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9 février 2025
Par Nioxor TINE
BILAN DU BENNO-APR : DE L’ESPOIR A LA CONSTERNATION
Il appartient à l’opposition de ne pas se laisser enfermer dans le piège des procédures judiciaires tronquées et des pseudo-normes républicaines et de faire bloc autour d’une plateforme programmatique inspirée des idéaux des Assises nationales.
L’accession du président Macky Sall au pouvoir fut placée, un peu trop vite, sous le signe de l’espoir (Yakaar), dans le sillage d’une mobilisation exceptionnelle de diverses couches de la Nation autour des idéaux des Assises nationales, prônant essentiellement les principes de refondation institutionnelle, d’émergence citoyenne et de restauration pleine et entière de nos souverainetés politique, économique et monétaire. Douze ans après, on ne peut que constater les dégâts : nous assistons à la mise en coupe réglée des principales institutions de notre pays, dans le but d’assouvir les desseins d’une maffia politico-bureaucratique au service de puissances étrangères, de piller impunément les ressources nationales et de se maintenir, ad vitam aeternam au pouvoir.
La hantise de l’unanimisme
Ayant accédé au pouvoir à la tête d’un parti embryonnaire, non structuré, se définissant lui-même comme une alliance pour sauver la République, le président Macky Sall, qui n’avait obtenu que 26,58% des voix au premier tour de l’élection présidentielle de 2012, était obsédé par l’idée de faire l’unanimité autour de sa gestion. C’est ainsi qu’il réussira à enrôler tous les autres candidats opposés au président sortant, dans sa méga-coalition Benno Bokk Yakaar, ce qui lui permettra de remporter, haut la main, le second tour.
Ensuite, pour maintenir la cohésion de cet attelage hétéroclite, il ne misera point sur des convergences programmatiques mais sur la philosophie du «gagner ensemble et gouverner ensemble», qui au fil du temps s’est révélée être un classique gouvernement de partage du gâteau. Mais pour imposante que soit sa coalition, elle ne semblait pas du tout séduire l’électorat sénégalais. Pour preuve, 3 mois après la deuxième alternance, dès les élections législatives du 1er juillet 2012, on allait noter un fléchissement significatif du score électoral du nouveau régime (de 65,80%% à 53,06%), traduisant son incapacité à transformer la défiance contre Me Wade et son parti en adhésion populaire à son profit.
Des performances électorales médiocres
On finira par comprendre que c’est à cause de son manque cruel de culture démocratique, que le président Macky Sall abhorrait la compétition politique, loyale respectant un minimum de standards établis. Cela le différencie de ses devanciers immédiats, qui sans être des modèles en la matière, ont eu des parcours plus riches et ont tenu compte des revendications populaires portées par l’Opposition politique et la société civile, pour améliorer graduellement notre héritage démocratique. Le président Abdou Diouf a instauré le multipartisme intégral qu’il a su gérer pendant près de deux décennies jusqu’à la première alternance de 2000, tandis que Me Wade a été un opposant opiniâtre, ayant mené, avec ses alliés de gauche, plusieurs batailles décisives, pendant près de 26 ans, avant d’accéder au pouvoir. Mais le facteur le plus décisif va être la médiocrité de ses scores électoraux, d’autant que l’histoire des performances électorales du président Macky Sall et de sa coalition Benno Bokk Yakaar est loin d’avoir été un long fleuve tranquille. Après les premières législatives décevantes, la situation n’allait pas s’améliorer aux élections locales de juin 2014, au cours desquelles, la coalition présidentielle allait perdre dans les grandes villes, avec en prime, un désaveu cinglant, sous forme d’un nombre record de bulletins blancs, dans la ville sainte de Touba, où il n’y avait pourtant qu’une seule liste bénie par l’establishment local. Il était clair que le contexte politique était défavorable au pouvoir, ce qui sera confirmé par le pourcentage de 49,47% engrangé par la coalition Benno Bokk Yakaar aux législatives de 2017, malgré l’obtention d’une majorité parlementaire de 125 députés grâce au scrutin majoritaire à un tour (le fameux raw gaddu).
On a aussi observé une désaffection notoire des sénégalais pour les compétitions électorales, avec des taux de participation de moins de 40%, qui allaient se prolonger jusqu’au référendum du 20 mars 2016, où le OUI n’obtiendra que 62,54%, donnant finalement un taux d’approbation du projet de réforme constitutionnelle, d’environ un quart du corps électoral.
Taux de participation aux différentes consultations électorales
Le raidissement autoritaire du régime de Benno
Le président Sall, dont le deuxième mandat devenait de plus en plus incertain, allait passer à une nouvelle étape dans son ambition de réduire l’Opposition à sa plus simple expression. Cela se traduira par plusieurs décisions antidémocratiques :
L’institution de la nouvelle carte CEDEAO, qui fut l’occasion de manipuler le fichier électoral (inscription effrénée de militants de la majorité) et de saboter la distribution des cartes électorales (rétention des cartes des jeunes primovotants et des habitants de zones favorables aux partis d’opposition),
Le harcèlement judiciaire contre le parti démocratique sénégalais couronné par l’exil forcé de «l’ex-prince héritier», Karim Wade, après sa libération dans des conditions aussi nébuleuses que rocambolesques
La répression pré-électorale avec la traque des «socialistes mal-pensants», c’est-àdire l’inculpation de militants de Taxawu Dakar suite aux évènements du 05 mars 2016 à la maison du Parti socialiste, la réouverture du dossier de Ndiaga Diouf et enfin l’arrestation de Khalifa Sall en mars 2017
L’adoption de la loi constitutionnelle n°2018-14 du 11 mai 2018, portant révision de la constitution et instaurant le parrainage, malgré les protestations véhémentes de l’Opposition.
Toutes ces mesures, relevant du banditisme politique et institutionnel, permettront un passage en force du président Macky Sall au premier tour de l’élection présidentielle, tenu le 24 février 2019, avec 58,26% des voix, au prix de mutations profondes du système politique sénégalais.
Il va en résulter la détérioration de l’indice de démocratie de notre pays (selon the Economist Group), passant du statut de «démocratie imparfaite» à celui de «régime hybride», presque dans l’antichambre des «régimes autoritaires» comme le Pakistan, le Qatar, le Koweït, le Gabon d’avant putsch…
Après sa réélection frauduleuse pour un second mandat, le président Macky Sall s’est mis à rêver à la mise en place d’un projet autocratique de type congolais (Brazzaville), qui se matérialiserait par l’obtention de mandats supplémentaires (3ième, 4ième …, jusque vers l’horizon 2035).
Cela allait se traduire par le renforcement de la nature autoritaire du régime et l’organisation d’un simulacre de dialogue, le 28 mai 2019. On assista au refus de plusieurs partis, en premier lieu, le PASTEF, de servir de caution aux manœuvres du président Macky Sall, visant la violation de la règle des deux mandats et qu’illustre la malheureuse formule du « ni oui ni non » du 31 décembre 2019
A la faveur de la COVID-19, les menaces morbides liées à la pandémie sont venues renforcer le bon vieil alibi terroriste pour exacerber la psychose sécuritaire et justifier toutes les atteintes aux libertés.
Le pouvoir a voulu en profiter pour neutraliser les nouvelles forces, qui étaient apparues sur la scène politique, et surtout le PASTEF, parti ayant connu une ascension fulgurante, que le régime du Benno-APR pensait pouvoir évincer (par une cabale mal ficelée), aussi aisément qu’il l’avait fait pour Karim Wade et Khalifa Sall.
Mais il va se heurter à un puissant mouvement de résistance constitutionnelle admirablement conduit par Mr Ousmane Sonko, qui ambitionne de libérer notre pays de la terreur marron-beige.
Cette hantise du troisième mandat va tenir le peuple sénégalais en haleine pendant trois ans et demi et ce n’est qu’en désespoir de cause et devant la désapprobation de ses mentors de la Françafrique, que le président Macky Sall dut y renoncer
Néanmoins, il reste plus déterminé que jamais à anéantir toutes les forces politiques militant pour une véritable alternative sociopolitique.
Une «sélection présidentielle» pour sauver le système
Comment comprendre, sinon, l’arrestation arbitraire et le maintien illégal de centaines de militants du PASTEF (injustement dissous par décret présidentiel), dans les geôles d’une nouvelle dictature tropicale ?
Le peuple sénégalais assiste, médusé, à une série de procès kafkaïens, de la part d’un pouvoir bureaucratique, inquisiteur et tyrannique, contre le leader de l’Opposition. L’avenir de notre «vieille démocratie» est entre les mains d’héroïques jeunes magistrats, rares survivants du déluge qui a décimé le milieu judiciaire.
A un peu plus de 2 mois de l’élection présidentielle de février prochain, l’inquiétude et l’incertitude sont les sentiments les mieux partagés au sein du peuple sénégalais. Notre pays, réputé être un havre de tolérance et de paix, donne, depuis une dizaine d’années, donne l’image d’un véhicule sans frein, conduit par un chauffeur inconscient et inexpérimenté, dont les passagers se demandent s’ils sortiront indemnes de leur voyage.
Plusieurs facteurs contribuent à faire des prochaines joutes électorales – les présidentielles de l’année prochaine - un tournant historique dans la vie politique de notre Nation. Alors qu’habituellement, la période électorale rime avec apaisement et recherche de larges consensus, on observe une démarche belliqueuse, agressive du pouvoir en place, qui semble être dans une quête désespérée d’alibi pour interrompre brutalement le processus électoral et reporter sine die des élections, dont l’issue lui semble des plus défavorables.
Bénéficiant du bouclier constitué de quelques haut gradés des forces de défense et de sécurité, eux-mêmes, de plus en plus compromis dans le système de prédation national, le régime du Benno-APR instrumentalise ouvertement certains secteurs de la magistrature et de l’administration électorale en vue d’atteindre ses objectifs politiciens mesquins et étroits.
Tant et si bien que nous sommes dans une situation où un Etat hors-la-loi, use et abuse, avec la complicité de magistrats aux ordres, du Droit pour commettre des forfaitures plus ignobles les unes que les autres, allant jusqu’à s’arroger le droit de choisir les candidats admis à participer à la présidentielle, par le biais de la loi inique sur le parrainage citoyen. C’est parce que le hiatus entre gouvernants et gouvernés semble avoir atteint un point de non-retour, qu’une simple alternance ne suffit plus pour trouver les véritables solutions aux maux qui gangrènent notre pays. Ce qu’il faudrait, lors des prochaines présidentielles de 2024, c’est une véritable alternative sociopolitique, qui permettra le dépassement du système néocolonial actuel.
Il appartient à l’opposition de ne pas se laisser enfermer dans le piège des procédures judiciaires tronquées et des pseudo-normes républicaines et de faire bloc autour d’une plateforme programmatique inspirée des idéaux des Assises nationales. Bilan du Benno-Apr : de l’espoir à la consternation
«REDEFINIR LA POLITIQUE DE CE PAYS A PARTIR DES COLLECTIVITES TERRITORIALES»
Jean Baptiste Diouf, candidat à la présidentielle, maire de Grand Dakar, a livré quelques points de son programme.
Bés Bi le Jour |
Adama Aïdara KANTE & Pape Doudou DIALLO |
Publication 22/12/2023
Les Rédactions du Groupe E-Media ont reçu, hier, Jean Baptiste Diouf. Le Socialiste qui est candidat à la présidentielle estime qu’un parti comme le Ps ne doit pas rater une Présidentielle. Le maire de Grand Dakar a livré quelques points de son programme.
C’est l’échappée solitaire que le Parti socialiste n’a pu empêcher. Jean Baptiste Diouf, candidat à la Présidentielle, était l’invité de l’Entretien spécial, hier. «Je suis toujours au Ps. On m’a demandé de renoncer à ma candidature, j’ai dit niet», a-t-il précisé d’emblée. La maire de Grand Dakar refuse d’être qualifié de «rebelle». Il justifie sa candidature par une «demande du parti» d’avoir un candidat issu de ses rangs. «Ce n’est pas normal qu’un grand parti comme le Ps ne participe pas à des élections», a-t-il dénoncé, soulignant qu’il a déposé sa candidature ce jeudi. Alors que Barthélémy Dias va connaître son sort dans l’affaire Ndiaga Diouf ce vendredi, Jean Baptiste Diouf préfère ne pas commenter les décisions de justice. Même s’il trouve que ce dossier du maire de Dakar a «pris du temps et doit être vidé».
Sur la politique de la décentralisation, le maire de Grand Dakar a relevé des manques de moyens pour les mairies. «Si nous n’avons pas des forces de l’ordre pour déguerpir, nous ne pouvons pas le faire. On ne se lève pas un jour pour faire du désencombrement, il faut avoir les moyens pour le suivi. Car il faut informer le sous-préfet pour qu’il puisse mettre à votre disposition des forces de l’ordre. Le mal est profond, c’est pourquoi nous allons faire revenir l’instruction civique à l’école. Grand Dakar, c’est un grand laboratoire vu la composition de la commune, un casse-tête chinois. Il y a du tout. C’est pourquoi dans notre programme, nous devons redéfinir la politique de ce pays en passant par les collectivités territoriales», a-t-il dit. «Je règle les problèmes de l’éducation dans ma commune au niveau de l’école élémentaire comme universitaire. Nous avons 450 étudiants, voire 500, avec des tickets de restaurant», a-t-il dit. Sur la santé, Jean Baptiste Diouf donne l’exemple de sa commune. «Je me soigne au Centrer de santé de Grand Dakar, car nous avons réussi à ce qu’il soit un centre de référence», a-t-il dit.
Financer l’emploi des jeunes avec l’argent du pétrole
«Nous allons orienter l’emploi des jeunes vers l’agriculture et l’élevage. Il faut dans les villages, les coins et recoins, qu’on mette des périmètres maraichers. Au-delà, pour chaque zone comme arrondissement, qu’on mette des Domaines agricoles communautaires, et c’est l’Etat qui va financer», a-t-il proposé. Sur le financement de ses projets, le candidat mise sur l’argent du pétrole et du gaz. «Il y a les redevances et les droits que les sociétés pétrolières payent à l’Etat. Je ne peux pas vous donner le taux, mais nos experts sont en train de travailler sur cela», a-t-il ajouté.
«LE DEPARTEMENT DE SANTE NE COMPTE QUE 6 ENSEIGNANTS»
En marge des premières journées médicales organisées par l’Unité de formation et de recherches (Ufr), Bés bi a interrogé Pr Ousseynou Ka, directeur de l’Ufr Santé et développement durable de cette université
L’Université Alioune Diop de Bambey va mettre l’année prochaine sur le marché du travail sa première promotion de médecins. En marge des premières journées médicales organisées par l’Unité de formation et de recherches (Ufr), Bés bi a interrogé Pr Ousseynou Ka, directeur de l’Ufr Santé et développement durable de cette université.
Que peut-on dire de l’Ufr Santé et développement durable de l’Université de Bambey ?
L’Ufr Santé et développement durable est composée de trois départements. Il y a le département de Santé communautaire qui forme des étudiants qui, après leur sortie, vont travailler dans le système de santé en accompagnant dans le cadre de la prévention. Il y a aussi le département de Développement durable où les étudiants seront capacités pour qu’après leur formation, ils puissent travailler dans les Ong, dans les projets et programmes mais aussi dans la mise en œuvre des actions de développement durable. Le 3ème département, qui est né il y a de cela 6 ans, est celui de la médecine qui forme des médecins qui vont appuyer le système. L’utilité de cette Ufr en général et plus particulièrement le département de médecine, c’est d’accompagner tous les projets initiés par l’Etat du Sénégal avec comme objectifs améliorer la santé des populations. Le département de santé est en convention avec les hôpitaux Heinrich Lübke de Diourbel, Ndamatou de Touba et en cours de convention avec les hôpitaux Cheikh Ahmadoul Khadim de Touba, Thierno Birahim Ndao de Kaffrine et celui de Fatick. Ce que nous voulons, c’est mettre à la disposition de ces structures des ressources humaines de qualité. On fait aussi de la formation continue. C’est-à-dire quand il y a des préoccupations dans des domaines précis et qui relèvent de nos compétences, on vient les appuyer. Tout ce qu’on veut, c’est quand on recrute des spécialistes, on les met à la disposition de ces structures de santé. On a des médecins à l’hôpital Lübke et un chirurgien généraliste à Cheikh Ahmadoul Khadim. C’est pour appuyer davantage les ressources humaines et élever la qualité des prestations de service de ces structures sanitaires. Le ministère a une grande préoccupation dans la lutte contre les maladies chroniques non transmissibles et plus particulièrement contre le cancer. Nous avons recruté un histo-embryologiste qui est un spécialiste qui règle maintenant le problème de la prise en charge médicale du frottis. Pour faire cet examen et la biopsie, les femmes étaient obligées d’aller jusqu’à Dakar. Avec ce médecin qui exerce aussi à l’hôpital Lübke, tous les examens de frottis et de biopsie sont traités par lui. L’autre objectif, c’est celui de mettre en place un hub de tout ce qui est en rapport avec le cancer. Et, le ministère a mis à notre disposition du matériel qui sera dédié au département de médecine. On va mettre en place ce hub pour la prise en charge des maladies non transmissibles, plus particulièrement le cancer. On aimerait davantage soulager les populations victimes de cancer.
Avez-vous les moyens de vos ambitions dans la formation des futurs médecins ?
On forme à Diourbel des médecins. Ils sont en stage dans les hôpitaux de Ndamatou, Matlaboul Fawzény, Cheikh Ahmadoul Khadim, Lübke. Lors du Magal de Touba, ces étudiants en 6ème année de médecine se sont investis dans la prise en charge des fidèles. Ils sont des habitués de la région. Lorsqu’ils termineront leurs études, ce sera très facile de les recruter et de les mettre à la disposition de ces structures de santé. Ils vont contribuer à améliorer la qualité des soins et des prestations.
Quelles sont vos difficultés ?
On a pas mal de difficultés. La première difficulté majeure, c’est qu’on n’a pas assez de Per (Personnel d’encadrement et de recherche) à notre disposition. Le département de santé ne compte que six enseignants et on aimerait vraiment avoir des enseignants dans tous les domaines pour qu’ils viennent nous appuyer dans ce sens-là. Pour pallier le déficit d’enseignants, l’Ufr est appuyée par les collègues de Thiès, de l’Ucad et de Gaston Berger. Le souci majeur, c’est qu’on mette à notre disposition des enseignants pour bien mener notre mission. L’avantage, c’est que ces médecins ne vont pas quitter. Ils seront des permanents et seront mis à la disposition des hôpitaux. On a recruté un «intériste» qui gère les urgences de Lübke. En recrutant ces enseignants, il y a un double intérêt pour les enseignements mais aussi que les spécialistes restent dans la région.
KEEMTAAN GI - LE BONHEUR EST DANS LE PRÉ
Joli décor que celui du Conseil national transformé en congrès extraordinaire d’investiture tenu hier par la formation au pouvoir. Toutes les affaires de la République s’étaient arrêtées avec la présence au King Fahd du Chef, son Premier ministre, ses ministres, ses députés et Dg. Sans compter les membres de la foultitude d’institutions et autres machins créés pour caser une clientèle politique pléthorique et gloutonne. Il y avait foule. Les souteneurs intéressés voulaient également montrer leur force de frappe. Ils ont bien raison de se positionner en pensant au partage ou à la redistribution du gâteau en cas de victoire. Des fossiles aux jeunes en passant par les papys, toutes les générations étaient représentées. Ce même si, parmi les souteneurs du dauphin du Chef, certains avaient des mines d’enterrement. Vous voulez des photos ? Une belle ambiance avec Diego dans ses œuvres et dans son aplatissement. C’est son choix et personne ne peut lui interdire de chercher sa pitance au moment où ses pairs artistes réclament la rémunération pour copies privées. Il a dû en toucher mot à celui dont il chantait les louanges et vers qui les artistes se sont tournés pour l’effectivité de cette vieille doléance votée depuis… 2008. Ce qui pourrait les sortir de leur misère. Et apparemment, les gens de l’armée mexicaine, eux, sont heureux et ne connaissent pas des lendemains difficiles comme nos valeureux artistes. C’est aussi ça le bonheur d’être au pouvoir 12 ans durant. Un pouvoir qu’ils vont devoir remettre en jeu mais auquel ils s’accrochent comme s’il leur revenait de droit. Leur candidat va devoir en passer par une élection de toutes les incertitudes dès lors qu’à ce jour, personne ne sait qui seront ses adversaires. Une situation inédite dans l’histoire politique de ce charmant pays des paradoxes. D’ailleurs rien n’est clair et tout est si embrouillé et nébuleux que des sénateurs américains demandent des garanties démocratiques au Chef. Ce qui est une gifle pour un pays à la démocratie jadis chantée. C’est parce que l’environnement politique s’est bien dégradé dans ce cher Sénégal. Quand ces sénateurs appellent Dakar à lever sans délai les restrictions sur la liberté de manifestation pacifique et le droit à une information libre et qu’ils exigent également la libération immédiate des personnes emprisonnées pour des faits liés à l'exercice de leurs libertés fondamentales, cela prouve incontestablement que notre démocratie est bien malade. Mais bon, ne gâchons pas les fêtes de fin d’année. Ce weekend, c’est Noël. Paix aux hommes de bonne volonté ! Bonne fête, amusez-vous bien, chers compatriotes. Le chef et son armée mexicaine ont donné le top départ hier au King Fahd en « s’enjaillant ». Il ne nous reste plus qu’à les imiter si nous avons le cœur à fêter dans cette ambiance si morose ! KACCOOR BI - LE TEMOIN
BARTHÉLÉMY DIAS, LE POURVOI DÉLICAT
Barthélémy Dias est à un tournant décisif de sa vie politique. Le pourvoi qu’il a introduit devant la Cour Suprême dans l’affaire l’opposant à la famille de feu Ndiaga Diouf, ce nervi tué lors d’une fusillade devant sa mairie en 2011, sera examiné ce vendredi sauf report par la haute juridiction. Le maire de Dakar avait saisi la Cour suprême pour qu’elle casse la décision de la Cour d’appel de Dakar qui l’avait condamné à deux ans de prison dont 6 mois ferme avec des dommages et intérêts de 25 millions de frs qu’il devrait payer à la famille de Ndiaga Diouf. La décision de la Cour suprême pourrait impacter la carrière politique du maire de Dakar. Si la haute juridiction rejette son pourvoi, rendant définitive le jugement de la Cour d’Appel, Barthélémy Dias pourrait perdre son mandat de député à l’Assemblée nationale. Ce qui pourrait avoir des conséquences d’ailleurs avoir des conséquences sur le parrainage des élus pour le compte de Khalifa Sall comme nous l’écrivions hier dans nos colonnes. L’autre compact pourrait concerner son poste de maire de Dakar. Barthélémy Dias dira soutient que le Code des collectivités territoriales ne prévoit pas la déchéance du maire s’il est condamné dans une affaire de meurtre. Seulement, tout cela est une question d’interprétation juridique de part et d’autre. Dans tous les cas, ce vendredi 22 décembre, Barthélémy Dias sera édifié sur son avenir politique immédiat. A préciser qu’il n’est nullement besoin que le maire de Dakar se présente à la Cour suprême ce vendredi. Il peut se faire représenter par son avocat.
AFFAIRE POUPONNIERE KEUR YEURMANDE NDELLA MADIOR DIOUF PLACÉE EN GARDE A VOUS
Ndella Madior Diouf est dans de sales draps. La patronne de la pouponnière Keur Yeurmandé a été placée en garde-à-vue par la Sureté Urbaine pour des charges comme homicide volontaire et ouverture d’une pouponnière sans autorisation. En à en croire DakarActu, elle a été interpellée hier suite aux accusations de maltraitance visant sa pouponnière. Un bébé portant le nom de Mohamed est décédé dans des conditions non encore élucidées. Des vidéos partagées au niveau des réseaux sociaux montraient un bébé en piteux état qui est mort par la suite certainement à cause d’un manque notoire d’assistance. Une autre version relatée par Seneweb annonce que Ndella Madior Diouf avait refusé de déférer à une convocation de la Sûreté urbaine suite à une plainte d’une dame qui lui réclame son enfant qu’elle aurait confisqué pour exiger le paiement des frais de garde de l’enfant. Dans tous les cas, Ndella Madior a été cueillie par les flics avant d’être acheminée au commissariat central. Il faut aussi souligner que rien ne plaide en faveur de Ndella Madior Diouf puisque les locaux de la pouponnière tels que présentés sont dans un état de dégradation indigne de recueillir des êtres humains de surcroit des bébés. Le droit-de-l’hommiste Seydi Gassama a réclamé de l’Etat l’ouverture d’une enquête sur cette affaire. « Les services compétents de l’Etat doivent se rendre sans délai dans la pouponnière de Ndella Madior Diouf. Si les graves informations données dans la presse par d’anciennes employées de la pouponnière sont avérées, les enfants doivent être pris et confiés aux structures les plus qualifiées » a écrit Seydi Gassama sur son compte X. Cet appel a été entendu par les autorités puisque, tard dans la soirée, les limiers de la Sureté urbaine accompagnés d’un personnel médical et des ambulances se sont rendus à la pouponnière pour récupérer les enfants afin de les amener dans des endroits plus appropriés. Affaire à suivre.
MACKY SALL OUBLIE LA GRANDE MOSQUÉE DE KEURY SOUF DE RUFISQUE
A Rufisque, l’on ne chantera pas les louanges de Macky Sall. Surtout du côté des religieux de la vieille cité qui n’ont jamais compris pourquoi Macky Sall ne leur a pas manifesté sa générosité comme il l’a montré ailleurs, pour l’une des plus vieilles mosquées de l’Afrique de l’Ouest puisque datant de 1844. Pourtant à maintes reprises lors de son séjour à Rufisque dans le cadre du Conseil des ministres décentralisés consacré à la région de Dakar et lors d’audiences accordées à des dignitaires religieux, Macky Sall s’était engagé à rénover ce lieu de culte historique qui ploie sous le poids de l’âge. Mais touss, nada, dara, a comme dirait l’autre. De là à penser que Macky Sall manque de considération pour la vieille cité, d’aucuns le pensent à Rufisque. De dignes fils de Rufisque comme feu Ousmane François Goudia Guèye, Oumar Faye de Leral Askanwi avaient à maintes reprises dénoncé un mépris de la part du chef de l’Etat pour ce dossier. Ils ont multiplié les sorties pour sauver ce qui peut être considéré comme un patrimoine historique et dont certaines parties ont commencé à s’effondrer. Il est clair que ce n’est pas Macky Sall qui va rénover cet important édifice religieux fréquenté par des guides religieux de renommée comme Mame Abdou Aziz Sy Dabakh, Serigne Abdou Aziz Sy Al Amine. Rufisque peut espérer qu’Amadou Ba répare cette injustice s’il venait à remporter la Présidentielle de 2024.
LEGS-AFRICA HONORE LES MEILLEURS PENSEURS DE LA SOUVERAINETÉ POUR SES DIX ANS
Dans le cadre de la célébration de ses dix ans d’existence, Legs Africa va remettre un trophée de meilleur penseur Souverain à des auteurs. Ils seront cinq à recevoir ce trophée : Boubacar Boris Diop, Aoua Bocar Ly-Tall, Alioune Sall Paloma, Aminata Sow Fall et Thierno Souleymane Diop Niang. Ce dernier recevra le trophée d’encadrement pour un jeune penseur émergent. Dans un communiqué, LEGS Africa explique qu’il a décerné ce trophée à des penseurs, écrivains essayistes dont les œuvres contribuent à la réhabilitation de la conscience historique africaine et mettent en lumière les voies de souveraineté du continent africain et des Africains. L’ONG motive ses choix par le fait que ces auteurs valorisent le potentiel africain et la place du continent dans la géopolitique internationale. LEGS rappelle que le trophée a été décerné en 2016, lors de sa première édition, à Amadou Elimane Kane, poète-écrivain et fondateur de l’Institut culturel panafricain de recherche, à Felwine Sarr, économiste-enseignant-chercheur-écrivain et à Ndongo Samba Sylla, chercheur-économiste, essayiste pour leurs œuvres respectives. ‘’Cette célébration sera consacrée à un débat public à travers une série de trois panels avec des chercheurs, des jeunes leaders émergents et des candidats à la candidature à la présidentielle de 2024’’, lit-on dans le communiqué. La cérémonie se tiendra à la Maison de la Presse Babacar Touré sous le thème ‘’Efficacité de l’action publique : entre logique partisane de conquête du pouvoir et logique citoyenne’’.
L’INVESTITURE D’AMADOU BA ET L’AFFAIRE DE LA POUPONNIÈRE KEUR YEURMANDÉ AU MENU DE LA REVUE DE PRESSE DE L’APS CE VENDREDI
les livraison de ce vendredi 22 décembre évoquent l’investiture d’Amadou Ba comme candidat de la coalition Benno Bokk Yaakar à la présidentielle de 2024, le placement en garde à vue de Ndélla Madior Diouf, responsable de la pouponnière Keur Yeurmandé
Dakar, 22 déc (APS) – L’investiture d’Amadou Ba comme candidat de la coalition Benno Bokk Yaakar à la présidentielle de 2024, le placement en garde à vue de Ndélla Madior Diouf, responsable de la pouponnière Keur Yeurmandé, et les résultats 2022 du secteur extractif sont les principaux sujets traités par les quotidiens reçus vendredi à l’Agence de presse sénégalaise (APS).
»Après le Parti socialiste (PS) et l’Alliance des forces de progrès (AFP), des partis de la mouvance présidentielle, le candidat choisi par Macky Sall, président de l’Alliance pour la République (APR) reçoit l’onction du parti au pouvoir, lors d’un Conseil national transformé en Congrès extraordinaire d’investiture », selon Sud Quotidien qui titre : »L’APR intronise Amadou Ba’’.
Le Témoin note que Amadou Ba a été »investi dans la ferveur’’. Le journal souligne que »la majorité présidentielle a fait jeudi montre d’une grande mobilisation sans précédent, dans l’unité et la ferveur militante pour investir son candidat à la présidentielle Amadou Ba ».
‘’L’APR investit Amadou Ba’’, affiche à la Une Le Soleil qui écrit : ‘’juste après son investiture par l’Alliance pour la République, le candidat de la majorité présidentielle, Amadou Ba, a assuré et rassuré qu’il peut mener la coalition BBY à la victoire lors de la prochaine présidentielle’’.
Investi »en grande pompe » par son parti, Alliance pour la République (APR), ‘’Amadou Ba se confond dans le Macky’’, dit L’As, qui ajouté qu’en présence de Macky Sall confirmé à la tête de l’APR, »il se dit convaincu de la victoire de la mouvance présidentielle à l’élection présidentielle de février 2024 avant d’appeler à l’unité ».
Bes Bi met en exergue ‘’le serment de Ba’’. »Des assurances pour préserver l’unité de Benno. Des engagements pour la continuité de l’œuvre du Président Macky Sall. C’est le serment prononcé, hier, par Amadou Ba qui a été investi par son parti dans une salle de l’hôtel King Fahd Palace. Macky Sall, qui a été reconduit président de l’Apr, a souligné que son candidat doit s’appuyer sur son +bilan exceptionnel+, mais qu’il doit +parfaire+ », écrit le journal.
WalfQuotidien rapporte de ‘’petits coups Ba contre Amadou’’ lors du meeting d’investiture du candidat de Benno.
‘’Que Amadou Ba ne compte pas sur ses camarades de l’Alliance pour la République pour remporter la présidentielle. Ces derniers, outre leur faible enthousiasme dans la collecte des parrainages, se sont illustrés dans des actes de sabotage de son investiture. Une attitude qui contraste avec celle des alliés socialistes et progressistes qui travaillent d’arrache-pied pour sa victoire au soir du 25 février 2024 », souligne le journal.
L’affaire de la pouponnière Keur Yeurmandé dont la reponsable Ndella Madior Diouf a été placée en garde à vue intéresse la livraison des quotidiens.
‘’Ndella Diouf arrêté pour homicides involontaires’’, met à sa Une Les Echos qui rapporte que »deux bébés ont rendu l’âme dans sa pouponnière ».
‘’Cueillie jeudi par la Brigade de protection des mineurs de la Sureté urbaine après avoir refusé de déférer à une convocation, Ndella Madior Diouf a été placée en garde à vue après son audition. Elle est visée pour homicides involontaires, maltraitance sur des enfants et exploitation d’une pouponnière sans autorisation’’, rapporte Libération qui titre : ‘’Keur Yeurmandé, la pouponnière de l’horreur’’.
Le journal annonce également que les bébés ont été retirés de la pouponnière et confiés aux services compétents du ministre de la Famille.
Les quotidiens se sont fait également écho du denier rapport 2022 du secteur extractif élaboré par l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives du Sénégal (ITIE).
‘’Le secteur extractif a rapporté 275,33 milliards FCFA’’, selon EnQuête. ‘’Publié jeudi à Dakar, le rapport ITIE 2022, renseigne que le secteur extractif a contribué à hauteur de 275,33 milliards de francs CFA à l’économie dont 242, 30 milliards alloués au budget de l’Etat. Cette contribution représente 6, 85% du budget de l’Etat du Sénégal’’, écrit le journal.
LACOS DENONCE LE «BANDITISME ADMINISTRATIF» ET LE SILENCE DE MINISTRE DE L’INTERIEUR
Le refus de la Direction générale des élections (Dge) et de la Caisse de Dépôts et de Consignations (Cdc) de recevoir Ayib Daffé, en compagnie de l’huissier de justice Me Guillaume Sagna, ne inquiète les Leaders Alliés du Candidat Ousmane Sonko (Lacos).
Les Leaders Alliés du Candidat Ousmane Sonko (Lacos) ont fait savoir leur mécontentement hier, jeudi 21 décembre 2023, contre ce qu’ils qualifient de «tentatives et manœuvres de complot politico-judiciaire de l’Etat pour écarter Ousmane Sonko de la présidentielle du 25 février 2024 et contre le peuple sénégalais et la libre expression du suffrage universel». Lacos dénonce ainsi ce «coup d’Etat institutionnel», «le silence du ministre de l’intérieur», Sdiki Kaba et appelle la nouvelle CENA à prendre des mesures idoines pour mettre fin à cette violation systématique des droits constitutionnels.
Le refus de la Direction générale des élections (Dge) et de la Caisse de Dépôts et de Consignations (Cdc) de recevoir Ayib Daffé, mandataire de Ousmane Sonko, leader du parti dissous Pastef, en compagnie de l’huissier de justice Me Guillaume Sagna, ne inquiète les Leaders Alliés du Candidat Ousmane Sonko (Lacos). Dans un communiqué publié hier, jeudi 21 décembre 2023, Lacos dénonce «les tentatives de complots politico-judiciaires de l’Etat» contre la personne d’Ousmane Sonko et taxe cela de «coup d’Etat institutionnel».
«Malgré les cuisants échecs de toutes leurs tentatives, manœuvres et autres complots politico-juridiques visant à écarter le président Ousmane Sonko de l’élection présidentielle du 25 février 2024, Macky Sall, son candidat Amadou Ba et son ministre en charge de l’organisation de ladite élection, Sidiki Kaba, persistent dans leur volonté mortifère contre le peuple sénégalais et la libre expression du suffrage universel, cette fois via un coup d’Etat institutionnel», lit-t-on sur le document.
Lacos estime que «le ministre Sidiki Kaba, assurant totalement et à visage découvert sa partisannerie, s’entête dans sa posture antirépublicaine de refus d’exécuter les décisions de justice en matière électorale. Lacos disqualifie Sidiki Kaba pour l’organisation d’élections démocratiques inclusives et transparentes». De même, se désole-t-il, «l’attitude tendancieuse, lâche et inconséquente du Directeur général de la Caisse de dépôts et de consignations (Cdc), Cheikh Issa Sall, corrobore les administrations chargées de gérer le processus électoral».
C’est pourquoi Lacos exige la nomination d’une personnalité indépendante et consensuelle pour l’organisation de l’élection présidentielle du 25 février 2024, conformément à la jurisprudence du Générale Lamine Cissé et Cheikh Gueye. Sous ce rapport, Lacos demande à la nouvelle équipe de la Commission électorale nationale autonome (Cena) de ne pas faire moins que sa devancière et appelle le Conseil Constitutionnel à sanctionner et à «tirer toutes les conséquences de droit de ce banditisme administratif» du ministre de l’Intérieur et de la Cdc, en violation systématique des droits constitutionnels du candidat Ousmane Sonko. Par ailleurs, s’adressant aux citoyens sénégalais, Lacos invite «le peuple sénégalais à mesurerles enjeux, à ce moment crucial de la vie de notre nation, et de ne plus laisser prospérer ce coup d’Etat institutionnel de Macky Sall et Amadou Ba». Ainsi, préviennent les alliés de Sonko, «Lacos vous donne rendez-vous très prochainement pour des plans d’actions d’envergure. Ensemble, sauvons notre cher Sénégal !».
LA PENSEE DE CHEIKH ANTA DIOP TOUJOURS D’ACTUALITE
Fermée depuis six mois pour des « raisons de sécurité », l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar a accueilli hier, jeudi 21 décembre, la conférence publique marquant le début des festivités pour la célébration du centenaire de la naissance de son parrain
Fermée depuis six mois pour des « raisons de sécurité », l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar a accueilli hier, jeudi 21 décembre, la conférence publique marquant le début des festivités pour la célébration du centenaire de la naissance de son parrain qui se poursuivront jusqu’au 29 décembre prochain. A cette occasion, les conférenciers sont revenus sur l’œuvre de l’égyptologue qui a réhabilité l’histoire du continent noir qui faisait face à une politique européenne de dénégation de l’existence d’une histoire de l’homme noir.
Ce mois de décembre marque le centenaire de l’égyptologue Cheikh Anta Diop décédé il y a 37 ans. Mais son œuvre n’en finit pas de retentir pour son attachement à montrer l’apport de l’Afrique et en particulier de l’Afrique noire à la culture et à la civilisation mondiale. Son centenaire donne donc lieu à une célébration avec une série d’activités. Et hier, jeudi 21 décembre, l’Université Cheikh Anta Diop (Ucad) qui porte son nom, a ouvert le bal avec une conférence publique axée sur le thème « l’œuvre de Cheikh Anta Diop et les défis de la reconstruction d’une pensée audacieuse pour l’Afrique » en présence de beaucoup d’intellectuels.
Dans un contexte de marginalisation accélérée du continent, ses travaux, qui marquèrent le retour de la conscience historique de l’Afrique, appellent à la permanence du combat contre les racismes sous toutes leurs formes. Dans sa communication, l’égyptologue à l’Ucad, Pr Aboubacry Moussa Lam, a indiqué que Cheikh Anta Diop a fait montre de « courage » pour le « renversement des paradigmes » et la « création du nouvel africain ». « Nations Nègres, cette œuvre a eu un déclic. Quand il arrive en France, il avait décidé de rectifier l’histoire qui était une histoire erronée. On disait que tout ce qui se trouvait en Afrique en matière de civilisation venait des Blancs. Il trouve ça anormal. Pour le faire, il savait qu’il fallait s’armer de la science jusqu’aux dents. Il était bien préparé. Il avait ses deux bacs », a dit Pr Lam. A cela, s’ajoutait la thèse « Qu’étaient les Egyptiens prédynastiques » qui n’a jamais été soutenue, faute de ne pas pouvoir réunir un jury acceptant d’examiner les travaux.
Cheikh Anta Diop ne soutiendra jamais ses thèses. Son ambition, il ne l’a pas réussie puisqu’on lui barre le chemin de soutenance de doctorat d’état mais il ne se décourage pas. Il prend deux autres sujets. Cette fois-ci, la Sorbonne tira les leçons du blocage de Cheikh Anta Diop. Quand il a été bloqué, il a bénéficié d’une circonstance favorable. Il est allé chez Présence africaine. Ce qui devait être étouffé devient une bombe nucléaire. Ils vont le laisser soutenir cette fois-ci mais ils vont le casser académiquement. On lui donne mention honorable », a expliqué Pr Aboubacry Moussa Lam. La publication de Nations nègres et culture dans lequel il démontre en particulier que l’Egypte ancienne appartient au monde négro-africain, sonne donc comme un coup de tonnerre dans le ciel tranquille de l’establishment intellectuel.
L’auteur de Nation nègres et culture n’en finit pas de rencontrer des difficultés. Il se voit aussi bloquer les portes de l’université après sa soutenance. « Il a fait deux thèses d’Etat de doctorat dans l’espace de 10 ans. Il ne s’est pas découragé. Vous voyez ce que cela représente comme abnégation », dira Pr Lam. Poursuivant son propos, il ajoute que les objectifs de l’œuvre de Cheikh Anta Diop consistaient à « rétablir la vérité et la conscience historique ». « Cheikh Anta Diop va montrer que les Egyptiens étaient des noirs. C’est ça, la vérité historique. Il a rétabli que c’est l’Afrique qui a peuplé le monde et qui a civilisé le monde à travers la civilisation égyptienne », a dit le conférencier. Pr Lam invite ainsi les Africains à surtout lire le premier livre Nations nègres et culture de Cheikh Anta Diop afin de « comprendre énormément des choses et de lutter contre le complexe ».
Prenant la parole, le second communicant, Pr Samet Yaporeka, philosophe, égyptologue et écrivain burkinabé est revenu sur ce que disposent les noirs pour redonner à l’Afrique sa place dans le concert des Nations. Il évoque, entre autres, la question de la renaissance africaine, la restauration de la conscience historique africaine, la question des langues nationales comme vecteurs de connaissances. « La question de la renaissance africaine apparait dans les tous premiers écrits de Cheikh Anta Diop. Pour lui, cette question est d’abord culturelle fortement liée à la réappropriation des langues africaines. Elle comporte une dimension sociale avec le rôle des femmes et des jeunes. Il recommande la mise en place d’une assemblée des femmes dotées des mêmes prérogatives que celles des hommes. Elle comporte aussi une dimension économique et politique », a-t-il fait savoir.
Né le 29 décembre 1923 à Thieytou et mort le 7 février 1986, l’égyptologue Cheikh Anta Diop a réhabilité l’histoire du continent noir qui faisait face à une politique européenne de dénégation de l’existence d’une histoire de l’homme noir
« Il a corrigé les insuffisances de la tradition orale en implantant un laboratoire. Il a travaillé à la réécriture de l’histoire générale de l’Afrique avec les spécialistes africaines, la jonction entre l’historique et la politique. Son œuvre est cohérente. Les fondements économiques ont montré que pour se développer, l’Afrique doit exploiter les ressources qui se trouvent sur leur sol », explique Pr Lam.
«IL N’Y A PAS D’ENTREPRISE QUI PRODUIT DU DIAMANT… OFFICIELLEMENT ACCREDITEE»
Awa Marie Colle Seck, la président du Comité national l’ITIE-Sénégal s’est également prononcée sur la récente polémique liée au contrat de diamant au Sénégal
Awa Marie Colle Seck, la président du Comité national l’ITIE-Sénégal s’est également prononcée sur la récente polémique liée au contrat de diamant au Sénégal, dans lequel seraient impliqués le chef de l’Etat Macky Sall, l’ancien ministre des Mines, Aly Ngouille Ndiaye et le patron du Groupe Mimran. Interrogée par un confrère sur la question, la présidente du Comité national de l’ITIE-Sénégal, qui a précisé le rôle de son institution, indique qu’«il n’y a pas d’entreprise qui produit du diamant et qui est donc officiellement accréditée», au Sénégal.
«Notre rôle, c’est de voir effectivement ce qui se passe sur le terrain et de vérifier les contrats. Et, on vous dit que les contrats sont tous dans notre site. Nous n’avons pas un contrat qui nous montre le diamant qui a été produit», a précisé Mme Awa Marie Colle Seck.
Qui plus est, elle ajoute : «Il faut que vous sachiez que dans notre périmètre, il n’y a pas d’entreprise qui produit du diamant et qui est donc officiellement accréditée», a répondu à la question d’un confrère, Mme Awa Marie Colle Seck, présidente du Comité national de l’ITIE-Sénégal.
Par contre, dit la présidente de l’ITIE-Sénégal, «Ily a des contrats, je pense même deux, d’exploration. Exploration, ça veut dire vous êtes en train de vérifier s’il y a du diamant», a-t-elle souligné. Selon l’ancienne ministre de la Santé, «Ily a un contrat d’exploitation mais semi-mécanisé qui n’a pas encore porté des fruits, mais qui espère avoir un petit quelque chose peut-être. Mais, sachez que d’une manière générale, c’est un débat qui, à mon avis, ne doit pas trop nous occuper, parce que le Sénégal n’est pas un pays diamantifère. Notre sol n’est propice à cela.» Pour conclure la patronne de l’ITIE-Sénégal promet, au cas où cela est avéré, d’éclairer la lanterne des Sénégalais. «Nous allons suivre tout ça. Si, l’année prochaine, quelqu’un trouve du diamant, on vous le dira.»
Il faut rappeler que lors d’un face à face avec la presse, Me Moussa Diop, candidat déclaré à présidentielle de 2024, avait révélé des échanges compromettants entre Aly Ngouille Ndiaye, Jean Claude Mimran, Diagna Ndiaye et le président Macky Sall, attestant de la collusion entre ces personnes dans un processus d’attribution de permis de recherche puis d’exploitation de diamants.
275,33 MILLIARDS DONT 242,30 MILLIARDS AFFECTES AU BUDGET DE L’ETAT
L ’Initiative pour la transparence dans les industries extractives du Sénégal (ITIE) a publié hier, jeudi 21 décembre, son Rapport 2022 portant sur la transparence, la bonne gouvernance et la redevabilité dans le secteur des ressources naturelles.
Le secteur extractif a contribué pour 275,33 milliards de FCFA à l’économie sénégalaise, dont 242,30 milliards affectés au budget de l’Etat. C’est ce qui ressort du 10e Rapport de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives du Sénégal (ITIE), publié hier, jeudi 21 décembre. Ce chiffre porte aujourd’hui la contribution globale du secteur extractif à 6,85% dans le budget de l’Etat.
L ’Initiative pour la transparence dans les industries extractives du Sénégal (ITIE) a publié hier, jeudi 21 décembre, son Rapport 2022 portant sur la transparence, la bonne gouvernance et la redevabilité dans le secteur des ressources naturelles. En effet, le lancement de ce rapport, coïncidant avec le 10e anniversaire de l’ITIE, a pour but de susciter un débat public, informer et produire à travers la mise à disposition des données fiables sur e secteur extractif.
Ainsi, «Cette année, pour le 10e rapport, nous avons pu mettre en exergue certains points importants dont la place de l’industrie extractive dans l’économie sénégalais. Nous savons, aujourd’hui, en mettant toutes les sociétés qui ont plus de 200 millions de chiffres d’affaires, ce qui fait que ça correspond à peu près à 99% du total, nous avons pu recenser 275 milliards de contribution du secteur extractif à l’économie Sénégalaise», a souligné Mme Awa Marie Coll Seck, présidente de l’ITIE, précisant que «La plupart de ces moyens vont au budget du Sénégal.» Etant un secteur pourvoyeur d’emplois, la présidente de l’ITIE a indiqué qu’«il s’agit d’environ 9000 agents qui sont salariés dans ce secteur-là.»
L’autre point important qu’elle a soulevé, c’est le nombre considérable de services qui sont demandés. Ainsi, avec la loi sur le contenu local, Mme Awa Marie Colle Seck relève que la priorité, c’est de faire bénéficier aux Sénégalais ces services. «Ce que nous voulons, c’est que le Sénégal puisse bénéficier de ces services-là, non seulement en tant que fournisseurs mais également en tant que, éventuellement, employeurs après», a-telle soutenu.
Sur ce point précis, elle dira : «Il y a 2000 milliards qui sont octroyés à ces fournisseurs. Et, nous nous intéresserons beaucoup à ce qui revient aux Sénégalais. Et ça, nous savons que sur les 2000 (milliards), il y a 700 milliards qui sont octroyés aux entreprises sénégalaises». Un chiffre revu à la hausse, puisque l’année dernière, sur 1800 milliards, c’est à peu près 380 qui sont octroyés aux entreprises sénégalaises. Cependant malgré cette augmentation, Mme Seck reconnait «qu’il y a un gap important, puisque les entreprises étrangères ont plus d’accès à ce genre de services qui sont demandés par les entreprises du secteur extractifs.»
Venu représenter le chef de l’Etat, Macky Sall, à cette cérémonie de lancement, Ismaïla Madior Fall, ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur, a salué «l’ensemble des efforts des parties prenantes, notamment l’État du Sénégal, le secteur privé, et les organisations de la société civile qui, en synergie, ont su mettre en place des démarches consensuelles autour de la gouvernance des ressources naturelles du Sénégal». Il faut rappeler que dans le Rapport de Validation du Sénégal 2021, l’ITIE internationale soulignait que le Sénégal a atteint un score très élevé dans la mise en œuvre de l’ITIE (93/100).