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5 février 2025
SÉNÉGAL-CAMEROUN, LA COMPOSITION OFFICIELLE DES LIONS
L'équipe du Sénégal affronte le Cameroun, ce vendredi à 17h, au stade Charles Konan-Banny de Yamoussoukro, dans le cadre de la 2e journée de la CAN 2023.
iGFM (Yamoussoukro) L'équipe du Sénégal affronte le Cameroun, ce vendredi à 17h, au stade Charles Konan-Banny de Yamoussoukro, dans le cadre de la 2e journée de la CAN 2023. Aliou Cissé a apporté seul changement dans son onze de départ par rapport à l'équipe qui a démarré contre la Gambie. Découvrez ci-dessous la composition officielle.
Voici la composition officielle de l'équipe du Sénégal
Le commentaire tout comme la revue de presse sont des genres mineurs du journalisme. Le reportage, l’enquête, les dossiers, l’interview sont autrement plus nobles.
Le commentaire tout comme la revue de presse sont des genres mineurs du journalisme. Le reportage, l’enquête, les dossiers, l’interview sont autrement plus nobles. L’entretien est même l’exercice le plus difficile. En plus de sa préparation minutieuse, il faut savoir poser les bonnes questions et être perspicace dans les relances. Il n’y a d’ailleurs plus que la presse francophone qui s’attarde à commenter l’actualité. Les anglo-saxons, eux, vénèrent les faits qui sont sacrés. Cette façon de pratiquer le métier est plus rigoureuse et plus moderne. À y voir de près, la réputation du journaliste dans l’espace Commonwealth est plus solide. Ici, chez nous, un confrère a livré un commentaire qui a failli défrayer la chronique. Si la confraternitė déconseille de commenter le travail d’un confrère, rien n’empêche pour autant de franchir le rubicon pour essayer de comprendre les forces et faiblesses de son argumentaire. À propos des places, avenues ou édifices publics qui portent le nom du président, le commentateur a quelque peu raison. Cette propension est une caricature du culte de la personnalité. C’était le propre du colonialisme et des colons qui s’attribuaient tout ce qui était monuments et espaces vitaux. L’exemple le plus choquant est celui du roi Belge Léopold II qui était allé trop loin en faisant du Congo son propre titre foncier. En vérité, la colonisation perpétrée par la Belgique était la plus barbare de toutes les colonisations. Avec le communisme qui est finalement mort de sa belle mort, la folie des grandeurs était la même. Lénine, Staline, Mao dont la plupart des statues ont été déboulonnées étaient plus soucieux de leur miroir que de grand soir. Seul Che Guevara pourrait trouver grâce à nos yeux et amener à édulcorer le jugement sur l’échec du marxisme. Cela dit, la nuance et l’équilibre font partie des outils du journalisme. À l’opposé, l’agressivité et l’outrance en sont un poison lent. Que l’on soit journaliste ou pas, spécialiste du commentaire ou non, les passions toxiques cachent pour leurs auteurs soit un mal-être, soit une incompétence. Quand on s’adresse au président de la République, il faut le faire aussi avec politesse. Le chef de l’Etat sortant n’est un autocrate. Sinon cela se saurait. En Russie ou en Chine, il n’y a aucun journaliste local qui oserait parler sur ce ton à Poutine ou Xi Jinping. On peut toujours franchir le rubicon mais pas dépasser les bornes. Commentateur ou pas, il est toujours bon de s’imposer limites et frontières.
L’Afrique du Sud fait honneur à l’Afrique
Hors de nos frontières, le monde est immense. Il ne tourne pas rond. Le cynisme le ravage. Gaza est une chambre à gaz. Israël est l’autre nom de l’immunité et de l’impunité. L’Afrique du Sud s’est levée et fait honneur à l’Afrique. Le pays vient de traîner l’Etat hébreu à la Haye. Il l’accuse d’opérer un pogrom. Selon Pretoria, Israël viole une convention des Nations Unies sur le génocide. En posant un acte aussi fort, les Sud-africains prennent une initiative hardie et font preuve de courage moral. Pendant ce temps, le reste du continent a préféré la realpolitik, voire l’indifférence. Les communiqués de l’Union africaine restent lieux communs. Le président de l’Ua est totalement absent. Azali Assoumani est confronté à des émeutes chez lui. Le monde arabe, lui, est en pleine désertion. Le Sénégal, pour sa part, ne veut plus rien faire dans cette galère. Bref, l’aplatissement moral est dans chaque coin du globe. Il n’y a que l’Afrique du Sud qui ne perd pas le nord. Mais devant la plus haute cour de l’Onu, son effort risque d’être symbolique et vain. En lui-même, le système onusien est un mort-vivant. Son secrétaire général, le Portugais Guterres est sans doute le plus faible et le plus transparent de l’histoire. Les institutions multilatérales sont toutes malades d’une maladie incurable.
Le Cap-Vert a une santé de fer
Un 3ème pays d’Afrique vient d’éliminer le paludisme sur son sol. Il s’agit du Cap-Vert. Pas vraiment surprenant. Les signaux sont au vert dans l’archipel. Les goulots d’étranglement comme le manque de discipline ou de propreté ont été évincés. Ces insulaires ont fait de leur pays un phare démocratique. Les élec- tions s’y déroulent normalement sans que personne ne s’en aperçoive. Sans contestation, sans violence ni quiproquos. On comprend un peu mieux com- ment le ver a été tiré du fruit au Cap-Vert.
LES WAGONS ET LES LOCOMOTIVES
Ce samedi lepp dina leer. L’on saura qui prendra le Ter pour le 25 février. Ndeysaan, ce qui est clair, c’est que certains wagons supportés par la locomotive Benno pendant douze ans seront dans le hangar et ne participeront pas à un rallye pour le palais.
Ce samedi lepp dina leer. L’on saura qui prendra le Ter pour le 25 février. Ndeysaan, ce qui est clair, c’est que certains wagons supportés par la locomotive Benno pendant douze ans seront dans le hangar et ne participeront pas (ou plus) à un rallye pour le Palais. Il y a aussi ceux qui rament dans le sens de Sonko, ces recalés qui cherchent la reprise du contrôle du parrainage. Beaucoup de passagers sont déjà descendus du train. Et ils attendent le prochain pour rallier les candidats à bord. Ils ne peuvent pas prendre le Brt parce que dawagoul dé.
À LA RENCONTRE DES SÉNÉGALAIS DU GRAND MARCHÉ DE YAMOUSSOUKRO
De nombreux sénégalais évoluent dans diverses activités au grand marché de Yamoussoukro sis au quartier Habitat. Ils gèrent des boutiques, des restaurants, des salons de coiffure, entre autres.
De nombreux sénégalais évoluent dans diverses activités au grand marché de Yamoussoukro sis au quartier Habitat. Ils gèrent des boutiques, des restaurants, des salons de coiffure, entre autres. Trouvés sur leurs lieux de travail, ils nous ont raconté leur vie dans la capitale politique et administrative de la Côte d’Ivoire.
Il est 15h, le grand marché de Yamoussoukro ne grouille pas du monde. Petits commerces et magasins se côtoient. Avec les va-et-vient incessants, sous un soleil de plomb, on y trouve du tout : de l’alloco (frites de banane plantain), de la friperie, de l’attiéké (couscous de manioc), des fruits, des légumes. Au fond d’une ruelle bordée de canaux d’évacuation d’eaux, se trouve un restaurant devant lequel, deux drapeaux, celui du Sénégal et de la Côte d’Ivoire, sont accrochés. De grandes marmites remplies de riz, de sauce de feuilles de manioc ou encore d’arachide grillée, font le décor. Quelques clients sont au rendez-vous. Deux filles leur servent les repas sur des assiettes. Deux autres gèrent les commandes à emporter. Pour ça, le repas est servi dans des sachets plastiques. A côté d’elles, bonnet noir sur la tête, une dame de teint noir vêtue d’une robe wax assortie de brodé rouge, veille au grain et par moment, elle fait les plats. C’est la gérante du restaurant. A l’entendre parler, on se laisse croire qu’elle est née et grandie en Côte d’Ivoire tellement elle parle avec l’accent ivoirien. Que nenni !
Originaire de Niandane dans le département de Podor, Ndeye Aida Niang vit à Yamoussoukro depuis neuf ans avec son mari et ses enfants. Très souriante, elle nous accueille dans sa place. « A mon arrivée, je vendais des brochettes. C’est après que j’ai ouvert un restaurant au grand marché pour vendre des repas. Je fais toutes sortes de plats : du saga-saga (riz accompagné de la sauce de feuilles de manioc), du riz au poisson, de la sauce viande, de la sauce tomate. Il y a des plats à 500 FCFA et à 1000FCFA. Le riz est plus prisé. J’ai 6 employés, je les paie chaque mois», nous fait savoir la quarantaine. Ses deux enfants ne sont pas encore allés au Sénégal. Ils sont nombreux, les Sénégalais qui vivent à Yamoussoukro et qui travaillent au grand marché. Non loin du restaurant de Ndeye Aida Niang, Rokhaya Diop vend des repas devant une boutique, celle de son époux. Son aventure a commencé il y a cinq ans, quand elle a l’a rejoint à Yamoussoukro. «Ce n’est pas facile de quitter son pays d’origine et de s’installer ailleurs mais franchement, on vit très bien ici. Je n’ai pas encore de restaurant dans le marché parce que les places sont chères. Je cuisine chez moi et ensuite je viens vendre les repas ici à côté de mon mari », confie Rokhaya Diop.
«Les Ivoiriens sont très accueillants et ils respectent tout le monde surtout les Sénégalais»
A quelques mètres d’elle, on retrouve Seydou Ka. A 55 ans et boutiquier à son état, il a construit sa vie à Yamoussoukro. «Je me suis installé ici il y a plus de dix ans. Et c’est après que ma femme et mes enfants sont venus me rejoindre. Je peux dire que c’est ici que j’ai fait ma vie. C’est-à-dire que si j’ai pu construire quelque chose au Sénégal et envoyer de l’argent à ma famille, c’est grâce à ma boutique. Je remercie le bon. On n’a aucun souci ici. Mes enfants vont à l’école sans problème», déclare le Saint-Louisien. Plus loin au grand marché de Yamoussoukro, on aperçoit un salon de coiffure. A la devanture, on peut lire «coiffure sénégalaise ». En haut, un drapeau du Sénégal est accroché sur une antenne. A l’intérieur, deux femmes suivent l’émission « Wareef » sur la TFM. Sokhna Thiama Mbow, l’une d’entre elles est la propriétaire du salon de coiffure qui fait aussi office de boutique de produits cosmétiques. Shampoings, pommades, laits de corps et autres produits de beauté ornent les étagères. « Je suis de Touba. Je vis à Yamoussoukro depuis 2006. Je fais des tresses et je vends des produits cosmétiques. Ça marche bien Dieu merci. Tout va bien ici, maintenant, on s’habitue à la vie d’ici. Les ivoiriens sont très accueillants et ils respectent tout le monde surtout les sénégalais», dit-elle.
Nostalgie du Sénégal
En effet, à cause de la distance, des activités et des enfants qui vont à l’école, ce n’est pas toujours facile d’aller au pays. C’est pourquoi le Sénégal leur manque même si aujourd’hui les moyens de communication sont développés. «Le Sénégal me manque beaucoup surtout mes parents. Je suis là depuis 2006. C’est en 2017 que je suis repartie au Sénégal parce que j’ai des enfants ici qui vont à l’école», confie Sokhna Thiama Mbow. Idem pour Rokhaya Diop : «Je n’ai pas remis les pieds au Sénégal depuis que je l’ai quitté en 2017. C’est pourquoi tout me manque là-bas. Mes parents, mes sœurs, mes amis», affirme-t-elle. Quant à Ndeye Aida Niang, elle dira : «Ça fait deux ans que je ne suis pas allée au pays. L’habillement au Sénégal me manque beaucoup, les beaux tissus, les belles accessoires».
Selon nos interlocuteurs, les sénégalais qui vivent à Yamoussoukro, forment une communauté dynamique et la solidarité est de mise entre eux. Ils souhaitent tous que le Sénégal remporte pour une deuxième fois la Coupe d’Afrique des nations de football qui se joue actuellement en Côte d’Ivoire.
PRÉSIDENTIELLE, LE BOKK GIS GIS DE PAPE DIOP SCINDÉ EN DEUX
Depuis son entrée dans la majorité présidentielle, la Convergence démocratique Bokk Gis Gis traverse une période de turbulence. Le parti s’est scindé en deux avec la naissance de And Jubanti Bokk Gis Gis.
Depuis son entrée dans la majorité présidentielle, la Convergence démocratique Bokk Gis Gis traverse une période de turbulence. Le parti s’est scindé en deux avec la naissance de And Jubanti Bokk Gis Gis. Ce cadre a décidé de reprendre en main les destinées du parti Convergence démocratique Bokk Gis Gis. «Suite à la léthargie constatée depuis 2019, ainsi qu’au colmatage des listes lors des élections locales et législatives de 2022, les responsables des femmes, des jeunes, des cadres, des opérateurs économiques, des élèves et étudiants du parti se sont sentis abandonnés par la direction du parti, qui ne s’occupe plus de l’animation et de la formation des militants», se désolent ces militants de Pape Diop.
«De plus, ajoutent-ils, un groupuscule, profitant du mutisme incompréhensible du président Pape Diop, tente de saper les fondements du parti en prenant des décisions au sein de prétendus Secrétariat national exécutif et Comité directeur qui ne reflètent pas la volonté des militants». Selon eux, pour décider de l’orientation du parti, aucune instance de base n’a été consultée, alors que celle-ci représente les aspirations des militants.
«Par conséquent, toute décision prise sans son aval est nulle et non fondée», a signalé Bara Sall, coordonnateur de Bokk Gis Gis de Dakar. Non sans ajouter : «Le cadre And Jubanti Bokk Gis Gis considère que notre parti, ainsi que ses militants, sont dans l’opposition depuis sa création, aucune instance ne s’est réunie pour statuer sur un changement de cap. Par conséquent, aucun lobby cherchant à marchander avec un quelconque candidat, ne sera accepté par les militants du parti, sans un accord préalable. Si l’on cherche à dissoudre le parti dans l’anonymat le plus total par ‘euthanasie’, c’est peine perdue».
LE PORT DU VOILE, AU NOM DE LA FOI, DE LA MODE ET DE LA BOURSE
Elles sont de plus en plus nombreuses ces filles qui mettent le voile pour se couvrir la tête, notamment en milieu scolaire, où cette pratique, d’abord règle islamique apparaît de plus en plus comme un effet de mode.
Dakar, 18 jan (APS)– Elles sont de plus en plus nombreuses ces filles qui mettent le voile pour se couvrir la tête, notamment en milieu scolaire, où cette pratique, d’abord règle islamique apparaît de plus en plus comme un effet de mode.
Il est 10 heures au lycée John Fitzgerald Kennedy, un établissement de jeunes filles niché dans le quartier de Colobane, non loin du marché à puces éponyme et de la place de la Nation (ex Obélisque). Ici, c’est l’heure de la récréation.
Un quart d’heure dans la cour de ce lycée dakarois réservé aux filles permet de constater que le voile islamique a fini d’avoir une place de choix dans l’habillement des élèves de cet établissement secondaire laïc. En effet, ce foulard est très visible sur la tête de bon nombre de lycéennes.
Assises par petits groupes, des voilées expliquent avoir voulu se conformer aux exigences de la religion musulmane qui recommande aux filles de se couvrir la tête.
Pour d’autres, le port du voile obéit juste à un effet de mode ou encore à des considérations économiques. Ces dernières estiment que le fait de se voiler est toujours moins cher que de recourir aux perruques, qui ne sont pas à la portée de toutes les bourses.
Mais pour toutes, le port du voile est avantageux, procurant notamment le respect des autres.
»J’ai remarqué que depuis que je porte le voile, les gens me respectent davantage et m’accordent beaucoup plus de considération. C’est une des raisons qui m’encourage à continuer à le porter’’, explique Marième, une lycéenne trouvée en pleine discussion avec ses camarades.
Sa camarade Bintou est du même avis. Elle fait savoir que depuis qu’elle porte le voile, elle constate que les adultes la traitent avec respect et considération. ‘’Il s’y ajoute que mes parents me font davantage confiance et cela a beaucoup renforcé nos liens’’, ajoute-t-elle.
Aida, une autre élève voilée, rencontrée au lycée Delafosse, un établissement secondaire mixte de la capitale sénégalaise, liste les nombreux avantages reçus du fait simplement qu’elle porte le voile.
»Le regard des gens à mon égard a beaucoup changé depuis que j’ai commencé à porter le voile. Avant, je m’habillais en tenue plutôt moulante et, dans mon quartier, je me faisais importuner par les avances des garçons, souvent de manière pas toujours correcte. Ce qui n’est plus le cas.’’, pense-t-elle.
‘’Lorsque je prends le bus il arrive que des jeunes hommes se lèvent pour me céder la place’’, fait-elle observer, relevant qu’à la place de ‘’Miss’’ ou ‘’Nana’’, elle se fait désormais appeler ‘’Yaye Boye’’ (maman), ‘’Yaay Fall’’ ou ‘Sokhna Ci’’ (grande dame).
Marième Wade dit porter le voile pour une motivation toute particulière. ‘’Je porte le voile depuis un an. C’est à la suite d’une grave maladie que l’on m’a conseillé de me couvrir la tête. Depuis, je me suis mise au voile. La peur de retomber malade me pousse à maintenir le voile et j’ai fini par m’y habituer’’, témoigne-t-elle en mettant en avant des considérations sanitaires.
Effet de mode et calcul économique
Un parent ayant fait le constat que du jour au lendemain, toutes ses filles portent le voile, exulte. ‘’Je ne peux que m’en réjouir d’autant plus que je dépensais minimum 20000 FCFA par moi dans les salons de coiffure’’, confie-t-il devant le portail du lycée Maurice Delafosse.
Maimouna abonde presque dans le même sens. ‘’Je peux acheter 5 foulards de différentes couleurs et les utiliser durant toute l’année scolaire alors que, quand je ne portais pas le voile, je dépensais au minimum 5000 FCFA tous les 15 jours pour me tresser. Et pendant les moments de fête, il fallait débourser minimum 100 mille FCFA pour se payer une perruque’’, confie t-elle.
De l’observance d’une règle religieuse, le port du voile est également devenu une tendance prisée pour être à la mode. C’est du moins l’avis de ce vendeur de voiles et foulards au marché HLM de Dakar. Selon lui, ‘’le port du voile est très à la mode. Il peut être porté aussi bien avec des tenues traditionnelles qu’avec des habits modernes. Même des non-musulmanes se plaisent à le porter’’.
Au lycée John Fitzgerald Kennedy, la censeure, qui porte le voile, rappelle quelques règles sur les coiffures.
« Nous sommes dans une école laïque. Je suis moi-même voilée mais je ne prête pas attention à qui porte le voile et qui ne le porte pas. Par contre on est très regardant sur les coiffures extravagantes et les perruques interdites par le règlement intérieur de l’école », fait valoir Mme Fall.
« Je porte le voile par conviction religieuse mais je ne vais jamais faire sa promotion dans notre établissement qui est laïc. Certaines filles portent le voile par conviction religieuse et d’autres par mimétisme », souligne la censeure.
De son côté, l’islamologue, Cheikh Sadibou Diaga, estime que le voile ne doit pas être considéré par celles qui le porte comme un accessoire de mode pour suivre une certaine tendance. ‘’Il ne suffit pas seulement de porter le voile pour faire tendance, mais il faut plutôt l’adopter comme une exigence religieuse’’, dit-il.
Il a souligné aussi la nécessité de faire la différence entre l’Hijab (voile ou foulard en arabe) dont le port émane d’une recommandation religieuse et la Burka qui ne le serait pas.
‘’Le coran parle de l’hidjab qui consiste à couvrir la tête jusqu’au menton en laissant visibles les yeux, le nez et la bouche. La Burka consistant à couvrir l’intégralité du corps est née d’une histoire entre le prophète Mohamed (PSL) et Hinda, la femme de Abou Sofiane, un oncle du prophète’’, explique l’islamologue.
Cheikh Sadibou Diaga rappelle qu’à l’époque du prophète Mouhamed (PSL), la première femme à porter la burka l’avait fait pour que le prophète de l’islam ne la reconnaisse pas. Elle avait toujours manifesté une hostilité envers les musulmans. C’est ainsi que le prophète lui avait demandé de l’enlever et de rester avec l’Hijab.
Le sociologue Abdou Khadre Sanogo affirme déceler un effet de mode dans l’amplification du port du voile, qu’il qualifie de ‘’phénomène’’. ‘’Il faut considérer que le phénomène du port de voile est beaucoup plus lié à la mode qu’à autre chose’’, dit-il, car, selon lui, ‘’on se rend compte que les filles le portent, mais continuent de s’habiller avec des tenues moulantes’’.
Le chercheur soulève aussi la dimension économique en raison de la cherté des perruques dont le coût peut varier entre 100 et 200 mille francs.
Il signale par ailleurs que des femmes peuvent mettre le voile pour masquer des balafres, cicatrices et encore dissimuler une forme déplaisante de leur cou, de leur tête.
A l’en croire, se couvrir la tête, est en réalité conforme aux réalités africaines en raison entre autres des effets du soleil, du mal de tête devenu un problème de santé publique. Aussi, certains guérisseurs traditionnels n’hésitent pas à recommander à leurs patientes de se couvrir la tête.
‘’C’est un peu cet imbroglio là qu’il va falloir prendre en compte pour attester de ce comportement social là’’, fait-il remarquer non sans rappeler que beaucoup de femmes font du voile un signe d’appartenance et d’adhésion à la religion musulmane.
‘’Elles s’habillent en couvrant tout le corps. Elles sont dans la pratique religieuse et sont donc différentes de celles qui sont à la fois dans la mode, l’aspect économique ou la propension à paraitre appréciable’’, explique Abdou Khadre Sanogo.
Coline Fay libérée et expulsée du territoire national
Coline Fay a été libérée et expulsée du territoire national. L’information a été donnée par un de ses avocats Me Cheikh Khoureychi Ba, précisant qu’ils n’ont pas été mis au courant de cette décision par les autorités judiciaires. Kinésithérapeute, âgée de 26 ans, Coline Fay, de nationalité française, a été interpellée le 17 novembre lors d’une manifestation de soutien à l’opposant Ousmane Sonko. Ces derniers jours, ses parents ont fortement mis la pression sur le gouvernement français pour la faire libérer, en initiant une pétition et une manifestation. Coline Fay, selon l’avocat Juan Branco, est poursuivie pour association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste, complot contre l’autorité de l’État, actes ou manœuvres de manière à compromettre la sécurité publique ainsi que titre de séjour irrégulier.
Le Président du Gabon séjourne au Sénégal
Le chef de l’Etat gabonais est au Sénégal dans le cadre d’une visite d'amitié et de travail. Brice Clotaire Oligui Nguéma a été accueilli par le Premier ministre Amadou Ba. Il a été reçu dans l’après-midi par son homologue sénégalais au Palais. Ancien attaché de défense à l'ambassade du Gabon à Dakar, le Général Brice Clotaire Oligui Nguema s'est entretenu avec le Président Sall sur le renforcement des liens de coopération entre Dakar et Libreville. Plusieurs sujets d'intérêt commun ont été abordés, notamment les visas et les cartes de séjour ainsi que l'enseignement supérieur qui occupe une place importante dans cette coopération bilatérale.
300 Policiers à la ziarra de Léona Niassène
Plus de 300 éléments de la police et 350 barrières seront déployés pour assurer la sécurité des personnes et des biens durant la ziarra annuelle de Léona Niassène, a annoncé le gouverneur de Kaolack lors d'un comité régional de développement préparatoire de cet évènement religieux prévu le 3 février prochain. Selon le chef de l'exécutif régional, toutes les dispositions seront prises pour le bon déroulement de cette manifestation religieuse. Les différents chefs de services de l'État ont apporté des réponses rassurantes au comité d'organisation. La fourniture de l’eau et de l’électricité, l’assainissement, l’hygiène et la salubrité, le contrôle et l’inspection des animaux devant être abattus pour la circonstance, la couverture du réseau des télécommunications, la sécurité sont entre autres doléances qui ont été passées en revue. Les membres du comité d'organisation ont exprimé leurs préoccupations relatives aux manquements qu’on note chaque année. Ces manquements sont surtout liés à l'assainissement à travers la vidange des fosses septiques, provoquant ainsi le ruissellement des eaux usées dans toute la cité, surtout aux lieux réservés à l'hébergement des disciples. Toutefois, le porte-parole du Khalife de Léona Niassène, El Hadji Ahmed Babacar Niass, s’est dit satisfait de la rencontre.
Arrestation de 5 agresseurs
Les cinq agresseurs qui semaient la terreur avec leurs scooters sont tombés dans les filets de la Division des investigations criminelles. Selon nos sources, les hommes du Commissaire Adramé Sarr ont interpellé les 5 malfrats à Grand-Yoff avant de les conduire dans leurs locaux où l’enquête suit son cours. Affaire à suivre.
Tentative de suicide avortée
La dame A. Cissé âgée de 30 ans, habitant Pikine Nietty Mbaar, a tenté de mettre fin à sa vie dans sa chambre en buvant un produit. Mais il y a eu plus de peur que de mal. Selon nos sources, n’eût été l’intervention très rapide de ses voisins, l’irréparable allait se produire. Nos radars renseignent que ses voisins ont vu sur son statut WhatsApp l’annonce de son suicide. Ainsi S. M. D. aidé par son colocataire sont entrés dans la chambre. Ils ont trouvé la dame avec la bouteille d’acide chlorhydrique. Les policiers de Thiaroye se sont déplacés pour faire le constat et effectuer une réquisition pour l’évacuation de la dame qui était encore en vie.
Arrestation d’un dealer
Apprenti chauffeur de profession, D. Mané s’active à ses heures perdues dans le trafic de drogue. Âgé de 31 ans, il a eu la malchance de tomber à Patte d’Oie sur une patrouille des hommes du Commissaire Kébé des Parcelles assainies. Ces derniers ont alors trouvé par devers lui 250 grammes de l’herbe qui tue avant de le conduire sous bonne escorte au poste de police. Ce qui va motiver sa garde à vue et son défèrement au parquet pour détention et trafic de chanvre indien.
Le commerçant belge D. Nasa sous les verrous
La Division des investigations criminelles (Dic) a interpellé D. Nasa, un commerçant de nationalité belge, pour abus de confiance sur 121 millions 500 mille francs au préjudice de H. Farhat, un Sénégalais d’origine libanaise. Ce dernier qui s’est senti berné dans une transaction commerciale de denrées alimentaires a saisi le procureur de la République qui a instruit les limiers de la Dic de procéder à son arrestation. Selon nos sources, le commerçant belge Nasa s’était rapproché de l’homme d’affaires libanais pour un marché de 75 millions lancé par l’Ambassade du Koweit. Ils devaient collecter un bénéfice de 35 millions dans une opération de vente de produits alimentaires. Ce qui porte au total à 121 millions la somme que Nasa devrait restituer à Farhat. Mais le marché dont faisait état le Belge était fictif. Ce qui fait qu’à la date échue, Nasa n’a pas honoré ses engagements. Pire, les délais du moratoire pour le règlement de la dette impayée n’ont jamais été respectés. Ce qui va pousser alors H. Farhat à porter plainte contre le commerçant belge. Le mis en cause a reconnu les faits avant de nier avoir gagné un marché à l’ambassade du Koweit. Il précise avoir emprunté l’argent pour anticiper sur des marchés avant de préciser avoir investi l’argent ailleurs. Des allégations qui n’ont pas convaincu les limiers. Il est placé en garde à vue avant d’être déféré au parquet pour abus de confiance.
Saint-Louis capitale des Journées mondiales de la Jeunesse
La ville de Saint-Louis sera à partir du 26 janvier prochain le point de ralliement de la jeunesse catholique pour la célébration des journées mondiales. Le diocèse de Saint-Louis qui reçoit ces jeunes est prêt à relever les défis. Hier, le comité d’organisation, les autorités administratives et les différents services régionaux se sont réunis pour préparer la rencontre. Le gouverneur a assuré que toutes les dispositions seront prises pour le bon déroulement. Quant à Abbé Jean Laurent Preira, Directeur des œuvres du diocèse de Saint-Louis, ces journées permettront aux jeunes de s’enrichir et d’échanger sur leurs cultures. D’après lui, les jeunes auront l’occasion de se connaître et de bénéficier de l’expérience de leurs aînés. Le thème retenu cette année est : «Ceux qui espèrent dans le Seigneur marchent sans se fatiguer». Selon Abbé Jean Laurent Preira, il est nécessaire de sensibiliser les jeunes sur les possibilités de réussir dans leurs pays.
L’Arvvos interpelle le Président Macky Sall
Malgré la hausse de leurs pensions de 10%, les retraités continuent de vivre dans d’énormes difficultés, notamment l’accès aux soins sanitaires. Une situation qui a poussé les responsables de l’association des retraités, veufs, veuves et orphelins du Sénégal (Arvvos) à monter au créneau pour saluer les efforts consentis par les autorités. Selon le président de l’Arvvos, Demba Wéllé Diop, leurs doléances sont : le renforcement des agences à Dakar et dans les régions et la réduction du délai de paiement des pensions au 05 de chaque mois, le remboursement de la pension confisquée lors de la mise en œuvre de la mensualisation, la possibilité pour le pensionnaire de contrôler l’exactitude de la pension allouée par l’Ipres, la représentation avec voix délibérative des associations et retraités au Conseil d’administration de l’Ipres, l’amélioration de la prise en charge médicale sociale des retraités, le paiement intégral aux veuves de la pension de l’époux.
Un projet de prévention des risques de zoonose lancé à Kédougou
Un projet dénommé «Africam», dont l’ambition est de contribuer à prévenir l’émergence des maladies zoonotiques grâce à la recherche, a été lancé jeudi à Kédougou (est), lors d’une cérémonie présidée par l’adjoint au gouverneur de cette région chargé du développement, Georges Samba Faye. Le projet «Africam» «devrait nous permettre de prévenir certains risques et d’aider parce que la santé animale est intimement liée à la santé humaine», a souligné l’adjoint au gouverneur. L’autorité administrative s’est engagée à accompagner ce projet dans la mise en place de politiques de prévention des zoonoses. «Nous allons prendre des mesures pour accompagner le projet qui normalement va aider l’État du Sénégal à amoindrir en tout cas les risques de zoonose», a-t-il dit. Il a invité le préfet du département de Kédougou à s’approprier ce projet qui vise à accompagner sa circonscription par la mobilisation des acteurs locaux, en construisant avec eux un système de surveillance territoriale. L’ambassadeur de l’Union européenne au Sénégal, Jean-Marc Pisani, a salué le lancement de ce projet. Il a évoqué les attentes liées à cette initiative en matière de prévention et de la préparation de la réponse aux pandémies. Le diplomate a par ailleurs visité certaines localités du département de Kédougou pour mieux comprendre les enjeux de développement et d’équité territoriale. «L’objectif de notre visite de trois jours à Kédougou était aussi de rencontrer les autorités administratives et les populations pour discuter sur les enjeux de la résilience», a-t-il expliqué
MAISONS DE JUSTICE, PRÈS DE 190 000 DOSSIERS DE MÉDIATION TRAITÉS EN 17 ANS
Les Maisons de la justice ont traité de 2006 à nos jours, 189.898 dossiers de médiation avec un taux global de conciliation réussie avoisinant 75 %, a déclaré, jeudi, la ministre de la Justice, Aïssata Tall Sall.
Fimela, 19 jan (APS) – Les Maisons de la justice ont traité de 2006 à nos jours, 189.898 dossiers de médiation avec un taux global de conciliation réussie avoisinant 75 %, a déclaré, jeudi, la ministre de la Justice, Aïssata Tall Sall.
« Elles ont informé 228 958 personnes sur leurs droits et traité 189 898 dossiers de médiation avec un taux global de conciliation réussie avoisinant 75 pourcent », a-t-elle dit lors de l’inauguration de la Maison de la justice de Fimela, dans le département de Fatick.
Les Maisons de la justice, a poursuivi la Garde des Sceaux, ont reçu sur la même période, 972 734 usagers dont 138 387 personnes assistées pour l’obtention et la rédaction d’actes divers.
Elles ont également aidé à recouvrer des créances pour un montant de 4, 412 milliards de Fcfa, a-t-elle ajouté, expliquant que »ce sont ces résultats plus qu’encourageants qui ont poussé, l’Etat a décidé en lien avec les collectivités territoriales et l’appui des partenaires, de renforcer ce dispositif et augmenter les moyens humains et matériels ».
« Fimela, a-t-elle relevé, a connu un développement fulgurant qui a poussé beaucoup de nos concitoyens et des opérateurs économiques à s’y installer ». »Cette Maison de justice, a-t-elle dit, participera donc, au désengorgement des juridictions et facilitera l’accès aux services et documents administratifs », a dit la ministre, avocate de formation.
Le maire de la commune de Fimela, Karim Séne, a souligné que cette infrastructure qui a longtemps était une doléance va contenir efficacement les relations sociales entre les populations avant »d’atterrir au tribunal ».
Le Sénégal compte à ce jour 34 Maisons de justice.
Par Abdoul Aly KANE
LE MAITRE D’UN JEU POLITICIEN
Comment espérer d’un président très politique, qui a déjà marqué sa préférence pour sa succession au sein de son propre parti, qu’il arbitre un conflit avec des institutions dont il a lui-même désigné les membres ?
A quelques encablures de l’élection présidentielle, alors qu’il a déclaré sa non-participation, Macky Sall reste le maître du jeu politique, pour ne pas dire politicien, du fait d’un recours d’une partie de l’opposition qui le sollicite comme arbitre du processus électoral. Cette démarche, en elle-même, pose le problème de la séparation des pouvoirs.
De plus comment espérer d’un Président très politique, qui a déjà marqué sa préférence pour sa succession au sein de son propre parti, qu’il arbitre un conflit avec des institutions dont il a lui-même désigné les membres ?
Il est utile de rappeler que le président de la République a mis en prison son principal opposant Ousmane Sonko en lui mettant sur le dos de graves chefs d’accusation (terrorisme, actes et manœuvres de nature à compromettre la sécurité publique, atteinte à la sûreté de l’Etat et tutti quanti).
Il a dissous le principal parti d’opposition le PASTEF dirigé par le même Ousmane Sonko, et embastillé près de 1000 de ses éléments, dont son adjoint Bassirou Diomaye Faye.
Il a usé d’une répression féroce avec des forces de défense et de sécurité, aidés par des nervis proches de son parti avec plusieurs morts à la clé, et « raflé » les manifestants, parmi lesquels de nombreux militants du PASTEF.
Il a annoncé contre toute attente sa non-participation aux joutes électorales du 25 février prochain tout en maintenant son emprise et sur son parti et sur l’Etat. Au-delà de ce qui précède, il faut ajouter son art consommé de diviser ses adversaires, qui semblent, pour certains, en phase avec lui dès qu’il s’agit de sauvegarder leurs intérêts propres.
A défaut de pouvoir se dédire, Macky Sall émet tous des signaux montrant désir de différer l’heure du départ car quiconque à sa place aurait créé les conditions d’un éloignement rapide et définitif.
En se maintenant à la tête de son parti et en annonçant des projets à réaliser, il donne l’impression de rechercher un temps additionnel, des prolongations pour utiliser un terme footballistique très à propos en cette période de CAN.
Concernant les élections en préparation, le processus de validation des candidatures semble peu fluide du fait d’une administration tatillonne communiquant peu et d’un Conseil Constitutionnel peu tranchant.
Des 93 prétendants qui avaient déposé un dossier de candidature devant le Conseil constitutionnel, seuls 21 ont été considérés comme aptes à franchir l’étape du contrôle des parrainages.
Selon les recalés, la question du fichier électoral utilisé par le Conseil constitutionnel pour contrôler les parrainages poserait problème.
Ce dernier n’ayant pas été communiqué aux candidats et le fichier mis en ligne parla CENA ayant été déclaré pas à jour par cette même institution, les candidats « spoliés » disent donc n’avoir aucune base pour apprécier les décisions issues de ce contrôle par le Conseil constitutionnel.
L’interrogation générale est la suivante : quel est le fichier qui a été utilisé par ce dernier et pourquoi ne pas le mettre à la disposition des candidats ?
Des candidats recalés parmi lesquels on compte trois anciens Premiers ministres dont deux nommés par l’actuel président de la République. Faute d’interlocuteurs réactifs, les « recalés » — du moins certains d’entre eux —ont donc décidé de s’en remettre au chef de l’Etat.
Près de 40 candidats formant un collectif et dont les dossiers de parrainage ont été invalidés ont ainsi saisi le Président Macky Sall en sa qualité, ont-ils dit, de « Clé de voute des institutions et de Président du Conseil supérieur de la magistrature », d’une requête pour la reprise du contrôle des parrainages « suite aux graves manquements relevés lors du contrôle de validation »
D’un autre côté, on assiste à des attaques et recours en invalidation contre des candidats ayant franchi avec succès le cap du contrôle des parrainages. Des opposants tirent sur d’autres opposants et des candidats sont étiquetés « éléments du système » au sein même de la principale coalition d’opposition à savoir Yewwi Askan Wi.
Thierno Alassane Sall fait un recours contre la candidature de Karim Wade sous le motif que ce dernier aurait une double nationalité, et ce dernier, en plus de se défendre de cette accusation, de répondre en accusant le résident de la République des valeurs de « rouler » pour le candidat Amadou Bâ.
L’affaire se complique, malheureusement, avec l’intervention du Premier ministre français qui a internationalisé le problème que l’accusateur Thierno Alassane Sall n’a pas hésité à qualifier d’implication « françafricaine », se plaçant ainsi sur une position de souverainiste. Cette intervention du Premier ministre français est, de notre point de vue, maladroite et inopportune. Il aurait suffi de demander à Thierno Alassane Sall d’apporter la preuve de ses allégations.
« Penser que Karim pourrait travailler pour une puissance étrangère me semble un peu injuste » !
Par ailleurs il faut, à mon sens, déplorer qu’on puisse dénier aussi aisément au fils d’un ex-Président, peu soupçonnable d’avoir privilégié les intérêts étrangers lors de son magistère, le droit de se présenter à une élection présidentielle.
Qu’on puisse le juger sur beaucoup de questions, rien ne pourrait l’interdire, au contraire ; mais penser d’emblée qu’il pourrait travailler pour une puissance étrangère, la France en l’occurrence, après qu’on lui ait reproché par ailleurs de travailler pour les pays du Moyen Orient, me semble un peu injuste. De surcroît, nul ne pourrait prétendre que Karim Wade, au même titre que Thierno Alassane Sall d’ailleurs, n’a pas travaillé pour son pays dans le cadre de ses fonctions antérieures.
Comme si tout cela n’était pas suffisamment compliqué, voilà qu’Ousmane Sonko, à son tour, sort de sa réserve pour démentir avoir signé la correspondance des 40 recalés incitant le président de la République à s’impliquer dans le processus électoral. Sans doute qu’il sent le danger que ses adversaires se mettent d’accord pour toucher au calendrier électoral, et pire en le listant indûment parmi les initiateurs.
Ajoutant à la confusion, les avocats du candidat de l’APR et de Benno viennent de faire un recours, semble-t-il contre la validation des candidatures de Bassirou Diomaye Faye et de Cheikh Tidiane Dièye, concourant ainsi à la conservation finale du ballon entre les mains — ou les pieds ! — du Président Macky Sall, appelé en dernier recours.
A notre avis, cette démarche fait un peu désordre et dessert ce candidat du pouvoir en ce qu’elle lui fait endosser une présomption de crainte face à ses challengers surtout après qu’il a annoncé précédemment la collecte de plus de 3 700 000 parrains en faveur de sa candidature.
Cette confrontation intra opposition, d’une part, et entre l’opposition et l’APR/BENNO, de l’autre, est du pain bénit pour le pouvoir actuel, qui n’en demandait pastant.
Ainsi, en recalant une bonne partie des candidats de l’opposition au stade de la vérification des dossiers de parrainages, et tenté d’éliminer définitivement le plus représentatif d’entre eux, tout en validant les dossiers des candidats les plus improbables, on assiste à une sorte de sauve-qui-peut chez les recalés, réduits à demander l’arbitrage du Président Macky Sall « himself ». Et ce après l’avoir désigné comme le responsable de cette situation préélectorale délétère !
Ce faisant, cette opposition lui donne l’occasion de « prolonger les prolongations » en prenant le temps d’examiner ces nouvelles requêtes bien que fondées.
En effet, il nous parait évident que du temps sera nécessaire pour traiter toutes les réclamations et cela risque de peser sur les délais fixés, si l’on sait que la campagne électorale doit normalement démarrer dans 25 jours environ.
L’opposition — du moins une partie d’entre elle — ayant sollicité l’arbitrage de Macky Sall pourrait battre sa coulpe demain pour avoir remisé l’urgence du « dégagement » du pouvoir actuel qu’elle prônait au profit de l’ambition personnelle de certains de ses membres.
Refusant de s’unir sur la question du processus électoral, elle en a accepté les règles fixées par le pouvoir actuel dans le souci d’affaiblir l’opposition en la divisant.
En réalité, les ambitions personnelles des uns et des autres ont toujours prévalu. L’élimination d’Ousmane Sonko des listes électorales (il ne fait pas partie des 21 présélectionnés) n’avait pas suscité la levée de boucliers qu’on était en droit d’attendre de cette opposition, hormis venant de Yewwi Askan Wi, le « chacun poursoi » semblant être la ligne de conduite.
A la décharge des recalés, il faut considérer qu’empêcher un homme politique de compétir sous le motif qu’il n’est pas en capacité de réunir 45 000 signatures d’électeurs, est une forme de négation de sa représentativité et donc de mise à mort politique.
Cela est particulièrement vrai pour d’anciens premiers ministres comme Mme Aminata Touré et Cheikh Haguibou Soumaré, dont on peut sincèrement douter qu’ils ne puissent parvenir à réunir ce nombre de parrains, surtout qu’on ne leur donne aucun moyen d’établir leur propre vérité.
Mais si ces derniers demeurent convaincus que c’est le pouvoir en place qui est la source de leurs déconvenues, pourquoi s’adresser à ce même pouvoir pour les rétablir dans leur bon droit ? Pourquoi ne pas initier d’autres formes de luttes plus combatives ?
Il reste à évoquer le cas particulier d’Ousmane Sonko. Sera-t-il le 22ème candidat retenu ? Ses avocats viennent d’introduire un dernier recours qui devrait être traité dans les délais impartis par le Conseil constitutionnel.
« Les conditions voulues ou involontaires sont réunies pour un report du scrutin »
Entre le chassé-croisé entre la DGE et son mandataire, la réaction en demi-teinte de la Caisse des dépôts et consignations qui donne un reçu d’encaissement de la caution de Sonko et qui refuse par la suite de délivrer l’attestation y relative, au prétexte que ce dernier ne figure pas sur les listes électorales. Pourquoi avoir accepté de prendre les fonds dans ce cas ?
Si on osait la comparaison, on pourrait dire que tout cela ressemble plus au free jazz d’Ornette Coleman qu’au swing harmonique et policé d’Oscar Peterson.
In fine, nous avons la conviction que les conditions voulues ou involontaires sont réunies pour un report du scrutin.
Cela donnerait du temps supplémentaire aux acteurs politiques rétifs au changement véritable, pour peaufiner une stratégie d’immobilisation du pays, et du répit aux recalés pour se refaire.
A ce train, au motif de traitement adapté des réclamations, et compte tenu du nœud que constitue le Conseil Constitutionnel dans le processus, qui donne le point de départ de toutes la tâches à effectuer (impression des bulletins etc..) et de la campagne électorale, le respect total du calendrier des élections parait de plus en plus improbable.
Le président de la République, « clé de voute des institutions », est à son avantage. Face aux atermoiements des institutions chargées des élections, le sort du pays se retrouve entre ses mains non pas pour décider d’un report aux relents partisans mais pour accélérer le temps de traitement des réclamations que les ennemis de la République essaient de freiner des quatre fers. Eloigné de par lui-même du champ politique depuis l’annonce de sa non-candidature, Macky Sall redevient la « constante ». Pour combien de temps ?
Ayant de son propre chef renoncé à son « 2ème quinquennat », il lui revient, par conséquent, de veiller à la stabilité et à la paix sociale du pays qui sont une part essentielle du legs de ses prédécesseurs. L’heure est au changement, politique, économique, social et surtout générationnel.
Aujourd’hui, on observe avec effarement que des leaders politique en activité sous les présidents Senghor et Abdou Diouf sont encore sur la scène politique parce qu’ils ont su mettre en place les stratégies de repositionnement qu’il fallait.
L’urgence est de proposer à la jeunesse des perspectives claires de réalisation personnelle. Or les programmes politiques et économiques sont rangés dans les tiroirs des candidats alors que les jeunes posent comme condition d’octroi de leurs suffrages des orientations clairement « anti-système » soit, en plus clair, leur opposition au modèle politique, économique et social qui prévaut depuis l’accession de notre pays à la souveraineté internationale.
Le système, pour eux, ce sont tous les actes posés qui concourent à faire perdurer la pauvreté, le chômage, la corruption, les détournements de deniers publics sans prise de sanctions réelles, une justice à deux vitesses, la non prise en compte de la préférence nationale dans les politiques publiques, le copinage, des abandons de souveraineté dans l’exploitation de nos ressources minières et halieutiques.
Nous sommes donc à 24 jours du début de la campagne électorale, et le monde entier nous observe en riant sous cape.
Puissent les autorités et tous les acteurs en tenir compte pour faire honneur à la réputation du Sénégal sur la scène mondiale en termes de pays de la démocratie et des droits de l’homme !
par l'éditorialiste de seneplus, tidiane sow
MULTIPLE PHOTOS
LES ATOUTS DU PARTENARIAT CUBA-SÉNÉGAL
À l'heure où la Révolution cubaine souffle sur ses 65 bougies, son ambassadeur au Sénégal, Maydolis Sosa Hilton, dresse le bilan d'un demi-siècle de liens tissés entre les deux nations dans divers domaines clés - ENTRETIEN
À l'occasion des 50 ans de relations diplomatiques entre Cuba et le Sénégal, Maydolis Sosa Hilton, ambassadrice de Cuba à Dakar, revient dans cet entretien, sur le riche héritage de coopération qui unit les deux pays frères. Elle rappelle l'importance de la formation des professionnels sénégalais à Cuba, ainsi que l'aide médicale cubaine apportée face au Covid-19. L'ambassadrice détaille également les opportunités économiques à saisir dans des secteurs clés comme l'agriculture ou la santé. Elle évoque par ailleurs le leadership cubain récemment exercé avec succès au sein du G77.
Comment la Révolution Cubaine de 1959 a-t-elle influencé la politique et la société cubaines actuelles ?
L'histoire de Cuba est riche en luttes de notre peuple pour l'indépendance et la souveraineté.Nous dirons plutôt les luttes et les victoires du peuple cubain.Il faudrait remonter aux batailles de José Martí, notre héros national ;Antonio Maceo, Máximo Gómez et bien avant José de la Luz y Caballero qui nous ont appris à penser. Fidel Castro, Raúl Castro et bien d’autres combattants, guérilleros à leur époque, ont été très clairs sur le projet de Révolution que voulaient les Cubains.Je souligne seulement le plaidoyer d’autodéfense, appelé « l’histoire me reverra », dans lequel sont rassemblés les problèmes les plus urgents de l’époque.Il fallait résoudre les problèmes de la terre, de l’industrialisation, du logement, du chômage, de l’éducation et de la santé.
Et justement avec la Révolution, une solution a été trouvée.Logiquement, le processus révolutionnaire cubain est chaque jour renforcé, enrichi, à la recherche de solutions soutenables et inspiré par la grande définition de la Révolution donnée par Fidel : « La Révolution est un sentiment du moment historique ;Cela change tout ce qui doit être changé ;c'est la pleine égalité et liberté ;C’est être traité et traiter les autres comme des êtres humains ;C’est s’émanciper par nous-mêmes et par nos propres efforts ; c’est de défier les puissantes forces dominantes à l’intérieur et à l’extérieur de la sphère sociale et nationale ;C’est défendre des valeurs auxquelles on croit au prix de tout sacrifice ;c'est la modestie, l'altruisme, la solidarité et l'héroïsme ;c'est combattre avec audace, intelligence et réalisme ;Il ne s’agit jamais de mentir ou de violer les principes éthiques ;C’est une conviction profonde qu’il n’existe aucune force au monde capable d’écraser la force de la vérité et des idées.La révolution est unité, elle est indépendance, elle lutte pour nos rêves de justice pour Cuba et pour le monde, qui est la base de notre patriotisme, de notre socialisme et de notre internationalisme. » Comme justement Martí disait « Avec tous et pour le bien de tous »
Nous maintenons la révolution depuis 65 ans, malgré des années de blocus génocidaire qui, malgré la Poursuite et recrudescence de la politique de blocus ; les Effets de l’inscription de Cuba sur la liste unilatérale des États commanditaires de terrorisme, les Préjudices causés au secteur extérieur de l’économie cubaine Préjudices causés au commerce extérieur. Il faut souligner que Le blocus viole le droit international. Et il a une application extraterritoriale que provoque le rejet universel ainsi que l’opposition aux États-Unis.
A ce propos, nos remerciements au Sénégal pour son soutien au sein des Nations Unies ainsi que de l’Union Africaine.
Quels ont été les moments clés dans les 50 ans de relations diplomatiques entre Cuba et le Sénégal ?
Cinquante ans est une période très importante dans la vie. Un demi-siècle d'histoires partagées, de progrès et de renforcement de ce qui a été accompli jusqu'à présent. En ce qui concerne les étapes qui ont marqué les relations entre Cuba et le Sénégal, je me limiterai à citer quelques-unes :
L'ouverture de l'Ambassade de Cuba à Dakar en 2001, qui a maintenant 23 ans de façon ininterrompue.
La formation de jeunes professionnels sénégalais dans divers domaines de la science tels que la culture physique et le sport, la médecine vétérinaire, l'histoire de l'art, l’ingénierie mécanique, et l’agronomie.
Des échanges de visites de haut niveau, à savoir de niveau ministériel des Affaires étrangères, ainsi que de la Culture et d’autres secteurs.
La signature d'un accord-cadre de coopération en 2020 ainsi que l'entrée en vigueur de l'accord d'exemption de visa pour les passeports diplomatiques, officiels et de service en juillet 2022.
Des réunions des consultations politiques et inter-chancellerie, dont la dernière a eu lieu en février 2023.
Je sais que beaucoup des lecteurs pourront penser que les différentes visites de l’orchestra Aragon de Cuba rentrent dans ce cadre et je suis d’accord car ça fait partie aussi de la diplomatie culturelle.
Quelles sont les principales formes de coopération économique et culturelle entre Cuba et le Sénégal aujourd'hui ?
J'ai l'habitude de dire que la culture est la porte d'entrée de toute coopération bilatérale. Si nous définissons la culture, il n'y a pas de dictionnaire pour cela. Certainement, le secteur dans lequel Cuba et le Sénégal ont consolidé leurs liens historiques est la culture. Il n'y a pas un Sénégalais, quelle que soit sa génération, qui ne connaisse pas la musique cubaine. Sa similitude avec les rythmes sénégalais, et bien d'autres choses sont bien partagées.
Il existe des perspectives sur différents aspects du point de vue culturel qui peuvent contribuer à dynamiser le secteur économique commercial, fondamentalement ce qu'on appelle les industries culturelles. Il existe de grands potentiels des deux côtés, ainsi que la volonté de les concrétiser.
Nous avons mis à la disposition des autorités sénégalaises et d'autres acteurs intéressés les événements culturels internationaux qui auront lieu à Cuba. Il existe une offre commerciale attractive dans le secteur culturel dont nous envisageons d'élargir la diffusion.
Comment Cuba et le Sénégal collaborent-ils dans les domaines de l'éducation et de la santé publique ?
Comme je l'ai déjà mentionné, il y a des diplômés sénégalais à Cuba dans différents secteurs. De même, les deux pays ont signé des accords de coopération dans les secteurs mentionnés dans votre question, qui doivent être traduits en actions.
Il est gratifiant pour Cuba de pouvoir former des jeunes Africains et des jeunes des pays du Sud. Depuis notre ambassade, nous répondons aux demandes de soins médicaux à Cuba, car la reconnaissance internationale du système de santé cubain et la solidarité manifestée à cet égard sont bien connues. Je saisis cette occasion pour rappeler que les universités cubaines accueillent favorablement les demandes individuelles ou des gouvernements et d'autres institutions qui souhaitent contribuer à la formation des jeunes générations.
Quels sont les objectifs principaux de Cuba en tant que président pro-tempore du G77 et la Chine, et comment cela impacte-t-il les relations avec le Sénégal ? La révolution numérique et la transition énergétique furent les thèmes au coeur des débats de ce sommet. Quels en sont les succès et écueils rencontrés jusque-là ?
Le 15-16 septembre 2023, La Havane accueillait le Sommet des Chefs d'État et de gouvernement du G77 et de la Chine sur "Les défis actuels du développement : le rôle de la science, de la technologie et de l'innovation" a eu des résultats extrêmement positifs. Ce fut un grand succès.
Il a réuni plus de 1300 participants de 116 pays et de 12 organisations, agences et programmes du système des Nations unies. La Havane a accueilli des représentants de haut niveau de 33 pays d'Amérique latine et des Caraïbes, de 46 pays d'Afrique, de 34 nations d'Asie et de 3 pays d'Europe. Au total, 31 chefs d'État et de gouvernement, 12 vice-présidents, un grand nombre de ministres de différents portefeuilles et de nombreux autres dignitaires de haut niveau ont été accrédités.
Le G77 ne s'était pas réuni à haut niveau depuis longtemps. Vingt-trois ans s'étaient écoulés depuis le premier sommet historique du Sud à La Havane et dix-huit ans depuis le deuxième sommet du Sud au Qatar. Les résultats du sommet montrent qu'il s'agissait d'un événement nécessaire qui ne pouvait être reporté.
Ce fut un sommet austère, sans luxe ni gaspillage d'aucune sorte. Il a été organisé avec des ressources minimales en raison des graves limitations financières et matérielles que connaît notre pays, dans le contexte d'un blocus qui s'est intensifié à des niveaux sans précédent. Malgré cela, l'événement a été très productif.
C'était un événement transparent. Un débat approfondi, substantiel, sérieux et orienté vers l'action a eu lieu, impliquant plus de 100 chefs de délégation.
Les défis auxquels sont confrontées les nations du Sud ont été discutés de manière réaliste, ainsi que les moyens de remédier aux conséquences désastreuses de l'ordre économique international injuste actuel.
Les effets de la crise mondiale multidimensionnelle ont suscité une grande inquiétude : augmentation de la pauvreté, nombre croissant de personnes souffrant de la faim, flambée des prix due à une inflation galopante, multiplication des catastrophes climatiques.
Lors de cette réunion à La Havane, les membres du G77 ont clairement indiqué que le groupe ne resterait pas inactif face à la gravité de la situation actuelle.
Il ne s'agissait pas d'un simple sommet diplomatique ou protocolaire de plus, mais d'une réunion d'action pratique et d'une plateforme visant à promouvoir la réalisation des objectifs de développement durable.
La réunion a insisté sur la nécessité d'une réforme urgente et profonde de l'architecture financière internationale afin de permettre aux nations du Sud d'accéder équitablement aux financements nécessaires à la réalisation des objectifs de développement durable.
Les mesures coercitives unilatérales prises à l'encontre de plusieurs membres du groupe ont été fermement condamnées.
Les membres du groupe se sont engagés à redoubler d'efforts pour exiger l'élimination de ces mesures, qui sont contraires au droit international et à la Charte des Nations unies.
De nombreuses délégations ont fermement rejeté le blocus imposé par les États-Unis à Cuba et ont demandé l'exclusion de notre pays de la liste fallacieuse des États soutenant le terrorisme. Cuba est reconnaissante pour ces précieuses déclarations.
La déclaration finale adoptée reflète les principales questions abordées et les actions pratiques convenues. Elle constitue un guide pour l'action du G77 et de la Chine.
La déclaration comprend des actions pratiques, parmi lesquelles le 16 septembre est déclaré Journée de la science, de la technologie et de l'innovation dans le Sud. Et en ce sens, nous pouvons nous féliciter de la récente adoption par consensus à l'Assemblée générale des Nations Unies de la résolution qui fait du 16 septembre la Journée internationale de la science, de la technologie et de l'innovation pour le Sud.
- Les projets et programmes de coopération triangulaire visant à améliorer l'accès des pays en développement à des ressources plus nombreuses et de meilleure qualité pour la mise en œuvre d'initiatives techniques et scientifiques seront encouragés.
Le groupe est sorti du sommet plus uni, plus fort et donc mieux à même de renforcer sa position en tant qu'acteur pertinent dans les discussions internationales.
De nombreuses expressions de gratitude ont été adressées au peuple cubain pour son hospitalité, à Cuba pour son leadership et la conduite réussie de la présidence du G77, ainsi que pour la solidarité et la vocation humaniste de la Révolution.
Nous apprécions profondément ces expressions de soutien à Cuba.
Quelle est la position de Cuba sur les défis mondiaux tels que le changement climatique et la pandémie de Covid-19 ?
Les défis mondiaux sont divers.Plus que de faire référence à ce qui pourrait arriver, nous pouvons aujourd'hui montrer avec fierté l'immense capacité de Cuba à faire face à des défis de l'ampleur d'une pandémie, comme celui du Covid-19. Cuba a réussi à créer 5 candidats vaccins et à en immuniser notre population avec 3. Nous sommes le premier pays au monde à réussir à vacciner la population pédiatrique.Tout cela grâce à nos hommes de science et à tous les efforts du gouvernement et du peuple cubains pour réussir à affronter ce moment difficile qu'a vécu l'humanité et dont nous ne sommes pas encore sortis.Cela prend une importance encore plus grande si l’on tient compte du fait que Cuba est un pays dont la population vit depuis plus de 60 ans sous un blocus économique, commercial et financier strict, sans précédent.Malgré le blocus, Cuba a maintenu sa solidarité avec les pays qui ont demandé notre aide.Sur le continent africain, 12 brigades médicales du contingent « Henry Reeve » étaient présentes.Et gardez précieusement ce nom car il pourrait faire l’objet d’une autre interview.
Sur la base des demandes formulées par certains gouvernements face à l'épidémie de COVID-19, Cuba a préparé 58 brigades pour faire face au Covid-19 dans 42 pays. Le Covid-19 a laissé de nombreuses leçons.Mais l'une d'entre elle était sans aucun doute la validité de la pensée de Fidel Castro, leader historique de la Révolution cubaine, lorsqu'il déclarait très tôt : « L'avenir de notre pays doit nécessairement être un avenir d'hommes de science ».
Quelles opportunités d'investissement et de commerce existent actuellement entre Cuba et le Sénégal ?
Cuba et le Sénégal disposent tous deux d'une offre commerciale variée, ainsi que d'un portefeuille très diversifié d'opportunités d'investissement étranger, de sorte que les opportunités pour les deux pays d'élargir et de diversifier leurs relations commerciales sont totalement viables, en mettant en valeur les secteurs de la culture, de l'agro-industrie, l’industrie manufacturière, la pharmacie, la cosmétique, la construction et les énergies renouvelables. Chaque année, Cuba organise la Foire Internationale de La Havane, un espace commercial d'excellence où se rencontrent plusieurs pays, des entreprises de premier plan et des hommes d'affaires, non seulement intéressés par le marché cubain.La foire est l'un des caractéristiques les plus importants de la région. La participation des acteurs économiques sénégalais est la bienvenue.En 2022, la Chambre de Commerce, d'Agriculture et d'Industrie de Dakar était présente à l'événement.Nous espérons que d'autres seront motivés.Nous devons travailler ensemble pour renforcer les liens également d’un point de vue économico-commercial.
Comment voyez-vous l'évolution future de la politique étrangère de Cuba, en particulier en relation avec l'Afrique ?
Les liens historiques qui unissent Cuba et l’Afrique sont anciens.
Lorsque l'on dit que les relations de Cuba avec l'Afrique sont de sang, on fait allusion à deux dimensions: celle qui provient des gènes laissés par les Africains et leurs descendants à Cuba et celle qui réside dans le sang généreux que nous avons versé ensemble pour libérer l'Afrique du colonialisme et de l'apartheid.
Plus d'une fois, par la voix de Fidel, nous nous sommes déclarés fièrement latino-africains. Et conformément à la reconnaissance de cette identité, le gouvernement a activement promu des initiatives en faveur des peuples de ce continent et de la défense de l'Afrique dans tous les cas de figure possibles.
Plus d'un million d'enfants africains ont été emmenés à Cuba pour devenir des esclaves forcés, qui ont apporté des singularités au génome cubain et ont également contribué de manière décisive à la formation de notre identité en tant que peuple. Leur culture ancestrale, leurs religions, leurs coutumes apportent force, couleur, résistance et créativité au puissant « ajiaco » que nous sommes.
"Cuba est la fille du sang africain, et nous avons reçu d'elle des valeurs fondamentales qui expliquent notre propre existence ; je pense surtout à la résistance face à l'adversité, qui a été prouvée tant de fois tout au long de notre histoire".
Nos dirigeants ont toujours regardé les nations africaines avec le respect, l'admiration et l'affection des frères. Il est indéniable que, parallèlement au processus révolutionnaire cubain, dans les années 50 et 60 du siècle dernier, ait émergé une génération de jeunes dirigeants africains, de brillants intellectuels et presque tous partisans radicaux de l'indépendance, qui ont ouvert la voie au l'indépendance de leurs pays, des nations avec une pensée émancipatrice très proche de leurs contemporains cubains.
En 2023, le chef de l'État s'est rendu en Angola, au Mozambique, en Namibie et en Afrique du Sud, où il a participé, en sa qualité de président intérimaire du groupe G77 plus Chine, au 15ème Sommet BRICS, dans le cadre du Dialogue BRICS Plus. Au cours de sa tournée sur le continent africain, le président cubain a eu des entretiens officiels avec ses pairs, avec lesquels il a souligné les liens historiques entre les pays et a confirmé la volonté de les renforcer.
De meme notre vice-président, Salvador Valdez Mesa a visité le Ghana, la Guinée Bissao, le Rwanda et l’Ethiopie. Ça montre la continuité de nos relations historiques avec les nations sœurs africaine.
Comment expliquez-vous la barbarie humaine qui se déroule au xxi siècle à Gaza ? On a vu l’Afrique du Sud porter le combat juridique contre Israël. Quelles perspectives envisage Cuba ? Le G77+ -Chine ?
De la minute que l’Afrique du Sud a fait sa déclaration, les autorités cubaines ont soutenu cette demande. Je me permets de vous partager des informations publiques qui valident notre position.
Le ministère des Relations extérieures de la République de Cuba a réitéré sa vive inquiétude devant l’escalade de violence continue que mène Israël dans les territoires palestiniens illégalement occupés, en violation flagrante de la Charte des Nations Unies et du droit international, dont de nombreuses résolutions de l’ONU.
Egalement, condamne énergiquement, une fois de plus, l’assassinat de civils, notamment de femmes, d’enfants et de travailleurs humanitaires de l’Organisation des Nations Unies, les bombardements systématiques visant la population civile palestinienne et la destruction de logements, d’hôpitaux et d’infrastructures civiles.
Chaque minute d’impunité, de passivité, de double standard ou de silence coûtera encore plus de vies innocentes.La communauté internationale doit agir maintenant. Cuba réitère sa solidarité invariable avec la cause palestinienne et réaffirme qu'elle ne fera jamais partie des indifférents. Dans les circonstances actuelles, la protection de la population civile est une priorité absolue.