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24 février 2025
LE DISCOURS ENGAGÉ DE MACKY SAL
Le président a dénoncé au Forum sur la paix, les incohérences de la gouvernance mondiale qui freinent le développement du continent. Il a également appelé à une réforme des institutions internationales et à une plus grande coopération régionale
La 9ème édition du Forum sur la paix et la sécurité en Afrique s’est ouverte hier, lundi 27 novembre au centre international de conférences Abdou Diouf de Diamniadio (CICAD). Devant 400 experts et membres de délégations venus de divers pays, en présence du Président Mauritanien, du Premierministre de Guinée Bissau et du représentant du ministre japonais des Affaires étrangères, le président Macky Sall a réitéré son plaidoyer pour une réforme de la gouvernance mondiale. Il s’est aussi prononcé sur la justice climatique pour fustiger la décision d’interdiction des financements extérieurs des sources d’énergies fossiles avant de plaider pour une synergie d’actions entre les états africains afin de favoriser le développement économique et social du continent.
La 9ème édition du forum sur la paix et la sécurité en Afrique a été une tribune pour le président Macky Sall de réitérer les incohérences de la gouvernance économique mondiale pour les dénoncer avant de plaider pour un changement de paradigmes afin de permettre au continent de jouir de ses richesses et promouvoir son développement économique. Le président Macky Sall a, dans son discours d’ouverture, relevé le paradoxe du continent africain dont les efforts de développement sont inhibés par les conditions de la gouvernance mondiale, mais aussi et surtout les facteurs internes liés à l’insécurité. « Le thème de cette 9e édition : L’Afrique des potentiels et des solutions face aux défis sécuritaires et à l’instabilité institutionnelle, met en lumière les contrastes de notre continent : une Afrique grande et riche, qui aspire à l’émergence, mais toujours en retard sur le processus de développement ; une Afrique qui progresse sur la voie de la démocratie, mais encore secouée par l’instabilité institutionnelle ; une Afrique engagée à faire taire les armes, mais toujours sous le feu ravageur des conflits et du terrorisme», a déclaré Macky Sall.
«L’Afrique est grande et riche : plus de 30 millions de km2, dont plus de 60% des terres arables non exploitées du monde ; d’importantes ressources en eau et hydrocarbures ; 85 à 95% des réserves de métaux du groupe du chrome et du platine ; 85% des réserves de phosphates ; 40% des réserves d’or. Et la liste n’est pas exhaustive. Assurément, l’Afrique est riche par son immense potentiel. Mais les règles et pratiques de l’échange inégal contribuent à l’appauvrir », a relevé Macky Sall. Dans ce sens, il a préconisé la réforme du Conseil de sécurité de l’ONU et des institutions de BrettonsWoods. Pour le chef de l’Etat sénégalais, ces institutions doivent être réformées parce que les conditions qui ont présidé à leurs créations, au lendemain de la deuxième guerre mondiale, n’est pas le contexte de 2023. Pour ui, 75 ans après, les règles et méthodes de ces institutions financières doivent être adaptées au contexte nouveau. « C’est pourquoi nous réclamons une gouvernance politique, économique et financière mondiale plus juste et plus équitable », a dit Macky Sall avant de lister les priorités dans ces réformes. En autres priorités, « il y a la réforme du Conseil de sécurité des Nations Unies, et celle de l’architecture financière mondiale, y compris les Institutions de BrettonsWoods, afin que le système international, hérité de la seconde guerre mondiale, soit plus représentatif des réalités de son temps, la révision des règles de l’OCDE sur l’accès au crédit, la durée des délais de grâce et des périodes de remboursement ; ce qui permettrait de mobiliser des ressources plus conséquentes pour financer les besoins de développement, la lutte contre les pratiques fiscales anormales, notamment l’évasion fiscale et les congés fiscaux abusifs, pour que l’impôt soit dûment payé là où la richesse est créée, surtout s’agissant de l’industrie extractive», at-il plaidé.
A en croire le chef de l’Etat sénégalais, la réforme pour une gouvernance mondiale plus juste et plus équitable, aiderait à l’émergence d’une Afrique des solutions, pour parler d’une Afrique qui compte davantage sur ses propres ressources pour financer ses efforts de développement et offrir de nouvelles opportunités de commerce et d’investissement à ses partenaires.
Macky Sall a, toutefois, souligné les efforts et les progrès réalisés dans ce domaine avec notamment «l’adoption par l’OCDE, en octobre 2021 de l’Accord historique sur un impôt minimum mondial de 15% afin de lutter contre l’érosion de la base d’imposition et le transfert de bénéfices par les multinationales ; l’adhésion de l’Afrique au G20 ; et la décision des instances du FMI d’octroyer au continent un 3ème siège au Conseil d’administration du Fonds». Mais, il en faut plus pour faciliter la réalisation des ambitions de développement de l’Afrique. Et pour Macky Sall, les réformes entamées par l’OCDE et le FMI pourraient être renforcées par la réforme du Conseil de Sécurité et la mise en œuvre du Pacte de Paris pour les Peuples et la Planète, qui comprend, entre autres, la réforme de l’architecture financière mondiale».
Régimes africains : Macky en croisade contre les coups d’État
Abordant le thème de cette 9e édition, Macky Sall a souligné qu’il interpelle les africains sur leur part de responsabilité dans les défis sécuritaires et l’instabilité institutionnelle qui agitent le continent. Dans ce sens, il a rappelé le coût exorbitant des violences sur le développement économique du continent. Raison pour laquelle, il a préconisé le dialogue pour dépasser les clivages de tous ordres qui contribuent à alimenter l’instabilité politique. Dans cet ordre d’idées, le président a déploré la nouvelle vague de prise de pouvoir anticonstitutionnelle sur le continent avant d’appeler à une rencontre entre l’Union Africaine, les Chefs d’Etat et les chefs militaires pour juguler cette résurgence des coups d’Etat. «En plus de leur coût humain et matériel, les conflits armés plombent nos efforts sur la voie du développement économique et social», a dit Macky Sall. D’où l’urgence de taire les armes pour privilégier le dialogue pour le règlement de différends.
«La liberté sans responsabilité devient une menace pour la société»
Toutefois, il a également rappelé que les principes de l’Etat de droit qui associent l’exercice des libertés individuelles et collectives d’une part, et les impératifs d’ordre public d’autre part. «La liberté sans responsabilité devient une menace pour la société. C’est dire que la démocratie, la stabilité institutionnelle et le développement économique et social ne peuvent s’accommoder de facteurs déstabilisants que sont le populisme, le radicalisme et les extrémismes de tous bords » a-t-il martelé. Pour lui, tout régime démocratique est une œuvre en construction permanente, si ancien soit-il. Citant les exemples d’intégration réussie en Afrique de l’Ouest, Macky Sall a lancé que la solution a défi sécuritaire passe par la mise en synergie des forces et des potentiels pour relever les défis du développement économique et sociale mais aussi de la paix et de la sécurité.
«Finalement, l’Afrique des potentialités et des solutions, c’est aussi l’Afrique qui met en commun ses forces, ses intelligences et ses ressources pour son développement et son intégration ; à l’image de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal, de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Gambie, du champ pétrolier sénégalo-mauritanien Grand Tortue Ahmeyim et du pont de Rosso sur le fleuve Sénégal en construction avancée, pour relier la Mauritanie et le Sénégal. Voilà, parmi d’autres exemples, ce qui nous fera avancer sur le chemin du développement dans la paix et la sécurité», a-t-il relevé.
SIDIKI KABA DISCULPE LES FORCES DE L’ORDRE
La responsabilité des manifestions violentes notées au Sénégal n’incombe pas aux forces de défense et de sécurité (FDS) dont le professionnalisme ne souffre d’aucune ambiguïté.
La responsabilité des manifestions violentes notées au Sénégal n’incombe pas aux forces de défense et de sécurité (FDS) dont le professionnalisme ne souffre d’aucune ambiguïté. C’est la conviction du ministre de l’Intérieur, Me Sidiki Kaba. Venu défendre le budget de son département à l’Assemblée Nationale hier, lundi 27 novembre, il a soutenu que l’origine de la violence est à rechercher du côté des manifestants.
Le ministre de l’Intérieur lave à grande eau les forces de défense et de sécurité. Ils ne sont comptables de rien des débordements notés lors des dernières manifestations. «Il ne sert à rien de faire des accusations graves contre les forces de sécurité en les accusant de tirer des balles réelles et de perpétrer toutes sortes de violences. Dans le cadre de la doctrine du maintien et de rétablissement de l’ordre, l’action s’est en trois phases fondamentales : légalité, la nécessité et la proportionnalité. Dans l’ensemble des actions qui ont été menées sur le terrain, les forces de l’ordre ont montré du professionnalisme, du sang froid», a déclaré Me Sidiki Kaba hier, lundi 27 novembre à l’Assemblée Nationale. Selon l’ancien Président de la Fédération internationale des Ligues des droits de l’homme (FIDH) «si tel n’était pas le cas, il y aurait eu des carnages. » Tout débordement est de la responsabilité des manifestants soutient-il. «Il y a eu en revanche, des forces qui se sont mises en face d’elles, qui ont utilisé la violence. L’article 10 de la constitution parle de marche, mais celle pacifique. Si le manifestant se transforme en émeutier, tuant et brulant, on a plus à faire à un contestataire. »
Revenant aux projets de son ministère pour l’exercice 2024, Sidiki Kaba dira qu’il s’agira, entre autres, d’accentuer la lutte contre la migration irrégulière, de poursuivre les efforts de sensibilisation de lutte contre la drogue, de renforcer le maillage du territoire national en infrastructures de sécurité telles que la reconstruction du commissariat d’arrondissement de Ndorong à Kaolack et des commissariats centraux de Tambacounda et de Mbour. Il en sera de même pour la construction d’un nouveau commissariat d’arrondissement à Touba, ainsi que de la réhabilitation de la sous-préfecture de Sindia et des préfectures de Rufisque et Bakel. Relativement au Programme «Sécurité publique», Sidiki Kaba a indiqué que, pour 2024, l’accent sera mis non seulement sur le renforcement des effectifs avec la poursuite de la formation des 4 000 fonctionnaires de police recrutés en deux cohortes, mais aussi sur le renforcement des capacités de ceux déjà en activité de service.
Selon lui, des efforts sont également en train d’être faits pour l’acquisition d’équipements de surveillance des frontières destinés à réduire leur porosité, la poursuite de la phase 2 du projet de lutte contre la cybercriminalité, la construction de commissariats de police au niveau des départements qui n’en disposent pas, ainsi que de cantonnements du Groupement mobile d’Intervention (GMI) à Tambacounda, Kédougou, Ziguinchor, Kolda, Kaolack et Mbour et des postes frontaliers. Dans la même veine, il a évoqué le renforcement de la sécurité intérieure, par l’installation de caméras de vidéo protection, qui entrera dans sa deuxième phase, l’acquisition, pour les Forces de police, de matériels adéquats de maintien de l’ordre et la poursuite de la mise en œuvre du concept «Quartiers sûrs» et des «tables de concertations sécuritaires». En outre, il a annoncé la production annuelle de 400 000 talons de passeports numérisés et de 1 183 726 cartes d’identité biométrique, ainsi que la mise en service du Centre de Recueil et d’Enregistrement des Données et Informations policières du Sénégal, inauguré en 2022.
S’agissant du Programme «Sécurité civile», il a fait savoir que la stratégie opérationnelle à dérouler, pour 2024, sera axée, entre autres, sur la poursuite du programme d’implantation de bouches et poteaux d’incendie, la validation de la Stratégie nationale de Réduction des Risques de Catastrophe (SNRRC), la poursuite de la densification du maillage du territoire national, par la construction des postes d’incendie et de secours autonomes à Nioro du Rip et Dahra Djolof. Le ministre annonce aussi le renforcement des moyens matériels de la brigade nationale des sapeurs-pompiers. Le budget 2024 du ministère de l’Intérieur est arrêté à 237.231.350.287 FCFA en Autorisations d’Engagement (AE) et à 197.004.885.087 FCFA en Crédits de Paiement (CP).
L’OPPOSITION RECUSE, SIDIKI KABA RASSURE
Organisation de la présidentielle par une personnalité neutre - L’opposition doit-elle reconsidérer sa position sur la question de l’organisation de la prochaine élection présidentielle ?
Le passage du ministre de l'Intérieur à l’Assemblée nationale hier, lundi 27 novembre pour les besoins de l’examen du budget de son département ministériel a été marqué par un dialogue de sourds sur la question de l’organisation de la prochaine élection présidentielle par une personnalité neutre et indépendante. Prenant la parole, la plupart des députés membres du principal groupe parlementaire de l’opposition (en terme de sièges), Yewwi Askan Wi ont récusé Sidiki Kaba de l'organisation matérielle de ce scrutin en tant que ministre de l’intérieur. Ce dernier a tout simplement répondu par des assurances que «la vérité des urnes sera respectée».
L’opposition doit-elle reconsidérer sa position sur la question de l’organisation de la prochaine élection présidentielle ? En effet, à moins de trois mois de la date de ce scrutin prévue le 25 février de l’année prochaine, l’actuel Chef de l’Etat ne semble pas prêt à prendre en considération cette exigence de la nomination d’une personnalité «neutre et impartiale» à la tête de l’organisation de cette 13ème élection présidentielle de l’histoire politique du Sénégal comme l’avaient fait ses prédécesseurs en 2000 et en 2012. La preuve, le passage du ministre de l'Intérieur à l’Assemblée nationale hier, lundi 27 novembre pour les besoins de l’examen du budget de son département ministériel a été marqué par un dialogue de sourds sur cette question de l’organisation de la prochaine élection présidentielle par une personnalité «indépendante».
En effet, des parlementaires membres du principal groupe parlementaire de l’opposition (en terme de sièges), Yewwi Askan Wi ont récusé Sidiki Kaba de l'organisation matérielle de ce scrutin en tant que ministre de l’intérieur. «La vérité des urnes sera respectée», a rassuré Sidiki Kaba. Mieux, a insisté encore le ministre de l’Intérieur : « les élections qui seront organisées, seront transparentes. Ceux qui seront dans les centres et les bureaux de vote, constateront que ce qui sortira des urnes, sera respecté. Le Sénégal vote depuis le 19e siècle. Rassurez-vous, le lundi (26 février 2024, Ndlr), vous allez vaquer à nos occupations»
Ces assurances du ministre de l’Intérieur font suite à la demande d’une personnalité «neutre» et « non partisane » à la tête de l’organisation du scrutin présidentielle du 25 février prochain formulée par plupart des députés de l’opposition lors des débats qui ont précédé le vote du projet de budget du ministère de l'Intérieur dont les crédit alloués à la gouvernance électorale sont évalués à 23.145.229.200 FCFA en Autorisations d’engagement (AE) et à 14. 927. 229. 200 FCFA en Crédits de paiement (Cp).
«LE RÉGIME LE PLUS IMPOPULAIRE DEPUIS LES INDÉPENDANCES»
«En tant que militant de l'Apr, vous êtes disqualifié pour organiser ces élections», a lancé le mandataire de la coalition Sonko2024, Ayib Daffé à l’endroit du ministre de l’Intérieur. «Il y aura une alternance. Vous êtes devenus le régime le plus impopulaire depuis les indépendances. Le peuple vous a vomi», insiste encore le député de l’opposition, membre du groupe Yewwi Askan Wi. Il invite par ailleurs, « le président Macky Sall à s'inspirer de ses prédécesseurs Abdoulaye Wade et Abdou Diouf, qui avaient nommé une personnalité neutre pour organiser les élections en 2000 et en 2012 ».
«Monsieur le Ministre, vous avez la légalité d'occuper le poste de ministre de l'Intérieur. Vous êtes un excellent avocat, nous le reconnaissons. Mais, il faut avouer et accepter avec nous que vous n'avez pas la légitimité d'organiser les élections», renchérit son collègue de même groupe parlementaire Bara Gaye, député-maire de Yeumbeul. S’exprimant sur cette question de l’organisation des élections, le député Abass Fall du parti Pastef dissout par décret présidentielle du 31 juillet dernier attaqué devant la Cour suprême s’est lui aussi voulu catégorique en s’adressant au ministre Sidiki Kaba. «Nous nous battrons pour que vous n'organisiez pas les élections», a dit Abass Fall.
Cette sortie de ces députés de l’opposition sur l’organisation de la présidentielle fait suite à celle des responsables du Front pour l'inclusivité et la transparence des élections (Fite) qui regroupe la plupart des candidats à cette élection présidentielle issus de l’opposition. Lors d’une conférence de presse organisée le dimanche 26 novembre dernier, ils ont récusé l’actuel ministre de l'Intérieur pour l'organisation de cette présidentielle.
Dans une motion lue lundi 27 novembre en marge du Forum de Dakar, pour la paix les diplomates louent "l'élogieux bilan" international du président, relevant son rôle moteur au sein d'organisations ouest-africaines et sa contribution aux médiations
Les membres du Corps diplomatique sénégalais réunis à l'occasion de l'ouverture du Forum de Dakar sur la Paix et la Sécurité en Afrique ont salué lundi 27 novembre 2023, "l'élogieux bilan diplomatique et consulaire" du président Macky Sall, selon une motion de remerciements lue par Cheikh Niang, Ambassadeur, représentant permanent du Sénégal auprès des Nations unies à New-York.
Citant les propos des diplomates sénégalais, cette motion souligne tout particulièrement "la priorité élevée" qu'accorde le président Macky Sall "à la consolidation des liens d'amitié, de coopération et de co-développement avec les pays amis et frères frontaliers", ce qui s'est traduit par des réalisations comme la construction du pont de la Sénégambie ou celle en cours du pont de Rosso, ainsi que l'exploitation commune du gisement gazier Grand Tortue Ahmeyim entre le Sénégal et la Mauritanie.
Selon la même source, les diplomates saluent également "le rôle de premier plan" du chef de l'Etat "dans la dynamisation accrue d’organisations sous-régionales" à l'image de l'UEMOA, l'OMVS ou la CEDEAO. Ils mettent par ailleurs en avant "les nombreuses initiatives de paix en Afrique et hors du continent" entreprises par Macky Sall, citant notamment sa récente visite à Sotchi dans le cadre de la crise alimentaire liée à la guerre en Ukraine.
Enfin, la motion souligne "le succès de la présidence par le Sénégal d’organes importants de l’Organisation des Nations Unies" ainsi que "l’élection ou la nomination de plusieurs cadres de notre pays à des postes élevés au sein de diverses institutions internationales et l’élargissement significatif de la carte diplomatique du Sénégal".