SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
5 février 2025
NOS COMPATRIOTES BÉNÉFICIENT DE MESURES PRIVILÉGIÉES À L’ÉTRANGER
L’État ne compte pas lésiner sur les moyens pour faciliter la mobilité des Sénégalais dans le monde, offrir de meilleures perspectives aux jeunes, mais aussi mieux encadrer la migration. C’est la conviction exprimée, le Ministre des affaires extérieures
L’État ne compte pas lésiner sur les moyens pour faciliter la mobilité des Sénégalais dans le monde, offrir de meilleures perspectives aux jeunes, mais aussi mieux encadrer la migration. C’est la conviction exprimée, dans cette interview accordée au journal « Le Soleil », par le Ministre auprès du Ministre des Affaires étrangères, chargé des Sénégalais de l’Extérieur, Annette Seck Ndiaye.
Les phénomènes migratoires prennent de l’ampleur dans notre pays et préoccupent les populations. Qu’est-ce qui explique, selon vous, cette situation ?
Il faut reconnaître que l’année 2023 a été marquée, pour le Sénégal, par un phénomène migratoire avec notamment la migration irrégulière. Le Sénégal est un pays à forte mobilité. Il est, à la fois, une terre d’accueil, de départ et de transit. Mais, cette année, nous avons enregistré une forte vague passant par la voie maritime, avec des embarcations de fortune. Les trafiquants font croire aux personnes transportées qu’elles peuvent atteindre leur destination au bout de trois à quatre jours ; ce qui ne cadre pas avec la réalité. La traversée n’est pas facile avec une embarcation en bois pouvant contenir au moins 100 personnes. Nous avons, cette année, de nouveaux profils. Nous avons constaté, sur le terrain, la présence d’un nombre important de femmes, de mineurs et des enfants de 12-13 ans.
Des chiffres effarants sont avancés avec l’émigration clandestine. Quelle en est votre lecture ?
Il est assez difficile d’avancer des chiffres exacts. Certaines données fournies par des Organisations non gouvernementales (Ong) et la presse ne sont pas basées sur des données factuelles. Soit elles s’appuient sur le nombre de rescapés qui ont su contourner des zones de surveillance, soit sur le nombre de personnes qui ont pu embarquer à bord de ces pirogues. Mais, toujours est-il que ce sont des chiffres approximatifs. Au Ministère des Affaires étrangères, les informations dont nous disposons portent généralement sur les arrivées de pirogues. Mais, ce que nous pouvons dire, c’est que nous avons constaté une forte migration en provenance de l’Afrique de l’Ouest. Et dans cette lignée, notre pays sert de transit. Si 80 % des occupants de ces pirogues sont des Sénégalais, au moins 20 % sont originaires de la sous-région. Dans le cadre de nos missions, nous les ramenons vu qu’ils viennent tous du Sénégal, même s’ils ne sont pas tous des Sénégalais. Mais, nous déplorons les pertes en vies humaines.
Malgré ces décès, des traversées vers l’Espagne continuent de plus belle.
Quelles sont les stratégies développées par votre Département pour lutter contre ce phénomène ?
Il faut dire que l’État n’a eu de cesse de renforcer le dispositif de lutte contre la migration irrégulière qui existe depuis 2005. Il a mis en place, en 2022, un Comité interministériel de lutte contre l’émigration clandestine (Cilec) rattaché au Ministère de l’Intérieur. À travers cette Stratégie nationale de lutte contre l’émigration irrégulière, soutenue par des partenaires, ce comité assure la coordination de toutes les parties prenantes en vue d’agir dans la prévention à la prise en charge des migrants. Les forces de défense et de sécurité jouent aussi un rôle important. Lorsque des pirogues sont arraisonnées, par exemple, par la marine marocaine, ils informent notre mission diplomatique à travers nos deux Consulats qui se trouvent à Casablanca et à Dahla. Beaucoup de mouvements de personnes sont enregistrés dans cette partie sud du Royaume chérifien. Nous procédons à leur identification avant d’assurer leur rapatriement dans les meilleures conditions. Nous avons pu mettre en place, sur l’ensemble du territoire, ce qu’on appelle des Bureaux d’appui, d’orientation et de suivi (Baos) des migrants. Ils nous permettent de recevoir des migrants de retour et de faciliter leur réinsertion dans le tissu social et économique du pays.
Qu’est-ce qui explique, à votre avis, ces départs massifs malgré le dispositif mis en place par l’État ?
Je pense que les sociologues sont mieux placés pour nous édifier sur les causes profondes. Mais, une pression sociale, dans un contexte mondial difficile, peut exacerber cette envie de partir. Le Sénégal a vécu la crise sanitaire qui a affecté le monde entier et fragilisé des économies. La crise en Ukraine a eu également ses impacts sur le renchérissement du coût de la vie. Des difficultés économiques sont notées dans les pays de départ de ces candidats de même que dans les pays d’accueil. Plus aucun Gouvernement, en Europe par exemple, n’accepte cette importante migration. Elle n’est plus en mesure d’absorber cette main-d’œuvre et mise sur une migration ciblée et choisie. La Turquie, par exemple, entretient avec le Sénégal de bonnes relations diplomatiques. Mais, depuis l’année dernière, elle a durci sa politique migratoire. Elle s’adresse à tous les peuples. Des Sénégalais, arrivés en Turquie avec un visa à court séjour, prennent l’option d’y rester pour développer leur business, mais aujourd’hui, la Turquie n’accepte plus, par exemple, la présence d’irréguliers sur son territoire. J’effectue des déplacements pour que nos compatriotes puissent bénéficier d’un traitement particulier. En 2020-2021, grâce à l’intervention du Président de la République, 400 titres de séjour humanitaires ont été accordés à des Sénégalais. C’est un privilège accordé au Sénégal grâce à la qualité de notre relation de partenariat. Notre souci est que les Sénégalais puissent voyager et, par conséquent, nous devons travailler à ce que l’accès au visa soit facilité. La mobilité fait partie des droits de l’homme, mais elle doit être organisée. De ce fait, nous avons la responsabilité de surveiller nos côtes. Elles ne doivent être ni des zones de départ ni des zones d’accueil de migrants irréguliers.
Des Sénégalais établis à l’étranger se plaignent de leurs situations précaires. Certains évoquent des difficultés pour l’obtention de papiers légaux. Qu’est-ce qu’il y a lieu de retenir ?
Il faut qu’on se dise aussi la vérité. Ces pays sont souverains. Maintenant, il faut reconnaître que le Sénégal fait partie des privilégiés dans certains pays d’accueil. Il est accordé à notre pays des avantages que beaucoup n’ont pas. Lors des missions d’identification, nous nous rendons compte que sur 10 personnes, trois sont des Sénégalais. C’est parce que nous avons une diplomatie très respectée dans le monde. Nous discutons régulièrement avec nos homologues, pour que nos compatriotes bénéficient de mesures privilégiées, mais surtout pour être régularisés. Des pays comme l’Espagne étaient très tolérants en matière de migration. Avec des centres de rétention, des migrants pouvaient y séjourner de façon provisoire. Mais, certains choisissent d’y rester, dépassant les délais requis et perdent leur éligibilité au séjour régulier. J’ai vu plusieurs de nos compatriotes dans des conditions indescriptibles dans plusieurs pays. Des maisons d’accueil, comme Keur Serigne Touba, ne peuvent plus tenir, que ce soit en Italie ou en Espagne.
Le Président de la République est au terme de son mandat. Il lui est prêté un bilan matériel reluisant. En perspective du scrutin de février 2024, est-ce que la coalition présidentielle a des chances d’assurer la continuité ?
Je répondrai, bien entendu, par l’affirmative en tant que membre de la mouvance présidentielle, mais aussi en tant que présidente du Conseil départemental de Sédhiou. Je suis fière d’être la première femme élue et la première femme ministre de la région. Je voudrais saisir l’occasion pour remercier le Chef de l’État, Macky Sall, et lui rendre hommage. Par ailleurs, je dirai que j’ai confiance au candidat de la coalition présidentielle, Amadou Ba. Il a le profil, l’expérience qu’il faut et les compétences nécessaires. Je pense que le Sénégal doit préserver et consolider cette stabilité et cette démocratie majeure que beaucoup de pays lui envient. Une grande démocratie suppose une multiplicité des candidatures. J’ose croire qu’au soir du 25 février, les Sénégalais sauront faire le bon choix. Pour en revenir au bilan du Chef de l’État, dans une de mes contributions, j’avais écrit : « Monsieur le Président de la République, la Casamance vous dit merci ». Je suis bien placée pour apprécier ce mandat au niveau régional. Et je dis toujours que c’est par l’entremise du Président de la République que la décentralisation a véritablement pris forme dans notre pays. Il a réussi le désenclavement des régions grâce à des politiques efficaces, notamment avec l’Acte 3 de la Décentralisation. Il a fait passer des terroirs de l’indigence à l’émergence. Tout le monde sait que la Casamance était une des zones les plus enclavées. Mais, le Chef de l’État a su poser des jalons importants, avec notamment la construction du pont de Farafenni qui ouvre automatiquement cette partie sud du pays. Les populations se sentaient complètement affectées par cette enclave historique avec la Gambie. Aujourd’hui, vous quittez Dakar le matin et vous êtes en Casamance dans l’après-midi. Alors que dans le passé, vous passiez la nuit en Gambie.
Ces réalisations peuvent-elles impacter le développement de cette partie sud du pays ?
Ce pont de l’ouverture a facilité la traversée de l’enclave gambienne. Elle favorise aussi la circulation des personnes et des biens entre le nord et le sud du Sénégal. Le Président de la République a toujours estimé qu’on ne peut pas développer la verte Casamance, le grenier du Sénégal, sans des infrastructures routières. La région de Sédhiou est, par exemple, le premier producteur d’anacarde, le deuxième producteur de banane après la région de Tambacounda et le troisième producteur de riz pluvial. Donc, je dis, de manière honnête, que le bilan du Chef de l’État est visible et mesurable. Nous qui habitons dans les terroirs pouvons le certifier. Je suis convaincue que des régions comme Sédhiou, considérées comme les plus pauvres, vont connaître un essor économique.
Le Chef de l’État a toujours insisté sur la nécessité de promouvoir un Sénégal uni et indivisible, mais des discours ethnicistes sont de plus en plus notés. Votre avis ?
Je puis vous dire que la Casamance est la seule région où vous pouvez trouver toutes les ethnies du Sénégal. Malgré l’enclavement qui a toujours existé, c’est donc la seule région où les discours ethnicistes n’ont pas leur raison d’être. Bien entendu, la Casamance a été affectée par des conflits armés liés à des frustrations ou à des questions purement sociologiques, mais c’est dommage qu’on cherche à utiliser cette région politiquement pour promouvoir un discours visant une discorde nationale. Les populations n’adhèrent pas à ce discours. Il ne faudrait pas que l’on confonde l’adhésion à une idéologie politique aux convictions des populations. On ne doit pas chercher à isoler la Casamance par un discours négatif. Je pense qu’il faut promouvoir un discours d’ouverture, de paix et de cohésion sociale. La Casamance est riche de sa diversité culturelle et ethnique. Toutes les langues nationales y sont bien parlées. Je suis le fruit de ce métissage culturel, je peux le certifier. J’appartiens à la communauté lébou avec des parents nés en Casamance, mais je considère que je suis Sénégalaise. Je souhaite que l’on puisse aller vers les élections dans le calme, dans la maturité. Quand on regarde la ceinture de feu qui nous entoure, il y a de quoi souhaiter la paix et la sérénité des esprits.
par l'éditorialiste de seneplus, alymana Bathily
EN ATTENDANT LE VOTE DES DJINNÉS
EXCLUSIF SENEPLUS - L'on se demande si l’ensemble de la procédure de vérification des parrainages n’a pas fonctionné selon un plan conçu pour ouvrir la voie à Amadou Ba. Il s'agit pour « la mouvance anti-système » de désigner un candidat unique
Alymana Bathily de SenePlus |
Publication 19/01/2024
Le système démocratique, « le pouvoir du peuple par le peuple et pour le peuple » ne peut que prospérer dans un Etat de droit. C’est-à-dire quand les pouvoirs, l’Exécutif, le Législatif, et le Judicaire, ainsi que l’administration publique, sont soumis aux règles et règlements du Droit. Quand les libertés des citoyens, la liberté d’aller et venir, la liberté d’expression et d’opinion notamment, sont respectées et protégées.
Nous assistons au Sénégal ces dernières années, singulièrement depuis l’avènement de Pastef et d’Ousmane Sonko, à une remise en cause de l’Etat de droit et des libertés par l’Etat lui-même, qui nous ramène à l’ère du parti unique sous Senghor.
Les rassemblements publics sont réprimés violemment au besoin par l’introduction d’« hommes armés, habillés en civil, aux côtés des forces de l’ordre » ainsi qu’on l’a vu pendant les émeutes de Mars 2021 déjà ainsi que pendant celles de Juin 2023, comme l’ont documenté Amnesty International et le quotidien français Le Monde.
On a assisté alors à la coupure de la fréquence de radiotélévisions accusées faussement de diffuser des contenus subversifs, à l’arrestation des journalistes indépendants et à la coupure de l’Internet.
Plus de 1 000 personnes ont été détenues au cours de cette période pour « délit d’opinion » si ce n’est simplement pour participation à une manifestation publique. La plupart de ces personnes sont encore en prison.
Les manifestations publiques des partis politiques et des organisations de la société civile sont désormais systématiquement interdites et les médias, publics et privés, sont sous étroite surveillance.
Ousmane Sonko, le dirigeant du principal parti d’opposition, est en détention depuis le 29 juillet dernier pour "appels à l'insurrection et complot" après avoir été « barricadé chez lui pendant 55 jours. Puis son parti a été dissous.
Sa candidature à l’élection présidentielle vient d’être déclarée irrecevable par le Conseil constitutionnel.
Des élections libres et transparentes ?
Comment dans ces conditions, l’élection présidentielle du 25 février 2024 peut-elle être libre et transparente ?
D’autant plus que le système parrainage des candidats, introduit par le président Macky Sall dès 2018 a été maintenu avec la seule caution des partis politiques ayant pris part au « dialogue national ».
La Cour de justice de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) avait pourtant ordonné d’y mettre fin car « il viole le droit de libre participation aux élections ».
Le remplacement par décret présidentiel en novembre de l’ensemble des membres de la Commission Electorale Nationale Autonome (CENA) à la suite de l’injonction de son président à l’endroit de la Direction Générale des Elections de remettre les fiches de parrainage au candidat Ousmane Sonko, est venu ajouter à l’état de non droit.
La procédure et la méthode de contrôle des parrainages par le Conseil constitutionnel n’ont pas contribué à rassurer l’opinion.
A partir de quel fichier électoral la Commission de Contrôle des Parrainages du Conseil Constitutionnel a -t-il travaillé puisque la Commission électorale nationale autonome (CENA) indique que celui disponible sur son site internet n’est pas à jour ?
« La question qu'on se pose c'est à quel fichier faut-il se fier, quel est le fichier qu'utilise le Conseil constitutionnel pour contrôler le parrainage ? », s’interrogera ainsi l’ancienne Première ministre, madame Aminata Mimi Touré.
Pourquoi ne l’a-t-on pas mis à la disposition de la CENA et des candidats conformément à l’article L6 du Code électoral qui dispose que « la CENA ainsi que les partis politiques légalement constitués ont un droit de regard et de contrôle sur la tenue du fichier » ?
Pourquoi refuse-t-on d’agréer la demande réitérée ces dernières années de l’opposition auprès de la Direction Générale des Elections et du Conseil constitutionnel d’auditer le logiciel de contrôle des listes de parrains ?
Pourquoi n’a-t-on pas ouvert les fichiers électroniques des parrains présentés sur clef en présence des mandataires des candidats ?
Dès lors, le soupçon s’est installé aussi bien parmi les candidats qu’au sein de l’opinion.
Si bien qu’on se demande si l’ensemble de la procédure de vérification et de contrôle des parrainages n’a pas fonctionné selon un plan conçu pour ouvrir la voie à M. Amadou Ba, le dauphin du président Macky Sall. Il s’agit d’assurer la victoire de M. Amadou Ba au premier tour. Rien de moins !
Le contrôle des parrainages par le Conseil constitutionnel a ainsi abouti à l’élimination d’Ousmane Sonko de l’élection grâce à la mise au pas de la CENA et l’instrumentalisation de la Direction Générale des Elections puis de la Caisse de Dépôts et Consignation.
Elle a aussi permis d’écarter des candidats tels Aminata Mimi Touré, Bougane Dany Gueye et Hadjibou Soumaré susceptibles de ponctionner l’électorat APR /Benno.
Auparavant la période de révision exceptionnelle des listes électorales s’est étendue sur seulement un mois - 6 avril au 6 mai 2023 -, ce qui a empêché l’inscription massive des jeunes, particulièrement sensibles aux discours de Pastef et de l’opposition dite antisystème.
Il y a eu aussi la diabolisation d’Ousmane Sonko et de Pastef accusés tout à tour de « terroristes » affiliés au MFDC et de salafistes financés par le Qatar, avant que le parti ne soit interdit et son leader jeté en prison.
Et voici que l’on s’apprête à confirmer la candidature de monsieur Karim Wade dont la nationalité française n’a pourtant été dénoncée que ces derniers jours suite à l’intervention expresse du Premier ministre français.
Dans le même temps, on va rejeter les candidatures de Bassirou Diomaye Faye et de Cheikh Tidiane Dieye à la demande du candidat Amadou Ba.
En attendant le vote des djinnés
Il faut prendre très au sérieux la volonté désespérée du vieux système françafricain de survivre en faisant gagner son candidat au premier tour.
Tout y passera après qu’on ait choisi les challengers de monsieur Amadou Ba : de la distribution parcimonieuse des cartes d’électeurs, aux erreurs sur les cartes d’électeurs, aux cartes d’électeurs estampillées invalides, à l’établissement en catimini de la carte électorale par les seuls services du ministère de l’Intérieur jusqu’au chaos organisé dans les communes jugées favorables à l’opposition.
Il faut se souvenir de la réélection à la surprise générale au premier tour du président Abdoulaye Wade pour un second mandat en 2007 avec 55, 86% des voix, comme son camp l’avait prédit. Le directeur de campagne du président Wade était alors son Premier ministre, un certain Macky Sall. La surprise a été tellement grande qu’on y a vu la main des djinnés en faveur du président.
Il y a aussi l’élection pour un deuxième mandat du président Macky Sall, le 24 février 2019.
Le président Abdoulaye Wade avait alors averti qu'en visant une réélection "au premier tour", Macky Sall, créait «de graves dangers de déstabilisation du Sénégal, dans la violence".
Dans ces conditions, tenant compte de la volonté du camp de l’APR/Benno de faire gagner vaille que vaille son candidat au premier tour, l’opposition devra en finir avec les récriminations et les interpellations et se regrouper d’ores et déjà autour d’un seul candidat.
Il faut se souvenir que c’est l’échec de la candidature unique de l’opposition regroupée au sein de Benno Siggil Senegaal qui a laissé libre cours au candidat Macky Sall en 2012.
Il s’agit aujourd’hui, en tous cas pour Pastef et les partis et organisations de la société civile de « la mouvance anti-système », de désigner son candidat unique dès que la candidature d’Ousmane Sonko sera définitivement empêchée, c’est-à-dire dès ce 20 janvier 2024.
Tous les partis et mouvements devront ensuite participer à la campagne électorale de ce candidat unique.
C’est la seule voie pour la victoire du parti de la souveraineté du Sénégal et de l’Afrique.
RUFISQUE PERD SON TRIBUNAL…POUR DIAMNIADIO
Encore un coup porté à la vieille ville, Peu de Rufisquois savent que, dans quelques semaines, ils devront se rendre…à Diamnadio pour bénéficier des prestations du service public de la justice.
Peu de Rufisquois savent que, dans quelques semaines, ils devront se rendre…à Diamnadio pour bénéficier des prestations du service public de la justice. En effet, la vieille ville, qui fut l’une des seules quatre communes de notre pays durant la colonisation, va perdre son tribunal départemental au profit de la cité émergente de Diamnadio. Un énième coup porté à cette ville qui n’aura bénéficié d’aucun avantage sous le régime du président Macky Sall. Ironie du sort, le projet de modernisation de la justice porté par l’Etat et initié par l’ancien Garde des Sceaux Me Malick Sall à partir de 2021 pour un montant de 250 milliards de francs a été géré par un fils de Rufisque, le Pr Ismaïla Madior Fall en l’occurrence, qui n’a pu rien faire pour arrêter le projet de délocalisation du tribunal.
Le député-maire de Rufisque, Dr Oumar Cissé, a reçu une volée de bois vert le 20 décembre dernier lorsqu’il a osé dénoncer devant le Premier ministre Amadou Ba le sort de sa ville sous le régime du président Macky Sall. « Rufisque, le cimetière des projets inachevés du régime de Macky Sall ». Ces propos de Dr Oumar Cissé sonnaient comme une humiliation à l’endroit du Premier ministre qui pensait se pavaner dans la vieille ville pour dévoiler le Programme spécial de voirie urbaine et d’assainissement pour le département de Rufisque d’un coût de 80 milliards de francs. Conspué par des Apéristes et militants de BBY, l’édile de Rufisque n’avait pas pu continuer son discours. Il a boudé la suite de la cérémonie. Pourtant, nombre de ces détracteurs du député-maire vont souffrir dans quelques semaines pour bénéficier des prestations du service public de la justice. Ils devront en effet se débrouiller pour aller jusqu’à Diamnadio pour chercher certains documents délivrés par la justice ou pour assister à des procès voire effectuer certaines procédures judiciaires. Le transfert du tribunal de Rufisque à Diamnadio n’a pas été encore rendu officiel dans la ville. Peu de Rufisquois sont donc au courant de ce projet qui entre dans le cadre de la modernisation de la justice financée par l’Etat à hauteur de 250 milliards pour la construction de 69 ouvrages dans le secteur de la justice dans la période 2020 à 2027. Cette délocalisation passe mal pour le Rufisquois Aziz Faye. « Nous ne saurions comprendre cette décision de l’Etat du Sénégal. C’est un manque de considération notoire pour Rufisque et ce que notre ville a fait pour l’histoire du Sénégal. Si l’Etat peine à trouver un espace d’un hectare à Rufisque pour construire le nouveau palais de justice pour la ville, il pouvait raser le site actuel du tribunal pour construire du neuf en respectant l’architecture historique du bâtiment. Surtout qu’il pouvait y avoir une collaboration avec la mairie de Rufisque pour voir au niveau du patrimoine historique de la ville où nous notons beaucoup de bâtiments en ruine qui pouvaient faire l’affaire. Et pourquoi pas édifier le bâtiment au niveau de l’Ecole nationale des postes en décrépitude ? » enrage Aziz Faye. Et de dénoncer le manque de leadership des responsables politiques rufisquois de la mouvance présidentielle. « Ils ne nous servent à rien du tout ! » vocifère-t-il.
Rufisque, un chef-lieu de département sans tribunal
Ce qui sidère nombre de Rufisquois au fait de cette affaire, c’est que la délocalisation va faire de sorte que Rufisque sera l’un des rares chef-lieu de département à ne pas disposer d’un tribunal départemental ou d’instance. A Rufisque, certains n’ont pas manqué de pointer du doigt l’ancien ministre de la Justice, Pr Ismaïla Madior Fall, accusé de n’avoir rien fait pour stopper le processus de délocalisation du tribunal de la ville vers Diamniadio. Seulement, un proche collaborateur de l’actuel ministre des Affaires étrangères tient à le dédouaner. Ce dernier explique qu’Ismaïla Madior Fall a trouvé le dossier déjà lancé par son prédécesseur Me Malick Sall. Un projet de l’Etat pour la modernisation de la justice. A l’instar d’autres départements choyés, Rufisque devait disposer d’un palais de justice tout neuf pour remplacer l’existant très vétuste, étroit et, surtout faisant l’objet des complaintes des magistrats, des travailleurs de la justice et des usagers de la vieille ville. D’après ce proche d’Ismaïla Madior Fall, au départ, l’Etat voulait implanter la nouvelle infrastructure dans le périmètre communal. Mais il s’est heurté à une disponibilité foncière d’un hectare. Finalement, il a été convenu de transférer le projet sur Diamnadio. Et de l’accoler au Centre de formation des métiers judiciaires dans le cadre du Projet d’appui à la justice civile et commerciale (JUDICOM) financé par l’Agence française de développement (AFD) pour assurer une formation initiale et continue des acteurs. Ce projet nécessitait une disponibilité foncière de 6 hectares et un redimensionnement à l’image du centre de formation similaire basé à Yamoussoukro qui avait fait l’objet d’un benchmarking des services de l’ancien ministre de la Justice, Ismaïla Madior Fall. Aux dernières nouvelles, le Centre serait délocalisé à côté de l’Ecole nationale de l’administration pénitentiaire (ENAP) de Diamnadio.
Ismaila Madior Fall esquive, Dr Oumar Cissé en colère
Ismaïla Madior Fall a confirmé la délocalisation du tribunal de Rufisque à Diamniadio. « Absolument, le projet existe. Le palais de Justice de Diamniadio contiendra l’actuel tribunal d’instance et le futur tribunal de grande instance de Rufisque » a répondu l’actuel ministre des Affaires étrangères à notre interpellation. Sur les conséquences pour les Rufisquois qui seront obligés de se déplacer jusqu’ à Diamniadio pour obtenir des services de la justice, ils e bornera à dire que « ça c’est un autre problème ».
Mais, pour le maire Dr Oumar Cissé, « c’est un énorme problème. C’est surtout un manque de considération du régime de Macky Sall à l’endroit de Rufisque et à ses populations. Rufisque au vu de son histoire continue de subir un affront qui a débuté depuis 2012. Listez-moi une seule réalisation achevée de Macky Sall et de son régime à Rufisque. Le tableau affiche zéro réalisation pour Rufisque. On ne cherche qu’à tuer tout simplement cette ville » soupire notre interlocuteur. Le député-maire ne décolère pas lorsqu’il fait comprendre que c’est une ville de 400.000 habitants et qui connait une dynamique démographique, la deuxième derrière Mbacké qui perd, en tant que chef-lieu de département, son tribunal. « Sous peu, les Rufisquois devraient rallier Diamniadio en intégrant dans leurs déplacements, le transport et la restauration pour divers services recherchés au niveau du Palais de Justice. C’est une aberration et un manque de sérieux notoire du régime de Macky Sall à l’endroit de Rufisque. Nous dénonçons fortement cet état de fait, mais nous nous battrons pour la survie de Rufisque » conclut Dr Oumar Cissé.
BA-DIONNE, LA GUERRE DE SUCCESSION
La bataille pour le leadership de l'APR est déclarée. En affrontant son challenger Dionne, Amadou Ba joue bien plus que sa candidature à la présidentielle : c'est le leadership du parti majoritaire qui se joue dans cette confrontation fratricide
Si les candidatures de Mahammad Boun Abdallah Dionne et d’Amadou Ba sont validées par le Conseil constitutionnel, les deux Premiers ministres - l’ancien et l’actuel - vont se livrer une bataille épique avec comme premier enjeu le contrôle du parti présidentiel... Un parti que Macky Sall entend toutefois conserver envers et contre tout !
Une liste de vingt et un candidats a été publiée par le Conseil constitutionnel après l’exercice de contrôle des dossiers de parrainages. Mais il va falloir attendre demain samedi 20 janvier, date de publication de la liste définitive des candidats pour connaître les happy few qui vont concourir officiellement pour succéder au président Macky Sall. Au cas où tous les 21 prétendants figurant sur cette liste provisoire seraient reconduits, l’élection présidentielle mettrait aux prises, grosso modo, d’une part les « antisystème » faisant partie globalement de l’opposition et, d’autre part, les candidats du « système » gravitant autour de la mouvance présidentielle. Mais derrière cette confrontation entre ces deux camps, se cache une autre lutte épique entre l’actuel Premier ministre et son prédécesseur. Ce qui rend ce combat encore plus âpre c’est qu’entre ces deux poids lourds de la majorité il y a un contentieux à régler qui a démarré depuis que le chef de l’État a porté son choix sur l’actuel chef du gouvernement Amadou Ba comme candidat de la grande coalition BBY alors que Boun Abdallah Dionne voulait précisément être ce dauphin qui défendrait les couleurs de la coalition Benno Bokk Yaakar à l’élection présidentielle du mois prochain. Devant les multiples prétendants dont aucun n’a voulu s’effacer au profit des autres, Macky Sall a dû trancher dans le vif. Et c’est Amadou Ba qui a été désigné finalement. Les trois autres principaux candidats à la candidature ont refusé de se plier à sa décision. Mais parmi eux, celui dont la confrontation électorale contre Amadou Ba est la plus attendue c’est sans aucun doute son prédécesseur à la Primature Boun Abdallah Dionne. Retour sur leurs chances et faiblesses...
Amadou Ba : le candidat du président...
Le choix porté sur lui n’a pas constitué une grande surprise vu sa montée fulgurante dans la sphère étatique sanctionnée par la plus haute fonction de l’administration à savoir celle de Premier ministre. Auparavant, il a occupé tour à tour les fonctions de directeur général des Impôts et Domaines, de ministre des Finances puis celui des Affaires étrangères. Reconnu comme étant un grand commis de l’État ayant une parfaite maîtrise des grands dossiers, Amadou Ba est un homme respecté qui s’est forgé une personnalité partout où il est passé. Ce qui lui vaut respect et considération de ses pairs qui l’ont plébiscité comme étant quelqu’un plein de qualités aussi bien dans le travail que dans ses relations humaines. Consensuel, se refusant aux attaques personnelles, n’insultant jamais, respectant ses adversaires, à la limite timide, rassurant aussi bien à l’intérieur de l’APR que les partis alliés, notamment le Ps et l’Afp, respecté par les milieux financiers internationaux qui l’ont adoubé, Amadou Ba a convaincu le chef de l’État qu’il était l’homme de la situation. Assuré du soutien des populations des Parcelles Assainies, son fief, il s’implique fortement dans l’arène politique et parvient même au forceps à remporter la victoire lors des législatives de 2017 à Dakar. Depuis, il est devenu une des valeurs sûres au sein de l’APR et parmi les plus proches collaborateurs du président de la République. C’est fort de tous ces avantages qu’il a été finalement choisi comme celui devant porter la candidature de la mouvance présidentielle pour l’élection de février prochain. Depuis il enchaîne des visites de proximité auprès des personnes aussi bien religieuses que traditionnelles pour solliciter leurs soutiens, organise des meetings et procède à des inaugurations d’infrastructures pour être plus proche des populations et s’enquérir de leurs préoccupations. L’autre avantage dont il dispose sera la mise à sa disposition de la puissante machine électorale de Benno Bokk Yaakar mais aussi de l’appareil d’État, notamment l’administration territoriale. Mais son principal atout, c’est surtout l’implication personnelle du président de la République. Lequel lui sera d’un grand apport de par son expérience, ses moyens et son influence.
Mais en dépit de tous ces atouts, l’actuel chef de l’actuel gouvernement traîne tout de même de réelles faiblesses. D’abord au sein de son propre parti où le consensus autour de sa personne est loin d’être une réalité. Sa désignation quoique décidée par le chef de l’État lui-même, a suscité beaucoup de contestations et crée des dissidences. Ce sont les trois autres prétendants malheureux à la candidature de la coalition qui ont lancé les hostilités en premier par leurs refus de se plier au choix du Chef. D’autres et pas des moindres et pas des moindres les ont suivis non pas en claquant la porte mais en remettant en cause la capacité de Amadou Ba à pouvoir assurer la victoire à la présidentielle. Plus inquiétant est la sortie du ministre très proche de la famille présidentielle, en l’occurrence Mame Mbaye Niang, qui dit savoir à qui veut l’entendre qu’il ne va pas prêt soutenir la candidature du chef du gouvernement. D’autres moins courageux et tapis dans l’ombre s’éloignent de plus en plus du terrain politique, ne mouillent plus le maillot et sont devenus aphones bien qu’étant des militants de toute première heure du parti présidentiel. Leur silence est tellement pesant que d’aucuns soupçonnent un «coup d’Etat» à l’interne qui serait préparé contre Amadou Ba au motif qu’il serait un militant de la 25ème heure. Ces mécontents tapis dans l’ombre soutiendraient celui qu’ils considèrent comme leur candidat de cœur pour avoir cheminé avec lui depuis les années de braise. Des allégations difficiles à nier si on se fie aux silences très troublants de grands responsables politiques comme Abdoulaye Dawda Diallo président du Conseil économique, social et environnemental (Cese) mais aussi du ministre Abdoulaye Diop pour ne citer que ces deux. Qu’en est-il justement du chef de l’État lui-même? En tout cas, des pontes de la majorité présidentielle interrogés et préférant garder l’anonymat font savoir que le choix porté sur l’actuel chef du gouvernement est loin de faire l’unanimité et que, dans les jours à venir, on pourrait assister à une cascade de démissions pour faire allégeance au candidat qu’ils pensent avoir le meilleur profil pour conserver le pouvoir dans l’escarcelle de Benno.
Boun Abdallah Dionne : un outsider loin d’avoir dit son dernier mot...
Autant la désignation de Amadou Ba n’a pas constitué une grande surprise, autant la décision du chef de l’État de ne pas choisir Mahammad Boun Abdallah Dionne interroge. Ce parce que non seulement aucun des candidats à la candidature ne remplissait plus que lui les critères pour porter la candidature de la coalition Benno Bokk Yaakar mais encore parce que Dionne avait l’avantage d’être son plus proche collaborateur bien avant même la prise du pouvoir en 2012. Reconnu comme étant l’homme de confiance du chef de l’État et parmi ceux qui lui sont le plus fidèles — ne se surnommait il pas le « Baye Fall » ou le « double bouton du Président » ? —, c’est donc logiquement que Boun Abdallah Dionne a battu le record de longévité à la haute fonction de Premier ministre soit une durée de cinq ans. Une éternité sous le magistère du président Macky Sall ! Ces atouts cumulés avec son expérience acquise dans les organismes internationaux, le secteur privé ainsi que dans les sphères de l’État pouvaient et devaient jouer à son avantage pour le choix final. Son plus grand succès auprès du chef de l’État est sans doute d’avoir conduit de main de maître la mise en oeuvre du fameux PSE (Plan Sénégal Emergents), l’unique référentiel de politiques publiques de son mentor. Ce sa ns compter son passage au poste très stratégique de ministre d’Etat, directeur de cabinet du président de la République, preuve de la confiance que lui accordait Macky Sall. C’est donc un candidat doté d’une grande expérience au plus haut niveau de l’administration, maîtrisant parfaitement les grands dossiers de l’Etat, méthodique et dévoué au travail. Son principal avantage, et non des moindres, réside dans le fait que, durant tout son long parcours au sein de l’État, Boun n’a jamais été cité dans des histoires de mauvaise gestion des deniers publics ni dans le moindre scandale de moeurs. Au plan politique, même s’il est vrai qu’on ne lui reconnaît pas une base solide, il n’en demeure pas moins vrai qu’il peut s’appuyer sur le soutien de ses nombreux camarades de parti avec qui il a longtemps cheminé au sein de l’APR et dont on dit qu’ils pourraient lui faire allégeance pour aller à la conquête du pouvoir en février prochain. Il a eu en effet à conduire plusieurs campagnes électorales victorieuses du candidat Macky Sall, la dernière en date étant la présidentielle de 2019. Last but notre least, Boun Abdallah Dionne est aussi un excellent orateur, un brillant débatteur, un polémiste redoutable qui a l’art de captiver et de séduire son public. Il en a donné la preuve en 2017 alors qu’il était tête de liste de BBY aux législatives. Surtout, contrairement à son grand rival Amadou Ba, Boun Abdallah Dionne dit ne pas vouloir être le candidat de la continuité. Au contraire, il a promis, une fois élu, d’apporter des changements profonds dans la vie du pays à partir d’un programme bien conçu qu’il compte dérouler pour faire décoller notre pays.
Toutefois, son chemin vers le palais peut s’avérer périlleux en ce sens qu’il devra aller à l’assaut de la présidentielle sans l’appareil politique de Benno Bokk Yaakar. Un appareil qui, on l’a dit, sera à la disposition d’Amadou Ba. A ce premier (et gros) handicap va se greffer celui lié au fait qu’il est perçu comme un homme du système pour son long compagnonnage avec le régime du président Macky Sall. Aussi, comme les autres candidats issus de la mouvance présidentielle, certains le voient comme un pion agissant sous la commande du chef de l’État en vue d’une possible recomposition de sa famille politique en cas de second tour. Une accusation d’autant plus plausible plus que Boun Abdallah Dionne n’a daigné quitter le navire aperiste qu’après que le chef de l’État a jeté son dévolu sur son rival Amadou Ba. L’autre obstacle qui pourrait se dresser sur son chemin est l’absence de poids lourds autour de sa personne. Des poids lourds disposant d’une forte assise politique s’entend. Mais, sachant que beaucoup de surprises peuvent apparaître les jours à venir, il est encore trop tôt pour le critiquer sur ce point. Quoiqu’il en soit, entre Amadou Ba et Mahammad Boun Abdallah Dionne, ça risque de saigner au cours des semaines à venir !
À QUAND UN MÉMORIAL DEDIE A L’ANCÊTRE AFRICAIN DE CÉ-SAIRE DÉPORTÉ DANS LES AMÉRIQUES ?
L’œuvre monumentale tant par sa dimension que par l’ampleur du projet, jettera une lumière dans l’épaisse zone d’ombre du silence des mémoires africaines sur cette tragédie qu’a été la traite transatlantique
Céline Labrune Badiane et Adama Kouyaté |
Publication 19/01/2024
L’annonce, par le chef de l’État Sénégalais, M. Macky Sall, de la finalisation du chantier du Mémorial de Gorée, dans les premiers jours de 2024, à la veille de l’élection présidentielle, est sans doute révélatrice de la volonté d’un homme sur le départ de laisser une marque à la postérité.
Le Mémorial de Gorée devrait voir le jour quarante années après l’adoption d’une résolution en faveur de sa réalisation par les chefs d’États africains réunis en sommet à Addis Abeba en 1986. L’œuvre monumentale tant par sa dimension que par l’ampleur du projet, jettera une lumière dans l’épaisse zone d’ombre du silence des mémoires africaines sur cette tragédie qu’a été la traite transatlantique et plus spécifiquement sur les expériences vécues, après le passage du milieu, par les Africains déportés dans les Amériques en général. Elle ne se surajoute à rien dans cet espace où il existe peu de lieux de mémoires, et qui ne se limitent qu’à un segment du parcours de celles et ceux qui ont été capturés à l’intérieur des terres, au moment du départ vers l’autre rive.
Par les souffrances endurées dans les plantations, les ancêtres africains déportés au-delà de l’océan Atlantique, restent toujours les grands oubliés des mémoires africaines. Les résistances qu’ils ont menées pour leur libération sont des pages méconnues de cette histoire : pourquoi n’entendons-nous pas d’ici l’écho des combats et des sacrifices des Mackandal, Toussaint Louverture en Haïti, de Nani en Jamaïque ou encore de la mulâtresse solitude en Guadeloupe, et de l’esclave Roumain en Martinique ? La place qui leur est réservée dans les manuels scolaires, dans l’enseignement secondaire et supérieur et dans les discours et les projets officiels dédiés à l’esclavage est infime.
Après le départ, le silence a primé sur les expériences des ancêtres transportés dans des cales de bateaux, les humiliations qu’ils ont subies, la négation de leur humanité, l’incurable blessure, l’arrachement à des spiritualités ou des religions… en un mot la douloureuse histoire de la présence africaine au Brésil, à Cuba, à la Jamaïque ou aux Antilles françaises est absente.
Qu’on le sache, depuis le premier, l’Africain déporté sur les terres lointaines farouchement hostiles est un survivant, un résistant. Dans l’ensemble des territoires où les esclaves ont été déportés, il y a eu refus, fuite, refuge…. Le marronnage était à la fois l’outil et le mot d’ordre pour s’échapper du système plantationnaire. La volonté de retour des Africains déportés en Amérique, et de maintenir le lien avec l’Afrique ne s’est jamais tarie ; elle s’est matérialisée de différentes manières, sous la forme parfois d’expériences réelles et définitives de retour, d’échanges culturels, de projets musicaux. La littérature, le cinéma, le théâtre, les chants populaires en Amérique du nord, du sud, dans la Caraïbe expriment depuis toujours la séparation d’avec l’Afrique. Un mot du créole martiniquais résume cette blessure originelle : bless.
A quelques semaines de son départ du pouvoir, Macky Sall tire des limbes de la mémoire des archives administratives, le projet de construction d’un lieu d’hommage, de méditation et de réflexion" sur l’esclavage. Situé sur la corniche ouest de Dakar, tourné vers l’Amérique, le mémorial vise à resserrer le lien entre les Africains du continent et les Africains de la diaspora autour du souvenir de l’ignominie de la traite transatlantique dont les conséquences sont encore ressenties par les peuples noirs. Nous voulons souligner ici à la fois la nécessité pour l’Afrique de mieux connaissance cette partie d’elle-même éparpillée dans le monde ce afin d’établir des relations et de coopérer avec les États des Amériques.
Certes quelques États modernes africains ont formulé des excuses aux descendants des déportés pour la participation de certains royaumes à l’esclavage. D’autres accordent la citoyenneté à leurs descendants. Certes des pays africains font des appels du pied aux Haïtiens, Jamaïcains, Trinidadiens, Martiniquais, Barbadiens et autres Brésiliens et encouragent le retour au pays des ancêtres. Des ministres et hauts responsables africains fréquentent de manière timide l’espace caribéen à la recherche des débouchés commerciaux. Les politiques culturelles nationales engagées ça et là en Afrique de l’ouest singulièrement, se font à rude concurrence des mémoires dans le seul but d’attirer un tourisme venant particulièrement des Amériques.
Mais quel pays africain a manifesté le souhait d’implanter un Mémorial en l’honneur des ancêtres qui ont été déportés ? Comment matérialiser l’absent, celui qui n’a pas laissé de traces, l’être enfoui dans les mémoires de ceux et celles qu’il a quitté à jamais.
« Il y a une mémoire au-delà de la mémoire, c’est le traumatisme lié à l’esclavage », rappelait Césaire pour expliquer la genèse de sa création poétique et son théâtre fulgurant. Césaire fut de tous les temps, le plus illustre chantre de l’Afrique de son époque. Le descendant de déportés qu’il était s’orientait tous les jours en direction de la terre des ancêtres pour implorer les grands esprits. N’est -il pas équitable qu’un homme d’État africain qui incarne de nos jours l’ancêtre africain de Césaire honore, la mémoires de ses illustres descendants déportés dans les Amériques ?
Céline Labrune Badiane, historienne chercheuse est enseignante.
Adama Kouyaté dit Adams Kwateh est journaliste en Martinique.
LE MATCH SENEGAL-CAMEROUN AU MENU DE LA REVUE DE PRESSE DE L’APS CE VENDREDI
Les quotidiens parus ce vendredi commentent l’enjeu du match Sénégal-Cameroun, ce vendredi à Yamoussoukro, lors de la deuxième journée dans la poule C de la CAN
Dakar, 19 jan (APS) – L’enjeu du match Sénégal-Cameroun, ce vendredi à Yamoussoukro, lors de la deuxième journée dans la poule C de la CAN est largement commenté par les quotidiens reçus à l’Agence de presse sénégalaise (APS).
‘’Se qualifier dès ce soir !’’, s’exclame à la Une le quotidien Stades, rappelant que ‘’trois mois après leur dernière rencontre amicale jouée en France, Sénégalais et Camerounais se retrouvent pour l’une des attractions de cette 2ème journée de la CAN ivoirienne. Un choc de Lions, entre ceux de la Téranga et Indomptables’’.
Le journal note toutefois, que ‘’les deux équipes entament ce 2ème match avec des soucis différents. Le Sénégal cherchera dès ce soir (17h00) à se qualifier avant terme. Et ce, après sa large victoire en ouverture devant la Gambie (3-0). Le Cameroun voudra, lui, lancer sa CAN après son nul face à la Guinée (1-1)’’.
‘’Duel de Lions’’, dit L’As. ‘’(….) vainqueurs d’entrée devant la Gambie (3-0), les Lions de la Teranga doivent confirmer leur statut de champions devant les Lions indomptables et vaincre enfin le signe indien’’, selon L’As.
Le Quotidien rappelle que les deux équipes, opposées en octobre dernier, en amical, s’étaient quittées sur une victoire des champions d’Afrique (1-0) à Lens, en France. ‘’Comme pour dire qu’il y aura un sacré parfum de revanche cet après-midi sur la pelouse du stade de Yamoussoukro’’, souligne le journal.
‘’En tête du Groupe C, les hommes de Aliou Cissé, forts de leur expérience, affichent la sérénité. Ce qui n’est pas le cas chez leurs adversaires où l’affaire Onana et la blessure de leur buteur, Vincent Aboubakar, ont fini de jeter le doute’’, ajoute la publication qui affiche à la Une : ‘’Faim de Lions’’.
L’Observateur voit ce match ‘’comme une finale’’.
‘’C’est un match au goût d’une finale. Une rencontre qui promet d’offrir un spectacle. Entre Lions de la Téranga et Indomptables, l’histoire a toujours été rocambolesque et pleine d’émotions. Et il a fallu que le sort refasse le coup, mettant le Sénégal et le Cameroun, qui ont l’une des rivalités les plus pesantes du football africain, dans la même poule C, pour la 34e édition de la Coupe d’Afrique des nations, Côte d’Ivoire 2023. La 15e confrontation, la 7e en match officiel, entre Lions de la Téranga et Lions Indomptables, a une autre dimension. Elle intervient dans un contexte particulier où les deux équipes n’ont qu’une chose en tête, la victoire et les trois points à prendre’’, souligne L’Obs.
‘’Une affiche de finale avant la lettre’’, estime également WalfQuotidien. ‘’Entre le Sénégal et le Cameroun, ce n’est jamais facile. Des oppositions tendues en un engagement sans faille dans les duels. Ah oui, normal puisque quand deux Lions se rencontrent, il faudra forcément qu’il y ait un Roi sur la pelouse. Le Sénégal entame cette 34ème Coupe d’Afrique des Nations dans le costume de rockstar avec le couronne de champion d’Afrique sur la tête. L’adversité sera encore plus élevée’’, indique walf.
Vox populi évoque ‘’un duel de Lions aux allures de revanche’’. ‘’Les retrouvailles entre le Sénégal et le Cameroun, ce vendredi (17h), seront un duel aux allures de revanche. Puisque, par trois fois de suite, en phase finale de la CAN, les Lions Indomptables ont toujours pris le dessus sur les champions d’Afrique en titre’’, rappelle le journal.
‘’Qui sont les vrais Lions’’, s’interroge Le Soleil en page intérieure’’. ‘’C’est le gros choc du groupe C. Il y a toujours de l’électricité dans l’air lorsque le Sénégal et le Cameroun s’affrontent et ce sera encore le cas, cet après-midi, au stade Charles Konan Banny de Yamoussoukro. Leader de ce groupe (3 pts), le Sénégal est en position de force pour se qualifier au tour suivant et il pourrait sceller l’affaire dès ce deuxième match contre le Cameroun en cas de succès’’, écrit le journal.
C’est ‘’le moment de solder enfin les comptes’’, selon le quotidien Bës Bi. ‘’(….) Un choc au sommet que les Lions devront gagner pour assurer définitivement leur qualification en huitièmes de finale mais aussi pour briser le signe indien face à des Lions indomptables que le pays de la Téranga n’a plus battus depuis 34 ans en Can’’, relève la publication.
PAR Jean Pierre Corréa
PARRAINAGES : UNE ENNUYEUSE TROISIEME MI-TEMPS
Ces séquences guignolesques qui ont ponctué la course des candidats à la candidature de l’élection sont chargées d’un climat qui confine au paradoxe, puisqu’elles nous ont presque fait oublier qu’il y avait justement…un scrutin dans…5 semaines
DURA LEX…SED LEX… La loi est dure, mais c’est la Loi… Il arrive même parfois qu’elle puisse être bête… Mais comme quand il était question de réfléchir à ce scrutin inédit et à organiser son déroulement, par le biais d’un dialogue qualifié de politique, de nombreux acteurs politiques avaient opté pour des postures sensées illustrer leur validation du « tiokki fin », ils ont bien du mal aujourd’hui à dénoncer les réelles insuffisances d’une loi dont les mailles les ont ligotés et ficelés dans leurs filets d’incohérences et…d’inconséquences.
Ces séquences grand’ guignolesques qui ont ponctué la course des candidats à la candidature de l’élection présidentielle du 25 Février, sont chargées d’un climat qui confine au paradoxe, voire, c’est un comble, à l’oxymore, puisqu’elles nous ont presque fait oublier qu’il y avait justement…une élection présidentielle dans…5 semaines.
Il n’y a aucun doute, dans le registre du « dangereusement ridicule », le « ça-m’est-égal », pardon, le Sénégal, tient bien son rang. Le processus électoral a débuté par un improbable « bal des prétendants », où 160 candidats ont joyeusement considéré que l’élection présidentielle sous nos comiques latitudes, avait valeur d’élection de Miss Khawaré ou de Mister Nobody.
Les médias faisant l’émotion, firent focus sur cette exception sénégalaise, et tout ce que nous aurions dû comprendre des nouvelles règles du « parrainasse », passa naturellement sous les radars, confirmant une fois le goût immodéré des Sénégalais pour la gaudriole, le futile et le facile.
C’est alors que dans un amateurisme inquiétant, pour des hommes et des femmes qui ont prétention à diriger le Sénégal, avec des équipes ignorant tout des subtilités cachées dans les lignes de notre droit constitutionnel, préférant la drague facile des groupements féminins, qui auront bien profité de leur légèreté en se vendant en de multiples enchères, se foutant comme de l’An 40 du caractère délictueux de leurs démarchages soudoyant, nos hommes et nos femmes politiques, assumèrent leurs délits qui en achetant des listings, qui en se faisant parrainer par des députés fictifs, virevoltant dans une impréparation étonnante et une stupéfiante désinvolture, pour finir avec des doublons par milliers dans leurs dossiers, de candidats a priori chevronnés, là où des novices comme Anta Ngom ou Serigne Mboup, non rompus aux méthodes des appareils politiques, ont obtenu leurs parrainages, avec une stratégie méthodique, de la sincérité, sans tambours ni trompettes et surtout sans bourse délier.
Faisant fi de l’idée qu’on ne peut se prévaloir de ses propres turpitudes, les disqualifiés hurlent au boycott et la fronde prend de l’ampleur, jusqu’au point d’envisager le report du scrutin… Eupeuteleuw ! Rien que ça ? Une quarantaine de personnalités, dont Ousmane Sonko s’est démarqué d’un « not in my name » responsable, parmi lesquels Idrissa Seck, Aminata Touré ou encore Thierno Alassane Sall, saisissent Macky Sall, dénonçant des "graves manquements" lors du contrôle. Ils réclament d'être rétablis dans leurs droits avant le scrutin et souhaitent que l'élection soit reportée afin de permettre aux acteurs de dialoguer pour trouver un consensus. Khalifa Sall est foncièrement contre, et argumente son refus ainsi : « On est à J-45 de l'élection présidentielle et on ne doit même pas penser à un report de cette élection. C'est nous qui avions donné notre accord sur le Code électoral et c'est anormal qu'on parle maintenant de report. C'est trop tard. On ne doit pas accepter qu'on repousse l'élection, ce serait une menace contre la démocratie, et tous les futurs présidents de la République pourront faire pareil. Ils attendront à quelques jours de l'élection présidentielle pour créer des problèmes et exiger un report. C'est pour éviter ce genre de situations que j'avais décidé de participer au Dialogue politique. »
Evitons d’ouvrir la boite du « PAN qui DORT » …
Un report de l’élection présidentielle serait la porte ouverte à de dangereuses aventures. Si à 5 semaines d’une élection inédite et cruciale, où les Sénégalais devront choisir l’homme ou la femme qui va présider à leur destinée et dessiner en le réenchantant, le futur de millions de jeunes en désespérance, nos politiciens font surgir des incertitudes porteuses de tous les funestes possibles, pour prendre le peuple à témoin et en otage, cela relèverait au mieux de la forfaiture, au pire de non-empathie pour un peuple sénégalais en danger.
Et comme qui peut le plus peut le moins, au brouhaha diffusant et amplifiant nos incompréhensions sur ce qui motive véritablement nos « zooms polotiks » à mener des bagarres de borne-fontaine, expurgées d’arguments pouvant changer notre destin, mais qui souvent garantissent les leurs, nous avons inventé, exception universelle, singularité mondiale, l’élection présidentielle sans débats. Les Sénégalais, s’ils veulent savoir à quel domoda ils vont être mangés, n’ont que Jakarlo Bi et Ndoumbélane pour se faire une idée des velléités programmatiques des uns et des autres… à travers les jugements prétentieux et à l’emporte-pièces d’autoproclamés politologues et de squatters de plateaux télévisés. Tout simplement parce que nos législateurs abscons, ont décidé que durant ce qu’ils appellent la pré-campagne, tout propos de candidat sera estampillé « propagande » et que ce n’est qu’à partir du 5 février que nous aurons la chance d’écouter, juchés sur leurs bruyants camions-scènes, nos hommes et femmes candidats, délivrer leurs obscures paroles, tartinées de toute la démagogie et du populisme dont ils vont habiller leurs prétentieuses incompétences.
Jamais au Sénégal une élection présidentielle n’aura autant exigé que les citoyens de ce pays aient droit à un véritable et sérieux débat, propre à éclairer nos choix des futurs, porteurs de paix, de concorde et de Nation réconciliée. C’est la continuité des parrainages, c’est un tirage au sort, ce n’est pas une élection. Rien ne va plus… Faites vos jeux !!! Le Sénégal est un grand Casino. Rempli de « machines à fous »…
QUAND LE GEANT FRANÇAIS DU BTP VINCI NOIE SOUS UNE CHAPE DE BETON UNE ENTREPRISE SENEGALAISE !
Fort de sa toute-puissance financière, Vinci a pratiquement poussé à la faillite la société sénégalaise Sentra Sa en résiliant son contrat de sous-traitance dans le cadre de la construction du barrage de Sambangalou dont le maitre d’ouvrage est l’OMVG
Depuis que Jean de la Fontaine l’a écrit dans une de ses fables, nous savons tous que la raison du plus fort est toujours la meilleure ! Et cette force, justement, Vinci, groupe français de BTP figurant parmi les leaders mondiaux et dont le chiffre d’affaires fait plusieurs fois le budget national de 7000 milliards dont se gargarisent nos dirigeants, Vinci, donc, ne se prive guère d’en abuser ! Surtout pour écraser de petites entreprises africaines qui ont l’outrecuidance de vouloir « contracter » avec lui. Nous l’allons montrer tout à l’heure…
Pour réaliser le barrage hydroélectrique de Sambangalou, dans la région de Kédougou, l’Organisation pour la Mise en Valeur du fleuve Gambie (OMVG) a lancé un appel d’offres international remporté par Vinci Construction Grands Projets. Un marché d’un montant de 400 millions d’euros soit 262 milliards de francs. Etant donné la situation financière délicate des autres pays membres (Mali, Guinée et Gambie), le Sénégal a décidé de prendre en charge le financement de ce gigantesque projet en contractant un crédit à cet effet. En s’engageant financièrement, le Président Macky Sall a exigé, entre autres conditionnalités, que le contenu local (local content) soit respecté et que 33% du montant de ce marché soit accordé à des entreprises nationales. Etant donné qu’elles ne disposent pas de la technicité nécessaire pour construire des barrages du type de celui de Sambangalou, c’était au moins un moyen pour elles d’apprendre à travailler avec une grosse multinationale comme Vinci en plus de prendre leur part de ce gigantesque marché. Vinci Construction Grands Projets, donc, après avoir procédé à une consultation, a choisi la société SENTRA — mais aussi ECOTRA qui a fini par bouder le marché qui lui a été attribué — pour construire la base-vie du projet d’aménagement hydro-électrique du barrage de Sambangalou.
Les dirigeants de SENTRA reçoivent en octobre 2022 une lettre leur adjugeant ce lot pour à peu près 11 millions d’euros soit huit milliards de francs CFA environ et se voient autoriser de dépenser jusqu’au dixième de ce montant pour commencer les travaux. Toutefois, cette notification ne fera l’objet d’un contrat en bonne et due forme entre Vinci et Sentra qu’en février 2023 tandis que l’avance de démarrage, elle, sera débloquée en juillet suivant ! Qu’à cela ne tienne, l’entreprise sénégalaise commande une logistique impressionnante faite de camions, véhicules 4x4, bétonnières etc., déploie ses équipes, fait établir les plans architecturaux, de structure, de béton armé etc., loue des appartements et entreprend la production sur sites de BTC (briques en latérite mélangé avec du ciment adaptées à l’environnement chaud de la zone).
Toutefois, malgré de multiples relances faites par les dirigeants de Sentra, de nombreux documents indispensables au démarrage des travaux ne lui sont pas communiqués. Il en est de même du terrassement et de la fouille du site qui devaient être faits par les soins de Vinci et n’ont pas été réalisés. A noter, détail important, qu’une autre partie de la base-vie devait être construite par une société française mais avec des modulaires ! Naturellement, cette partie avançait à pas de géant, l’entrepreneur hexagonal n’ayant été confronté à aucune entrave posée par ses compatriotes, les dirigeants de Vinci.
« Laissez « béton » les constructions en dur » !
Puis brusquement, au bout de quelques semaines, alors que Sentra attendait toujours de pouvoir démarrer les travaux, son administrateur général reçoit une lettre du sieur Gérard Bouvard, « Directeur Projet Génie Civil Aménagement Hydroélectrique de Sambangalou ». Une lettre dont l’objet était le suivant : « Redéfinition des prestations sous traités » (sic). En réalité, c’est un chamboulement total des travaux ayant fait l’objet du contrat signé en février 2023 que demande le sieur Bouvard. En effet, en lieu et place des constructions en dur, il exige une solution modulaire — c’est-à-dire celle-là même qui est la spécialité de la société française attributaire de l’autre partie de la base-vie. Mais s’il n’y avait que cela ! Il en profite aussi pour réduire comme une peau de chagrin, c’est-à-dire à pas grand-chose, les travaux confiés à Sentra. Ainsi, il diminue le nombre de bâtiments de type B qui passe de 35 à 10 et celui de constructions de type E (8 à 4). S’il ajoute en contrepartie des travaux supplémentaires (ouvrages hydrauliques, piscine, cuisine), le montant du marché dégringole aux environs de 11 à 7 millions d’euros. Charitable, Bouvard suggère à Sentra de se rapprocher de la société française pour la réalisation des travaux en modulaire. L’administrateur de la société sénégalaise prend acte, encaisse le coup mais exige tout de même « compte tenu du changement radical de la consistance du projet tant par le mode constructif des ouvrages que par les nouvelles modalités financières que cette dernière devait induire » que tout cela soit matérialisé par un avenant. En réalité, il ne faisait que prendre au mot l’honorable Gérard Bouvard « Directeur Projet Aménagement Hydroélectrique de Sambangalou ». Lequel avait écrit ce qui suit dans son courrier en date du 08 août 2023 adressé à l’administrateur général de Sentra : « La nouvelle définition des prestations Sous Traitée (sic) à réaliser fera l’objet d’un accord conjoint entre l’Entrepreneur (Ndlr, Vinci Grands Projets) et le Sous-Traitant (Ndlr, Sentra), matérialisé par un Avenant en application de la Clause 02 du Sous-Contrat ». Ah bon, il ose faire de la résistance ce Bougnoul en exigeant un Avenant — que Bouvard a pourtant été le premier à évoquer et qui figure noir sur blanc sur le contrat ! — ? Eh bien il va voir ce qu’il en coûte de vouloir s’opposer à Vinci. Non mais, dis-donc, voyez donc ces Nègres qui veulent tenir tête aux Toubabs que sous sommes !
La riposte du puissant groupe français au petit entrepreneur sénégalais n’a pas tardé. Une mise en demeure lui est servie dès le 14 octobre. « L’Entrepreneur exhorte le Sous Traitant à prendre toutes les dispositions nécessaires à la réalisation des travaux demandés conformément à l’ordre de Services n° 1 et de son courrier SAM-GC-GBOEXT-LETR-1058 du 06 octobre 2023 et à procéder au démarrage immédiat des travaux. A défaut d’y remédier dans les 30 jours de la réception du présent courrier, l’Entrepreneur se réserve le droit de mettre en œuvre tous les remèdes disponibles dans le contrat ». Bigre ! Des menaces mises à exécution dès le 04 décembre dernier à travers une nouvelle lettre adressée à l’administrateur général de Sintra. Extraits : « La mise en demeure étant ainsi revenue infructueuse, le Sous-Traitant est considéré comme défaillant » assène sans autre forme de procès le sieur Gérard Bouvard. Et la sentence tombe aussitôt : « Par la présente, l’Entrepreneur notifie au Sous-Traitant, la société Sentra-SA, la résiliation du Sous—Contrat AHE-SAM-Vin-SEN-TR-STR002 portant Construction de la Base Vie dans sa globalité. Ce, après une mise en demeure restée sans réponse, dans le délai de 30 jours calendaires en application de la clause 17.2 dudit Sous-Contrat ». Heu…Sauf que l’honorable « Directeur Projet génie Civil Aménagement Hydrolélectrique de Sambangalou » raconte des histoires !
En effet, dès le 30 octobre, c’est-à-dire 16 jours après la réception de la mise en demeure du 14 octobre 2023, M. Afia Loum, l’administrateur de Sentra, avait adressé au sieur Gérard Bouvard une lettre « EF : AG/DT/SP N° AHE-SAM-VIN 0029 » portant objet : AHE Sambangalou- réponse à votre courrier de mise en demeure ». Un courrier déchargé le même jour avec le cachet de VCGP (Vinci Construction Grands Projets ! Gérard Bouvard a préféré faire comme si cette réponse à son courrier de mise en demeure n’avait jamais existé. La raison du plus fort est toujours la meilleure, vous disait-on ! Revenons toujours au bon vieux fabuliste Jean de la Fontaine : « Vas-t-en chétif insecte, excrément de la terre ! » disait le Lion au Moucheron dans la fable éponyme « Le Lion et le Moucheron ». C’est à peu près sur ce ton que le tout-puissant — l’hyperpuissant ! — Vinci s’est adressé à la Sentra traitée comme une moins que rien.
David sénégalais contre Goliath français
Sentra qui a entrepris depuis lors de mener ce qui s’apparente bien à un combat du pot de terre contre le pot de fer. Ou contre le Roi du Béton ! Voire David sénégalais contre Goliath français sauf que là c’est le géant qui écrase le freluquet de toute sa masse. M. Afia Loum, en désespoir de cause, s’est tourné vers l’Autorité de Régulation de la Commande Publique (ARCOP ex-ARMP) qu’il a saisie d’une plainte relative à la résiliation de son marché de réalisation d’une base vie sur l’aménagement hydro-électrique de Sambangalou.
Réunie le 03 janvier dernier sous la présidence de M. Saër Niang, son patron, l’Arcop a pris les décisions suivantes : « Annule la décision de résiliation du contrat décidé (sic !) par Vinci Construction Grands Projets » mais surtout « demande aux services compétents du ministère des Finances et du Budget, notamment, la Direction de l’Ordonnancement des Dépenses Publiques, de suspendre, à titre de mesure conservatoire, tout paiement relatif à l’exécution du contrat principal signé entre Vinci et l’OMVG, en cas de refus de Vinci d’appliquer la décision du CRD » (Ndlr, Comité de Règlement des Litiges de l’ARCOP).
Dans cette même décision, l’Autorité avait aussi « dit que la décision de Vinci de résilier le contrat est mal fondée et compromet la possibilité pour une entreprise nationale d’accéder au marché en méconnaissance des règles sur le contenu local ». Là, l’Arcop parlait d’or !
C’était la troisième fois en l’espace de quelques mois que Vinci Construction Grands Projets se faisait taper sur les doigts par l’Arcop mais, bien entendu, le géant mondial du BTP s’en bat l’œil. Ces petits régulateurs nègres n’ont qu’à aller se faire voir ailleurs ! Déjà saisie le 22 novembre dernier par SENTRA SA, qui contestait la décision de Vinci d’ordonner la modification de la consistance des prestations convenues dans le contrat initial sans formalisation d’un avenant, l’Autorité avait « ordonné à Vinci d’entamer des discussions avec la société SENTRA SA afin de parvenir à un accord matérialisé par un avenant ». Vinci, on l’a vu, ne s’était pas exécutée.
Auparavant, le 24 mai de la même année, l’ARCOP avait encore statué sur une saisine de la société dirigée par M. Afia Loum portant sur le refus de Vinci d’accepter la caution d’avance de démarrage et de garanties de bonne exécution émises par la société FINAFRICA au motif que cette société n’aurait pas les reins financiers suffisamment solides pour cautionner Sentra ! Saër Niang et ses collaborateurs avaient statué comme suit : « le CRD constate que la société FINAFRICA ASSURANCES, émettrice des cautions refusées, dispose d’un agrément en cours de validité pour délivrer des garanties aux marchés publics » ; « dit qu’en référence aux dispositions du Code des marchés publics, les garanties délivrées dans ces conditions par un organisme financier comme FINAFRICA ne peuvent pas être refusées si l’agrément est valide » ; « dit que le motif tiré du fait que la compagnie n’est pas notée par des agences reconnues et ne dispose pas de capacités financières pour ce niveau d’engagement, allégué pour reléguer les cautions, est mal fondé ». Aucune de ces trois décisions de l’Arcop n’a été appliquée par Vinci. Heu, pardon, le géant français a quand même fini par accepter les cautions de Finafrica après blocage par le ministère des Finances du paiement de l’avance de démarrage…
Mais il y a mieux puisque, en discutant avec les dirigeants de la société française chargée d’installer les modulaires, l’administrateur de Sentra a appris que cette dernière ne s’était vu réclamer ni caution d’avance ni garantie de bonne exécution ! De telles exigences, c’est juste valable pour les Africains aux yeux de Vinci…
La balle est maintenant dans le camp de Mamadou Moustapha Ba, le ministre des Finances et du Budget. Osera-t-il frapper au portefeuille Vinci en suspendant, comme le demande l’Arcop, tout paiement en sa faveur jusqu’à ce que le géant du Btp revienne sur sa décision de résilier le contrat signé avec Sentra Sa ?
Voilà en tout cas ce que donne ce contenu local dont on nous rebat les oreilles tout en nous vantant ses mirifiques avantages pour les entreprises sénégalaises dans la perspective de l’entrée en exploitation du pétrole et du gaz sénégalais. A savoir, une source infinie d’enrichissement pour les sociétés françaises, turques, chinoises et autres, et même pas des miettes pour les Pme-Pmi sénégalaises. A voir la manière dont Vinci traite par-dessus la jambe la lilliputienne compagnie sénégalaise Sentra Sa, faut-il s’étonner que de plus en plus les Africains se tournent vers les Russes ? Mamadou Moustapha Ba, les Sénégalais vous attendent !
AFRIQUE VOIES DE DEVELOPPEMENT
Le titre de l’ouvrage parle d’ailleurs de lui-même, puisqu’il est question d’indiquer les voies, le chemin du développement que l’Afrique doit emprunter pour assurer son développement.
En ces temps de mondialisation effrénée, il revient à l’institution centrale que représente l’Etat d’avoir le patriotisme économique chevillé au corps. Telle est la thèse qui structure l’ouvrage du Pr Makhtar Diouf : « Afrique, voies de développement ». Aussi présente-t-il la Corée du Sud et le Japon, pays qui en ont bénéficié comme des exemples susceptibles de servir de sources d’inspiration aux pays africains. Il leur est donc recommandé de s’inscrire dans une dynamique de « valorisation interne », seule démarche pouvant produire de la plus-value. Persuadé que « le développement économique d’un pays se fait dans les usines et ateliers, dans les champs de culture, dans les zones d’élevage et dans les zones de pêche », l’auteur se démarque ainsi de l’engouement constaté sur le numérique en Afrique. Une manière de dire que le continent ne peut sauter l’étape de la révolution industrielle car cette dernière n’est pas du tout « une antiquité révolue ». N’étant pas le « sésame ouvre-toi » du développement économique, le numéraire ne pourrait donc être générateur de richesse.
L’autre constat est que, rapporté à sa population, « l’Afrique au sud du Sahara est la région du monde qui compte le plus grand nombre d’Etats, avec comme conséquence le fait que les expériences d’intégration économique sous régionale n’ont pas répondu aux attentes. Aussi l’auteur d’appeler à une « intégration de la production réduite », c’est-à-dire : une intégration selon les spécialisations par produit, la coproduction entre un groupe de pays sur certains produits, des industries à vocation nationale pour le marché local. Autres conseils en direction des pays africains : se démarquer des politiques d’endettement qui sont en réalité des pièges qui leur sont tendus « pour les tenir en main, les domestiquer, comme cela finit toujours entre créancier et débiteur ». L’ auteur souligne par ailleurs qu’un « Etat endetté perd toute capacité de décider de son propre destin ». Toutefois, au-delà des facteurs externes, il met tout de même l’accent sur « les pesanteurs intérieures qui minent le développement des pays africains ». Il importe par conséquent de rompre avec le gaspillage en mettant l’accent sur les priorités qui s’appellent le patriotisme économique, une gestion efficiente des deniers publics, des institutions publiques pour tout dire, « la bonne gouvernance des ressources matérielles et humaines »
LES CHEMINS DU DEVELOPPEMENT
Le développement économique d’un pays ne peut se faire sans les industries du fer et de l’acier du fait de leur impact sur tous les secteurs de l’économie. Fort de ce constat l’auteur relève le rôle crucial du chemin de fer dans la révolution industrielle en faisant constater qu’ « il n’existe aucun pays où le chemin de fer n’est pas développé ». En atteste son rôle en Grande Bretagne, aux Etats-Unis, en Allemagne, au Japon. Comment alors comprendre que le Sénégal qui bénéficiait d’un maillage ferroviaire assez conséquent, autour duquel s’était tissé ce qu’il était convenu d’appeler une économie du train, se soit délesté de tout cela avec toutes les conséquences négatives au plan de l’emploi, du transport des biens et des personnes. De toutes les façons, le pacte colonial de l’empire français était clair, totalement tourné vers le confinement des velléités d’émancipation économique des populations autochtones. Aussi la métropole se réservait elle « le monopole d’importation de matières premières de sa colonie » et celui de l’exportation de ses produits manufacturés vendus plus cher. Il ne fallait surtout pas favoriser l’émergence d’une bourgeoisie d’affaires locale au risque de la voir devenir une menace contre le pouvoir colonial.
Pour dénoncer ce que l’économiste égyptien, Samir Amin, désignait comme relevant des « termes de l’échange inégal », il est question pour l’auteur d’une véritable révolution agricole et d’un appel à bousculer la spécialisation coloniale qui a établi une distinction nette entre pays du Sahel à climat sec et pays à climat humide. Comme en Europe où l’on cultive du sorgho, du kiwi, du café, il est possible dit-il d’envisager que des plantes traditionnellement cultivées en Europe puissent être transposées en Europe. En tout état de cause « c’est dans la diversification des cultures que doit se faire la révolution agricole en Afrique ». Tout cela devant s’inscrire dans une agro-industrie capable de participer à une transformation des fruits locaux pour la fabrication en série de confitures et compotes venant concurrencer les produits importés. Et l’auteur de faire remarquer qu’en dehors de l’arachide, les pays africains renferment des produits oléagineux comme la noix de coco, la noix d’anacarde qui ne demandent qu’à être transformées en huile de cuisson. En fait il suggère que le développement induit une vision globale enroulée dans une idée de servir et non se servir, avec l’obsession de trouver des solutions.
Le titre de l’ouvrage parle d’ailleurs de lui-même, puisqu’il est question d’indiquer les voies, le chemin du développement que l’Afrique doit emprunter pour assurer son développement. Convaincu de l’importance de se référer à un modèle de réussite lorsqu’on entreprend un projet, l’auteur est d’avis que le niveau et le type d’industrialisation est le premier critère de différenciation entre pays développés et pays-non développés. Un ouvrage qui tombe à pic en cette veille d’élection présidentielle pour alimenter les débats économiques et sociétaux.
«NOUS ALLONS VERS UN MATCH QUI SERA DISPUTE»
Face à la presse hier, jeudi 18 janvier, au stade Charles Konan Banni de Yamoussoukro, le coach de l’équipe du Sénégal, Aliou Cissé rassure.
Pour son deuxième match de la Coupe d’Afrique des nations de football, Côte d’Ivoire 2023, le Sénégal affronte ce vendredi 19 janvier à 17h le Cameroun. Face à la presse hier, jeudi 18 janvier, au stade Charles Konan Banni de Yamoussoukro, le coach de l’équipe du Sénégal, Aliou Cissé rassure. Tout de même, il reconnait que le Cameroun reste une grande équipe. Morceaux choisis.
ETAT D’ESPRIT DES JOUEURS
C’était important de rentrer dans une compétition comme ça avec une victoire. Ça donne un sens à notre métier. Ça encourage nos joueurs et nous aussi pour ce deuxième match. On est prêts. Nous savons que c’est le Cameroun, c’est un autre match. Une équipe qui n’a pas les mêmes caractéristiques que le Gambie mais j’ai envie de dire qu’on l’a bien préparé.
L’ADVERSAIRE
Je crois que le Cameroun n’est plus à présenter. C’est un grand d’Afrique. Aujourd’hui, il a gagné plusieurs coupes d’Afrique. Il a participé plusieurs fois à une Coupe du monde. En son sein, se trouvent aussi des grosses individualités, de très bons joueurs. C’est vrai qu’on les avait battus au mois de septembre en match amical mais je sais que le contexte n’est pas le même. Nous avons en face de nous une équipe très motivée, qui a envie de redorer son blason par rapport à sa première sortie. C’est pour cela, je vous dis que ça sera un autre contexte. Mais on est bien préparés. Nous allons vers un match très important pour nous, un match qui sera disputé car sur le terrain, il y aura de très grands joueurs. On connait le Cameroun. On a énormément de respect pour le Cameroun. Maintenant, les générations se suivent et ne se ressemblent pas. En 1992, c’est une autre génération. Demain (ce soir, Ndlr), on verra. Pas besoin de beaucoup parler. Le match n’est pas loin. 24h, c’est bientôt. On verra bien. L’INFIRMERIE On fera le point cet-après-midi. On a Youssouf Sabaly qui a repris la course. C’est une bonne nouvelle. Idrissa (Gana) est là. Nampalys (Mendy) est là. (Fodé) Balo Touré a repris les entrainements. Pape Matar Sarr aussi. L’infirmerie est en train de se vider petit à petit. Moussa Niakhaté aussi. Nous ferons le point aujourd’hui (hier, Ndlr) avec Abdallah Sima aussi qui a une petite gêne. On fera le point tout à l’heure avec le médecin pour savoir s’ils seront acquis ou pas.
EFFICACITÉ DU GROUPE
On a constitué un groupe où chacun est assez compétitif de 27 joueurs. Je suis conscient aujourd’hui que dans ce groupe-là, tout le monde peut jouer. C’est une aubaine pour un entraineur d’avoir à sa disposition autant de qualités. Ce sont 11 joueurs qui sont sur le terrain, d’autres rentreront. C’est l’état d’équipe de ce groupe-là comme vous l’avez vu lors de la première rencontre. Ceux qui ont commencé, d’autres sont rentrés pour terminer le travail. C’est cette solidarité que je veux dans cette équipe-là en réalité. On a marqué trois buts. Demain (hier), on gagne et on prend trois points. Maintenant, on se procure aussi des occasions. Chaque équipe aimerait marquer beaucoup plus de buts. Je le dis, je le répète, notre équipe ne manque pas d’efficacité. Maintenant, individuellement peut-être, on a des attaquants qui étaient prolifiques, il y a quelques temps, mais aujourd’hui ne le sont pas. Mais l’équipe dans son ensemble marque des buts. Je l’ai dit lors des dernières éliminatoires de la Can ici en Côte d’Ivoire. En 6 matchs, le Sénégal a marqué 17 ou 18 buts. Maintenant, par rapport au ratio d’occasions qu’on se crée, on a envie que notre équipe et nos attaquants marquent plus pour qu’ils aient cette confiance-là de buteurs mais l’équipe ne manque d’efficacité.
EXPÉRIENCE DU SÉNÉGAL
Il ne faut pas non plus s’enflammer. Ça reste un match amical au mois de septembre plein d’enseignements. Aujourd’hui, le football sénégalais est en pleine émergence dans toutes les catégories, y compris l’équipe A du Sénégal. Le Cameroun reste le Cameroun. C’est une bête de compétitions. On le sait. Les camerounais sont capables de se relever tout le temps. Avec le temps, on a vu relever des défis. Le Sénégal a grandi, a gagné beaucoup d’expérience, de compétitions en compétitions, de sorties en sorties. Nous avons acquis beaucoup de vécu, d’expérience. Ces compétitions, ces genres de match, nous avons toujours eu la possibilité de bien les préparer. On l’a bien préparé. Le match contre la Gambie, on a fait beaucoup de bonnes choses et de choses qui ne sont pas bien faites. Donc à travers le match de demain, j’espère que toutes ces rectifications qu’on a faites durant les entrainements, ça propulsera l’équipe à aller dans cette dynamique et surtout continuer à gagner.
PRÉPARATION
En tout, une compétition se prépare sur plusieurs aspects et un match aussi se prépare sur tous les aspects. J’ai envie de dire énumérer deux aspects qui sont aujourd’hui tactiques. C’est aussi l’aspect athlétique, c’est le deuxième match où les organismes, durant le premier match, ont été vraiment mis à rude épreuve. Il y a aussi le côté mental. Le deuxième, c’est toujours important. Quand vous perdez le premier match, vous avez le couteau sur la gorge. Soit vous gagnez le premier match et le deuxième devient aussi important car il devient un match de qualification directe. Nous sommes dans cette situation-là. Nous sommes ensemble depuis des années. Ces situations, ces gros rendez-vous, le Sénégal maintenant a l’habitude de les aborder. Nous aborderons ce match avec beaucoup de sérénité, d’humilité que le continent africain nous connait mais avec de détermination et l’envie de continuer notre chemin.
DEUX GRANDES ÉQUIPES
Nous sommes conscients que Cameroun Sénégal, ça n’a jamais été des parties de plaisir. Ce sont deux grosses équipes, deux grands d’Afrique qui ont toujours fourni au continent africain de grands joueurs, de gros résultats, de grosses satisfactions. Aujourd’hui, le football nous réunit pour 90mn. On n’a pas cet esprit de revanche. Le Cameroun nous a battus en 2002 au Mali et on est allés gagner la CAN au continent.
FOOTBALL AFRICAIN
C’est une première journée. Il ne faut pas non plus faire des enseignements très rapidement. Ça fait des années que je le dis, vous les journalistes sénégalais, vous avez l’habitude de m’entendre dire qu’il n’y a plus de petites équipes sur le continent africain. Et ce début de compétition est en train de le prouver. Les soi-disant grosses équipes, vous n’êtes pas prêts, vous ne préparez pas vos matchs. C’est sûr et certain, vous risquez d’avoir de gros problèmes. Mais je le dis, c’est le football africain qui y gagne. Partout sur le continent, on voit des entraineurs progresser, des fédérations être de plus en plus organisées. Notre football est en train de se développer dans les infrastructures la formation des cadres.
CONSCIENCE DE L’ÉQUIPE
On a déjà asse de boulot pour rectifier et travailler notre équipe, notre mental, notre physique que de parler de l’adversaire. L’adversaire aujourd’hui n’est plus à représenter. On connait la fierté camerounaise. On sait que le Cameroun n’abandonne jamais, n’abdique jamais mais ce qui nous intéresse, c’est nous. Ce que nous voulons faire pour le match de demain. Ce que nous allons faire, dans quel état d’esprit nous sommes. Dans l’ensemble, nous sommes conscients et aussi confiants.
L’ENTRAÎNEUR DU CAMEROUN
Song est une bête de compétiteur. Il a tout gagné en tant que joueurs sur le continent africain mais c’est un entraineur aussi qui est en train de progresser, qui est à la tête d’une grande nation de football comme moi. Maintenant, il y a beaucoup d’exigences, d’attentes quand vous êtes joueur de football du Cameroun entraîneur du Cameroun.