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10 février 2025
YAMOUSSOUKRO, LE LAC AUX CROCODILES TOUJOURS IMPRESSIONNANT
A Yamoussoukro, le lac aux crocodiles continue d’impressionner les visiteurs. Créé par le premier président ivoirien Félix Houphouët Boigny, il abrite plusieurs crocodiles qui nagent dans les trois lacs artificiels de la ville reliés par des canaux.
A Yamoussoukro, le lac aux crocodiles continue d’impressionner les visiteurs. Créé par le premier président ivoirien Félix Houphouët Boigny, il abrite plusieurs crocodiles qui nagent dans les trois lacs artificiels de la ville reliés par des canaux.
S’il y a un lieu qui attire le public à Yamoussoukro, c’est bien le lac aux crocodiles. Il jouxte le palais présidentiel construit par le Père fondateur de la Côte d’Ivoire, Félix Houphouët Boigny, entouré de maisons de ses proches et d’un mur de 22 km. Les après-midi, sur les grilles de protection, se tiennent plusieurs personnes qui viennent satisfaire leur curiosité. De temps à temps, quelques crocodiles, une dizaine on peut dire, surgissent de l’eau. Ils font des sauts et saisissent les poulets que les visiteurs leur jettent, un véritable spectacle. Ils sont de toutes les tailles et de toutes les formes.
Créé dans les années 50 par le premier président ivoirien, le lac abritait des crocodiles offerts à Félix Houphouët Boigny par Modibo Keïta, ancien président du Mali. D’autres provenaient des rivières ivoiriennes. Ces bêtes sont surtout associées à la puissance mystique de Félix Houphouët-Boigny. Aujourd’hui, le lac continue d’attirer des visiteurs qui affluent de tous bords. «Le lac aux crocodiles est une véritable attraction. Chaque jour, beaucoup de personnes viennent visiter. Ça fait des années que je vends du café aux abords de la route, ça a toujours été comme ça », raconte Ibrahima, Malien d’origine. «J’ai quitté Bouaké, là où est installée l’équipe algérienne pour la Can, pour venir visiter le lac. On fait une heure de route entre Bouaké et Yamoussoukro. J’entendais toujours parler du lac aux crocodiles et je suis venu voir ce que c’est. Ce que j’ai vu est impressionnant. Je n’ai jamais vu autant de crocodiles comme ça », laisse entendre Noureddine, Algérien.
Les crocodiles nagent dans les trois lacs artificiels de Yamoussoukro reliés par des canaux. Cependant, il faut noter que des panneaux précisent qu’il est interdit de les approcher. Et pour cause, plusieurs personnes ont été dévorées par ces sauriens. D’ailleurs, on raconte qu’en 2012, un gardien du lac du nom de Dicko Toké âgé de près de 70 ans a été dévoré par les crocodiles alors qu’il faisait une démonstration habituelle pour les touristes. Il effectuait ce métier depuis plus de 30 ans. Cet incident a ainsi entraîné une polémique relative à la sécurité des gardiens responsables des crocodiles. Des autorisations de visite qui sont délivrées à la Fondation Félix Houphouët Boigny, permettaient de visiter l’intérieur de la résidence dans lequel se trouvent sa tombe et des béliers, son totem et d’avoir un guide mais à cause des travaux effectués à l’intérieur, les autorités ont tout suspendu au grand malheur des visiteurs de Yamoussoukro.
LA RENCONTRE D’UN PROJET AVEC SON PEUPLE !
Coucou, revoilà Sonko. Le prisonnier s’est «évadé» virtuellement pour s’adresser à ses hommes. Un peu du «génie» de Njomborton avec ses Cd n°1, 2… Lui aussi sort des vidéos préenregistrées 1, 2… Le ou les plans définitifs ne sont pas encore décidés.
Coucou, revoilà Sonko. Le prisonnier s’est «évadé» virtuellement pour s’adresser à ses hommes. Un peu du «génie» de Njomborton avec ses Cd n°1, 2… Lui aussi sort des vidéos préenregistrées 1, 2… Le ou les plans définitifs ne sont pas encore décidés. Diomaye est tout de même un candidat qui peut bien prendre un double p (président-prisonnier). Ce sera pour l’ex-Pastef le démenti que l’élection présidentielle est la rencontre d’un homme avec son peuple. Mais plutôt la rencontre d’un «projet» avec son peuple.
Par Cheikh NIASS
SERIGNE MBOUP, UN NDONGO DAARA SUR LE CHEMIN DU PALAIS
Rien ne présageait son entrisme en politique. Ni son cursus, ni son parcours d’homme d’affaires. Né à Kaolack dans une famille religieuse, Serigne Mboup a passé l’essentiel de sa jeunesse dans l’apprentissage du Coran.
Rien ne présageait son entrisme en politique. Ni son cursus, ni son parcours d’homme d’affaires. Né à Kaolack dans une famille religieuse, Serigne Mboup a passé l’essentiel de sa jeunesse dans l’apprentissage du Coran. Sa destinée était de devenir maître coranique, profession qu’il n’exerça pas aussi longtemps, car étant très tôt rappelé aux côtés de son père, commerçant établi au marché Sandaga. De marchand ambulant à grossiste en passant par tablier, avec les épreuves, des coups bas, Serigne Mboup finit par faire rayonner l’héritage du doyen Bara Mboup, avec le Groupe Ccbm. Ce holding, qui enregistre au moins mille emplois directs et quatre mille indirects, a été construit à la sueur du front d’un self made man.
Parti de rien pour se hisser au sommet, après avoir arraché la mairie de Kaolack des mains de politiciens de métier, l’actuel président de l’Union nationale des chambres de commerce et d’industrie du Sénégal (Uncclas) rêve d’accéder à la magistrature suprême.
Une volonté projetée depuis longtemps par ce pur produit du système éducatif arabe. Si la réalisation de sa vision, c’est-à-dire diriger la destinée des Sénégalais à partir de 2024, est perçue comme un rêve utopique, elle n’en est pas pour autant impossible pour ce «Ndongo Daara». A force de se frotter aux luttes syndicales, et pour avoir présidé la Chambre de commerce de Kaolack et l’Union nationale des chambres de commerce et d’industrie du Sénégal (Uncclas), Serigne Mboup finit par choper le virus de la politique. Aujourd’hui, reconnu comme l’un des hommes d’affaires les plus influents du pays, le sieur Mboup évolue dans plusieurs secteurs d’activité, notamment dans l’automobile, l’immobilier, la grande distribution, l’agriculture …
A l’instar de feu Sidy Lamine Niass avec qui il a partagé nombre de visions, Serigne Mboup est également patron de presse. Ils partagent plusieurs casquettes, avec leurs profils de sortants de l’école coranique. Mais aussi le fait de côtoyer des intellectuels formés à l’école française, en l’occurrence des chefs d’Etat comme Abdou Diouf, Abdoulaye Wade et d’autres présidents du monde notamment ceux des Usa, de la France, de la Chine… Ces rencontres ont été un grand apport dans leurs trajectoires, car ils ne nourrissent plus aucun complexe devant les grands du monde.
Cette transversalité dans le monde des affaires ayant connu un succès et son expérience acquise dans les rencontres semblent conforter Serigne Mboup dans son projet de devenir cinquième président de la République du Sénégal. «Ce que nous faisons dans nos entreprises est plus compliqué que le fait de gérer un Etat. Le travail de chef d’entreprise est plus difficile que celui du président de la République», a-t-il l’habitude de répondre à ses détracteurs.
CAN 2023 : L’EQUIPE DU SENEGAL MEILLEURE QU’EN 2022 ?
Logé dans le groupe C en compagnie du Cameroun, de la Guinée et de la Gambie, le Sénégal a réussi un sans-faute inédit. Avec des statistiques impressionnantes (3 victoires, 8 buts), les champions en titre ont lancé un signal fort à leurs concurrent...
Logé dans le groupe C en compagnie du Cameroun, de la Guinée et de la Gambie, le Sénégal a réussi un sans-faute inédit. Avec des statistiques impressionnantes (3 victoires, 8 buts inscrits), les champions en titre ont lancé un signal fort à leurs concurrents qui ambitionnent de les déchoir de leur couronne.
Avec trois victoires en trois sorties, le Sénégal a fait le plein de points lors des phases de groupe. Les «Lions» terminent à la première place du groupe C qui leur garantit de rester à Yamoussoukro ; ville qui les a vus dominer tous leurs adversaires. Les champions d’Afrique ont bien démarré la compétition en battant nettement la Gambie (3-0), lançant ainsi idéalement la défense de leur titre. Face au Cameroun pour le duel des «Lions», les joueurs d’Aliou Cissé n’ont pas tremblé et se sont imposés sur le score sans appel de 3 à 1. Mardi, face à la Guinée, ils n’avaient besoin que d’un point pour terminer à la tête du groupe. Mais le «Syli» National n’a pas réussi à stopper la machine sénégalaise qui fait mieux qu’en 2022.
Les «Lions», en plus de réaliser un premier sans-faute historique en 17 participations en phase finale de Can, se sont montrés très efficaces offensivement. Ils ont inscrit 8 buts en 3 matches seulement, soit un ratio de 2,6 buts par rencontre. Des buts qui portent la signature de sept joueurs différents. Aucune équipe n’a fait mieux. Même la Guinée Équatoriale qui a inscrit un but de plus (9). En 2022, l’année du sacre au Cameroun, l’équipe avait mis 9 buts en 7 matches et deux ans plus tôt, la moisson était de 8 buts en également 7 rencontres. Cette belle performance laisse augurer de belles promesses pour la suite. Mais Aliou Cissé, tout comme ses joueurs, jouent la carte de la prudence. Car son équipe reste celle à battre ; donc tous les matches seront comme des finales. «Nous étions dans un groupe de la mort avec de fortes oppositions et nous avons gagné les trois matches ; ce qui est satisfaisant. Lorsque nous avons perdu la finale en 2019 contre l’Algérie, nous avons beaucoup appris de cette défaite. C’est ce qui nous a permis de remporter le titre deux ans plus tard, au Cameroun. Jusqu’à présent, nous avons marqué 8 buts en 3 matches. Nous allons nous reposer un peu, et nous avons 5 jours avant de jouer les huitièmes de finale», a expliqué Cissé.
15e victoire de Cissé en Can…
Invaincu en phase finale de Can depuis la finale perdue le 19 juillet 2019, au Stade international du Caire, contre l’Algérie (0-1), le Sénégal n’a plus goûté à la défaite. L’année du sacre, en 2022, au Cameroun, les «Lions», sans être très fringants durant le premier tour, avaient conclu leurs sept matches sans le moindre revers. Ils avaient concédé deux nuls et remporté cinq succès. Et depuis le coup d’envoi de la Can «Côte d’Ivoire 2023», le champion en titre est resté sur cette dynamique victorieuse lors de ses trois premières sorties contre la Gambie, le Cameroun et la Guinée. De son premier match à la tête de l’équipe en phase finale de Can, le 17 janvier 2017, contre la Tunisie (victoire 2-0) à celui joué mardi dernier, contre la Guinée (victoire 2-0), Aliou Cissé a remporté 15 victoires en 21 rencontres, contre 3 nuls et autant de défaites. Ces statistiques, fussent-elles élogieuses, ne l’empêchent pas de garder la tête sur les épaules et de faire preuve d’humilité. Il préfère faire le bilan à la fin de la compétition. «Quand vous êtes entraîneur, vous avez envie de donner le meilleur de vous-même quand vous rentrez sur le terrain. Après, ces statistiques sont très élogieuses pour nous, mais en réalité, on n’y pense pas beaucoup. On fera le bilan à la fin de cette compétition. On est encore en pleine compétition, il est un peu trop tôt de faire des conclusions», a laissé entendre Aliou Cissé qui a la tête tournée vers les huitièmes de finale. «En arrivant en Côte d’Ivoire, on s’était promis de jouer 7 matches. Actuellement, on en a joué trois, il nous en reste quatre. Donc, rien n’est encore joué. Chaque match à ses réalités et ses caractéristiques. Cette Can, comme vous le voyez, est une compétition assez difficile, très compliquée où il faut être focus, continuer à être humble et travailler. Parce que tout peut arriver», a prévenu le sélectionneur sénégalais.
… 20 joueurs utilisés en 3 matches
Dans sa mission de mettre en place une équipe solide, à même de défendre le titre acquis en 2022, Aliou Cissé a fait appel à 27 joueurs. L’effectif a été réduit à 26 avec le départ d’Abdallah Sima qui a finalement déclaré forfait suite à une blessure aux adducteurs. En 3 rencontres, El Tactico a réussi à transformer l’équipe en véritable machine à gagner. En trois matches, Cissé a bien fait tourner son effectif. Il a essayé 20 joueurs, 8 d’entre eux ont eu le privilège d’être titularisés sur l’ensemble de ces matches : Edouard Mendy, Kalidou Koulibaly, Ismaïl Jakobs, Krépin Diatta, Pape Guèye, Sadio Mané, Ismaïla Sarr et Habib Diallo. Lamine Camara et Moussa Niakhaté, sortis sur blessure, ont été ménagés, tandis qu’Abdou Diallo n’a pas été aligné contre la Guinée pour cumul de cartons jaunes. Blessé depuis le début de la compétition, Fodé Ballo Touré a fait sa première apparition contre la Guinée. Tout comme Cheikhou Kouyaté. En revanche, 6 joueurs n’ont pas encore été utilisés. Il s’agit, outre Mory Diaw et Alfred Gomis, de Youssouf Sabaly, toujours blessé, Formose Mendy, Abdoulaye Niakhaté Ndiaye et Bamba Dieng. Ce dernier avait un problème à la cheville, mais est redevenu opérationnel, selon Aliou Cissé. «On s’est améliorés depuis deux ans dans tous les domaines. On a marqué huit buts, c’est un bon ratio. On a un groupe qui permet de mettre en avant tout le monde. Que ce soit des milieux, des attaquants ou des défenseurs. On met le collectif en avant et tout va bien», a précisé Aliou Cissé.
Développement du football sénégalais
Avec 3 victoires en 3 matches, entame ne pouvait être plus idéale pour les «Lions». Et Aliou Cissé, satisfait du rendement sur les trois matches, ne pouvait rêver mieux. Pour le technicien, la persévérance et l’abnégation ont beaucoup payé. «Avec le temps, on apprend. La défaite contre l’Algérie en finale de la Can, en 2019, nous a beaucoup servi. On a beaucoup appris de cette défaite-là. Ce qui nous a propulsés, deux ans plus tard, en finale, au Cameroun et de remporter le titre. Aujourd’hui, on est dans cette continuité-là, parce que si on regarde le groupe actuel, il y a des joueurs de 2019 qui sont encore là», a indiqué Aliou Cissé. Le technicien demeure convaincu que le rôle d’une équipe, c’est de tracer son histoire dans la douleur, le bonheur, les moments difficiles et les moments de gloire. «Avec ce groupe, on est ensemble depuis pratiquement 8 ans ou 9 ans. Et durant cette période, ça n’a pas toujours été facile. Perdre, c’est quelque chose qui peut empêcher en un moment donné la progression. Mais on a appris et on s’est projeté sur l’avenir», a fait savoir Aliou Cissé qui a salué la politique mise en place par la Fédération pour le développement du football sénégalais. «Aujourd’hui, le football sénégalais est en train d’avancer. Quand on regarde les petites catégories (U17 et U20) et notre équipe locale qui sont aujourd’hui championnes d’Afrique, ça se reflète aussi sur l’équipe A. Mais ce qui est important aujourd’hui, c’est que les jeunes Sénégalais, partout où ils sont, soient sélectionnables, qu’ils puissent continuer à travailler et que l’on puisse les récupérer en équipe nationale», a-t-il estimé.
AU RYTHME DE LA TANIÈRE
Les comités de supporters, hôtes de l’écosystème du football sénégalais
Les comités de supporters sénégalais composés du «12e Gaïndé», de «Allez Casa» et de «Lébougui» ont convié, hier, tous les acteurs qui tournent autour du football. Ce, pour communier autour d’un repas sur leurs activités dans cette 34e édition de Coupe d’Afrique des Nations (Can) «Côte d’Ivoire 2023» sous la présidence du Ministre des Sports, Lat Diop.
Comme il est de coutume, à la fin du premier tour de chaque compétition internationale, les comités de supporters de l’équipe nationale du Sénégal (12e Gaïndé, Allez Casa et Lébougui) ont convié, hier, tout l’écosystème du football sénégalais (ministère, Fsf, Anps et les partenaires stratégiques et financiers), à un copieux repas dans leur camp de base, autour d’échanges et d’animations. Le but de cette rencontre qui sonne comme des retrouvailles de l’ensemble de la délégation officielle du Sénégal en Côte d’Ivoire, est de réaffirmer leur cohésion et leur entente afin de favoriser une bonne coordination de leurs activités respectives, mais aussi de dégager des pistes de travail dans le but de pousser les «Lions» à la victoire finale dans cette 34e édition de Coupe d’Afrique des Nations (Can). C’était sous la présence effective du Ministre des Sports, Lat Diop.
Dans sa communication, ce dernier a salué l’atmosphère joviale et fraternelle qui existe entre les différents comités de supporters mais surtout, leurs sacrifices consentis pour cette cause nationale. «J’aimerais, tout d’abord, saluer cette très belle initiative du « 12e Gaïndé » qui rentre dans le cadre de la promotion du sport de notre pays. J’aimerais aussi vous rendre un vibrant hommage pour votre esprit de dépassement et votre sens du discernement et du sacrifice parce que vous êtes de dignes ambassadeurs. Et ce que vous faites pour notre pays est reconnu de tous», a rappelé Lat Diop, non sans souligner le soutien de l’État du Sénégal qui, dit-il, n’a fait que son devoir pour les mettre dans de très bonnes conditions. En effet, le ministère des Sports n’a pas lésiné sur les moyens pour accompagner financièrement les comités de supporters sénégalais avec des subventions conséquentes de l’ordre de 20 millions de FCfa pour le «12e Gaïndé», 15 millions pour «Allez Casa» et 8 millions pour «Lébougui». Raison pour laquelle Lat Diop leur a demandé de continuer à faire ce qu’ils font le mieux dans les tribunes, parce qu’il a une confiance inébranlable en cette équipe nationale dans sa quête d’un nouveau sacre. Il a, par ailleurs, appelé à l’union sacrée autour de l’équipe entraînée par Aliou Cissé et sollicité des prières pour qu’au soir du 11 février, le peuple sénégalais puisse célébrer, à nouveau, partout dans le pays, la victoire finale. Prenant la parole au nom des comités de supporters, Seydina Issa Laye Diop, président du «12e Gaïndé», a magnifié ce geste du Ministre tout en promettant que ses camarades et lui feront tout pour traduire en actes les vœux exprimés par le patron des Sports.
D’un de nos envoyés spéciaux Mouhamadou Lamine DIOP
AU RYTHME DE LA CAN
AFRIQUE DU SUD – TUNISIE 0-0
Les «Aigles» de Carthage passent à la trappe
Les huitièmes de finale devaient impérativement passer par une victoire, mais la Tunisie n’a pas réussi à prendre le dessus sur l’Afrique du Sud, hier, au stade Amadou Gon Coulibaly de Korhogo, lors de la 3e et dernière journée du groupe E de la Coupe d’Afrique des Nations. Les «Aigles» de Carthage, bons derniers du groupe E avec seulement deux points au compteur, n’ont pas réussi à bousculer les «Bafana-Bafana», très solides, qui ont repoussé tous les assauts des hommes de Jalel Kadri. L’Afrique du Sud, qui avait également besoin d’une victoire pour se hisser à la tête du groupe, a tenté de trouver le chemin des filets pour se mettre à l’abri d’une éventuelle surprise, mais Percy Tau et compagnie n’ont pas affiché la même réussite que contre la Namibie. Dans cette rencontre qui était assez fermée et pauvre en occasions de buts, les minces espoirs de qualification de la Tunisie s’envolaient au fil des minutes. Aucune des deux équipes ne réussira à se mettre en évidence. À l’arrivée, les deux équipes se séparent sur un match nul et vierge. Un résultat qui ne permet pas aux «Aigles» de Carthage de se qualifier pour les huitièmes de finale, tout le contraire des «Bafana Bafana», qui terminent deuxièmes du groupe E. Une énorme désillusion pour la Tunisie qui sort par la petite porte cette Can.
NAMIBIE – MALI 0-0
Les «Braves Warriors» en huitième de finale
Face au Mali, la Namibie n’avait besoin que d’un point pour se qualifier pour la première fois de son histoire, en huitième de finale de Can. Hier, au stade Laurent Pokou de San Pedro, les «Braves Warriors» se sont battus comme de vrais guerriers et n’ont pas fait de complexe face aux «Aigles» qui avaient, eux aussi, besoin d’une victoire pour terminer à la tête du groupe E. Vainqueurs de la Tunisie (1-0) lors de leur match inaugural avant de prendre l’eau (0-4) contre l’Afrique du Sud, les Namibiens qui, en trois participations (1998, 2008 et 2019) n’avaient jamais atteint le deuxième tour, ont joué crânement leurs chances. Les hommes de Benjamin Collin, qui savaient que l’exploit était possible, n’ont pas flanché. Ils ont anéanti toutes les velléités maliennes et sauvé les meubles à chaque incursion des attaquants adverses. Ils ont tenu bon jusqu’au coup de sifflet final et concèdent un bon nul (0-0) qui leur permet de se hisser pour la première fois de leur histoire en huitième de finale. Ce résultat fait aussi l’affaire du Mali qui termine premier du groupe E devant l’Afrique du Sud.
AU RYTHME DE LA CAN
La Côte d’Ivoire miraculée
Hakim Ziyech. Les Ivoiriens n’oublieront jamais ce nom. C’est l’attaquant marocain qui a ressuscité leur équipe qui n’était plus maîtresse de son destin après la correction que leur a administrée, lundi dernier, la Guinée Équatoriale (4-0). Une cinglante défaite lourde de conséquence puisque les «Éléphants», troisièmes du groupe A avec seulement trois points, ont dû attendre la fin des matches du premier tour, hier mercredi 24 janvier, pour savoir s’ils feraient partie des quatre meilleurs troisièmes et donc, s’ils verraient les huitièmes de finale ou non. L’élimination n’était donc pas une certitude pour les Ivoiriens qui étaient engagés dans des calculs très complexes. Leur survie dépendait des résultats des dernières rencontres du groupe F. Et grâce à son unique but contre la Zambie, Ziyech a délivré le peuple ivoirien, puisque le Maroc était déjà qualifié avant la rencontre. Les «Éléphants», qui avaient été presque touchés, sont passés par un trou de souris pour revenir dans la course. Ils devront désormais se battre sur le terrain pour espérer aller loin. Car il n’y aura pas un deuxième miracle, surtout dans les matches couperet.
Assane Gueye
PDS, PERTE DE SENS
«Un seul être vous manque et tout est dépeuplé». Cela se voit que le pape du sopi n’est plus en activité. Il a laissé un champ de ruines derrière lui. Le Parti démocratique sénégalais manquera une deuxième élection présidentielle de suite.
«Un seul être vous manque et tout est dépeuplé». Cela se voit que le pape du sopi n’est plus en activité. Il a laissé un champ de ruines derrière lui. Le Parti démocratique sénégalais manquera une deuxième élection présidentielle de suite. La «dévolution monarchique» non plus ne marche pas dans sa propre formation politique. Wade-fils a été d’abord frappé d’incapacité électorale. Aujourd’hui, il est disqualifié pour une histoire de double nationalité. Double peine pour lui. Le sort s’acharne. Mais il ne doit s’en prendre qu’à lui- même pour avoir procrastiné. Le connaissant bien pour avoir collaboré avec lui à l’Agence de l’Oci, puis au sein de plusieurs ministères, il avait impressionné pour sa proactivité. Il faisait les choses en temps et en heure. Il ne remettait jamais à demain ce qu’il pouvait faire aujourd’hui. Tout le temps mis à se débarrasser de sa qualité de citoyen Français est incompréhensible. C’est une faute. En matière d’élection présidentielle et dans la vie tout court, le diable est dans chaque détail. Il faut être monomaniaque. Karim Meissa Wade a été quelque peu négligeant. Mais ne lui jetons pas toutes les pierres de la terre. S’il était resté dans la course, personne n’aurait crié au scandale.
Karim devra encore prendre son mal en patience
La nationalité française dont il s’agit est innée chez lui. Il ne l’a pas acquise. Ça lui est tombé dessus. Un parent est un ami imposé. Les décisions du Conseil constitutionnel s’imposent aussi à tous. C’est une institution de la République qui doit forcer le respect. On doit se garder de la décrier. La seule remarque qu’on peut placer est que le conseil aurait aussi bien pu faire preuve de pédagogie en choisissant l’application bienveillante de la loi. Mais qui sommes-nous pour délivrer des leçons ? Les 7 «sages» sont les hommes de l’art. Que chacun reste donc à sa place. Si turpitude il y a, elle est à mettre sur le compte du Pds. Les conséquences de l’éviction du vieux parti de la course seront terribles. Il a affreusement perdu le pouvoir en 2012. Après l’avoir convoité 26 années durant, les libéraux n’en avaient pas fait grand-chose. La déwadisation a tout de suite commencé. La prison puis l’exil ont suivi. Démobilisés, désargentés, les compagnons fidèles de la première alternance ont longtemps espéré le retour d’un monde fini et celui du candidat virtuel avant de se fracasser sur la réalité. Leader naturel, beaucoup d’entregent et un carnet d’adresses hors du commun, Karim devra encore prendre son mal en patience et rentrer immédiatement s’il veut peser et réparer en même temps sa bévue. Ses soutiens qui ont déjà trop patienté le méritent. Le Pds aussi mérite de survivre même s’il est très fatigué. La présidence s’est éloignée. La résilience est la priorité.
Vingt candidats et candidats vains
Vingt candidats. C’est un triste record. Ce n’est pas la démocratie. C’est une anarchie. Le premier à devoir s’en inquiéter se trouve être le candidat du pouvoir. Tous les dissidents de la majorité sont aussi en lice. On voit mal com- ment Amadou Ba peut passer dès le premier tour. Pour le camp de la continuité, il est toujours trop risqué de compétir dans la confusion et la démesure. En vérité, on va au-devant d’une immense cacophonie. Le fait est que le Sénégal a fait le choix de la quantité au détriment de la qualité. Qualité de vie, qualité du débat, qualité des candidats, tout dégringole. C’est le propre d’un pays qui régresse sans progresser. Un pays sans grande discipline, sans émergence comportementale mais avec beaucoup de mauvaises pratiques et d’ambitions démesurées est difficile à gouverner et à développer. On se contente d’inaugurer les chrysanthèmes et de faire de la gestion de crises. Ce n’est pas du pessimisme mais de la lucidité. Mamadou Dia était le dernier des Mohicans. Aucun autre ne lui arrive à la cheville.
«ON NE PEUT PAS DIRE QU’ON EST INTERESSE PAR LES PIECES DU 19E SIECLE SANS ACHETER LES PIECES D’AUJOURD’HUI»
Yacouba Konaté, Conseiller culturel du président du Comité d’organisation de la Can (Cocan), s’inscrit dans une perspective historique en racontant le football ivoirien.
Par Mame Woury THIOUBOU (Envoyée spéciale à Abidjan) |
Publication 26/01/2024
Le Pr Yacouba Konaté, Conseiller culturel du président du Comité d’organisation de la Can (Cocan), s’inscrit dans une perspective historique en racontant le football ivoirien. Initiateur du «Abidjan Art Week», le critique d’art et professeur de philosophie réfléchit depuis de nombreuses années sur les courants qui traversent l’art contemporain ivoirien et les questions que pose la restitution d’œuvres d’art à l’Afrique.
Vous avez souhaité ajouter une dimension culturelle à cette fête du football à travers cette exposition qui raconte l’histoire du football ivoirien. Qu’est-ce qui vous a poussé à le faire ?
La première fois que j’ai eu le déclic, c’était en 2006. La Côte d’Ivoire venait de perdre un match pour la Coupe du monde. J’ai vu le match, et en bon supporter, je me suis dit, nos joueurs auraient pu gagner s’ils avaient eu la force morale. Mais j’avais l’impression qu’ils n’y croyaient pas. Quelques jours après, dans l’avion, j’ai eu la chance de rencontrer les joueurs qui revenaient de cette expédition. Il y avait un des encadreurs, Kaba Koné. Je le taquine en disant : «Mais tes enfants, ils sont vraiment des gamins. J’ai l’impression qu’ils n’ont pas cru en leurs forces, sinon, ils auraient pu gagner contre les Hollandais.» Il m’a expliqué que c’était quasiment impossible. Il y a des conditions objectives qui font que battre la Hollande, qui a de milliers de touristes qui sont venus en Allemagne pour la Coupe du monde, c’est compliqué pour l’économie-même de la coupe. Et l’autre chose qu’il m’a dite et qui m’a réveillé, c’est que les joueurs, quand ils étaient dans les vestiaires, ont été visités par les légendes du foot hollandais. Cruyff, Marco Van Basten, Ruud Gullit, etc. Ensuite, ils sont passés saluer les Ivoiriens qui étaient en face. Et ces joueurs ivoiriens sont tous sortis pour faire des photos avec les gloires du football hollandais, juste avant le match. Donc, le coup psychologique était que les joueurs ivoiriens ne se battaient plus seulement contre les Hollandais de leur génération, mais ils étaient confrontés à toute une histoire de figures de légende. D’un point de vue théorique, ça m’a paru intéressant. Donc, l’idée, c’était pour moi de faire en sorte que chacun de nous, quand il fait son métier, il sente que derrière lui, il y a de grands devanciers qui le poussent dans le dos, qui lui donnent la rage de gagner, et qu’il n’ait pas de doute sur ses capacités à relever le défi. C’est une question que je me suis posée ce jour-là et je me suis dit, ce qui pouvait aider le football ivoirien, c’est qu’ils apprennent à connaître tous les aînés, qui étaient de grands champions, et que toute la Côte d’Ivoire apprenne à les aimer. Cette réflexion, je la prolonge à toutes les disciplines. C’est la question des légendes. Quel est notre rapport aux légendes ? Comment pouvons-nous avoir une culture de nos légendes ? Comment nous pouvons construire des récits qui montrent qu’on a fait du chemin et que ceux qui jouent aujourd’hui ne sont pas juste des accidents ? Après, j’ai commencé à mettre cette idée en forme de projet en 2010, lorsque l’Afrique a organisé pour la première fois la Coupe du monde en Afrique du Sud. Je venais d’arriver à la Rotonde, mais je n’ai pas eu les moyens de monter l’exposition. Lorsque la Côte d’Ivoire a eu le ok pour organiser, le président du Cocan m’a demandé de travailler avec lui.
Faire le lien entre l’art et le football, c’était aussi une façon de valoriser cette histoire-là ?
Au Cocan, ce lien s’impose parce que les footballeurs sont, à leur niveau aussi, de vrais artistes. Leur manière de dribbler, de surgir, il y en a qui ont un rapport qui n’est pas juste technique, mais vraiment très créatif. Mais ce qui m’a intéressé, c’est de traduire mon intérêt pour le football en termes d’exposition et donc, la première réflexion, c’est comment l’art de mon pays a-t-il déjà présenté le football ? Est-ce qu’il y a déjà eu des tableaux qui ont parlé du football ? J’ai cherché au niveau de l’art moderne et contemporain. J’ai trouvé quelques tableaux de 1995 et 2010. Celui-ci (un portrait de Laurent Pokou) est un tableau de Jems Koko Bi qui est sculpteur. En 2010, c’était le cinquantenaire de la Côte d’Ivoire et cet artiste, qui vit en Allemagne, a décidé de faire 50 figures ivoiriennes qui symbolisent le pays. Et parmi ces figures, il y avait une dizaine de footballeurs. Il y a aussi Issa Kouyaté, qui est décédé en 2002. Après, je me suis dit quand on dit art, il y a aussi l’art traditionnel. C’est là que j’ai eu ma plus grande surprise. Je me suis rendu compte que ces sculptures colon traitent la question du football depuis longtemps. L’art dit traditionnel, avant même les artistes contemporains, a négocié sa modernité en investissant le thème du sport. Maintenant, j’ai découvert aussi que les peintres populaires ont régulièrement peint sur les portières des «Gbaka», les transports publics, des stars du football mondial. J’ai donc deux panneaux qui montrent que la peinture populaire s’est approprié ce thème depuis longtemps. Ensuite, quelques artistes modernes et contemporains complètent le tableau : Landry Komenan, un artiste qui vit à Marseille, le Burkinabè Ki Siriki. C’est une recherche que j’ai amorcée et qui va continuer. Mais mon problème, c’était de donner l’évidence qu’il y a des gloires du football africain qui peuvent pousser chacun de nos champions. Au départ, je voulais faire une galerie de sculptures de sorte que quand les gens viennent jouer contre la Côte d’Ivoire, au Stade Ebimpé, ils traversent une sorte de galerie de grands champions ivoiriens, de manière à avoir cet ascendant psycho¬logique que les Hollandais ont donné à leurs joueurs. C’est ce que je voulais faire, mais c’était très compliqué parce que l’organisation de la Can, ce n’est pas seulement la Cocan. Il y a la Caf, qui est propriétaire de la manifestation.
Vous avez utilisé différents supports également…
J’ai utilisé les arts de transition qui racontent notre rapport au foot, la peinture contemporaine, mais surtout les archives de la presse nationale et des archives audiovisuelles aussi. Des interviews d’anciens joueurs, dirigeants, etc. J’ai fait aussi une collaboration avec des télévisions, la presse nationale qui a donné des documents audiovisuels en plus du document que j’ai fait faire.
Abidjan Art week, c’est la première édition. 12 galeries et espaces…
Absolument. Il y aura ce vendredi (19 janvier) la Nuit des galeries, qui consiste à organiser un circuit pour que des personnes fassent les 9 galeries. On veut faire une cure le temps de la visite. Chaque galerie a fait un peu ce qu’elle voulait. Moi, j’aime le foot.
Abidjan est devenue une place appréciable de l’art contemporain. Plusieurs galeries se sont installées. Comment se porte l’art contemporain en Côte d’Ivoire ?
Plutôt bien je dirais. Ça pourrait être mieux. Mais c’est bien parce qu’on a de grands collectionneurs, des jeunes qui s’intéressent aux expositions. Et comme il y a une variété d’offres, ça contribue à multiplier la demande. Aujourd’hui, nous avons quelques artistes qui vivent de leurs productions. Pas tous bien sûr, parce que c’est un secteur très compétitif et qui fonctionne sous l’égide des stars système. Mais à la base, il y a une sorte de cohérence qui fait que, de plus en plus, les espaces ont leur répertoire, et en faisant l’effort d’inclure de jeunes artistes, il y a une ouverture sur l’international. Un des secrets d’Abidjan, c’est cette ouverture sur l’international qui est constante et qui fait que chacun des espaces a des correspondants dans presque tous les pays de l’Afrique de l’Ouest.
Quels sont les courants qui traversent l’art contemporain ivoirien ?
Aujourd’hui, il y a un nouveau courant qui est en train de se mettre en place autour de la figure de Aboudia. Il a explosé à partir de 2010-2011, mais il travaillait régulièrement depuis trois ou quatre ans, et il a créé une sorte de réalisme lyrique avec une attention très forte sur la question de l’espace urbain, le personnage urbain. Sur cette veine, il y a aussi Armand Boua, etc. Ce n’est pas un courant unifié. Ils se connaissent, mais ils n’ont pas décidé d’aller dans ce sens. A partir du moment où le marché a marqué son intérêt pour cette forme d’écriture, plusieurs jeunes se sont engouffrés dedans ou se sont inscrits dans cette tendance. Pour moi, c’est cette forme d’écriture qui, à terme, va être une sorte de tendance. Mais heureusement, tout le monde n’est pas inscrit dans cette veine. Par exemple, il y a un artiste qui travaille dans un courant qui relève encore de l’esthétique de la récupération, comme les Moustapha Dimé, Ndary Lô. Il récupère des Cd et fait des élaborations qui sont souvent des scènes sociales.
Est-ce que ces courants portent une revendication sociale, politique ?
Je crois qu’il y a plutôt une sorte d’attention aux amis et au quartier, une sorte de proximité avec l’environnement, une sorte de recherche au niveau du style, de l’écriture qui est un peu flashy. Et là, il y a l’influence de Basquiat, qui se ressent très fort. On sent qu’ils sont informés de cette forme d’écriture. Il y a Yeanzi qui travaille avec une sorte de pâte de goudron. Il a une manière de construire sa toile qui est originale. Et c’est quelqu’un qui est multimédia. Au départ, je l’ai vu faire la photo, en même temps qu’il faisait la peinture et la sculpture. Maintenant, il a trouvé sa voie avec cette technique qui est assez spéciale. Il travaille à la fois avec du plastique et du feu. Ça donne un relief qui nous renvoie à la question du matériau. Je crois qu’en général, ils ont compris que pour avancer, il faut faire un peu de choses classiques mais il faut toujours aller vers de nouveaux matériaux. Ça permet de donner plus d’accélération à ses intuitions et aussi de développer une maîtrise technique qui signale vite votre originalité.
Pour parler de la question de la restitution des œuvres d’art, la Côte d’Ivoire est concernée. Est-ce qu’on a réfléchi à ce qui doit être fait ? Comment on perçoit cette restitution ?
La Côte d’Ivoire est concernée. Moi-même, il y a 3 ou 4 ans, j’ai fait un séminaire sur la restitution après la sortie du rapport Sarr/Savoy. Je suis membre de l’Académie des arts, et à la demande de l’académie, j’ai fait un séminaire auquel Malick Ndiaye (directeur du Musée de l’Ifan) du Sénégal et Alain Godonou (directeur du programme Musées à l’Agence nationale de promotion des patrimoines et de développement du tourisme au Bénin) ont participé. La Côte d’Ivoire, à la différence du Bénin, n’attend pas 19 pièces. On attend le grand tambour qui est d’ailleurs intervenu dans la cérémonie d’ouverture de la Can. C’est ce grand tambour qui a résonné au début de la cérémonie. Je sais qu’il y a des réflexions qui ont cours au niveau du ministère de la Culture. Je crois même savoir qu’une salle est en train d’être créée au Musée des civilisations d’Abidjan pour accueillir le tambour. Il y a aussi des publications en cours sur la base d’initiatives d’éditeurs. Je ne suis pas proche du dossier ivoirien, mais je mène une réflexion générale sur cette question. Pour moi, c’est un moment qu’il faut saisir et faire de ce moment une sorte de communication qui, au-delà de la question du patrimoine, nous ramène à l’évidence de… Je le répète souvent, l’art contemporain, c’est le patrimoine de demain. On ne peut pas dire qu’on est intéressé par les pièces du 19e siècle sans acheter les pièces d’aujourd’hui. Il faut qu’on constitue des collections. L’autre chose, c’est réfléchir sur des stratégies qui vont être mises en place pour montrer ces œuvres. De manière à ce que ça soit une occasion de faire venir plus de gens au musée. Si on les met dans des lieux qui sont fades, pas attractifs, si on n’arrive pas à créer un engouement suffisant autour de ces objets, mon hypothèse, c’est que les objets qui vont revenir vont mourir d’une mort encore plus atroce que celle qui les menaçait en Occident.
Justement, quand ils partaient, c’étaient des entités chargées. Main¬tenant ce sont des objets de musée. Qu’est-ce qu’on va recevoir finalement quand ils vont revenir ?
C’est la réflexion. On va recevoir des objets qui, comme j’ai l’habitude de l’écrire, ont vécu trois vies. Avant de partir, c’étaient des objets. Quand ils étaient là-bas, ils ont vécu une vie. Maintenant, ils vont vivre une nouvelle vie. Donc, il faut avoir conscience de ces trois vies-là et voir qu’est-ce qu’on peut faire dans une telle typologie, de façon à construire des stratégies d’expositions là-dessus.
LE MALI MET FIN A L'ACCORD D'ALGER
Le gouvernement de transition malien a annoncé, jeudi, avoir mis fin, ‘’avec effet immédiat’’, à l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger » communément appelé ‘’accord d’Alger’’.
Dakar, 26 jan (APS) – Le gouvernement de transition malien a annoncé, jeudi, avoir mis fin, ‘’avec effet immédiat’’, à l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger » communément appelé ‘’accord d’Alger’’.
‘’Le gouvernement de la Transition de la République du Mali constate l’inapplicabilité absolue de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger, et par conséquent, annonce sa fin, avec effet immédiat’’, a déclaré à la télévision malienne le ministre d’Etat, ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation, porte-parole du gouvernement, le colonel Abdoulaye Maïga.
Le gouvernement de transition malien justifie cette décision par ‘’le changement de posture de certains groupes signataires de l’Accord’’, ‘’l’incapacité de la médiation internationale à assurer le respect des obligations incombant aux groupes armés signataires », ‘’les actes d’hostilité et d’instrumentalisation de l’Accord de la part des autorités Algériennes dont le pays est le chef de file de la médiation’’.
L’Accord d’Alger, officiellement dénommé »Accord pour la paix et la réconciliation au Mali » a été signé en 2015 à Bamako après des négociations menées à Alger, entre le gouvernement malien et la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), qui regroupe des groupes armés entrés en rébellion contre le pouvoir de Bamako.
Le Mali est confronté à des attaques de groupes djihadistes et de groupes indépendantistes.
En novembre dernier, l’armée malienne a repris Kidal, le fief de l’insurrection touarègue où elle n’avait plus mis les pieds depuis 2013, année du déploiement de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), dont les opérations ont pris fin le 31 décembre dernier sur demande des autorités de transition.
DE L’ART POUR ACCOMPAGNER LE FOOTBALL
Avec le Pr Yacouba Konaté à la baguette, la première édition d’«Abidjan Art Week» a ajouté une touche culturelle à la grand-messe du football africain.
Propos recueillis par Mame Woury THIOUBOU |
Publication 26/01/2024
Au moment où les premières passes étaient échangées sur les terrains de football de la Côte d’Ivoire, au cœur du Plateau d’Abidjan, étaient disposés un à un, les différents éléments de cette trame historique du football ivoirien. Avec le Pr Yacouba Konaté à la baguette, la première édition d’«Abidjan Art Week» a ajouté une touche culturelle à la grand-messe du football africain.
Sur l’esplanade de la Rotonde des arts, au cœur du Plateau d’Abidjan, une équipe de football est capturée en plein mouvement. Sur un espace de la taille d’un grand tapis, des joueurs en métal s’adonnent au sport roi. Ce sont des sculptures en fer réalisées par le Burkinabè Siriki Ki. Particu¬larité de cette œuvre, elle ne représente que 11 joueurs et un arbitre sur le terrain. Elle est une des attractions de cette exposition qui donne le coup d’envoi de la première édition d’Abidjan Art Week.
A la Rotonde des arts, l’exposition a pour thème : «Y’a match! Mémoires d’éléphants, histoire de la Can.» L’évènement réunit une douzaine de galeries dans différents endroits de la ville. Cette initiative du Pr Yacouba Konaté, directeur de la Rotonde des arts, donne une tonalité culturelle à cette Coupe d’Afrique des nations. «Ce qui m’a intéressé, c’est de traduire mon intérêt pour le football en termes d’exposition et donc, la première réflexion, c’est comment l’art de mon pays a-t-il déjà présenté le football ? Est-ce qu’il y a déjà eu des tableaux qui ont parlé du football ?», explique le Pr Konaté. A côté de son installation, Siriki Ki a écrit sur une pancarte, «fair play». «J’interpelle les gens. Quand ils vont au stade, ils disent qu’ils supportent le 11 national, mais ce sont les 11 nationaux. Parce que sur un terrain de foot, on a toujours deux onze nationaux. Alors s’il y a un onze national qui perd, souvent on s’en prend aux ressortissants du pays qui a gagné et ça crée des drames. C’est pour ça que j’ai fait cette installation pour dire que si vous voulez gagner, forcément il faut jouer seul.»
La leçon est fort à propos dans cette exposition pensée pour raconter l’histoire du football ivoirien. Et dans cette histoire, cet épisode tragique en 1993 entre supporters de l’Asec Mimosas et ceux de l’Ashanti Kotoko de Kumasi. Pour l’initiateur de cette exposition, il s’agit avant tout de mettre en avant le football comme catalyseur d’émotions, illustrant des mémoires joyeuses et tragiques, évoquant des incidents mortels et retraçant l’arrivée du football en Côte d’Ivoire. Ainsi, des coupures de journaux, des sculptures, des toiles, beaucoup de supports sont utilisés pour raconter cette histoire.
Des expressions diverses
Dans la Rotonde des arts, dès l’entrée, ce sont des sculptures de l’artiste Landry Komenan qui nous accueillent. Elles représentent des sculptures de grandes vedettes du foot ivoirien. Incrustées dans des toiles, ces silhouettes de joueurs grandeur nature semblent jaillir des tableaux. A côté, la légende du foot ivoirien, Laurent Pokou. C’est l’une des dizaines de portraits réalisés par l’artiste Jems Koko Bi. «En 2010, c’était le cinquantenaire de la Côte d’ivoire, et cet artiste, qui vit en Allemagne, a décidé de faire 50 figures ivoiriennes qui, pour lui, symbolisent le pays. Et parmi ces figures, il y avait une dizaine de footballeurs», indique le Pr Kouyaté.
Un jeune garçon réussit un contrôle sur son genou. Chaussures en plastique aux pieds, les personnages de l’artiste Pacôme, avec leurs couleurs vives, constituent une image particulièrement dynamique. Dans la même veine, Baka Thierry propose des toiles autour de la thématique du football. Ses traits de pinceaux arrivent à transmettre cet enthousiasme et cet espoir qui habitent les jeunes des rues. Sur la toile, cinq jeunes garçons se disputent un ballon. C’est ici, dans ces rues, que beaucoup de destins de champions se sont forgés. Et la joie pure de jongler le ballon rond est palpable.
Dans la cour qui prolonge la rotonde, l’exposition s’appesantit surtout sur l’histoire du football ivoirien, de ses premiers jours à maintenant. Grace à des coupures de presse de Fraternité matin, un quotidien ivoirien, l’histoire reprend vie et se conte au gré des différentes performances réalisées par les clubs.
Parfois au prix de forts antagonismes, allant jusqu’aux violences extrêmes. Mais globalement, cette histoire du football se veut positive et inclusive. Ainsi, les peintres populaires y occupent une belle place. Quelques panneaux donnent ainsi une vision sur la place qu’occupent les stars du football mondial dans la culture populaire. Ces «Gbaka», voitures de transport en commun, servent de vitrine pour exposer des joueurs tels que Messi, Ronaldo ou encore l’entraîneur de Liverpool ou un Drogba au plus fort de sa popularité, dans une Côte d’Ivoire qui célèbre le football.
CAN 2023, LE SENEGAL RESTE FOCUS
L’équipe nationale du Sénégal reste sur ses objectifs de départ et se prépare à affronter celle de la Côte d’Ivoire, pays hôte de la 34ᵉ Coupe d’Afrique des nations (CAN), dans les meilleures conditions possibles, avec l’ambition de se qualifier
Yamoussoukro, 25 jan (APS) – L’équipe nationale du Sénégal reste sur ses objectifs de départ et se prépare à affronter celle de la Côte d’Ivoire, pays hôte de la 34ᵉ Coupe d’Afrique des nations (CAN), dans les meilleures conditions possibles, avec l’ambition de se qualifier pour le prochain tour, a assuré le milieu de terrain des Lions Pape Matar Sarr.
« C’est une belle affiche », a-t-il dit au sujet de la rencontre devant opposer le Sénégal à la Côte d’Ivoire, lundi, à 20 h 00 GMT, au stade Charles-Konan-Banny de Yamoussoukro, pour les huitièmes de finale de la CAN 2023 dont la finale est prévue le 13 février prochain.
« Nous savons que la Côte d’Ivoire est une bonne équipe. Nous allons essayer de l’affronter de la meilleure des manières. Elle a eu des difficultés [lors du premier tour], cela ne veut rien dire, parce que c’est une autre étape de la compétition qui démarre et elle est différente de la précédente », a souligné Pape Matar Sarr.
Il s’entretenait avec des journalistes, jeudi, à la fin de la séance d’entraînement des Lions, au terrain annexe du stade Charles-Konan-Banny de Yamoussoukro.
Pape Matar Sarr assure que l’état d’esprit de l’équipe du Sénégal « n’a jamais changé ». « Nous y allons. Le groupe vit bien. Nous avons les pieds sur terre. Nous allons continuer à travailler pour aller le plus loin dans la compétition », a-t-il ajouté.
L’ancien joueur de Metz (France), absent du premier match, contre la Gambie, mais titularisé contre le Cameroun et la Guinée, promet de faire de son mieux pour la victoire des Lions.
Pour le défenseur Abdoulaye Niakhaté Ndiaye, les Lions préparent le match contre la Côte d’Ivoire comme ils préparent « tous les autres [matchs] ».
Selon lui, lorsqu’une équipe participe à une compétition avec l’ambition de la gagner, « peu importe l’adversaire qui se dresse devant elle, il faut juste être prêt ». « Nous le sommes. C’est le pays organisateur, certes, mais nous allons jouer avec nos arguments », a-t-il promis.
Niakhaté a salué le carton plein réalisé par l’équipe à l’issue des phases de poule, avec trois matchs tous gagnés.
« Tout le monde disait que notre groupe était le plus relevé. Certains se demandaient si nous allions nous qualifier. Nous avons gagné nos trois matchs. Je félicite toute l’équipe et les staffs techniques pour cette performance », a-t-il dit.
Mais ces trois matchs sont désormais oubliés, assure le défenseur central des Lions et de l’ES Troyes AC (France). « Nous entamons une nouvelle étape de la compétition. C’est maintenant que nous sommes plus concentrés et déterminés. Je n’ai pas encore joué, mais nous sommes un groupe de 27, et chacun contribue à sa manière à booster l’équipe. Nous sommes tous animés par l’ambition de gagner », martèle-t-il.
«C'EST UNE ILLUSION DE DIRE QUE LE SENEGAL EST UNE DEMOCRATIE»
Invité de l'émission À contrecourant sur l'AS tv, Dr Ndongo Samba Sy qui vient de publier un livre ‘’De la démocratie en Françafrique, une histoire de l'impérialisme électoral’’, note avec véhémence....
L'économiste du développement jette un pavé dans la mare des politiciens, à quelques jours d'une élection présidentielle au Sénégal. Invité de l'émission À contrecourant sur l'AS tv, Dr Ndongo Samba Sy qui vient de publier un livre ‘’De la démocratie en Françafrique, une histoire de l'impérialisme électoral’’, note avec véhémence que c'est une illusion de dire que le Sénégal est une démocratie.
Bien souvent, la compétition électorale se résume, au bout du compte, à un mécanisme de redistribution des postes publics, des honneurs et des prébendes, comme cela se passe dans la plupart des pays d'Afrique francophone. Telle est la sentence sans équivoque donnée par le chercheur Ndongo Samba Sylla dans l'épilogue de son livre coécrit avec la journaliste Fanny Pigeaut : ‘’De la démocratie en Françafrique, une histoire de l'impérialisme électoral’’. Soulignant dans la foulée que c'est la raison pour laquelle, dans ces conditions, les régimes «démocratiques» échouent à répondre aux préoccupations des populations.
Invité de l'émission À contre-courant sur l'AS tv, Dr Sylla débusque les méfaits du «droit impérial» de la démocratie qui est la trame de fond de son nouvel ouvrage. Connu pour son travail de déconstruction de certaines survivances épistémiques du colonialisme, le chercheur estime que c'est une illusion de dire que le Sénégal est une démocratie, le Bénin, la Côte d'Ivoire sont des démocraties. Parce que d'après lui, les peuples ne décident pas. «C'est la logique du droit impérial dictée de l'extérieur par la France, les États-Unis, le FMI, la Banque mondiale. On donne des sucettes aux politiciens en leur disant de se battre mais ils ne décident pas de ce qui se passe», renseignent-ils pour s'en désoler.
Prenant fait et cause pour une réelle souveraineté des peuples, Dr Ndongo Samba Sylla trouve qu'il y a nécessité de repenser en profondeur les systèmes politiques et économiques. À l'en croire, ce n'est pas l'électoralisme qui va faire que le pays réponde aux défis de l’heure.
«LE SENEGAL QU'ON DIT UNE DEMOCRATIE A RATTRAPE SON NIVEAU ECONOMIQUE DE 1961 EN 2014»
«Le Sénégal qu'on dit une démocratie a rattrapé son niveau économique de 1961 en 2014», révèle l'économiste avant d'ajouter : «Dans un pays comme le Sénégal, on fait des alternances mais les gens sont plus pauvres, plus misérables et on dit que le peuple est souverain. Si on veut aller vers une réelle démocratie, elle doit être économique, les peuples doivent avoir un certain contrôle sur les politiques publiques, un certain contrôle sur les ressources». De son avis, ce système crée un divorce entre la sphère politique et la sphère économique. Prenant fait et cause pour de nouvelles alternatives, il a indiqué qu'il faudra nécessairement une refondation. «Mais les refondations doivent être pilotées par les peuples. Les élites sont toujours dans l'électoralisme et on voit que ça nous cantonne dans l’impasse. Entre 1960 et 2014, ça a été du surplace. Et est-ce qu'on va encore faire du surplace entre maintenant et 2050. Vous avez une croissance démographique qui est importante et les jeunes veulent des emplois, des infrastructures», argue-t-il non sans craindre que si les politiciens ne font pas ce qu'il faut, des forces peu recommandables, fondamentalistes peuvent s'emparer de la jeunesse. C'est pourquoi Dr Sylla a signalé la nécessité de réfléchir à des véritables alternatives. «Il y a nécessité pour les pays africains de se repenser en profondeur pour avoir les politiques et les modèles économiques adaptés», recommande l'ex-responsable des programmes à la fondation Rosa Luxembourg.
«LE LANGAGE POLITIQUE EST FRAUDULEUX»
Par ailleurs, il est revenu sur l'acception du mot démocratie pour révéler que cette notion est transformée. «Le langage politique est frauduleux. Ce n'est pas un langage sur lequel on peut s'appuyer pour comprendre la réalité. Quand on dit que le Sénégal est une démocratie, les États-Unis sont une démocratie, tout ça n'est pas sérieux. Ce qu'on nous vend comme démocratie, c'est en réalité un système oligarchique», renseigne Ndongo Samba Sylla.
Rappelant dans la foulée que c'est les modernes qui ont inventé l'oxymore démocratie et élection. Rappelons en effet que dans le livre, il relève la mésentente entre élection et démocratie. «Les mots «élection» et «élite» ont le même radical. L'élection est la procédure par laquelle une élite est mise en place. Suivant cette étymologie, une élection ne peut donc être démocratique», estime Ndongo Samba Sylla dans le livre. De l'Antiquité jusqu'à la fin du XVIIIe siècle, l'élection est logiquement pour lui considérée comme un mode de sélection caractéristique des gouvernants de type aristocratique et oligarchique.
ORDRE IMPERIAL ET ELECTIONS
Ndongo Samba Sylla et Fanny Pigeaud montrent aussi dans le livre que depuis 1960, qui marque les indépendances de ses anciennes colonies «la France persiste à vouloir installer ou maintenir à la tête de ces États des dirigeants servant avant tout ses intérêts». «Si elle recourt parfois à l'outil militaire, son interventionnisme passe en temps ordinaire par les processus électoraux. Paris soutient par différents moyens ses candidats favoris à la magistrature suprême et n'hésite pas à donner son satisfecit à des scrutins truqués quand les résultats sont conformes à ses attentes», renseignent-ils dans son livre «De la démocratie en Françafrique, une histoire de l'impérialisme électoral». «Au-delà des mers, il n'y a pas de démocratie, mais une oligarchie intraitable, pas de liberté pour les colonisés, mais la servitude la plus houleuse», ajoutent les deux auteurs citant l'ancien député de l'Oubangui-Chari à l'Assemblée nationale française, Barthélemy Boganda.
Dans l'ouvrage, l'économiste et la journaliste rappellent aussi que la politique de l'ex-métropole a toujours consisté à assurer à la fois la reproduction des élites africaines et la poursuite de ces relations de dépendance néocoloniale. «Pour ce faire, les autorités françaises n'ont eu de cesse d'entraver le droit des peuples africains à l'autodétermination», fustigent-ils dans ce livre qui questionne en profondeur «l'impérialisme électoral» exercé par la France, en particulier dans ses ex-colonies.