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24 février 2025
UNE FRANÇAISE PRISE DANS LA TOURMENTE POLITIQUE SÉNÉGALAISE
Coline Fay a été arrêtée vendredi dernier à Dakar avec plusieurs activistes sénégalais dans le cadre d'une information judiciaire ouverte sur des accusations de "complot contre l'autorité de l'État", de "manœuvres compromettant la sécurité publique"...
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 28/11/2023
Coline Fay, jeune française de 26 ans, se retrouve au milieu de tensions politiques au Sénégal. Originaire d'Échirolles, elle séjournait dans le pays depuis près d'un an, sans aucun passé militant, quand l'imprévisible s'est produit.
Selon Libération et Dakaractu qui ont révélé l'affaire, Coline Fay a été arrêtée vendredi dernier à Dakar en même temps que plusieurs activistes sénégalais dans le cadre d'une information judiciaire ouverte sur des accusations de "complot contre l'autorité de l'État", de "manœuvres compromettant la sécurité publique" et de "séjour irrégulier" sur le territoire sénégalais. Une détention préventive confirmée par l'avocat franco-espagnol Juan Branco, engagé dans la défense de l'opposant Ousmane Sonko.
Si les motifs précis de cette interpellation ne sont pas encore officiellement établis, il semble que Coline Fay aurait, à en croire Libération, noué des liens avec la Jeunesse Patriotique du Sénégal, un mouvement proche de l'opposant Ousmane Sonko qui critique ouvertement le président Macky Sall.
Cette Française se retrouve désormais derrière les barreaux à Dakar, risquant gros selon les textes sénégalais. Sa situation est suivie de près par le ministère français des Affaires étrangères français selon un communiqué publié lundi. Les autorités indiquent, à en croire le site d'information Ouest France, qu'une visite consulaire lui a été rendue récemment, afin de s’assurer de ses conditions de détention, de son état de santé et du respect de ses droits à la défense ».
KEEMTAAN Gi- PARRAINAGES BUSINESS
Chiche ! Ainsi, au décompte, ils ont déjà 3.782.052 parrains. Nullement repus, ils en veulent encore car il ne faut surtout rien laisser aux autres. Si, si, pour les « losers », ce sera la portion congrue. Ils ont fait d’un système de filtrage destiné à assainir la scène politique, une compétition électorale et une véritable opération marchande. La présidentielle avant l’heure, faussant ainsi l’esprit et la lettre du système du parrainage. Chaque jour, ils font exploser les compteurs. Et à ce rythme, c’est le pays qui risque tout simplement de déflagrer avec eux. Des chiffres les plus fantaisistes les uns que les autres sont livrés à la presse qui s’empresse de les publier. Chaque jour, des racoleurs de la mouvance présidentielle font exploser les compteurs. Et on n’entend qu’eux dans cette guerre de la surenchère médiatique. Sur le terrain de la violence, ce sont également eux qui font parler les biceps et les gaz neutralisants. Une forte concurrence s’exerce entre des camarades d’une même formation pour ce qui aurait dû être d’une grande banalité dans un pays démocratique. A savoir la collecte de parrains, un filtre destiné à barrer la route aux charlots. L’épouse du candidat de la majorité — et future Première dame, nous dit-on ! — est même sortie pour se faire découvrir du grand public et faire elle aussi exploser les compteurs. Pas les compteurs Woyofal-Dissal heureusement ! Merci aux regroupements féminins qui ont réussi cette belle opération commerciale. 400. 00 parrains sur la table à Dakar, faisant mieux que l’armée mexicaine lors des dernières législatives, pendant que Pikine mise sur 143. 350 parrains. A ce rythme, il ne restera rien du corps électoral pour les autres. Surtout qu’ils ont nommé des gens à eux à la CENA. Des chiffres, hélas, qu’une de leurs anciennes camarades qui a été aux commandes compare a du toc. Des chiffres inventés pour vendre un candidat que l’on voudrait certainement imposer au premier tour. Ce sera alors un parfait hold-up up après un mensonge bien réussi. Ils feraient bien d’aller demander à Ali Bongo Ondimba ce qu’il en coûte de vouloir proclamer des résultats préfabriqués… KACCOOR BI - LE TEMOIN
MOTION DE REMERCIEMENTS DES DIPLOMATES SENEGALAIS A L’ENDROIT DE MACKY SALL
Les diplomates sénégalais ont voulu hier que parmi les actes de la 9é édition du Forum international de Dakar sur la paix et la sécurité en Afrique l’on retienne leur motion de remerciements à l’endroit du président Macky Sall. Faisant le tour des actes posés par le président Macky Sall dans nos rapports avec les voisins, au sein des organisations sous régionales comme l’UEMOA, l’OMVS, l’OMVG et la CEDEAO, au niveau continentale au sein de l’UA, l’ambassadeur représentant permanent du Sénégal auprès des Nations-Unies à New York, Cheikh Niang, au nom de ses pairs n’a pas manqué de louer les nombreuses initiatives de paix du président Macky Sall en Afrique et hors du Continent, y compris sa visite à Sotchi, en Fédération de Russie, qui avait aussi, comme autre objectif, de participer à la résolution de la crise alimentaire en pleine pandémie de Covid-19. Les diplomates sénégalais ont aussi salué sa nomination comme Envoyé spécial du Pacte de Paris pour la Planète et les Peuples qui va lui permettre de poursuivre son plaidoyer et son action au service des peuples du monde et d’une Humanité en quête de justice, d’équité et de solidarité. Ils ont aussi apprécié l’édification de la Maison des Nations Unies ici à Diamniadio, inaugurée le 23 novembre dernier, pour accueillir les Représentations du système des Nations Unies accréditées au Sénégal et le renouveau de la diplomatie bilatérale du Sénégal marqué par la diversification sans précédent de ses partenariats. Tout en lui renouvelant leurs félicitations et vœux ardents de succès, les diplomates sénégalais ont prié le président Macky Sall de se tenir prêt à accepter toute mission qui lui serait confiée pour le bien-être des peuples africains et du monde. Ils ont par demandé que la motion de remerciements soit incluse, comme document officiel, dans les actes de la 9e édition du Forum international de Dakar sur la paix et la sécurité en Afrique.
PRESIDENTIELLE 2024 LES GAGES DE ME SIDIKI KABA
Profitant de son passage devant les députés pour défendre son budget 2024, le ministre de l’Intérieur, Me Sidiki Kaba, a donné des gages d’une bonne organisation de la prochaine présidentielle aux députés surtout de l’opposition. Ces derniers qui ont été hier nombreux à l’interpeller sur la transparence du scrutin n’ont pas manqué lors de leurs prises de parole de récuser Me Sidiki Kaba. Le patron de la Place Washington est perçu comme un « partisan de l’APR ». Le ministre de l’Intérieur a été ferme dans ses réponses. « La démocratie sénégalaise est une démocratie majeure » a-t-il soutenu. Me Sidiki Ka a indiqué dans la foulée qu’il est important de faire recours à l’histoire électorale du Sénégal. « Depuis le passage de tous les présidents qui se sont succédé depuis que le Sénégal est indépendant, nous avons une histoire électorale transparente. Les élections qui seront organisées seront transparentes. Ceux qui seront dans les centres de votes constateront que ce qui sortira des urnes sera respecté. Le Sénégal vote depuis le 19e siècle. Rassurez-vous, le lundi vous allez vaquer à vos occupations » a dit le ministre de l’Intérieur s’adressant aux parlementaires. Me Kaba de rappeler que le Sénégal est un État de droit qui fonctionne sur le principe de l’équité et de la transparence. Aussi, il estime que le Sénégal est une terre de dialogue et de paix. « Le Président Macky Sall a la paix chevillée au corps. Il a toujours œuvré pour une transparence dans l’organisation des élections et pour que la stabilité règne dans ce pays » dixit le ministre de l’Intérieur. Les députés de la 14e législature ont majoritairement adopté le budget 2023-2024 du ministère de l’Intérieur arrêté à plus de 237 milliards de francs CFA. Il est articulé autour de 7 programmes notamment : la sécurité publique, la gouvernance électorale, le fonds de lutte contre les incendies, le compte de commerce police, la sécurité civile, l’administration territoriale, le pilotage, la coordination et la gestion administrative.
UN FAIBLE TAUX D’INTERDICTION DES MARCHES
Restons avec les députés qui ont aussi dénoncé les nombreuses interdictions de marche. Ils ont rejeté les prétextes des autorités administratives qui ont souvent invoqué, dans la plupart des cas d’interdiction, les risques de trouble à l’ordre public. Le ministre de l’Intérieur n’a pas été du même avis que les députés de l’opposition. Me Sidiki Kaba a jugé faible le taux d’interdiction des manifestations publiques au Sénégal. Seules 108 des 4.828 demandes d’autorisation de manifestations déposées en 2018 auprès des autorités administratives exerçant leurs fonctions sous la tutelle du ministère de l’Intérieur ont été rejetées, ce qui donne un pourcentage d’interdiction de 2,24 %, a déclaré M. Kaba. En 2019, a-t-il dit, 75 des 5.535 demandes d’autorisation de manifestations ont été rejetées, soit un taux d’interdiction de 1,36 %. En 2020, a indiqué le ministre de l’Intérieur, les autorités administratives ont opposé une fin de non-recevoir à 109 des 2.516 demandes d’autorisation de manifestations. Le taux d’interdiction était de 4,33 %. Cent dix-neuf demandes sur 6.256 ont fait l’objet d’un rejet en 2021, avec un taux d’interdiction de 1,95 %, selon Sidiki Kaba. ‘’Il appartient aux autorités administratives d’apprécier les demandes en tenant compte de la situation de chaque localité’’, a-t-il indiqué, soulignant que ‘’si la manifestation est un droit constitutionnel, elle s’exerce impérativement dans des conditions pacifiques, conformément à […] la charte fondamentale’’. Me Sidiki Kaba parlait sans doute d’un pays autre que le Sénégal…
PRESIDENTIELLE 2024 LE PDS A DEPOSE SA CAUTION
Le Parti démocratique sénégalais (Pds) ne veut pas rater la Présidentielle de 2024. La formation libérale dont le « mbeur » Karim Wade est toujours à Doha au Qatar a déposé hier lundi sa caution de 30 millions pour la présidentielle à la Caisse des dépôts et consignations (CDC). « Nous venons ce matin de déposer la caution de la candidature de Karim Wade, ici à la Caisse des dépôts. Une caution dont nous avons le bonheur d’annoncer qu’elle a été constituée par les militants du PDS. D’abord, par la vente de carte de membre, dont vous avez suivi les péripéties dans la presse. Et deuxièmement, par les contributions des femmes et des jeunes du PDS. Aucun dépôt de caution n’est accompagné d’un candidat. Ils envoient toujours une délégation le faire. Je suis le mandataire qu’il a désigné en tant que trésorier du parti. Je viens de déposer à son nom. Et ce n’est qu’une étape dans cette situation-là », dira le mandataire Abdoulaye Racine Kane par ailleurs trésorier du PDS. Une manière pour ce dernier de démontrer que « le PDS est un parti organisé. Il n’a pas eu de problème avec les élections et donc, par conséquent, il n’aura pas de problème pour s’organiser par la suite ». Interrogé sur la date du retour de Karim Wade au Sénégal, l’ancien dircab du « ministre du Ciel et de la terre » a répondu ce qui suit : « Le candidat Karim Wade ne soyez pas pressé. Vous allez le voir très bientôt comme vous avez vu sa caution. Karim Wade n’est pas un candidat comme les autres. Il n’est pas sorti de ce pays volontairement. Et son retour se fera de la meilleure manière possible » a déclaré Abdoulaye Racine Kane.
UN «GINGEMBRE» LITTERAIRE A DAKAR
Notre dynamique confrère El Hadji Gorgui Wade Ndoye repose son baluchon de « Gingembre » Littéraire ce vendredi 01er décembre à Dakar. Le concept du « Vivre Ensemble » va débattre à la Place du Souvenir Africain sur la thématique sur « Quelle gestion foncière et des ressources naturelles pour un développement durable et inclusif ». « Cette rencontre qui rassemblera des intellectuels de haut niveau et d’envergure internationale, des ambassadeurs, artistes, étudiants, élèves, journalistes, public divers, permettra d’identifier des opportunités, défis et perspectives liés notamment à l’exploitation du gaz et du pétrole sénégalais » d’après une note de l’organisateur. Lequel ajoute qu’il est largement démontré que les modes de gestion des ressources naturelles en Afrique sont vecteurs de conflits sociaux parfois armés, d’inégalités, d’exclusion et de marginalisation, tout étant un facteur de destruction de l’écosystème, dans la plupart des pays insuffisamment préparés à faire des ressources naturelles une réelle valeur ajoutée pour le développement économique et le progrès social. «Aujourd’hui, le continent n’a pas d’autres choix que d’assumer la responsabilité de sa propre survie en trouvant desmodes alternatifs de vie et d’exploitation des ressources, plus précisément en construisant un modèle de développement inclusif valorisant de façon optimale et durable les ressources », soutient la revue Gouvernance globale. Le retour sur Dakar survient après les mémorables succès des quatre précédentes éditions organisées à Dakar, Saint Louis et Rufisque (2022), Thiès, Mbour et Diass (2021), Sédhiou et Ziguinchor (2020), faisant écho à la première et historique édition du Gingembre littéraire, organisée en novembre 2019 dans les villes de Dakar, Rufisque et St Louis.
DIOURBEL UN CHAUFFEUR FAUCHE MORTELLEMENT UN ELEVE ET S’ENFUIT
Un élève en classe de seconde au lycée Mouhamadou Moustapha Mbacké de Diourbel a été mortellement fauché par une voiture, lundi, a appris l’APS de l’inspecteur d’académie, Modou Ndiaye. La victime se rendait à l’école le matin lorsqu’elle a été heurtée par lune voiture sur la route menant à l’autoroute à péage, a-t-il précisé. Le corps sans vie du jeune garçon a été acheminé à l’hôpital régional par des sapeurs-pompiers. Une enquête a été ouverte pour déterminer les circonstances de l’accident mais aussi pour identifier et appréhender le conducteur de la voiture incriminée, qui a pris la fuite.
PATROL SALUE LA TRANSITION DÉMOCRATIQUE AU LIBÉRIA
L'Alliance panafricaine pour la transparence et l'État de droit fondée par Adama Dieng encense la victoire démocratique de Joseph Nyumah Boakai et la grandeur d'esprit de George Weah, dans un contexte de tension persistante en Afrique
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 28/11/2023
L'Alliance Panafricaine pour la Transparence et l'État de Droit (PATROL) s'est félicitée de l'élection de Joseph Nyumah Boakai à la présidence du Libéria, considérant qu'il s'agit d'une grande réussite pour la démocratie dans le pays.
Dans un communiqué parvenu à notre rédaction lundi 27 novembre 2023, le président fondateur de PATROL, Adama Dieng, a adressé ses "plus sincères félicitations" au nouveau président libérien. "La victoire du président Boakai est une grande réussite et un honneur pour son pays, le Libéria, pour le continent africain et pour la bonne gouvernance", a-t-il déclaré.
PATROL a également salué le comportement du président sortant George Weah, qui a reconnu sa défaite et a félicité son adversaire. "C'est un exemple de civisme et de respect des valeurs démocratiques", a affirmé M. Dieng.
Comme l'a souligné le patron de PATROL, "à l’heure où des fortes tensions mondiales monopolisent l’attention de la communauté internationale, la transition pacifique au Libéria doit être appréciée et célébrée". En effet, selon lui, "la victoire du peuple libérien restera dans les annales de la démocratie".
M. Dieng a également tenu à féliciter "le peuple libérien et ses dirigeants politiques pour leur engagement, leur courage et leur détermination à défendre la démocratie". PATROL est convaincue que le président Boakai saura mener à bien la mission qui lui a été confiée, a-t-il assuré.
L'organisation ouest-africaine s'est dit prête à "travailler avec les institutions libériennes pour améliorer davantage la transparence, l'état de droit, la bonne gouvernance et le respect des droits de l'homme". PATROL entend promouvoir des réformes "compatibles et adaptées aux systèmes et cultures judiciaires nationaux", a conclu M. Dieng.
Liberia's congratulations: PATROL welcomes the democratic transition
The Pan-African Alliance for Transparency and Rule of Law (PATROL) welcomed the election of Joseph Nyumah Boakai as President of Liberia, considering it a great success for democracy in the country.
In a statement, PATROL's founding president Adama Dieng addressed his "sincerest congratulations" to the new Liberian president. "President Boakai's victory is a great achievement and an honor for his country Liberia, for the African continent and for good governance," he declared.
PATROL also hailed the behavior of outgoing President George Weah, who acknowledged his defeat and congratulated his opponent. "This is an example of civic spirit and respect for democratic values," said Mr. Dieng.
As the PATROL leader pointed out, "at a time when strong global tensions are monopolizing international attention, the peaceful transition in Liberia must be appreciated and celebrated." Indeed, according to him, "the Liberian people's victory will go down in the history of democracy."
Mr. Dieng also paid tribute to "the Liberian people and their political leaders for their commitment, courage and determination to defend democracy." PATROL is convinced that President Boakai will carry out the mission entrusted to him, he assured.
The West African organization said it is ready to "work with Liberian institutions to further improve transparency, rule of law, good governance and human rights." PATROL intends to promote reforms "compatible and adapted to national judicial systems and cultures," concluded Mr. Dieng.
Baadoolo : Mieux vaut avoir des (par)reins solides !
Chapeau à ces valeureux médecins qui ont réussi la première transplantation rénale. Voilà des hommes et des femmes candidats à rien, qui méritent d’être parrainés. Sans passer par la campagne de collecte. Eux font des reins solides. Les autres cherchent des parrains solides. Quand ils sauvent des vies, les autres sauvent leurs (sur)vies politiques. Il y en a qui ont besoin d’une greffe de patriotisme, de volonté politique et de sens de la République.
Youhanidou Wane Dia, directrice de l’Hôpital militaire de Ouakam «Nous avons transplanté 2 le dimanche et 1 le lundi»
Le Sénégal a fait une prouesse médicale depuis ce dimanche avec la première transplantation rénale réussie. Et la Directrice de l’Hôpital militaire de Ouakam revient sur cette performance. Invité du 20H de la Rts, Dr Youhanidou Wane Dia précise d’abord que c’est le fruit d’un «travail d’équipe» qui a réuni des urologues, des néphrologues, des biologistes, des psychologues. Mais en réalité, ce sont 3 transplantations qui ont été réalisées : 2 le dimanche et 1 le lundi. Le médecin-colonel souligne que pour dimanche, les spécialistes sénégalais ont été assistés par des partenaires turcs qui ont formé des spécialistes de l’hôpital militaire de Ouakam. «Mais je puis vous assurer qu’aujourd’hui le Sénégal peut transplanter tout seul. Cela a nécessité beaucoup d’équipements, avec des tests de compatibilité surtout. Nous pouvons nous vanter d’avoir cette plateforme qui n’existe pas dans la sousrégion. Les 2 premiers malades qui ont eu la transplantation sont montés dans leur chambre, 2 sœurs sont en salle de réveil», a dit Dr Youhanidou Wane Dia, gynécologue de formation. Elle précise qu’on peut vivre avec un seul rein. Cette performance est, selon elle, «une lueur d’espoir pour ces patients qui souffrent et qui espèrent en bénéficier. Parce que la dialyse est très prenante en temps et en moyens financiers. Cette transplantation a coûté cher», a-t-elle insisté. Espérant que pour les futures opérations, les autorités mettront les moyens.
Motion de remerciement Les diplomates sénégalais rendent hommage au Président Sall
Le Président Macky Sall est aux anges hier, lors du Forum de Dakar sur la paix et la sécurité ! Les diplomates sénégalais ont formulé une motion de remerciement à son endroit pour louer ses «excellents» résultats dans sa politique étrangère. L’ambassadeur auprès des Nations Unies, Cheikh Niang, a lu la motion et, au nom de ses collègues, a demandé au chef de l’Etat qui quitte le pouvoir dans quelques mois, après avoir renoncé à un 3e mandat, «d’accepter toute mission qui lui serait confiée pour le bien des peuples africains». Et M. Niang et Cie souhaitent que «cette motion de remerciement des diplomates sénégalais soit incluse dans les actes de ce forum». Macky Sall qui dit être «touché» et «ému» par cette motion, a, en retour salué des diplomates «formés à bonne école». Il souhaite la poursuite de la tradition diplomatique du Sénégal qui est celle de «l’ouverture et des partenariats gagnant-gagnant». «Nous avons la chance de n’avoir pas d’ennemi. C’est pourquoi nous sommes à l’aise», a-t-il dit.
Guéguerre Mame Boye Diao et Doura Baldé Scène de chaos à la mairie de Kolda
A Kolda, la tenue de la session budgétaire a failli virer hier à un bain de sang entre partisans du maire Mame Boye Diao et son rival politique, Doura Baldé. Face au blocage de la séance et l’imminence d’un chaos, les travaux qui devaient démarrer à 9h ont été interrompus par une bagarre entre conseillers proches du candidat à la Présidentielle et ceux du nouveau Dg de la Lonase. Dans la foulée de cette ambiance de tensions, les forces de l’ordre sont intervenues. Et pour éviter le pire, la réunion sera finalement tenue à huis clos. Sous haute surveillance policière ! A noter que, sur l’ordre du jour, trois points étaient inscrits comme la restitution des besoins prioritaires issus de forum communal pour l’élaboration du budget participatif de l’année 2024, le débat sur les orientations générales du budget et enfin l’adoption et le vote du montant proposé pour le budget participatif pour l’exercice 2024.
Présidentielle sans candidat du Ps Des socialistes de la Medina parrainent Jean Baptiste Diouf
Même si, officiellement, leur parti s’est rangé derrière le candidat du pouvoir, des militants socialistes de la deuxième coordination de la Medina ont, eux, choisi de soutenir leur Jean Baptiste Diouf. Ces camarades de Aminata Mbengue Ndiaye disent avoir agi ainsi «afin que le patrimoine» que constitue «le parti de Senghor ne se dissolve dans une coalition hétéroclite et ne disparaisse dans les profondeurs des eaux troubles de Benno bokk yaakaar». Dans le communiqué, qui fait état de cette position, ces socialistes de la deuxième coordination de la Médina assurent que les «qualités humaines, les valeurs humanistes, la connaissance de l’Etat et la légitimité de Jean Baptise Diouf motivent leur adhésion».
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MICMAC AUTOUR DE 20.000 HECTARES DE TERRES
Scandale foncier sur fond d'exploitation du sol au profit de capitaux étrangers nichés dans des paradis fiscaux. Les faits révèlent comment une superficie deux fois plus grande que Dakar a servi des intérêts occultes français
Enquête inédite sur les dessous de ce qu'on peut qualifier du plus grand scandale foncier au Sénégal. Les faits se déroulent sur fond d'accaparement des terres du monde rural et des dégâts incompensables sur l'environnement, et surtout l'exploitation du sol qui échappe à la Nation au profit de capitaux étrangers nichés dans des paradis fiscaux.
D'abord par l'ampleur des surfaces en jeu :
20 000 ha de terres ! C'est deux fois et 1/2 la taille de la ville de Dakar, affectés, puis désaffectés puis réaffectés par des décrets présidentiels impliquant deux chefs d'état : Abdoulaye Wade et Macky Sall.
Ensuite par l'écart entre les ambitions affichées par les promoteurs du projet initial Senhuile Senethanol et les maigres réalisations concrètes sur le terrain. La seule chose qui a avancé sur le terrain, c'est la spéculation sur le foncier, au point qu'aujourd'hui ces terres se retrouvent entre les mains de sulfureux hommes d'affaires et de sociétés immatriculées dans des paradis fiscaux.
L'enquête portant la signature du journaliste Abdoulaye Cissé, qui officie à GFM comme grand reporter/éditorialiste.permet de lever le voile sur ce lièvre. Il avait notamment signé il y a quelques mois, un documentaire intitulé "Enquête vérité sur le transfert des gazelles Oryx dans la propriété privée du ministre de l'environnement Abdou Karim Sall à Bambilor".
Ce second document du même genre, positionne le label "TUND WI" comme une valeur sûre du documentaire d'investigation journalistique.
L'or, souvent sous-estimé, se révèle être bien plus qu'une simple marchandise. Facile à extraire, à transporter et à vendre, il devient l'instrument parfait pour les groupes terroristes. Décryptage avec Armedou Abdallah, ancien ministre mauritanien
Au cœur du Sahel, la précieuse ressource aurifère est devenue une arme à double tranchant, alimentant non seulement les économies locales mais aussi le terrorisme. L'émission Mon Heure d’Afrique "MHA 5 L'or du Sahel finance-t-il le djihadisme ?" met en lumière cette réalité alarmante.
L'or, souvent sous-estimé, se révèle être bien plus qu'une simple marchandise. Facile à extraire, à transporter et à vendre, il devient l'instrument parfait pour les groupes terroristes. Le Centre 4S tire la sonnette d'alarme sur cette exploitation illicite, intéressante que l'or, contrairement à d'autres minéraux, permet des détournements plus aisés.
La publication récente du Centre 4S n'a pas pour seul objectif de révéler l'étendue de l'exploitation illégale de l'or, mais aussi de souligner son lien insidieux avec le financement du terrorisme. Des multinationales aux réseaux informels, toutes participent à cette toile complexe qui échappe souvent aux radars internationaux.
Armedou Abdallah, ancien ministre et figure tutélaire en Mauritanie, insiste sur l'importance de ne pas sous-traiter cette problématique. Il exhorte à l'autoresponsabilité en Afrique, mettant en avant des modèles de transparence politique dans des pays dépourvus de ressources naturelles.
LES TENUES TRADITIONNELLES MARTINIQUAISES À L'HONNEUR A FORT-DE-FRANCE
Plus de 300 personnes ont défilé lors d'une grande parade organisée par le Collectif du Patrimoine Vestimentaire Martiniquais. Robes, chapeaux et accessoires typiques ont été exhibés fièrement
Samedi 25 novembre, plus de 300 personnes ont défilé dans les rues de Fort-de-France, capitale de la Martinique, à l'occasion de la parade organisée par le Collectif du Patrimoine Vestimentaire Martiniquais. Cet événement s'inscrivait dans le cadre des journées de la tenue traditionnelle martiniquaise, qui se sont déroulées du 23 au 26 novembre.
Selon Francetvinfo, la joie était visible sur tous les visages au départ de la parade, donné dans le jardin du théâtre Aimé Césaire. "Avec entre autres, l'appui des réseaux sociaux et surtout en raison de la pertinence de l'initiative des membres du Collectif du Patrimoine Vestimentaire Martiniquais, plus de 300 personnes ont donné à Fort-de-France des allures 'an tan lontan' (jadis)", rapporte le média en ligne.
Lors du défilé dans les rues animées de la ville, en présence également de nombreux touristes, les participantes ont arboré avec fierté les tenues traditionnelles martiniquaises, comme la robe matador, la robe de lavandière ou encore la tête à deux ou trois bouts. Certains hommes portaient quant à eux des tenues blanches et le chapeau bakoua typique.
Pour clore cet événement visant à mettre en valeur le patrimoine vestimentaire local, le cortège s'est reformé dans le jardin du théâtre municipal, offrant ainsi l'opportunité d'immortaliser ce moment. À en croire Francetvinfo, les membres du Collectif du Patrimoine Vestimentaire Martiniquais ont également recommandé de continuer à arborer les tenues traditionnelles le dimanche, lors des cérémonies religieuses. Leur objectif est ainsi de promouvoir ce patrimoine culturel martiniquais au-delà du seul cadre du carnaval.
par Bosse Ndoye
LÂCHER POUR MIEUX TENIR, UNE STRATÉGIE NÉOCOLONIALE BIEN FRANÇAISE
La France n’accepte presque jamais de perdre totalement les avantages qu’elle tire de la plupart de ses anciennes colonies africaines, qu’elle peut consentir à lâcher du lest, mais jamais à lâcher prise
"Je le répète: le colonialisme n'est pas mort. Il excelle, pour se survivre, à renouveler ses formes; après les temps brutaux de la politique de domination, on a vu les temps plus hypocrites, mais non moins néfastes, de la politique dite d'Association ou d'Union. Maintenant, nous assistons à la politique dite d'intégration (...) Mais de quelque masque que s'affuble le colonialisme, il reste nocif…[1]."
Dans les rapports de domination néocoloniale qu’elle a entretenus et qu’elle continue d’entretenir avec quelques-unes de ses anciennes colonies d’Afrique en général, et d’Afrique subsaharienne en particulier, la France a souvent adopté la stratégie dite du lâcher pour mieux tenir. Celle-ci consiste à faire certaines « concessions » et/ou à apporter des réformes mineures à sa politique mise en œuvre dans ces pays pour éviter de s’attaquer aux questions essentielles et souvent controversées, afin de garder intacts les avantages et privilèges qu’elle tire de leurs relations asymétriques. Cette manœuvre, aussi efficace que dilatoire, constitue en outre une façon de calmer les ardeurs des nombreux militants souverainistes qui, de plus en plus sur le continent, exigent des relations équilibrées, empreintes de respect et dénuées de toute arrogance, entre leurs pays et l’ancienne puissance coloniale. L’histoire regorge d’exemples de lâcher pour mieux tenir pouvant étayer ces propos.
Avec la Constitution de la IVe République, promulguée le 27 octobre 1946, l’Union française, qui remplaça l’empire colonial, peut être considérée comme l’une des premières sinon la première mise en œuvre de la stratégie du lâcher pour mieux tenir. Sentant des velléités d’indépendance naissantes chez les colonisés de retour de front de la Seconde Guerre mondiale, la France jugea nécessaire de procéder à quelques réformes pour anticiper d’éventuelles surprises désagréables pouvant survenir dans ses colonies, qu’elle tenait d’autant plus à préserver qu’elle traversait des moments de fragilité, et qu’elle avait surtout besoin de forces et de richesses pour se reconstruire. Aussi décida-t-elle d’entreprendre quelques grands changements: suppression de l’indigénat et du travail forcé; octroi de la citoyenneté française à tous les ressortissants d’outre-mer; accord de plus d’autonomie dans la gestion des affaires locales; garantie de liberté de presse, de syndicat, d’association, de réunion, etc.
Craignant que la lutte armée, qui faisait rage en Algérie, ne fît des émules dans ses colonies de l’Afrique noire par effet de contagion, la France - après avoir accordé l’indépendance aux voisins marocain et tunisien en mars 1956 -, prit les devants en y desserrant un peu l’étau par l’adoption, la même année, de la Loi-cadre Defferre. Celle-ci, avec la création de Conseils de gouvernement élus au suffrage universel, élargit les pouvoirs locaux. Paris avait vite compris qu’il valait mieux lâcher un peu de lest, en octroyant quelques libertés pour toujours tenir les colonies, que de faire face à de multiples soulèvements populaires déstabilisateurs pouvant être engendrés par les désirs d’autonomie, qui devenaient de plus en plus grands après la Seconde Guerre mondiale et aussi avec l’accession à l’indépendance d’autres pays africains.
Après son retour au pouvoir en 1958, le général de Gaulle, avec la mise sur pied de la Communauté franco-africaine, abonda dans le sens des réformes de la Loi-cadre Deferre. Toutefois, bien que plus d’autonomie fût accordée aux colonies, les véritables manettes du pouvoir étaient restées entre les mains de la France, qui fit du mieux qu’elle put pour préserver les colonies tout en évitant d’aborder sincèrement la question d’indépendance. Ce qui expliqua la posture paradoxale qu’elle adopta en menaçant directement ou indirectement ceux qui seraient tentés de la réclamer tout en leur proposant de se prononcer sur la question par référendum. La Guinée de Sékou Touré en fit les frais à la suite de la victoire du Non en septembre 1958, même si le choix lui en avait été donné. Donc, l’Union française de 1946, la Loi-cadre de 1956 et la Communauté franco-africaine de 1958 ne constituaient pas une réelle volonté de rupture, mais elles étaient juste différentes formes de mise en application de la stratégie du lâcher pour mieux tenir, lesquelles avaient permis à la France de s’adapter aux réalités sociales, économiques et politiques des temps changeants.
Lorsque les indépendances devinrent inévitables au début des années 60, la France accepta enfin de les accorder à la plupart des territoires sous sa domination, mais non sans les avoir corsetées par différents accords politiques, monétaires, économiques et de défense… qui jetèrent les bases des relations néocoloniales entre elle et ses futures ex-colonies. Ces mots de Michel Debré, tirés de sa lettre adressée à Léon Mba, futur président du Gabon, constituent une parfaite illustration de la stratégie de Paris du lâcher pour mieux tenir : « On donne l'indépendance à condition que l'État s'engage une fois indépendant à respecter les accords de coopération signés antérieurement : il y a deux systèmes qui entrent en vigueur en même temps : l’indépendance et les accords de coopération. L’un ne va pas sans l’autre[2].» Le premier président gabonais, qui avait poussé sa francophilie jusqu’au ridicule, avait souhaité, à défaut de demeurer un département français, avoir le drapeau de l’Hexagone dans un angle de celui de son pays[3]. Dès lors, il ne fut guère étonnant de l’entendre dire que: « Le Gabon est indépendant, mais entre la France et le Gabon rien n’est changé, tout continue comme avant. »[4]. Ces accords avec le Gabon étaient presque les mêmes signés avec la plupart des anciennes colonies françaises nouvellement indépendantes. Ce qui a fait dire, à juste titre, à François-Xavier Verschave que : « Les pays francophones au sud du Sahara ont été, à leur indépendance, emmaillotés dans un ensemble d’accords de coopération politique, militaire et financière qui les ont placés sous tutelle[5].»
Dans l’Archipel des Comores – Anjouan, Grande Comores, Mohéli, Mayotte –, alors que le référendum d’autodétermination du 22 décembre 1974 a vu massivement triompher le oui en faveur de l’indépendance (94,5%), l’État français décida unilatéralement de prendre en compte les résultats île par île et non pour l’ensemble de l’archipel. Cette décision était en porte-à-faux avec la position de l’ONU, et était surtout en contradiction avec la loi française du 23 novembre 1974, qui énonce en son article 5 que : « Si le classement des résultats se fera île par île, la proclamation en sera globale[6].» C’est ainsi que l’île de Mayotte, où le non l’avait emporté à 63.22%, est restée dans l’escarcelle française à la suite d’une « élection à la Naegelen», qui y avait été organisée plus tard. C’est dire que la France n’accepte presque jamais de perdre totalement les avantages qu’elle tire de la plupart de ses anciennes colonies africaines, qu’elle peut consentir à lâcher du lest, mais jamais à lâcher prise.
Cette vieille recette du lâcher pour mieux tenir, qui pourrait être l’autre nom du refus viscéral de Paris de décoloniser, est en droite ligne avec l’adoption par la France du projet de loi entérinant la fin du franc CFA le 20 mai 2020. Lorsqu’on commença à dénoncer le franc CFA lors de manifestations dans plusieurs villes africaines comme étant une monnaie coloniale, la France, fidèle à son habitude, prit les devants et entreprit de faire quelques ravalements de façade : changement de l’appellation CFA par Eco, fermeture des comptes d’opérations et le retrait des représentants français du Conseil d’administration de la BCEAO. Mais elle reste garante de la monnaie, et la parité fixe avec l’Euro est maintenue. De plus, selon le Financial Times (01/01/2020), elle continuera à désigner un représentant « indépendant » auprès de la banque centrale régionale dont le rôle sera de surveiller quotidiennement les réserves ; et, cerise sur le gâteau, elle « se réserve le droit de revenir dans une instance de décision, en l’occurrence par le Conseil de politique monétaire[7].» Ce comité est l’organe central de décision concernant la politique monétaire, notamment à ce qui a trait à la création de monnaie et le niveau des crédits autorisés dans la zone monétaire[8]. Autant dire que beaucoup de bruit a été fait pour rien, que des changements ont été effectués pour que rien ne change. Donc, par un énième tour de passe-passe, la France est parvenue à retomber sur ses pattes après avoir été acculée par les pourfendeurs du franc CFA. La stratégie néocoloniale du lâcher pour mieux tenir est bien décrite par cet extrait du bien nommé L'Empire qui ne veut pas mourir: « (…) Le dispositif françafricain, qui a permis au colonialisme de survivre à la "décolonisation », a su s'adapter aux évolutions internationales des décennies suivantes et se réformer chaque fois que les failles mettaient son existence en péril. Il en va de la françafrique comme de l'informatique: le système d'exploitation, pour se prémunir contre les dysfonctionnements et les potentielles agressions, est régulièrement mis à jour[9]."
Lors des récents débats à l'Assemblée nationale et au Sénat sur la politique française en Afrique, il n'a jamais été question de vote pour s’attaquer sincèrement aux piliers les plus solides de la Françafrique, à savoir le franc CFA, les bases militaires, la Francophonie, mais juste de propositions de réformes cosmétiques. Pourtant, après les revers essuyés au Mali, au Burkina Faso, et tout dernièrement au Niger, l'occasion semblait être propice pour aborder profondément ces sujets qui fâchent et de proposer de véritables changements. Mais il est plus facile de pointer du doigt les puissances concurrentes, comme la Russie et la Chine, accusées de susciter et d'alimenter les sentiments dits antifrançais sur le continent et d'ignorer les demandes de changements de plus en plus réclamés par des Africains, que de faire une autocritique sans complaisance et d’affronter la réalité.
En définitive, la France est restée cohérente avec elle-même depuis l’aube de sa longue odyssée coloniale. Son refus obstiné de décoloniser ne fait que confirmer les propos de Frantz Fanon : « (…) Mais elle [la décolonisation] ne peut être le résultat d’une opération magique, d’une secousse naturelle ou d’une entente à l’amiable[10]. Par conséquent, il appartient aux populations sous domination néocoloniale de se battre, de trouver leurs propres moyens pour mettre fin à cette situation. D’autant que, comme les humains, les États ne renoncent jamais volontairement à certains privilèges qu’ils peuvent tirer d’autres sans y être contraints. Mais cela demande un véritable travail, qui doit passer tout d'abord par des élections transparentes et démocratiques, qui portent à la tête de ces pays des patriotes responsables, épris de justice et qui travaillent pour les intérêts de leurs populations. Car, il faut le reconnaître, si la Françafrique perdure, prospère et réussit à faire sa mue chaque fois qu'elle est acculée, c'est souvent grâce à la complicité d'une élite locale, animée par l’esprit de lucre, jalouse de ses intérêts particuliers, qui travaille de mèche avec une certaine élite française. De plus, l'initiative de rupture ou de réforme doit venir des pays africains eux-mêmes au lieu de laisser la France toujours prendre les devants et de réagir ensuite sous certaines pressions nationales. Les relations internationales devenant de plus en plus ouvertes, avec le monde multilatéral qui se dessine, il serait aussi bénéfique de miser sur des alliances opportunistes entre les différentes puissances concurrentes pour faire avancer certains projets. Mais, ce sera un travail de longue haleine. Le chemin peut être long et semé d’embûches. Donc, pour parler comme Amilcar Cabral, il ne faut pas faire croire à des victoires faciles[11]. Toutefois, l’émancipation, pour se défaire de toute domination, est à portée de main. Il faudra juste mener des combats solidaires et avoir de bonnes stratégies.
[1] Aimé Césaire, cité par Saïd Bouamama, "Planter du blanc" Chroniques du (néo)colonialisme français, p.7
[2] Michel Debré, lettre adressée à Léon Mba, datée du 15 juillet 1960… cité par Said Bouamama, Planter du blanc, Chronique du (néo)colonialisme français, p.14
[3][3] Foccart parle, entretiens avec Philippe Gaillard (1), p.194
[5]François-Xavier Verschave, cité par Saïd Bouamama, Planter du blanc, Chronique du (néo)colonialisme français, p.15
[6]André Oraison, Quelques réflexions critiques sur la conception française du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes à la lumière du différent franco-comorien sur l’île de Mayotte, Cité par Saïd Bouamama, Ibid p.113