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9 février 2025
CHEIKH ANTA DIOP A PERMIS DE RÉTABLIR LA VÉRITE SUR LA PLACE DE L’AFRIQUE DANS L’HUMANITÉ
A l'occasion du centenaire de Cheikh Anta Diop, les historiens Aboubacry Moussa Lam et Somet Yoporeka sont revenus sur son œuvre qui a bouleversé la compréhension de l'histoire en rétablissant la place centrale de l'Afrique dans les origines de l'humanité
Dakar, 21 déc (APS) -L’historien et savant sénégalais Cheikh Anta Diop a permis, à travers son œuvre, de rétablir la vérité sur la place de l’Afrique dans l’histoire de l’humanité, a souligné, jeudi, à Dakar, l’historien et égyptologue Aboubacry Moussa Lam.
« L’objectif de l’œuvre de Cheikh Anta était de rétablir la vérité sur la place de l’Afrique dans l’origine de l’humanité, mais également l’origine géographique et raciale de la civilisation égyptienne », a-t-il dit lors d’un panel organisé à l’occasion du centenaire de Cheikh Anta Diop, dont la commémoration a débuté le même jour.
Le professeur Lam, exposant sur « l’œuvre de Cheikh Anta Diop et les défis de la reconstruction d’une pensée audacieuse pour l’Afrique », au cours d’un panel, a souligné que « le rétablissement de la conscience historique était un combat de Cheikh Anta Diop ».
Selon lui, « l’œuvre de Cheikh Anta Diop comprend un contenu matériel et un contenu immatériel ».
« Le contenu matériel de son œuvre comprend ses travaux d’affirmation à travers [ses ouvrages] +Nations nègres et culture+, +L’Unité culturelle de l’Afrique noire+, mais également des travaux de confirmation avec des livres tels que +Antériorité des civilisations nègres : mythe ou vérité historique+, +L’Antiquité africaine par l’image+ (1975), entre autres », a rappelé l’historien.
Il ajoute que « le contenu de l’œuvre immatérielle est composé de la culture de l’effort et du courage » — il a soutenu deux thèses, « dans un contexte hostile » —, « le renversement des paradigmes », à l’image du fameux colloque auquel il a participé en 1974 au Caire en Égypte et qui portait sur le thème « Le Noir est à l’origine de tout ».
« Sa formation encyclopédique lui a permis de faire face à ses adversaires et aujourd’hui, beaucoup de ses thèses, dont l’origine égyptienne de l’humanité, ont été confirmées », a relevé Aboubacry Moussa Lam.
« C’est pourquoi, dit-il, tout le monde doit lire Cheikh Anta, car son œuvre est une nutrition, un aliment complet ».
« Il faudrait introduire et généraliser les enseignements de Cheikh Anta Diop dans tous les niveaux et à tous les domaines », a pour sa part recommandé le professeur Somet Yoporeka, philosophe et égyptologue, du Centre d’études sur la Renaissance africaine (Kenya), selon qui « Cheikh Anta Diop a été l’incarnation de l’éthique de la vie ».
« La Renaissance africaine et son corollaire qui est la construction d’un État fédéral africain, le rôle des femmes et des enfants dans le développement de nos pays, et la promotion des langues nationales comme fondement de l’intégration africaine, sont entre autres les principaux combats du penseur », a relevé cet égyptologue.
LE NOUVEAU COSTUME TAILLÉ SUR MESURE POUR MACKY SALL PAR L’APR
En tant que fondateur, Macky Sall va bénéficier d’une “institutionnalisation du poste de chef de parti”.
L’ouverture de la cérémonie d’investiture du candidat Amadou Ba a été marquée par un nouveau plan annonçant la posture de Macky Sall dans l’appareil politique que constitue le parti présidentiel. En effet, dans une motion devant traduire les statuts de l’Alliance pour la République (Apr), il est question d’une modification des rôles et prérogatives de son leader.
Et en tant que fondateur, Macky Sall va ainsi bénéficier d’une “institutionnalisation du poste de chef de parti”. Toujours dans cette révision des instances de l’Apr, Seydou Gueye et ses camarades, ont annoncé, par la modification de l’article 1 des statuts du parti, “ la suppression du bureau politique remplacé par un nouvel organe qui est le comité permanent”.
Dans la même logique de réaffirmer le leadership de Macky Sall, ils ont proposé la traduction du Conseil national de l’Alliance pour la République en congrès extraordinaire.
NDELLA MADIOR DIOUF PLACÉE EN GARDE À VUE
La Sûreté urbaine n’a pas tardé à voir plus clair dans cette affaire de bébés présumés maltraités. La directrice de Sos Keur Yeurmandé a été cueillie après la diffusion de vidéos filmées dans sa pouponnière.
Ça n’augure pas un séjour doux au Commissariat central pour Ndella Madior Diouf. Emedia vient d’apprendre qu’elle a été placée en garde à vue.
La Sûreté urbaine n’a pas tardé à voir plus clair dans cette affaire de bébés présumés maltraités.
La directrice de Sos Keur Yeurmandé a été cueillie après la diffusion de vidéos filmées dans sa pouponnière.
SIGNATURE DE NOUVEAUX ACCORDS POUR RENDRE PLUS DYNAMIQUE L’AXE DAKAR ET TÉHÉRAN
Ces accords et mémorandums d’entente couvrent les domaines aussi névralgiques que l’agriculture, les mines, la défense, les infrastructures, le commerce, le développement industriel en zone rurale et la Culture
Dakar, 21 déc (APS) – Le Sénégal et la République islamique d’Iran ont procédé jeudi à la signature de plusieurs accords de coopération portant notamment sur les domaines de l’agriculture, des mines, de la défense, des infrastructures, du commerce, du développement industriel en zone rurale, ainsi qu’un mémorandum d’entente culturelle, a constaté l’APS.
Le ministre des Affaires Etrangères et des Sénégalais de l’Extérieur Ismaëla Madior Fall et le ministre de l’Agriculture de la République Islamique d’Iran, Mohammed Ali Nikbakht ont coprésidé jeudi à Dakar la cinquième commission mixte de coopération entre les deux pays. Les échanges qui portent sur plusieurs points de coopération ont duré pendant deux jours.
M. Fall s’est félicité de la richesse du cadre juridique de la commission mixte Sénégal-Iran qui selon lui ‘’constitue si opportunément, le socle de notre coopération bilatérale’’.
Cette commission est constituée ‘’de plusieurs accords et mémorandums d’entente, [et] couvre les domaines aussi névralgiques que l’agriculture, les mines, la défense, les infrastructures, le commerce, le développement industriel en zone rurale et la Culture’’, a déclaré Ismaëla Madior Fall.
Le chef de la diplomatie sénégalaise a aussi procédé à la signature de nouveaux projets d’instruments juridiques, notamment en matière de promotion et protection réciproques des investissements, de reconnaissance réciproque et échange de permis de conduire national’’.
Il s’agit de cinq instruments juridique dans le cadre de la Convention d’entraide judiciaire, de la convention d’extradition, de la convention de transfèrement des détenus, précisent les deux parties.
A cela s’ajoutent, la coopération mutuelle entre l’Iran international Exhibitions Co et le Centre international du Commerce extérieur du Sénégal (CICES), la coopération dans le secteur agricole et de coopération culturelle.
Le ministre sénégalais a rappelé la volonté des autorités de son pays à développer davantage la coopération avec l’Iran pour “l’intérêt des populations des deux pays’’.
‘’Cette rencontre, qui constitue un cadre privilégié pour la revue et l’approfondissement de notre coopération bilatérale s’inscrit, assurément, dans la dynamique bien ancrée de consolidation des relations d’amitié et de partenariat fécond qui unissent nos deux pays’’, a salué Ismaëla Madior Fall.
Il a, dans la foulée, encouragé les acteurs concernés à s’investir “pour l’opérationnalisation effective et diligente des conclusions de cette commission et la concrétisation des projets identifiés en opportunités réelles’’.
De son côté, le ministre iranien de l’Agriculture Mohammed Ali Nikbakht a insisté sur la mise en œuvre de ces documents signés dans la cadre de la commission mixte qui a connu une pause de plusieurs années.
Il est d’avis que la situation géopolitique des deux pays donne des opportunités dont il faut tirer le meilleur profit en faveur des intérêts des deux nations.
M. Nikbakht a suggéré que ‘’les deux parties déploient des efforts conjoints pour hisser la coopération économique à un niveau qui sera digne des deux nations et qui sera dans l’intérêt des deux peuples’’.
“L’objectif est les deux pays puissent tirer profit de toutes les possibilités existantes (…)’’, a ajouté Mohammed Ali Nikbakht.
EN DÉSACCORD AVEC LES QUOTAS PÉTROLIERS, L'ANGOLA SE RETIRE DE L'OPEP
"Jusqu'à présent, nous n'avons pas eu d'influence sur les quotas, mais si nous devions rester dans l'Opep, nous subirions les conséquences de la décision de respecter les quotas de production", a le ministre des ressources naturelles.
L'Angola a décidé de se retirer de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), sur fond de désaccord sur les quotas de production pétrolière, jugeant qu'il était temps de "se concentrer davantage" sur ses propres objectifs.
"Jusqu'à présent, nous n'avons pas eu d'influence sur les quotas, mais si nous devions rester dans l'Opep, nous subirions les conséquences de la décision de respecter les quotas de production", a expliqué jeudi Diamantino de Azevedo, ministre des ressources naturelles, du pétrole et du gaz, à la télévision publique TPA. L'Angola serait alors "contraint de réduire sa production, ce qui va à l'encontre de notre politique consistant à éviter toute baisse et à respecter les contrats".
L'annonce intervient après une récente décision de l'Opep d'établir un quota de 1,11 millions de barils/jour pour l'Angola, ce que le pays conteste vivement, visant son propre objectif de 1,18 millions de b/j. Elle s'est traduite par un creusement des pertes du pétrole, les cours étant déjà plombés par les anticipations de certains investisseurs qui craignent de voir la demande en or noir sapée l'an prochain par une récession économique.
La décision de l'Angola a été prise à la suite d'un Conseil des ministres, tenu jeudi au palais présidentiel de Luanda, a précisé dans la foulée un communiqué présidentiel. Elle a été transformée le même jour en un décret ayant force de loi, signé par le président João Lourenço. "A l'heure actuelle, l'Angola ne gagne rien à rester dans l'organisation et, pour défendre ses intérêts, il a décidé de la quitter", a expliqué le ministre à la presse réunie à la présidence, selon ce communiqué.
"Lorsque nous voyons que nous sommes dans des organisations et que nos contributions, nos idées, n'ont aucun effet, il vaut mieux partir. Nous avons adhéré volontairement en 2006 et nous avons décidé de partir maintenant, également volontairement. Et il ne s'agit pas d'une décision irréfléchie ou inopportune", a souligné le ministre.
Malgré de nouvelles coupes annoncées en novembre, les prix du brut restent bloqués au plus bas depuis juin (entre 70 et 80 dollars le baril), tout en restant au-dessus de la moyenne des cinq dernières années. Vers 13H15 GMT (14H15 à Paris), le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février chutait de 1,59% jeudi à 78,43 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison le même mois perdait 1,68%, à 72,97 dollars.
"Plus pertinent"
L'Opep et leurs dix alliés de l'Opep+ semblent ces derniers temps avoir perdu de leur influence, entre dissensions, concurrence américaine et fébrilité face à l'urgence climatique. Fin novembre, l'Angola et le Nigeria, les deux poids lourds pétroliers du continent africain, s'étaient montrés mécontents de leurs quotas lors de la dernière réunion ministérielle de l'alliance, d'ailleurs reportée de plusieurs jours en raison de désaccords.
"Nous avons toujours fait notre devoir mais l'Angola a jugé bon de partir. Le moment est venu pour notre pays de se concentrer davantage sur ses objectifs", a encore justifié le ministre à la télévision. L'Angola a été très actif "mais notre rôle au sein de l'organisation ne nous semble plus pertinent à l'heure actuelle", a-t-il déclaré. "Les résultats actuels ne servent pas nos intérêts".
Fondée en 1960, l'Opep, qui réunit 13 membres sous la houlette de Ryad, a noué en 2016 une alliance avec dix autres pays, dont Moscou, sous la forme d'un accord appelé Opep+, dans l'optique de limiter l'offre et soutenir les cours face aux défis posés par la concurrence américaine.
Mi-décembre, lors de la COP28 à Dubaï, les pays du monde entier ont approuvé un compromis historique ouvrant la voie à l'abandon progressif des énergies fossiles causant le réchauffement, appelant à "mener une transition hors des énergies fossiles dans les systèmes énergétiques, d'une manière juste, ordonnée et équitable, en accélérant l'action dans cette décennie cruciale".
WASHINGTON DEMANDE DES GARANTIES DÉMOCRATIQUES À MACKY SALL
Alerte sur les risques de dérives au Sénégal. Par un texte bipartisan, des parlementaires américains se prononcent sur la présidentielle 2024. Ils interpellent le pouvoir sur la restriction de la liberté d'expression et les poursuites contre l'opposition
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 21/12/2023
À moins de deux mois du premier tour de l'élection présidentielle sénégalaise prévu le 25 février 2024, les sénateurs américains Jim Risch et Ben Cardin ont présenté le 18 décembre dernier une résolution bipartisane appelant le gouvernement sénégalais à garantir la tenue d'un scrutin libre, transparent et démocratique.
Les deux parlementaires, l'un républicain et l'autre démocrate, occupent respectivement les fonctions de président et de vice-président de la commission des affaires étrangères du Sénat. Leur initiative est donc un signal fort adressé à Dakar sur la nécessité de respecter les normes démocratiques lors du prochain vote.
Dans leur résolution, les sénateurs Risch et Cardin réaffirment "l'engagement des États-Unis en faveur de la démocratie et de la gouvernance démocratique au Sénégal". Ils rappellent également "l'importance du partenariat stratégique" unissant Washington à Dakar.
Toutefois, les deux élus américains se disent "préoccupés" par plusieurs évolutions récentes au Sénégal qui laissent planer des doutes sur la bonne tenue du scrutin à venir. Le sénateur Risch évoque notamment "la réduction de l'espace politique, la répression de l'opposition et le manque de transparence des processus électoraux".
Son collègue Cardin abonde dans le même sens en dénonçant les "restrictions à la liberté d'expression et de presse, l'utilisation du système judiciaire pour cibler les opposants et les changements législatifs visant à affaiblir la concurrence électorale". Ce dernier pointe du doigt la responsabilité du "gouvernement actuel" dans ces dérives.
La résolution appelle donc Dakar à lever sans délai les "restrictions sur la liberté de manifestation pacifique" et le "droit à une information libre". Elle exige également la "libération immédiate" des personnes emprisonnées pour des faits liés à l'exercice de leurs libertés fondamentales.
Sur le plan pratique, les sénateurs demandent au gouvernement sénégalais d'assurer la tenue d'un scrutin accessible à tous les candidats dans le respect du secret du vote et sans intimidation. Ils veulent voir la Commission électorale nationale autonome (CENA) jouer pleinement son rôle d'arbitre impartial.
Enfin, les élus américains encouragent la société civile sénégalaise, engagée dans la défense des droits démocratiques, tout en appelant l'ensemble des acteurs politiques à débattre dans le calme et à régler d'éventuels litiges devant les tribunaux.
À travers cette résolution, les sénateurs Risch et Cardin sonnent clairement l'alarme et mettent la pression sur les autorités de Dakar afin qu'elles garantissent la tenue d'une présidentielle respectant pleinement les standards démocratiques. Leur message dénote la vigilance de Washington quant à l'évolution de la situation politique au Sénégal.
VIDEO
FEMMES, MÉFIEZ-VOUS DE LA RUSE DES HOMMES
«Derrière chaque grand homme, il y a une grande dame», «C'est la femme qui détient le pouvoir dans la famille», Ces phrases aux apparences de reconnaissance ou de célébration cachent une subtile duperie des femmes, selon Mademba Ass Ndiaye
En marge de la cérémonie de dédicace du livre « Conversations féminines » de Zoubida Fall, nous avons interrogé le journaliste Mademba Ass Ndiaye sur les rapports de pouvoir entre hommes et femmes suite à sa prise de parole où il a pointé du doigt un phénomène.
«Derrière chaque grand homme, il y a une grande dame », «C'est la femme qui détient le pouvoir dans la famille », etc.
Ces phrases aux apparences de reconnaissance ou de Célébration des femmes ne sont trop souvent que des tentatives de distraction, d'inhibition de la gent féminine pour faiblir son entrain à la lutte pour le pouvoir, pour l'égalité des droits.
En effet, le pouvoir demeure patriarcal même si de plus en plus de femmes prennent leur place dans la société et exprime leur immense potentiel. Du coup, les femmes doivent se battre pour avoir leur parcelle de pouvoir, estime le journaliste.
S’agissant du projet « Conversations féminines », Mademba Ass trouve le projet très pertinent s’il en juge par la qualité des femmes qui ont été interrogées par la productrice.
D’ailleurs, Mademba Ass conseille vivement les jeunes aussi bien les filles que les garçons à lire cet ouvrage afin de s’imprégner de la manière dont ces femmes se sont forgées non pas contre les hommes, mais à leurs côtés. Puisqu’il s’agit des femmes modèles fort inspirantes.
PATRICE TALON VEUT RÉTABLIR LES RELATIONS AVEC LE NIGER
Le président béninois a déclaré jeudi matin vouloir "rétablir rapidement les relations" entre le Bénin et le Niger ajoutant ne pas avoir "manqué d'adresser, de manière discrète et répétée, des messages à ces pays frères, notamment le Niger"
Le président béninois Patrice Talon a déclaré jeudi matin vouloir "rétablir rapidement les relations" entre le Bénin et le Niger, dans son discours à la nation annuel devant l'Assemblée nationale.
Le chef de l'Etat a affirmé sa "volonté de voir se rétablir rapidement les relations entre le Bénin et les pays où des coups d’Etat sont intervenus", ajoutant ne pas avoir "manqué d'adresser, de manière discrète et répétée, des messages à ces pays frères, notamment le Niger", où un coup d'Etat, en juillet, a renversé le président Mohamed Bazoum et placé au pouvoir un régime militaire.
"Il y a un temps pour condamner, un temps pour exiger et un temps pour faire le point et prendre acte", a affirmé le chef de l'Etat béninois, ouvrant la voie à une reprise des relations avec le Niger. "Prendre acte requiert que nos interlocuteurs jouent leur partition en exprimant clairement leurs intentions, mais aussi leurs attentes, auprès de la communauté internationale", a-t-il précisé.
Les sanctions de la communauté internationale et de la Communauté des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cedeao) à l'encontre du Niger ont de lourdes conséquences économiques pour le Bénin, du fait de la fermeture des frontières entre les deux pays. Le Bénin enregistre notamment une baisse de ses revenus portuaires, à la suite de l'arrêt du transit de marchandises vers le Niger via ses ports.
L'oléoduc géant reliant le sud-est du Niger à la côte béninoise, censé permettre à partir de janvier la commercialisation du brut nigérien sur le marché international, est aussi un sujet de préoccupation pour les deux pays. Le Niger en attend une augmentation de ses recettes pétrolières et le Bénin la perception de droits de transit, compensant les recettes douanières perdues du fait des sanctions.
Allègement
La Cedeao a ouvert la voie le 10 décembre à un allègement de ses sanctions à l’encontre du Niger, en le conditionnant à une "transition courte" avant un retour des civils au pouvoir. Elle a décidé qu'un comité composé des présidents du Bénin, du Togo et de la Sierra Leone négocierait avec le régime militaire nigérien les engagements à mettre en œuvre, avant un éventuel assouplissement des sanctions prises par l'organisation régionale peu après le coup d'Etat du 26 juillet.
"La balle est dans le camp des autorités de fait, qui doivent donner des gages" en "exprimant clairement leurs intentions", a précisé Patrice Talon, "ce qui n'est pas encore le cas".
Mi-décembre, le ministre togolais des affaires étrangères Robert Dussey, en médiation à Niamey, a affirmé être "convenu du contenu" et du "timing de la transition" au Niger avec le Premier ministre de ce pays Ali Mahaman Lamine Zeine, un civil nommé par les militaires, indiquant qu'il allait "présenter" ce plan aux instances de la Cedeao.
Sur les quinze pays membres de la Cedeao, quatre sont désormais dirigés par des militaires arrivés au pouvoir par des coups d'Etat depuis 2021 : le Mali (2021), la Guinée (2021), le Burkina Faso (2022) et le Niger (2023). La multiplication de ces régimes militaires inquiète la Cedeao pour leurs mises en cause de la démocratie mais aussi pour les risques de déstabilisation régionale.
Le retrait de l'armée française du Sahel a renforcé les craintes de voir l’instabilité s'étendre aux États du golfe de Guinée : Ghana, Togo, Bénin et Côte d'Ivoire. Et ce, alors qu'en Sierra Leone et en Guinée-Bissau ont eu lieu récemment des événements présentés par les autorités comme des tentatives de coup d'Etat.
ÉLECTIONS PROLONGÉES EN RDC SUITE AU CHAOS LOGISTIQUE LE JOUR DU VOTE
Les élections commencées mercredi continuent jeudi en République démocratique du Congo, dans des bureaux de vote qui n'ont pas pu ouvrir la veille en raison du chaos logistique constaté dans l'ensemble du vaste pays aux infrastructures très limitées.
Les élections commencées mercredi continuent jeudi en République démocratique du Congo, dans des bureaux de vote qui n'ont pas pu ouvrir la veille en raison du chaos logistique constaté dans l'ensemble du vaste pays aux infrastructures très limitées.
Le président sortant, Félix Tshisekedi, brigue un second mandat face à 18 autres candidats, dont plusieurs poids-lourds de l'opposition qui ont dénoncé le "chaos total" et les "irrégularités" entourant selon eux ces élections générales (présidentielle, législatives, provinciales et locales).
"Tout se passe bien, les opérations électorales ont débuté à 06H00" (04H00 GMT), assure jeudi au téléphone Likanga Ikobo, chef d'un groupement de villages du territoire de Walikale, dans le Nord-Kivu (est), interrogé par l'AFP depuis la capitale provinciale Goma.
Deux villages du sud du Lubero, autre territoire du Nord-Kivu, "votent depuis ce matin", a indiqué de son côté Amini Mumbere, fonctionnaire délégué du gouverneur. Dans ces villages comme dans d'autres localités éloignées des centres urbains, le matériel électoral n'était pas arrivé à temps pour organiser le vote au jour prévu, tandis que l'immense majorité des bureaux ayant ouvert l'ont fait avec des retards conséquents.
Les opérations de vote se sont poursuivies dans ces bureaux jusque très tard dans la nuit, voire jusque dans la matinée, avant que des agents épuisés ne procèdent au dépouillement. Durant toute la journée de mercredi, l'énervement avait enflé dans les files d'attente. Des agents de la commission électorale (Céni) ont été molestés, des centres de vote saccagés. Pour les bureaux restés fermés, le président de la Céni, Denis Kadima, a dû se résoudre mercredi soir à annoncer une journée supplémentaire de vote.
Selon lui, ces bureaux ne se trouvent pas dans une des 26 provinces en particulier. "Les difficultés s'appliquent à travers tout le pays, qui a quasiment les mêmes caractéristiques en termes d'infrastructures", a-t-il dit. Il n'a pas précisé le nombre de bureaux concernés mais, a-t-il indiqué, quelque 70% des électeurs qui le souhaitaient ont pu voter mercredi, selon une estimation qu'il a lui-même qualifiée de "hâtive".
"Elections ratées"
Plus de 44 millions d'électeurs, sur un total d'environ 100 millions d'habitants, étaient appelés aux urnes pour choisir parmi plus de 100.000 candidats sur les rangs pour le quadruple scrutin.
Dans un communiqué, le gouvernement n'a pu que reconnaître "le retard constaté dans l'ouverture de certains bureaux de vote". Mais il a félicité le peuple congolais pour sa "mobilisation" et la Céni pour sa "détermination" à organiser dans les temps des élections qui se sont selon lui "globalement" bien déroulées. Cinq candidats de l'opposition à la présidentielle ont en revanche exigé "la réorganisation de ces élections ratées, par une Céni autrement composée".
Parmi les adversaires de Félix Tshisekedi figurent Moïse Katumbi, ancien gouverneur de la région minière du Katanga (sud-est), Martin Fayulu, qui affirme que le président sortant lui a volé la victoire à l'élection de 2018, ou encore Denis Mukwege, prix Nobel de la paix 2018 pour son action auprès des femmes victimes de viols de guerre.
Suspicieux dès le départ à l'égard du processus électoral, tous ont appelé leurs militants à surveiller de près le dépouillement et l'affichage des résultats. Des tensions sont redoutées lorsqu'ils seront annoncés, dans un pays à l'histoire politique agitée et souvent violente, au sous-sol immensément riche en minerais mais à la population majoritairement pauvre.
La campagne a aussi été empoisonnée par la situation sécuritaire dans l'est du pays, qui connait un pic de tension depuis deux ans avec la résurgence de la rébellion du M23, soutenue par le Rwanda. Certains candidats d'opposition ont été accusés d'être des "étrangers", une arme redoutable pour les discréditer dans un pays meurtri par des années de conflits.
DÉTENTIONS PROVISOIRES, CIRÉ ALY BA POUR UNE JUSTICE AVEC CÉLÉRITE
Si l'Etat va jusqu'au bout de son ambition, la détention sera limitée à deux ans. Ce délai sera renouvelable pour six mois avec l'autorisation de la chambre d'accusation.
La ministre de la Justice, Aissata Tall Sall, veut mettre fin aux longues détentions provisoires. Elle a entamé un vaste projet pour mieux encadrer cette pratique. La successeure de Ismaila Madior Fall a fait la déclaration ce matin, à l'occasion de la Conférence nationale des chefs de parquets. "Il me plait de vous annoncer que mon département travaille sur un avant-projet de loi pour mieux encadrer la détention provisoire et le temps du traitement des dossiers judiciaires", a-t-elle déclaré devant un parterre d'acteurs de la Justice.
Selon le directeur des affaires criminelles et des grâces qui a présenté l'avant projet, il s'agit d'une consécration effective du principe selon lequel la détention est une exception. "Désormais, a-t-il souligné, il sera affirmé dans les textes que la personne poursuivie demeure libre..."
Le nouveau projet de la tutelle prend en charge l'encadrement des détentions provisoires en matière criminelle. Désormais, si l'Etat va jusqu'au bout de son ambition, la détention sera limitée à deux ans. Ce délai sera renouvelable pour six mois avec l'autorisation de la chambre d'accusation. Prenant la parole lors de la Conférence des chefs de parquets, le premier président de la Cour suprême invite à la prudence.
"Je pense que c'est une réforme importante. Mais il faut être un peu prudent. Pour certains crimes odieux par exemple, la remise en liberté prématurée peut être préjudiciable pour la société", souligne Ciré Aly Ba qui semble inviter à ne pas danser plus vite que la musique.
"Oui à la justice avec célérité, affirme-t-il, mais pas à une justice bâclée".