques». A les en croire SMS et son régime ont mis à genou tous les secteurs de la vie économique de ce pays, et au lieu de présenter leurs excuses au peuple sunugaalien, ils profitent de la situation pour insulter 3W, pour espérer obtenir une promotion politique.
Avenir «(Sunugaal) bi ñu bëgg»
Un nouveau mouvement politique a été porté sur les fonts baptismaux. Il s’agit d’ «Avenir (Sunugaal) bi ñu bëgg». Face à la presse, ce samedi, Mouhamed Sall Sao et Cie ont souligné que cette plateforme est une initiative d’un groupe de patriotes sunugaaliens exerçant des activités à différents niveaux et ce projet s'appuie sur les conclusions des assises nationales, les recommandations de la Commission nationale de réforme des institutions (Cnri) et l'esprit du 23 Juin. Selon les initiateurs de ce mouvement, l'ambition de cette plateforme est de faire émerger un leadership politique de rupture, avec des leaders totalement dévoués, désintéressés et intègres, capables de porter la gigantesque entreprise de transformation économique et sociale. Son ambition, soulignent-ils, est de «faire sortir des ‘salons’ ou des ‘cases’ les centaines de (Sunugaaliens) compétents, patriotes et vertueux qui ont jusqu'ici ‘évité’ la politique sous une certaine forme».
SMS réagit après…
SMS a condamné «fermement» ce qu’il qualifie de «lâche attentat terroriste intervenu à Bamako dans la nuit du vendredi 6 au samedi 7 mars 2015 ayant entraîné 5 morts et de nombreux blessés». Selon le ministère des Affaires étrangères et des Sunugaaliens de l’extérieur, SMS qui s’est entretenu avec le Président malien IBK lui a «exprimé le soutien et la solidarité agissante du peuple (sunugaalien)» et a réaffirmé «l'engagement du (Sunugaal) dans la lutte commune contre le terrorisme et l'extrémisme violent». Pour rappel, la capitale malienne vient d’être touchée la première fois par les djihadistes qui y ont perpétré un attentat dans la nuit du vendredi 6 à samedi 7 mars contre un restaurant, «Princesse», fréquenté par des expatriés. Un Français, un Belge et trois Maliens ont été abattus dans cette attaque.
…L’attentat à Bamako
Un attentat d’ailleurs revendiqué par le groupe islamiste al-Mourabitoune, dirigé par l’Algérien Mokhtar Belmokhtar. Pour dire qu’il fait chaud actuellement au Mali, il faut noter que hier dimanche, le camp de la Minusma à Kidal a essuyé plus d'une trentaine de tirs de roquettes et d'obus, selon la force onusienne au Mali dans un communiqué, reprise par Rfi, ajoutant qu'elle avait dû riposter. Trois personnes ont perdu la vie : un soldat de la Minusma (tchadien) et deux civils (des enfants) en plus d’une douzaine de blessés, dont huit Casques bleus. La veille, d'autres violences ont aussi eu lieu à Gao, au nord Mali où la foule a lynché à mort et brûlé deux hommes, présumés poseurs de bombe, après qu'une explosion a été entendue côté ouest de la ville, vers le siège de la police fluviale. A cet endroit, on a découvert deux bombes, plutôt de fabrication artisanale, un cocktail toujours redoutable.
Alliance électorale
Le parti de Landing Savané va nouer une alliance électorale avec celui de SMS, l’Apr. C’est le mandat que le Bureau politique de Aj/Pads-Authentique a donné, au terme de sa réunion de samedi dernier, à son Secrétariat exécutif. Cette instance devra «entamer, au nom du parti, des discussions approfondies avec l’Apr et d’autres partis concernés pour une alliance électorale capable d’ancrer le (Sunugaal) dans une croissance et un développement durable». Parce que pour le parti de Landing Savané, «les efforts accomplis par le gouvernement ont enregistré des succès incontestables sur le plan socio-économique» et que «les résultats attendus devraient permettre de jeter les bases d’un avenir meilleur pour notre pays». Toutefois, Landing & Cie se disent préoccupés par la crise dans le secteur de l’enseignement et lancent un appel au gouvernement, aux syndicats d’enseignants du secondaire et du supérieur pour l’adoption d’un pacte social dans l’intérêt supérieur de la nation. A cette fin, une commission de médiation regroupant les principaux acteurs, la société civile et les familles religieuses pourrait être mise en place pour une sortie de crise durable. L’éducation est, en effet, un secteur qui doit jouer un rôle central dans l’émergence de notre pays.
Division des…
C’est dans la division que la journée du 8 mars a été célébrée à Thiès. En effet si les femmes du Benno bokk yakar du département ont choisi «La Promenade des Thiessois» pour tenir leur meeting qui a réuni tous les leaders du Benno autour du ministre Augustin Tine, le camp dit de Thierno Alassane Sall a préféré organiser un panel au complexe Daniel Brothier. Pour dire que la désunion s’amplifie de jour en jour à Thiès. Un fait remarquable a d’ailleurs attiré l’attention de certains militants et observateurs venus à la rencontre. En réalité, il a été prévu que chaque femme devait prendre la parole. Après une longue attente sans entendre son nom, la responsable de première heure Ndèye Soukèye Guèye boude et quitte la manifestation avec les femmes qu’elle a mobilisées.
…Apéristes de Thiès…
Ce qui fut une grande déception pour la responsable Républicaine qui d’après elle s’est battue dès les premières heures pour élire SMS. «Ce qu’elles ont fait est pire que la discrimination. Ils ont préféré mettre au devant de la scène les nouvelles venues ‘les arrivistes’ au détriment des anciennes. Ma privation de parole ne me surprend guère», a déclaré Ndèye Soukèye Guèye qui dit interpeller SMS : «Ce qui se passe à Thiès n’existe nulle part». Toutefois, l’ensemble des femmes qui sont derrière elle, disent se mobiliser pour faire face à ceux qu’elles appellent «des second couteaux» qui handicapent et empêchent leur leader de triompher.
…fait des émules au Ps
L’Alliance pour la République de Thiès n’est pas le seul parti qui traverse des problèmes à l’interne au plan local. Le syndrome de divergences a aussi piqué le Parti d’OTD. Les socialistes de la commune de Thiès n’ont pas caché, hier, leur amertume. Si d’aucuns fustigent le comportement de certains jeunes qu’ils trouvent «odieux» et inconcevable dans le parti, d’autres par contre, ne semblent pas partager la manière dont est dirigé le parti par le Secrétaire de l’Union communale, Ousseynou Keïta. Ce dernier est taxé de tous les noms d’oiseau. Certains sont même allés jusqu’à dire que c’est par sa faute que le parti est resté inerte au niveau dans la commune. Une situation pas compromettante pour le parti. Car d’après OTD, c’est normal voire salutaire qu’il y ait dans un parti démocratique comme le leur des divergences. Mais le débat, selon lui, ne doit pas être la division. «Tout peut se dire, mais dans la discipline et dans le cadre des instances du parti. C’est la meilleure solution pour tout le monde et le parti veillera à ça».
Anciens de l’Ept
L’école Polytechnique de Thiès a abrité samedi, la deuxième édition du week-end de l’ancien. Un moment de communion et de partage entre les anciens élèves et les nouveaux de l’école. Il s’agissait pour ces cadres de venir s’imprégner de la situation de l’école. Il faut dire qu’ils étaient nombreux vers le retour aux sources : Bara Tall, Pdg de Jean Lefébvre et actuel Pca de l’école, entre autres cadres, sortis de l’école polytechnique. Des moments d’émotion et de souvenirs pour ces anciens polytechniciens qui ont fait le déplacement. Bara Tall, comme les autres, ont fait état de leur émotion de revenir dans l’école qui les a formés pour la soutenir. Bara Tall de dire d’ailleurs qu’«une réflexion dans le contenu, dans la prospective est en cours, pour que cette école redevienne l’école d’excellence qu’elle n’a jamais cessé d’être, un havre de quiétude, de paix». Non sans renseigner qu’à leur temps, ils n’avaient pas «ces soucis de matériels». Dans cette logique, El Hadji Moussa Thiam, président de l’Amicale des diplômés de l’école polytechnique a annoncé que le réseau des anciens est dans la dynamique d’extension et de consolidation des acquis et va jouer un rôle important en investissant davantage, avec d’autres partenaires, pour pouvoir disposer de tous les financements nécessaires afin d’équiper les laboratoires, réhabiliter les bâtiments.
DE LA VULNÉRABILITÉ À L'ACTION
DANS L'UNIVERS DES DÉPLACÉES DE KAGUITTE, CASAMANCE
Les femmes constituent la couche sociale la plus vulnérable aux effets des conflits armés. Depuis le début du conflit irrédentiste en Casamance en 1982, on dénombre plus de vingt mille réfugiés répartis entre la Guinée-Bissau et la Gambie, dont 60 % sont des femmes. A force de faire face aux affres du conflit, plusieurs d'entre elles sont parvenues à développer une résilience qui fait d'elles de véritables vecteurs de paix. L'exemple des femmes déplacées de Kaguitte en est un bel exemple qu'il faut absolument chanter. N'était-ce pas hier le 8 mars !
Elles reviennent de loin. Dans la situation de conflit, les femmes du village de Kaguitte (Nyassia) ont su développer des capacités d'adaptation au point de devenir des forces capables d'apporter des changements. Des femmes qui ont payé un lourd tribut dans l'instabilité chronique qui s'est emparée de leur village.
Au cœur de leurs communautés, elles ont sombré dans une nuit sans fin au début des années 1990. Contraintes de quitter leur village, elles ont tout laissé derrière elles. Des récits de vie poignants, à l'image de cette femme de Kaguitte qui, affolée par les crépitements des balles et le cri assourdissant des populations en fuite, a fait face à un dilemme cornélien. Ne pouvant fuir avec ses deux enfants, elle a dû abandonner son bébé dans la chambre, préférant emporter l'aîné, âgé de 7 ans.
"La situation était indescriptible. Je n'avais personne pour m'aider et il fallait partir vite et léger pour pouvoir échapper. Je me suis dit qu'il valait mieux partir avec mon garçon de 7 ans qui devait pouvoir se débrouiller avec moi, pour parcourir les 8 km qui séparent le village de Kaguitte de l'axe principal situé au village de Dialang sur la route de Nyassia. J'ai juste pensé que les assaillants ne feraient rien à un bébé et cette croyance était tirée au plus profond de mon être".
Miraculeusement, le bébé a survécu, suite à une chaîne de solidarité villageoise. Cependant, la maman porte à ce jour le traumatisme de cet épisode. Elles sont nombreuses les femmes de Kaguitte qui ont développé le syndrome de stress post-traumatique, suite à l'instabilité qui a prévalu pendant longtemps dans la zone.
"En ralliant le village de Dialang à pied, j'ai perdu mes habits. J'étais toute nue. Ce sont les militaires qui m'ont donné une couverture. Je n'ai jamais voulu me rappeler cette sombre étape de ma vie. J'ai toujours peur de m'en souvenir", témoigne cette veuve déplacée de Kaguitte.
L'enfer des mines anti-personnelles
En plus du stress que la plupart d'entre elles ont développé, plusieurs femmes se sont retrouvées mutilées, parce qu'ayant sauté sur une mine anti-personnelle. En effet, plusieurs d'entre elles ont rencontré les engins de la mort en se rendant à leurs vergers ou à leurs champs. Mutilées, des femmes ont dû subir l'abandon de leurs époux à l'image de S. M.
"Je suis de Kaguitte et j'ai sauté sur une mine en allant récolter des oranges. Après l'accident, des militaires sont venus me transporter à Oussouye, puis à l'hôpital de Ziguinchor. J'ai été amputée de la jambe. C'était très dur. Je suis mariée et mon époux est à Kaguitte. J'ai plusieurs enfants et depuis cet accident, mon mari vient rarement me voir (...). Je n'ai pas de moyens pour nourrir mes enfants..."
La perte de leur époux ou de leur soutien a fait également que certaines femmes de Kaguitte se sont retrouvées mères de famille avec une progéniture à nourrir. La vie n'a pas également été de tout repos pour les déplacées de Kaguitte qui ont dû renoncer à leur vie paisible pour affronter inéluctablement la vie citadine de Ziguinchor.
Une réalité qui a entraîné dépaysement et stress chez plusieurs d'entre elles. Les femmes déplacées de Kaguitte ont confié que leurs conditions de vie, dès leur arrivée à Ziguinchor, ont été très difficiles. Selon S. Kâ : "La vie à Ziguinchor était difficile. La nourriture ne suffisait pas. Nous n'avions pas de ressources, nous vivions dans la promiscuité."
En plus, ces femmes soutiennent n'avoir rien ramené de Kaguitte. "Nous sommes arrivées avec rien à Ziguinchor. D'ailleurs, je suis arrivée avec ma tenue des rizières", explique S. D.
Un village meurtri, plusieurs fois rayé de la carte
Le 31 mai 1991, intervient le premier accord de cessez-le-feu entre le MFDC et l'Etat du Sénégal. Pour les populations de Kaguitte qui ont durement vécu les effets du conflit en Casamance, c'est un espoir naissant, le début d'une accalmie tant rêvée.
Mais, comme un château de cartes, cet espoir va très vite céder la place au cauchemar. L'abbé Diamacoune Senghor, sans doute le théoricien moderne du MFDC, rejoignait le maquis replié en Guinée-Bissau, le 12 août 1992, jetant ainsi l'opprobre sur l'accord de cessez-le-feu. Les conséquences ne se firent pas attendre. Le 1er septembre 1992, aux environs de 17h 30mn, Atika, la branche armée du MFDC, enterrait le cessez-le-feu en s'attaquant aux militaires de l'armée sénégalaise. Ce fut le début de ce qu'on a appelé la "bataille de Kaguitte".
Comme un coup de pied dans une fourmilière, les affrontements ont dispersé les populations de Kaguitte qui ont fui vers la Guinée-Bissau, Ziguinchor et Oussouye. Dans ce cercle vicieux constitué de violents affrontements, l'attaque du 1er septembre a été d'une violence singulière.
Plusieurs personnes ont perdu la vie et de nombreuses autres arrêtées par les éléments de l'armée sénégalaise, puis traduites en justice. N. S, 45 ans, retournée à Kaguitte, confie : "Le 1er septembre 1992 est une date inoubliable. Nous avons quitté notre beau village en masse et dans la détresse. Depuis, la paix n'est presque jamais revenue. Nous avons toujours peur, car les rebelles sont toujours dans les environs."
Plusieurs membres du village ont été tués à cette date, surtout des hommes. A l'image des hommes de la Casamance, ceux de Kaguitte ont entretenu de bonnes relations avec les femmes du village qui étaient la locomotive de l'économie et de la production. "Nous avons toujours entretenu de bonnes relations avec les femmes qui nous ont toujours apporté soutien dans la gestion de la maison", confie M. D trouvé à Kaguitte.
Lors de cette attaque, les populations quittèrent massivement Kaguitte, abandonnant derrière elles leurs maisons, leurs bétail, leurs champs bref, leur histoire. Le village fut dès lors rayé de la carte de la Casamance. Plus tard, en février 1993, une délégation composée de 11 personnes dont 10 hommes d'âge mûr et Mamadou Diallo, habitant de Kaguitte, alors adolescent, tenta un retour au village.
Sous la surveillance d'éléments de l'armée sénégalaise, ils dormirent cette nuit-là à la belle étoile, faute de demeure en bon état. Le lendemain, ils entamèrent la reconstruction. Le 8 avril 1993, un groupe de 51 personnes regagna aussi Kaguitte, des personnes qui seront réparties sur 3 maisons sous une forte surveillance militaire.
Retour massif
Ce retour coïncida avec l'appel à la paix lancé par l'Abbé Diamacoune. Depuis, d'autres attaques survinrent de manière sporadique, occasionnant des exodes massifs de populations. Pour ne rien arranger, la zone devint infestée de mines anti-personnelles dont les explosions répétées sur des individus, surtout les femmes du village, entraînèrent d'autres exodes massifs.
Le 31 septembre 1997, un véhicule sauta sur une mine et fit 5 morts et plusieurs blessés. Prises de panique, les populations quittèrent à nouveau le village. Au tout début des années 2000, le retour au village avait enregistré plusieurs candidats qui, craignant les mines, avaient emprunté les bolongs pour rallier Kaguitte.
En 2004, le retour fut si massif que des organisations de coopération décidèrent de construire des établissements scolaires et des structures sanitaires, en s'impliquant également dans le processus d'accompagnement du retour des populations.
"Kaguitte avait la réputation d'être un village modèle, une sorte d'Eldorado où coulaient le lait et le miel. C'était aussi un village cosmopolite où se rencontraient des populations d'ethnies différentes (les Peuls, les Manding, les Diolas, les Manjacks...", rapporte Abraham L. K Ehemba, dans un livre paru à titre posthume intitulé "Un rêve habité, textes et recherches sur la situation en Casamance", Edition Enaar kullimaaro Ecole de la Paix de Ziguinchor, février 2010. P 113-114.
Au total, plusieurs déplacements massifs dus au conflit ont été notés à Kaguitte en 1991, 1993, 1996 et 1999.
LA VIE À ZIGUINCHOR
Place à l'action
Aujourd'hui, elles retrouvent de plus en plus leurs marques à Ziguinchor où les activités de teinture et de savonnerie leur permettent de subvenir tant bien que mal à leurs besoins. Le chemin aura été long pour ces femmes qui étaient prises dans un tourbillon de violence.
Leur nouvelle vie n'allait pas être de tout repos. Arrivées à Ziguinchor, les femmes déplacées de Kaguitte ont été confrontées à un dépaysement matérialisé par la difficulté de s'insérer dans la vie citadine. Plusieurs d'entre elles seront obligées de retourner au village, malgré le danger permanent qui y régnait.
Face à une telle situation, celles qui sont restées à Ziguinchor se sont organisées. Le constat sur le terrain, c'est qu'elles ont mis sur pied une association d'entraide et s'adonnent à des activités de teinture et de transformation de produits. "Nous avions juste compris que seule une union sacrée pouvait nous sauver", souligne Rama Dème, présidente du mouvement des femmes déplacées de Kaguitte.
Les nouveaux types d'activités génératrices de revenus, méconnues des femmes avant l'éclatement du conflit, ont permis d'alléger leurs souffrances à Ziguinchor et d'améliorer leur quotidien. Malgré la situation de fragilité qui frappe Kaguitte depuis plusieurs années, le village connaît présentement un développement dans le domaine de la teinture et de la transformation.
Ces nouvelles activités sont en train de concurrencer sérieusement celles connues dans la zone avant les déplacements massifs dus au conflit, notamment la riziculture, l'élevage et le commerce.
Ainsi, les femmes de Kaguitte se sont scindées en deux groupes : les unes sont restées à Ziguinchor, les autres sont retournées au village. M. M, rentrée au village, explique :
"Certes la vie à Ziguinchor n'a pas été facile, mais nous sommes retournés à Kaguitte pour reconstruire notre terroir, en nous appuyant évidemment sur la chaîne de solidarité qu'on avait tissée avec nos sœurs déplacées. Aujourd'hui, l'entraide est telle que la teinture et la savonnerie se sont parfaitement installées dans nos habitudes économiques."
L'application pratique de connaissances et de compétences dans la vie de tous les jours, y compris la gestion de situations difficiles, a renforcé et permis aux femmes déplacées de Kaguitte de se regrouper pour agir. C'est ainsi qu'elles ont intégré le centre de la Fédération départementale des associations féminines de Ziguinchor. Ce fut le début de leurs actions.
Puiser dans la résilience développée pour résoudre le conflit
Grâce aux bénéfices obtenus de leurs activités, les femmes ont pu améliorer leurs conditions et sont même allées jusqu'à soutenir leurs sœurs retournées au village. Rama Dème explique :
"Nous avons introduit la teinture et la savonnerie à Kaguitte. Il s'agissait pour nous d'aider nos sœurs qui sont restées là-bas à avoir une activité génératrice de revenus, vu que l'agriculture a connu un recul avec les attaques répétées et les mines qui jalonnent les chemins des rizières. A force de quitter notre village sous les rafales et les mines, nous sommes arrivées à dompter notre peur, nos craintes, bref nos émotions afin d'améliorer nos conditions de vie et participer à l'essor de notre village, et par là, notre Casamance", clarifie S. Cissé.
Le mécanisme de résilience développé par les femmes déplacées de Kaguitte a engendré dans le village l'essor d'une nouvelle activité économique basée sur la teinture et la transformation. Pour elles, la résilience constitue une piste sérieuse à interroger, dans le cadre de la résolution du conflit.
Selon S.S, "en Casamance plusieurs femmes ont souffert du conflit, mais jamais elles n'ont baissé les bras. Les femmes ont conscience du rôle central qu'elles jouent au sein de leurs familles et de la société. A force de souffrir, nous sommes parvenues à dompter la douleur et avons décidé d'agir pour la paix. A ce sujet, on organise souvent des séances de prières à Kaguitte pour demander à Dieu un retour de la paix. D'autres vont dans le bois sacré pour prier. Souvent, on organise des rencontres au sein des 7 groupements que compte le village pour discuter de la paix et des moyens pour y parvenir".
Un bel exemple à célébrer lorsqu'on chante la femme.
Le fantôme des Assises nationales plane à nouveau sur le ciel du Sénégal. A écouter les animateurs de la nouvelle plate-forme, "Senegaal bi Ñu Bëgg", lancée avant-hier samedi 7 mars, à Dakar, le lien est vite trouvé.
Ethique, intégrité, professionnalisme, patriotisme, compétence. Ce sont les concepts clefs mis en avant par les initiateurs de "Senegaal bi Ñu Bëgg" pour fonder la plate-forme politique autour de laquelle on retrouve Me Mame Adama Guèye, Mohamed Sall Sow, qui est un ancien fonctionnaire du Bureau organisation et méthode (Bom), Fatou Sow Sarr sociologue bien connue et directrice du Laboratoire Genre et recherche scientifique de l'Ucad, le célèbre architecte Jean Charles Tall, Cheikh Tidiane Dièye etc.
"Nous appelons tous les compatriotes qui sont induits des mêmes valeurs à nous rejoindre pour qu'ensemble nous puissions bâtir un modèle de politicien nouveau".
Ces mots sont prononcés par le Porte-parole du jour, Me Mame Adama Guèye. Et comme pour insuffler l'esprit des Assises nationales à ce dessein politique, les membres de "Senegaal bi Ñu Bëgg", majoritairement des anciens de ces rencontres qui avaient chamboulé le paysage politique sénégalais, veulent faire de la consolidation de l'Etat de droit et de la revalorisation de l'éthique en politique, la restauration de l'image de Sénégal, le socle à partir duquel on pourra assurer un développement économique et social du pays.
A l'opposé, les initiateurs de la nouvelle plate-forme peindront un tableau noir de l'itinéraire du Sénégal, de Léopold Sédar Senghor, Abdou Diouf, Abdoulaye Wade et Macky Sall. Une histoire qui se résume en un rendez-vous manqué avec les vraies attentes du peuple. D'où l'urgence de se mobiliser pour imprimer les changements promis et toujours différés.
Pour Me Mame Adama Guèye, "nous sommes d'accord sur un certain nombre de principes et d'actions et ces questions sont inscrites sur notre agenda. Le moment venu, nous déclinerons la position que nous allons prendre. Si c'est une personnalité qui émerge en dehors de notre plateforme ou si c'est un des nôtres que nous décidions d'appuyer et, à ce moment, nous mettrons toutes les forces dans le combat", indique-t-il, avec détermination.